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Notes de cours d’Ecologie générale FAC. AGRO.

/ UOS-Beni 2015-2016

PLAN DU COURS

INTRODUCTION
 Définitions
 Sous-disciplines
 Objectifs et subdivision du cours.
PREMIERE PARTIE : AUTOECOLOGIE
CHAPITRE I : QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES
I.1. Notions de biosphère
I.2. Structure verticale de l’atmosphère
I.3. Notions de biotope et de biocénose
I.4. Notion d’écosystème
I.5. Notion de facteur écologique
I.6. Notion de valence écologique
I.7. Notion de macro – méso - et microclimat
CHAPITRE II : FACTEURS CLIMATIQUES

II.1. Facteurs climatiques primaires : rayonnement, lumière, t°,


humidité, pluviosité.
II.2. Facteurs climatiques secondaires : vent, pression
atmosphérique, ionisation de l’air, neige.
CHAPITRE III : FACTEURS ABIOTIQUES EN MILIEU AQUATIQUE
III.1. L’eau
III.2. Le pH
III.3. La température
III.4. La lumière
III.5. Les produits dissouts et les produits en suspension dans
l’eau
CHAPITRE IV : FACTEURS ABIOTIQUES DU SOL
IV.1. Eau du sol
IV.2. Structure et texture du sol
IV.3. Aération du sol
IV.4. Salinité du sol

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IV.5. Acidité du sol (pH)


CHAPITRE V : FACTEURS ALIMENTAIRES
V.1. Qualité de la nourriture
V.2. Quantité de la nourriture
V.3. Variation du régime alimentaire

DEUXIEME PARTIE : LA SYNECOLOGIE


CHAPITRE I : FACTEURS BIOTIQUES
I.1. Coactions homotypiques : effet de groupe, effet de masse,
compétition intra spécifique, relations chimiques.
I.2. Coactions hétéro typiques : neutralisme, compétition
interspécifique, coopération (synécie), prédation,
parasitisme, commensalisme, mutualisme (symbiose) et
amensalisme.

CHAPITRE II : ETUDE DE BIOCENOSES


II.1. Biocénose et autres groupements sociaux
II.2. Classification des biocénoses
II.3. Délimitation des biocénoses
II.4. Dénomination des biocénoses
II.5. Caractéristiques des biocénoses
II.6. Dynamique des biocénoses
II.7. Lois biocénotiques fondamentales.
CHAPITRE III : ETUDE DES ECOSYSTEMES
III.1. Transfert de la matière dans les écosystèmes
III.1.1. La chaîne alimentaire
III.1.2. Les types de chaînes alimentaires
III.1.3. Les cycles biogéochimiques
III.2. Principaux écosystèmes du monde
III.2.1. Les communautés terrestres
III.2.2. Les communautés marines

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CHAPITRE IV : ECOLOGIE-EVOLUTION-ADAPTATION
IV.1. Facteurs de l’évolution
IV.2. Types biologiques chez les végétaux
IV.3. Types d’adaptation aux facteurs du milieu
IV.3.1. Adaptation à la radiation
IV.3.2. Adaptation à l’humidité
IV.3.3. Adaptation à la dissémination

TROISIEME PARTIE : LA CONSERVATION DE LA NATURE

CHAPITRE I : CONCEPTS GENERAUX


I.1. Droit et devoir de l’homme
I.2. Concept d’environnement
I.3. Concept de biodiversité
I.4. Mobiles de conservation de l’environnement

CHAPITRE II : NOTION DES RESSOURCES NATURELLES

CHAPITRE III : PROCEDES COURANTS DE CONSERVATION DES


RESSOURCES NATURELLES

CHAPITRE IV : RESERVES ECOLOGIQUES ET PARCS NATIONAUX

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INTRODUCTION

1° Définitions

Le terme « écologie » (d’origine grecque oikos=maison ; et


logos=science) apparaît pour la première fois dans la littérature scientifique
en 1866. Il est utilisé par le biologiste Allemand ERNEST HAECKEL dans
son ouvrage intitulé « Generelle morphologie der organismen » (morphologie
générale des organismes).

L’écologie est en fait une partie de la biologie qui a pour objet l’étude
des rapports des êtres vivants avec leur milieu naturel.

Actuellement on considère l’écologie comme une science qui cherche à


définir Les conditions d’existence des êtres vivants, les interactions de toute
nature entre ces êtres vivants et les relations entre les organismes vivants et
leur environnement.

Au moment où la technologie moderne permet à l’homme de modeler


l’univers à sa guise, l’écologie devient aussi la « science d’une certaine
sagesse », basée sur la connaissance précise des lois qui régissent
l’évolution des milieux naturels. Elle devient donc « la science de gestion des
valeurs naturelles ».

2° Sous-disciplines de l’écologie

a) La mésologie : étude de divers facteurs du milieu ayant une influence


sur l’existence de l’être vivant.
b) L’éthologie : étude de réactions des êtres des êtres vivants face au
milieu.
Ex : Transformation de l’habitat pour s’y adapter.

c) L’autoécologie (SCHROTER, 1896) : étude de l’action des facteurs


abiotiques du milieu sur un individu ou sur une
espèce déterminée. Il s’agit notamment de l’action de
ces facteurs sur la physiologie et sur le
comportement. Elle permet la détermination des
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limites de tolérance et des préférences vis-à-vis de ces


facteurs.
d) La synécologie (SCHROTER, 1902) ou la biocénotique (GAMS, 1912):
étude de relations existant entre les individus d’une ou
plusieurs espèces qui cohabitent dans un même milieu.
La synécologie descriptive, du point de vue statique,
décrit tous les êtres vivants existant dans un milieu
donné.
La synécologie fonctionnelle, du point de vue
dynamique, étudie l’évolution des groupements
biologiques et examine sous quelles influences ceux-ci
se succèdent dans un milieu donné. Elle analyse le
transfert de la matière et de l’énergie entre les individus
d’un milieu donné, ce qui conduit aux notions de
chaînes alimentaires, niveaux trophiques, pyramides de
nombres et productivité des milieux écologiques (lois
biocénotiques fondamentales)
e) La dynamique des populations (SCHWERT FEGER, 1963) ou la
démoécologie : étudie les caractéristiques quantitatives et
qualitatives des populations ; analyse les variations
d’abondance des populations naturelles pour en chercher
les causes, et si possible les prévoir.

3° Objectifs du cours

a) Amener l’étudiant à comprendre l’organisation de la nature, les


causes qui régissent la distribution des êtres vivants sur le globe
terrestre, les liens qui les unissent ainsi que leurs comportements
dans les conditions naturelles.
b) Les implications de l’écologie débouchent sur la conservation de la
nature. A mesure que l’homme réalise qu’il n’aura pas de planète
de rechange et que ses ressources sont limitées, une nouvelle
éthique de la protection de l’environnement doit voir le jour. Le défi
à relever est de parvenir à une autogestion qui puisse garantir le

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renouvellement et la conservation des dites ressources pour


l’intérêt supérieur des générations présentes et futures.

4° Subdivision du cours

Le présent cours est articulé en trois parties, à savoir :

 L’autoécologie,
 la synécologie et
 la conservation de la nature.

PREMIERE PARTIE : AUTOECOLOGIE

CHAPITRE I. QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES

I.1. Notion de biosphère

La biosphère est la partie de la planète occupée par l’ensemble des


êtres vivants et où la vie est possible en permanence.
La parabiosphère est par contre constituée des zones marginales du
globe, zones non favorables à la vie tant végétale qu’animale. ( ex : désert,
régions polaires …).
La biosphère comprend la lithosphère (couche superficielle au dessus
de l’eau), l’hydrosphère (milieu liquide occupant les 7/10 de la surface
planétaire) et l’atmosphère (couche gazeuse la plus périphérique de la
planète.
Les principales caractéristiques de la biosphère sont les suivantes :

1°) complexité du système : extrême diversité en organismes vivants.


(on compte plus de 1.000.000 d’espèces animales et plus de
300.000 d’espèces végétales identifiées).
2°) irrégularité de la structure et son asymétrie : inégale répartition
des éléments abiotiques (océans, mers, déserts…)

La biosphère, la parabiosphère et la haute atmosphère constituent

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l’écosphère.

I.2. Structure verticale de l’atmosphère

L’atmosphère est la couche gazeuse qui enveloppe le globe terrestre.


On la subdivise généralement en couches suivantes :

a) Troposphère ou la basse atmosphère : de 0 à 10 Km d’altitude,


représente les ¾ de la masse atmosphérique et a deux sous couches :
- Couche turbulente ou couche active de la terre : de 0 à 2-3 Km ;
on l’appelle aussi couche géographique car elle est fortement
influencée par la surface terrestre, notamment par la nature du
couvert végétal, le relief, le rayonnement … c’est cette strate qui
présente plus d’intérêt du point de vue écologique.
- Couche libre : de 2-3 Km à 10-12 Km ; sans tourbillons,
homogène et limpide.
b) Stratosphère inférieure : de 10 à 40 Km d’altitude. C’est une couche
isotherme à travers laquelle le gradient thermique est faible.
c) Couche chaude ou vide d’ozone (O3) : de 30-40 à 60 Km d’altitude. Le
réchauffement est dû à l’absorption du rayonnement solaire par
l’ozone qui s’y trouve en grande quantité.
d) Stratosphère supérieure : de 60 à 90 Km environ ; couche
transparente, à faible absorption du rayonnement solaire.
e) Ionosphère (ou la haute atmosphère) : au-delà de 90 Km.
Pour séparer l’atmosphère en différentes couches, on tient surtout
compte du gradient thermique :
 De 0 à 10-12 Km, la température diminue à mesure
qu’on s’élève ; (la t° diminue de 0,5 à 0,7 °C par 100m
d’élévation).
 De 10-12 Km à 30-40 Km, la t° cesse de diminuer et se
met à augmenter. La couche de discontinuité
thermique est appelée « tropopause » (limite entre la
troposphère et la stratosphère inférieure).

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 A partir de 30-40 Km, la t° augmente brutalement et


reste élevée jusqu’aux environs de 60 Km d’altitude. La
couche de discontinuité est appelée « stratopause »
(limite entre la stratosphère inférieure et la voile
d’ozone).
 Au-delà de 60 Km d’altitude, la t° reste relativement
basse.
Il convient de remarquer par ailleurs que la couche
géographique de la troposphère se limite vers le haut
par la « péplopause » au niveau de la quelle, sous
l’influence d’une inversion, sont bloquées les
poussières et les gouttelettes d’eau qui se rassemblent
en un couvercle nuageux.

Km altitude IONOSPHERE 90Km


STRATOSPHERE SUP.
60
VOILE D’OZONE
30-40 stratopause

STRATOSPHERE
10-12 tropopause
TROPOSPHERE
couche libre
2-3 ------------------------------- péplopause
0 Couche active

I.3. Notion de biotope et biocénose

Le biotope est le milieu physique, ou mieux un environnement


physico-chimique spécifique, ou encore l’élément non
vivant et abiotique dans lequel vivent les êtres vivants.

La biocénose est l’ensemble interdépendant des êtres vivants qui se


maintiennent en se reproduisant de façon permanente

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dans un biotope (MOBIUS, 1877). Si l’une des conditions


s’écarte de la moyenne habituelle, la biocénose toute
entière peut être transformée, voire disparaître.
On parle d’une biocénose stable quand la modification n’est possible
qu’après plus de 10 ans. Tandis qu’une biocénose cyclique est celle à
évolution très rapide ( ex : la faune d’un cadavre en décomposition).
En écologie, le biotope et la biocénose forme un tout inséparable, un
système écologique dénommé « écosystème » (THANSLEY, 1935) ou
« biosystème » (THIENERMANN, 1939) ou « holocénose (FRIEDERICHS,
1930) ou « microcosme » (FORBES, 1887).

I.4. Notion d’écosystème

L’écosystème est l’unité fonctionnelle de base en écologie, car il inclut


à la fois les êtres vivants et le milieu dans lequel ceux-ci vivent, tout en
considérant les interactions entre ces êtres vivants et leur milieu.

En principe, un écosystème présente une homogénéité du point de vue


climatique, botanique, pédologique, topographique, hydrologique,
géochimique et zoologique.

Les termes « paysage », « milieu naturel », qui désignent des réalités


concrètent telles que forêt, prairie, lac, étang, etc, sont familiers, mais
imprécis.

Un écosystème est un « type » de système fonctionnel, qui inclut une


communauté vivante et son environnement.

Le terme « écosystème » est réservé à un « type » de système bien défini. Si la


« forêt caducifoliée » est un écosystème, une forêt caducifoliée déterminée
n’est qu’un cas individuel de cet écosystème : un écotope.

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I.5. NOTION DE FACTEUR ECOLOGIQUE

I.5.1. Définition

Tout élément du milieu susceptible d’agir sur les êtres vivant durant
au moins une phase de son cycle vital est dit « facteur écologique ».
Ex :
- Influence entre organismes : prédation, compétition …
- Elément du climat : t°, lumière …
- Elément chimique : pH, CO2, O2, salinité …
- Elément alimentaire : quantité ou qualité de l’aliment.

I.5.2. Actions des facteurs écologiques

Les facteurs écologiques occasionnent trois types d’action sur les êtres
vivants :

1) Ils entraînent la répartition géographique (temporelle et spaciale)


des êtres vivants ;
2) Ils entraînent la modification de la densité de la population ;
3) Ils entraînent l’apparition des adaptations qualitative et
quantitative du métabolisme et des adaptations photopériodiques.
Ex :
 Adaptations qualitatives :
- Diapause =stade de repos au cours du développement des insectes.
- Hivernation= stade d’inactivité dû à la baisse de la t° et
l’augmentation de l’humidité (arrivée de l’hiver) ;
- Estuvation= arrêt de la croissance et du développement dû à
l’élévation de la t° et la baisse de l’humidité (arrivée de l’été).
 Adaptation quantitative du métabolisme :
- Augmentation du taux d’hémoglobine dans le sang des habitants
de hautes montagnes (=faciliter la respiration étant donné
l’insuffisance de l’oxygène)
 Adaptations photopériodiques

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- Plantes à jours courts


- Plantes à jours longs
- Plantes indifférentes à la photopériode.

I.5.3. Classification de facteurs écologiques

On les classe de différentes manières :

a) Selon la modalité de leur action :


- Facteurs énergétiques : t°, rayonnement, lumière …
- Facteurs mécaniques : vent, érosion, neige …
- Facteurs chimiques : Co2, pH, O2, salinité, Ca ++

- Facteurs hydriques : eau du sol, eau atmosphérique …

b) Selon le degré de perfectionnement ou d’adaptation des êtres


vivants vis-à-vis des facteurs du milieu :
- Facteurs non périodiques ou facteurs imprévisibles : vent,
foudre, orage, incendies, introduction de nouveaux
prédateurs …
- Facteurs périodiques :
 Primaires ou à périodicité régulière (journalière, lunaire,
saisonnière, annuelle).
 Secondaires ou découlant de la variation des facteurs
périodiques primaires.
Ex : la pluviosité, la teneur en O2 de l’eau ; …

c) Selon la densité de la population :

- Facteurs dépendants de la densité de la population (l’importance


de leur action néfaste est liée à l’importance de la population) ;
- Facteurs indépendants de la densité de la population (le degré
de leur nocivité ne dépend pas de la densité de la population).

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d) Selon que l’élément agissant est vivant ou non :

- Facteurs biotiques : parasitisme, symbiose …


- Facteurs abiotiques : éléments du climat, sol …

I.5.4. Variation de facteur écologique

Vis-à-vis de la variation d’un facteur écologique, un processus


biologique ne peut se réaliser que entre une limite inférieure (minimum) et
une limite supérieure (maximum).
Entre ces deux limites, existe un niveau idéal (optimum) plus favorable au
processus biologique. Le minimum, l’optimum et le maximum constituent
« les trois points cardinaux de SACHS ».

I.5.5. Interaction entre facteurs écologiques

Les facteurs écologiques agissent conjointement sur la vie d’un


organisme. Ainsi, l’action d’un facteur peut varier dans ses limites en
considérant l’influence des autres facteurs. Le rendement de la
photosynthèse par ex dépend non seulement de l’action de la lumière, mais
aussi de l’intensité de la t°. L’on comprend donc que l’interaction de deux
ou de plusieurs facteurs écologiques peut modifier positivement ou
négativement les limites de tolérance d’une espèce.

