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F O R M AT I O N E N L I G N E

LES FLEURS

La fleur fait partie des organes aériens de la plante avec la tige et les feuilles. Elle est située à l’extrémité
d’un pédoncule et posée sur un réceptacle.

Le réceptacle, c’est la base de la fleur.

Le pédoncule, c’est la tige qui porte la fleur.

La fleur a permis aux végétaux de s’affranchir définitivement de l’eau, notamment grâce à l’invention
du pollen.

La grande majorité des fleurs sont hermaphrodites, c’est-à-dire que chacune possède à la fois des organes
sexuels mâles et femelles.

Vous verrez ces termes plus loin dans le cours.

Au contraire, le silène dioïque ou compagnon


rouge (Silene dioïca) a, comme son nom l’indique,
deux maisons  : soit une plante avec des fleurs
femelles contenant les organes reproducteurs
femelles et une plante avec des fleurs mâles
contenant les organes reproducteurs mâles.
D’autres exemples de plantes dioïques :
l’ortie (Urtica dioïca), le houblon (Humulus lupulus)
ou encore l’if (Taxus baccata).

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LES ORGANES SEXUELS DE LA FLEUR

Les organes sexuels mâles de la fleur produisent le pollen. On les appelle des étamines.
L’organe sexuel femelle de la fleur est appelé pistil. Il se trouve au cœur de la fleur.

Les étamines sont composées de deux parties, l’anthère et le filet.


L’anthère est la partie de l’étamine qui produit le pollen. L’anthère est composée de deux loges,
appelées sacs polliniques dans certains ouvrages.
L’anthère s’ouvre à maturité pour laisser échapper le pollen.
Le filet est la partie de l’étamine qui porte l’anthère et lui permet de se surélever, pour que le pollen
soit facilement transporté par le vent, ou par les insectes se posant sur la fleur.
L’ensemble des étamines d’une fleur est appelé un androcée.

Le pistil, aussi appelé gynécée, regroupe l’ensemble des carpelles.

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Chaque carpelle est composé de plusieurs parties  :

• Le stigmate est la partie qui se trouve au sommet du carpelle et qui va recevoir le pollen
dispersé par le vent, ou déposé sur la plante par les insectes pollinisateurs.
Le stigmate comporte en général une substance visqueuse destinée à retenir le pollen.

• Le style est la partie allongée du carpelle qui porte le stigmate. C’est une sorte de tube dans
lequel le pollen va se faufiler pour arriver jusqu’à l’ovaire.
Chez certaines fleurs, le style peut ne pas être développé, ou très peu.

Au centre, le stigmate visqueux va collecter les grains de pollen au bout du style.


Si c’est le bon pollen, il va pouvoir entrer dans le style et fabriquer un tube pollinique pour pénétrer
jusqu’aux ovaires et féconder le ou les ovules.

L’ovaire se trouve à la base du carpelle (et donc, à la base de la fleur).


Il contient et protège un ou plusieurs ovules.

Après fécondation, l’ovaire se développe pour devenir le fruit de la plante et l’ovule devient la graine.

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LES AUTRES ORGANES DE LA FLEUR

En plus des organes purement reproductifs que l’on vient


de détailler, la fleur peut être composée d’autres éléments
destinés à servir de protection ou d’attraction pour les
pollinisateurs.

Il s’agit par exemple des pétales qui entourent les organes


sexuels de la fleur. L’ensemble des pétales forme la corolle.
Ils permettent, surtout lorsqu’ils sont colorés et/ou odorants,
d’attirer les insectes pollinisateurs.

La fleur d’églantier (Rosa canina) a pour caractéristique d’avoir une corolle formée de 5 pétales.
On retrouve cette fleur typique, à 5 pétales, dans toute les plantes de la famille des Rosaceae.
Certaines fleurs n’ont pas de pétales, comme les orties. On dit qu’elles sont apétales.

