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TAXON DES MONOCOTYLEES
Introduction générale
I – GENERALITES
II - ORDRES ETUDIES
b) Appareil reproducteur
Les Aracées sont des espèces habituellement monoïques. L’ inflorescence indéfinie,
habituellement terminale, est un spadice c’est-à-dire constituée d’un épi de nombreuses
petites fleurs sessiles appliquées sur l’axe charnu (pouvant manquer de fleurs au
sommet) et entouré d’une large bractée foliacée ou pétaloïde (la spathe) ; ce spadice est
parfois réduit chez les taxons aquatiques flottants (cf. illustration p. 67). Les fleurs sont
toujours petites, peu visibles alors que la spathe, de consistance foliacée ou charnue est
vivement colorée et constitue l’organe de protection ou d’attraction.
Les fleurs sont unisexuées ou hermaphrodites, actinomorphes, dépourvues de bractées
propres. Lorsque les fleurs sont unisexuées, les mâles sont au-dessus des femelles. Les
tépales sont habituellement 4 - 6 ou absents, libres ou soudés, minuscules et souvent charnus,
valvaires ou imbriqués. Etamines 1-6 (-12) ; filets libres ou soudés ; anthères libres ou
soudées à déhiscence longitudinale ou poricide; grains de pollen variables. Carpelles
habituellement 2 - 3, soudés ; ovaire supère ; placentation variable ; stigmate 1 punctiforme
ou capité. Ovules 1 à nombreux, orthotropes à anatropes. La pollinisation est assurée par les
Insectes (entomophilie). Ceux-ci sont attirés dans la spathe par la couleur et le parfum
ammoniacal ou aminé des fleurs. Il y entrent mais dans certains cas, ils ne peuvent en sortir
qu’après la pollinisation ; de plus, en sortant, ils emportent du pollen vers d’autres fleurs
(pollinisation croisée - cf. structure du spadice).
Après la fécondation, l’inflorescence se transforme en une infrutescence, parfois
coenocarpique (syncarpique), les fruits isolés étant des baies, rarement des fruits
coriaces (drupes, noix) .
Les graines sont albuminées, à faible pouvoir germinatif.
c) Biochimie
Les Aracées comportent un tissu sécréteur à essence ou à mucilage, de structure très
variée. Elles contiennent fréquemment des saponines, des hétérosides à acide
cyanhydrique, des raphides de cristaux d’oxalate de calcium responsables de l’irritation
des muqueuses de la bouche et de la gorge lors de l’ingestion (d’où leur toxicité).
d) Intérêt
La famille renferme des plantes alimentaires qui fournissent des tubercules amylacés
(Alocasia sp., Colocasia esculenta ou le Taro, Xanthosoma mafaffa syn X. sagittifolium. ou le
Macabo, ) et des plantes ornementales ( Caladium bicolor ou Palette de peintre, Alocasia
macrorrhiza ou Oreille d’éléphant, Philodendron sp., Dieffenbachia spp., Monstera
deliciosa… ). Les feuilles de Lasimorpha senegalensis syn. (Cyrtosperma senegalense),
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(encore appelée Maïs de marécage, Oreille d’éléphant) servaient à emballer l’akassa ; elles
sont présentement utilisées à Pahou (Ouidah).
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- le mode de vie très varié des espèces.
b - L’appareil végétatif
Les Orchidées sont toutes des plantes herbacées vivaces. Leur appareil végétatif varie
suivant leur mode de vie. On distingue ainsi :
* Les Orchidées terrestres ou terricoles ; ex. : Eulophia cucullata, E. cristata, présentes dans
les savanes du Bénin.
Ce sont des herbes vivaces par des tubercules annuels qui ont valeur d’un rhizome
tubérisé à croissance sympodique. La tige aérienne porte des feuilles alternes, sessiles, à limbe
rectinerve (nervation parallèle). Les racines, grêles, abritent des Champignons endophytes
(qui vivent à l’intérieur des végétaux).
N.B. Les Orchidées sont toutes des plantes mycotrophes c’est-à-dire que leurs racines vivent
en symbiose avec le mycélium de Champignons du genre Rhizoctonia. A chaque genre,
parfois même à chaque espèce, correspond une espèce de Rhizoctonia.
c - L’appareil reproducteur
* Inflorescences
Les inflorescences sont des épis, des grappes ou des panicules. Elles sont terminales
chez les Orchidées terrestres, mais axillaires chez lez Orchidées épiphytes.
Les espèces sont parfois polygames ou diclines c’est-à-dire présentent sur la même
inflorescence des fleurs hermaphrodites et des fleurs unisexuées.
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* Périanthe
Les trois pièces du calice sont toujours pétaloïdes, libres, dressées ou étalées et
semblables entre elles. Des trois pièces de la corolle, les deux latérales sont habituellement
très semblables aux sépales. Elles peuvent être conniventes (se toucher sans se souder) avec
les sépales pour former une sorte de casque ou bien, elles peuvent être étalées, filiformes ou
élargies. Le pétale postérieur, habituellement ramené en avant par la résupination,
prend un développement prépondérant et forme le labelle. Ce dernier joue le rôle d’une
aire d’atterrissage pour les insectes pollinisateurs ; c’est lui qui les attire (rôle attractif).
