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UNIVERSITE BELGO-CONGOLAISE

SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT

COURS DE SYSTEMATIQUE DES PLANTES II


II ème Partie
Par
Israël KABUYA KANUAPUKI
Ingénieur Agronome en GRN/Eaux et Forêts
Expert en Inventaire Forestier Multiressouce
Assistant de Recherche

A l’usage des étudiants de Deuxième graduat

JUIN 2022 1
* Convenance
❑ Cours théoriques (4 chapitres)
✓ Participation obligatoire

❑ Travaux pratiques sur terrain (Champs de culture, plantes rudérales, savane


herbeuse, savane arbustive, forêt et laboratoire de mycologie)
✓ 4 TP seront effectués et sanctionnés par des rapports
✓ Côte /5

❑ Interrogations
✓ Des interrogations à la fin de chaque séance de cours
✓ Côte /5

❑ Examens
✓ 2 parties : Orale et écrite
✓ Côte /10 2
* DEUXIEME PARTIE : LES DICOTYLEDONES

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I. Caractères généraux des Dicotylédones
Les plantes qui composent la classe des Dicotylédones se caractérisent par :

▪ des graines avec deux cotylédons ;


▪ des graines généralement exalbuminées ;
▪ un système radiculaire généralement pivotant ;
▪ la ramification de la tige ;
▪ la présence de structure secondaire chez les espèces ligneuses très nombreuses dans
cette classe ;
▪ des feuilles complètes avec un limbe à morphologie très variée, une gaine
généralement très réduite et très peu apparente et avec nervation souvent pennée ;
▪ des fleurs à périanthe généralement bien différencié en corolle et calice, de cycle
pentamère.

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II. Composition des Dicotylédones
Selon GUIGNARD, la classe des Dicotylédones est composée de plus de 50 ordres dont :

Leguminosales, Euphorbiales, Malvales, Caryophyllales, Laurales, Umbellales, Theales,


Capparales, Violales, Sapindales, Polemoniales, Asterales, Polygonales, Rosales, Piperales,
Magnoliales, Illicales, Nympheales, Ranunculales, Aristolochiales, Lamiales, Campanulales,
Polygalales, Geraniales, Gentianales, Ebenales, Primulales, Rubiales, Papaverales, Sarraceniales,
Myrtales, Hammamelidales, Fagales, Myricales, Juglandales, Eucomiales, Ericales, Casuarinales,
Plumbaginales, Batales, Dilleniales, Urticales, Salicales, Diapensiales, Rhamnales, Celastrales,
Cercidiphyllales, Santalales, Rafflesiales, Proteales, Lecythidales, Trochodendrales, Scrofulariales,
Passiflorales, Dipsacales, Didymeleales.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
Certains botanistes ont regroupé ces ordres dans des sous-classes des Apétales ou
Monochlamydeae, des Dialypétales ou Arhichlamydeae et des Gamopétales ou
Metachlamydeae, selon que les pétales ne sont pas nettement différenciés des sépales ou
qu’ils sont libres ou soudés. A ce sujet, il convient de signaler que ce caractère de
concrescence des pièces du périanthe n’a de valeur systématique que chez les
Dicotylédones et aucune chez les Monocotylédones.

En effet, chez ces dernières on trouve dans un même ordre voire une même famille des
espèces ayant les unes un périanthe avec pièces soudées et chez les autres des pièces
libres. On peut aussi, dans le même cadre évoquer l’aspect d’ovaire infère ou supère.
Ce caractère n’a de valeur systématique que chez les Dicotylédones. Il est pris en compte
dans la composition de l’ordre. Les espèces qui composent cette unité taxonomique sont
toutes soit superovariées soit inférovariées. Tel n’est pas le cas chez les Monocotylédones
où dans un même ordre on peut avoir les deux catégories, comme dans l’ordre Liliales
p.ex : Liliaceae superovariée et Amaryllidaceae inférovariée.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1. Ordre Leguminosales
Cet ordre compte entre 13.000 et 15.000 espèces faisant de ce groupe le 2ième en
abondance chez les Phanérogames. Dans les anciennes classifications, ces espèces sont
considérées dans l’ordre Rosales.
Les caractères particuliers de l’ordre sont :
▪ le fruit sec de type gousse ;
▪ les fleurs avec un ovaire infère ;
▪ les feuilles généralement composées, pennées ou bipennées ;
▪ la faculté, pour beaucoup d’espèces, d’assimiler l’azote atmosphérique grâce à la
symbiose avec des bactéries ;
▪ la forte teneur des graines en protéines. Ainsi beaucoup d’espèces sont pour cela
exploitées dans l’alimentation humaine et du bétail pour couvrir une partie des
besoins en protéines. Selon les genres, il y a aussi une forte teneur d’amidon ou de
matières grasses. 7
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
L’ordre Leguminosales est subdivisé en 3 familles : Caesalpiniaceae, Mimosaceae et
Papilionaceae.
1.1. Famille Caesalpiniaceae
C’est une famille d’environ 1800 espèces réparties entre 150 genres. Ce sont pour la
plupart des arbres et des arbustes et quelques rares des herbes.
On les trouve principalement dans les régions tropicales où certaines espèces sont des
essences dominantes des forêts.
Les caractères qui les distinguent de celles des deux autres familles sont :
▪ feuilles généralement pennées, simples chez quelques unes ;
▪ des fleurs zygomorphes avec 5 pétales disposé comme suit : un pétale dorsal appelé «
étendard », deux pétales latéraux appelés « ailes » plus grands que l’étendard et deux
pétales inférieurs surplombant tous les autres. Androcée à 10 étamines généralement.
Des 150 genres, on évoquera :
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1° Genre Delonix
Un groupe de 10 espèces pour la plupart originaires des
Indes. L’espèce la plus connue et la plus répandue est
Delonix regia, espèce ornementale, appelée « flamboyant ».

2° Genre Caesalpinia
Compte 100 espèces dont :
▪ Caesalpinia pulcherrima, espèce ornementale, « petit
flamboyant » ;

▪ Caesalpinia decapetala : liane ou arbuste sarmenteux utilisée


pour des haies vives. Les fleurs sont jaunes. Les rameaux,
feuilles et inflorescences portent de nombreux aiguillons.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Senna
Compte 240 espèces environ. Il renferme entre autres des
espèces qui, naguère, appartenaient au genre Cassia. On peut
citer : S. siamea, S. spectabilis, S. tora (cassia fétide) , S.
floribunda, S. nodosa, S. occidentalis (café nègre), S. tomentosa,
S. alata (dont feuilles utilisées contre la mycose).
4° Genre Bauhinia
Groupe de 250 espèces d’arbres, arbustes et lianes avec
feuilles d’aspect divisé à partir du sommet dont :
▪ B. variegata : ornementale, avec des fleurs roses et blanches,
▪ B. tomentosa : spontanée dans les forêts claires ;
▪ B. thonningii : lianescente ;
▪ B. esculenta : en Afrique australe, dont gousses consommées
par les Bochimans et appelée « mamara bean ». 10
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
5° Genre Brachystegia

Groupe d’une trentaine d’espèces, très caractéristiques des


forêts tropicales et équatoriales. Elles dominent les forêts
claires qui s’étendent du Sud de la RDC au Zimbabwe-
Mozambique. On peut citer : B. laurentii, B. spiciformis, B.
microphylla, B. boehmii, B. utilis,….

6° Genre Gilbertiodendron avec 26 espèces d’arbres très


caractéristiques de la forêt équatoriale africaine.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
7° Genres Isoberlinia, Berlinia, Julbernardia
Les espèces de ces genres sont en
association avec celles de Brachystegia
particulièrement dans les forêts
tropicales sèches. On les appelle
invariablement « miombo » en kibemba
et « kabamba » en kitabwa. Les écorces
sont utilisées comme cordes.

8° Genre Erythrophloeum
Avec 9 espèces dont E. guineensis dont
l’écorce contient un alcaloïde très toxique
utilisé comme poison sur les flèches. Au
Katanga, on appelle cela « bulembe » en
kiluba, kibemba et kitabwa.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1.2. Famille Mimosaceae

C’est une famille composée d’arbres et d’arbustes, rarement d’herbes. Elle compte 97
genres et environ 2950 espèces, presque toutes des régions tropicales. Les caractères
communs de ces espèces sont :
▪ feuilles généralement composées bipennées, souvent avec épines à la base ;
▪ fleurs petites régulières groupées souvent en capitules, parfois en épis ;
▪ étamines généralement nombreuses.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1° Genre Mimosa
Il comprend environ 450 espèces abondamment représentées en
Amérique. Parmi les espèces communes en RDC :
▪ M. pudica : herbe vivace, épineuse avec tige prostrée et rampante,
feuilles très sensibles et se refermant au moindre contact, pétiole
épineux. En français on l’appelle « sensitive » ; adventice courante
des bords des routes, des pelouses et des pâturages.
▪ M. invisa : arbuste vivace de 1 à 2 m de hauteur avec tige
polygonale à ramifications abondantes formant une masse
enchevêtrée et impénétrable, toutes pourvues de nombreuses
épines en crochet pointu. Appelée « kanga moibi » en lingala, c’est
une plante très nuisible aux cultures, difficile à combattre et
rendant la récolte pénible. Une espèce apparentée, M. invisa var
inermis sans épine est signalée en Afrique occidentale.
▪ M. pigra : espèce très semblable à M. invisa mais poussant au bord
des rivières ou en milieu aquatique, avec feuilles très sensibles
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Acacia
C’est le groupe le plus abondant de la famille avec environ 1200
espèces d’origine tropicale. La plupart sont des plantes épineuses
et xérophytiques. Elles constituent l’élément dominant de
certaines zones marécageuses. Les espèces à retenir :
▪ A. kirkii : très commune dans les zones marécageuses ;
▪ A. dealbata : espèce ornementale pour ses capitules jaunes,
appelée improprement « mimosa ».
▪ A. senegal : d’Afrique occidentale, riche en gomme arabique ;
▪ A. melanoxylon, A. cyclops, A. angustissima, A. cultriformis : toutes
des espèces ornementales. Elles sont également très utilisées en
agroforesterie pour fixer les sables et améliorer les terrains
dégradés. Elles donnent du bon bois et du bon charbon de
chauffe.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Leucaena
Ce genre compte 13 espèces selon certains et environ 40 espèces
selon d’autres, toutes originaires d’Amérique tropicale. On les utilise
souvent dans l’amélioration des sols. Les plus connues sont : L.
diversifolia, L. esculenta, L. leucocephala qui d’ après GILLER et
WILSON (1991) englobe les espèces L. glauca, L. latisiliqua, L. glabrata,
L. salvadorensis.

