Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
4)
SOUS-EMBRANCHEMENT DES ANGIOSPERMES OU
ANGIOSPERMOPSIDES - CARACTERES GENERAUX
Introduction
Les Angiospermes constituent l’immense majorité des Végétaux vasculaires vivants
terrestres (233 885 espèces groupées en 12 650 genres et 462 familles selon Angiosperm
Phylogeny Group en 2002) . Elles présentent une extraordinaire diversité de tous les
caractères. Leur origine est récente (Crétacé c’est-à-dire fin de l’ère Secondaire). Leurs
ovules sont enfermés dans des carpelles clos, d’où leur nom d’Angiospermes. Ce sont les
Phanérogames dites à fleurs, appelées communément Plantes à fleurs; mais qu’est-ce qu’une
fleur ?
A - LA NOTION DE FLEUR
Il s’est posé aux Botanistes le problème fondamental suivant : la fleur est-elle composée de
feuilles modifiées ou d’axes modifiés ? La réponse à cette question a nécessité l’étude de
nombreuses données.
Conclusion
Si la fleur se présente comme une unité physionomique, elle n’est pas pour autant
une unité morphologique car toutes les pièces qui la constituent ne sont pas de même
nature anatomique comme le montre l’étude ontogénique. Mais quel que soit le degré du
polymorphisme floral, la fleur est toujours une unité biologique étant donné qu’elle est le
siège de la reproduction sexuée des Angiospermes.
a) Le gynécée ou pistil.
C’est l’appareil reproducteur femelle ; il est une création originale des
Angiospermes. Le gynécée est formé d’unités libres ou soudées appelées carpelles.
Chaque carpelle comprend une partie renflée ou ovaire, une partie effilée, le style et
une partie terminale formant un ou plusieurs stigmates.
Le carpelle est un organe creux à l’intérieur duquel les ovules sont enfermés sans
aucun contact avec l’extérieur. L’accès aux gamètes femelles se fait par le style. Celui-ci
est varié (court, long, droit ou arqué…). Le stigmate, en général, est papilleux et visqueux ; il
constitue une surface adaptée à la réception, à la rétention et à la germination des grains
de pollen. Sa forme est très diverse (pointue, globuleuse, plumeuse, bifide, en cuilleron).
Le gynécée ou pistil peut comprendre un carpelle (ex. : Haricot, Arachide, Orgueil de
Chine, Flamboyant) ou plusieurs carpelles (ex. : orange, papaye, gombo). Il peut être à
carpelles libres ; il est qualifié de dialycarpe ou apocarpe. Il peut être à carpelles soudés ;
dans ce cas, il est dit gamocarpe, coenocarpe (cénocarpe) ou syncarpe.
Remarque très importante. Dans la pratique, le gynécée est simplement désigné sous le
nom d’ovaire, d’où certaines confusions.
b) - L’ovule
- Il est de petite taille (1 à 2 mm et même moins) ; ainsi l’ovaire peut en contenir un grand
nombre. Il est fragile, d’où un besoin de protection.
- L’ovule comprend un tissu fondamental, le nucelle, qui enveloppe un prothalle femelle
très réduit appelé sac embryonnaire ; ce dernier est formé habituellement de huit
noyaux organisés en sept (7) cellules. Dans le sac embryonnaire, deux cellules sont très
importantes pour leurs rôles dans la fécondation ; il s’agit de l’oosphère et de la cellule
2
centrale. L’oosphère possède un noyau tandis que la cellule centrale en a deux. Le plus
souvent, l’oosphère et les synergides sont près du micropyle.
- Le sac embryonnaire est totalement dépendant des tissus maternels.
- Le nucelle, jamais vascularisé, est entouré d’un ou de deux téguments sauf au niveau du
micropyle ; l’un, interne, est la primine, l’autre externe, est nommée secondine ; le
tégument est rarement vascularisé.
- L’archégone a régressé complètement et a disparu en laissant seule l’oosphère.
