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L’ inflorescence
Plan
5.1. Composition
49
5. L’inflorescence
Définition
C'est le mode de groupement des fleurs dans une espèce déterminée.
C'est l'ensemble des fleurs groupées autour d'un même rameau, y compris les axes
correspondants et les feuilles plus ou moins transformées portées par ces axes.
50
5.2. Inflorescences simples (fig. 30)
La classification des inflorescences est un phénomène complexe, du fait du grand
nombre de dispositions rencontrées et de l'existence de cas plus ou moins
intermédiaires entre les grands types distingués classiquement.
Les inflorescences simples ont un rachis non ramifié (de type monopodial) ou à
ramification sympodiale simple.
5.2.1. Inflorescences simples monopodiales ou racémeuses
La ramification du rachis est de type monopodial; le rachis se présente comme un
axe principal à croissance prolongée et les pédicelles floraux naissent directement sur
cet axe; la floraison se fait progressivement de la base au sommet (floraison acropète)
ou de l’extérieur vers l’intérieur (floraison centripète).
A - à rachis allongé
a) à fleurs pédicellées
- grappe (ou racème): inflorescence simple monopodiale à rachis allongé portant
des fleurs pédicellées (par ex.: Convallaria majalis, Sinapis alba).
- corymbe: variante de la grappe dans laquelle les pédicelles floraux sont de
longueur inégale, amenant toutes les fleurs à peu près au même niveau
horizontal (ex.: Ornithogalum umbellatum, Prunus avium).
b) à fleurs sessiles (c'est-à-dire sans pédicelle)
- épi : (ex.: Plantago, Orchis).
- chaton: variante de l'épi où le rachis est grêle, fréquemment pendant, et porte
des fleurs unisexuées nues ou à périgone plus ou moins réduit (ex.: saules,
peupliers).
- spadice: variante de l'épi où l'axe est charnu et porte des fleurs réduites.
Le spadice est souvent associé à une spathe (ex.: Araceae).
- épillet: variante de l'épi constituant l'inflorescence partielle des graminées.
Chaque épillet comprend typiquement à sa base deux bractées appelées glumes.
51
52
Figure 30. Les inflorescences simples
1-4: inflorescences sympodiales cymeuses
1. cyme unipare hélicoïde
2. cyme bipare
3. cyme unipare en éventail
4. cyme unipare scorpioïde
5-12: inflorescences monopodiales racémeuses
5. grappe à fleurs alternes
6. grappe à fleurs opposées
7. corymbe
8. épi
9. spadice
10. chaton
11. ombelle
12. capitule
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5.2.2. Inflorecences simples sympodiales ou cymeuses
La ramification du rachis est de type sympodial; le rachis se présente comme un
axe principal dont la croissance est bientôt arrêtée (avec souvent formation d'une fleur
terminale); une, deux ou plusieurs ramifications latérales du rachis se développent
rapidement, dépassant l'extrémité de l'axe principal; à leur tour, ces ramifications
voient en général leur croissance arrêtée et elles sont relayées par des ramifications
latérales de deuxième ordre; et ainsi de suite. La floraison est centrifuge c'est-à-dire
qu'elle se fait progressivement de l'intérieur vers la périphérie. Toutes ces
inflorescences portent le nom de cymes.
On en distingue trois types fondamentaux:
a) la cyme unipare (ou monochasiale):
une seule ramification continue la croissance du rachis; la cyme unipare scorpioïde
est une cyme courbée en queue de scorpion caractéristique de la famille des
Boraginaceae.
b) la cyme bipare (ou dichasiale):
les ramifications latérales qui continuent la croissance sont toujours par deux (ex.: la
saponaire officinale, Caryophyllaceae).
c) la cyme multipare (ou pléiochasiale):
les ramifications latérales qui continuent la croissance du rachis sont par trois ou
plus et peuvent simuler un corymbe ou une ombelle (ex.: la viorne, Caprifoliaceae).
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c) le spadice ramifié (ex.: les palmiers, Arecaceae).
d) le corymbe composé ou panicule corymbiforme: variante de la panicule à rameaux
latéraux de longueur telle que toutes les fleurs sont situées au même niveau (ex.: la
filipendule ou reine des prés, Rosaceae).
e) l'épi de verticillastres: formé de verticillastres plus ou moins rapprochés les uns des
autres (ex.: la menthe, Lamiaceae); un verticillastre désigne un ensemble de 2 cymes
opposées, contractées et de contour hémisphérique, qui simule de ce fait un
verticille floral.
f) la cyme de cymes: notamment le cas des cymes unipares scorpioïdes groupées en
une cyme bipare (ex.: la grande consoude officinale, Boraginaceae).