I.5.6. facteur limitant

Les facteurs du milieu agissent ensemble sur la vie des organismes


vivants. Si l’un de ces facteurs se trouve en quantité anormale par rapport
au besoin physiologique de l’être vivant, il peut à lui seul gêner le processus
biologique.
Un facteur limitant est un facteur écologique d’un ensemble des
facteurs dont l’absence, l’excès ou la réalisation incomplète limite à lui seul
le processus biologique.
Les limites de tolérance d’une espèce en fonction de l’intensité du
facteur écologique sont à schématiser comme suit :

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intensité
du processus optimum
biologique absence absence
par par
défaut réalisation réalisation excès
ex : croissance incomplète incomplète

. . . .
MIN OPT MAX fact.écolog

I.6. Notion de valeur écologique

Par analogie à la notion de valence en chimie, en utilise le terme de


« valence écologique » en écologie pour désigner la possibilité qu’à une
espèce de peupler des milieux différents caractérisés par des variations plus
au moins grandes de facteurs écologiques.
Une espèce « sténoèce » (ou sténobiote) est une espèce à faible valence
écologique (espèce restreinte, exigeante), c’est-à-dire une espèce supportant
des variations limitées des facteurs écologiques.
Une espèce « euryèce » (eurybiote) est une espèce à grande valence
«écologique (espèce cosmopolite, ubiquiste), c’est-à-dire une espèce capable
de peupler des milieux écologiques différents.
On nomme ces espèces en ajoutant aux préfixes EUry ou STENO des
suffixes caractérisant la nature du facteur auquel elles s’adaptent plus au
moins profondément.
Ex : - Facteur température : une espèce peut être sténotherme ou
eurytherme ;
- Facteur alimentation : ……. ..sténophage ou euryphage,
- Facteur salinité : ………………sténohaline ou euryhaline ;
- Facteur localisation : …………sténotope ou eurytope ;
- Etc.

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I.7. Notion de macro -, méso – et microclimat

Le climat est l’ensemble des circonstances atmosphériques auxquelles


est soumise une région.
En écologie, l’étendu de ces circonstances atmosphériques se situe à trois
niveaux.
1° Macroclimat (climat régional de De MARTONNE) :

Il s’agit du climat qui règne dans une vaste région et qui est la
conséquence de la situation géographique et orographique (altitude et
latitude).

Ex : climat équatorial

2°) Mésoclimat (climat local de De MARTONNE)

C’est un climat sous-régional, résultat de la modification locale de


plusieurs éléments du macroclimat.

Ex : Climat d’une forêt ou d’un versant d’une montagne.

3°) Microclimat (écoclimat d’UVAROV)

Il correspond aux conditions climatiques qui règnent dans


l’environnement immédiat d’une espèce et qui sont ressenties par elle. Il
s’agit du climat à l’échelle de l’organisme.
Le microclimat revêt une importance capitale pour les écologistes.

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CHAPITRE II : FACTEURS CLIMATIQUES OU FACTEURS


ABIOTIQUE ATMOSPHERIQUES
Il est important de connaître les facteurs climatiques étant donné
qu’ils exercent une influence plus au moins déterminante sur la vie des
êtres vivants et sur leurs communautés.
Ces facteurs sont identifiés en facteurs primaires et secondaires.

II.1. Facteurs climatiques primaires

Le rayonnement, la lumière, la température, l’humidité et la pluviosité


constituent les principaux facteurs climatiques.

II.1.1. Le rayonnement

L’énergie qui entretient la vie sur la terre est d’origine solaire. Le


rayonnement solaire constitue donc la source d’énergie directement ou
indirectement utilisée par les êtres vivants.
Le spectre de distribution du rayonnement comprend les radiations
visibles (violet, bleu, vert, jaune, orange et rouge) et les radiations invisibles
(ultra-violettes et infrarouges).
Sa longueur d’onde va de 0,2 à 3 microns.
Les radiations visibles constituent 50% de l’énergie solaire. L’autre
moitié est émise sous forme de chaleur radiante par des rayonnements
invisibles.
RAD.INVISIBLES RADIATIONS VISIBLES RAD.
INVISIBLES

U.V.A U.V.B Violet Bleu Vert Jaune Orange Rouge P.I.R L.I.R
0,2 0,28 0,39 0,44 0,49 0,56 0,59 0,62 0,75 1 3µ

Les ultra-violets abiotiques tuent tout être vivant. Les ultra-violets


biotiques ont une propriété érythémale (apparition des congestions
cutanées), une action mutatrice profonde et un effet bactéricide.

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Pendant la traversée de l’atmosphère, le rayonnement solaire ne


parvient pas intégralement sur la terre. Une partie est soit absorbée, soit
réfléchie ou soit diffusée. La hauteur de cette perte dépend du temps qui
peut être clair ou sombre.
Par temps clair, le sol parvient à absorber environ 61% de cette énergie
contre moins de 28% par temps sombre.

Temps clair Temps sombre


A la limite de l’atmosphère : 100% 100%
STRATOSPHERE : (2 % absorbés) (2 % absorbés)
(haute atmosphère)
TROPOSPHERE : 98 % 98 %
(± 10.000 M) (20 % absorbés) (5% absorbés)
(basse atmosphère) (10% réfléchis) (5% réfléchis)
Nuages : (+ 6% absorbés)
(48% réfléchis)
A la surface du sol : (7% réfléchis) 28 %
68 % (61 %)
L’absorption porte essentiellement sur les radiations courtes.

Elle se traduit par la transformation de l’énergie cinétique des photons en


énergie cinétiques moléculaire (thermique). Dans la haute atmosphère, la
couche d’ozone absorbe surtout les U.V.A.
Dans la basse atmosphère, les vapeurs d’eau et le CO 2 absorbent surtout le
L.I.R., tandis que les particules solides absorbent essentiellement les U.V.B.,
le violet et le bleu. L’absorption entraîne ainsi le réchauffement de
l’atmosphère (effet de serre). A la hauteur de centres industriels ou des
villes, la concentration des particules solides entraîne le défaut d’actinisme,
c’est-à-dire la perte d’action chimique des rayons. C’est ainsi par exemple
que les U.V.B. perdent leur action mutagène.
La réflexion a lieu à la surface supérieure des nuages, mais aussi à la
surface du sol. L’albedo est le rapport entre le flux d’énergie non absorbé et
le flux d’énergie totale incidente exprimé en pourcent.

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Radiation réfléchie
a = ---------------------------------- X 100
Radiation incidente

Les facteurs influençant l’albedo sont les suivants :


- La luisance,
- La couleur,
- Le degré d’humidité (faible réflexion),
- L’angle de réflexion (=angle d’incidence).
La nature de la radiation réfléchie correspond à la couleur de la
surface réfléchissante. Pour les feuilles vertes par exemple, le maximum
d’albedo se situe dans le vert.
La diffusion se fait par les molécules gazeuses de l’air et par les
particules solides en suspension dans l’air. Elle consiste en la dispersion de
l’énergie photique sans transformation de sa nature ni modification de sa
longueur d’onde.
La couleur du ciel dépend de la diffusion. Le ciel pur paraît bleu, tandis que
le ciel chargé d’humidité et d’impuretés montre une couleur blanche ou
grisâtre.
Le rayonnement global émis par le soleil = Rid + Rdi + Rabs.
L’atmosphère joue le rôle d’absorption et de filtration de telle manière
que sur le sol arrivent principalement les radiations visibles, une partie
d’infra-rouges et une très faible partie de U.V.
La quantité d’énergie qui traverse l’atmosphère semble être pratiquement
constante : 1,98 à 2 cal/cm2/min. ou 5.1020Kcal /cm2 pou toute l’année.
Cette valeur est dite « constante solaire ».
L’énergie solaire qui parvient sur le sol est soit :
- Absorbée par la terre, d’où son réchauffement ;
- Reflectée par la terre ;
- Absorbée par l’eau, d’où son réchauffement et son évaporation ;
- Captée par les végétaux pour leur photosynthèse/

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On utilise le pyranomètre de BELLANI pour mesurer le rayonnement


calorifique.
Il convient de noter que l’énergie qui atteint le sol varie d’un endroit à
l’autre et dépend de l’angle d’incidence des rayons lumineux, de la
transparence de l’air, des saisons, du moment de la journée et des
conditions atmosphériques.
En principe, l’équateur de l’insolation est déplacé de 3° Nord par rapport à
l’équateur géographique (BUDYKO, 1955). Il y a un abaissement du
rayonnement dans la zone équatoriale en fonction du régime
d’ennuagement.

Kcal/Cm2/1’ Peu de nuages à 30°

Forte intensité

50° 40° 30° 20° 0° 20° 30° 40° 50° Latitude


Nord Equateur Sud

II.1.2. La lumière

La lumière est une nécessité vitale absolue pour les végétaux verts et
partout pour les animaux. Sa répartition temporelle et spaciale étant très
variable, la lumière présente donc des effets limitatifs sur les organismes
vivants soit par absence, soit par insuffisance ou soit par excès. Elle agit sur
les organismes vivants par sa durée (photopériode), son intensité et sa
nature qui est liée à la longueur d’onde de radiation.
La durée d’éclairement dépend d la position du soleil qui est variable durant
l’année.
Nord

23°27’ Solstice Tropique de cancer


d’été

Equinoxe
0 d’automne Eq. de printemps Equateur
21/3

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23°27’ Tropique de capricorne


Solstice
d’hiver
Sud

Aux équinoxes, le jour et la nuit ont la même durée partout.


En solstice d’été, les jours sont plus longs dans l’hémisphère Nord,
tandis qu’ils sont plus longs que les nuits dans l’hémisphère Sud en
solstice d’Hiver.

a) Rôle écologique de la lumière sur les végétaux

a.1. Action sur la germination

La germination de certaines graines nécessite la lumière, tandis


que pour d’autres la lumière semble avoir un effet inhibiteur. Il
existe des graines indifférentes qui germent en pleine lumière
comme dans l’obscurité

a.2. action sur la croissance

La croissance des végétaux verts ainsi que leur morphologie


sont étroitement liées à la quantité de lumière reçue qui exerce son
action sur la photosynthèse.
Le maximum de croissance se réalise en pleine lumière pour les
plantes dites héliophiles ou héliophytes. Par contre, les plantes
ombrophiles ou sciaphiles croissent normalement sous ombre.
Entre ces deux extrêmes existent naturellement de nombreuses
plantes intermédiaires.
Il convient de noter qu’une forte intensité lumineuse
comprenant des rayons ultra-violets limite la croissance des
végétaux par la destruction des phytohormones de croissance. C’est
le cas des plantes rabougries et des tapis végétaux observés sur les
montagnes.

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a.3. Action sur la floraison

Elle s’exerce plus par la photopériode que par l’intensité


lumineuse. Selon l’importance de la photopériode, on distingue :
1° les héméropériodiques, plantes de jours longs dont la
floraison n’a lieu que lorsque la durée d’éclairement dépasse
12h.
Ex : pois, betterave, beaucoup de plantes sauvages,…
2° les nyctipériodiques, plantes de jours courts ne pouvant
fleurir que lorsque la lumière du jour dure moins de 10h.
Ex : cotonnier, beaucoup de variétés de tabac, canabis, …
3° les photoapériodiques, plantes neutres dont la floraison est
indifférente vis-à-vis de la photopériode.
Ex : tournesol, herbes cosmopolites …

a.4. Action sur la localisation géographique et stationnelle

La lumière influençant les différents processus vitaux chez les


végétaux, elle intervient dans leur répartition. Les plantes à jour
court se développent dans les régions tropicales ; les plantes
neutres quant à elles sont cosmopolites. Dans le milieu aquatique,
on observe une zonation verticale des végétaux en fonction de leurs
exigences photopériodiques. Sur les montagnes, l’importance de la
végétation diminue avec l’altitude suite à l’effet nocif d’une forte
lumière (U.V.) sur la croissance.
Au sein d’une même région, les conditions du microclimat lumineux
influencent la localisation stationnelle des végétaux. L’importance
de la lumière pour les plantes vertes explique leur absence dans les

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milieux aphotiques (grottes, cavernes, fonds océaniques et


lacustres).

b) Rôle écologique de la lumière sur les animaux

La distinction sur la plan de l’activité des animaux diurnes et


nocturnes est liée à la lumière. Pour beaucoup d’animaux diurnes
et surtout les oiseaux, la durée quotidienne de luminosité présente
une grande importance car la recherche de nourriture ne s’effectue
que dans une certaine limite de luminosité.
La lumière intervient aussi dans la reproduction (accouplement)
de certains animaux et comme un des facteurs à la base des
migrations.
Beaucoup d’animaux ont besoin de la lumière pour mener une
vie normale. On peut citer par exemple les réactions
photocinétiques de beaucoup d’insectes.
Rappelons que les rayons U.V ont un pouvoir bactéricide, une
action mutagène et peuvent déclencher la formation de la vitamine
D2 en activant la provitamine D, l’ergosterol.
Ils ont également des effets restrictifs sur les animaux à peau
humide en causant des lésions cutanées qui peuvent entrainer la
mort par asphyxie.

c) Rythmes biologiques induits par la lumière

On observe :
1° Rythmes circadiens : à périodicité couvrant la durée de 24 h.
Ils sont à la base des phénomènes qualifiés d’horloge biologique.
Ex : - activité nocturne ou diurne de certains animaux
- migration verticale quotidienne de certaines espèces
animales marines de la zone infra pélagique (200-600 m de
profondeur) qui sont montantes la nuit et

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descendantes le jour ;
- activité nocturne des blattes.
2° Rythmes lunaires : observés chez certains animaux notamment
marins dont les activités ou la reproduction coïncide avec le
cycle lunaire.
3° Rythmes saisonniers : induits par la photopériode, ont deux
buts essentiels :
- Synchroniser le cycle de développement avec les saisons,
les descendants apparaissant lors de la saison favorables ;
- Provoquer l’entrée en diapause chez les insectes au
moment où les conditions de vie commencent) devenir
défavorables.
N.B : La durée d’éclairement (photopériode) est mesurée par un héliographe,
tandis que l’intensité est mesurée par un luxmètre ou photomètre.

II.1.3. La température
II.1.3.1. Généralités
La t° est une qualité de l’atmosphère ayant une grandeur physique
mesurable. Elle est le résultat de l’action conjuguée de :
- Radiation globale ;
- Rayonnement atmosphérique (Qa) ou contre rayonnement ;
- Rayonnement terrestre (Qt) ou rayonnement calorique ;
- Effet de serre (réchauffement de l’air contenu dans la basse
atmosphère).
La t° peut présenter des effets limitatifs sur la vie des organismes à
cause de sa variabilité temporelle et spatiale.
On note les variations journalières (thermopériodisme), saisonnières ou
annuelles et les variations liées à la latitude et altitude.
Dans les régions équatoriales les amplitudes journalières sont de
l’ordre de 10°C, alors qu’elles sont de ±60°C dans les régions arides
(désertiques).
Le thermogramme quotidien montre que le pic de la t° se situe vers
14h, alors que le niveau le plus bas de la t° est vers 6heurs.

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6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 2 4 6 heures

Les variations saisonnières dépendent de la hauteur du soleil sur


l’horizon, c’est-à-dire de
La déclinaison.
En général, la t° moyenne décroit de ± 0,3 à 0,5 °C par degré de latitude
(obliquité des rayons solaires) et de ± 0,5 à 0,7 par 100m d’altitude.
Le bilan radiatif est la somme des t° annuelles ou le produit de la t°
moyenne journalière par 365 jours de l’année.
La somme des T° efficaces ou le total des T° nécessaires à l’accomplissement
d’un cycle vital ne concerne que la saison de végétation.
On appelle ISOTHERME, la ligne qui relie tous les lieux d’un espace
géographique où règne une même température.
L’équateur thermique est l’isotherme qui parcourt le périmètre du globe
terrestre aux environs de l’équateur géographique, et qui relie tous les lieux
où règne la haute température.
Compte tenu de l’abondance de masse continentale dans l’hémisphère Nord,
l’équateur thermique se trouve entièrement déplacé dans cet hémisphère qui
par conséquent est plus chaude que l’hémisphère Sud.