- les ovules sont en majorité anatropes (renversés), rarement orthotropes = droits (axe de
l’ovule dans le même prolongement que le funicule – ex. Pipéracées) ou campylotropes =
courbes (axe de l’ovule courbé à 90° sur le funicule – ex. Fabacées).
- La placentation ou mode d’insertion des ovules dans l’ovaire est également variée.
b - Le microprothalle
3
C’est le contenu du grain de pollen. Il est réduit et comprend le plus souvent une
seule cellule végétative et une cellule génératrice. Le noyau de la cellule végétative est
très pauvre en chromatine contrairement à celui de la cellule reproductrice.
Pendant la période de dissémination, le microprothalle est prémuni contre les risques
de dessèchement grâce à la présence du sporoderme et surtout à la déshydratation du
cytoplasme pollinique.
Placé dans des conditions favorables de température et d’humidité, le
microprothalle absorbe de l’eau, augmente de volume et germe sur le stigmate du pistil ;
il émet un tube pollinique. Le noyau de la cellule génératrice se divise en deux dans le
tube en donnant deux gamètes plus ou moins vermiculaires, jamais ciliés.
4
* le suspenseur dégénère ; il disparaît.
* l’albumen se développe en compétition avec l’embryon ; on obtient des graines albuminées
(avec des cotylédons minces - ex. Ricin) ou des graines exalbuminées (avec de gros
cotylédons - ex. Haricot, Arachide). Des situations intermédiaires existent.
* Dans la graine, les réserves peuvent s’accumuler dans l’albumen, dans l’embryon (c’est-
à-dire dans les cotylédons) ou dans le périsperme ; il s’agit de protides, lipides, glucides,
des enzymes (pour la germination).
b) Structure
Toute graine est constituée d’une amande (ou contenu de la graine) entourée
d’un ou de deux téguments ; (par ex. la graine d’arachide possède un tégument tandis que
celle du haricot en a deux).
L’amande peut-être :
- simple si elle ne comprend que l’embryon ; ex. : Haricot, Arachide ;
- double si elle comprend l’embryon et l’albumen ; ex. Ricin ;
- triple si elle comprend l’embryon, l’albumen et le périsperme ; ex. Cannacées.
Suivant la structure de l’amande, on distingue trois catégories principales de graines :
* graines exalbuminées (Haricot, Arachide) ;
* graines albuminées (Ricin) ;
* graines à périsperme (Cannacées).
3 - Le fruit ( p. 60 )
- C’est l’organe qui dérive strictement des parties femelles d’une fleur fécondée. Par
définition, le fruit est l’ovaire parvenu à maturité suite à la croissance des carpelles
après fécondation des ovules.
- La formation des fruits est contrôlée par des hormones de la plante-mère, du pollen et
des jeunes graines (cf. Physiologie végétale) .
La formation des fruits sans fécondation des ovules est appelée parthénocarpie ; ex. la
banane .
- La maturation du fruit se fait avec disparition de la chlorophylle accompagnée de
phénomènes divers suivant que le fruit sera sec ou charnu. Dans le cas de fruit charnu, il se
5
produit une accumulation d’acides organiques, d’amidon, de pigments anthocyaniques ; à la
fin, il se forme de l’alcool et des acides volatils qui procurent au fruit son parfum. Pour les
fruits secs, la maturation s’accompagne de la sclérification des parois cellulaires et d’une
dessiccation générale.
La paroi du fruit ou péricarpe comporte trois couches : épicarpe, mésocarpe et
endocarpe ; chez la mangue par exemple, l’épicarpe est la « peau », le mésocarpe est fibreux
et juteux tandis que l’endocarpe est dur, lignifié.
On appelle noyau, une graine entourée d’un endocarpe lignifié, durci (ex. le noyau de la
mangue).
N.B. La noix n’est pas un terme botanique ; c’est l’appellation du fruit de divers
arbres ou arbustes, à enveloppe ligneuse : noix de coco, noix de palme, noix muscade, etc.
