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Cours de Biogéographie (Licence 3 : Spécialité: Ecologie et Environnement) -Semestre 6

République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère de l'Enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique
Université de Hassiba Ben Bouaali - Chlef –
Faculté des Sciences de la nature et de la vie

Département Eau et environnement et Développement Durable


Licence : Ecologie et environnement
Niveau : 3ème Année (6ème Semestre)

Cours de Biogéographie

Programme

I : Eléments de biogéographie

II : Phytogéographie et analyse floristique

III : Zoogéographie

IV : Répartition des espèces végétales et animales en Algérie

M. TEBANI (Département EEDD : Faculté SNV, UHBChlef) - ….. / …… - 1


Cours de Biogéographie (Licence 3 : Spécialité: Ecologie et Environnement) -Semestre 6

Biogéographie
Sommaire

Chapitre I : Eléments de biogéographie


A. Introduction
1. Aperçu historique de la biogéographie
1.1.Histoire de la biogéographie historique
1.2.La biodiversité au cours du temps géologique
2. Biogéographie écologique
3. Eléments de géodynamique
B. Chorologie
1. Etude des aires (délimitation, type d’aires, aires de différents rangs taxonomiques)
1.1. Délimitation
1.2. Types d’aires de distribution
1.3. Aires de différents rangs taxonomiques
2. Territoires et cortèges floristiques (notions, cortèges, richesse floristique, divisions
floristiques du monde, régions, domaines et secteurs)
2.1. L’origine, les convergences
2.2. La richesse floristique
2.3. Les opportunités
2.4. Les risques
3. Variations chronologique des aires
3.1. Aptitude à la propagation
3.2. Potentiel évolutif
3.3. Amplitude écologique

Chapitre II : Phytogéographie et analyse floristique


1. Rappel sur la répartition du règne végétal
2. Les grandes lignes d’évolution chez les Angiospermes
2.1. Concept de spermaphytes
2.2. L’évolution au sein des angiospermes
2.3. Origine des Angiospermes
3. Méthodes de la classification des Angiospermes
3.1. But de classification végétale

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3.2. Taxonomie et Nomenclature


4. Système de classification des Angiospermes (Voir Cours de Taxonomie,)
5. Description et caractères particuliers de familles à intérêt en systématique évolutif
et économique. Exposés
 Végétale : Céréales, Arboriculture, Culture maraichères, Légumes secs
 Animale : Gros élevage, Aviculture, Apiculture, Pisciculture

6. Elément de géographie botanique


6.1. Répartition générale des formations végétales du globe
6.1.1. Les facteurs jouant sur la répartition des végétaux sur le globe
6.1.2. Les grands Biomes dans le monde

Chapitre III : Zoogéographie


1. Les aires de distribution géographiques
1.1. Types de distribution faunistique
1.2. Grandes régions zoogéographiques actuelles
1.3. Caractéristiques de principales régions faunistiques
2. Les empires faunistiques et leurs distributions
3. Les causes de distribution actuelle des êtres vivants ……….
3.1.Les facteurs généraux de dispersion
3.2. Les facteurs jouant sur la répartition de la diversité spécifique
4. Les faunes insulaires

Chapitre IV : Répartition des espèces végétales et animales en Algérie


1. La flore
2. Les travaux d`inventaires de la flore faits en Algérie
3. La Faune

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Chapitre I : Eléments de biogéographie

A. Introduction

La biogéographie est l’étude de la distribution géographique des espèces. Ce domaine


de l’écologie détermine les aires de répartition potentielle et réelle des différentes espèces,
ainsi que l’évolution de ces aires en fonction des variations de l’environnement ou des
activités humaines. La biogéographie est en outre liée à l’histoire de la Terre et à l’évolution
de sa croûte terrestre et de sa biosphère. En effet, l’aire de répartition d’une espèce ne
s’explique pas que par ses caractéristiques biologiques, mais aussi par l’évolution de la
géographie et son histoire évolutive.
La biogéographie est une discipline à multiples facettes:
- Pour les écologues, est une sous-discipline de l'écologie dans la mesure où elle étudie
la répartition des espèces en fonction de leurs interactions, leurs conditions de vie,
leurs niches écologiques et des composantes de l'environnement.
- Pour les systématiciens (spécialistes de la classification du monde vivant), la manière
d'aborder la biogéographie est différente puisqu'elle s'attache à l'histoire des faunes et
des flores. Appelée alors biogéographie historique, celle-ci essaie d'expliquer les
répartitions actuelles en fonction d'événements anciens.
La biogéographie a plusieurs façons de l’aborder et de s’interroger sur son objet :
- Par les répartitions ou distributions des organismes vivants : La chorologie (c'est-à-
dire la science des répartitions).
- Par les modes d’association des organismes vivants : La phytosociologie (la
sociologie des plantes) plus fréquemment abordée en Biogéographie.
La zoosociologie (la sociologie des animaux), partie de la biogéographie généralement
traitée par les spécialistes des sciences naturelles plutôt que les géographes.
- Par les dynamiques (individuelles ou collectives) des organismes : L’évolution et
les changements pour les espèces comme pour les écosystèmes).
Les origines (la biogenèse : d’où vient la vie ?). L’avenir (comment assurer la survie et
la pérennité des espèces ?). La préoccupation conduit à formuler des stratégies de
protection et de conservation des ressources de la nature.
- Par les modes d’organisation et de fonctionnement des organismes : La production et
l’utilisation de la matière organique.