4° Genre Albizzia
On compte environ 150 espèces que l’ on rencontre dans les forêts et
les savanes tropicales. Elles se reconnaissent par leurs gousses plates,
de couleur beige à maturité. A. lebbek (ornementale), A. antunesiana
(kapeta nzovu), A. adianthifolia (bois précieux, appelé musase en
vernaculaires du Katanga, mepepe dans le Bas Congo), A. ferruginea
(bois précieux, « iatandza » sur le marché international, likosa à
l’Equateur), A. glabrescens, A. gummifera (utilisée comme A. lebbek en
agroforesterie), A. coriaria, A. versicolor (musave, Bas Congo).
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1.3. Famille Papilionaceae

Appelée aussi « Fabaceae », cette famille est de loin la plus abondante de l’ordre
Leguminosales avec plus de 10.000 espèces. Elle renferme la quasi totalité des
légumineuses alimentaires. Ce sont surtout des espèces herbacées ; quelques unes
seulement sont des arbres, des arbustes ou des lianes. Elles sont beaucoup plus
nombreuses dans les régions tempérées que dans les régions tropicales. Elles ont des
fleurs très zygomorphes de configuration proche de celle des espèces de la famille
Caesalpiniaceae :
▪ 5 pétales à disposition inverse : étendard plus grand, recouvrant les deux ailes qui à
leur tour enveloppent les deux pétales inférieurs qui sont soudés formant la carène qui
protège les organes sexuels. Cela donne une forme en papillon.
▪ Androcée : 10 étamines dont 1 libre et 9 soudées entre elles.
Cette configuration a l’aspect de papillon. D’où l’appellation « Papilionaceae ».

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1° Genre Phaseolus (Phaseoleae, Phaseolinae)
Ce genre renferme environ 50 espèces toutes originaires du
continent américain, du sud des Etats-Unis au nord de l’Argentine.
Citons entre autres :
▪ P. vulgaris : haricot commun (common or french bean en anglais),
espèce la plus consommée soit en graines sèches soit en gousses
vertes soit en feuilles ; noms vernaculaires : mahalagi en swahili,
madesu en lingala, malemba en kitabwa, frijol en espagnol ;

▪ P. lunatus : haricot de Lima (Pois savon, Pois du Cap, Pois de


Madagascar, Lima bean, butter bean, tuzila en kitabwa,
mampwesa ou mambambi en kikongo) ; espèce très consommée
aux Etats-Unis (gousses et graines vertes, même en conserves), en
Amérique Latine et au Madagascar où c’ est la principale
légumineuse vivrière . En RDC, une partie importante de la
population la considère comme plante de haie.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
▪ P. coccineus : haricot d’Espagne (scarlet runner bean), cultivé principalement en
Amérique du Sud et très peu en Europe et en Afrique. Elle se distingue par ses gousses
coriaces, ses graines volumineuses et son allure vivace.

▪ P. polyanthus : espèce déterminée il y a quelques années, considérée avant comme un


forme sauvage de P. coccineus. Elle est très localement cultivée en Amérique du Sud.

▪ P. acutifolius : haricot tepary (tepary bean), originaire des régions arides du Sud de
Etats-Unis, principalement cultivé par les peuplades indiens.

▪ P. maculatus : espèce subspontanée dans le sud des Etats-Unis et le nord du Mexique.


Elle produit des racines tubérisées que les peuples indiens cueillent et consomment.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Vigna (Phaseoleae, Phaseolinae)
Ce genre regroupe entre 100 et 150 espèces. Pendant longtemps ces
espèces étaient considérées comme des Phaseolus.
Le genre Vigna est classiquement subdivisé en 7 sous-genres :
Vigna, Ceratotropis, Plectotropis, Haydonia, Lasiospron, Sigmoidotropis,
Macroryncha. Le sous-genre Vigna est le plus abondant. Il est avec le
sous-genre Ceratotropis les principaux groupes du genre Vigna qui
renferment des espèces alimentaires largement répandues. Les
espèces du sous-genre Vigna sont presque toutes originaires
d’Afrique, celles de Ceratotropis et Plectotropis essentiellement
d’Asie.
▪ Vigna unguiculata (sous-genre Vigna): haricot kunde ou niébé en
français, cowpea en anglais, kunde en swahili, mbwengi en
lingala, nsepa en kitabwa. Certaines formes, subsp. sesquipedalis,
ont des gousses très longues qu’on appelle « haricot kilomètre ».
On consomme des graines sèches, des gousses fraîches et des
feuilles, principalement en Afrique
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
▪ Vigna subterranea (sous-genre Vigna): pistache de terre, voandzou
(bambara groundnut, njuku mawe en swahili, ntoyo en kibemba, nyimu
en ciluba, kimbila en kikongo). Cette espèce a été décrite pour la première
fois par LINNE comme Dolichos subterranea puis par THOUARS comme
Voandzeia subterranea et enfin par VERDCOURT comme une espèce de
Vigna au regard des caractères discriminants évoqués plus haut.
▪ Vigna mungo (Ceratotropis) : haricot mungo (mung bean, black gram). Cette
espèce est exclusivement consommée en Asie. Les formes cultivées
produisent des graines de couleur verdâtre.
▪ Vigna radiata (Ceratotropis) : haricot doré, ambérique (mung bean, green
gram, kambululu en ciluba). Les graines sont de couleur verdâtre comme
celles des cultivars de V. mungo. On les désigne toutes les deux par
l’appellation anglaise « green gram ou mung bean ». Ces plantes ont été
introduites en RDC où on les cultive à petite échelle au Kasaï et dans
l’Ituri. Au Kasaï, on les appelle « kambululu ». C’est surtout en Asie qu’on
les cultive et qu’on consomme les graines sèches ou germées comme
salades et des gousses vertes.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
▪ Vigna umbellata (Ceratotropis) : haricot riz (rice bean,
kambululu koni en ciluba). Les graines de cette
espèce sont de couleur jaune ou rouge. Elles sont
très consommées en Thaïlande, aux Philippines et
au Japon. En RDC, ce haricot est de plus en plus
cultivé et consommé au Katanga et au Kasaï.

▪ Vigna angularis (Ceratotropis) : appelée « adzuki bean


» et cultivée principalement en Corée et au Japon.

▪ Vigna aconitifolia (Ceratotropis) : appelée « moth bean


», la plus résistante des légumineuses à graines à la
sécheresse, cultivée exclusivement aux Indes.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Glycine (Phaseoleae, Glycininae)
C’est un groupe de 8 espèces réparties en deux sous-
genres : Glycine avec 6 espèces originaires d’Australie et
Soja avec 2 originaires de Chine.
Ce sont : G. max : originaire de Chine, largement cultivée
à travers le monde pour l’alimentation du bétail et pour
l’huile (premier rang de consommation). Les graines
contiennent 18 à 25 % de lipides et 38 à 40 % de
protéines. Du fait de la forte richesse en protéines, les
farines des graines sont utilisées pour lutter contre les
fortes malnutritions (bouillies ou biscuits).
▪ G. soja, G. falcata, G. tomentella (G. tomentosa), G.
clandestina, G. canescens, G. tabacina, G. latrobeana :
espèces sauvages.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
4° Genre Arachis (Aeschynomeneae)
Ce genre compte, selon certains botanistes, environ 40 espèces. A ce jour 25 espèces
seulement ont été formellement identifiées. Après une forte polémique sur l’origine, il
est actuellement accepté que ce genre est originaire d’Amérique du Sud. On trouve en
effet une importante diversité dans la zone allant de l’est des Andes au Sud de
l’Amazonie (Brésil) et au nord de la Plata (Argentine).

▪ A. hypogaea : espèce cultivée, pour ses graines très consommées comme aliment de base
dans de nombreux pays d’Afrique et exploitées dans le monde surtout pour
l’extraction d’huile (3ème rang mondial). Les graines renferment 20 à 32 % de protéines
et 34 à 54 % de lipides. Celles qui ont des teneurs faibles en lipides sont les plus
recommandées pour la consommation directe, les autres pour l’extraction d’huile. Les
botanistes distinguent 3 variétés botaniques :

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
• var. hypogaea : elle correspond aux variétés cultivées « Virginia », caractérisées par un
port buissonnant dû à une forte ramification de la tige et parfois rampant, par de
grosses graines et un cycle végétatif long, de 120 à 150 jours.
• var. vulgaris : elle correspond aux types « Valencia », caractérisées par un port érigé,
peu ramifié , des gousses contenant 2 à 4 graines et un cycle végétatif de 90 à 100 jours.
• var. fastigiata : elle correspond aux types « Spanish », caractérisées par un port érigé,
peu ramifié, des gousses généralement à 2 graines et un cycle végétatif de 90 à 100
jours.
• A. villosa, A. tuberosa, A. glabrata, A. stenocarpa, A. prostrata, A. monticoli, A. repens, A.
paraguariensis, A. marginata, A. pintoi (fourragère), … : espèces sauvages intéressantes
pour l’ amélioration de A. hypogaea.