Plusieurs sortes de thermomètres servent à mesurer la T° :


 Thermomètre à maxima : mesure la t° la plus élevée de la journée ;

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 Thermomètre à minima : mesure la t° la plus basse de la journée ;


 Géothermomètre : mesure le t° du sol ; thermographe : enregistre la t°
sur un papier ;
 Thermomètre à sec : indique les variations de la t° de l’air.

II.1.3.2. Rôle écologique de la température.

La température est un facteur écologique important car elle exerce une


influence capitale sur les différents processus vitaux des organismes
vivants, et donc sur leur comportement et sur leur distribution
géographique.
En effet, la t° intervient dans la vitesse des réactions chimiques,
influence l’activité enzymatique, l’état physique du protoplasme cellulaire et
parfois entraîne de altérations mécaniques.
A. Limites de tolérance
D’une manière générale, les températures compatibles avec l’activité
métabolique normale sont comprises entre 0 et 50 °C.
Il existe cependant des organismes qui peuvent supporter des
températures en dehors de ces limites.
Ex :
– les bactéries des eaux thermales supportent 90°C
- Certains nématodes peuvent supporter une t° de -250°C
- Les myriapodes supportent une t° de -50°C
- Les insectes en diapause supportent une t° de -80°C
Le préférendum thermique varie avec les espèces, le stade de
développement, les facteurs du milieu (humidité, éclairement …) et l’état
physiologique (faim, maladie, activité sexuelle…).
Les particularités de répartition spaciale ainsi que de déplacement des
animaux sont souvent expliquées par leur préférendum thermique.
Pour chaque espèce on peut définir les t° suivantes :
 Une t° létale inférieure : t° de mort par le froid.
 Une t° létale supérieure : t° de mort par la chaleur.
 Une t° torpeur par le froid : relative à la réduction de l’activité

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 Une t°torpeur par la chaleur : idem (=paralysie momentanée)


 Une t° minimale effective : t° la plus basse à la quelle l’organisme
mène une vie normale.
 Une t° maximale effective : celle la plus haute compatible à la vie
normale de l’organisme.
 Une t° optimale ou préférentielle : t° idéale recherchée par l’organisme
pour son existence.
Suivant la résistance aux variations de T°, on peut distinguer les espèces
EURYTHERMES et STENOTHERMES.
Ex : - les gastropodes (hydrobia aponensis) : 0 à 60°C=eurythermes
- Les Puma et Tigre : Cosmopolites= eurythermes
- Les crapauds (Bufo-bufo) : 0 à 65°C ; 0-2.200m
d’altitude=eurythermes
Les espèces qui s’accommodent aux hautes t° sont appelées
espèces « mégathermes » ou « sténothermes chaudes » ou
« sténothermes thermophiles »
Ex : - Les crustacés des sources thermales
- Les ectoparasites des mammifères et d’oiseaux (puces, tiques).
Les espèces qui s’accommodent aux basses t° sont appelées
« espèces microthermes » ou « sténothermes froides » ou
« sténothermes psychrophiles » ou « sténothermes cryophiles ».
Ex : - espèces animales et végétales de grandes profondeurs.
- espèces actives de -10 à 5°C : les collemboles.
- espèces actives de 5 à 10°C : les diptères.

Selon que la t° interne du corps reste constante ou changeante,


on distingue les animaux « HOMEOTHERMES » et « POIKILOTHERMES ». Il
s’agit d’une adaptation physiologique ou d’une acclimatation aux conditions
défavorables.
Chez les Homéothermes (ex : homme), l’acclimatation se traduit par
des variations du métabolisme (augmentation ou réduction de l’intensité de
l’anabolisme ou du catabolisme).
On distingue les Poïkilothermes :

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 Cyclothermes : dont la t° du corps suit les variations de t° du milieu


ambiant ;
 Chimiothermes : qui peuvent augmenter la t° de leur corps en
déployant une intense activité musculaire ;
Ex : abeille ;
 Héliothermes : animaux qui se réchauffent au soleil pour augmenter
la t° du corps.
Ex : Caïman.

B. Action de la t° sur les processus vitaux


B.1. Température et activité
Chez les poïkilothermes, la rapidité des mouvements est
influencée par la t°.
Ex : la larve de Locusta migratoria a une rapidité de
déplacement de 5,2 m/1’ à une t° de 33°C, alors que cette
même larve peut se déplacer à raison de 9,8m/1’ quand la
t° est de 50°C.

B.2. Température et durée de vie

Chez Drosophila melanogaster par ex, la durée de vie diminue


avec l’augmentation de la température.

T° Durée de vie (jr)


15°°C 123,9
25°C 54,5
30°C 21,5

La T° influence donc la durée de vie ou la longévité des espèces.

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B.3. Température et développement

La T° influence la durée du développement. LE ZERO DU


DEVELOPPEMENT existe pour chaque espèce, c’est-à-dire t° au-
dessous de laquelle le développement ne peut avoir lieu.

B.4. Température et fécondité-densité des populations

* Les poïkilothermes des régions tropicales ont une croissance


plus rapide et un nombre de générations plus élevé que ceux des
régions tempérées.
* chez Musa domestica, la maturation des œufs compte 4 jours
à une t° de 30°C, alors que cette durée peut s’allonger) 20 jours quand
la t° tombe à 20°C.
* les insectes HOMODYNAMES ont un nombre de générations
dépendant de la longueur de la saison favorable. Cependant, le
nombre de génération ne change pas quelque soit la longueur de la
saison favorable chez les HETERODYNAMES, lesquels connaissent le
phénomène de diapause.

B.5. Température et taille des organismes

La loi de BERGMANN ou « loi sur la taille des animaux » s’explique


entre autres par le facteur température.
Ex : les vertébrés homéothermes d’une même espèce sont en moyenne
plus grands dans les zones froides que dans les zones chaudes.

B.6. Température et pigmentation

Les animaux d’une même espèce ont un teint plus clair dans les zones
froides que dans les zones chaudes.

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Le mécanisme d’action de la t° sur la pigmentation est lié au blocage de


synthèse de la mélanine.
Selon la loi de GLOGER ou « loi sur la couleur », le climat chaud et
humide favorise la pigmentation brune et noire, tandis que le climat froid et
sec favorise une pigmentation jaune ou claire.
En considérant la loi de BERGMANN et celle de GLOGER, on peut
comprendre que le phénotype est l’expression du génotype influencé par le
milieu.

C. Action de la t° sur la répartition géographique et localisation


stationnelle des êtres vivants

C.1. Action sur la répartition géographique

Les limites des aires de répartition de la flore et de faune sont déterminées


entre autres par la t° qui agit comme facteur limitant à cause des limites de
tolérance pour la survie et pour les divers processus vitaux.
Ex :
 Locusta migratoria ne dépasse pas au Nord (Europe) une limite
correspondant à l’isotherme 20°C en juin.
 En Afrique tropicale, Glossina palpalis est localisée dans les régions
dont la t° moyenne dépasse 20°C.
 Dans le milieu marin, le phénomène « SUBMERSION TROPICALE »
trouve son explication dans le fait que les espèces de surface en
régions froides vivent en profondeur sous les tropiques.

C.2. Action sur la localisation stationnelle

A l’intérieur d’une région géographique où les espèces peuvent vivre


normalement, celles-ci se choisissent localement des biotopes à
microclimats thermiques leur permettant de bénéficier des conditions de vie
les meilleures.

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La recherche des conditions thermiques idéales conduit à des déplacements


quotidiens ou à des migrations saisonnières.

Ex : Sur un tronc d’arbre mort en forêt, on observe une répartition sur


diverses faces du tronc des insectes xylophages selon qu’ils sont ±
thermophiles.

II.1.4. L’humidité

II.1.4.1. Expressions d’humidité atmosphérique

La composition de l’atmosphère atteste toujours la présence d’une


certaine quantité de molécules d’eau sous forme de vapeur d’eau. Celle-ci
exerce une pression dite pression partielle de vapeur d’eau ou humidité
absolue.
Cette pression peut être augmentée par l’introduction de nouvelles
molécules d’eau jusqu’à atteindre la saturation due à l’encombrement de
l’espace ; on obtient ainsi la pression de vapeur saturante qui peut varier en
fonction de la t°.
Pression partielle de vapeur d’eau
L’humidité relative (HR)= ------------------------------------------- x 100.
Pression de vapeur saturante

C’est donc le rapport exprimé en % entre la quantité de molécules d’eau


réellement présentes dans l’atmosphère et la quantité maximale de
molécules d’eau que pourrait contenir l’atmosphère à un moment donné et à
une t° donné.
La différence entre l’humidité de vapeur saturante et l’humidité absolue est
appelée « déficit de saturation ». On parle de « point de rosée » quand la
différence entre ces deux types d’humidité est nulle.
L’humidité relative est mesurée à l’aide d’un Psychromètre d’aspiration
d’ASSMANN.

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II.1.4.2. Rôle « écologique de l’humidité

L’influence de l’humidité sur l’organisme vivant est liée aux problèmes


d’eau qui est quantitativement l’élément le plus important pour tous les
êtres vivants.
L’approvisionnement et la perte d’eau sont les problèmes écologiques
fondamentaux.
Selon l’adaptation ± grande aux variations d’humidité, on distingue les
espèces euryhygres et les espèces sténohygres.
On distingue, en fonction de leur besoin en eau, les organismes :
- Aquatiques, ex : poisson ;
- Semi-aquatiques : qui vivent partiellement ou alternativement dans
l’eau et dans l’air ? ex : Amphibien
- Hygrophiles : qui vivent dans les milieux très humides. Ex :
gastropodes
- Mésophiles : qui peuvent supporter des variations d’humidité
- Xérophiles : vivant dans des milieux secs.
L’humidité exerce une influence déterminante sur divers processus
biologiques (longévité, durée de développement, fécondité, comportement) et
sur la répartition géographique et stationnelle des organismes vivants.

a) Humidité et longévité

Chez les économiseurs d’eau ; la longévité reste indifférente aux


variations de l’humidité. Tandis que chez les gaspilleurs d’eau (ex : les
amphibiens), la longévité varie en fonction de l’humidité.

b) Humidité et durée de développement

Chez Locustra migratoria par exemple, la vitesse de développement


augmente avec l’humidité jusqu’à une HR de 60%, puis diminue.

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c) Humidité et fécondité

Chez le papillon nocturne par exemple, la ponte à 80% de HR est plus


importante qu’à 100% de HR.

d) Humidité et comportement
Ex :
- L’activité des moustiques est fortement influencée par l’humidité.
- La pédofaune vit en profondeur quand l’humidité est faible et en
surface quand l’humidité est forte. C’est le cas des migrations
verticales de Lombric.
C’est souvent l’action combinée de l’humidité et de la t° qui
détermine le comportement des organismes vivants.

e) Humidité et répartition géographique et localisation stationnelle


Les principales zones de végétations naturelles ainsi que les
animaux sont conditionnés par le degré d’humidité pour leur
répartition. Les variations microclimatiques de l’humidité au sein
d’une région entraine l’installation sélective de l’espèce animale dans
chaque biotope.

II.1.4.3. Mécanismes de protection contre la déshydratation.

On distingue :
a) Les adaptations écologiques et éthologiques
Ex :
- activité nocturne
- Vie en terrier
- Migrations saisonnières pour éviter les zones très sèches

b) L’utilisation de l’eau métabolique provenant de l’oxydation des tissus


animaux.

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Ex : 100g d’amidon 55,5 g d’eau.


100g d’albumen 81,3 g d’eau
100g de graisse 107,1 g d’eau
Cet exemple montre l’importance de graisse comme réserve d’eau chez les
animaux des régions désertiques (le chameau).

c) La réduction de perte d’eau par des mécanismes morpho-


physiologiques.
Ex :
- imperméabilité du tégument chez les insectes ;
- présence des plumes chez les oiseaux ;
- Elimination des fécales déshydratées
- Emission d’urines concentrées ;
- Réduction du nombre de glandes sudoripares pour limiter la
sudation. Chez le porc, il y en a au niveau du museau, tandis que
les rongeurs en sont pratiquement dépourvus.

II.1.5. La pluviosité

Les pluies conditionnent l’humidité atmosphérique et mettent de l’eau


dans le sol, les lacs, les étangs, les marres et les cours d’eau. Elles
constituent donc un facteur écologique important.
La pluviosité présente des effets limitatifs lorsqu’elle est rare ou
insuffisante. Son excès peut aussi être catastrophique pour les organismes
vivants.
Elle est mesurée à l’aide d’un pluviomètre ou un pluviographe.

II.2. Facteurs climatiques secondaires

Ils peuvent, dans une certaine mesure, avoir des influences sur les
êtres vivants. Ce sont par exemple le vent, la pression atmosphérique,
l’ionisation de l’air, la neige, les orages …
1° Le vent

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Le vent a une action climatique car il augmente ou réduit la t° des


milieux. Les particularités des climats des régions côtières tirent leur origine
du vent qui y souffre régulièrement.
Le vent a de l’influence sur la vie des organismes vivants.

En effet, le vent :

 Limite la croissance des végétaux quand il est fort et fréquent ;


 Disperse certains invertébrés et microorganismes ;
 Assure la dissémination de certains diaspores ;
 Gêne l’activité des oiseaux et des insectes ; entraîne la localisation de
certains organismes sur des endroits abrités ou près du sol (cas des
oiseaux et des insectes volants) ;
 Intervient dans la fécondation des végétaux ;
 Peut avoir une action mécanique sur les végétaux lorsqu’il souffle avec
force et dans la même direction.

2° Pression atmosphérique

La pression atmosphérique c’est la tension de vapeur correspondant à


une atmosphère, c’est-à-dire 1033g/m3 ou 76cm de Hg ou 1033 millibars
(mb).
La pression atmosphérique exerce une influence particulièrement sur
l’activité des insectes. On remarque que l’activité de ces derniers augmente
avec une pression atmosphérique basse.

3°. Ionisation de l’air

Elle est due au rayonnement naturel, c’est-à-dire à a radioactivité des


rayons cosmiques ainsi qu’aux orages et les éclairs.
Lorsqu’elle est élevée, l’ionisation de l’air entraine :
 Une augmentation de l’activité des insectes ;

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 Une perturbation du mécanisme de mue ;


 Un meilleur fonctionnement des organes respiratoires chez les
mammalia.

4° la neige

L’influence écologique de la neige est importante dans les régions froides


où elle peut avoir une action mécanique ou abrasive sur les végétaux. La
neige peut aussi protéger contre le froid et la dessiccation.
Elle raccourcit enfin la période de végétation active.

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CHAPITRE III. FACTEURS ABIOTIQUES EN MILIEU


AQUATIQUE

Il s’agit de l’étude de l’action sur les organismes vivants de l’eau elle-


même, du pH, des facteurs climatiques (t° et lumière) et des substances
dissoutes ou en suspension dans l’eau.
III.1. L’eau
Comme facteur écologique, l’eau intervient elle-même dans le milieu
aquatique à cause de ses propriétés physiques et de ses mouvements.

a) Action des propriétés physiques de l’eau

Celle-ci est liée à la variation de la densité d’eau en fonction de


la température.
On sait que l’eau atteint sa densité maximale à 4°C. Les variations
thermiques impliques impliquent celles de densité, ce qui entraîne des
mouvements de brassage et de convection d’eau.
Cette réalité explique le brassage régulier des eaux tropicales
entraînant une homogénéisation de la température.
La densité de l’eau fait que les organismes qui peuvent y flotter
possèdent des dispositifs de flottaison tels que flotteur, forte teneur en
eau, vacuoles gazeuses cytoplasmiques, cloche natatoire, taille
réduite…

b) Action des mouvements de l’eau

Les courants d’eau ont une action sur les organismes vivants.
Au niveau de la mer, il y a les marées et les vagues qui peuvent créer
des conditions écologiques différentes. Il y en est de même pour les
eaux douces dormantes (marres, étangs, lacs) et les eaux douces
courantes (ruisseaux, torrents, rivières, fleuves).