1 2 3 4
1. panicule racémeuse
2. panicule cymeuse hélicoïde
3. panicule cymeuse bipare
4. ombelle d'ombelles
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5.4. Cas particuliers
Certains autres termes descriptifs sont parfois utilisés, notamment en présence
d'inflorescences compactes ne permettant que difficilement l'analyse de la ramification.
a) glomérule: groupe de fleurs étroitement rapprochées, généralement disposées selon
le mode cymeux; les glomérules sont fréquemment groupés eux-mêmes en
inflorescences composées (ex.: Chenopodiaceae et Urticaceae).
b) fascicule: inflorescence généralement de type cymeux, ressemblant à une ombelle
mais où les pédicelles floraux sont de longueurs franchement inégales (ex.:
Pelargonium, Geraniaceae).
c) cyathium: c'est l’inflorescence partielle très spécialisée caractéristique du genre
Euphorbia.
C'est une inflorescence cymeuse constituée par une fleur femelle pédicellée, réduite
à un gynécée tricarpellaire, entourée de quelques fleurs mâles (souvent au nombre
de 5) représentées chacune par une étamine portée par un pédicelle articulé; ce
groupe de fleurs est entouré par un involucre simulant un calice et possédant 4 à 5
dents alternant avec des glandes. Il y a pseudanthie, c’est-à-dire une inflorescence
condensée simulant une fleur (fig. 32).
FF
PL FM
GN
PU
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6. La Fleur
6.1. Définition et composition de la fleur
6.2. Le réceptacle
6.2.1. Diverses modalités d’allongement du réceptacle
a) Torus
b) Gynophore
c) Androgynophore
6.2.2. Diverses modalités d'invagination du réceptacle
6.2.3. Appendices divers
6.3. Disposition des pièces florales sur le réceptacle
a) Spiralée ou acyclique
b) Hémispiralée ou hémicyclique
c) Verticillée ou cyclique
d) La symétrie florale
6.4. Nombre de pièces florales par verticilles
6.5. Répartition des sexes
a) Fleurs hermaphrodites
b) Fleurs unisexuées
6.6. Les enveloppes florales
6.6.1. Variation du nombre et du type d'enveloppe florale
a) Fleur achlamydée
b) Fleur monochlamydée
c) Fleur dichlamydée
6.6.2. Préfloraison
6.6.3. Principales variantes du calice
6.6.4. Principaux types de corolles
6.7. L'androcée
6.7.1. Composition
6.7.2. Nombre et disposition des étamines dans la fleur
6.7.3. Déhiscence des anthères
6.7.4. Soudure des étamines
6.7.5. Sens de la maturation des étamines dans la fleur
6.7.6. Position des étamines par rapport au filet
6.8. Le gynécée
6.8.1. Composition
6.8.2. Degrés de soudure des carpelles entre eux
6.8.3. Insertion des ovules dans l'ovaire
a) Placentation marginale
b) Placentation axillaire
c) Placentation pariétale
d) Placentation centrale
e) Placentation basale
f) Placentation apicale
6.8.4. Autres variations du gynécée
6.9. Représentation symbolique de la fleur
6.9.1. Formule florale
6.9.2. Le diagramme florale
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6.9.3. Coupe longitudinale schématique de la fleur
6. La fleur
6.1. Définition et composition de la fleur (fig. 33)
La fleur est un bourgeon fortement métamorphosé à croissance limitée; c’est un
axe sur lequel s'insèrent les feuilles transformées et peut-être parfois des ovules
(stachyosporie chez les Caryophyllidae); à part l'inférieur qui constitue le pédicelle, les
entre-noeuds ne s’allongent pas ou guère et constituent le réceptacle (torus).
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6.2. Le réceptacle
Le réceptacle est généralement ponctuel mais il peut subir 3 grands types de
modifications; il peut s’allonger, s’invaginer ou porter des appendices divers.
