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EMBRANCHEMENT DES SPERMAPHYTES OU PLANTES A GRAINES :
CARACTERES GENERAUX
Introduction
Le terme Spermaphytes englobe tous les Végétaux qui produisent des graines.
I - GENERALITES
II - NOTION DE GRAINE
Les ovules, qui étaient gros chez les PRESPERMAPHYTES, sont petits chez les
GYMNOSPERMES, minuscules (très petits) chez les ANGIOSPERMES. Ils sont nus
(GYMNOSPERMES) ou enfermés dans des carpelles clos (ANGIOSPERMES). Le nucelle
est complètement indéhiscent (c’est-à-dire que la macrospore née dans le nucelle n’a aucun
contact avec l’extérieur); la présence de la chambre pollinique est exceptionnelle. Le
gamétophyte femelle ou prothalle femelle est toujours intimement rivé (fixé) sur le
sporophyte c’est-à-dire que le prothalle femelle n’est pas séparé du nucelle par une membrane
cutinisée.
Ce gamétophyte femelle n’est relativement massif que chez les GYMNOSPERMES ; il
est réduit à l’extrême chez les ANGIOSPERMES.
N.B. Les carpelles sont des unités constitutives du gynécée ou pistil (appareil reproducteur
femelle des Angiospermes).
B - La graine
La graine est le résultat de la transformation d’un ovule fécondé ; elle comporte
un embryon, souvent un organisme de réserve et un tégument protégeant l’ensemble.
On sait que chez les PRESPERMAPHYTES, l’ovule fécondé cesse toutes relations
physiologiques avec la plante-mère et se développe souvent sur le sol ; l’embryon se
développe alors aux dépens des réserves accumulées dans l’endosperme avant la fécondation
(« oviparie »). Chez les SPERMAPHYTES au contraire, les premiers stades du
développement de l’embryon se font au sein du prothalle femelle qui demeure en parasite sur
la plante-mère. A une étape plus ou moins précoce du développement, l’embryon se
déshydrate, cesse de croître et entre en état de vie ralentie, protégé par l’enveloppe
formée par les téguments . L’ensemble (c’est-à-dire la graine), composé de l’embryon, des
substances de réserves et des téguments se détache alors de la plante-mère et son rôle sera
d’assurer la dissémination de l’espèce.
La formation de la graine introduit dans le cycle de développement des
Spermaphytes une interruption ou discontinuité fondamentale. En effet, dans la graine,
l’embryon se trouve à l’état de vie ralentie et peut attendre que les conditions extérieures
deviennent favorables avant de germer. Par exemple, des graines enfouies dans le sol peuvent
demeurer vivantes durant plusieurs années ; on dit que la graine est l’organe de résistance
de l’espèce. De plus, la graine peut ne pas germer même si les conditions extérieures sont
favorables à la germination. C’est le phénomène de la dormance des graines. Elle assure
une adaptation des plantes aux variations climatiques.
La structure de la graine dépend des Sous-embranchements ainsi que des familles. En
général, dans la graine, l’embryon est bipolaire (pôle de la radicule opposé à celui de la
gemmule).
Les graines sont nues (Gymnospermes) ; elles sont enfermées dans un fruit (ovaire
transformé) chez les Angiospermes.
Les graines sont souvent accompagnées de formations charnues de nature diverse :
- soit foliaire (Gymnospermes) ;
- soit ovulaire ; dans ce cas, on rencontre ces formations charnues au niveau des quatre
parties suivantes (Cf. schéma p. 31) :
* la chalaze (point où divergent les vaisseaux qui irriguent l’ovule) ;
* le funicule (pédoncule filiforme qui relie l’ovule à la paroi de l’ovaire) ; ex. :
Nymphaea sp., Passiflora sp;
* le raphé (partie du funicule soudée au corps de l’ovule anatrope) ;
* le micropyle ; ex. : Ricin (p. 31).
On a coutume d’appeler arille les formations d’origine chalazienne ou
tégumentaire ; ex.: Pommier finsam ou Ris de veau - Blighia sapida (p. 31, fig. 85).
La strophiole est l’ensemble des formations provenant du raphé et du funicule.
La caroncule ou arillode ou arille micropylaire est l’ensemble des formations
d’origine micropylaire ; ex. : chez la graine de Ricin (p. 31).