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1. Aperçu historique de la biogéographie

La biogéographie se définit comme étant l'étude et la compréhension de la répartition des


organismes vivants à la lumière des facteurs et processus présents et passés.
Pendant longtemps, la biogéographie a été confinée à la description de la répartition des
flores et des faunes, à la délimitation de vastes régions où la biodiversité est plus homogène et
à l'étude des mécanismes de dispersion et de colonisation à l'échelle des continents. Elle
s'opposait clairement à l'écologie traditionnelle, science des relations, qui s'attachait à
comprendre les mécanismes et le fonctionnement d'entités biologiques beaucoup mieux
définies comme les populations ou les assemblages d'espèces.
Depuis le début des années 70, la biogéographie a largement été relancée vers d'autres
objectifs, l'ouvrant vers l'écologie et l'étude de l'évolution, en éclatant les échelles spatiales et
temporelles traditionnelles. De fait, tous les mécanismes dit "écologiques" comme
l'immigration, l'extinction, la colonisation, la compétition, ... sont directement liés à la
structure géographique et sont responsables de la répartition géographique des êtres vivants.
Cette nouvelle approche de la biogéographie implique que la répartition des êtres vivants
(Y) est non seulement fonction des facteurs historiques, mais aussi de facteurs écologiques et
biologiques : Y = f (facteurs historiques + écologiques + biologiques) + variation aléatoire.
 Les facteurs historiques sont ceux qui résultent de phénomènes passés, qui ont agit
sur les générations précédentes, et sont à l'origine de la localisation actuelle des aires
de répartition. Ces facteurs agissent essentiellement à une petite échelle géographique.
 Les facteurs écologiques s'expriment par le biais des contraintes physiques de
l'environnement, des limites physiologiques des êtres vivants et de leur potentiel
adaptatif. Ces facteurs peuvent agir à toutes les échelles géographiques.
 Les facteurs biologiques incluent les relations interspécifiques comme la compétition,
la prédation ou le parasistime qui peuvent contraindre elles aussi les répartitions.
 Enfin, à la combinaison de ces trois types de facteurs qui contraignent la répartition
d'une espèce, il faut aussi ajouter le hasard (la variation aléatoire) qui est propre à tout
processus et structure biologique. La modélisation des distributions ne pourra jamais
conduire à une prédiction parfaite de la présence/absence ou des abondances d'une
espèce. En effet, les organismes vivants évoluent dans un environnement dynamique
et changeant, prévisible à certaines échelles, imprévisible à d'autres, et dont il est
impossible de connaître avec précision l'état de toutes les unités qui le composent.

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1.1.Histoire de la biogéographie historique


Carl von Linné (1707-1778) supposait que toutes les espèces et organismes avaient été
créés par Dieu et vivaient avec Adam et Ève dans le Paradis. Celui-ci devait donc offrir
des climats permettant à toutes les espèces de vivre. Ainsi, Linné imaginait le Paradis comme
une île primordiale située sous l’Équateur, où les espèces de climat chaud vivaient dans
des plaines et une immense montagne accueillait les espèces de climat froid.

Linné considéra ensuite que les continents s’étaient étendus à mesure que les océans
se retiraient vers le large, permettant aux animaux et plantes de coloniser par divers moyens
les terres nouvellement émergées.

Ces énoncés furent à la base de plusieurs idées fondamentales à propos de la nature


du monde vivant : il existe une petite aire où les espèces « apparaissent » et d’où elles
migrent et se dispersent vers d’autres aires à mesure que ces dernières deviennent accessibles
aux espèces qui peuvent y survivre. Ce type d’énoncé correspond aux théories que l’on
appelle plus fréquemment aujourd’hui centre d’origine et dispersion. D’autres idées sous-
jacentes pouvaient être tirées des énoncés de Linné : les espèces étaient toutes créées au
même moment et toutes les aires continentales, à l’exception d’une île (le Paradis), étaient
submergées par les océans. Bien que les connaissances sur la biodiversité du globe étaient
pauvres à l’époque, on supposait que l’écologie pouvait expliquer la distribution des
organismes vivants : différentes aires géographiques de la Terre devaient ainsi être peuplées
par les mêmes espèces si ces aires présentaient la même altitude et latitude ainsi que le même
type de substrat et de climat.