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torus
gynophore
androgynophore
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hypanthium
Onagraceae
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c) appendices divers
Le réceptacle est parfois pourvu d'un disque épaissi, ordinairement nectarifère
(fig. 36). Ce disque peut être intrastaminal c'est-à-dire développé à partir de
l'entrenoeud disposé entre l'androcée et le gynecée (ex.: Rutaceae) ou encore
extrastaminal; dans ce dernier cas, il s'est développé à partir de l'entrenoeud disposé
entre la corolle et l'androcée, c'est-à-dire à l'extérieur des étamines (ex.:
Hippocastanaceae).
Le disque peut être incomplet, unilatéral ou lobé; il peut être remplacé par les
nectaires.
disque
nectarifère disque
intrastaminal extrastaminal
Rutaceae Hippocastanaceae
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Figure 37 - Disposition des pièces florales sur le réceptacle illustrée à l'aide
d'exemples de diagrammes floraux
A: Calycanthaceae (Laurales) K A G
B: Papaveraceae K2 C2+2 A G () C à préfloraison chiffonnée
C: Convallaria (muguet, Liliaceae) X Pc3+3 A3+3 G (3)3
D: Geranium (Geraniaceae) X K5 C5 A5+5 G (5)5
E: Grossulariaceae X K5 C5 A5 G (2) 1p
F: Primulaceae X K5 C(5) A0+5] G (5) 1c
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Figure 37 (suite). Disposition des pièces florales sur le réceptacle illustrée à
l'aide d'exemples de diagrammes floraux
G: Alismataceae X K3 C3 A3+3 G
H: Scrophulariaceae K5 C(5) A4 G (2) 2
I: Fumariaceae K2 C2+2 A2 G (2) 1p
J: Solanaceae X K5 C(5) A5 G (2) 2
K: Cannaceae asym. K3 C3 A1/2 fert. + 41/2 staminodiale G (3) 3
L: Salicaceae P0 A2 + nectaire; P0 G (2) + nectaire
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b) Hémispiralée ou hémicyclique (symbole: )
Certaines pièces sont en position spiralée, les autres sont devenues cycliques
(ex.: Magnolia avec P cyclique et A et G spiralés; Nymphaea avec P et A spiralés et G
cyclique).
c) Verticillée ou cyclique
C'est le cas le plus fréquent. Le nombre de cycles peut varier de 1 à 30 mais le
plus souvent, il est de 4 ou 5 :
- fleur tétracyclique : 1 cycle de sépales, 1 cycle de pétales, 1 cycle d'étamines, 1
cycle de carpelles. Par exemple, la fleur tétracyclique du nerprun (Rhamnaceae) a la
formule florale suivante:
K5 C5 A5 G(5)
- fleur pentacyclique: 1 cycle de sépales, 1 cycle de pétales, 2 cycles d'étamines, 1
cycle de carpelles. Par exemple, la fleur de la rue (Ruta graveolens, Rutaceae) a la
formule suivante:
K4 C4 A4+4 G(4) (voir fig. 36A)
d) La symétrie florale
- Symétrie radiaire (x) : lorsqu'on peut faire passer plusieurs plans de symétrie la fleur
est dite alors actinomorphe ou régulière (ex.: le muguet, fig. 37C).
- Symétrie dorsiventrale ou latérale (./.) : lorsqu’on ne peut faire passer qu'un seul
plan de symétrie par la fleur, celle-ci est dite zygomorphe (ex.: Fabaceae).
- Fleur asymétrique : la fleur ne présente aucun plan de symétrie (ex.: Cannaceae
avec une demi étamine fertile seulement, fig. 37K).
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- fleurs tetramères : ayant 4 pièces par verticille; par exemple chez les Brassicaceae:
X K4 C4 A2+4 G(2)
la fleur est pentacyclique tétramère (légèrement hétéromère).
- fleurs pentamères: ayant 5 pièces par verticille; par exemple chez les Passifloraceae:
X K5 C5 A5 G(3)
la fleur est tetracyclique, pentamère.
- fleurs polymères: ayant un grand nombre () de pièces par verticille; par exemple
chez les Nymphaeaceae:
C A G
On utilise le symbole infini () lorsque le nombre est supérieur à 12.
a) Fleurs hermaphrodites ( )
Dans la majorité des cas, la fleur possède à la fois un androcée et un gynécée: elle
est dite bisexuée ou hermaphrodite.
b) Fleurs unisexuées
Dans différentes espèces ou familles de plantes, toutes les fleurs ou certaines
d'entre elles sont unisexuées, c'est-à-dire que les unes renferment un gynécée et pas
d'androcée (fleurs pistillées = fleurs femelles), les autres un androcée et pas de gynécée
(fleurs staminées ou fleurs mâles). On dit encore que la plante est dicline.