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
Les particularités botaniques des espèces du genre Arachis sont
:
▪ absence de poils absorbants. L’absorption se fait directement
par le parenchyme cortical ;
▪ présence au niveau des feuilles de cellules qui stockent l’eau
de l’ atmosphère. Ce qui confère aux arachides une certaine
résistance à la sécheresse ;
▪ tactismes des folioles qui se replient la nuit et s’étalent aux
premiers rayons du soleil ;
▪ présence d’un axe appelé « gynophore » qui se développe à
partir de la base de l’ovaire après fécondation et qui pousse et
maintient les fruits dans le sol.
▪ Noms vernaculaires : kalanga (swahili), nguba (lingala),
mbalala (tabwa).
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
5° Genre Cajanus (Phaseoleae, Cajaninae)
Pendant longtemps, on a pensé que ce genre ne comptait qu’une seule
espèce, en l’occurrence C. cajan. Il y a une vingtaine d’années VAN
DER MAESEN a modifié la taxonomie de ce genre en incluant les
espèces du genre Atylosia très proches morphologiquement et
génétiquement. Ainsi à ce jour, on attribue au genre Cajanus au moins
33 espèces dont C. cajan est la seule cultivée. Les autres sont sauvages,
environ 16 en Inde et en Birmanie, 15 en Australie et 1 en l’occurrence
C. kertsingii en Afrique.
C. cajan est connue sous les noms vernaculaires : pois cajan, pois d’
angole, pois congo, pois pigeon ou ambrévade en français, pipeonpea
en anglais, ngoliolio en kibemba, wandu en kikongo. Elle est une
espèce probablement originaire d’Afrique. On consomme les graines
vertes ou sèches et les feuilles. En RDC, la consommation est signalée
surtout dans le Kongo-Centrale. Dans plusieurs villages, on la plante
comme haie vive. C’est un arbuste dont la tige peut atteindre 4 m. 27
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
6° Genre Pisum (Vicieae)

Ce genre compte 2 à 3 espèces dont le centre de diversité s’étend


du bassin méditerranéen à l’Afghanistan. L’espèce cultivée et du
reste la plus connue est Pisum sativum appelée souvent « petit pois
» (pois, pea, gardenpea, manjekele), cultivée pour ses graines
consommées vertes même en conserves (Europe, Amérique
surtout) ou sèches (Afrique et Asie).

VAN DER MAESEN signale deux espèces sauvages P. abyssinicum


et P. fulvum. D’autres botanistes considèrent plutôt que P. sativum
est la seule espèce du genre avec 7 sous espèces : arvense,
abyssinicum, transcausium, elatius, asiaticum, jomardi, fulvum. Loin de
semer la confusion, ces différentes opinions doivent plutôt sous
entendre la diversité génétique qui existe au sein du genre Pisum.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
7° Genre Psophocarpus (Phaseoleae, Phaseolinae)
C’est un groupe de 9 espèces originaires des régions tropicales
d’Asie et d’Afrique. Du fait de leurs gousses tétragonaux avec
angles fortement côtelés, on les appelle « haricot ailé, pois carréen
français, winged bean en anglais».
▪ P. tetragonolobus : espèce originaire d’Asie, cultivée dans les petits
jardins potagers en Indes et dans le Sud-est asiatique, introduite
et adoptée dans certains pays d’Afrique occidentale (Côte
d’Ivoire, Nigéria,…). On consomme ses longues gousses à l’état
vert et ses tubercules riches en protéines. Ses graines,
volumineuses, sont riches en protéines en en lipides (comme le
soja).
▪ P. scandens, P. palustris, P. lukafuensis, P. grandiflorus : espèces
sauvages spontanées dans les forêts de la RDC, connues sous le
nom de « kikalakasa ».
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
8° Genre Sphenostylis (Phaseoleae, Phaseolinae)
Ce groupe est composé de 8 espèces toutes spontanées en Afrique
et dont 4 poussent en RDC. Il s’agit de : S. stenocarpa, S. briartii, S.
erecta, S. marginata.
Leurs graines sont comestibles. Les deux premières produisent
aussi des tubercules, parfois volumineux (300g à 1000g), d’un très
bon goût (comparable aux ignames et à la pomme de terre).
S. stenocarpa fait déjà l’objet de culture localisée dans certains pays
comme le Nigéria, la RDC. On la désigne sous le nom de « haricot
igname d’Afrique, pomme de terre de mossi, African yam bean ».
Les noms vernaculaires en RDC sont : kalunga mutete (kiluba),
sevusevu (rund), fhuyu et nta au Bandundu, madezo soto au
Kongo-Central, mulula (shi), giliabanda (azande), …..

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
9° Genre Mucuna (Phaseoleae, Erythrininae)
Il renferme environ 100 espèces dont 8 sont signalées en RDC.
Elles sont pour la plupart caractérisées par la présence de poils qui
irritent la peau. Quelques unes sont inermes et même cultivées.
▪ M. urticans : avec poils irritants, « bupupu, sepe, … »
▪ M. pruriens var utilis : graines comestibles, « haricot soldat, velvet
bean) ; on les consomme en Asie du S.E. et dans beaucoup de
pays d’Afrique dont la RDC, particulièrement au Kongo-Central.
▪ M. sloanei = M. urens : graines comestibles, de couleur noire, «
horse eye bean ». On les consomme aussi en Asie du S.E. et dans
certains pays d’’ Afrique. Chez les Babemba, les graines sont
après torréfaction et mouture utilisées pour préparer une boisson
chaude appelée « kofi » (de coffee = café).

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
10° Genre Eminia (Phaseoleae, Cajaninae)
C’est un genre d ‘Afrique Tropicale comptant 5 espèces dont 2 poussent abondamment
en RDC, en l’occurrence E. harmsiana et E. holubii. Elles ont les particularités suivantes :

▪ grosses racines persistantes. Alors qu’en saison sèche, les parties aériennes dépérissent
souvent à cause des feux de brousse, les plantes reprennent dès le retour des pluies
grâce à leurs racines ;

▪ présence dans les racines d’un complexe enzymatique à pouvoir amylolytique


comparable à celui de malt d’orge. Les Babemba, au Katanga et en Zambie, les utilisent
pour fabriquer une bière de maïs très populaire appelée « munkoyo ».

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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
11° Genre Cicer (Cicereae)
C’est un genre d’environ 40 espèces dont le centre de diversité
primaire s’étend de la Turquie à l’ Afganistan. L’espèce cultivée est
C. arietinum, appelée « pois chiche, chickpea, red gram, bengal
gram ». Elle est produite principalement aux Indes où, par ailleurs,
elle est avec Cajanus cajan les deux légumineuses les plus
consommées. On la cultive aussi dans le Nord de l’Afrique, dans le
Sud de l’Europe, dans l’Ouest de l’Asie, en Amérique et dans les
régions d’altitude d’Afrique (1400 à 2300 m).

12° Genre Calopogonium (Phaseoleae)


C’est un genre de 12 espèces grimpantes réparties dans toutes les
régions tropicales. Ce sont surtout C. mucunoides, C. orthocarpum et
C. caeruleum qui sont utilisées comme plantes de couverture et la
première aussi comme fourrage.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
13° Genre Pterocarpus (Dalbergieae)
Il est composé d’environ 20 espèces d’arbres poussant dans les
régions tropicales. Elles se caractérisent par leurs gousses
samaroïdes, orbiculaires et monospermes. On peut citer P.
angolensis (mulombwa en vernaculaire du Katanga), bois précieux,
rouge foncé ; P. mutondo, P. tinctorius, P. soyauxii, P. castelfsii …,
appelées « nkula dans le Kongo-Central, padouk sur le marché
international ».

14° Genre Milletia (Tephrosieae)


On compte une centaine d’espèces dans ce genre, réparties dans les
régions tropicales d’Afrique et d’Asie. Plusieurs donnent du bon
bois d’ébénisterie : M. laurentii (wenge), M. drastica, M. eetveldeana,
M. limbutuensis, M. versicolor, ….
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2. Ordre Euphorbiales
Autrefois appelé « Tricoccales », cet ordre renferme des végétaux dont la caractéristique
commune la plus évidente est la production des fruits à déhiscence triple, contenant
généralement 3 graines. On le subdivise souvent en 3 familles : Euphorbiaceae, la plus
abondante (5000), Buxaceae (100) et Pandaceae (38). On s’intéressera surtout à la première
famille.
2.1. Famille Euphorbiaceae
Les plantes de cette famille sont caractérisées par:
▪ une diversité de l’appareil végétatif, au niveau des feuilles et de la tige. Généralement
alternes, les feuilles sont palmées chez une forte proportion, entières simples ou plus ou
moins découpées chez un certain nombre. Par rapport à la tige, on trouve des arbres, des
plantes cactiformes, des herbes vivaces, des herbes annuelles.
▪ des fleurs apétales chez la majorité, disposées en cymes ou en grappes de cymes, toujours
unisexuées et généralement portées par un même pied.
▪ la présence de latex dans tous les organes chez un bon nombre d’espèces ;
▪ des graines albuminées, riches en huile avec une excroissance tégumentaire appelée «
caroncule ». 35
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
On subdivise la famille en 7 tribus : Euphorbiae, Jatrophae,
Phyllanthae, Ricinae, Acalyphae, Crotonae, Brideliae, qui
renferment au total 500 genres dont on évoque ici
quelques uns ayant des plantes communes en RDC.
1° Genre Manihot (Jatropheae)
Il renferme environ 160 espèces, toutes d’Amérique du
Sud dont :
▪ M. esculenta (M. utilissima) : espèce cultivée pour ses
racines tubérisées qui servent d’aliment de base à de
nombreuses populations des régions humides,
d’Afrique surtout.
▪ M. glaziovii : manioc à caoutchouc, exploitée pour son
latex avant l’hévéa, actuellement très plantée à
Kinshasa pour ses feuilles plus tendres et plus
abondantes que celles de M. esculenta.
36
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Hevea (Jatropheae)

Composé d’une vingtaine d’espèces, toutes originaires


d’Amérique du Sud, très riches en latex ; principale
espèce : H. brasiliensis cultivée dans le monde pour la
production de caoutchouc naturel. Introduite en RDC par
LEOPOLD II (Roi de Belgique) qui fit installer de grandes
plantations surtout dans la Province de l’Equateur. Le
pays était jusqu’ en 1960, le premier producteur mondial
de caoutchouc.