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D’une façon générales, la faune des eaux courantes, en


particulier celle des eaux rapides diffèrent de celle des eaux
stagnantes. Elle présente des adaptations qui lui permettent de se
protéger ou de lutter contre le courant.
Ex : - appareils d’accrochage (crochets, ventouses buccales ou
ventrales de certains poissons) ;
- Aplatissement dorso-ventral des animaux ;
- Adaptations éthologiques (orientations face au courant) telles que
rhéotropisme positif ou rhéotaxie positive.
Le courant d’eau entraîne aussi une répartition des organismes en
fonction de la résistance de chaque espèce vis-à-vis de la vitesse d’eau.
Les organismes aquatiques peuvent être groupés en :
- Planctons : organismes microscopiques animaux ou végétaux
dépourvus de moyen de locomotion propre et qui flottent sur l’eau.
- Nectons : organismes vivants dans l’eau et pourvus de moyens de
locomotion. Ex : poissons.
- Neustons : organismes vivants appuyés sur la surface d’eau.
- Benthos : organismes vivants sur le fond des eaux (=organismes
benthiques)
Les organismes qui vivent en pleine eau sont des organismes
pélagiques.

III.2. Le pH

L’acidité et l’alcalinité des eaux, caractéristiques exprimées par le


potentiel d’hydrogène, jouent un rôle écologique important, car elles
conditionnent la vie des organismes aquatiques, notamment la reproduction
et le développement.
On considère les pH 4 et 10 comme étant les limites naturelles de
productivité. Le maximum de productivité des écosystèmes aquatiques se
situent entre les pH 6,5 et 8,5.
Les espèces des milieux acides ou basiques s’accommodent à des pH au-
delà de ces deux limites.

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Selon leur résistance aux variations plus au moins grande du pH, on


distingue les espèces euryioniques et les espèces sténoioniques.
Les eaux acides renferment beaucoup d’acides humiques et sont
caractérisées par leur pauvreté en oxygène. La faune y est pauvre et
comporte surtout les espèces possédant une deuxième respiration, c’est-à-
dire la respiration pulmonaire en dehors de la respiration branchiale.
C’est le cas des familles de protopteriadae, claridae, notopteridae…
 La jacinthe d’eau (Eichonia crassipes) ne prospère pas dans les eaux à
forte acidité. C’est ainsi qu’on note son absence dans le lac Tumba et
dans la rivière Ruki.

III.3. la température.

La t° des eaux dépend de la t° de l’air ambiant, de la latitude, de


l’altitude, de la saison et du moment de la journée.
Très souvent, dans les lacs et même dans les mers, la t° diminue
régulièrement avec la profondeur jusqu’une profondeur limite à partir de la
quelle elle diminue brusquement. Cette profondeur est appelée
« THERMOCLINE »
a) Dans les eaux de lacs
On trouve normalement deux zones séparées par une thermocline :
 Zone superficielle ou épilimnion : caractérisée par une stratification
thermique pendant les périodes du calme et une homéo thermique
(homogénéisation des températures) lorsqu’il ya brassage.
 Zone profonde ou hypolimnion : zone plus importante, caractérisée
des températures basses et constantes, par une immobilité des eaux
due à l’absence de brassage.
Les lacs à bon brassage sont dus « lacs holomictiques ». Tandis que
ceux à brassage nul sont dits « lacs méromictiques ».
Un lac méromictique est constitué de deux parties indépendantes
pouvant être considérée comme deux lacs différents. La partie supérieure
ou mixolimnion est séparée de la partie inférieure ou monmolimnion par
une couche intermédiaire dite chemocline.

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b) Dans les eaux de mers


Il existe aussi une stratification thermique entrainant une répartition
des espèces de poissons en fonction de la profondeur.
On peut distinguer :
 La couche superficielle = troposphère = thermosphère marine : la t°
subit des variations journalières et saisonnières ; c’est une zone agitée
et brassée.
 La couche intermédiaire correspondant à la thermocline permanente :
la t° descend jusqu’à 1 à 3°, la zone va jusqu’environ 1500m.
 La couche profonde : à t° uniforme et plus basse.

III.4. la lumière

L’importance écologique de la lumière réside dans le fait qu’elle intervient


dans la photosynthèse des plantes aquatiques, ce qui détermine la teneur en
oxygène dissout, et par conséquent la productivité des écosystèmes
aquatiques.
Dans l’eau, l’intensité de la lumière diminue avec la profondeur. On
distingue donc :
 Une zone euphotique : zone éclairée et à photosynthèse normale ;
 Une zone oligophotique : zone peu éclairée et à faible photosynthèse ;
 Une zone aphotique : zone à obscurité totale et à photosynthèse nulle.
Il existe une profondeur où le bilan photosynthétique est nulle, c’est-à-
dire la photosynthèse (production d’oxygène)=respiration (consommation
d’oxygène). Cette profondeur dite « point de compensation » varie avec le
type d’eau, espèce végétale, la saison, l’altitude, le moment de la journée.

III.5. Les produits dissouts et/(ou) en suspension dans l’eau


III.5.1 Les produits dissouts

Il s’agit essentiellement des gaz et des sels minéraux.


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A. Les gaz dissouts


A.1. Hydrogènes sulfureux (H2S)
Ce gaz constitue un poison violent pour les organismes
aquatiques et cela à des très faibles concentrations. Il provient de la
réduction de CaSO4 par la bactérie Microspira aestuani
A.2 Gaz méthane (CH4)
Ce gaz peut avoir une influence plus au moins marquée sur la
vie des organismes aquatiques. Il provient de la décomposition
anaérobie des matières organiques par les bactéries de genre
Methanosareine, Methanobacterium et Methanococcus. Il existe en
grande quantité dans le lac Kivu.

A.3. Gaz carbonique (CO2)


Ce gaz joue un rôle important :
- Dans la photosynthèse des végétaux autotrophes aquatiques ;
- Sur le pH de l’eau ;
- Sur la réserve alcaline ;
- Dans l’édification des formations calcaires des nombreux
invertébrés.
Ex : coquilles, carapaces.

A.4. Oxygène (O2)


Contrairement au lieu terrestre, l’oxygène est fréquemment un
facteur limitant dans le milieu aquatique à cause de la variabilité de
sa teneur. Il conditionne donc la productivité du milieu aquatique.
Les besoins des animaux (poissons) en sont variables, d’où leur
classement en trois groupes :
- Poissons à vide de l’oxygène, ex : les Centropomidae (lates
niloticus/capitaine) ;
- Poissons moyennement exigeants en oxygène, ex : les
Mormyridae/mbongo) ;
- Les poissons très peu exigeants en oxygène, ex : les
Protoptéridae/nzombo.

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Dans les lacs, la teneur en oxygène dissout dépend de la t°, de


l’agitation des eaux, de la nature et de l’abondance des organismes qui y
vivent. Les lacs ont un trophisme différent. Selon cette considération, on
distingue les catégories suivantes des lacs :
1° Lacs trophiques : qui nourrissent bien. Ils sont peu profonds et peu
transparents, à productivité élevée, verts ou bleuâtres et riches en oxygènes
sur toutes les couches à cause de leurs brassages réguliers. Ex : Lacs
MOBUTU, IDI-AMIN et MOERO.
2° Lacs oligotrophes : qui nourrissent peu. Ils sont profonds, transparents, à
faibles productivités, la teneur en oxygène est élevée dans les eaux froides
de l’hypolimnion qui est par ailleurs important, la décomposition des
matières organiques est très lente. Ex : Lac KIVU.
3° Lacs dystrophes : qui nourrissent mal. Lacs à faibles profondeurs, à
eaux acides et de coloration brune, à faible teneur en oxygène et à
végétation rare. La faune y est rare et caractéristique de celle des eaux
acides. Ex Lac TUMBA.

B. Les sels minéraux


Les variables teneurs en sels minéraux permettent de distinguer les
eaux douces, les eaux marines et les eaux saumâtres.

B.1. Eaux douces

Elles comprennent les eaux presque pure et celles qui renferment


jusqu’à 0,5 gr des sels dissous par litre. Les substances dissoutes
sont rangées en cations (Ca++, K+ …) en anions (Cl- …) et en matières
organiques dont la décomposition peut aboutir à la formation de gaz
méthane et de H2S.
On peut ainsi classer les eaux douces en :
1° eau catarob : eau propre, claire, saturée en oxygène.
Ex eau de source
2° eau oligosaprob : renferme très peu de matière organique en
décomposition, beaucoup d’organismes autotrophes, oxygène

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abondant.
3° eau mésosaprob : renferme assez des matières organiques en
décomposition, présence d’oxygène et des quelques organismes
autotrophes.
4° eau polysaprob : riche en matières organiques en décomposition,
absence d’oxygène, présence des bactéries anaérobies, de CH 4 et de
H2S.

B.2.Eaux marines

Leur concentration en ses dissouts est en moyenne de 35gr par litre.


La composition chimique de l’eau du mer, bien que généralement stable,
peut cependant varier pour les mers fermés et les océans ouverts. Les mers
fermés et qui reçoivent une grande quantité d’eau douce voit souvent
salinité diminuée. Elles peuvent enfin connaître la désalure (perte sa
salinité).

B.3. Eaux saumâtres

Ce sont des eaux à salinité intermédiaire entre les eaux douces et les
eaux marines. On range aussi parmi les eaux saumâtres les eaux où la
salinité dépasse celle des mers. C’est le cas de grand lac salé des Etats Unis.

B.4. Influence de la salinité sur les organismes vivants.

La salinité intervient dans la physiologie des organismes (osmose) et


donc dans leurs répartition.
Les mousses et les fougères manquent totalement en mers, alors que
les algues brumes et rouges sont toutes marines. Beaucoup d’espèces
manquent dans les eaux très salées telles que celle de la mer morte. Les
insectes et les myriapodes fuient la mer proprement dite et préfèrent les
rivages. Par contre, il existe des groupes des animaux qui vivent uniquement
dans le milieu marin (méduses, coraux, radiollaires…).

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Selon leur résistance plus au moins grande aux variations de salinité,


on distingue les espèces euryhalines et les espèces sténohalines. Les
Thalassotoques sont des poissons qui vivent dans les eaux douces et se
reproduisent dans les eaux marines. Tandis que les Potamotoques vivent
dans la mer et se reproduisent en eau douce. Les eaux dont la salinité reste
constante sont dites « homoïohalines » et celles dont la salinité est
changeante sont dites « Poïkilohalines ».

III.5.2. Les produits en suspension dans l’eau

Lorsque l’eau contient plus de 4% en volume des particules solides en


suspension, les effets de turbidité commencent à se faire sentir fortement.
Une eau turbide est donc une eau chargée des matières en suspension.
La turbidité, inverse de la transparence, est un facteur écologique
important. Elle agit essentiellement par la réduction de l’intensité
lumineuse, ce qui diminue la production des végétaux autotrophes
aquatiques et intervient sur la productivité et la distribution des organismes
aquatiques.
La turbidité très élevée constitue un facteur nocif pouvant entrainer la
mort des poissons de certaines espèces. Cependant elle peut jouer un rôle
bénéfique pour d’autres en protégeant leurs œufs contre les prédateurs.
Les poissons des eaux turbides présentent certaines adaptations
morphologiques et physiologiques :
- Réduction des yeux ;
- Recherche des nourritures par les organes tactiles ;
- Sécrétion par la peau d’un mucus ayant la propriété d’augmenter
rapidement la quantité des particules en suspension (faculté leur
permettant de vivre dans les eaux très boueuse).

N.B : On mesure la turbidité par le DISQUE ZECCHI

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CHAPITRE IV : LES FACTEURS ABIOTIQUES DU SOL

IV.1. Eau du sol

Le cas de disponibilité de l’eau dans le sol est un facteur écologique


important car il conditionne la vie des plantes et de la pédofaune et
intervient dans leur répartition.
Les plantes hydrophiles sont celles des régions perpétuellement humides.
Tandis que les plantes xérophiles sont celles qui peuvent subsister dans les
sols secs ;
Les invertébrés du sol sont également sensibles au degré d’humidité
du sol. Cela s’explique par des migrations journalières et saisonnières.
Les termites peuvent descendre de plusieurs mètres dans le sol à la
recherche de l’humidité convenable. Les lombrics sont encore plus exigeants
pour la question d’humidité du sol.

IV.2. Structure et texture du sol

Les sols à structure glomérulaire à colloïdes floculés en agrégats plus


au moins stables) sont perméables et bien aérés, tandis que les sols à
structures particulaires (à colloïdes dispersés) sont plus au moins
imperméables et plus au moins aérés.
La structure et la texture du sol interviennent donc dans l’aération et dans
l’humidité, et donc dans la migration de la pédofaune et la croissance des
végétaux.

IV.3. Aération du sol

La porosité du sol règle la circulation de l’air, de l’eau et de la


pédofaune. Un sol compact et peu poreux empêche les migrations de la
pédofaune sensibles à la température et à l’humidité.

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Le manque d’oxygène peut en être aussi un facteur limitant à l’existence et


un facteur déterminant de la réparti
IV.4. Salinité du sol

On distingue deux catégories des sols salés ou halomorphiques :


- Sols salins ou solentckaks : à pH inférieur à 8 ; la Na n’y forme pas
plus de 50% de cations en solution.
- Sols alcalins ou solenetz : à pH pouvant atteindre 9 ; avec un exces
de Na sous forme de (Na2CO2) carbonate de sodium.
La tolérance en sel de diverses espèces halophytes est très variable. On
distingue :
 Les halophytes obligatoires (Euhalophytes) : exigent des
concentrations élevées en NaCl pour achever leur cycle de
développement ;
 Les halophytes facultatifs : peuvent se développer en présence de sel,
mais celui-ci n’est leur pas indispensable.
L’inféodation de certains végétaux à certains types de sol compte tenu de
leur tolérance à certains éléments minéraux explique le fait qu’on les choisit
comme indicateurs dans les prospections phytogéochimiques de certains
minerais.
Les glycophytes par exemple ne supportent pas le Nacl qui a un effet
toxique et modifiant le métabolisme de l’eau (équilibre hydrique).
Au bord de la mer, on observe très souvent une zonation de la végétation
en fonction de son halophilie.
De même, sur le milieu terrestre, des ceintures de végétation sont aussi
observées autour d’une zone salée.
Les invertébrés du sol, notamment les lombrics, deviennent moins
abondants lorsque le sol devient salé.

IV.5. pH du sol

D’après ce facteur, on distingue :


- Le sol salé : à pH pouvant atteindre 9 ;

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- Le sol calcaire : à pH voisin de 8 ;


- Les sols acides : à pH inférieur à 6 (sols de forêt équatoriale) ;
- Les sols très acides : à pH inférieure à 4 (par exemple la tourbe).
Les plantes et les animaux sont souvent conditionnés par un pH bien
déterminé. Les mollusques par exemple dépendent du pH en raison de leur
besoin en calcaire, du moins pour les espèces à coquille (escargots).
D’après le pH, on distingue donc les espèces :
* Basophiles : prospérant au PH supérieur à 8 ;
* Neutrophiles : favorisées par un pH compris entre 6 et 7 ;
* Acidophiles : qui affectionnent un pH inférieur à 6.

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CHAPITRE V : LES FACTEURS ALIMENTAIRES

Tant en qualité aussi bien qu’en quantité, la nourriture constitue un


facteur écologique important notamment chez les animaux.

V.1. Influence de la qualité de nourriture

1° Sur la fécondité
Chez le coléoptère euryphage Silfa atrata, la femelle soumise à un
régime végétarien pond 39 oeufs, alors qu’elle peut pondre jusqu’ à 235
œufs une fois soumise à un régime animal (HEYMONS, 1955).
Chez les abeilles, les larves issues des œufs fécondés et nourries à la
gelée royale deviennent des reines fertiles, alors que celles privées de ce met
se différencient en ouvrières stériles.
Il faut noter que les mâles ou les faux bourdons proviennent des œufs
non fécondés.