Buffon modifia légèrement les explications de Linné en incluant l’idée que les
organismes, après avoir été créés par Dieu devaient changer, dégénérer (évoluer en fait) en
une espèce différente pendant leur déplacement de leur habitat (ou centre d’origine que
Buffon désigne sous le nom d’ « Ancien Monde », le « Paradis » de Linné) vers d’autres aires.
Cette idée est directement imputable à Buffon bien que souvent attribuée à Charles
Darwin (1809-1882) à la suite de la publication de De l'origine des espèces en 1859.

La phytogéographie, donc, est une science, au croisement de la botanique et de


la géographie, qui étudie la répartition des végétaux à la surface du globe et les causes de
cette répartition ainsi que les relations existantes entre les espèces végétales d'une part, les
caractéristiques géographiques, mésologiques et biologiques d'autre part.

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1.2. La biodiversité au cours du temps géologique


Au cours des temps géologiques, certaines modifications planétaires de l'environnement
ont été à l'origine de véritables crises biologiques se traduisant par une disparition massive de
nombreux groupes d'êtres vivants.
On estime que prés de 99 % des espèces ayant vécu sur notre planète sont aujourd’hui
éteintes et que les espèces actuelles ne représentent que 1% des espèces ayant vécu sur Terre
Si l'on compare les espèces animales et végétales vivants à deux temps géologiques
différents, on constate que certaines ont disparues, et que d’autres sont apparues.
La Terre s’est formée il y a 4,5 Ma. L’activité volcanique qui régnait à l’époque
permet la formation d’une atmosphère primitive riche en dioxyde de carbone. Au cours de son
refroidissement, la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère se condense et donne naissance
aux océans. C’est dans ces océans que la vie apparaît il y a -4 Ma. Cette vie est tout
d’abord unicellulaire. La photosynthèse va lui permettre de se diversifier dans les océans.
- Les Algues apparaissent et les premiers animaux pluricellulaires il y a - 600 ma
- Les premiers vertébrés apparaissent au cambrien (-540 à -500 ma).
- Les poissons à nageoires rayonnées apparaissent il y a -420 ma
- les poissons à squelette cartilagineux il y a -410 ma.
L’accumulation de dioxygène dans les océans puis dans l’atmosphère conduit à la
formation de la couche d’ozone, étape clé pour que la vie terrestre se développe.
- Les premières plantes terrestres proches de mousses apparaissent vers -430 ma
- Les premières plantes ligneuses proches de fougères apparaissent vers -380 ma.
- Les premiers animaux à conquérir la surface terrestre sont les arthropodes (vers -400 Ma),
puis apparaissent les premiers amphibiens (-240 ma). Les mammifères apparaissent vers -205
ma et les oiseaux vers -150 ma.

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Biogéographie écologique

Ecologie et biogéographie : La plupart des groupes ont des systèmes précis leur permettant
de classer et de nommer chaque zone écologique. Ils peuvent indiquer les points de repère qui
constituent les limites de ces zones, et ils connaissent l'emplacement de chaque particularité
topographique, qu'il s'agisse d'une plante ou d'une colline. La position géographique des
ressources naturelles et leurs variations sont des connaissances nécessaires et essentielles au
système de production….

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2. Eléments de géodynamique
Le mot « géodynamique » est apparu à l'aube du XXe siècle (É. Hang, 1908 et A.E.H.
Love, 1911), la naissance du mot « géodynamique » traduit la conscience des liens qui
existent entre la surface de la Terre et ses parties internes. Si on tente de définir la
géodynamique comme la partie des sciences de la Terre concernée par les processus évolutifs
et l'analyse des forces dont ils résultent.
La géodynamique se divise, de prime abord, en géodynamique externe et géodynamique
interne, qui diffèrent non seulement par les domaines affectés, mais également par l'échelle du
temps, les phénomènes étant beaucoup plus rapides à la surface, où une extrapolation à partir
de la durée de nos observations suffit à nous permettre une interprétation de l'évolution, et
beaucoup plus lents dans le domaine interne.
La géodynamique interne s’intéresse aux processus internes de la planète ainsi qu’à leurs
répercussions mécaniques en surface. Les grands phénomènes géologiques comme les
tremblements de terre, les volcans, la formation des océans et des grandes chaînes de
montagnes sont expliqués par le modèle de la tectonique des plaques. Le déplacement de
ces plaques est la manifestation tangible de la dynamique qui affecte le centre de la Terre.
Cette dynamique résulte du flux thermique provenant de la chaleur dégagée par la
désintégration des éléments radioactifs contenus dans les roches. Cette énergie thermique est
transformée en énergie mécanique par des courants de convection ………..

B. Chorologie

Définition de la Chorologie
La chorologie est une science issue de la biogéographie qui étudie la répartition
géographique des espèces vivantes (leur aire de répartition), mais pas seulement, cette science
ainsi, tente de préciser les causes de la présence d'une espèce en un lieu géographique. Cela
rejoint les théories de distribution des espèces, incluant l'écologie des populations étudiées, la
répartition des organismes, de l'histoire de cette répartition et des modes de dispersion
(chorie). La chorologie étudie donc les aires de répartition actuelles et passées des
unités systématiques de différents niveaux : espèces, genres, familles, qui peuvent être de
différentes natures : plantes, animaux, champignons, etc.