Les sépales sont de petites feuilles généralement vertes (mais pas forcément) qui entourent la fleur.
L’ensemble des sépales forme le calice. Le calice constitue ainsi l’enveloppe la plus extérieure de la fleur,
lui offrant un support et une certaine protection avant son ouverture.

Parfois, les pétales et les sépales sont identiques. On ne peut pas les
distinguer. Ils ont la même forme, la même couleur, et la même taille.
On dit alors que ce sont des tépales ou sépales pétaloïdes.
C’est notamment le cas de l’ail des ours. Inflorescence d’ail des ours
(Allium ursinum).
Ce qui ressemble à des « pétales blancs », ne sont ni des pétales,
ni des sépales, on parle de tépales ou encore de sépales pétaloïdes.

Certaines fleurs portent leur ovaire au-dessus des pétales


et des sépales. On dit qu’elles
ont un ovaire supère.

C’est le cas du silène dioïque ou compagnon rouge (Silene dioïca).

Dans d’autres fleurs, l’ovaire est situé en-dessous du calice.


Il forme alors une protubérance sous la fleur.
On dit alors que l’ovaire est infère. C’est le cas de la bryone
dioïque (Bryonia dioica).

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LES INFLORESCENCES

Chez certaines plantes, les fleurs peuvent être groupées en inflorescences, comme chez la carotte sauvage.

Une inflorescence est un ensemble de fleurs voisines les unes des autres.

Parfois, la plante est constituée de telle sorte qu’il est difficile de déterminer si l’on est face à une fleur
ou à une inflorescence. Par exemple, on pense généralement que le pissenlit, la pâquerette, la marguerite
ou la camomille constituent une seule et unique fleur, alors qu’il s’agit en réalité d’inflorescences.

Afin de savoir si l’on est en présence d’une fleur ou d’un ensemble de fleurs, il faut enlever ce qu’on
considère généralement comme un « pétale ».
Si l’on aperçoit les organes sexuels de la fleur (pistil et étamines) à sa base, c’est que l’on n’est pas
en présence d’un simple pétale, mais d’une fleur à part entière, et donc d’un groupement de fleurs.
Cette observation peut, dans certains cas, nécessiter l’usage d’une loupe.

En ce qui concerne la fleur de pissenlit (Taraxacum officinale), on parle de fleur ligulée. Pour chaque fleur,
appelée fleuron, il y a cinq pétales jaunes soudés pour former une sorte de languette terminale, la ligule
(d’où son nom de fleur ligulée). Il y a cinq étamines soudées entre elles et le stigmate ressemble à une sorte
de langue de serpent bifide.

Certaines inflorescences, comme la marguerite, ont


2 types de fleurs  : des fleurs à pétale plat, qu’on
appelle des fleurs ligulées, et des fleurs en tubes,
qu’on appelle donc des fleurs tubulées.
Quand une inflorescence comprend des fleurs
tubulées en son centre, les fleurs ligulées sont stériles
et ne servent alors qu’à attirer les insectes et leur
servir de piste d’atterrissage.
Ce genre d’inflorescences est typique de la famille
des Asteraceae. On appelle cela une inflorescence
en capitule.

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Sous les inflorescences, on retrouve parfois des bractées.
C’est le cas de la fleur du pissenlit (Taraxacum officinale). Les bractées
sont des feuilles plus ou moins rigides, ressemblant parfois à des
écailles, qui se situent juste sous une fleur ou une inflorescence,
là où le pédoncule est rattaché à la tige.

Il existe d’autres types d’inflorescences :

L’inflorescence des plantes de la famille


des Borraginaceae, comme la consoude (Symphytum
officinale), s’appelle une cyme unipare
scorpioïde , parce que les fleurs ne se trouvent
que d’un côté du pédoncule et que l’inflorescence
a une forme qui rappelle une queue de scorpion.