37
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Euphorbia (Euphorbieae)
C’est le groupe le plus abondant de la famille avec environ 1600 espèces de port : herbes,
suffrutex, cactus, arbrisseaux. Beaucoup d’espèces sont utilisées comme plantes
ornementales. On retiendra :
▪ E. dawei : plante cactiforme, utilisée souvent comme haie, parfois dans les parterres, «
Euphorbe » ;
▪ E. tirrucali : espèce cactiforme très utilisée comme haie, atteignant des tailles arborescentes,
« Euphorbe, lunsonga ou potenge en swahili » ;
▪ E. splendens : plante de haie ou de parterre, « Passion du Christ » à cause de son port
épineux ressemblant aux images de la couronne d’épines sur la tête du Christ ;
▪ E. quadrangularis : espèce cactiforme à tige quadrangulaire constituée de portions
superposées détachables, « Euphorbe à candélabres », plante de parterre ;
▪ E. pulcherrima (= Poinsettia pulcherrima) : arbrisseau, originaire de Madagascar, utilisé
comme plante ornementale pour les feuilles rouges en forme d’involucre au sommet de la
tige ;
▪ E. hirta, E. hyssopifolia E. heterophylla: herbes rudérales, adventices des champs. Les 2
premières sont communément appelées « matako ya bibi » en swahili au Katanga. Dans
beaucoup de contrées de la RDC on les utilise contre les amibes.
38
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
Les espèces du genre Euphorbia ont une
organisation florale particulière :

▪ Les fleurs mâles sont réduites à un pédicelle


portant une seule étamine ; ainsi chaque étamine
correspond à une fleur ;
▪ Les fleurs femelles sont elles aussi réduites à un
pédicelle portant un ovaire tricarpellaire ;
▪ Les fleurs mâles au nombre de 4 à 6 entourent
une fleur femelle formant ainsi une inflorescence
à aspect d’une fleur appelée « cyathe ou
cyathium ». Selon les espèces, ces cyathes
peuvent être disposés en ombelle.

39
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
4° Genre Uapaca (Phyllantheae)
C’est un groupe d’environ 35 espèces distribuées
essentiellement en Afrique. Ce sont des arbres ou arbustes qui
constituent l’élément dominant de la végétation qui
remplace, après coupe ou incendies, les forêts à Brachystegia.
Les fruits de certaines espèces sont consommés sous les noms
de « masuku, malobe en vernaculaires du Katanga, nsamvi
dans le Kongo-Central ». Comme espèces courantes : U.
kirkiana, U. robynsii, U. nitida, U. pilosa, U. benguelensis, U.
guineensis, …

5° Genre Phyllanthus (Phyllantheae)


Il est composé de 480 espèces environ dont des arbustes et
des herbes rudérales. De ces dernières, citons P. niruri et P.
amarus (très semblables mais cette dernière plus haute),
communes sur les terrains vagues et adventices des champs.
40
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3. Ordre Malvales
Les plantes qui constituent cet ordre se rencontrent pour la plupart
dans les régions tropicales. Elles se caractérisent par :
▪ des feuilles à nervation palmée ;
▪ une placentation axile ;
L’ordre est subdivisé en 8 familles : Sterculiaceae, Malvaceae,
Bombacaceae, Scytopetalaceae, Elaeocapaceae, Sphaerosepalaceae,
Sarcolaenaceae. On s’intéressera aux 4 premières.
3.1. Famille Tiliaceae
C’est un groupe de 400 espèces d’arbres, d’arbustes et d’herbes,
pour la plupart tropicales, regroupées en 41 genres. On citera
quelques unes des genres:
Genre Triumfetta
Avec 70 espèces pour la plupart rudérales, avec fruits hérissés
d’épines dont : T. cordifolia et T. rhomboidea (feuilles petites).
41
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3.2. Famille Sterculiaceae
Famille tropicale d’arbres et d’arbustes surtout avec quelques rares
herbes estimées à 700 espèces regroupées en 60 genres dont les plus
exploitées Theobroma et Cola.
1° Genre Theobroma
Compte une vingtaine d’espèces originaires d’Amérique. Elles se
caractérisent par des fleurs se développant sur le tronc ou en plein sur
la ramification et non à l’aisselle des feuilles. On les appelle espèces «
cauliflores ». L’espèce la plus répandue est T. cacao. Les graines
contiennent de la caféine et de la théobromine.
2° Genre Cola
Les espèces Cola sont très communes dans les forêts d’Afrique. On
consomme les graines appelées « noix de cola ». Il existe plusieurs
espèces dont C. nitida et C. acuminata comme espèces cultivées en
Afrique de l’Ouest, C. verticillata, C. balayi, … Les graines renferment
une forte teneur en caféine qui leur confère les vertus stimulantes et
tonicardiaques et un peu de théobromine. 42
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3.3. Famille Malvaceae
Famille d’arbres, arbustes et herbes d’environ 1000 espèces. Certains botanistes
reconnaissent 4 tribus : Malopeae, Malveae, Ureneae, Hibisceae (groupe des espèces à
capsules).
Des caractéristiques communes, on peut évoquer :
▪ des pétales libres se recouvrant les uns les autres, phénomène appelé « préfloraison
tordue », très remarquable particulièrement sur les boutons floraux ;
▪ de nombreuses étamines, soudées et formant un tube ;
▪ de nombreux styles soudés en une colonne centrale qui coulisse à l’intérieur du tube
staminal, laissant les stigmates libres au sommet,
▪ la richesse des organes aériens en mucilage ;

43
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1° Genre Gossypium (Hibisceae)
C’est un genre de près de 40 espèces appelées « cotonniers ». On reconnaît 3
sous-genres (Gossypium, Sturtia, Karpas) subdivisés à leur tour en sections et sous-
sections. Selon le génome, les généticiens 8 groupes :
▪ génome A : espèces cultivées d’origine africaine et asiatique : G. arboreum et G.
herbaceum. Ces deux espèces sont diploïdes (2 n = 26) ;
▪ génome B : 3 espèces sauvages, toutes d’origine africaines, dont G. anomalum
utilisée déjà en croisement pour l’ amélioration des espèces cultivées ;
▪ génome C : 5 espèces sauvages , toutes d’ origine australienne, dont G.
sturtianum utilisée déjà pour l’ amélioration des espèces cultivées ;
▪ génome D : 12 espèces sauvages, spontanées en Amérique, dont G. thurberi et
G. raimondii utilisées déjà dans les travaux d’amélioration ;
▪ génome E : 5 espèces sauvages spontanées en Afrique et en Arabie : G.
somalense, G. incanum, …
▪ génome F : une espèce : G. longicalyx, en Afrique et en Arabie ;
▪ génome AD : 5 espèces tétraploïdes d’origine américaines dont 2 espèces
cultivées, G. hirsutum, G. barbadense et 3 sauvages, entre autres G. tomentosum. 44
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Hibiscus (Hibisceae)
Il est composé de 200 espèces dont on retiendra :
▪ H. esculentus : appelée « gombo, mulenda en vernaculaire au Katanga,
dongodongo à Kinshasa», cultivée pour ses fruits consommés immatures ;
▪ H. sabdariffa : « ngaingai, oseille de Guinée ou roselle » ;
▪ H. eetveldeanus : « ngaingai », avec feuilles profondément lobées et d’un vert
foncé ;
▪ H. acetosella : de couleur rouge, feuilles sèches consommées en thé « thé
karhadé » en Afrique de l’Ouest ;
▪ H. rosa-sinensis : « rose de Chine », plante ornementale, feuilles consommées
comme ngaingai (dare-dare, karibu na midi en jargon du Katanga) ;
▪ H. schizopetalus : arbuste ornemental, originaire d’Afrique, à longs rameaux
retombants, avec fleurs à long pédoncule et à pétales laciniés et ondulés ;
▪ H. mutabilis : arbuste ornemental, de 4 m , buissonnant, multicaule, à grandes
feuilles lobées et grandes fleurs passant du blanc au rouge en un ou deux
jours.
▪ H. cannabinus, « dah ou kénaf », très cultivée aux Indes mais aussi en
Thailande, au Mali et au Soudan pour les fibres.

45
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Urena (Ureneae)
Il compte 6 espèces, originaires d’Afrique dont U. lobata (paka
ou pseudo-jute » qu’on exploite pour ses fibres dures. On la
trouve dans les terrains vagues et les jachères. Exploitée
pendant la période coloniale en RDC, elle l’a été encore jusque
dans les années 80 particulièrement dans les territoires de
Bulungu et Bagata (Province de Bandundu).

4° Genre Sida (Malveae)


C’est un genre d’environ 180 espèces tropicales dont S. acuta,
S. rhombifolia (très semblable à S. acuta mais avec feuilles plus
grandes, 6 cm x 2.5cm, pubescentes sur la face inférieure,
elliptique, pédicelles de fleurs plus longs, 2 à 3 cm), toutes
deux très présentes le long des chemins, dans les pelouses et
terrains vagues) ; S. corymbosa plus grande que les deux.
46
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3.4. Famille Bombacaceae

Elle est composée de 180 espèces d’arbres caractérisées par un


tronc épais, feuilles composées palmées (lobes en forme de doigt,
« digitées ») et des fleurs poussant sur le tronc (cauliflore).

1° Genre Bombax
Compte une soixantaine d’espèces originaires d’Amérique
tropicale et des Indes, appelées « kapokiers ». On peut citer : B.
ceiba, B. buonopezense, B. globosum.

47
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Ceiba
C’est un groupe d’une vingtaine d’espèces tropicales distribuées
dans en Afrique, Amérique et Asie. Citons : C. pentandra
(fromager), C. aesculifolia, C. acuminata. Des fruits de ces espèces et
de celles de Bombax on extrait les fibres, « kapok », utilisées pour
leur imperméabilité dans le bouchage des fentes des pirogues,
aussi pour le rembourrage des matelas et la confection des
ceintures de sauvetage. A Lubumbashi et aux Kasaï on consomme
les fleurs séchées appelées « koni mutengele ».

Parmi les différences entre les espèces des deux genres, il faut
relever : présence d’épines sur le tronc et 5 rangées de 2 étamines
chez les Ceiba ainsi que des fleurs jaunâtres et des fibres jaune clair
chez C. pentandra mais des fleurs rouge vif et des fibres blanches
ou beurre chez B. buonopezense, les deux espèces les plus
répandues. 48
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Adansonia

Compte 15 espèces caractérisées par des capsules indéhiscentes.


L’espèce légendaire du genre est A. digitata, le baobab, un des plus
gros arbres du monde et élément dominant des paysages du
Sénégal, du Soudan notamment.