1. Etude des aires


1.1. Délimitation

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Les êtres vivants ne se répartissent jamais au hasard, ni de manière uniforme à la surface de


la Terre. Elles développent toujours des stratégies leur permettant de survivre et d’exprimer
leurs potentialités : de façon isolée (individuel) ou collective (comme populations formées
d’un nombre variable d’individus, à l’intérieur desquelles il est possible d’identifier
des groupements d’espèces végétales ou animales). Si on considère chaque espèce vivante
séparément, il devient possible d’observer, sur un territoire donné, un nombre variable
d’espèces qui vont constituer une communauté particulière appelée flore (s’il s’agit
de végétaux) ou faune (si cela concerne les animaux).

1.2. Types d’aires de distribution


L’aire de répartition d’une espèce est la zone géographique où cette espèce est
présente. Cette aire est limitée au sein d’une aire maximale de répartition qui correspond aux
conditions environnementales nécessaires à la vie et au développement de l’espèce (zones
d’abris, de nourrissage et de reproduction). L’aire de répartition, appelée aussi aire de
distribution, la zone délimitant la répartition géographique d'une espèce vivante ou de toute
autre unité taxonomique qui inclut la totalité de ses populations.
En fonction des exigences (en particulier écologiques) des organismes vivants, quatre
grands types de répartition sont généralement reconnus au niveau du Globe.
1) Aire cosmopolite
Au sens strict, elle correspond à une extension sur l’ensemble de la Terre. En réalité, le
cosmopolitisme d’un organisme se rapporte plutôt à sa présence sur la majeure partie de la
Biosphère. Les espèces à aire cosmopolite sont peu nombreuses :
 Chez les végétaux, surtout des plantes aquatiques.
 Chez les animaux il y a les exemples des rats et des mouches…
2) Aire circumterrestre
Certaines distributions d’organismes restent liées à des limites strictes en latitude. Elles
apparaissent par conséquent avec une disposition en bandes correspondant à une localisation
latitudinale :
 Polaire, exemple : le pingouin.
 Tempérée, exemple : le chêne, le loup.
 Subtropicale (ou méditerranéen), exemple : l’olivier.
 Tropicale, exemple : le palmier, le lion.
3) Aire disjointe

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Il s’agit de répartition présentant des discontinuités importantes entre les zones


d’installation d’une Espèce ou d’une Famille d’organismes. On peut ainsi retrouver des
individus appartenant au mê me taxon, mais localisés dans des zones géographiques très
distantes. Les oiseaux montrent souvent des cas d’aires disjointes.
4) Aire endémique
Cette répartition a une localisation limitée à un seul territoire dont la surface peut être très
variable. En général l’endémisme est le résultat d’un isolement, ce qui fait que les îles
(Madagascar, Nouvelle-Zélande), certaines montagnes (Ethiopie), parfois même les déserts
(Australie), peuvent être riches en espèces endémiques.

1.3. Aires de différents rangs taxonomiques


Dans la Biosphère, chaque espèce occupe un territoire qui lui convient en fonction de
sa propre évolution et de ses préférences écologiques. Ce territoire est considéré comme une
zone géographique d’extension très variable, en situation de continuité ou de discontinuité,
sur laquelle une espèce vivante se rencontre de façon spontanée.
En règle générale, l’organisme à la base de chaque « aire » est considéré comme un
« taxon » ou « unité taxonomique » qui a une répartition géographique propre. Le « taxon »
correspond le plus souvent à une « espèce » ; on parle alors de la répartition ou de la
chorologie de cette « espèce ».
Mais la répartition peut cependant être perçue à des niveaux taxonomiques plus élevés,
compte tenu des classements hiérarchiques retenus pour les organismes vivants : « l’aire » de
telle « espèce » (végétale ou animale), « l’aire » de tel « Genre », « l’aire » de telle
« Famille », « l’aire » de tel « Ordre », Etc.

2. Territoires et cortèges floristiques


De nombreuses raisons justifient l’étude de la distribution des organismes vivants. Par
commodité, on peut en retenir quelques-unes.
2.1. L’origine, les convergences
La répartition actuelle de la flore ou de la faune terrestre permet de s’interroger sur
leur origine, les éléments communs entre des territoires parfois séparés par des espaces
océaniques ou des barrières montagneuses. Chaque territoire possède des espèces qui lui sont
particulières, d’où elles sont originaires ; des territoires différents peuvent disposer d’espèces
communes
2.2. La richesse floristique

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Des zones géographiques disposent d’un plus grand nombre d’espèces que d’autres
(exemple: milieux tropicaux et milieux polaires). La répartition de la richesse en espèces peut
être un élément de caractérisation des territoires.
2.3. Les opportunités
Les espèces vivantes sont sources de molécules ou de produits variés servant à de nombreux
usages : alimentaire, thérapeutique, récréatif, de construction, etc. La connaissance de la
distribution des espèces permet l’exploitation, la valorisation des ressources par les
communautés humaines notamment.
2.4. Les risques
Toutes les espèces sont par nature fragiles. Elles restent exposées aux risques
de réduction voire de suppression de leur aire de répartition, par conséquent menacées
de disparition.
La connaissance des territoires de prédilection donne la possibilité de prévenir ou de limiter
les risques par des stratégies adaptées (au moins aux espèces qui ont le plus de valeur).