Les plantes de la famille des Poaceae, comme


le blé, portent des inflorescences en épi.
Les fleurs sont regroupées, entre elles, en bout de tige
et n’ont quasiment pas de pédoncule. C’est le cas
de l’inflorescence en épi d’ivraie (Lolium perene)
et d’orge des rats (Hordeum murinum).

D’autres encore, ont des inflorescences en ombelles.


Les pédoncules partent tous d’un même point
de la tige, donnant à l’inflorescence une forme
de parapluie ou de boule.
L’ail des ours a une ombelle simple.
Les plantes de la famille des Apiaceae, comme
la carotte sauvage, que voici, ou encore du cerfeuil
des bois, ont ce qu’on appelle des ombelles
d’ombellules.
Les rayons partent tous d’un même point de la tige,
puis à l’extrémité de chaque rayon (pédoncules)
partent de nouveaux rayons (pédicelles) pour former
des ombelles plus petites, les ombellules.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

Les apprentis cueilleurs pensent parfois que l’achillée millefeuille fait partie de la famille des
Apiaceae, car ils prennent ses inflorescences pour des ombelles d’ombellules. Mais c’est faux !

En réalité, l’achillée millefeuille appartient à la famille des Asteraceae et son inflorescence


est un corymbe de capitules.

Pour le sureau noir (Sambucus


nigra), les fleurs se trouvent sur
un même plan, comme dans une
ombelle, mais les pédoncules ne
partent pas tous du même point
de la tige ce n’est donc pas une
ombelle d’ombellules mais un
corymbe.
Chez l’achillée millefeuille (Achillea
millefolium), les fleurs se trouvent
toutes au même niveau comme
dans l’ombelle. Mais comme les
pédoncules ne partent pas tous
du même point de la tige, ce ne
sont pas des ombelles mais des
corymbes.

Et si l’on regarde de près, on se rend compte que ce sont même des


corymbes de capitules, c’est-à-dire des corymbes portant chacune des
inflorescences en capitules comme chez les marguerites par exemple.
Chaque capitule est formé de fleurons ligulés et tubulés.

L’inflorescence d’arum tacheté (Arum maculatum)


est une inflorescence particulière. Elle est formée d’un épi entouré
d’une grande bractée appelé spathe qui, en se refermant,
forme une ampoule où se trouvent les fleurs.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

L’arum tacheté ou gouet tacheté (Arum maculatum), est une des plantes qui possède
un système de pollinisation des plus complexes. C’est une fleur hermaphrodite puisqu’elle
contient des fleurs mâles et femelles.

Avec la chaleur des rayons du soleil, l’inflorescence laisse échapper une « délicate » odeur
d’excréments et d’urine qui attire les petites mouches qui vont se retrouver piégées
dans l’ampoule par des filaments (fleurs stériles transformées en poils). Ces filaments, tels
les barreaux d’une prison, empêchent les mouches de ressortir, le temps que les fleurs mâles
arrivent à maturité. Les fleurs mâles, une fois arrivées à maturité vont libérer leur pollen.
Les mouches, enfermées, en s’agitant, vont se recouvrir de ce dernier. Lorsque les filaments vont
flétrir, la « prison » s’ouvre et les mouches, portant le précieux pollen sur elles, vont s’échapper
et ainsi aller féconder les fleurs femelles d’un autre arum.

La maturité des fleurs femelles et mâles, n’a pas lieu au même moment, grâce à un système
ingénieux qui permet d’éviter l’autopollinisation et ainsi la stérilité de l’espèce.

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LES FRUITS ET LES GRAINES

Une fois la fleur fécondée, elle va produire un fruit, contenant une graine ou plusieurs graines.
Plus précisément, c’est l’ovule qui va être fécondé par le pollen. Et après fécondation, il se développe
pour devenir une graine.

La graine est la structure qui contient en elle l’embryon


de la future plante. L’embryon est entouré de réserves
nutritives situées dans les cotylédons.
Ces substances nutritives, qui aideront la jeune plantule
à commencer à se développer, sont elles-mêmes
recouvertes d’une enveloppe protectrice, appelée
tégument . Cette graine possède une ébauche
de racine, appelée radicule.