- Plantes diclines monoïques: si toutes les fleurs sont unisexuées et si les fleurs mâles
( ) et les fleurs femelles ( ) sont produites par un même individu (ex.: le noyer,
Juglandaceae; le noisetier, Betulaceae).
- Plantes diclines dioïques: si les fleurs et les fleurs sont produites sur des
individus différents (ex.:le saule, Salicaceae; le compagnon blanc,Caryophyllaceae).
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6.6. Les enveloppes florales.
On utilise le terme de périanthe pour les fleurs où les enveloppes florales sont
constituées de deux types de pièces: sépales (formant le calice) et pétales (formant la
corolle).
Lorsqu'il n'y a qu'un seul type d'enveloppe, on utilise de préférence les termes de
périgone constitué de tépales.
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bractée
Salicaceae
corolle
calice
Liliaceae
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A B C
E
D
69
Cn
A B
C (n) X
C D E F
G H I
C (n)
J K L M
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B) Corolles gamopétales: à pétales soudés présentant à la base un tube plus ou moins
allongé (résultant de la soudure des onglets), un limbe et une gorge à la zone de
passage du tube au limbe.
a) Corolles actinomorphes
- tubuleuse: à tube isodiamétrique sur toute sa longueur (ex.: Symphytum,
Boraginaceae);
- infundibuliforme: en entonnoir (ex.: liseron, Ipomoea, Convolvulaceae);
- campanulée: en cloche (ex.: Campanula);
- hypocratériforme: à tube étroit et limbe perpendiculaire (ex.: lilas, Oleaceae;
Coffea, Rubiaceae;
- rotacée (en roue): à tube très court et à limbe étalé (ex.: Myosotis,
Boraginaceae)
- étoilée: à tube très court ou nul et limbe étalé et divisé;
- urcéolée: à tube renflé au milieu et à limbe peu développé (ex.: Vaccinium
myrtillus, Ericaceae).
b) Corolles zygomorphes
- bilabiée: à 2 lèvres (ex.: Lamium, Lamiaceae);
- unilabiée: à 1 lèvre (ex.: germandrée, Lamiaceae);
- ligulée: tube fendu et limbe étalé en languette latéralement vers le haut (ex.:
Asteraceae);
- personnée: corolle à deux lèvres mais à gorge complètement fermée par un
bourrelet de la lèvre inférieure (ex.: Linaria, Scrophulariaceae);
- éperonnée: munie d'un éperon, appendice en forme de petit cornet, contenant
souvent du nectar.
6.7. Androcée
6.7.1. Composition (fig. 41)
L'androcée est constituée par l'ensemble des étamines (microsporophylles).
Les étamines sont les organes mâles de fleur dans lesquels se forment les grains
de pollen. L'étamine est constituée d'un filet et d'une anthère.
- filet: partie inférieure de l'étamine, le plus souvent de forme cylindrique.
- anthère: partie supérieure de l'étamine, de forme très variable, généralement
constituée de deux thèques unies par un connectif. Parfois l'anthère ne
contient qu'une seule thèque (ex.: Malvaceae; Bombacaceae).
- thèque: partie de l'anthère comprenant deux loges polliniques (= sacs
polliniques ou microsporanges) communiquant entre eux au moment de la
libération du pollen.
- staminode: organe de morphologie variée, issu de la transformation d'une
étamine ayant perdu la capacité de produire du pollen; staminode pétaloïde
chez les Cannaceae, corona d'origine staminodiale chez les Asclepiadaceae.
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une thèque avec 2 loges polliniques
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6.7.2. Nombre et disposition des étamines dans la fleur
- androcée polystémone A
Etamines en grand nombre, habituellement plus de 20 disposées sur une spirale
génératrice (ex.: Ranunculus).
- androcée méristémone A
Etamines en nombre élevé, généralement supérieur à 20, comme dans le cas
précédent mais ici elles sont disposées en verticilles concentriques car elles sont
issues de la division des étamines originelles elles mêmes en nombre fini. C'est un
caractère plus évolué que l'androcée polystémone. Souvent, ces étamines nombreuses
issues d'une étamine de départ restent groupées en faisceau (ex.:Hypericaceae).