3. Variations chronologique des aires


La distribution des êtres vivants est contrôlée par plusieurs facteurs ; certains leur sont
propres, d’autres appartiennent au milieu dans lequel se trouvent les organismes
Pour les Facteurs de répartition des espèces vivantes, on peut retenir trois catégories :
3.1. Aptitude à la propagation
La capacité de produire une grande descendance (capacité de reproduction) et de la
propager (pouvoir de dissémination) assure en principe à une espèce la faculté d’occuper des
territoires étendus. Cela fait que les espèces fécondes apparaissent a priori privilégiées pour
avoir des aires de répartition étendues. Cependant, la fécondité n’implique pas forcément la
survie de toute la descendance : chez les espèces prolifiques, le taux de survie des semences
est généralement très faible.
3.2. Potentiel évolutif
La capacité à conquérir et à occuper un territoire ne reste pas stable mais soumise à
des variations car les organismes subissent des pressions constantes qui les font évoluer en
permanence, car le milieu exerce toujours une pression de sélection.
Deux types d’évolution :
- La mutation (changement brutal du potentiel génétique par des processus propres à l’espèce)
- L’hybridation (changement suite à un croisement entre individus différents).

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3.3. Amplitude écologique


Chaque espèce se cantonne dans des limites (seuils) correspondant à des valeurs du
milieu qu’elle supporte. En général, ce sont des valeurs déterminées par le climat et le sol du
territoire d’établissement.
- Si l’écart entre les limites (climatiques, hydriques, thermiques, édaphiques…) est
grand, l’espèce va s’adapter et conquérir de grands territoires.
- Si l’écart entre ces limites est réduit, l’espèce va se maintenir dans des territoires très
limités où ses exigences sont satisfaites.

Chapitre II : Phytogéographie et analyse floristique

1. Rappel sur la répartition du règne végétal

La répartition des animaux et des plantes peut être envisagée sous deux angles différents :
l'un écologique, l'autre historique. La surface de la Terre présente une série de zones
climatiques, symétriques de part et d'autre de l'équateur. Cette régularité zonale est cependant
modifiée par les reliefs montagneux qui perturbent les courants atmosphériques à la surface
du sol, et par l'influence de la mer. Mais dans toutes les régions du monde, pour des climats
semblables, des types de végétation analogue abritent des animaux qui présentent des types
d'adaptation comparables : ces ensembles bioclimatiques sont des biomes.
Les formations végétales actuelles et les cortèges floristiques varient avec le climat et la
région considérée. La végétation est largement dominée, excepté dans les régions froides, par
un groupe très diversifié, les Angiospermes, qui représentent environ 80 % des 250 000
espèces actuelles décrites. Toutefois, l'évolution végétale et la succession des différents
groupes à la surface du globe a contribué à l'évolution des paysages, et la végétation, soumise
aux pressions sélectives des variations climatiques, a été "façonnée" au cours des temps
géologiques.
La répartition actuelle des continents et des mers des chaînes de montagnes et des déserts
etc. rend plus ou moins difficile et quel que fois impossible la propagation des plantes
terrestres. Aussi peut-on distinguer un certain nombre de régions botaniques naturelles après
les associations de végétaux ou flores qu’on rencontre surtout après les associations
forestières.

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Régions biogéographiques actuelles ("continent-centrées")

2. Les grandes lignes d’évolution chez les Angiospermes

2.1. Concept de spermaphytes

Les spermaphytes (sperma, graine et phyte, plantes), ou spermatophytes ou encore


Phanerogames, sont les plantes qui produisent les graines à organes de reproduction apparents
et développés, comprennent les végétaux les plus perfectionnés du règne végétal. Elles
représentent plus de 90% des espèces végétales et regroupent aussi bien les conifères que les
plantes à fleurs. Sont les plantes qui produisent les graines à organes de reproduction
apparents et développés, sont les dernières à être apparue sur terre. Ce groupe est divisé en
trois sous embranchements :
a. Les gymnospermes ont des graines nues (embryon entouré de l'albumen et d'un tissu de
protection), c'est un groupe peu compétitif qui comportait plus de 20.000 espèces, alors
qu'il n'en reste que 700 aujourd'hui, regroupées dans deux phylums.
- Les cycadales (Cycas, Zamia) : apparues au trias, connues depuis l’ère primaire
peuvent être considérées comme de véritables fossiles vivants.
- Les conifères : sont les principaux représentants des gymnospermes dans notre flore
actuelle.
b. Les angiospermes, ce groupe compte en effet plus de 250.000 espèces vivantes,
herbacées ou arborescentes et adaptées à pratiquement tous les biotopes de notre planète,
développant en plus une double fécondation produisant des tissus nourriciers
supplémentaires, protègent leurs graines à l'intérieur de l'ovaire qui donnera le fruit. Sont