L’ovaire, qui contenait et protégeait l’ovule, va également se développer pour donner un fruit.
Le fruit est le stade ultime du développement d’un ovaire. Il va contenir et protéger la ou les graines.
Comme nous l’avons vu dans les vidéos précédentes, il s’agit du dernier acquis évolutif important
des plantes, car le fruit constitue une protection supplémentaire pour les graines.
Le fruit facilite également la dispersion des graines, et donc la propagation de la plante.

Pour rappel, seules les plantes phanérogames angiospermes produisent des fruits.
Les conifères produisent des graines «nues», qui ne sont pas protégées par des fruits.

Les fruits produits par les plantes peuvent être charnus ou secs. Les fruits charnus sont faits de chair et sont,
la plupart du temps, vivement colorés. Les fruits secs, comme leur nom l’indique, sont durs et secs.

Les fruits charnus se divisent en 2 groupes : les baies et les drupes.

Les baies sont des fruits entièrement charnus, dont la ou les graines sont des pépins.
Les groseilles, les myrtilles et le raisin sont des baies. Mais, plus étonnant, selon la définition botanique
du mot « baie », les tomates, les oranges, les courges, les dattes et les avocats sont aussi des baies !

Le fruit de l’avocatier (Persea gratissima) est une baie. La baie correspond à la partie verte et charnue
que l’on mange et à la peau noire extérieure. Le « noyau » est en fait la graine du fruit.

Le fruit du groseillier (Ribes rubrum) est une baie. Au centre, se trouvent les pépins qui sont les graines
de la plante.

La vigne (Vitis vinifera) donne un fruit en grappe : le raisin. Chaque « grain » de raisin est en fait une baie.
Au centre, on peut voir les pépins qui sont les graines du fruit.

Les drupes sont des fruits charnus dont la ou les graines sont protégées par un noyau.
C’est le cas des noix (dont on mange la graine), des cerises, des pêches, des abricots, des prunes…

La merise, fruit du Merisier (Prunus avium) est une drupe qui contient une seule graine, le noyau.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

Le merisier est aussi appelé cerisier des oiseaux et en latin, avium, signifie oiseau.

En effet, la dissémination de ses graines se fait par les oiseaux qui consomment les drupes
et rejettent dans leurs fientes les graines. Les graines vont être légèrement digérées
dans le tube digestif de l’oiseau et ce début de digestion va déclencher « la levée de la
dormance » de la graine. Cela va permettre le développement de la jeune plantule.
Cette jeune plantule trouvera, dans la fiente de l’oiseau, le terreau nécessaire à sa croissance.
Tout est parfait !

La dormance est un état de vie latente des semences pour lequel le retour à la vie active
est impossible, même si les conditions extérieures sont favorables à la croissance.
Pendant la dormance, l’activité métabolique est limitée au minimum indispensable pour
maintenir les cellules en vie. Pour reprendre une vie active, une levée de dormance sera
nécessaire et chaque espèce a ses propres critères de levée de dormance. Ces critères sont
divers : le type de sol, son pH, la présence en plus ou moins grande quantité d’eau, d’air,
de matière organique, de calcium ou de calcaire et son cœfficient de fixation
(pouvoir de rétention en eau et en éléments fertilisants). Nous ne connaissons pas encore
les critères de toutes les espèces existantes en France.

Chez les mûres et les framboises, chaque petite boule charnue est une petite drupe, contenant un noyau
à une seule graine. Les mûres sont donc des fruits à noyaux !
Les ronces (Rubus sp.) font des fruits multiples appelés polydrupes. Chaque mûre est constituée
de multiples fruits appelés drupes.

Le fraisier des bois (Fragaria vesca), donne un fruit dont on mange le réceptacle de la fleur,
devenu charnu, après la fécondation des ovules.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

La fraise par exemple n’est pas un fruit au sens botanique.