On appelle pépin, chacune des graines d’une baie (ex. la Tomate)
On distingue les fruits secs (péricarpe dur et sec), les fruits charnus ( péricarpe charnu,
spongieux ), les vrais fruits, les faux fruits ou pseudo-fruits. Les vrais fruits sont issus de
modifications du gynécée (mangue, papaye, banane, orange) ; les faux fruits proviennent
d’autres parties que le gynécée (par ex. la pomme cajou, faux-fruit, est le réceptacle floral
renflé en une masse charnue, le vrai fruit étant noirâtre et suspendu en dessous d’elle).
Le fruit est dit simple quand il dérive de l’ovaire syncarpe d’une fleur (orange, papaye,
banane) ; le fruit est qualifié de multiple lorsqu’il est formé à partir de nombreux
carpelles libres d’une même fleur (gynécée dialycarpe) ; ex. : Xylopia aethiopica, Uvaria
chamae ; dans ce cas, chaque fruit élémentaire s’appelle un méricarpe (p. 60) .
Les fruits composés ou infrutescences sont un ensemble de fruits issus des fleurs d’une
même inflorescence ; ex. Aracées (p. 60). Il existe des infrutescences complexes ; c’est le
cas de l’Ananas.
Les fruits secs peuvent être indéhiscents c’est-à-dire ne s’ouvrant pas spontanément à
maturité pour libérer les graines ; ce sont des fruits akénoïdes ou des akènes (achènes).
On appelle caryopse, un akène spécial, caractérisé par la soudure des téguments de la
graine au péricarpe du fruit. Le caryopse est le fruit des Poacées (ex. Maïs) .
Les fruits secs peuvent être déhiscents c’est-à-dire s’ouvrant spontanément à maturité ; ce
sont des fruits capsuloïdes parmi lesquels on distingue les capsules (Gombo), les follicules
(Calotropis), les gousses (Haricot, Arachide)…etc.
Parmi les fruits charnus, on distingue les baies (endocarpe parenchymateux - fruits à
pépins) et les drupes (endocarpe lignifié - fruits à noyau comme la mangue, la noix de palme
ou de coco).
Les fruits ou les infrutescences peuvent être accompagnés d’organes accessoires appelés
induvies. Lorsque l’organe persiste sans croître et se dessèche, il est qualifié de marcescent ;
s’il persiste et s’accroît, il est qualifié d’accrescent.
N. B. a) Pour classer les fruits, on se fonde sur quatre (4) critères principaux : les
caractéristiques du gynécée (carpelle unique ou plusieurs, libres ou soudés), la nature du
péricarpe, le mode de libération des graines, la participation ou non des parties accessoires
transformées.
b) Le nom diaspore désigne indistinctement dans tout le Règne végétal, les parties de la
plante qui sont disséminées. Habituellement, c’est la graine qui est disséminée mais souvent
ce sont des ensembles plus ou moins complexes qui sont dispersés : fruits entiers…
6
Les Angiospermes ont un appareil végétatif très varié comprenant tous les types
biologiques. La ramification latérale, peut être à croissance monopodique ou sympodique ;
la dichotomie vraie est extrêmement rare (Hyphaene thebaica ou Palmier fourchu ou Palmier
Doum – un exemplaire se trouve dans le jardin de l’Herbier National). Les feuilles sont très
variées, habituellement distinctes en gaine, pétiole et limbe ; elles sont souvent stipulées.
(On appelle stipule, un appendice membraneux, foliacé ou épineux qui se
rencontre au point d’insertion de la feuille sur la tige).
La nervation est généralement en réseau .
Anatomiquement, les Angiospermes sont caractérisées par une structure endarche et
à vaisseaux vrais, les trachéides étant très rares. Le liber possède des cellules-
compagnes.
Chez les Angiospermes, le bois est constitué de vaisseaux ligneux. Ceux-ci sont des tubes
lignifiés et ponctués, faits d’éléments courts et larges, ouverts aux deux bouts. Ces vaisseaux
sont des tubes ininterrompus par lesquels la sève peut s’élever librement (cf. p. 59).