- androcée diplostémone A n + n
Etamines en deux verticilles, les externes alternant avec les pièces du verticille
interne du périanthe (pétales ou tépales internes suivant les cas) (ex.: le muguet,
Convallaria).
- androcée obdiplostémone A n + n
Etamines en deux verticilles, les externes opposées au verticille interne du périanthe
(ex.: Geranium, Calluna).
- androcée haplostémone A n
Etamines en un seul verticille, deux dispositions sont possibles:
- androcée isostémone A n + o
Etamines en un verticille; alternant avec les pièces du verticille interne du
périanthe; les étamines sont dites épisépales ou alternisépales (ex.:Celastrales).
- androcée obstémone A o + n
Etamines en un seul verticille, opposées aux pièces du verticille interne du
périanthe; les étamines sont dites épipétales ou alternisépales (ex.:Rhamnaceae
et Primulaceae).
- androcée oligostémone A< n
Le nombre d'étamines est inférieur au nombre de pièces dans les autres cycles:
A2: chez Rosmarinus officinalis (romarin) et Salvia officinalis (sauge, Lamiaceae).
A1: chez beaucoup d'Orchidaceae et chez les Zingiberaceae
A 1/2: chez les Marantaceae et les Cannaceae.
- androcée tétradyname A 2 + 4
Il est constitué de 4 étamines longues et de 2 étamines courtes; c'est une particularité
de la famille des Brassicaceae (choux, moutarde).
- androcée didyname
Il est formé de 2 étamines longues et de 2 courtes; fréquent chez les Lamiaceae.
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6.7.3. Déhiscence des anthères (fig. 42)
- déhiscence longitudinale. La libération du pollen se fait par deux fentes parallèles au
filet (une fente par thèque). Deux cas peuvent se présenter:
- déhiscence introrse. Les fentes de déhiscence sont tournées vers l'intérieur (ex.:
Viola, Asteraceae, Iridaceae);
- déhiscence extrorse. Les fentes de déhiscence sont tournées vers l'extérieur;
c'est le cas le plus fréquent.
- déhiscence poricide. Ouverture par un petit trou, généralement en position apicale
(ex.: Ericaceae; Solanum).
- déhiscence par clapet (ex.: Berberis; Lauraceae).
6.7.4. Soudure des étamines
a) Soudure des étamines par les filets
- androcée monadelphe: toutes les étamines sont soudées entre elles par leur
filet (Malvaceae et tribu des Genisteae dans les Fabaceae).
- androcée diadelphe: les étamines sont soudées en deux groupes (ex.:
Fumariaceae) ou bien elles sont toutes soudées ensemble sauf une qui reste
libre (ex.: A (9) + 1 chez de nombreuses Fabaceae, haricot).
b) Soudure des étamines par les anthères.
Dans ce cas, on parle de synandre (ex.: Asteraceae; Lobeliaceae).Les anthères
sont parfois simplement rapprochées sans véritables soudure; elles sont qualifiées de
conniventes.
c) Soudure des étamines par l'androcée A G
- gynostème (chez les Orchidaceae) : organe en forme de colonne, résultant de
la soudure de 1 ou 2 étamines avec le style.
- gynostège (chez les Asclepiadaceae): organe résultant de la soudure des 5
étamines avec le stigmate capité.
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pore clapet (= valve)
fente
A B C
Annonaceae Flacourtiaceae
75
6.7.6. Position des étamines par rapport au filet (fig. 44)
- Anthère basifixe : le filet est fixé à la base de l'anthère et le connectif se trouve dans
son prolongement; c'est le cas le plus fréquent.
- Anthère adnée : le filet est fixé sur toute la longueur de l’anthère (ex.: Magnolia).
- Anthère médifixe : la connexion du filet est limitée au point médian de l'anthère (ex.:
graminées).
- Anthère apifixe : la connexion du filet est limitée à l'apex de l'anthère (ex.: Pyrola).
Lorsque les anthères sont du type médifixe ou apifixe, elles oscillent aisément
notamment sous l'influence du vent et favorisent la pollinisation anémogame
(dissémination et transport du pollen par le vent).
thèques
filet
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6.8. Le gynécée.
6.8.1. Composition
- Le gynécée (ou pistil): c'est l'ensemble des carpelles d'une même fleur.
- Le carpelle: est une feuille transformée (mégasporophylle) pour la production
d'ovules (mégasporanges); il comprend typiquement trois parties:
- l'ovaire : partie basilaire du carpelle ou du pistil, généralement élargie, contenant
un ou plusieurs ovules insérés sur des placentas.