2° Sur la longévité, la vitesse de développement et la mortalité

Chez l’insecte Thrips imaginis, la fécondité et la longévité augmente


lorsque la nourriture est ajoutée aux grains de pollen.
Chez le papillon Ephestia sp, le pourcentage de survivants et la durée de
développement larvaire et nymphal varie en fonction de la nature de la
nourriture.
Nourriture % survivants Durée de dvpt
Germe de blé 100 42 jours
Farine 25 137 jours

V.2. Influence de la qualité de nourriture.

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La nourriture, source unique d’énergie dont disposent les animaux,


peut être un facteur limitant lorsqu’elle est en quantité insuffisante. En
effet, la quantité de nourriture influe sur :

 La taille et le développement qui sont respectivement plus grande et


plus rapide lorsque les animaux sont suffisamment nourris ;
 La longévité ;
 La migration, notamment d’oiseaux d’Europe en hiver pour l’Afrique
pour exploiter les surplus alimentaire saisonnier.

V.3. Variation du régime alimentaire.

Le régime alimentaire d’une espèce peut varier en fonction de l’époque de


l’année, du lieu et du stage de développement.

 Les variations saisonnières du régime sont liées à la disponibilité de


la nourriture et aux activités des animaux ;
 Les variations en fonction des lieux ou de la répartition géographique
s’expliquent aussi à partir de la disponibilité des aliments ;
 Les individus de la même espèce peuvent avoir des régimes
alimentaires différents en fonction de leurs âges.

Ex: chez les poisons, les jeunes alevins peuvent se nourrir d’algues, les
alevins les plus âgés peuvent se nourrir de crustacés et des adultes se
nourrir d’autres poisons.

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DEUXIEME PARTIE : LA SYNECOLOGIE.


CHAPITRE I : FACTEUR BIOTIQUE.

Les facteurs biotiques ou éléments biocénotiques sont des influences


que les organismes qui peuplent un même milieu s’exercent entre eux. Ces
interactions qui sont capables d’influencer leur vie et partant leur
comportement écologique, sont appelées « COACTIONS ».

Elles sont de deux ordres :

- Les unes se produisent entre les individus d’une même espèce et


sont dite « réaction homotypique » ;
- Les autres se produisent entre les individus d’espèces différentes et
sont dite « réaction hétéro typique ».

I.1. Réaction homotypiques.

I.1.1. Effet de groupe.

Il s’agit des modifications qui interviennent lorsque les animaux de


même espèce sont groupés par deux ou plus de deux. L’effet de groupe est
bénéfique pour les individus : accélération de la vitesse de croissance
(accroissement de la population) (action sur la survie et la reproduction). En
effet, certaines espèces ne peuvent survivre et se reproduise normalement
que lorsque leur population compte un certain nombre d’individus. C’est le
cas des éléphants d’Afrique dont un troupeau doit renfermer au moins 25
têtes pour pouvoir survivre. Par le renne, il faut pour cela 300 à 400
individus.

En outre, la recherche de la nourriture et la lutte contre les ennemies sont


facilités par la vie communautaire.

I.1.2. Effet de masse.

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Ce terme désigne les phénomènes qui se produisent lorsque le milieu


est surpeuplé. Contrairement à l’effet de groupe, l’effet de masse est néfaste
pour les animaux.

L’effet de masse entraine une augmentation du taux de mortalité, une


réduction de la fécondité et par conséquent du taux de natalité, allongement
de la durée du développement chez les insectes…

Les phénomènes dûs à l’effet de masse que CHAPMANN appelle


« phénomènes d’auto – alimentation » ont pour but d’empêcher la population
à dépasser les capacités limites du milieu.

I.1.3. Compétition intra spécifique.

1° Chez les animaux.

a) Territorialisme ou comportement territorial.

L’animal se délimite une zone où il effectue certaines activités. Il


interdit l’accès à tout autre individu de la même espèce sauf à sa femelle par
exemple le territoire peut être d’accouplement, de nidification,
d’alimentation pour les petits, de sommeil, d’hiver…

Le territorialisme présente certains avantages :

- Meilleur utilisation des ressources naturelles puisque l’activité est


limitée à une zone discrète et familiale ;
- Réduction de compétition qui serait très grave entre les individus
sans ce fractionnement de l’espace vital ;
- Formation et maintien des couples en raison de l’existence d’une
propriété commune ;
- Protection contre les prédateurs car, l’animal connaissant
parfaitement sa zone, peut facilement échapper à ses ennemis ;
- Augmentation des croisements consanguins favorables à l’évolution
des espèces par conservation des mutations favorables.

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b) Maintien de la hiérarchie sociale entre les individus dominant et


dominés de la société.

Le animaux de rang supérieur ont certains privilèges dans de


nombreuses actions à caractère social tels que un vaste espace individuel,
mais ont aussi des devoirs tels que protection du groupe, recherche de
nourriture…

Ex : les termites, les fourmis…

c) Compétition alimentaire entre les individus.

Lorsque la densité de la population devient très élevées, elle peut


entraine des déplacements d’une partie de la population. Ces déplacements
géographiques conduisent à l’isolement qui peut être à la base de
‘’spéciation’’ ou formation de nouvelles espèces.

2. chez les végétaux

La compétition intra spécifique chez les végétaux se produit surtout


pour l’eau et pour la lumière. Elle peut conduire à des modifications
plastiques importantes.

On remarque souvent une différence de formes et de tailles entre les arbres


de forêt et ceux de la même espèce vivant à l’état isolé.

I .1.4. Relation chimiques entre les individus : les phéromones

Les études ont montré que, entre les membres d’une communauté,
circulent des substances qui transmettent divers types d’information. Ces
substances nommées « écomomes » (FLORKIN, 1965) se divisent en
phéromones qui transmettent l’information entre les individus d’une même
espèce et en allomones qui propagent l’information entre les individus
d’espèces différentes.

On distingue :

1° les phéromones sexuelles : ont un rôle olfactif et permettent le


rapprochement des individus de deux sexes pour l’accouplement.

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2° Les phéromones de marquage de piste ou de territoire :


Existent chez les insectes sociaux comme les formais qui marquent des
pistes odorantes en déposant par leurs aiguillons des substances qu’elles
produisent.
3° Les phéromones de reconnaissance : servent de lien entre les individus de
la même colonie en donnant une odeur caractéristique à la colonie.
4° Les phéromones d’alarmes : signalent l’existence du danger. Elles
provoquent la défense collective lorsqu’elles sont émises en faible
concentration des. Lorsque la concentration est élevée, elles provoquent la
fuite de tout le groupe.

I.2. Réactions hétérotypiques

La rencontre dans l’espace et dans le temps des individus d’espèces


différentes, peut créer divers types de relations.
1. Le neutralisme
Les deux espèces sont indépendantes l’une de l’autre et il n’ ya
aucune influence entre elles.
2. La compétition interspécifique
Chaque espèce agit défavorablement sur l’autre en se battant pour la
nourriture, le lieu de ponte, l’abri…
La compétition peut être :
 Directe (=amensalisme d’ODUM) : quand il y a attaque directe sur
l’autre. Ex : le chien qui chasse la poule devant un morceau de
viande.
 Indirecte : lorsque les deux espèces se disputent une même ressource
du milieu (territoire, aliment, lieu de ponte…). On parle spécialement
de concurrence lorsque l’action compétitive concerne l’abri le lieu de
ponte.
 Active ou interférence : interdiction de l’accès à l’aliment ou au site
convoité par affichage d’un comportement hostile.

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 Passive ou exploitation : quand une espèce n’interdit à l’autre l’accès à


la nourriture, et ainsi se laisse exploiter. C’est la forme de compétition
la plus répandue.
La compétition peut jouer un rôle écologique important :
 Elle influence la morphologie et la productivité des espèces ;
 Elle intervient comme un des facteurs de l’évolution des espèces
et des biocénoses ;
 Elle influence la répartition géographique et la localisation
stationnelle des espèces. On distingue ainsi des espèces :
a) Allopatriques : où les aires de répartition ou niches
écologiques sont distinctes et séparés dans l’espace ou se
chevauchent dans le temps.
b) Sympatriques : les niches peuvent se superposées
partiellement, ou l’une peut être complètement incluse dans
l’autre.
c) Allopatriques contigües : les niches écologiques sont en
contact mais ne peuvent se superposer.
La niche écologique potentielle ou l’aire d’expansion maximale de l’espèce
est représentée par l’ensemble des conditions nécessaires à l’espèce, en
dehors de toute pression provenant d’autres espèces. Tandis que la niche
écologique réelle ou l’aire d’expansion actuelle de l’espèce, est la portion de
la niche écologique potentielle réellement occupée par l’espèce dans le
biotope.
3. La coopération ou Synécie
Deux espèces forment une association qui n’est pas indispensable.
L’association peut leur apporter certains avantages, mais chacune peut vivre
seule.
Ex : Nidification collective de plusieurs espèces d’oiseaux.
On parle de SYNECIE surtout dans le cas où les deux partenaires sont
régulièrement associés sans que l’un soit pour l’autre une source
d’avantage ou d’inconvénient.
4. La prédation et le parasitisme

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Le prédateur est un organisme libre qui cherche une nourriture


vivante appelée « proie ».
Le parasite est un organisme souvent de petite taille qui vit au dépens de
l’autre plus grand appelé « hôte » dont il dépend directement pour son
alimentation.
Selon ODUM, le prédateur vit sur le capital, tandis que le parasite vit
sur les intérêts que produit le capital.

Généralement, le parasite ne tue pas, mais il existe des formes dites


« parasitoïdes » qui se comportent d’abord en parasites, puis finissent par se
transformer en prédateurs.
Ex : la guêpe qui pond l’œuf dans l’abdomen d’une chenille : après
éclosion, la larve de la guêpe se nourrit du contenu de la chenille
et s’envole à l’état adulte après avoir tué la chenille.
On parle d’ectoparasite ou d’endoparasite selon que le parasite est lié
à l’espèce-hôte à l’extérieur ou à l’intérieur.
Pour échapper à la prédation, certaines espèces empruntent des
formes qui sèment la confusion avec le milieu ou d’autres espèces.

Ex :
 Homochromie : l’espèce prend la coloration du milieu.
 Mimétisme : l’espèce imite une espèce dangereuse pour pouvoir
échapper à l’action prédatrice de l’autre espèce.
 Homomorphie : l’espèce prend p.e la forme d’une feuille et peut
paraître comme une feuille ambulante.

Selon que le prédateur ou le parasite peut subsister aux dépens d’une


ou de plusieurs espèces, on le classe en monophage oligophage et
polyphage.

La prédation et le parasitisme jouent un rôle écologique important


quand ils interviennent dans la fluctuation des populations ou le
dynamismes des populations. on constante que les effets des prédations et

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des proies varient autour des moyennes qui restent pratiquement


constantes.

5. le commensalisme

C’est une association de deux partenaires où un seul


appelé »commensal » en tire profit et une autre appelé « hôte » n’en tire
aucun avantage.

Ex :
- la phorésie qui consiste dans le transport d’un animal par un
autre (cas de petits poissons qui s’accroche à la baleine) ;
- Le cancrelat et l’homme ;
- Les insectes des nids d’oiseaux qui profitent de la chaleur ou du lieu
de refuge.
Les espèces accidentelles, fréquentes ou permanentes dans les nids
sont respectivement appelées phéoxènes, pholéophiles et pholéobies.

6. Le mutualisme ou symbiose

Chaque espèce profite de la présence de l’autre vice versa. Le


mutualisme est appelé symbiose dans le cas d’une interdépendance stricte
où la survie, la croissance et la reproduction exigent la présence de l’autre.

Ex : association algue-champignon ou lichens.

7. l’amensalisme

Il consiste en l’inhibition de la croissance d’une espèce appelée


« amensale » par des produits de sécrétion d’une autre espèce dite
« inhibitrice ». Ce phénomène n’est jusque là connu que chez les végétaux.

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Lorsqu’il s’agit de l’influence entre les micro-organismes, on parle de


l’antibiose ; et entre les plantes supérieures, d’allélopathie ou antagonisme.

Ex : l’absence de sous-strate dans la forêt d’Eucalyptus s’explique par


le fait que ces arbres produisent des toxines qui empêchent la
croissance d’autres végétaux.
(les substances toxiques produites au niveau des feuilles arrivent
au sol par lessivage où elles vont exercer leur action).
CHAPITRE II. ETUDES DES BIOCENOSES
II.1. Biocénose et autres groupements sociaux

a) La Biocénose
La biocénose est un groupement des êtres vivants rassemblés par
l’attraction non réciproque qu’exercent sur eux divers facteurs du
milieu ; groupement caractérisé par une composition spécifique
déterminée, par l’existence des phénomènes d’interdépendance et
occupant un espace appelé « biotope ».
N.B : si l’une des conditions (facteurs) s’écarte de la moyenne
habituelle, la biocénose tout entière peut être transformée, voire
disparaître.
On distingue p.e :
- Biocénose stable où la modification est possible après 10ans ;
- Biocénose cyclique, à évolution très rapide (cas d’un cadavre en
décomposition).

Limite de la biocénose :

: interdépendance

P : action du milieu

: Action des individus


sur le milieu
b) la société

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La société est constituée par des individus appartenant à la même


espèce, individus unis entre eux par une interaction réciproque. Les
sociétés animales sont surtout l’apanage des insectes.
Ex : les termites dans une termitière.

Limite de la société

. : action de la société sur le milieu

: Interaction réciproque

: Action du milieu sur la société

. .

c) la foule

La foule correspond à la réunion des individus d’une ou de plusieurs


espèces autour d’un centre attractif commun et temporaire. C’est un
groupement fortuit, et qui disparaît lorsque le centre d’intérêt cesse
d’exister.

Limite de la foule
.

C.a
. : arrivée fortuite suivi d’un départ
. sans délai

III.2. Classification des biocénoses

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En allant de la biocénose la plus restreinte à la biocénose la plus


étendue, on distingue :
1°) Synusie ou microassociation : communauté très restreinte.
Ex : déjection animale ; cadavre en décomposition…
2°) Association : groupement d’espèces localisées et définissables avec
précision ( = vraie biocénose)
3°) Biome ou formation : communauté des êtres vivants peuplant les
macroécosystèmes (océan, continent…) et se trouvant sous le contrôle du
macroclimat.
Le biome est un groupement de physionomie homogène, c’est-à-dire par la
nature des groupements végétaux : forêt, savane, steppe, prairie …
4°) Communauté majeure : pouvant être distinguée en communauté
terrestre, communauté marine, communauté dulcacole.
Remarque : concordance de distribution des biomes en altitude et en
latitude
Pôle
Neige éternelle
Limite supérieure de la biosphère (Nord)
6.000 -------------------------------------------------------------------- 75
Toundra
Limite supérieure des arbres (phanérogames)
4.000 -------------------------------------------------------------------- 65
Forêt
(Cyprès, thuya, Sapin, pain, épices)
3.000 ------------------------------------------------------------------- 45

Forêts cadicifoliées tempérées


2.500 ------------------------------------------------------------------- 30

Steppes et déserts
1.500 --------------------------------------------------------------------15
Forêts ombrophiles

0=mer ----------------------------------------------------------- 0=équateur

En altitude En latitude
(m d’élévation) (degrés de déplacement
(sur la montagne) de l’équateur vers les

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pôles)

III.3. Délimitation des biocénoses (=associations)

La délimitation se fait sur base de l’homogénéité, c’est-à-dire sur


l’aspect physionomique de la végétation. Elle peut se baser sur l’ensemble
caractéristique ou l’espèce caractéristique (=toujours présente et/ou absente
dans chacun des relevés).
A défaut de l’ensemble caractéristique, on peut utiliser les méthodes
statistiques valorisant différents coefficients d’affinité entre les espèces.
Ex1 : Coefficient de SORENSEN

2 x Nbre de relevés contenant à la fois A et B


q= X 100
Nbre de relevés contenant l’espèce A + Nbr de relevés
Contenant l’espèce B

N.B : q est plus grand quand les espèces sont plus voisines. (= même
communauté)

II.4. Dénomination des biocénoses

Une biocénose est dénommée soit en faisant allusion au milieu, soit


en utilisant le nom d’une espèce caractéristique, soit encore en rappelant les
noms des espèces les plus remarquables (manière des Botanistes)
Ex1 : association de l’Ile Madagascar
Ex2 : association à Hyparrhenia diplandra
Ex3 : association à Musanga – Trema.