4. Ordre Sapindales
Les espèces qui constituent cet ordre ont pour caractéristiques
communes la présence d’huiles essentielles et d’un disque
nectarifère en dessous du pistil, faisant que l’ovaire est supère.
Anciennement, on appelait Terebinthales. Des 16 familles, on
évoquera quelques unes.
49
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
4.1. Famille Rutaceae
Groupe de 900 espèces environ, arbres ou arbustes, rarement herbes. Dans
les anciennes classifications, on parle de Aurantiaceae. Une rutacée
s’identifie avec netteté par son appareil sécréteur constitué par des poches
sécrétrices, toujours très superficielles car d’origine épidermique,
généralement très abondantes dans les feuilles où elles apparaissent sous
forme de points transparents.
Parmi les nombreux genres (150), citons Citrus avec 60 espèces presque
toutes originaires d’Asie dont certaines, appelées « agrumes », sont
cultivées surtout pour leurs fruits. Il s’agit de :

▪ C. sinensis : oranger, espèce la plus cultivée ;


▪ C. reticulata ou C. nobilis ou C. deliciosa : mandarinier ;
▪ C. auranthium : bigaradier ou oranger amer, avec fruit à peau rouge orangé
plus ou moins verruqueuse ;
▪ C. clementica : clémentinier, hybride réalisé par un prêtre du nom de
Clément entre C. aurantium et C. reticulata ;
▪ C. limon : citronnier;
▪ C. paradisi : pomelo, fruits en grappe, chair de teinte rose à rouge ; 50
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
C. grandis : pamplemoussier, fruits très gros, amers, non consommables ;
C. medica : cédratier, fruits très gros appelés par erreur pamplemousses ;
C. latifolia : limettier confondue à C. limon mais fruits moins gros ;
C. aurantifolia : semblable à C. latifolia mais fruits petits, appelés « citron vert ».

Parmi les particularités botaniques de ces espèces, on va retenir :


▪ les fleurs sont généralement blanches, avec plusieurs étamines et plusieurs carpelles (6 à 12) ;
▪ le fruit est une baie constituée de quartiers (6 à 12) développés individuellement à partir de
carpelles. Ce type de baie est appelé « hespéride » ;
▪ la peau des fruits est riche en huiles essentielles. On l’appelle « zeste ».
Plusieurs embryons dans les graines d’un bon nombre d’espèces
Les embryons surnuméraires proviennent de la prolifération du nucelle (tissu de l’ovule) ou du
développement des noyaux antipodes ou synergides et non de la fécondation. Les plantes
qu’elles peuvent donner sont génétiquement identiques à la plante mère. Celles issues des
noyaux sont haploïdes.
51
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
4.2. Famille Anacardiaceae
Avec 600 espèces dans 77 genres dont Mangifera et Spondias.
1° Genre Mangifera
Ce genre compte 40 espèces dont le grand nombre se retrouve
en Asie. On citera : M. indica, espèce la plus répandue; M.
odorata (précoce, résistante, gros fruits se prêtant bien aux
manipulations et au transport, idéal pour l’amélioration de
M.indica) ; M. altissima, M. caesia, M. foetida. Le phénomène de
polyembryonie, c.à.d de plusieurs embryons dans les graines
est aussi commun aux manguiers.
2° Genre Spondias
Genre avec 6 espèces dont Spondias cytherea (pommier
cythère), appelée « pomen » à Moba, magomba à Kisangani et
S. mombin, appelée mingenge en kikongo et lingala.
52
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
4.3. Famille Sapindaceae

Une famille abondante de 2000 espèces regroupées dans 150


genres dont Nephelium : N. lappaceum (ramboutan ou litchi
chevelu poilu en argot de Kinshasa et Kongo-central), N. litchi
(Litchi chinensis, litchi chinois). On consomme l’arille juteuse c.
à d. la pulpe blanche et translucide autour de la graine.

4.4. Famille Burseraceae


Famille de 500 espèces dont on citera :
▪ Dacryodes edulis : safoutier, appelé aussi prunier au
Cameroun ;
▪ Canarium schweinfurthii : olivier africain ou ébénier ;
exploitée pour la production de l’encens ; ses fruits sont
consommées comme des olives et des graines on extrait une
huile de très bonne qualité. 53
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
5. Ordre Polemoniales
Les espèces de cet ordre se caractérisent particulièrement par une corolle
gamopétale en forme de cloche, de roue ou d’entonnoir. Ainsi dans certaines
anciennes classifications, l’ordre était « Tubiflorales ». Les plus représentatives
appartiennent aux familles Convolvulaceae et Solanaceae. Dans toutes les
familles les fleurs ont un ovaire supère.
5.1. Famille Convolvulaceae
C’est un groupe de 1200 espèces, tropicales pour la plupart dont un bon
nombre de lianes volumineuses, aux caractéristiques particulières suivantes :
racines souvent tubérisées, feuilles isolées en forme de cœur ou de flèche, tige
volubile, rampante et parfois grimpante, présence de latex dans les différents
organes. Ce latex est localisé dans des cellules isolées et non dans des
laticifères si bien qu’il ne coule pas comme chez les espèces de la famille
Euphorbiaceae.
On retiendra de cette famille, le genre Ipomea avec I. batatas (patate douce), I.
asarifolia (adventice su sols hydromorphes, dans les vallées, le long des cours
d’eau), I. involucrata (terrains vagues, le long des routes, champs), I. mauritiana
(feuilles palmées 5 à 7 lobes), I. triloba,...
54
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
5.2. Famille Solanaceae
Elle compte 2500 espèces réparties dans les régions chaudes et
tempérées avec un centre important de diversité en Amérique du Sud.
Outre, la corolle en forme de tube (cloche, entonnoir) ou de roue, le trait
le plus remarquable chez ces plantes est la persistance du calice qui
demeure après fécondation et entoure la base du fruit. On évoquera
quelques genres.
1° Genre Solanum
Ce genre renferme les ¾ des espèces de la famille dont :
S. tuberosum : pomme de terre (irish potato), aliment de base dans les
pays tempérés d’Europe et d’Amérique du Nord. C’est l’une et la plus
cultivée d’environ 200 espèces tubérifères du genre Solanum. D’autres
sont localement cultivées comme S. phureja (2n=24) en Colombie et S.
commersonnii (2n=3X=36) en Uruguay. Beaucoup d’autres sont sauvages
et génétiquement proches de S. tuberosum (tétraploïde, 2n=48), le cas de
S. andigenum (2n=48), S. demissum (héxaploïde), S. stenotomum, S. vernei,
S. sparsipilum, …
55
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
▪ S. melongena : aubergine, originaire probablement des
Indes
▪ S. aethiopicum et S. macrocarpon : aubergines africaines avec
fruits plus petits, verts à jaunâtres, nyanya en swahili,
nyilu en ciluba, solo en lingala ;
▪ S. subsessile (mutete en kiluba, nkeka en kikongo, lusanga
au Bandundu) et S. nigrum (musebo en kibemba, muteta en
ciluba, bilolo en lingala, kiludi au Bandundu»), deux
espèces dont on consomme les feuilles comme légume, de
goût plus ou moins amer ;
▪ S. torvum (mauvaise herbe répandue dans les jachères et les
terrains vagues), S. anguivi, S. gilo, S. incanum, S.
mammosum,. ….

56
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Capsicum
▪ C. annuum, avec deux formes cultivées : var annuum, poivron, doux,
var acuminatum, piment, piquant, très consommé en RDC ;
▪ C. frutescens : petits fruits très piquant, « pilipili, piment enragé ».
▪ C. chinense : piment piquant avec arôme, « pilipili mbuzi en swahili».
▪ C. baccatum et C. pubescens : deux autres espèces cultivées surtout dans
les régions d’Amérique du Sud.

3° Genre Lycopersicon
C’est un genre de 9 espèces dont l’espèce cultivée, du reste la plus
connue, est L. esculentum, la tomate. Les espèces sauvages sont : L.
pimpinefolium, L. chilense, L. peruvianum, L. cheesmanii, L. hirsutum, L.
parviflorum, L. pennelii, L. chmielewskii.
Toutes les 9 espèces sont originaires de l’Amérique du Sud, dans une
aire qui s’étend du sud de la Colombie au nord du Chili, de la côte
Pacifique aux contreforts des Andes.
57
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
4° Genre Nicotiana
Genre de plus de 20 espèces dont il faut retenir N. tabacum (tabac), N.
rustica, N. longiflora. Le tabac contient de la nicotine très nuisible à la santé
du corps tant du fumeur que de sa famille et de son entourage mais aussi à
la santé de l’esprit et de l’âme ! ! ! ! !