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des Plantes ligneuses ou herbacées, à fleurs hermaphrodites, parfois unisexuées par


réduction. On les appelle "Anthophyta (antho = fleur), c'est à dire "plantes à fleurs". Les
Angiospermes sont subdivisées en deux classes : Monocotylédones et Dicotylédones…
c. Les chlamydospermes sont représentés aujourd'hui par 75 espèces.
2.2. L’évolution au sein des angiospermes

L'émergence des plantes s'est produite il y a quelque 480 millions d'années et constitue,
un événement majeur dans l'histoire de la vie à la surface de notre planète, l'origine des
embryophytes est restée difficile à cerner, cependant, on la considérait généralement comme
étant monophylétique, c'est-à-dire dérivée d'un ancêtre unique, que l'on pensait être une
chlorophyte.
Les Angiospermes apparaissent au début du Crétacé ou à la fin du Jurassique,
L'Angiosperme la plus ancienne actuellement connue remonte à 165 millions d'années. Parmi
les Angiospermes toujours existantes, les études moléculaires identifient Amborella tricopoda
comme étant le groupe « soeur » de toutes les autres Angiospermes, c'est-à-dire comme étant
la première lignée divergente à partir de l'ancêtre commun le plus récent se situant à la racine
de l'arbre phylogénique des Angiospermes.
Par la suite, les plantes à fleurs se répartiraient en deux grands ensembles.
Le plus primitif comprendrait les « anciennes dicotylédones » (Cératophyllales, Laurales,
Magnioliales et Pipérales) et l'ensemble des monocotylédones qui dériveraient des
Magnioliales. Les Angiospermes les plus évoluées rassembleraient toutes les eucotylédones
parmi lesquelles les Rosidées et les Astéridées constitueraient les groupes les plus avancé.

2.3. Origine des Angiospermes

Les Angiospermes, ou Plantes à fleurs, seraient apparues au Crétacé inférieur, près de


l’équateur, il y a environ 130 millions d’années. Les Angiospermes auraient d’abord été
confinées à des niches écologiques délaissées par les autres groupes alors dominants, puis, à
partir du Crétacé moyen, auraient envahi le reste du globe par radiation adaptative grâce à
leurs appareils végétatifs et reproducteurs particulièrement performants.

Une première hypothèse, essentiellement dérivée de l’Ecole d’Engler (Ecole


allemande), considère la fleur primitive comme simple, nue et imparfaite constituant des
inflorescences plus ou moins enrichies de bractées. Elle aurait évolué en se compliquant,
c’est-à-dire par la transformation des bractées en périanthe coloré, et par la transformation de

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fleurs réduites en étamines et carpelles, pour donner finalement une fleur hermaphrodite.
C’est la théorie du pseudanthe originel, c’est-à-dire de l’inflorescence primitive.

3. Méthodes de la classification des Angiospermes

3.1. But de classification végétale


La classification végétale poursuit un double but :
a. Mettre, dans une somme énorme de connaissance, et qui va sans cesse croissant, un
certain ordre, sans lequel l'esprit humain, même le plus encyclopédique, n'arriverait pas à
maîtriser ces connaissances; cet ordre doit permettre la détermination exacte des espèces
de plantes ou de leurs variétés, détermination indispensable dans de nombreux problèmes
tant scientifiques que techniques; ainsi considérées, la classification et la dénomination
des plantes ne constituent pas une fin, mais un moyen, au service des autres disciplines de
la botanique pure et appliquée, dont elles constituent la base ; elles se doivent d'être
pratiques. Elles forment la systématique descriptive ou la taxonomie. La description des
caractères et des propriétés utiles à l'homme est le fait de la botanique économique des
plantes médicinales est la Pharmacognosie.
b. Tâcher de reconstituer et d'expliquer l’évolution du règne végétal à partir de la
connaissance des plantes fossiles et des ressemblances existant entre les plantes actuelles;
dresser en quelque sorte l'arbre généalogique du règne végétal.
Il s'agit ici d'une véritable science ayant une fin en soi: la Phylogénie. Elle mène à
l'étude des mécanismes de l'évolution (Biosystématique) et a, de ce fait, de nombreuses
incidences avec la botanique appliquée (amélioration, transformation et extension de l'aire des
plantes cultivées, conservation de la biodiversité).