Par sa configuration, sa couleur, ses formes étranges, le labelle donne aux fleurs
d’Orchidées leur caractère spécial. On y distingue souvent trois lobes dont le médian, situé
dans le plan de symétrie est le plus grand. Chez certains genres (Orchis) le labelle porte un
éperon nectarifère (p. 7).
* Androcée
Il est formé théoriquement de deux cycles de trois étamines, mais il est toujours
incomplet. En général, il n’y a qu’une étamine fertile, rarement deux. L’étamine et les
staminodes sont réunis par leur filet au style avec lequel ils forment un gynostème ; ainsi,
l’étamine devient sessile et réduite à l’anthère seule.
La formation et l’association des grains de pollen présentent ici une particularité.
Contrairement à la plupart des Monocotylées, le cloisonnement de la cellule-mère des
grains de pollen est simultané. De plus, les grains de pollen peuvent rester agglomérés en
masses plus ou moins importantes :
- soit en tétrades ; ex. Neottia;
- soit en pollinies (contenu aggloméré d’un sac pollinique) pouvant être transportées
groupées par les Insectes. La pollinie peut être enrobée dans une couche de cire (pollinies
céracées) .
Habituellement la pollinie se prolonge par un court pédicelle qui est la caudicule. Quand
les loges d’anthères s’ouvrent, les caudicules des deux pollinies voisines se mettent en rapport
avec deux masses visqueuses appelées rétinacles ; ceux-ci sont formés dans deux glandes du
rostellum (petit bec) appelées bursicules (petites dépressions). Une pollinie complète se
compose alors de la pollinie proprement dite, de sa caudicule et du rétinacle visqueux
logé dans une bursicule (Schéma p. 71-72) .
* Gynécée et gynostème
Le gynécée est formé de trois carpelles soudés par leurs bords et formant un
ovaire infère, uniloculaire à placentation pariétale. Les placentas portent une infinité
d’ovules qui, au moment de la fécondation, sont à peine ébauchés.
Toutes les pièces florales sont insérées au-dessus de l’ovaire. L’étamine unique et le style
se soudent et forment au-dessus de l’ovaire une colonne massive appelée gynostème qui
constitue l’organe le plus caractéristique de la fleur des Orchidées.
En avant de l’anthère, le gynostème se termine par un plateau stigmatique formé par
les trois stigmates. Il est rare que les trois surfaces stigmatiques soient fertiles et semblables
entre elles. Seuls sont réceptifs les deux stigmates latéraux, alors que le stigmate
antérieur ( ramené en arrière par la torsion de la fleur ) forme une sorte de lame
dressée, un petit bec, stérile, séparant les loges d’anthères des stigmates fertiles ; c’est cet
organe qui constitue le rostellum. Il s’interpose entre l’étamine et les stigmates réceptifs,
rendant la pollinisation directe impossible.
* Pollinisation et fécondation
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Les fleurs des Orchidées sont remarquables par leur forte entomophilie. Elles attirent
les Insectes, et même les Oiseaux par leur couleur, leur parfum et leur nectar.
La pollinisation nécessite l’intervention d’insectes spécialisés, parfois même de petits
oiseaux. On trouve chez les Orchidées une infinité d’adaptations étroites entre la forme
de la fleur et celle de l’insecte pollinisateur. Des recherches ont montré que les fleurs
exercent réellement une attraction sur les mâles de certains insectes par la sécrétion de
phéromones (substances chimiques qui, émises à dose infime par un animal dans le milieu
extérieur, provoque chez ses congénères des comportements spécifiques). C’est ainsi que
certaines fleurs dégagent une odeur identique à celle des femelles d’insectes visiteurs.
Quand un insecte visite une fleur, son front bute contre le rostellum et par conséquent sur
les rétinacles des deux pollinies. Ces rétinacles se collent à lui. Ainsi l’insecte transporte les
pollinies aux autres fleurs, assurant une pollinisation croisée.
* Fruit et graine
Les pollinies contiennent des auxines et la formation du tube pollinique influe sur le
développement des ovules. Les graines sont très petites, (jusqu’à un million par capsule).
Elles ne renferment pas d’albumen parce que la cellule-œuf albumen ne se divise pas
après la double fécondation ; l’absence d’albumen n’est donc pas due à une résorption
secondaire. L’embryon est une petite masse cellulaire indifférenciée.
Le fruit, à maturité est une capsule qui s’ouvre par six fentes de déhiscence situées de
part et d’autre des placentas (déhiscence paraplacentaire), ce qui donne six valves. Chez
Vanilla, il n’y a que deux fentes d’où le nom impropre de «gousse» donné à ce fruit.
* Germination – Développement
Au moment de la germination, l’embryon se développe en formant une sorte de
tubercule appelé protocorme, muni à sa base de rhizoïdes ou poils absorbants. Mais le
développement du protocorme ne peut se poursuivre que s’il est parasité par
Rhizoctonia. Entre l’Orchidée et le Champignon, il existe une symbiose.
Des expériences montrent que l’action du Champignon peut être remplacée par une forte
teneur en glucose du liquide nutritif. On sait aujourd’hui que les Rhizoctonia agissent en
élevant la pression osmotique des cellules de l’embryon.
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* Intérêt
L’espèce la plus importante est le Vanillier. Les autres sont cultivées et
commercialisées pour la beauté de leurs fleurs.