5° Genre Physalis
Ces espèces se reconnaissent par une vésicule membraneuse qui couvre le
fruit, une baie de la taille d’une petite cerise. Cette enveloppe provient du
développement du calice. On peut citer :
▪ P. peruviana : coqueret du Pérou ou groseillier du Cap, cultivée.
▪ P. alkelengi : coqueret commun, alkékenge ;
▪ P. angulata : groseillier sauvage du Cap, adventice des cultures et des
jachères ;
▪ P. micrantha : très semblable à P. angulata mais différente par son port
grêle, ses feuilles linéaires et les pédoncules des fleurs/fruits plus longs.
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II. Composition des Dicotylédones (Suite)
6. Ordre Violales
Les espèces de cet ordre faisaient partie de l’ancien ordre Parietales défini
sur base de la placentation pariétale. On le subdivise en 7 familles dont les
plus importantes sont Caricaceae, Cucurbitaceae et Passifloraceae. Outre la
placentation pariétale, ces familles ont en commun : la corolle gamopétale,
l’ovaire infère.
6.1. Famille Caricaceae
Elle compte 30 espèces réparties entre 4 genres et caractérisées par une tige
peu ligneuse, des feuilles palmatilobées, des fleurs unisexuées portées
souvent sur des pieds différents (dioïques) et le latex dans tous les organes.
Sauf un genre avec 2 espèces africaines, les autres sont originaires
d’Amérique tropicale. Tel est le cas du genre Carica, le plus abondant avec
21 espèces dont :
▪ C. papaya : cultivée pour ses fruits mais aussi pour le latex riches en
papaïne qui confère aux fruits leur vertu digestive et qu’ on exploite
dans les industries pharmaceutiques pour fabriquer des médicaments
contre les insuffisances gastriques et dans les industries alimentaires
pour préparer des aliments de régime.
▪ C. chrysophylla (fruits comestibles, « bigicha »), C. pentagona et C.
cundinamarcensis (exploitées pour la papaïne), C. stipulata, C. cauliflora, C.
pubescens, C.quercifolia, C. chrysopetala, C. candidans, C. monoica, ... 59
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
6.2. Famille Cucurbitaceae
Famille de 700 espèces environ, regroupées dans 90 genres,
caractérisées par une tige rampante grimpante avec vrille, des
feuilles isolées à limbe plus ou moins lobé, des fleurs
unisexuées généralement portées par un même pied
(monoïques), la partie centrale de la pulpe (qui contient les
graines) formée par des placentas hypertrophiés. On évoquera :
1° Genre Cucurbita
Avec 20 espèces dont C. maxima (potiron), C. moschata (courge,
fruit allongé et renflé à la base) ; C. pepo (citrouille ou courgette)
dont fruits consommés souvent à l’état immature.
L’épicarpe des fruits mûrs des Cucurbita est épais et cutinisé
(dur). Les fruits sont à cet effet appelés « péponide ». En
swahili, on les désigne par maboke et en kitabwa, nkatwe,
pumpkin en anglais....
60
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Cucumis
Avec 40 espèces dont
C. melo : melon, fruit à chair verdâtre à jaune ;
▪ C. sativus : concombre (madodoki en swahili)
▪ C. anguria : concombre africain, fruits à peau avec pointes.
3° Genre Citrullus
Avec 4 espèces dont C.vulgaris : pastèque, watermelon, fruits avec
chair rouge ; C. lanatus dont les graines sont appelées « kokoriko
».
4° Genre Trichosanthes
Avec 25 espèces dont T. anguina qui produit des fruits longs à
chair rouge à maturité utilisés comme condiment en
remplacement de la tomate. En anglais, on l’appelle « snake gourd
».
61
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
7. Ordre Capparales
Les espèces de cet ordre faisaient partie de l’ancien ordre Parietales. Elles se
caractérisent par la présence d’essences sulfurées dans leurs organes,
responsables d’une odeur forte, piquante et des fleurs tétramères faisant
ainsi exception parmi les dicotylédones. On subdivise cet ordre en 4
familles dont Capparaceae et Brassicaceae.
7.1. Famille Capparaceae
Famille de 700 espèces reconnaissables par la présence d’un axe qui porte
les étamines, appelé « androgynophore ». Appelée aussi Capparidaceae. Des
45 genres retenons :
1° Genre Gynandropsis
Avec 20 espèces d’herbes dont G. gynandra : légume feuille consommé
dans certaines régions de la RDC sous le nom de lubanga (tabwa), musobio
(hunde), musovio (nande).
2° Genre Cleome
Avec 200 espèces d’herbes pour la plupart rudérales : C. ciliata, C. hirta, C.
rutidosperma, C. viscosa, C. monophylla, …..
62
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
7.2. Famille Brassicaceae
Famille de 3000 à 4000 espèces cosmopolites, c. à d. représentées dans diverses aires
écologiques mais abondantes particulièrement dans les régions méditerranéennes.
Cette famille est aussi appelée Crucifereae du fait des fleurs avec pétales disposés en
croix. Des autres caractères particuliers, on peut retenir :
▪ un androcée à 6 étamines dont 4 ont plus fortes que les 2 autres
▪ le fruit sec déhiscent de type silique généralement plus long que large
On évoquera 3 genres :
1° Genre Brassica
Avec 50 espèces communément appelées « choux » :
▪ B. oleracea : var capitata, chou pommé (blanc ou rouge) ; var gemmifera, chou de
Bruxelles (de nombreuses petites pommes vertes) ;
▪ B. cauliflora : chou fleur ou chou broccoli ;
▪ B. chinensis (B. campestris var chinensis) : chou de Chine ;
▪ B. pekinensis (B. campestris var pekinensis) : chou de Pékin ;
▪ B. carinata (B. abyssinica) : chou frisé d’Abyssinie, kilanga ;
▪ B. juncea : chou moutarde, mpatu (au Katanga). 63
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
8. Ordre Caryophyllales

La plupart des espèces de cet ordre constituaient l’ordre Centrospermales du fait de la


placentation centrale. Outre, ce caractère qui n’existe pas chez quelques exceptions, les
taxons Caryophyllales ont en commun :
▪ tiges et feuilles charnues ou succulentes pour la plupart ;
▪ ovule fortement courbé, présence de périsperme (reste des tissus de l’ovule) qui
constitue les substances de réserve en lieu et place de l’albumen non développé après
fécondation ;
▪ calice et corolle pas nettement différenciés dans le plus grand nombre des familles ;
▪ A une exception près, la coloration des organes est due aux bétalaïnes (pigments
particuliers azotés) et non aux anthocyanes.

64
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
8.1. Famille Amaranthaceae
Groupe d’environ 900 espèces d’herbes et arbustes réparties en 65
genres, caractérisées par des inflorescences en épis composées des
fleurs avec calice écailleux et bractées colorées qui rendent les
inflorescences voyantes. On évoquera :

1° Genre Amaranthus
Compte une cinquantaine d’espèces cosmopolites dont le centre de
diversité primaire se situerait en Amérique latine, en Inde ainsi
qu’en Asie du sud-est et le centre de diversité secondaire en
Afrique. Comme espèces cultivées on cite : A. viridis, A. hybridus, A.
caudatus, A. gracilis, A. dubius. Comme espèces sauvages : A.
spinosus, une des adventices rudérales les plus communes dans des
endroits particulièrement riches en azote assimilable.
Noms vernaculaires : african spinach (anglais), amarantes
(français), lengalenga (swahili), muchicha (Kisangani), bitekuteku
(lingala). 65
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
8.2. Famille Chenopodiaceae
Groupe de 1500 espèces pour la plupart rudérales, ayant une
préférence pour des terrains riches en nitrates (nitrophiles) ou en
chlorures( halophiles) et une forte richesse en ions alcalins (Na+,
K+,…). Leurs feuilles sont souvent gaufrées. Dans certaines
classifications, on les considère dans l’ordre Chenopodiales.
1° Genre Beta
Genre de 12 espèces dont :
▪ B. vulgaris : compte plusieurs variétés dont la var vulgaris, la
betterave sucrière qui est la deuxième plante sucrière au monde
après la canne à sucre et la var cycla, légume feuille appelé «
épinard bette, bette à carde ».
▪ des espèces sauvages : B. nana, B. maritima, B. patula, distribuées
entre la Grèce et l’Espagne.
2° Genre Chenopodium
Avec 100 espèces dont C. quinoa et C. canihua cultivées dans les
régions montagneuses des Andes en Amérique du Sud pour leurs
graines amylacées consommées comme céréales. Le mot « céréale »
désigne les grains des Gramineae et les graines des Chenopodium et
Amaranthus. 66
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
8.3. Famille Nyctaginaceae
Elle est composée de 290 espèces d’herbes, d’arbres, d’arbustes et de
lianes reconnaissables par :
▪ un calice gamosépale pétaloïde (coloré), en forme de tube ;
▪ l’absence des pétales ;
▪ la présence d’un involucre, vert ou coloré à la base du calice ;
▪ un androcée à 5 étamines soudées par le filet.

1° Genre Bougainvillea
Compte 18 espèces originaires d’Amérique du Sud, exploitées
comme plantes ornementales. On cite :
▪ B. glabra : espèce lianescente (tige flexible), à fleurs mauves, parfois
blanches, facile à tailler ;
▪ B. spectabilis : arbuste formant des buissons épais, à fleurs rouge
cardinal ou rose orange, dure à la taille.

67
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Boerhaavia
Avec 40 espèces pour la plupart adventices dont :

▪ B. coccinea : inflorescences en ombelle, pédonculées et


feuillue, fleurs rosâtres regroupées à 4 à 12 par capitule ;
▪ B. diffusa : inflorescences en cymes avec très courts
pédoncules et moins de fleurs, 2 à 5 par capitule, de
couleur violet foncé ou carmin ;
▪ B. erecta : port dressé, inflorescences très ramifiées et
profuses avec fleurs rose pâle à blanches et capsules non
collantes.

68
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
8.4. Famille Portulacaceae
Elle est constituée de 500 espèces d’herbes et de suffrutex pour la
plupart des régions d’Amérique.

1° Genre Talinum
Avec 50 espèces dont la plus commune en RDC est T. triangulare.
En RDC, on en consomme les feuilles sous le nom vernaculaire de
matako ya bibi (swahili), banzenza (kikongo), sansa ou
milembwa (bandundu).

8.5. Famille Basellaceae


Petite famille de 22 espèces. Ce sont des herbes à tige volubile.
Des 4 genres, citons Basella avec 2 espèces B. alba et B. rubra
(épinard de Malabar).

69
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
9. Ordre Polygonales
Ordre facile à déterminer par la présence d’un ochréa (sorte de gaine saillante) au dessus
de l’insertion du pétiole et dont les autres caractéristiques sont :

▪ des fleurs apétales à cycle trimère, à formule (3+3) S + (3+3) E + 3C, groupées en
grappes ou épis de cymes ; elles sont sépaloïdes et à pollinisation anémophile ou
pétaloïde et à pollinisation entomophile.