Il peut y avoir des formations d’origine mixte. Par ex. : Muscadier, arille chalazien et
micropylaire ; Cotonnier, « arille » généralisé, mais pileux (p. 31).
La dissémination de l’espèce est facilitée par de nombreux moyens ou artifices : taille
minuscule, crochets se fixant sur les Animaux (ex. Pupalia lappacea - Amaranthacées), soies
et appendices permettant l’entraînement par le vent (ex. Arbre à soies - Calotropis procera,
Asclépiadacées – cf. p. 31). La graine réalise la diffusion à distance de l’espèce et compense
ainsi la fixité de la plante sur son support.
1- Pollinisation
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La dissémination des éléments reproducteurs mâles est réalisée comme chez les
Préspermaphytes, à l’état de prothalle extrêmement miniaturisé et enfermé à l’intérieur de la
paroi de la microspore. L’ensemble, toujours au moins bicellulaire, constitue le grain de
pollen ; sa dissémination est appelée pollinisation c’est-à-dire le transport du grain de
pollen des pièces mâles et son dépôt sur les pièces femelles.
Les agents intervenant dans ce transport sont variés :
le vent => pollinisation anémophile ou anémogame ; elle concerne le 1/10e de la
flore actuelle.
les animaux => pollinisation zoïdophile (chauve-souris, oiseaux, insectes) ; elle
concerne 9/10e de la flore actuelle.
l’eau => pollinisation hydrophile ; elle est rare et concerne les plantes aquatiques
submergées ; ex. Cératophylle - Ceratophyllum demersum.
l’homme => pollinisation manuelle ; ex. vanillier, palmier-dattier.
2 - Fécondation
La fécondation ( qu’il ne faut pas confondre avec la pollinisation ) est rendue
indépendante du milieu liquide. Les spermatozoïdes, toujours au nombre de deux (2) et
qui ne différencient plus de cils, sont à l’état de noyaux nus. Ils sont transportés
passivement à travers les tissus du nucelle jusqu’à l’élément femelle (prothalle femelle)
grâce à un tube pollinique : c’est la siphonogamie.
Au cours de sa germination, le tube pollinique est un diverticule (sorte de canal) plus ou
moins allongé aux dépens de l’intine du grain de pollen. La siphonogamie se rencontre chez
tous les Spermaphytes excepté un groupe fossile de Gymnospermes, les Bennettitinées.
La fécondation ou union des gamètes mâle et femelle donne un œuf ou zygote. Les
modalités de la fécondation varient avec les Sous-embranchements.
V - L’APPAREIL VEGETATIF
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Les tissus et organes se développent par le fonctionnement des méristèmes (tissus
végétaux indifférenciés dont les cellules se divisent activement) au lieu d’une ou de 4 à 8
cellules apicales comme chez les Ptéridophytes.
L’axe ou la tige des Spermaphytes est très varié. On distingue des axes souterrains, des
axes aériens, des axes rampants, volubiles, flottants, bulbeux, tubérisés (à tubercules),
succulents (à tissus charnus et très riches en eau comme le Cactus), etc. La forme de l’axe est
toujours plus ou moins conique et sa longueur est très variable. La tige est généralement
feuillée. Les rhizomes sont des axes souterrains plus ou moins horizontaux. Les axes
rampants à la surface du sol et servant à la multiplication végétative (reproduction
asexuée) sont des stolons. Les axes aériens sont très divers.
Les racines des Spermaphytes sont formées par la racine primordiale ramifiée (mais qui est
parfois caduque) et de racines adventives nées de l’axe (allorhizes) .
L’anatomie est eustélique pour la tige ; elle est d’origine actinostélique pour la racine.
Les Spermaphytes sont des Végétaux parfois très grands, pouvant atteindre 100 m ; ils sont
ligneux ou herbacés.
VI - CLASSIFICATION
Conclusion
Contrairement aux Préspermaphytes, restées zoïdogames (fécondation par des
spermatozoïdes mobiles) et dont l’apport évolutif a surtout consisté dans la diversification et
le perfectionnement des structures ovulaires, les Spermaphytes ont créé des structures, des
mécanismes et des comportements tout à fait nouveaux qui sont : la siphonogamie, la graine,
la fécondation suivie du développement de l’embryon sur la plante-mère, etc.