1 - Caractères généraux
Les Dioscoréacées se rencontrent en forêt, savane et steppe. Ce sont des plantes
annuelles ou pérennes, souvent des lianes, à tige ligneuse, grimpante, épineuse ou non,
glabre ou pileuse. Elles possèdent des tubercules caulinaires souterrains annuellement
renouvelés ou bien pérennes, souvent protégés par des racines épineuses. Des tubercules
aériens ou bulbilles peuvent être présents ou absents. Les bulbilles sont des rameaux courts
tubérisés, portant des bourgeons ; elles servent à la reproduction asexuée.
Les tiges sont parfois quadrangulaires et ailées. Elles peuvent présenter un enroulement
sinistrorse (dans le sens des aiguilles d’une montre) ou dextrorse (sens contraire).
Les feuilles, alternes ou opposées, sont souvent cordées, entières ou lobées, à nervation
composée digitée. Elles possèdent souvent de grands acumens glanduleux. Le pétiole est
généralement tordu.
Les Dioscoréacées sont des espèces généralement dioïques. Les inflorescences sont des
épis, grappes, ou cymes. Les fleurs sont petites, unisexuées, régulières, trimères ; elles
possèdent un tube court (périanthe campanulé).
Les fleurs mâles sont souvent par petites cymes unipares scorpioïdes ; elles possèdent
trois ou six étamines. Les fleurs femelles, en grappes, ont un ovaire infère, triloculaire,
avec par loge deux ovules anatropes à placentation axile.
Le fruit est le plus souvent une capsule à trois valves (capsule ailée) ; la graine parfois
ailée, possède un albumen corné. Les réserves sont amylacées mais des principes toxiques
(saponines) y sont parfois présents. On observe des formations secondaires dans les organes
tubérisés.
Les Dioscoréacées sont remarquables par les caractères de Dicotylées qu’elles
présentent ; il s’agit de :
* faisceaux libéro-ligneux sur un seul cercle dans les pétioles et jeunes pousses ;
* forme et nervation des feuilles ;
* fleurs parfois à 2 préfeuilles transversales ;
* inflorescences en cymes scorpioïdes ;
* pollen issu de cloisonnement simultané ;
* type biologique liane.
3 - Intérêt
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L’Igname joue un rôle essentiel dans l’économie des peuples agriculteurs des régions
tropicales. Les tubercules sont consommés sous diverses formes culinaires.
D - Ordre des ARECALES : une seule famille - Les ARECACEES OU PALMIERS (p.
74-75) - 212 genres , 2 780 espèces ; zones chaudes et tempérées.
Arbres mégafoliés (grandes feuilles), spathiflores, à stipe pseudo-lignifié, monocaules (à
tronc unique), atteignant de très grandes tailles. Fleurs à périanthe sépaloïde ou réduit,
groupées en inflorescences.
1) Appareil végétatif
C’est une famille homogène, caractéristique de la zone intertropicale humide. Les
Arécacées se présentent sous forme de phanérophytes simples, généralement de grande taille,
cespiteux (en touffes) ou drageonnants (dont les racines émettent de jeunes individus). La
tige, souvent en colonne simple, plus ou moins cylindrique, est un tronc spécial ou stipe ; (on
appelle stipe, un organe végétal qui imite par sa forme, sa fonction, le tronc d’un
ligneux, mais qui n’en possède ni la taille, ni la structure).
Le stipe est rarement ramifié (la dichotomie existe chez Hyphaene thebaica ou Palmier
doum ou Palmier fourchu) ; il peut être lianescent (Calamus sp.) ou très réduit (certains
Raphia de la Basse-Guinée, Phoenix acaulis). Le stipe est parfois garni de racines-échasses
épineuses ou de pneumatophores (certaines espèces des marais).
Les feuilles sont alternes, simples, habituellement en bouquet au sommet des stipes, ou
éparses le long des tiges (cas des lianes) ; elles sont pétiolées et engainantes, à contour flabellé
(en éventail), lancéolé ou plus ou moins orbiculaire. Le limbe, parfois énorme (jusqu’à 15-20
m), est entier et plissé dans le bourgeon. Il se déchire habituellement plus ou moins
profondément au cours de son épanouissement en segments donnant alors les formes digitées,
pennées, bipennées...etc. La division du limbe a lieu par la désorganisation locale des tissus.
2) Structure anatomique
Le stipe, malgré ses dimensions, garde la structure typique des tiges de Monocotylées
c’est-à-dire sans formations secondaires. On y trouve une infinité de faisceaux
conducteurs, de type fermé, pourvu chacun d’une gaine de sclérenchyme (structure
atactostélique). Les faisceaux sont plus nombreux à la périphérie qui acquiert ainsi une
grande dureté (cf. illustr. p. 74, fig. 39).
La croissance en épaisseur du stipe est due à deux mécanismes :
- d’une part, à l’activité d’un plateau méristématique apical concave qui forme sans
interruption, mais très lentement, en direction centrifuge, des feuilles étroitement
juxtaposées (sans entre-nœuds). Ce plateau s’élargit à mesure que le nombre des feuilles
augmente. Ce massif de tissus tendres constitue le «chou-palmiste» du Palmier à huile, du
Cocotier ou du Rônier…etc
- d’autre part, à la division lente suivie d’une augmentation de volume des cellules du
parenchyme fondamental.