3.2. Taxonomie et Nomenclature


(Voir module de taxonomie indépendante)
4. Description et caractères particuliers de familles à intérêt en systématique évolutif et
économique. Exposés

 Végétale : Céréales, Arboriculture, Culture maraichères, Légumes secs


Cultures fourragères ; Oléiculture
 Animale : Gros élevage, Aviculture, Apiculture, Pisciculture

6. Elément de géographie botanique

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Les premiers travaux phytogéographiques ont principalement été fondés sur les
notions développées par Augustin Pyrame de Candolle, ainsi que par les Charles Henri Marie
Flahault et Henri Gaussen. Donc, la géographie botanique a pour but la connaissance de la
distribution des végétaux à la surface du globe.
La géographie botanique a pour but la connaissance de la distribution des végétaux à
la surface du globe. On sait que la végétation est, en effet, loin d'être la même dans toutes les
contrées et qu'elle y est au contraire très diversifiée. Aussi l'aspect qu'elle imprime aux
régions présentes souvent un caractère frappant; c'est ainsi que, par exemple, les Palmiers, les
Bananiers, etc., indiquent toujours un pays chaud, tandis que les Sapins, les Pommiers et
autres ne se trouvent que dans les pays tempérés froids.
La distribution géographique des plantes, telle que nous la voyons, est due à des
causes complexes qui peuvent être envisagées sous deux points de vue distincts. Les unes,
primordiales, ont présidé à l'apparition même des formes spécifiques et à leurs modifications
successives. C'est parmi ces causes qu'il faut ranger les influences climatiques combinées et
variées de la chaleur, de la lumière et de l'humidité, ainsi que celles qui proviennent de la
nature physico-chimique du sol. C'est là aussi qu'il faut chercher la raison de la disparition
d'autres formes qui, à l'arrivée de conditions nouvelles du même ordre, n'ont pu s'y plier et ont
dû céder la place à des types plus souples à la transformation ou plus indifférents à ces
changements.
Les autres causes déterminantes de la place occupée par les plantes sur la Terre, et que
nous pouvons appeler secondaires, se bornent à favoriser ou à entraver l'extension des
espèces, en un mot à circonscrire leurs aires. Tels sont l'étendue, la conformation, le relief des
continents, la direction, la hauteur, l'inclinaison des chaînes de montagnes, qui sont tantôt un
obstacle au transport des espèces, tantôt une ligne de continuité le favorisant, puis l'étendue
des mers, les courants marins ou aériens, les cours d'eau, etc. Ici viennent s'ajouter la
concurrence des plantes entre elles, l'action destructive ou au contraire le transport
involontaire ou non par les humains et les autres animaux…….

6.1. Répartition générale des formations végétales du globe

6.1.1. Les facteurs jouant sur la répartition des végétaux sur le globe
La répartition des végétaux la surface du globe dépend un grand nombre de facteurs plus
ou moins connus.
 La végétation le climat et les sols

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La distribution des végétaux sur la terre est due à des causes complexes. Ces causes
qu'il faut ranger sont les influences climatiques combinées (variées de la chaleur, la lumière et
l'humidité) ainsi que celles qui proviennent de la nature du sol.
a). Influences climatiques
Trois grands facteurs climatologiques, indispensables à la vie des plantes: la chaleur,
la lumière et l'humidité.
 La température : Car les climats peuvent se diviser en deux grandes catégories
correspondantes
- les climats à température peu variable, les uns chauds, les autres tempérés,
- les climats à température variable, souvent excessive dans ses écarts, soit du jour à la nuit,
soit surtout d'une saison à l'autre.
Comme soumises au régime d'un climat à température peu variable, nous devons
considérer en première ligne les plantes des régions forestières intertropicales où règne du
moins dans les plaines une température constamment comprise entre + 25° C et + 40°C.
D'autres plantes vivent sous un régime plus tempéré, mais également peu variable.
En tenant compte de toutes ces influences réunies, Candolle avait déjà admis pour
l'ensemble des végétaux les groupes climatiques suivants :
1° Mégathermes : Température de +20° C à +40° C. un climat où à une humidité très grande
se joint une température élevée durant toute l'année.
2° Xérophiles : Température très élevée, durant une partie de l'année, mais accompagnée de
sécheresse pendant la plus grande partie de l'année.
3° Mésothermes: Chaleur tempérée, de +15° C à +20° C, avec humidité modérée. Région
méditerranéenne, Canaries, etc.
4° Microthermes. Température moyenne peu élevée, de 0°C à +14°C; été tempéré ou assez
froid; aptitude à supporter la gelée.
5° Hékistothermes. Température froide. Eté n'arrivant guère qu'à +10° C; hiver pouvant
aller jusqu'à -40°C et au delà. Régions arctiques, Sibérie centrale.
 La lumière : La lumière, aussi indispensable que la chaleur à la végétation, n'agit
cependant pas de la même manière. La chaleur active principalement le
développement de toutes les parties de la plante et favorise la fécondation, la
maturation et la germination; le rôle de la lumière est de provoquer la formation de la
chlorophylle et d'aider au développement des organes floraux dont elle favorise la
multiplicité et les colorations variées. Le phénomène est surtout très sensible quand, à
l'action de la lumière intense et prolongée du Soleil, viennent se joindre des causes
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d'arrêt du développement des parties purement végétatives de la plante comme la