▪ des racines adventives ;


Ces deux caractères les fait ressembler aux Monocotylédones.
Une seule famille, Polygonaceae, avec 750 à 1000 espèces d’herbes et de quelques
arbustes. Des 30 genres, on va évoquer :

70
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1° Genre Rumex
Avec 200 espèces principalement des pays tempérés dont R.
acetosa (oseille sauvage), R. acetosella (petite oseille), R. patienta
(Patience, oseille épinard dont les feuilles sont non acides par
rapport à celles des autres), R. alpinus spontanée sur les sols
volcaniques des régions d’altitude de l’est et R. bequaertii
comme plantes de haie dans plusieurs villages et
agglomérations en RDC. On consomme les feuilles de ces
espèces qu’on appelle majani chumvi en swahili ou ngaingai à
Kinshasa.
2° Genre Polygonum
Avec 200 espèces poussant surtout dans des endroits humides
tels les bas-fonds. On peut citer P. lanigerum var africanum, P.
salicifolium (herbe à cochon) : adventices particulièrement des
rizières des bas-fonds.
71
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
10. Ordre Myrtales
Ordre de 13 familles dont Myrtaceae, Rhizophoraceae, Punicaceae,
Combretaceae. Les fleurs ont un ovaire infère.
10.1. Famille Myrtaceae
Groupe de 3000 espèces réparties en 100 genres. On les reconnaît par :
▪ de nombreuses et longues étamines ;
▪ des restes de calice persistants sur les fruits ;
1° Genre Psidium
Avec 100 espèces d’Amérique tropicale dont
▪ P. cattleianum : arbrisseau avec fruits petits dont pépins pas durs, de
goût des cerises, appelée en français goyavier cerise et en swahili pera
askofu;
▪ P. guajava : le goyavier le plus cultivé, pera en swahili.
2° Genre Syzygium
Avec 100 espèces dont S. jambos (Eugenia jambos, pomme rose), S.
aromatica (Eugenia caryophyllata, giroflier, fruits sucrés d’un arôme
particulier, appelé en lingala de Kin ekoti ya monseigneur). 72
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
3° Genre Eucalyptus
Avec 605 espèces, originaires d’Australie dont quelques unes
ont été introduites en RDC : E. citriodora (feuilles
aromatiques), E. umbellata, E. maculata, E. paniculata, E.
camaldulensis, E. robusta, E. regnans, ….

4° Genre Callistemon
Genre de 12 espèces originaires d’Australie, utilisées comme
plantes ornementales. Elles se reconnaissent par leurs feuilles
linéaires, des étamines longues à filets colorés et des rameaux
pendants. En RDC, l’espèce la plus commune est C. speciosus.

73
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
11. Ordre Urticales
Les espèces qui constituent cet ordre ont en commun des fleurs apétales, petites,
peu visibles à périanthe sépaloïde, des fruits uniséminés (akènes ou drupes) qui
s’agrègent entre eux pour constituer des fruits composés. Il y a 4 familles :
Ulmaceae, Moraceae, Cannabinaceae, Urticaceae.
11.1. Famille Moraceae
Famille de 3000 espèces surtout d’arbres, d’arbustes, de lianes et de quelques
rares herbes à dominance tropicale ayant comme caractères communs
particuliers : présence de latex.
1° Genre Ficus
Avec 1000 espèces d’arbres, de suffrutex et de lianes dont un bon nombre
d’épiphytes. On cite :
▪ F. elastica : originaire d’Inde, répandue dans plusieurs pays tropicaux, utilisée
comme arbre ornemental pour ses feuilles d’un vert luisant et ses fleurs avec
pétales rouges coriaces ; a été exploitée pour son latex utilisé comme
caoutchouc ;
▪ F. carica : le figuier (dont un arbre a été maudit par Christ) originaire du
Moyen Orient et abondant dans le bassin méditerranéen. Produit des fruits
comestibles, les figues.
74
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Morus
Avec 12 espèces aux feuille alternes dentées, « mûriers » dont :
▪ M. nigra : mûrier noir (malberry en anglais, malubeni en swahili du
Katanga) dont les fruits sont rouge noir à maturité ;
▪ M. alba : mûrier blanc aux fruits rosés à maturité, utilisée aussi pour
cultiver le vers à soie.
3° Genre Artocarpus
Avec deux à trois espèces :
▪ A. incisa (A. communis = A. utilis) : arbre à pain, fruit charnu riche en
amidon, de saveur comparable à celle de la pomme de terre.
▪ A. integrifolia : le jaquier, avec feuilles entières et plus petites par rapport à
A. incisa, gros fruits (15 à 30 kgs) contenant graines amylacées
comestibles. Autour des graines, il y a une pulpe crème à jaunâtre de
bonne odeur que l’on consomme nature, cuite ou frite. En swahili, on
l’appelle « mufenensi ».
4° Genre Chlorophora
Avec 12 espèces d’arbres dont C. excelsa, grand arbre fournissant de très
belles grumes dont le bois est de haute valeur. Nom commercial : Iroko ;
noms vernaculaires : lusanga ou muvula (Katanga), kambala (Kongo- 75
Central), bolondo (Equateur).
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
11.2. Famille Cannabinaceae
Petite famille de 2 genres et de 4 espèces que certaines classifications
considèrent dans la famille Moraceae (tribu Cannaboideae). Elles n’ont
pas de latex.
1° Genre Cannabis
Monospécifique avec C. sativa, originaire d’Asie centrale. Les feuilles
sont utilisées comme drogue (très préjudiciable à la santé et à l’âme ! ! !).
Les usages nobles sont : des graines on extrait l’huile utilisée en
savonnerie et des tiges des fibres (après rouissage) pour cordes et toiles.

2° Genre Humulus
Avec 3 espèces dont H. lupulus, le houblon. On utilise les inflorescences
séchées dans la fabrication des bières pour l’arôme et la conservation.
C’est ce qui donne le goût amer aux bières (bons apéritifs en
consommation sobre mais mortelles pour le corps, l’esprit et l’âme en
excès ! ! ! ). 76
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
11.3. Famille Urticaceae

Avec 1000 espèces on va évoquer :


1° Genre Boehmeria
Compte 100 espèces, originaires d’Asie tropicale dont B. nivea, la
ramie blanche et B. utilis, la ramie verte cultivées actuellement
dans toutes les régions chaudes du monde pour ses fibres
utilisées pour faire les tissus d’ameublement et de ménage
(nappes, serviettes d’aspect soyeux), pour faire des cordes, des
sacs ou du papier de qualité et résistant dont on imprime des
billets de banque entre autre.

2° Genre Musanga
Monospécifique avec M. cecropioides, le parasolier, espèce très
commune dans la forêt équatoriale où elle constitue l’élément
prédominant en formation secondaire. 77
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
12. Ordre Theales
Les espèces de cet ordre ont en commun la placentation axile et de
nombreuses étamines. Il est composé de 8 familles dont Theaceae,
Guttifereae, Actinidiaceae, Dipterocarpaceae.

▪ Famille Theaceae
Appelée aussi Camelliaceae, c’est un groupe d’environ 1100 espèces
d’arbres et arbustes, tropicales. Leurs feuilles sont souvent
sempervirentes. On évoque le genre Camellia renfermant 82 espèces dont
C. sinensis, le théier, anciennement appelée Thea sinensis. Elle est originaire
de l’Extrême Orient asiatique. On distingue 2 formes botaniques :
▪ var sinensis : type chinois, arbuste de 1 à 3 m avec petites feuilles peu
luisantes, cultivée surtout en Chine et au Japon ;
▪ var assamica : type assam, arbre de 10 à 20 m avec grandes feuilles
luisantes, cultivée dans tous les pays producteurs.
Les feuilles sont riches en caféine et théophylline. Selon le mode
d’usinage, on obtient du thé vert ou du thé noir (après fermentation et
grillage). Ses fleurs sont solitaires et blanches avec beaucoup d’étamines
(jusqu’ à 200) et un ovaire supère.
78
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
13. Ordre Piperales
Cet ordre renferme des espèces qui se caractérisent par des fleurs
très petites, sans périanthe ou avec périanthe pétaloïde, groupées
en épis ou en grappes denses.
13.1. Famille Piperaceae
C’est la plus abondant avec 2080 espèces herbacées dont 2000
sont du genre Piper. Elles sont riches en alcaloïdes et en huiles
essentielles. Citons entre autres :
▪ P. nigrum : le poivrier dont on produit du poivre blanc avec des
graines et du poivre noir avec des fruits.
▪ P. guineense : spontanée dans les forêts d’Afrique, appelée «
poivre de Guinée, poivre d’Ashanti » et en RDC « ketchu ».

79
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
14. Ordre Laurales
Il est subdivisé en 8 familles. Dans d’autres classifications
cet ordre n’existe pas, les familles sont considérées entre
autres dans l’ordre Magnoliales du fait des fleurs apétales, et
de la présence de cellules à essence.
La plus importante pour l’abondance et la présence
d’espèces utiles est la famille Lauraceae Elle compte 32
genres regroupant 2500 espèces. On citera :
1° Persea
Avec 150 espèces originaires d’ Amérique Centrale dont P.
americana (P. gratissima), l’avocatier.

80
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Laurus
Avec 2 espèces seulement L. azorica et L. nobilis, le laurier sauce ou
laurier commun dont les feuilles sont utilisées pour leur arôme
comme condiment. Dans l’antiquité, on confectionnait des
couronnes avec des feuilles de ces espèces pour féliciter des héros
ou des personnages illustres (empereurs, athlètes, poètes, …). Le
mot lauréat (prétendant à la couronne) tire son origine de laurier.
3° Cinnamomum
Genre de 275 espèces pour la plupart originaires de l’Asie. On
citera C. zeylanicum, le cannelier dont les écorces sont utilisées
pour leur arôme comme épice (cannelle) et C. camphora ( C.
officinarum), le camphrier, dont on extrait le camphre utilisé
contre les douleurs (pommade camphrée).