3) Appareil reproducteur
Les inflorescences sont généralement des spadices plus ou moins ramifiés, avec
une spathe principale et des spathes secondaires. Ces inflorescences sont terminales chez
les Palmiers hapaxanthes ou monocarpiques c’est-à-dire qui ne fleurissent qu’une seule fois
au cours de leur existence (Raphia sp.) ; elles sont axillaires chez les Palmiers pollacanthes
ou polycarpiques c’est-à-dire des Palmiers qui fleurissent plusieurs fois au cours de leur
existence (Cocotier, Palmier à huile, Rônier).
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La spathe n’est jamais vivement colorée mais dure et ligneuse. Les fleurs, toujours
sessiles, sont disposées en ordre spiralé ou distique ; elles sont habituellement
unisexuées. Suivant les cas, les espèces sont monoïques (Cocos nucifera, Elaeis guineensis)
ou dioïques (Borassus aethiopum ,- Rônier, Phoenix dactylifera – Palmier dattier).
Le périanthe, homophylle (constitué de pièces semblables), est formé de 2 x 3 pièces
membraneuses ou scarieuses, libres ou soudées à des degrés divers. Ce périanthe est
habituellement différencié en calice et corolle.
L’androcée est composé de 3, 6 ou nombreuses étamines. Le pollen est très abondant
(anémophilie) .
Le gynécée de la fleur femelle est normalement formé de trois carpelles libres
mais ce caractère archaïque passe progressivement à la syncarpie. L’ovaire est supère et
il n’y a qu’un seul ovule par loge ; ces ovules, anatropes ou orthotropes, sont dressés ou
pendants. D’une manière générale, deux carpelles sur trois avortent, si bien que le fruit
ne possède qu’une graine (fruit monosperme) .
Ce fruit, sauf exceptions (Borassus) ne correspond donc qu’à un seul carpelle développé.
C’est, suivant le cas, une baie (datte) ou une drupe souvent fibreuse (noix de palme, noix de
coco), présentant des péricarpes variables.
La graine est formée d’un embryon petit, droit, logé dans un albumen très abondant.
Suivant le cas, celui-ci est charnu et oléagineux (noix de coco), ou corné (Rônier, Dattier) ;
l’albumen peut être ruminé c’est-à-dire présenter des replis (Raphia).
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Le gynécée, supère, comporte 3 carpelles ; les ovules sont nombreux. Le fruit est une
capsule à 3 valves. Les graines possèdent un albumen abondant et farineux ; leur pouvoir
germinatif est de 25 ans.
Originaire du Brésil, la Jacinthe d’eau est normalement une plante ornementale. Elle a
envahi les cours d’eau de nombreuses régions tropicales où elle entrave la navigation.
Introduite au Bénin dans les années 70, la plante est actuellement répandue du Nord au
Sud, principalement dans les eaux douces car elle ne supporte pas les eaux salées.
La jacinthe d’eau est nuisible pour deux raisons : elle empêche la navigation et elle
appauvrit le milieu en oxygène dissous, ce qui provoque la fuite des poissons. C’est la
raison pour laquelle l’Institut International d’Agriculture tropicale (IITA) a entrepris
contre elle une lutte biologique.
En dépit des nuisances précédentes, la Jacinthe d’eau a de multiples utilisations :
engrais verts, compost, alimentation des animaux, bio-gaz, pâte à papier, épuration des
eaux usées.
b) Intérêt
Les Broméliacées fournissent des fruits, des fibres et des plantes ornementales.
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* Appareil végétatif
Ananas comosus est une plante herbacée pérenne, faite d’une tige peu élevée (à
cause des entre-noeuds rapprochés), de racines adventives et traçantes (horizontales et peu
profondes) et d’un bouquet de feuilles en forme de gouttière ; elles entraînent à la base de la
plante les moindres précipitations atmosphériques.
La reproduction asexuée est assurée par les rejets ou cayeux (ou caïeux). Parmi eux, on
distingue, de bas en haut et selon l’endroit où ils naissent sur la plante, les éléments suivants
(p. 77, fig. 11) :
- les cayeux de base de tige ou souterrains ;
- les cayeux naissant sur la tige ;
- les hapas ou cayeux (caïeux) naissant à la jonction de la tige et de l’axe florifère ;
- les bulbilles ou cayeux (caïeux) naissant sur l’axe florifère ; elles sont très prisées comme
matériel végétal de plantation.
- la couronne ou cayeu (caïeu) se trouvant au sommet du « fruit » ; c’est en réalité le
bourgeon terminal.
* Intérêt
Plusieurs variétés sont cultivées (pain de sucre, cayenne lisse, etc). Le « fruit » contient des
sucres (saccharose, glucose, fructose), de l’acide citrique, des sels minéraux, des vitamines
(A, B, C) et la bromélaïne (mélange d’enzymes protéolytiques, facilitant la digestion).
2 - Les Poacées ou Graminées - (p. 79-85) ; 770 genres, 50 - 60 tribus et 9 700 espèces
environ. L’Afrique tropicale compte 242 genres et 1514 espèces ; au Bénin, on dénombre 14
tribus, 84 genres et 267 espèces (cf. Flore Analytique du Bénin).