- le style : partie médiane du carpelle, souvent filiforme, constituant une voie de
passage du tube pollinique vers la cavité de l'ovaire.
- le stigmate : partie terminale du carpelle, jouant le rôle de collecteur de pollen.
77
Figure 45 - Degrés de soudure des carpelles entre eux dans un gynécée
pluricarpellaire; sti = stigmate; sty = style ou stylode: ov = ovaire.
78
A B C
D E
Figure 46. Insertion des ovules dans l’ovaire: les
types de placentation
A: placentation pariétale; en haut coupe transversale dans l’ovaire,
en bas coupe longitudinale dans l’ovaire.
B: placentation axillaire
C: placentation centrale
D: placentation basale
E: placentation apicale
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c) Placentation pariétale
L'ovaire, bien qu'issu de l'union de plusieurs carpelles ne présente plus qu'une
seule loge à la suite d'une régression centrifuge des parois. Les ovules suivent ce
mouvement et se trouvent sur des placentas protubérants au niveau de la paroi de
l'ovaire. La placentation pariétale correspond donc toujours à un ovaire
gamocarpellaire, uniloculaire (= non cloisonné en loges et présentant donc une seule
cavité ou locule) avec l'insertion des ovules sur la paroi interne de l'ovaire (ex.: Viola).
d) Placentation centrale
Comme dans le cas précédent, l'ovaire, bien qu'issu de l'union de plusieurs
carpelles, ne présente aussi qu'une seule loge, suite à une régression des parois; mais
dans ce cas, les ovules sont insérés sur une columelle: portion d'axe disposé au milieu
de la cavité de l'ovaire, n'atteignant pas le sommet de l'ovaire et non reliée aux parois
de l'ovaire par des cloisons (ex.: Caryophyllaceae; Primulaceae).
e) Placentation basale
C'est une variante du cas précédent, caractérisée par l'absence ou le faible
développement de la columelle (ex.: Portulacaceae; Chenopodiaceae).
Remarque
Les types de placentations (surtout les types b, c et d ci-dessus) sont à la base de
la classification des Dicotylédones. Leur identification est donc absolument
fondamentale et nécessaire lors de l'analyse florale et sera réalisée en 2 temps:
- une coupe transversale de l'ovaire permettra de voir s'il y a ou non des cloisons:
- présence des cloisons ovaire pluriloculaire placentation axillaire.
- absence de cloisons ovaire uniloculaire placentation pariétale ou centrale.
- une coupe longitudinale de l'ovaire permettra de vérifier la longueur de la columelle
ou de l'axe central et de confirmer l'interprétation issue de la coupe transversale:
- columelle (axe n'atteignant pas le sommet) placentation centrale.
- pas d'axe au centre de l'ovaire, ovules portés sur les parois placentation
pariétale.
- axe atteignant le sommet de l'ovaire placentation axillaire.
80
6.8.4. Autres variations du gynécée
a) Position du style
- style terminal : le style prolonge le sommet de l'ovaire; c'est le cas le plus
fréquent.
- style gynobasique : le style commence à la base de l'ovaire qui doit donc être
profondément divisé (ex.: Lamiaceae, Boraginaceae).
b) Présence de fausses cloisons
- fausses cloisons longitudinales
Il peut s'agir de fausses cloisons issues du placenta (ex.: Brassicaceae où cette
fausse cloison, bien visible dans le fruit, est appelée réplum). Les fausses cloisons sont
issues de la face interne de la paroi carpellaire chez les Lamiaceae et les Boraginaceae
et l'ovaire, biloculaire au départ, devient donc tétraloculaire.
- fausses cloisons transversales
Elles sont fréquentes chez les légumineuses; l'ovaire est divisé en logettes
superposées (ex.: Cassia).
c) Placentas intrusifs
Parfois, principalement lorsqu'il y a microspermie (formation de graines de très
petit calibre, et généralement très nombreuses), les ovules sont portés sur des
proliférations placentaires importantes qui pénètrent fortement à l'intérieur de la ou des
loges.
- placentas intrusifs pariétaux (ex.: Papaver).
- placentas intrusifs axillaires (ex.: Solanaceae).