III.5. Caractéristiques des biocénoses

Huit (8) caractéristiques permettent d’apprécier la représentativité des


espèces au sein de la biocénose.

(1) Abondance

Selon RAUNKIER, 5 classes permettent l’estimation ± précise du


nombre d’individus par aire minimale.
0=absence ; 1 = espèce rare ou dispersée, 2= espèce non rare,
3 = espèce abondante ; 4 = espèce très abondante.

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N.B : l’aire minimale est la plus petite surface nécessaire pour que toutes les

espèces soient représentées.

Elle peut varier de quelques m2 à plusieurs km2 en fonction du type de


végétation (pelouse, désert…).

(2) Fréquence
C’est le pourcentage d’individus d’une espèce par rapport au
total des individus d’une aire minimale ou de l’ensemble des relevés.

(3) Recouvrement
C’est le pourcentage de la surface du sol couverte par la
projection du feuillage de tous les individus d’une espèce compris
dans l’aire minimale.

(4) Constance
C’est le rapport en pourcent de nombre de relevé contenant
l’espèce étudié et le nombre total de relevés effectués.
Si : C > 50 % = espèce constante
25 – 50 % = espèce accessoire
C < 25 % = espèce accidentelle.

(5) Dominance
Elle exprime l’influence exercée par une espèce dans une
communauté.
Le coefficient d’abondance-dominance de BRAUN-BLANQUET à 6
classes :
+ = plantes disséminées, couvrant moins de 5% de la surface.
1 = plantes abondantes, couvrant 5 à 15% de la surface
2 = espèce dense par endroits, couvrant moins de 25% de la surface
3 = espèce couvrant de 25 à 50 % de la surface.
4 = espèce couvrant de 50 à 75 % de la surface
5 = espèce dominante, couvrant plus de 75 % de la surface.

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(6) Fidélité
C’est une notion qualitative exprimant l’intensité avec laquelle
une espèce est inféodée dans une biocénose.
On distingue :
- Espèce xénocène : étrangère ou accidentelle
- Espèce eucène : exclusive ou plus abondante
- Tychocène : présente dans plusieurs biocénoses, mais préfère
l’une d’elles.
- Espèce ubiquiste : existe indifféremment.

(7) Diversité
Elle exprimée par le nombre d’individus ou d’espèces présentes
dans la biocénose. La diversité est fonction de l’importance de
l’étendue (aire minimale ou biocénose).

(8) Structure
Elle définit la disposition des individus de diverses espèces, les
uns par rapport aux autres, soit dans le plan vertical, soit dans le
plan horizontal.
Sur le plan vertical, on distingue :
1° strate arborescente : composée d’arbres de plus de 7m ; elle se
subdivise en strate dominant (futaie) et en strate dominée
(tallie).
2° strate arbustive : comprend les arbustes et les jeunes individus
de la strate supérieure, hauteur de 1 à 1m.
3° strate inférieure : formée des plantes herbacées, parfois aussi
des végétaux nains.
4° strate muscinale : comprend les bryophytes et les
champignons.

II.6. Dynamique de la biocénose

II.6.1. Facteurs de l’évolution des biocénoses

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Le groupement n’existe qu’en fonction du milieu et de l’histoire


géologique. Il est en perpétuel déséquilibre, c’es-à-dire qu’il se fait ou
se défait pour céder place à un autre type de groupement.
Les facteurs qui sont à la base de cette évolution sont :
 Facteurs climatiques
 Facteurs géologiques et édaphiques (érosion, séisme, orogènese…)
 Facteurs biologiques (sont les plus importants, les plus fréquents et
les plus rapides, entre autres l’action de l’homme)
 Action (influence du biotope sur la biocénose)
 Réaction (influence de la biocénose sur le biotope).
 Coaction (influence des organismes les uns sur les

II.6.2. Types de successions et de climat

1° succession primaire

Elle consiste dans l’installation des êtres vivants dans un milieu qui n’a
jamais été habité. (p.e. banc de sable).
Les pionniers sont les premiers occupants. Ils sont suivis des séries.
Le climax constitue la fin de l’évolution.

2° succession secondaire

Il s’agit du peuplement ‘un milieu déjà habité, mais dont les


occupants étaient éliminés suite aux divers facteurs de l’évolution ; la
sussession secondaire aboutit à un disclimax.

3° succession destructive

Ici les séries ne se terminent pas par un climax terminal. La


minéralisation constitue la dernière étape de l’évolution. Ex : décomposition
d’un cadavre.

II.6.3. Types de séries évolutives

a) Série progressive

Elle s’observe dans la transformation spontanée du peuplement par


les jeux de la compétition entre les êtres vivants. Chez les végétaux, la
série peut partir d’un affleurement rocheux vers une forêt dense.

b) Série régressive

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C’est p.e la dégradation d’un peuplement végétal avec la création


d’un substrat nu.

II.7. Lois biocénotiques fondamentales

a) 1ere loi (THIENERMAN, 1920)


Plus les conditions de vie sont variables, plus grand est le nombre
d’espèces de la communauté vivante.

b) 2ième loi (THIENERMAN, 1939)

Plus les conditions de vie d’un biotope s’écartent de la normale


(optimum), plus la biocénose devient pauvre en espèces, plus elle
devient caractéristique (riche en individus de quelques espèces

c) 3ième loi (FRANZ, 1953)

Plus les conditions d’une station évoluent avec continuité et


harmonie, plus la communauté sera riche en espèces, plus équilibrée
et plus stable.

d) 4ième loi (MALDAGUE, 1971)

Plus un milieu est biologiquement actif, plus la circulation de la


matière et la dissipation de l’énergie y sont plus grandes, et la
productivité (fertilité) y est plus élevée.

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CHAPITRE III : ETUDE DES ECOSYSTEMES


Comme il a été dit plus haut le biotope et la biocénose forment un tout
inséparable, un système écologique dénommé « écosystème » ou
« biosystème ».

L’ensemble de tous les écosystèmes constitue la biosphère, c’est-à-dire la


partie de la planète occupée par l’ensemble des êtres vivants et où la vie est
possible en permanence.

III.1. Transfert de la matière dans les écosystèmes

III.1.1. Chaîne trophique ou chaîne alimentaire

Une chaîne trophique est une suite des êtres vivants dans laquelle les
uns mangent les autres qui les précèdent avant d’être mangés par ceux qui
les suivent.
Cette notion suppose qu’après un premier niveau de phytophages
(=consommateurs primaires), il y a toute une série de prédateurs qui se
succèdent sur différents niveaux trophiques. Les végétaux constituent le
premier niveau, et les prédateurs, selon leur ordre d’intervention, les 2è, 3è,
4è …nè niveaux trophiques.
Tandis que le prédateur a une taille généralement supérieure à celle de sa
proie, le parasite est plus petit que son hôte, et l’hyperparasite toujours plus
petit que le parasite.

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Une plante peut être consommée par plusieurs herbivores, comme un


animal est a même d’être dévoré par plusieurs carnivores : c’est le réseau
trophique.

III.1.2. Formes des chaînes alimentaires

1° La chaîne des prédateurs ou chaîne épigée

Elle peut être terrestre ou aquatique.

Ex de chaîne terrestre :

 Végétal (=producteur) insectes phytophages (consommateurs


primaires) araignée oiseaux homme crocodile …

Ex de chaîne aquatique

 Bactéries protozoaires rotifères crustacés insectes


aquatiques petits poissons oiseaux homme …
(la chaîne aquatique peut devenir terrestre)

Remarque :

La pyramide trophique (=pyramide d’Elton) répartit les organismes impliqués


dans la chaîne trophique suivant leurs tailles. Elle traduit quantitativement
les relations trophiques entre les différentes catégories d’utilisateurs
d’énergie dans une chaîne alimentaire.

-- 8è

-------- 7è
------------- 6è

------------------ 4è

------------------------- 2ième orde

Producteurs

Cette pyramide est la conséquence de 2 lois biologiques :


1° les petits organismes sont généralement la proie des grands
organismes.

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2° plus les organismes sont petits, plus grand est leur potentiel
biotique (reproducteur).
La pyramide d’ELTON a deux conséquences économiques :
a. Plus courte est la chaîne alimentaire, plus grand est l’énergie
disponible.
b. La source d’énergie située en bas de la pyramide est d’utilisation
économique.
2° La chaîne des prédateurs ou chaîne endogée
Elle met à la disposition des producteurs (=plantes) les éléments
minéraux indispensables à leur croissance. Elle participe ainsi à la
productivité primaire du milieu.
Grâce aux saprophages (animaux et microbiens) la matière organique
morte est décomposée en humus (=humification) et en éléments minéraux
(=minéralisation)
3° La chaîne des parasites
Elle va de grands animaux vers ceux à tailles de plus en plus petites.
 Hôte parasite hyperparasite.

III.1.3. Cycles biogéochimiques ou circuits de recyclage des


éléments Nutritifs.
FOGG (1951) souligne qu’il n’y a que 1/8 d’énergie solaire qui est utilisée
par les végétaux chlorophylliens.
Cette portion d’énergie est transformée en composés organiques riches en
énergie (lipides, glucides et protides), mais elle n’est pas recyclée. Elle ne fait
qu’entretenir la vie sur terre.
ENERGIE
SOLAIRE S

Herbivores
S
Végétaux
Verts
Carnivores I

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S
Substances Carnivores II
Solubles S

Débris végétaux et
Animaux

Microorganismes
décomposeurs

Légende :
= énergie
----------- =matière
III.2 Principaux écosystèmes du monde

On distingue les communautés terrestres et les communautés


marines

III.2.1. Communautés terrestres

Elles comprennent les régions polaires, les montagnes, les forêts, les

formations herbacées et les déserts

a) Les régions polaires : la toundra


La toundra est la zone de végétation au-delà de la limite naturelle des
arbres.
La limite – nord de la toundra se situe à 66°33’, mais en Sibérie elle va
jusqu’à 72°, tandis qu’au Labrador et Alaska, jusqu’à 53°.
Dans l’hémisphère Sud, il n’existe pas de Toundra véritable. La limite-Sud
part de 45° en Chili et 53° en Nouvelle-Zélande.
Dans ces régions, la t° moyenne du mois le plus chaud est inférieure à
10°C ; la période sans gelées est inférieure à 3 mois, avec gelées
permanentes dans la partie septentrionales.
Comme végétations, on observe quelques arbres dans la partie méridionale,
des pelouses et des tourbières à carex au centre, des masses et des lickens
dans la partie septentrionale.

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Quant à la faune, il y a quelques 61 espèces des mammifères (renards,


rennes, caribous) et 41 espèces d’oiseaux de passage.
Les reptiles et les amphibiens sont très rares.

b) Les montagnes

En terme de climat, elles sont de deux natures : des montagnes


hygrothères, (sans période sèche) et des montagnes xérothères (avec période
de sécheresse).
Des étages de végétations se succèdent au fur et à mesure qu’on monte.
Cela est fonction de l’exposition, de la nature du sol et de la durée
d’enneigement.
Ex : Cas de KILIMANDJARO :
de 0 à 1200 m = forêts denses des plaines ;
1200 à 1600 m = forêts de transition ;
1600 à 2700 m = forêts ombrophiles des montagnes ;
2700 à 3800 m = 2tage sub-alpin des Ericacées ;
3800 à 4500 m = étage alpin (graminées …) ;
5000 et plus = étage nival (neige éternelle).

c) Les forêts

Le milieu forestier est un écosystème bien stratifié permettant une


meilleure utilisation de l’énergie lumineuse. La faune et la flore y sont
extrêmement diversifiées.
Il y a plusieurs types de forêts :
- Forêts de conifères : taïga (sapin, pain, épices…) ;
La taïga est une bande forestière limitant la toundra au Sud, dans
l’hémisphère-Nord ;
- Forêts tempérées à feuilles caduques ;
- Forêts méditerranéennes à feuilles persistantes ;
- Forêts équatoriales denses (Amazonie, cuvette centrale africaine).

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d) Les formations herbacées : steppes et savanes.

Les steppes sont des formations herbeuses qui se développent dans des
régions à saisons sèches prolongées.
Les savanes s’installent sous climats tropicaux en Afrique, Asie, Australie et
en Amérique). Elles sont souvent d’origine anthropique (provoquées par
l’homme). Suivant leur richesse en arbres, on distingue les savanes :
herbeuses, arbustives, arborées et forestières (=forêts claires avec sous-
strate occupée par les graminées).
La faune de la savane comprend des mammifères herbivores, des
mammifères carnivores (tigre, lion, léopard …) et des oiseaux coureurs tels
que Autriches (en Afrique), Emen (en Australie) et Nandou (en Amérique).
e) Les déserts : zones arides

La végétation très pauvre, comprend des plantes vivaces adaptées à la


sécheresse et des thérophytes (=plantes annuelles à croissance rapide). Les
déserts sont entourés d’une zone sub-aride constituée d’une végétation
discontinue.
Le Sahel est la zone de bordure du désert de Sahara.
La faune du désert est pauvre en vertébrés, mais les rongeurs sont assez
nombreux et mènent une vie souterraine. Les adaptations spécifiques à cette
faune sont :
- Réduction de sudation et des éliminations urinaires ;
- Recherche d’ombre ;
- Adaptation à la marche : déplacement par petits sauts et par course
en période chaude.

III.2.2. Communautés marines

1°) Caractères généraux


- Les mers et les océans occupent ±363.000.000 Km2 , soit environ 2/3
de la surface planétaire ;

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- La profondeur moyenne des océans est de 3.800 m (alors que l’altitude


moyenne des continents est de 876m) ;
- Les fonds marins atteignent 11.000m de profondeur ;
- La vie est partout, même dans les fosses des îles Marianne (11.034 m
de profondeur).
2°) Facteurs abiotiques

Le milieu marin présente les caractéristiques importantes suivantes :


- La pression hydrostatique augmente d’une atmosphère tous le 10m de
profondeur ;
- Une baisse rapide de la luminosité (existence d’une zone photique,
oligophotique et aphotique) ;
- Une stratification thermique (thermocline saisonnier en surface et
thermocline permanente en profondeur) ;
- La teneur en sels et en gaz dissous (CO 2, O2 …) constitue un facteur
écologique important

3°) Principaux groupes d’animaux marins

- Neustons : organismes vivants appuyés à la surface de l’eau ;

- Planctons : ensembles d’organismes microscopiques flottants,


dépourvus de moyens de locomotion et sont entraînés par le courant
d’eau.

 Phytoplanctons. Ex : algues unicellulaires, diatomés.


 Zooplanctons, avec :
 Méroplanctons (temporaires). Ex : œufs des poissons, alevins,
larves d’espèces benthiques et de moustiques.

 Holoplanctons (permanents). Ex : rotifères, crustacées,


foraminifères …

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- Nectons : espèces de pleine eau, capables de se déplacer activement


contre le courant marin.
Ex : poissons, baleine
- Benthos : espèces de fonds marins
Les benthos sessiles sont des organismes fixés dans le fond. Ils peuvent
être végétaux (algues et quelques rares phanérogames) ou animaux
(Cnidaires, procordes et Briozoaires).
Les benthos vagiles sont des organismes de fond, mais mobiles.

Ex : poissons, crustacées, echinodermes, microorganismes de


vase, animaux fouisseurs de vase …

4°) Grandes subdivisions du milieu marin

Il y en a deux : le domaine pélagique et le domaine benthique.

a) Domaines pélagique : 6 étages ou zones.

1) Etage épipélagique=superficiel et éclairé, limité par la zone de


compensation (photosynthèse=respiration).
2) Etage mésopélagique = légèrement éclairé, sans phytoplanctons, avec
fluctuation thermique.
3) Etage infrapélagique = sans fluctuation thermiques, riche en espèces
descendantes le jour et montantes la nuit (entre 200 et 600 m de
profondeur).
4) Etage bathipélagique = riche en méduses, amphipodes et copépodes
(entre 600 et 2000 m).
5) Etage abyssopélagique = riche en crustacées et chetoquates (entre
2000 et 6000 m).
6) Etage hadopélagique = très pauvre en espèces, sauf quelques
amphipodes et copépodes (à plus de 6000m)

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b) Domaine benthique : 7 étages

1) Etage supralittoral = zone où l’eau n’arrive pas.