Les Poacées constituent une famille immense, naturelle, très homogène, cosmopolite,
très évoluée, remarquable par l’extrême spécialisation de tous ses organes.
a) Appareil végétatif
Les Poacées sont des plantes herbacées, rarement pseudo-arborescentes (Bambous).
Généralement de faibles dimensions, elles sont annuelles ou vivaces par un rhizome, végétant
par touffes (plantes cespiteuses ) ; leur port, dressé ou couché, caractéristique, est dit
graminiforme ou graminoïde .
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* Les racines des Poacées sont généralement fasciculées : le système radiculaire est formé
de racines adventives produites par les nombreux nœuds de la base de la tige. Certaines
espèces développent des racines adventives aux nœuds inférieurs ; lorsque la tige est dressée,
ces racines prennent l’aspect de racines-échasses (Maïs).
Les particularités morphologiques des racines sont souvent le fait des conditions de milieu.
Par exemple, chez les Hydrophytes, les racines qui maintiennent la tige dans les sols vaseux
sont généralement robustes alors que celles qui apparaissent aux nœuds supérieurs,
submergés, sont plus fines et forment un ensemble dense.
Le système radiculaire est très important lorsqu’on considère son action sur la structure du
sol, sur son pouvoir de fixation : de nombreuses espèces peuvent ainsi être utilisées pour
lutter contre l’érosion (Vetiveria nigritana, Panicum repens, Cynodon dactylon) ou pour
réaliser des pelouses (terrains couverts de gazon) (Chrysopogon aciculatus, Paspalum
notatum, Axonopus compressus).
* La tige aérienne appelée chaume, de structure externe homogène, est constituée par une
succession de nœuds et d’entre-nœuds plus ou moins nombreux. Elle est cylindrique, creuse
par résorption de la moelle sauf au niveau des nœuds où existent des diaphragmes formés par
l’entrecroisement des faisceaux conducteurs allant aux feuilles ; dans quelques genres (Zea,
Saccharum, Andropogon…), la tige est pleine (présence de moelle).
Au-dessus de chaque nœud se trouve une zone méristématique qui permet aux tiges
versées (couchées) par la pluie ou piétinées de se redresser spontanément.
La tige peut être simple ou ramifiée ; les ramifications partent toujours des nœuds.
Elles peuvent se former à la base de la plante, où les entre-nœuds sont très courts, et produire
des nœuds qui vont s’enraciner : de nouvelles tiges apparaissent, formant ainsi une touffe
dense (tallage cf. la Citronnelle). Dans d’autres cas, les ramifications apparaissent sur les
nœuds intermédiaires ou supérieurs.
Les rhizomes sont des tiges souterraines dont les feuilles sont réduites à des écailles.
Chez certaines espèces, le rhizome donne un énorme pouvoir de résistance et de colonisation
(Imperata cylindrica ou Chiendent).
Les stolons, non feuillés, diffèrent des rhizomes par leur développement à la
surface du sol. Ils sont produits à partir des nœuds inférieurs. Ce système assure la
multiplication de la plante, par un système radiculaire plus dispersé et permet à certaines
espèces d’être colonisatrices (Cynodon dactylon, Schizachyrium pulchellum).
La structure anatomique de la tige est très spéciale (cf. T.P.) ; elle explique la
souplesse et la solidité du chaume (pas de trachéides mais uniquement des vaisseaux vrais).
L’épiderme comporte des cellules siliceuses diverses mais caractéristiques et parfois
coupantes.
* Les feuilles sont alternes et distiques. Elles sont formées d’une gaine généralement
fendue en avant, d’une ligule et d’un limbe très variable (dimensions, forme, pilosité) mais
habituellement étroit, rubané, rectinerve (nervures parallèles). La gaine peut être comprimée,
glabre ou munies de poils raides (ex. Rottboellia).
Au point de jonction de la gaine et du limbe, la gaine se prolonge quelquefois par
une ligule, fine expansion membraneuse, dont la forme et le développement ont une
certaine importance en Systématique. En effet, la ligule est très variable tant par sa texture
(hyaline ou membraneuse) que par sa forme (tronquée, arrondie, aiguë, denticulée), ses
dimensions, sa pilosité (ciliée, ciliolée) ou sa couleur.
Le limbe possède également des auricules ou oreillettes (schéma p. 79 - Oryza), mais
il est généralement dépourvu de pétiole sauf les Bambous qui possèdent un court pédoncule.
Chez les espèces des régions sèches, la face supérieure du limbe est souvent pliée en
long ou enroulée. Cette réaction est destinée à lutter contre la transpiration. La feuille
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s’étale ou s’enroule suivant l’état hygrométrique de l’air grâce à des bandes de cellules
bulliformes (schéma p. 63).
Les feuilles des Poacées sont marcescentes c’est-à-dire qu’elles se dessèchent sans
tomber.
- L’épillet
* Définition : c’est une inflorescence élémentaire indéfinie, comprenant une ou plusieurs
fleurs ; l’épillet est inséré à l’aisselle d’une bractée généralement avortée.
* Constitution : l’épillet est constitué par un système d’axes ou de rameaux très courts
portant en ordre distique un certain nombre d’écailles. Celles de la base, habituellement deux,
n’axillent pas de fleurs ; elles sont vides : ce sont les glumes ; elles peuvent manquer. Les
glumes sont de taille inégale ; l’une est dite inférieure, l’autre supérieure ; elles ont un rôle
protecteur ; elles sont parfois munies d’arêtes (prolongements filiformes).