81
G = gynécée
b) La formulation débute par l'indication de la symétrie
= disposition spiralée
= disposition spiralo-cyclique (ou hémispiralée)
X = symétrie radiaire (fleur actinomorphe)
= symétrie bilatérale (fleur zygomorphe)
3) Le nombre de pièces est indiqué à côté de chaque lettre. Si les pièces sont
soudées entre elles, le chiffre est mis entre parenthèses:
K 5 = 5 sépales libres
C (4) = 4 pétales soudés entre eux.
Si le nombre de pièces est supérieur à 12, on note infini :
A = beaucoup d'étamines, androcée polysténome.
Si les pièces d'un même type sont disposées en deux cycles, on note
successivement le nombre de pièces du cycle externe et celui du cycle
interne:
A 5 + 5 : androcée diplostémone (au lieu de A 10)
A 0 + 5 : androcée obstémone; étamines en un seul verticille opposées aux
pièces du périanthe.
A 5 + 0 : androcée istémone; étamines en un seul verticille alternant avec
les pièces interne du périanthe
82
m = nombre de loges (ou de cavités) dans l'ovaire.
i = nombre d'ovules par loge.
- lorsqu'il n'y a qu'une seule loge, il convient d'ajouter après la lettre m, l'initiale
du type de placentation.
p = placentation pariétale
c = placentation centrale
b = placentation basale.
En résumé:
G (5) 1b = un ovaire supère avec 5 carpelles soudés, avec une seule cavité,
une placentation basale et un nombre élevé d'ovules par cavité.
G (5) 4
5
= un ovaire infère avec 5 carpelles soudés, avec 5 loges, une
placentation axillaire et 4 graines par loge.
N.B. : la placentation est toujours axillaire lorsque le nombre de loges est égal au nombre de carpelles.
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- 2 pièces pour 1 verticille (sépales, pétales, étamines), en plaçant une pièce de
chaque côté de l'axe partageant la coupe longitudinale en 2 parties;
- 4 pièces pour 2 verticilles;
- 6 pièces pour plus de 2 verticilles ou pour une infinité de pièces
(généralement n >12).
En ce qui concerne les fleurs gamopétales, on effectue la représentation intégrale
de la corolle et si possible du nombre total d'étamines.
Pédoncule Noir
Nectaire Noir
Calice Vert
Corolle Bleu
Ovaire Rouge
ovule anatrope
ovule campylotrope
ovule orthotrophe
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Tableau 6. Quelques espèces de plantes médicinales dont la drogue est constituée par les
fleurs
Noms scientifiques Noms Principes actifs Usages
vernaculaires
Papaver rhoeas coquelicot alcaloïdes- béchique-sédatif-expectorant,
Papaveraceae - mucilages adoucissant, légèrement
Ranunculales narcotique
Rosa gallica et autres roses acide gallique astrigent tonique
esp. Rosaceae - Rosales eaux de Roses
Filipendula ulmaria spirée (= ulmaire) hétérosides diurétique, antirhumatismal,
Rosaceae - Rosales tonique, anticatarrhal,
sudorifique
Crataegus monogyna et aubépine dérivés aminés et diurétique, sédatif léger,
Crataegus oxyacantha flavoniques antispasmodique, hypertensif
Malaceae - Rosales
Citrus aurantium oranger hétérosides amers digestif, sédatif,
Rutaceae - Sapindales antispasmodique
Althaea officinalis guimauve mucilage émollient
Malvaceae - Malvales
Malva sylvestris mauve mucilage émollient, béchique
Malvaceae - Malvales
Tilia vulgaris tilleul mucilages, tanin antispasmodique, calmant,
Tiliaceae - Malvales essences émollient sudorifique
Passiflora incarnata passiflore (fleur substances amères sédatif léger, antispasmodique
Passifloraceae - de la Passion) résines régulateur du rythme
Malpighiales cardiaque
Primula veris primevère hétérosides - béchique-antispasmodique,
Primulaceae - Ericales officinale saponines dépuratif
Verbascum thapsus bouillon blanc
Scrophulariaceae-
Lamiales
Borago officinalis bourache mucilage, nitrate de sudorifique et diurétique
Boraginaceae - K adoucissant-béchique
Boraginales
Lavandula angustifolia lavande officinale essences parfumerie, stimulant,
Lavandula officinalis aromatique
Lamiaceae - Lamiales
Arnica montana arnica H.E., flavonoides vulnéraire en usage externe,
Asteraceae - Asterales résolutif
Anthemis nobilis camomille essence digestif-tonique amer,
Asteraceae - Asterales stomachique
Antennaria dioica pied de chat mucilages béchique, émollient, pectoral
Asteraceae - Asterales