2) Etage médiolittoral = zone de balancement des marées, habitée par
des organismes à immersion et/ou émersion.
3) Etage infralittoral = zone de lumière permettant la vie aux algues
autotrophes (entre 15 et 80 m).
4) Etage circalittoral = faiblement éclairé, permettant la vie aux algues
moins exigeantes en lumière (entre 80 et 200 m).
5) Etage bathyal, avec talus continental (200 à 2000 m et 5% de
pente) et plaine et 2000 à 3000 m et plus faible pente).
6) Etage abyssal ou plaine abyssale (3000 à 7000 m).
7) Etage ultra abyssal ou hadal (plus de 7000 m= fosses).
Supralittoral
-----------------------------------------------------------------------------
Médiolitt. DOMAINE PELAGIQUE : 6 étages
- Eppipelagique
Infralittoral - Mésopélagique
- Infrapélagique
D - Bantypélagique
Circalittoral O - Abyssopélagique
Bathyal M - Hadopélagique
Abyssal A INE
Hadal BENTHIQUE

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CHAPITRE IV : ECOLOGIE - EVOLUTION - ADAPTATION


IV.1. Facteurs de l’évolution
Ces facteurs peuvent être de plusieurs ordres :
1° action = influence exercée par le biotope sur la biocénose ;
2° réaction = influence exercée par la biocénose sur le biotope.
La réaction se traduit par la destruction, ou par l’édification (p.e
formation de l’humus) ou par l’altération du climat local et apparition du
microclimat ;
3° coaction = influence exercée par les organismes les uns sur les autres.
Le rôle de la prédation dans l’évolution, p.e ; est essentiellement
déterminé par l’indice d’appétance. (I)

Energie gagnée en consommant la proie


I=
Energie dépensé pour capturer la proie

Les chances de survie de la proie sont inversement proportionnelles à


la valeur de cet indice. On remarque plus le prédateur doit dépenser de
l’énergie pour capturer sa proie, plus le bénéfice de la capture est faible.
L’acquisition de moyens de défense passifs (p.e vie endogée, vie
aquatique) est une possibilité pour diminuer la valeur de cet indice.

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Pour les végétaux p.e., l’apparition des variétés résistantes constitue


la meilleure preuve de l’efficacité de la sélection naturelle.
Une densité élevée des prédateurs se traduit par une réduction de la
population de leurs proies.
4° Facteurs climatiques = ici on considère surtout les effets de grands
changements au cours de temps.
p.e. . effets de la période glacière
. effets de la période interglacière (réchauffement et
désertification).
5° facteurs géologiques ou édaphiques
p.e. : érosion, séisme, orogenèse : les actions de ces facteurs peuvent
provoquer des changements considérables des biocénoses.

6° Facteurs biologiques : ceux-ci sont les plus importants, les plus rapides
et les plus fréquents dans leur action.
p.e : l’action de l’homme est prépondérante dans l’évolution des
biocénoses.

IV.2. Types biologiques chez les végétaux

Il s’agit des dispositions morphologiques par les quelles les végétaux


manifestent leur adaptation au milieu.
La classification de RAUNKIER (1965) est basée sur le mode de persistance
des plantes pendant la saison défavorable.
On y distingue 5 classes des plantes terrestres, 2 classes des plantes
aquatiques et 1 classe des plantes aériennes.

A. Plantes terrestres
1°) les phanérophytes : les bourgeons de persistance sont situés à
plus de 50 cm du sol (=protection contre les intempéries, p.e.
incendie).
 Macrophanérophytes = bourgeons situés à plus de 2m
 Manophanérophytes = bourgeons situés entre 0,5 – 2m du sol.

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2°) les Chaméphytes : végétaux nains, à bourgeons de persistance


situés à moins de 50cm du sol.
 C.frutescents = buissons ligneuses à tiges dressées
 C.sous frutescents = base du végétal ligneuse et persistante en saison
critique.
 C. en palier = tige ligneuse étroitement appliquée au sol
 C.rampant = tige herbacée appliquée contre le sol.
 C.en coussinets = tiges ligneuses nombreuses, serées les unes contre
les autres, donnant une plante en forme de coupole.
 C.succulents = à organes aériens donnant le liquides de réserve.

3°) Les hemicryptophytes : plantes à tiges demi-cachées, à


bourgeons de persistance au niveau du sol.
 h.cespiteux = plantes à touffes. P.e. graminées ; cyperacées…
 h.en rosette = les feuilles sont en rosette et contre le substrat, avec la
hampe florale dépourvue de feuilles.
 h.dressées = plantes herbacées de grande taille, avec des tiges
feuillées à la belle saison ; parfois les feuilles de la base manquent ou
sont en rosette. P.e. bananier
 h.grimpantes : les tiges aériennes s’enroulent autour d’un support.
p.e. les lianes.

4° Les géophytes : plantes à organes de persistance enfouis dans le


sol. p.e bulbes, rhizome …

5° Les thérophytes : plantes de belle saison (généralement annuelles)


dont les graines constituent les organes de persistance.
On cite le cas des éphémérophytes du désert de sahara qui, au
bénéfice de quelques pluies, ne mettent que quelques jours (ou
semaines) pour boucler leur cycle vital.

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B. Plantes aquatiques

1°) Les hélophytes ou semi-aquatiques : les organes de persistance


sont enfouis dans la vase inondée, mais l’appareil végétatif et
reproducteur hors de l’eau
2°) Les hydrophytes ou plantes aquatiques : plantes totalement
immergées (sauf les fleurs) ou affleurant la surface d’eau. p.e. les
nymphacées.

C. Plantes aériennes : sont soit des épiphytes (p.e. orchidées), soit des
parasites (p.e. lauranthus). Ces derniers enfoncent leurs suçoirs dans
le bois vivant de l’arbre-hôte.

IV.3. Types d’adaptation aux facteurs du milieu

L’adaptation est constituée par tout caractère qui permet à un


organisme de mieux vivre dans son milieu ;
Une adaptation trop poussée accompagnée d’une diminution de la tolérance
devient défavorable lorsque les conditions du milieu changent brusquement.

IV.3.1. Adaptation à la radiation (lumière)

Il s’agit d’une adaptation morphologique et physiologique vis-à-vis de


l’intensité de la lumière.
 Sciaphytes = plantes qui exigent de 0 à 5% d’éclairement ;
 Hemi-héliophytes = plantes exigeants de 6 à 49% d’éclairement
 Héliophytes = plantes qui exigent au moins 75% d’éclairement.

IV.3.2. Adaptation à l’humidité

A. Vis-à-vis du milieu sec, il y a :


 Hygrophytes = plantes vivant dans une atmosphère chargée
d’humidité

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 Xérophytes = plantes d’habitat relativement sec aussi bien dans le


substrat que dans l’atmosphère.
 Sclérophytes = plantes d’habitat à la fois sec et très illuminé (radiation
courtes). Leurs feuilles sont petites, dures, persistantes, fortement
endumentées et pouvant s’enrouler afin de réduire la transpiration
 Mésophytes = sont intermédiaires entre les hygrophytes et les
xérophytes.

B. Vis-à-vis du milieu aquatique, il y a :


 Les hélophytes ;
 Les hydrophytes et
 Les pélophytes = plantes se développant normalement pendant la
période d’exondaison (retrait d’eau) jusqu’à accomplir leur cycle vital.

IV.3.3. Adaptation à la dissémination

Cette adaptation se produit grâce au déplacement de la diaspore (=tout


élément capable de reproduire un autre individu).
1°) Autochores : diaspore disséminée par la plante elle-même.
Van den Pyl (1969) les subdivise en deux catégories :
a) Autochores balistes : 3 niveaux :
 Projecteurs mécaniques = diaspores disséminées par tension active
dans les tissus morts.
Ex : éclatement des gousses chez certaines légumineuses.
 Projecteurs physiologiques = diaspores disséminées par tension active
dans le tissu vivant (turgescence de graines, fruit ou enveloppes)
Ex : Talinium sp
 Projecteurs à tension passive = diaspore disséminée sous l’action d’un
agent extérieur qui founit l’énergie nécessaire à la dissémination.
Ex : - anémobalistes : agent extérieur = vent
- Zoobalistes : agents extérieurs = homme, animal.
b) Barochores : la diapore se détache sous l’effet de son propre poids.

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Ex : Arthocarpus incisa var non seminifera ;


2°) Anémochores : diaspores disséminées par le vent. L’efficacité peut être
de plusieurs kilomètres ; on distingue :
 Les planeurs lourds = quand le rapport poids sur surface portante est
supérieur à 2
Ex : - diaspore ailée : Imenocardia acida
- diaspore à halo de poils : Gossypium sp
 Les planeurs légers = quand P/s est inférieur à 2
Ex : diaspore à aigrettes : graminées, Cyperacées.
 Les anémochores roulants = quand la diaspore est constitué par une
plante entière ou une partie de la plante.
3°) Hydrochores : diaspore disséminée par l’eau
 Les ombrohydrochores = diaspores disséminées par la pluie.
 Les nantohydrochores = diaspores disséminées par l’eau courante
 Les thallossochores = diaspores disséminées par l’eau de mer ; ici la
diaspore doit avoir des adaptations spécifiques suivantes : flottabilité
(présence des lacunes aérifères), imperméabilité, dormance et
résistance à la salinité.
Ex : noix de coco.
4° Zoochores : diaspores disséminées par l’homme ou l’animal.
 Les épizoochores = diaspore transportée par encrage à l’aide des
épines, arêtes ou glandes adhésives.
Le transport est passif car non intentionnel
 Les endozoochores = la diaspore passe par le tube digestif avant d’être
rejetée.
 Les pépizoochores = la diaspore est disséminée par les animaux qui
recherchent les fruits pour consommer leur pulpe.
Ex : les oiseaux qui mangent la pulpe et laissent tomber la
graine qui finit par germer.
 Les diszoochores = les diaspores sont transportées dans le but de
constituer une réserve alimentaire ;
Ex : les rats.-

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TROISIEME PARTIE : CONSERVATION DE LA NATURE

CHAPITRE I. CONCEPTS GENERAUX

I.1. Concept de droit et de devoir de l’homme


I.1.1. Le droit à la vie de l’homme
L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et aux
conditions de vie satisfaisantes. Il a droit à un environnement de qualité qui
puisse lui permettre de vivre dans la quiétude, la dignité et le bien-être.

I.1.2. Le devoir de l’homme

L’homme a le devoir solennel de protéger et d’améliorer


l’environnement, non seulement pour l’intérêt supérieur des générations
présentes, mais aussi pour des générations futures.

I.2. Concept d’environnement

L’environnement est l’ensemble de milieux d’influence (humain,


naturel, économique, …) qui agissent sur l’individu à tous les instants de sa
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vie quotidienne et déterminent en grande partie son comportement dans


toutes les dimensions de l’être (sociale, intellectuelle, spirituelle, affective
…).
L’environnement est donc tout ce qui nous entoure, tout ce à quoi
nous sommes liés directement ou indirectement, tout ce à quoi notre vie est
attachée et tout ce de quoi elle dépend.
Dans une optique de conservation, le terme « environnement » est
réservé à la biosphère, à la partie de la planète-terre qui renferme l’ensemble
des êtres vivants et dans laquelle la vie est possible en permanence.

I.3. Concept de biodiversité

La vie sur terre est abondante et infiniment diverse. Le terme


« diversité biologique » ou « biodiversité » désigne l’ensemble des espèces de
la planète, des plus infimes bactéries aux séquoias géants, en passant par
les vers de terre et les aigles.
Tout ce monde vivant appartient à une formidable toile
interdépendante sur laquelle se greffent des éléments non vivants,
indispensables à la vie, comme l’atmosphère, les océans, l’eau douce, les
roches et les sols. Cette communauté vivante porte le nom de biosphère, et
les humains en font partie intégrante.
La variété de la vie constitue notre police d’assurance. Notre vie et nos
moyens d’existence en dépendent.

I.4. Mobiles de conservation de l’environnement

I.4.1. pourquoi protéger le milieu naturel ?

Le milieu naturel est le fondement nécessaire de l’existence de


l’humanité ; il fournit l’énergie et les matières qui ont assurées sa vie et son
développement à toutes les étapes de l’histoire, en passant successivement
par la société primitive, la société esclavagiste, le féodalisme, le socialisme
ou le capitalisme.

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La phase de développement aujourd’hui atteinte par l’humanité rend


de plus en plus urgent le besoin de planification de l’espace naturel dont
certains de nos semblables commencent d’ailleurs à ressentir la nécessité.
La préservation d’écosystèmes non dégradés et de régions naturelles
vierges figure au tout premier rang des tâches urgentes qui incombent à
notre génération. Son importance est primordiale parmi les multiples
impératifs qui conditionnent l’avènement d’une société post-industrielle,
fondée sur une planification écologique globale, dont l’apogée sera atteinte
au cours de la prochaine phase de l’évolution humaine.

I.4.2. Pourquoi se préoccuper du sort des organismes menacés ?

Les arguments sont de nature spécifique, économique et culturelle.


De trop nombreuses espèces animales et parfois végétales ont été
anéanties de diverses façons sans qu’aucun biologiste n’ait eu le temps de
les étudier. Mais surtout, alors que l’homme est en train de bouleverser la
majorité des milieux continentaux, il est absolument indispensable de
conserver des témoins et cela dans l’intérêt des générations futures.
Celles-ci auront certainement besoin des espèces raréfiées pour restaurer
les milieux dégradés par l’imprévoyance de leurs ancêtres.
La sauvegarde du fond génétique animal et végétal de la biosphère est
par ailleurs essentielle pour d’autres motifs tout aussi fondamentaux,
notamment pour la santé physique et morale des populations urbaines. Elle
paraît encore plus indispensable à la suite de son irremplaçable rôle
esthétique, culturel et éducatif.-

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CHAPITRE II. NOTIONS DE RESSOURCES NATURELLES

II.1. Types des ressources naturelles

Les ressources naturelles constituent tout ce dont dispose la nature pour


permettre la vie : air, eau, plante, animal … Elles sont généralement
classées en trois catégories :
- Ressources naturelles inépuisables ;
- Ressources naturelles renouvelables et conservables ;
- Ressources naturelles non renouvelables.

II.1.1. Ressources naturelles inépuisables

L’atmosphère et le cycle hydrobiologique constituent la condition sine


qua none d’existence sur la terre.

1° Atmosphère
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Elle est indispensable à a vie à cause de ses facteurs vitaux tels que
l’air, la température, l’humidité, le vent …

2° Cycle hydrobiologique

Il assure l’approvisionnement automatique en eau. Il présente une


particularité unique : les ressources en eau se renouvellent indéfiniment, et
l’intensité de leur renouvellement est proportionnelle) l’intensité de leur
utilisation.
Si à l’échelle mondiale ce cycle est inépuisable, à l’échelle locale par contre,
le cycle hydrobiologique peut être perturbé et, parfois de façon irréversible.

II.1.2. Ressources naturelles renouvelables et conservables

Parmi celles-ci on cite : l’eau, le sol, la végétation, la faune sauvage et


l’homme.
1. L’eau
L’eau est indispensable à toutes les formes de vie terrestres. Sans eau,
il est impossible de cultiver les céréales ou d’élever du bétail. Pas
d’eau, pas de nourriture ; pas de nourritures, pas de vie.

2. Le sol
Il constitue le substrat et le milieu biologique de la faune endogée. Il
est indispensable à l’activité humaine et à toute vie terrestre.

3. La végétation (flore)
Elle assure une fonction de conservation vis-à-vis des ressources
naturelles. Les plantes nous sauvent par la régulation des climats,

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caractères pluviométriques et de régimes d’eau, par l’apport de


matières organiques au sol, par le traitement des maladies …

4. La faune sauvage
Elle présente une valeur scientifique, touristique, économique et
alimentaire. L’homme doit se fier des animaux sauvages : s’ils sont
prospères, cela signifie que l’environnement est sain et convenable
pour lui.