Les autres écailles, insérées sur l’axe principal de l’épillet, axillent chacune une fleur et
fonctionnent comme des bractées. Chacune d’elles est la glumelle inférieure ou antérieure de
la fleur axillée. Cette glumelle est encore nommée lemma ou lemme.
La fleur axillée commence par une bractée adossée à l’axe principal ; c’est la glumelle
supérieure ou postérieure, encore appelée palea ou paléole ou glumelle adossée.
A la glumelle supérieure, succèdent deux glumellules ou lodicules, minuscules, dont
l’une est plus ou moins bifide ; l’ensemble des glumellules ou lodicules simule un petit
périanthe de trois pièces.
La glumelle inférieure ou lemma possède une nervure principale ; elle porte souvent une
arête dont l’insertion varie suivant les genres. L’arête peut être droite ou genouillée (coudée),
lisse ou hérissée de poils ; ces arêtes serviront plus tard à la dispersion des fruits.
La glumelle supérieure ou palea ou paléole est comprimée à cause de sa position entre
l’axe de l’épillet et l’axe floral ; sa nervure principale est souvent remplacée par deux
nervures latérales ou bien la glumelle elle-même devient bifide ou même avorte.
L’épillet est souvent articulé ; l’articulation se trouve tantôt sous les glumes (tribu des
Panicées), tantôt au-dessus ; c’est un caractère systématique important (p.76).
- La fleur
Elle est nue et hermaphrodite (bisexuée) mais il existe quelques cas de fleurs
unisexuées (Maïs). L’androcée est généralement formé de trois étamines libres,
habituellement médifixes dorsifixes. Le pollen se forme par un cloisonnement successif de
la cellule-mère. Les Poacées sont surtout des plantes anémophiles.
Le gynécée, supère, est théoriquement tricarpellé mais en fait unicarpellé (ovaire
uniloculaire) surmonté de 1 à 3 styles presque plumeux, libres ou unis. L’ovaire contient un
ovule anatrope à placentation basilaire.
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une sorte de bouclier ; c’est pour cette raison que le cotylédon est appelé scutellum (p. 83,
85).
A l’opposé du cotylédon, s’observe souvent un organe plus ou moins foliacé appelé
épiblaste ; c’est la première feuille virtuelle, réduite en écaille. Le point végétatif de la tigelle
est entouré de la première feuille en capuchon ou gaine appelée coléoptile, qui s’ouvrira
ultérieurement. Le coléoptile a permis la découverte des auxines, substances de croissance.
* Appareil végétatif
C’est une herbe annuelle dressée, robuste, en touffes, atteignant parfois 3 m de hauteur
ou plus. Ses racines nombreuses et fasciculées s’enfoncent superficiellement dans le sol ; de
plus, des premiers nœuds de la base sortent souvent des racines adventives qui assurent la
stabilité du chaume. Celui-ci, non ramifié, comprend des nœuds et entre-nœuds pleins. Les
feuilles, alternes, à limbe linéaire-lancéolé, atteignant 1,50 m de longueur et 10-15 cm de
largeur. Elles partent des nœuds et sont formées de deux parties: une gaine fendue, plus ou
moins pubescente sur les marges, enveloppant le chaume et un limbe long et étroit à nervures
parallèles. Au point de la jonction de la gaine et du limbe et dans le prolongement de la gaine,
se trouve une ligule membraneuse, tronquée, ciliée, rigide.
* Appareil reproducteur
L’espèce est monoïque c’est-à-dire à inflorescences unisexuées séparées sur la même
plante. L’inflorescence mâle, terminale, est constituée d’épillets disposés en panicules de
racèmes spiciformes. Les épillets mâles, mutiques (sans arêtes), sont géminés (groupés 2 à
2), l’un sessile, l’autre pédicellé sur le rachis inarticulé. Chaque ensemble constitue un
racème spiciforme c’est-à-dire semblable à un épi.
Chaque épillet mâle se compose de deux glumes sub-égales, membraneuses, convexes et
deux glumelles (lemma et paléa) hyalines qui enveloppent 3 étamines. L’épillet contient deux
fleurs mâles et on note la présence de 2 lodicules qui entourent la base des filets. A
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l’ouverture de la fleur, les anthères linéaires, retenues par leurs fins filets, pendent et
tremblent au moindre souffle du vent, laissant échapper les nombreux grains de pollen
qu’elles contenaient.
L’inflorescence femelle axillaire, solitaire est incluse dans une gaine foliaire ; c’est est
un spadice . Il est constitué d’épillets sessiles disposés en épis; chaque épi est protégé par un
grand nombre de bractées membraneuses enroulées ; ce sont des spathes. Celles-ci sont
d’abord vertes mais elles jaunissent et se dessèchent lorsque l’épi mûrit.
Les épillets femelles sont disposés deux par deux en séries longitudinales sur un axe massif
à peu près cylindrique appelé rafle ou carotte du Maïs. Les épillets, de forme très variable,
sont longs de 10-12 mm. Ils sont biflores, la fleur inférieure stérile, la supérieure fertile. Les
glumes semblables, larges, sans nervure et ciliées, sont charnues à la base et hyalines vers le
sommet.