Chrysanthemum pyrèthre pyréthrine, éthers, vermicide, insecticide,
cinerariifolium sels (pyrèthre du Caucase),
Asteraceae - Asterales antihelminthique
Tanacetum vulgare tanaisie essences, principes antihelminthique
Asteraceae - Asterales amers
Sambucus nigra sureau hétérosides diurétique, sudorifique et
Caprifoliaceae - cyanogénétiques émollient
Dipsacales (sambunigrosides)
7. LA GRAINE
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7.1. Rappel sur l’ovule
7.1.1. Composition de l’ovule
- le funicule
- la chalaze
- le ou les téguments
- le micropyle
- le nucelle
- le sac embryonnaire
7.1.2. Type d’ovules
- ovule atrope (= orthotrope)
- ovule amphitrope
- ovule anatrope
- ovule campylotrope
7.2. Développement et structure de la graine
7.3. Le spermoderme
7.3.1. Caractéristiques de la surface de la graine
7.3.2. Différentes annexes superficielles de la graine
- arille
- arillode
- raphé
- caroncule
- strophiole
- hile
7.4. Les matières de réserve et les 3 types de graines
a) Graines albuminées
b) Graines exalbuminées
c) Graines périspermées
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7. LA GRAINE
La graine résulte du développement de l’ovule fécondé. Sa taille varie dans des proportions
considérables :
- graine très petite (microspermie) chez les Orchidées ;
- graine très grande chez les palmiers (noix de coco et surtout l’énorme « double
noix de coco des Seychelles », Lodoicea maldivica).
L’ovule est un macrosporange tégumenté se présentant le plus souvent la forme d’une petite
masse blanchâtre dont les dimensions sont de l’ordre du mm.
Les ovules sont classés en 4 grandes catégories en fonction de la position relative des diverses
parties (fig.38) :
- Ovule atrope ou orthotrope
- Ovule amphitrope
- Ovule anatrope
- Ovule campylotrope
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7.3. Le spermoderme
Extérieurement, la graine est protégée par des téguments d’épaisseur variable constituant le
spermoderme. Celui-ci résulte de la transformation des téguments de l’ovule après
fécondation et présente donc selon les cas des téguments au nombre de deux, un ou 0.
La graine peut être glabre ou diversement velue. Par exemple, la graine de Gossypium
(Malvaceae) porte des poils cellulosiques de 30mm utilisables pour l’industrie textile (coton).
La surface de la graine est lisse ou présente des reliefs variés : verruqueuse, striée, etc.
La graine est surtout caractérisée par l’importance des matières de réserves stockées. Ces
dernières sont principalement de nature glucidique (graines amylacées), des matières grasses
(graines oléagineuses), des matières protéiques (aleurones, gluten), et plus rarement de
l’hémicellulose (palmier dattier, Phoenix dactylifera, Arecaceae).
Ces matières de réserves sont utilisées par l’embryon au moment de la germination afin de
permettre la mise en place du système radiculaire et foliaire complet de la plantule.
Ces matières de réserve constituent une réserve alimentaire importante pour l’homme.
Ainsi une grande partie de la population utilise comme aliment fondamental le blé ou le riz.
Le maïs, l’orge, le seigle et les graines de nombreuses légumineuses spécialement le soja, sont
récoltées pour leurs qualités nutritives.
D’autres graines sont utilisées dans l’industrie : les huiles extraites des graines de cotonnier
(Gossypium sp.), du palmier à huile et de l’arachide sont employées dans les savonneries.
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L’huile des graines de lin (Linum usitatissimum) sert à la fabrication de peinture, de vernis et
du linoléum.
Le tableau 7 donne une liste de quelques plantes médicinales dont la graine constitue la
drogue.
En fonction des tissus ou organes, où sont stockées les matières de réserves, on distingue 3
types de graines (fig. 40).
L’amande est réduite à l’embryon dont les cotylédons remplissent l’intérieur de la graine et
renferment à eux seuls toutes les matières de réserves (ex. : Phaseolus vulgaris et toute la
famille des Fabaceae ; Curcubitaceae ; Quercus ou gland dans la famille des Fagaceae).
Tableau 7. Quelques espèces de plantes médicinales dont la drogue est constituée par les
graines.
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