II.1.3. Ressources naturelles non renouvelables

Ce sont des ressources accumulées dans le sol et le sous-sol, ou dans


le milieu aquatique : pétrole, gaz naturels, houille, charbon, minerais …
Leurs réserves s’épuisent de façon irréversible.

II.2. Menaces qui planent sur les ressources naturelles

On cite entre autres : la réduction de l’espace vital, la surexploitation,


l’anéantissement des forêts au profit de l’installation des savanes et déserts,
la pollution de la biosphère, les érosions, les feux de brousse, les pesticides.
Les catastrophes naturelles telles que les invasions des insectes
(criquets migrateurs), les cyclones, les éruptions volcaniques, les séismes,
les rat de marée …sont autant de facteurs qui contribuent à la dégradation
de écosystèmes.
Par ailleurs, on estime que la crise écologique inévitable est provoquée
par une poussée démographique et une augmentation des besoins
disproportionnées aux limites de notre planète et de ses ressources.-
Dans notre pays, c’est surtout l’agriculture itinérante (nomadisme
cultural) qui met en danger l’existence des ressources naturelles
renouvelables et conservables. Son impact sur l’environnement aboutit
rapidement aux terres stériles.

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Déforestation

Réduction de l’évapotranspiration

Augmentation de l’exposition au vent


et au soleil direct
Protection réduite face aux pluies

Assèchement et durcissement de la surface du sol


Lessivage et érosion du sol
Taux de nutriments recyclés en baisse
Destruction de la litière et des micro-organismes associés
Population animale en nette diminution
Prédateurs des insectes en diminution

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Apparition de microclimats plus extrêmes


Rétention réduite de l’eau dans le sol
Fertilité du sol réduite
Accroissement des animaux ravageurs et nuisibles
Conditions favorisant la propagation des mauvaises herbes

SOL STERILE

CHAPITRE III : PROCEDES COURANTS DE CONSERVATION DES


RESSOURCES NATURELLES

III.1. La thèse d’Alphonse KARR et l’anti-thèse de Niel ARSTRONG

a) Alphonse KARR (1808 – 1890)


« Voyage autour de mon jardin »
Lettre XIII, Edition Nelson, Edimbourg.-
« Le grand ouvrier qui a construit notre demeure y a établi les choses
de telle sorte que tout vit, meurt et se renouvelle de soi-même, et qu’il
semble qu’il y ait tout arrangé de façon à ne plus avoir à s’en occuper
jamais.
La vie et la mort des végétaux, comme la vie et la mort des hommes,
ne sont que des transitions ; la mort est l’engrais de la vie ; une chose
ne périt pas pour ne plus être, mais pour qu’une autre puisse être à
son tour, et, quand un certain cercle est rempli, la dernière

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production de ce cercle meurt à son tour pour faire revivre la


première. »
Conclusion : le cours des événements prouve que cette thèse
d’inépuisabilité des ressources naturelles est dépassée.

b) Niel ARMSTRONG
« Congrès International sur la protection de la vie sauvage »
Stockholm, 1970.-
« Se tenir debout sur la lune et contempler la terre – planète bleue –
bien haut dans le ciel est certainement une expérience unique.
Bien qu’elle soit très belle, elle est très lointaine, très petite en
apparence …
Nous avons été frappés par son aspect oasif. Et avant tout c’est la
seule île que nous connaissons comme habitat convenable pour
l’homme.
Jamais nous n’avons ressenti aussi fortement l’importance de la
protéger, la sauvegarder …
Cependant cette protection semble surtout requise non contre les
agresseurs étrangers ou des calamités naturelles, mais bien contre sa
propre population.
Conclusion : Cette thèse à l’avantage de la conservation est d’actualité
et appelle des efforts concertés pour sauver ce qui reste à
sauver, car il n’y aura pas de planète de rechange.

II.2. Protection de l’air

L’air est indispensable à la vie. Il est la ressource la plus utilisée par


l’homme qui en respire plusieurs fois par minute et cela durant toute son
existence. L’air doit être pur pour que la santé physique soit garantie.
La protection de l’air passe par :
1°) la limitation de la pollution. L’atmosphère est chaque jour enrichie des
gaz toxiques divers issus des usines et des automobiles.

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Les gaz les plus rencontrés dans l’atmosphère sont : CO2, CO, H2S, N2O,
dioxyde de soufre, dioxyde et divers composés de Cl.
2°) la conservation de la végétation : celle-ci joue un grand rôle dans la
purification de l’air.

II.3. Protection de l’eau

Cette protection passe par :


1°) le contrôle de la pollution des eaux. Les rivières, les fleuves, les lacs et
les mers sont de plus en plus pollués par des déchets de tout genre (déchets
d’usines et d’industries chimiques, déchets pétroliers, eaux usées d’égouts
et de lessive, pesticides, vidange des latrines, pluies acides …). Tout élément
en suspension dans l’air finit par revenir au sol et se retrouver dans les eaux
grâce au ruissellement et infiltration.
Aussi, l’intoxication progressive des organismes situés à différents niveaux
trophiques menace dangereusement l’existence de l’homme.

2°) la protection de la végétation qui maintient à niveau les ressources


aquifères du sol et du sous sol (le déboisement excessif entraîne le
tarissement saisonnier ou permanent des cours d’eau).

3°) la non-surcharge des pâturages

III.4. Protection du sol

Les mesures de conservation doivent envisager :


1°) la lutte anti-érosive (cfr cours de défense et restauration des sols) :
maintien de couvert végétal, pas de défrichements sur des terrains en
pente, contrôle des feux de brousse, méthodes culturales adéquates
(paillage, culture selon les courbes de niveau, cultures associées, culture
en terrasses, haie vive, pas de labour en temps sec …) ;
2°) la rationalisation de l’agriculture : paysannats, lotissements,
assolements et rotation des cultures …
3°) le respect des charges des pâturages.

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III.5. Protection de la flore (cfr cours de sylviculture)

Il faut :
1°) rationnaliser l’agriculture ;
2°) éviter le déboisement excessif et inconsidéré et respecter les règles de
régénération de la forêt ;
3°) stopper l’expansion des savanes, steppes et déserts ;
4°) contrôler les feux de brousse ;
5°) procéder au reboisement ;
6°) créer des parcs nationaux et des réserves intégrales ;
7°) garantir la protection scientifique des espèces rares ;
8°) etc.

III.6. Protection de la faune

L’homme doit se fier aux animaux sauvages. Car la prospérité des


animaux est un signe que l’environnement est sain et convenable à
l’homme.
La faune doit être conservée pour ses valeurs scientifique, alimentaire,
touristique et économique. Cependant, beaucoup d’animaux sont menacés
de disparition suite à la disparition de leur habitat, à la chasse excessive et
aux massacres sanitaires (destruction du gibier considéré ravageur des
cultures ou vecteur des maladies, ou présentant un danger sur un passage
d’eau p.e.)
Les mesures ci-après peuvent être envisagées en vue de la préservation
de la faune sauvage :
1. Eviter la destruction de l’habitat naturel des animaux ;
2. Eviter les destructions inutiles susceptibles de provoquer la rupture
des équilibres naturels ;

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3. Classement des zones de conservation du gibier, des zones


d’installations humaines, des zones d’élevage ;
4. Education du public, notamment des chasseurs ;
5. Détermination de l’époque de chasse et protection des femelles et des
jeunes ;
6. Limitation des permis de port d’armes et des quantités des munitions
par chasseur et par an ;
7. interdiction de vente de viande de chasse ;
8. Interdiction d’abattage et de commercialisation de viande et trophées
d’espèces rarissimes (éléphants, gorilles …) ;
9. Nécessité de prudence dans l’emploi massif des pesticides ;
10. Etc.

CHAPITRE IV : RESERVES ECOLOGIQUES ET PARCS NATIONAUX

IV.1. Réserves écologiques


IV.1.1. Objectifs généraux
1°) Sauvegarder les échantillons de tous les écosystèmes naturels afin de les
comparer avec les milieux homologues aménagés par l’homme ;
2°) Déterminer les voies de reconstitution des écosystèmes modifiés
3°) Constituer des zones d’intérêt pour la recherche et l’éducation sur
l’environnement naturel ;
4°) Créer des banques des gènes, sauvegarder les espèces menacées
d’extinction ainsi que leur habitat ;
5°) Permettre l’étude scientifique des phénomènes géomorphologiques.

IV.1.2. Réserve naturelle intégrale

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La convention de Londres du 08 Novembre 1993 stipule qu’une


réserve naturelle intégrante est une aire placée sous le contrôle du pouvoir
public, aire dans laquelle toute activité non naturelle est interdite (défense
de pénétrer, de circuler, de camper ou de mener des recherches sans
autorisation écrite de l’autorité compétente.

IV.1.3. Réserve naturelle dirigée

C’est une réserve naturelle générale instituée pour surveiller et


orienter scientifiquement l’évolution de la nature.

IV.2. Parcs nationaux

IV.2.1. Définitions et objectifs

Un parc national désigne une aire placée sous le contrôle public, avec
des limites inchangées. Dans cette aire, la chasse et/ou la destruction de la
flore sont interdites (sauf en cas d’autorisation expresse pour but
scientifique). Cette aire est mise à part pour la propagation, la protection et
la conservation de la végétation et de la vie animale sauvage.
Dans les parcs nationaux on vise :
1°) La conservation des sites extraordinaires privilégiés par leur flore, leur
faune, leur paysage, leurs caractéristiques topographiques, leurs intérêts
archéologiques, géologiques ou géomorphologiques ;
2°) La satisfaction de l’homme : lieu de méditation, d’inspiration, de
recréation, de détente et de délassement, réserve ou laboratoire d’intérêt
scientifique.
N.B : Toute intervention dans un parc doit être étudiée, et les conséquences
envisagées ; car des fluctuations imprévues peuvent survenir.

IV.2.2. Les parcs nationaux de la R.D.C

(1) Parc national de Virunga (parc Albert)

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Situé dans le Kivu, est crée en 1925 et couvre une superficie de 8.000
Km2. C’est une sorte de « microcosme » de toute l’Afrique, avec les
changements des biotopes réduits sur de faibles distances.
La principale raison de sa création était la protection du Gorille de
montagne (Gorilla gorilla)
Ce parc qui fait la prestige de la R.D.C à l’étranger, abrite des biocénoses
dont la diversité est liée à la multiplicité des milieux (biotopes) très
spéciaux : lacs grands et petits aux profondeurs et altitudes variables, delts
marécageux, tourbières, savanes, plaines de laves, volcans actifs et éteints,
montagnes non volcaniques, eaux thermales, gaz toxiques …c’est tout au
long des rivières que l’on peut observer certaines des plus importantes
concentrations des mammifères sauvages de l’Afrique et même du monde :
- Buffles (sincerus caffer ou Babalus caffer acquinoctialis)
- Eléphants (Loxodonta africana)
- Antilopes Bongo (Boecercus eurycernus)
- Phacochères (Phocochoercus aethiopicus)
- Lions (Felis leo, Leo leo, ou panthera leo)
- Hippopotames (Hippopotamus amphibiens)
- Léopards (Felis pardus ou panthera pardus)
- Civettes (Civettictis civetta ou Viverra civetta)
- Daman (Dendrohyrax arborcus)
- Chacal (Thos adustus)
- Hyène (Crocuta crocuta)
- Antilope naine (Hylarnus harrisoni)
- Porc-epic (Hystrix africae)
- Lièvre (Lepus craushayi)
- Okapi (Okapia johnstoni)
- Chimpanzé (Pan troglodytes)
- Chimpanzé nain (Pan paniscus)
- Singe doré (Cercopithecus kandti)
- Singe argenté (Cercopithecus mitis opiesthestctus)

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(2) Parc national de l’Upemba, situé au Shaba (Katanga) ; crée en


1939 ; environ 10.000 Km2.
La topographie et la végétation variées expliquent la présence d’une
faune très nombreuse et très variée. En 1949, on y avait inventorié 115
espèces de mammifères et 600 espèces d’oiseaux.
Ce qui frappe le visiteur, ce sont de grandes hardes de zèbres ou
d’antilopes qui s’aperçoivent dans les herbages des plateaux. Le lac Upemba
et ses satellites constituent par ailleurs une région très poissonneuse.
Les grands mammifères qui s’y trouvent sont :
- Zèbre de Boöhn (Equus Burchelli böhmi)
- Antilope rouanne (Hippotragus equinus)
- Cob des roseaux (Redunca arundium)
- Eléphants, hippopotames, lions, léopards, buffles, phacochères,
chacal, singes, rongeurs …
- Guepard (Acinomyx jubatus)
- Etc.

(3) Parc national de la Garamba, crée en 1938, 5.000 Km2 ; situé dans
la Province Orientale (haut Congo)-frontière avec le Soudan.
C’est dans le but de sauver le Rhinoncéros blanc (ceratotherium
simum), espèce qui n’existe nulle part au monde, que ce parc a été établi. Il
constitue en outre un refuge pour la Girafe (Giraffa camelopardalis
congolensis), unique endroit où on peut voir cette espèce en R.D.C.
On y trouve aussi des populations considérables d’Eléphants, des Buffles et
de différentes espèces d’antilopes ainsi que d’autres animaux de savane
(lions, léopards, babouins …). Les rivières abritent entre autres des
hippopotames et des crocodiles.

(4) Parc national de Salonga, crée en 1970 ; 36.000 Km2 (plus


vaste que la Belgique, le 2ième du monde après le parc national de
Wood Buffalo du Canada) ; situé essentiellement dans la Province de
l’Equateur, mais aussi dans une partie de Bandundu et les deux
Kasaï.

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La flore est constituée de la forêt tropicale. On doit se souvenir que la


forêt primaire est en voie de disparition. En réservant cette étendue, on est
assuré du sauvetage définitif du biotope le plus typique de la R.D.C.
On rencontre dans ce parc tous les animaux de la forêt tropicale
(équatoriale) : Chimpanzé nain, Eléphants nains, Eléphants, hippopotames,
Antilopes, Crocodiles, nombreux oiseaux, serpents, singes (Colobe,
Mangabys, Cercopithèques …).
L’exploitation scientifique de ce parc reste à faire et pourrait réserver des
surprises.

(5) Parc National de Kahuzi Biega, crée en 1970 ; 750 Km2, situé
au Kivu à environ 50 Km de Bukavu.
Région montagneuses, végétation de montagne, deux volcans éteints. Il
s’agit du seul endroit au monde où l’on peut garantir des Gorilles dans leur
milieu naturel aux visiteurs.
La faune est donc très riche en grands mammifères : gorilles de montagne,
Chimpanzés, Eléphants, Buffles, Antilopes. On y trouve aussi beaucoup de
singes, carnivores, herbivores et oiseaux ; les reptiles et les amphibiens sont
très abondants.
(6) Parc National de Kundelungu, crée en 1970, 1.200 Km 2 ; situé
au Katanga (entre les rivières Lufira et Luapula, à 175 Km de
Lubumbashi).
Les hauts plateaux s’étendent) perte de vue sur environ 25 Km et une
largeur de 30 Km. Le paysage des hauts plateaux (1720 m d’altitude) est
splendide et certainement l’un des plus beaux de Katanga.
La rivière Lofoi se jette du haut d’une falaise très spectaculaire en une
impressionnante chute d’environ 340m de haut.
Cette région au climat particulièrement agréable possède un capital en
gibier très riche : antilopes rouannes, antilopes sables, Bubales, Cobs des
roseaux, élans, Zèbres, Phacochères, Eléphants, Lions, Léopards, Antilopes
noires, grand Kudu …
Le Guépard y trouve l’un de ses tous derniers refuges sur le territoire
congolais.

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(7) Parc National de Maïko, crée en 1970 ; ± 10.000 Km2 ; dans le


Province Orientale (Haut-Congo).
Il s’agit de l’un de 7 blocs forestiers primaires « encore intacts » en
Afrique. Zone mal connue, à explorer. En plus de la faune classique de forêt,
on y trouve des Okapi, des Gorilles, mais aussi le Paon Congolais.

IV.2.3. Parcs national potentiels

Restent à créer afin que les réserves naturelles couvrent 12 à 15% du


territoire national.

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