Ces vaisseaux sont isolés ou groupés dans des ensembles d’éléments fibreux et
parenchymateux. Cette constitution hétérogène du bois fait qu’on parle de bois
hétéroxylé chez les Angiospermes. Elle correspond à une division planifiée du travail
physiologique à savoir que les vaisseaux servent à la conduction, les fibres-tracheides pour la
conduction et le soutien et les fibres pour le soutien seul. Les Angiospermes présentent une
structure plus variée du bois que les Gymnospermes.
1- Le nombre de cotylédons
* Les noms des deux classes signifient que l’embryon forme dans l’une deux cotylédons
et dans l’autre, un seul cotylédon.
* La monocotylie résulte soit de l’avortement de l’un des cotylédons (c’est le cas chez
les Ranunculacées, Nyphaeacées, Crucifères, Ombellifères, Astéracées), soit de la
concrescence des deux cotylédons en une seule pièce (syncotylie) ; c’est le cas de
Nelumbo ou Lotus des Egyptiens.
3 - Le sporoderme
Chez les Dicotylées, les grains de pollen sont généralement pluriaperturés, avec un
type fondamental à trois apertures ; ces grains de pollen sont dits tricolporés . Les
formes les plus évoluées des Dicotylées possèdent un grand nombre d’apertures, jusqu’à
80.
7
Chez les Monocotylées, les grains de pollen sont moins variés ; ils possèdent une seule
aperture. Ils sont dits monotrèmes ; ce sont des grains sphériques ou ellipsoïdaux, à
surface généralement lisse, granuleuse ou avec des crêtes anastomosées.
Néanmoins, certaines familles de Dicotylées (Nymphaeaceae, Magnoliaceae, Piperaceae)
possèdent des grains de pollen de type monocotylédonien.
5 - L’appareil racinaire
L’organisation histologique des racines jeunes est presque la même dans les deux
groupes. Par contre, le développement de l’appareil racinaire est très différent selon les
classes.
* Chez les Dicotylées, la radicule devient la racine principale pivotante. C’est ce
pivot racinaire qui émet des racines secondaires d’origine péricyclique. Les racines
s’accroissent par le jeu du cambium comme pour la tige.
* Chez les Monocotylées, la racine principale avorte très précocement tandis que de
nombreuses racines adventives d’origine endogène sont formées autour de la base enterrée
8
de la tige pour constituer un système racinaire fasciculé (Maïs, Palmier, Oignon).
Dépourvues de cambium, elles ne s’épaississent pas mais leur multitude compense leur
faible calibre.
3 - Divisions systématiques
9
a) Les anciennes classifications
Les Angiospermes sont divisées en deux (2) classes : les Dicotylédones et les
Monocotylédones.
Ordinairement, on distingue dans la classe des Dicotylédones les trois (3) sous-classes
que sont : les Apétales, les Dialypétales, et les Gamopétales. Les Apétales ont des fleurs nues
ou pourvues d’un seul verticille au périanthe tandis que les Dialypétales ont un périanthe
formé de deux verticilles avec une corolle à pétales libres. Chez les Gamopétales, la corolle
est à pétales soudés.
Certains auteurs réunissent les Apétales et les Dialypétales dans une sous-classe, celle
des ARCHICHLAMYDEES tandis que les Gamopétales forment la sous-classe des
METACHLAMYDEES.
Les sous-classes sont divisées en séries diverses puis en ordres : Ranales, Pariétales…
Les Monocotylédones, moins nombreuses, sont directement subdivisées en divers ordres :
Arécales, Poales, Zingibérales…etc.
Conclusion
Par rapport aux Gymnospermes, les Angiospermes sont fondamentalement définies par
trois caractères suivants :
- les carpelles entourent complètement les ovules et après la fécondation, les ovaires de ces
carpelles se transforment en fruits ;
- les organes reproducteurs sont groupés en fleurs ;
- la double fécondation.
Ce sont des végétaux extrêmement diversifiés que les auteurs actuels (APG) classent en deux
(2) grands groupes : les DICOTYLEES et les MONOCOTYLEES.
10