81
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
15. Ordre Magnoliales
Ce groupe est constitué de 7 familles dont on citera les Annonaceae. Les fleurs
sont apétales, avec de nombreuses pièces florales (sépales pétaloïdes,
étamines et carpelles).
▪ Famille Annonaceae
Famille d’environ 2000 espèces réparties entre 200 genres. Elles se
caractérisent par : des baies qui se soudent en un fruit multiple, des graines à
albumen ruminé c. à d. qui ressort des graines. Parmi les genres :
1° Genre Annona
Avec 100 espèces, à quelques exceptions, toutes originaires d’Amérique. On
évoquera :
▪ A. muricata : le corossolier, très répandu en RDC mais erronément appelé
cœur de bœuf, en swahili mustafeli, mbundu ya ngombe en kikongo;
▪ A. squamosa : corossolier écailleux ou annone écailleuse, (sugar apple) dont
fruits sont appelés « pomme cannelle », bitopetope en kitabwa.
▪ A. reticulata : cœur de bœuf ou cachimantier ;
▪ A. cherimolia : chérimolier, fruit sphérique, bosselé, brun noirâtre à maturité.
▪ A. senegalensis : espèce spontanée, très commune dans les forêts d’Afrique et
en RDC, appelée mulolo au Katanga.
82
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
16. Ordre Rubiales

De cet ordre la famille la plus importante est Rubiaceae. Elle compte 4500 à 5000 espèces
essentiellement d’arbres d’origine tropicale et secondairement d’herbes. Les caractères
les plus distinctifs sont :
▪ feuilles opposées à stipules très développées prenant parfois la forme d’ ochréa,
▪ des fleurs petites souvent blanches et tubuleuses groupées en cymes, avec corolle
gamopétale à laquelle les étamines sont soudées, ovaire infère.

Plusieurs espèces de cette famille renferment des alcaloïdes si bien que ces substances
sont considérées comme une des caractéristiques du groupe.

83
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
1° Genre Coffea
Avec 25 à 100 espèces selon les auteurs, essentiellement en Afrique dont 4
font l’objet de culture :
▪ C. arabica : espèce autogame et tétraploïde (2n = 44), originaire
d’Ethiopie, cultivée dans le monde entre 1300 et 2000 m, représente 70 %
de café commercialisé dans le monde.
▪ C. canephora : espèce allogame et diploïde (2n=22), de croissance plus
vigoureuse et de production plus grande, plus riche en caféine que C.
arabica, originaire des côtes atlantiques d’Afrique. Elle comprend
plusieurs variétés botaniques dont robusta, kwilu (spontanées en RDC),
niaouli, … C’ est la variété robusta qui est la plus cultivée de toutes, soit
90 % des plantations de C. canephora installées essentiellement en
Afrique, en Indonésie et au Vietnam (actuellement 1er producteur
mondial).
▪ C. liberica : spontanée mais dont on trouve quelques plantations au
Libéria et en Sierra Leone ;
▪ C. excelsa : ferait l’objet de culture localisée en Côte d’ Ivoire, en Guinée
et au Cameroun.
84
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
2° Genre Cinchona
Les espèces qui constituent ce genre sont originaires
d’Amérique du Sud. Elles renferment un complexe d’alcaloïdes
(quinine, quinidine, cinchonine, cinchonidine, paricide, …)
exploité contre le paludisme. Les espèces les plus cultivées : C.
ledgeriana, C. officinalis, C. paludiana.

3° Espèces herbacées adventices


De cette famille, on peut citer les espèces Mitracarpus villosus,
Mitracarpus scaber, Oldenlandia corymbosa et Oldenlandia affinis
comme adventices.

85
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
17. Ordre Gentianales
Cet ordre qui correspond à ce que beaucoup de botanistes appellent Oleales comprend
entre autres les familles Apocynaceae, Oleaceae, Gentianaceae. Chez les espèces de cet ordre,
les fleurs sont gamopétales, avec étamines soudées à la corolle et ovaire supère.

▪ Famille Apocynaceae

Composée de 1300 espèces, ce sont les arbres, arbustes et lianes, exceptionnellement des
cactus ou des herbes caractérisés par : des feuilles opposées ou verticillées, des fleurs
groupées en cymes, solitaires chez quelques espèces, une forte richesse en latex
(certaines espèces ont été utilisées pour la fabrication du caoutchouc) et en alcaloïdes à
effet thérapeutique. On citera :

86
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
▪ Cantharanthus roseus (Vinca rosea) : la pervenche de
Madagascar, utilisée comme plante ornementale, utilisée en
thérapie comme hypotenseur, anticancéreux et antiamibiase.
▪ Rauwolfia vomitoria : arbuste dont les racines sont
particulièrement riches en alcaloïdes exploités contre les
troubles mentaux, les déficits cardiaques et l’hypertension
artérielle. C’est une espèce très commune dans les forêts
tropicales et dans beaucoup de villages en RDC.
▪ Plumeria (Plumiera, Plumieria) : genre dont certaines espèces
sont utilisées comme plantes ornementales, appelées «
frangipaniers », le cas de P. alba (fleurs blanches), P. rubra
(fleurs rouges), P. acutifolia (P. acuminata, fleurs blanches et
jaunes à la base intérieure des pétales).
▪ Nerium oleander : laurier rose, espèce ornementale à fleurs
rouges, roses ou blanches, simple ou double. Le latex est très
toxique. 87
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
18. Ordre Asterales
Appelé aussi Compositales, est limité à une seule famille Asteraceae ou Compositeae (Composées).
C’est le groupe le plus abondant des Phanérogames avec environ 20 000 espèces regroupées dans
1000 genres. Ce sont principalement des herbes et quelquefois des arbustes ou des lianes
caractérisées par :
▪ des inflorescences en capitules. Ce capitule est constitué d’ un réceptacle sur lequel sont
insérées des bractées de couleur verte parfois d’ aspect écailleux et des bractées plus petites
vivement colorées axillant chacune une fleur.
▪ le fruit type akène surmonté souvent d’un pappus, provenant du développement des soies qui
constituent le calice. Avec les capitules, les 2 caractères permettent de reconnaître les
composées à première vue ;
▪ des fleurs petites avec un calice très peu apparent, réduit à un simple bourrelet annulaire ou à
des écailles ou des soies, gamopétales, avec étamines soudées d’une part entre elles (d’où le
nom de Synanthereae) et à la corolle et un ovaire infère.
▪ la présence de l’inuline comme principal glucide de réserve au lieu de l’amidon ;
▪ la présence de canaux, cellules ou poils sécréteurs à essences responsables d’odeurs fortes
caractéristiques de certaines espèces dont quelques unes sont utilisées comme plantes
aromatiques et de laticifères.
▪ la présence de polyacétyléniques et de lactones sesquioterpéniques chez un bon nombre
d’espèces qui grâce à ces composés chimiques se trouvent protégées contre les prédateurs.
88
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
On citera quelques espèces et genres courants :
1° Lactuca sativa : la laitue, très consommée en salade qu’on
l’appelle communément « salade » ;
2° Cichorium endivia : les chicorées, les endives ;
3° Helianthus annuus : le tournesol dont les graines donnent
l’huile ;
4° Tithonia diversifolia : espèce d’origine américaine ;
5° Ageratum conyzoides : commune dans les champs et le long
des routes
6° Acanthospermum hispidum : akènes hérissés d’aiguillons, idem
7° Bidens pilosa : akènes noirs linéaires très collants, idem
8° Erigeron floribundus : idem

89
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
9° Lactuca taraxacifolia : laitue sauvage, adventice qui contient un
latex blanc, consommé parfois comme légume en Afrique de l’ouest,
excellente pour le lapin ;
10° Synedrella nodiflora : adventice des champs et des bords des
routes ;
11° Tridax procumbens : idem ;
12° Emilia praetermissa : idem ;
13° Galinsoga parviflora : idem ;
14° Genre Vernonia : V. amygdalina (arbuste), V. cinecerea, V. ambigua,
V. perrottetii, …
Ces plantes utilisées en médecine traditionnelle sont appelées «
kilulu kunja » dans certains dialectes du Katanga (kiluba, kitabwa,
kibemba).
15° Genres Zinnia, Dahlia, Tagetes, Cosmos : plantes ornementales.
90
II. Composition des Dicotylédones (Suite)
19. Ordre Umbellales
Appelé aussi Apiales, cet ordre est composé de 2 familles Araliaceae renfermant des
espèces ligneuses et Umbellifereae ou Apiaceae constituée des espèces herbacées. Toutes
ces espèces ont pour caractère commun :
▪ les inflorescences en ombelle, présente chez la totalité des espèces de la famille
Umbellifereae. les fleurs dialypétales avec ovaire infère ;

Famille Umbellifereae
Avec 3000 espèces caractérisées par des feuilles composées rarement simples souvent très
découpées, fleurs souvent blanches, très rarement jaunâtres, rosées ou verdâtres, des fruits secs
indéhiscents doubles type « diakènes » et la présence des canaux sécréteurs contenant un
mélange de résine et d’essence qui explique l’odeur forte de la plupart d’espèces ombéllifères.
On citera :
1° Apium graveolens : céleri ;
2° Daucus carota : la carotte ;
3° Petroselinum sp : le persil ;
4° Coriandrum sativum : la coriandre.
91
III. QUESTIONS DE COMPREHENSION
1. Citez des ordres suivants 1 familles et 2 espèces alimentaires :
a) Capparales :
b) Polemoniales :
c) Violales :
d) Leguminosales :
e) Sapindales :
f) Caryophyllales:

2. Donnez deux caractéristiques (morhologiques ou chimiques ou génétiques) des taxons


suivants :
a) Papilionaceae :
b) Myrtaceae :
c) Asteraceae :
92
III. QUESTIONS DE COMPREHENSION
3. Donnez 3 caractères qui permettent de mieux distinguer les espèces Phaseolus des
espèces Vigna.
4. Précisez les ressemblances ou les différences (de classification, morhologiques,
chimiques, génétiques) entre les taxons suivants :
a) Gossypium hirsutum et Gossypium arboreum :
b) Leucaena leucocephala et Bidens pilosa :
c) Carica papaya et Capsicum annuum :
d) Theobroma cacao et Coffea canephora :
e) Brassica chinensis et Gynandropsis gynandra :
f) Vigna umbellata et Phaseolus lunatus :
g) Annona squamosa et Artocarpus integrifolia :

93
III. QUESTIONS DE COMPREHENSION
5. Citez 5 espèces adventices dicotylédones couramment rencontrées dans les champs en
RDC et précisez leur famille.

6. Citez 5 espèces dicotylédones utilisées comme plantes ornementales et précisez leur


famille.
7. Citez 3 ordres et 3 familles dont les espèces ont
- des fleurs gamopétales
- des fleurs apétales
- des fleurs avec ovaire infère
8. Par rapport aux familles : citez de chacune une espèce en exemple (nom scientif.)

94
FIN DES COURS

MERCI POUR VOTRE ATTENTION PARTICULIERE !

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