La fleur inférieure est vide. Sa lemme est semblable aux glumes mais plus petite ; la paléole
est identique à la lemme mais réduite ou absente. La fleur supérieure fertile possède une
lemma semblable à celle de la fleur inférieure ; sa paléole est aussi longue que l’ovaire.
Chaque fleur fertile comporte un ovaire en forme de petit mamelon entouré de bractées
transparentes sans nervure, correspondant aux glumes et glumelles. L’ovaire est
prolongé par un très long style, plus ou moins poilu et bifide à l’extrémité ; l’ensemble
de tous les styles donne une sorte de bouquet rouge ou vert (barbe) au sommet de
chaque épi femelle.
* Fruits et graines
L’épi mûr comporte un rachis entouré de grains serrés les uns contre les autres et
enveloppés de spathes. Chaque grain est un caryopse. La partie claire, plate, près de
l’insertion sur l’épi indique l’emplacement de la plantule. En effet, une coupe en longueur
d’un grain montre :
- une masse blanche, farineuse qui remplit presque entièrement le grain : c’est
l’albumen ; il contient des réserves nutritives, de l’amidon en particulier ;
- un germe comprenant gemmule, radicule et tigelle ;
- un cotylédon qui sépare le germe de l’albumen.
Le caryopse, comprimé dorso-ventralement peut être blanc, jaune rouge ou violacé ; sa
base est entourée de glumes, lemmes et paléoles desséchées.
L’espèce est cultivée sous de nombreuses variétés ; elle présente de très nombreux usages
(p. 82).
f) Etude du Sorgho ou Gros mil : Sorghum bicolor (L.) Moench, syn. S. vulgare Pers.-( p.
84-85).
Espèce d’origine imprécise, mais probablement de l’Ancien Monde, le Sorgho est
actuellement cultivé dans le monde entier ; c’est la base de l’alimentation dans les zones
sèches.
* Appareil végétatif
Herbe annuelle, atteignant 6 m de hauteur. Chaumes robustes, dressés, isolés ou en
touffes, glabres, produisant des racines adventives. Feuille à gaine glabre, à limbe linéaire à
largement linéaire, rubané, atténué vers le sommet, mesurant 30-60 cm de long et 50-80 mm
de large. Nervure médiane saillante sur les deux faces du limbe. Ligule membraneuse courte,
ciliée.
* Appareil reproducteur
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Inflorescence longue de 8-50 cm, en panicules contractées ou étalées, à ramifications
généralement dressées, parfois tombantes, formée de nombreux rameaux verticillés,
pubescents à leur point d’attache sur l’axe principal ; ces rameaux qui sont des racèmes
persistants et non articulés portent chacun 2-5 groupes d’épillets. Ceux-ci sont dissemblables,
géminés ou par 3 au sommet des ramifications, l’un sessile et les autres pédicellés.
Epillets sessiles persistants, oblongs, obovales ou subglobuleux, comprimés dorsalement, de
4-6 mm de long, jaune paille à brun noir.
Glumes des épillets sessiles égales, coriaces, ovales, glabres ou poilues, à marges ciliées.
Fleur inférieure neutre, représentée par une lemme hyaline à marges ciliées. Fleur supérieure
fertile, à lemme hyaline, à marges ciliées, bilobée mutique ou prolongée par une arête longue
de10-15 mm ; paléole petite, hyaline à marges ciliées. Caryopse très polymorphe, comprimé
dorsalement, de taille variable, blanc, jaune, rouge ou brun souvent plus long que les glumes
et alors exposé.
Epillets pédicellés mâles ou neutres, linéaires-lancéolés, plus étroits que les épillets
sessiles, mutiques ; pédicelles pubescents élargis au sommet. Glumes sub-égales : l’inférieure
membraneuse, oblongue, lâchement pubescente ; la supérieure plus fine, lancéolée, aiguë, à
marges ciliées. Anthères jaune pâle, longues de 3 mm.
Lemmes des fleurs inférieure et supérieure réduites, hyalines, à marges ciliées.
L’espèce qui comprend de nombreux cultivars, est très polymorphe ; ses usages sont
nombreux.
3 - Les Cypéracées - 75 genres, 4000 espèces (42 genres et 864 espèces en Afrique
tropicale) ; (cf. p. 86-88).
Famille cosmopolite, les Cypéracées sont le plus souvent des plantes aquatiques, des
plantes de marais ou des lieux humides ; ce sont des plantes très souvent sociales des stations
éclairées, plus rarement de sous-bois (ex. Mapania).
a) Appareil végétatif
Les Cypéracées sont des herbes plus ou moins gazonnantes, à port graminiforme,
vivaces par des rhizomes sympodiques abondamment ramifiés, parfois tubéreux (Cyperus
esculentus). La seule espèce pseudo-ligneuse du groupe est Microdracoides squamosus que
l’on rencontre de la Guinée au Cameroun.
Les axes aériens sont souvent trigones, sans nœuds et à moelle persistante.
Les feuilles, non ligulées, sont presque toujours tristiques (insérées en trois séries
parallèles), à gaine non fendue avec un limbe longuement rubané et rectinerve. Axes aériens
et feuilles sont fréquemment coupantes par suite d’imprégnation de silice.
b) Inflorescences
Les inflorescences sont terminales comme chez beaucoup de Poacées.