La partie charnue de la fraise correspond en réalité au
développement de la base de la fleur, son réceptacle. Les fruits,
au sens botanique, sont des akènes (que l’on décrira plus loin
dans le cours) représentés par les petits grains noirs visibles
à la surface. Quand nous mangeons une fraise nous mangeons
donc une multitude de fruits !
Le cynorrhodon est également un faux-fruit. La partie extérieure rouge, que l’on consomme,
correspond au développement du réceptacle de la fleur. Ce fruit, au délicieux goût acidulé,
permet de faire le plein de vitamine C. A l’intérieur, se trouvent les graines, qui sont des akènes
recouverts de poils, on parle souvent du poil à gratter du cynorrhodon.

L’églantier ou rosier sauvage (Rosa canina) donne un faux-fruit,


appelé cynorrhodon . La chair rouge qui se consomme correspond
au développement du réceptacle de la fleur et on observe au centre
du fruit les akènes, recouverts de poils.
Les fruits secs sont de différents types. On distingue tout d’abord les
fruits secs qui s’ouvrent spontanément pour libérer leurs graines, appelés
fruits déhiscents, de ceux qui ne s’ouvrent pas et qui accompagnent
la graine jusqu’à sa germination, qu’on appelle des fruits indéhiscents.
Les fruits secs déhiscents sont ceux qui s’ouvrent à maturité pour libérer
leurs graines. Ils peuvent être appelés des capsules.

Certaines capsules ont un nom qui leur est propre :

• La gousse, comme celle des petits pois, du robinier faux acacia ou des vesces, est caractéristique
de la famille des Fabaceae. Une gousse est issue d’un seul carpelle libre, contient plusieurs graines
et s’ouvre par 2 fentes, dans la longueur.

• Le follicule est issu d’un seul carpelle libre et s’ouvre par une seule fente. Les fruits du populage
des marais produisent des follicules.

• La silique est le fruit typique des plantes de la famille des Brassicaceae,


comme par exemple l’alliaire officinale (Alliara petiolata). La silique est
issue de 2 carpelles soudés.
Contrairement à la gousse, la silique est séparée en 2 par une fine cloison,
dans le sens de la longueur. Il y a des graines de chaque côté de la
cloison et elle s’ouvre par 4 fentes. Une silique est au moins 2 à 3 fois plus
longue que large. Si elle est plus ramassée, à peu près aussi longue que
large, on l’appelle alors une silicule. C’est le cas de la bourse-à-pasteur,
par exemple, ou encore de la monnaie-du-pape.

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Le populage des marais (Caltha
palustris) est un polyfollicule.
Chacun de ses 5 à 10 follicules
s’ouvre par une seule fente
et contient entre 5 et 15 graines
qui ont la propriété de flotter à la
surface de l’eau.La bourse-à-pasteur
(Capsella bursa-pastoris),
a pour fruit une silicule qui a une
forme caractéristique de cœur.
La monnaie-du-pape ou lunaire
(Lunaria annua), a pour fruit
une silicule , s’ouvrant à maturité
par 4 fentes.

Les fruits secs indéhiscents, c’est-à-dire qui ne s’ouvrent pas spontanément à maturité sont appelés
des akènes. Un akène est issu d’un carpelle et contient une graine libre, c’est-à-dire non soudée
à la paroi du fruit.

Il y a plusieurs sortes d’akènes :

• Tout d’abord, il y a les akènes simples, comme les châtaignes,


les marrons ou les glands.
Le fruit du chêne pubescent (Quercus pubescens) est un akène
inclus dans une cupule. L’akène du châtaignier (Castanea sativa)
est contenu dans une bogue épineuse. Cette bogue est constituée
par un involucre de bractées mimant une capsule et s’ouvrant
à maturité. La pointe située à l’extrémité de la châtaigne
représente le reste des stigmates des carpelles.
On mange la graine farineuse se trouvant au centre.

• Quand un akène a une paroi épaisse, on appelle le fruit


nucule.
C’est le cas du fruit du noisetier (Coryllus avellana).
Les noisettes sont entourées par un involucre de bractées.
Elles sont généralement groupées par 3, en petites grappes.

• Les akènes trigones ont 3 angles, comme des pyramides


à base triangulaire.
Les Polygonaceae, comme le sarrasin ou l’oseille, ont des akènes
trigones. Les fruits du hêtre (Fagus sylvatica), appelés faînes,
sont aussi des akènes trigones. Ils sont contenus par deux dans
une cupule épineuse molle et possèdent une forme pyramidale.

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• Les akènes des plantes de la famille de Poaceae (ou Graminées) sont appelés des caryopses.
Contrairement aux autres akènes, la graine à l’intérieur d’un caryopse est soudée
à l’enveloppe du fruit.

• Les diakènes sont 2 akènes issus de 2 carpelles soudés.


Les fruits des plantes de la famille des Apiaceae,
comme la carotte (Daucus carota), le fenouil (Fœniculum
vulgare), la berce spondyle (Heracleum sphondylium)
ou le cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris), sont des diakènes.

• Les tétrakènes sont 4 akènes issus de 4 carpelles soudés.


Les plantes de la famille des Lamiaceae, comme le lamier blanc
(Lamium album) ou l’agripaume (Leonurus cardiaca), et des
Borraginaceae, comme la consoude (Symphytum officinale)
ou le cynoglosse officinal (Cynoglossium officinale),
ont pour fruits des tétrakènes.

• Les polyakènes sont un ensemble d’akènes issus d’une


même fleur. La mauve sylvestre (Malva sylvestris) a pour fruit
un polyakène, le « fameux » fromageon comestible lorsqu’il est
jeune et encore vert. Il doit son appellation à sa forme de « petit
camembert ». Il a un délicieux goût de noisette et de petit pois.
On peut le manger cru ou préparé à la manière des câpres avec
du vinaigre. Les fruits de la benoîte urbaine (Geum urbanum)
sont aussi des polyakènes.

• Il existe aussi des akènes dont l’enveloppe s’est allongée pour former une aile.
C’est le cas des samares à une aile comme pour le frêne (Fraxinus sp.) ou l’orme (Ulmus sp.),
ou encore de disamares comme pour l’érable (Acer platanoides), qui ont deux ailes.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

Les aigrettes plumeuses de nombreuses plantes de la famille des Asteraceae sont accrochées
à des akènes.

C ‘est le cas des fruits du pissenlit. Ses akènes sont surmontés


d’une aigrette plumeuse (ou pappus), grâce à laquelle
ils sont dispersés par le vent, pour assurer la dissémination du fruit
et ainsi la reproduction. Ils peuvent ainsi parcourir de longues
distances.

Il y a autant d’akènes à aigrette qu’il y a de fleurs fertiles


appartenant à l’inflorescence.

.
Vous voyez que la notion de «fruit» du langage commun ne correspond pas tout à fait à celle du botaniste.
Ce que nous appelons communément « fruit » désigne une production végétale sucrée telle que la fraise,
la banane, le raisin, etc. Alors que pour le botaniste, le fruit désigne un ovaire qui a mûri et qui protège
une ou plusieurs graines. Dans certains cas nos «fruits» correspondent réellement à des fruits au sens
botanique du terme (cerise, raisin par exemple).

Mais il existe d’autres cas dans lesquels nos « fruits » n’en sont pas réellement au sens botanique,
comme la fraise.

Dans d’autres cas encore, des fruits au sens botanique du terme sont appelés autrement
dans le langage courant. Il s’agit par exemple de nos « graines » de fenouil qui ne sont en réalité pas
    \\\   \\\

des graines mais des fruits secs (akènes) contenant des graines.

Cette série de cours sur les termes botaniques est terminée. Prenez bien le temps de digérer
tout ce vocabulaire. Vous retiendrez les mots naturellement, à force de les rencontrer au fil
des cours et de vos sorties.