Les fleurs, hermaphrodites ou unisexuées, sont réunies en épillets groupés eux-mêmes en
épis, racèmes, panicules, ombelles ou glomérules accompagnés de bractées plus ou moins
longues. L’unité inflorescentielle est souvent un épillet de structure diverse, parfois très
semblable ou identique à celui des Poacées.
Chaque épillet possède à sa base une bractée-mère toujours présente, puis des
bractées fertiles portant des fleurs à leur aisselle (p. 88).
c) Organisation florale
Le périanthe est nul ou représenté dans quelques cas par des poils ou des écailles
formant parfois deux verticilles trimères. L’androcée est théoriquement formé de 2 x 3
étamines mais il n’y a habituellement que les 3 étamines externes ; les anthères sont
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basifixes. Le pollen résulte de la transformation directe de la cellule-mère par
dégénérescence des trois autres noyaux qui sont enkystés.
Le gynécée paraît typiquement formé de 3 carpelles mais l’un d’eux manque souvent.
L’ovaire, uniloculaire, est surmonté d’un style tri ou bifide ; il contient un seul ovule anatrope
à placentation basilaire.
e) Intérêt
Parmi les Cypéracées, certaines fournissent des produits comestibles ; c’est le cas de
Cyperus esculentus ou le «Souchet» qui produit des rhizomes tubérisés sucrés.
La moelle de Cyperus papyrus de la plaine du Nil, en Egypte, a servi de premier papier sur
lequel on écrivait ; la plante existe également au bord de la lagune à Porto-Novo.
Les Cypéracées comportent également des plantes ornementales.
a) Caractères généraux
Ce sont des plantes herbacées géantes d’aspect arborescent mais il ne s’agit pas de
vrais arbres car la vraie tige est un rhizome. Les feuilles, très grandes, alternes, spiralées,
possèdent une partie basale bien développée en forme de gaine qui s’emboîte l’une dans
l’autre pour former un faux tronc.
Les inflorescences sont sous forme de très grands épis terminaux (« régimes »),
pendants, denses, très florifères.
A l’aisselle de chaque bractée spathacée, se trouvent de nombreuses fleurs
disposées collatéralement ou en deux rangées alternes, sans préfeuilles. Ces fleurs,
rarement hermaphrodites, sont le plus souvent unisexuées par avortement. On observe les
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mâles à l’aisselle des bractées supérieures, en dessous, ce sont souvent les fleurs
hermaphrodites, puis à l’aisselle des bractées inférieures se trouvent des fleurs femelles,
celles-ci étant fertiles (cf. illustration p. 89).
Les fleurs, zygomorphes, possèdent 3S +3P pétaloïdes (périanthe non différencié en
calice et corolle), (6 ou 5 )E + 3C ; le périanthe montre une large pièce pétaloïde appelée
labelle qui est formé par la soudure de trois sépales et de deux pétales. Les fleurs mâles
ont cinq étamines portant rarement du pollen et un petit pistillode (pistil stérile). Les fleurs
femelles ont 10 cm de long, un androcée stérile formé de 5 staminodes, un stigmate trilobé.
Les ovules sont à placentation axile.
Les Musacées sont entomophiles, ornithophiles ou chéiroptérophiles.
Le fruit est une capsule ou une baie plus ou moins charnue mais la parthénocarpie est
constante chez les Bananiers cultivés qui produisent donc des fruits sans graines. Les
graines (pour les espèces qui en possèdent) ont un albumen farineux et un périsperme.
b) Intérêt
Les Musacées sont des plantes alimentaires ou ornementales. Les bananiers cultivés
sont issus de deux espèces : Musa acuminata et Musa balbisiana. Les bananiers cultivés sont
triploïdes (3 n = 33) ; la Génétique des bananiers cultivés est complexe. La vie d’une « tige »
de bananier est de 10 à 18 mois ; une « tige » ne peut donner qu’un seul régime ; ce dernier
met environ 3 mois après la sortie pour mûrir. La banane est un fruit hautement énergétique
mais pauvre en protéines et lipides. Elle contient du calcium, du phosphore, du fer, des
vitamines A, B1, B 2, B6 et C. La chair de la banane est formée de l’endocarpe + placentas +
axes + funicules. Le limbe des Bananiers est utilisé pour emballer divers produits.
Les fibres des gaines foliaires de Musa textilis servent à fabriquer des cordages pour
les navires. Les graines de Ensete gilletii servent à fabriquer des colliers (p. 88).
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L’androcée ne comporte qu’une seule étamine fertile, les autres transformées en
staminodes, forment un labelle ou bien avortent. La formule florale est : 3S
concrescents + 3P inégaux + 1 E + 2st + 3C.
L’ovaire est infère et triloculaire. La placentation est le plus souvent axile.
Le fruit est inconnu pour beaucoup d’espèces ; lorsqu’il existe, ce fruit est une
capsule loculicide ou une baie. La graine souvent arillée, possède un albumen
farineux et un périsperme.
b) Intérêt
Les Zingibéracées fournissent de nombreuses plantes utiles ; les emplois sont
fondés surtout sur la teneur en essences, matières colorantes et en matières amylacées qui
sont particulièrement abondantes dans les parenchymes des rhizomes, les fruits et les
graines (ex. : Zingiber officinale, Aframomum melegueta ou Maniguette ou Poivre de
Guinée ou Graine de paradis, Curcuma longa).
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