Dans la suite de ce module, nous vous apprendrons à réaliser plusieurs herbiers pour immortaliser
vos plantes sauvages préférées

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SYNTHÈSE

LES FLEURS

> La fleur = l’appareil de reproduction sexuée chez les phanérogames.


= organes aériens accrochés à l’extrémité du pédoncule (tige) par un réceptacle.
La majorité des fleurs sont hermaphrodites et ont des organes mâles et femelles.

> Les organes mâles de la fleur = les étamines.


Ce sont elles qui produisent le pollen !

> Les étamines sont composés d’un filet et d’une anthère.


Ensemble des étamines = l’androcée.

> Les organes femelles de la fleur = le pistil (ensemble de carpelles).

Un carpelle est composé en principe de trois parties :


• un stigmate
• un style
• un ovaire.

En plus de ces organes reproductifs, une fleur peut être composée de :


• Pétales > pour protéger les organes sexuels et attirer les insectes.
Ensemble des pétales = la corolle.
…ou elle peut être apétale (exemple : grande ortie - Urtica dioïca).
• Sépales = petites feuilles qui entourent la fleur.
Ensemble des sépales = le calice.

Et les inflorescences dans tout ça ?

Inflorescence = ensemble de fleurs groupées entre elles.

Les inflorescences peuvent être :

• en ombelle (simple ou ombelle d’ombellules).


Inflorescences dont les tiges partent du même point et forment comme un parapluie
(exemple : carotte sauvage - Daucus carota).

À ne pas confondre avec les corymbes dont les tiges ne partent pas du même
point ! (Exemple : achillée millefeuille - Achillea millefolium).

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• en capitule (typique de la famille des Asteraceae)
Inflorescences comprenant des fleurs ligulées à pétale plat et des fleurs tubulées
(en tube) (exemple : pissenlit commun - Taraxacum officinale).

• en cyme unipare scorpioïde (typique de la famille des Boraginaceae).

• en épi.

LE FRUIT

Une fois la fleur fécondée, elle va produire un fruit (contenant une ou plusieurs graines).
La graine = structure qui contient en elle l’embryon de la future plante.

Il existe différents types de fruits :

> Les drupes


Fruits charnus dont la ou les graines sont protégées par un noyau
(exemple: la merise du merisier - Prunus avium).
Fruits charnus
> Les baies
Entièrement charnues avec des pépins
(exemple: le raisin de la vigne - Vitis vinifera).
À ne pas confondre avec les faux fruits
exemple : cynorrhodons (réceptacle de la fleur devenu charnu).

> Les déhiscents


Fruits à capsules (gousses, siliques, etc) qui s’ouvrent à maturité
(exemple : alliaire officinale- Alliaria petiolata).
Fruits secs
> Les indéhiscents
Fruits qui ne s’ouvrent pas ou « Akènes »
(exemple : gland des chênes - Quercus spp.).

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Sources
Botanique : Les familles de plantes ;
Frédéric Dupont et Jean-Louis Guignard ; Elsevier Masson ; 16ème édition, 2015

Dictionnaire visuel de botanique ;


Maurice Reille ; Ulmer ; 2014

Angiospermes, arbres et arbustes feuillus, leurs fleurs et leurs fruits ;


Maurice Reille ; Ulmer ; 2015

Conditions de levée de dormance des principales plantes bio-indicatrices ;


Gérard Ducerf ; Promonature ; 2011

Classification des fruits


http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/organigramme.htm

Cours de botanique de l’Université Catholique de Louvain


https://www.biologievegetale.be/index.php?rub=principaux-phylums-vegetaux&pg=les-angiospermes

C’est pas sorcier - Fruits et légumes


https://www.youtube.com/watch?v=OiD2vU9QqmQ&t=1295s

MOOC de Botanique - L’appareil reproducteur des plantes


https://www.youtube.com/watch?v=NLwOqUIzvSg

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