sécheresse ou une température relativement basse.
 L'humidité : Au rôle combiné de la chaleur et de la lumière vient se joindre celui de
l'humidité. Ici de même nous trouverons des écarts considérables. D'un côté nous
avons les vastes étendues de la partie centrale des continents où il tombe fort peu
d'eau;
b). Influence du sol.
Le sol a longtemps été considéré comme un simple support de la vie végétale, animale,
ou des activités humaines, du à un manque de connaissance lié entre autres aux difficultés
méthodologiques inhérences et à l’extrême hétérogénéité de ce milieu. Or le sol, né
d’altération, du remaniement et de l’organisation de couches supérieures de la croute terrestre
sous l’action de la vie, de l’atmosphère et des échanges d’énergie qui s’y produisent, possède
de nombreuses fonctions naturelles.
Grâce aux nouvelles techniques, moléculaire, traçage isotopique ou encore aux
Modélisation, l’écologie du sol s’est développé avec une part de conscience que le sol est un
écosystème à part entière et qu’il est important de comprendre.
La nature du sol joue à certains égards un rôle aussi grand que le climat. Partout où
coexistent des terrains différents, il est facile d'observer que les plantes spontanées aussi bien
que les plantes de culture présentent un caractère différent.
Il été conduit à classer les plantes, d'après leur habitat, en trois catégories différentes :
1° les plantes qui viennent sur toute espèce de terrain;
2° les plantes qui préfèrent un terrain à un autre,
3° les plantes qui ne viennent que sur un terrain à l'exclusion de tous les autres.
 Influence physico-chimique du sol : Il s'agit de savoir si ces différences sont dues plutôt à
la nature chimique ou à la nature physique du sol. L’influence prépondérante à la
constitution physique du terrain (hygroscopicité, compacité, dureté, friabilité, etc.).
Il est vrai de dire qu'un grand nombre de végétaux semblent assez indifférents à la
nature chimique du sol et tiennent surtout à la constitution mécanique de celui-ci.
C'est un fait d'expérience qu'il est impossible de cultiver dans une même terre, quel
que soit son état mécanique, des plantes affectionnant les unes les terrains siliceux, les autres
les terrains calcaires.
Il en est tout autrement des plantes exclusivement silicicoles; elles périssent dans toute
terre siliceuse contenant du calcaire même en quantité très minime. A part les plantes
silicicoles et calcicoles, il y a encore les halophytes, qui ne viennent que dans les terrains salés
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des bords de la mer et se retrouvent sur les sols salifères de l'intérieur des continents ou bien
le soufre est indispensable aux espèces appartenant aux familles des Crucifères, des
Résédacées et des Alliacées. L'ammoniaque et les nitrates sont nécessaires à une foule de
plantes rudérales, à celles qui poussent dans les villages, les décombres, etc.
 Influence de l'exposition et de l'altitude : La conformation du terrain a sur la végétation
une influence qui se lie intimement à celle de la lumière et de la température. Ainsi
l'exposition au Nord ou l'absence plus ou moins constante de soleil sur les pentes abruptes
de certaines gorges de montagnes permettent à un grand nombre de plantes des altitudes de
descendre dans les vallées bien au-dessous de leur limite moyenne de végétation;
l'exposition au midi, au contraire, favorise l'extension bien au-dessus de leur limite
moyenne de végétation des plantes spontanées ou cultivées de la plaine ou des plantes de
latitudes plus basses.
L'altitude exerce sur la végétation une influence capitale; la température s'abaissant
graduellement à mesure qu'on s'élève sur les montagnes, il en résulte des modifications de la
flore analogues à celles dues aux différences de latitude. L'appauvrissement de la diversité
que l'on observe en altitude s'explique donc par cette baisse de la température.
 Influence réciproque des végétaux les uns sur les autres : Les plantes recherchent
naturellement les milieux qui leur conviennent le mieux, ceux où se trouvent réunies les
différentes conditions nécessaires à leur développement; ainsi les unes recherchent l'ombre,
les autres les lieux découverts; d'autres sont essentiellement rupestres, littorales,
aquatiques, tourbeuses, etc.
Les différents milieux affectionnés par les plantes portent le nom de stations. Dans ces
stations, il n'est pas rare de trouver groupés de nombreux individus, soit de la même espèce ou
d'espèces voisines, soit d'espèces très différentes, mais s'associant parce que les conditions
nécessaires à leur développement sont identiques, ou qu'il existe entre elles une certaine
solidarité. La solidarité entre des végétaux associés est plus ou moins grande et peut présenter
tous les intermédiaires entre la simple cohabitation et le parasitisme complet, en passant par le
commensalisme.

6.1.2. Les grands Biomes dans le monde


a) Biome, origines du concept
Un biome (bios = vie), appelé aussi aire biotique, écozone ou écorégion qui représente un
territoire caractérise par un climat, un milieu physique, chimique et une vie spécifiques. Donc

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un biome est un ensemble d'écosystèmes caractéristique d'une aire biogéographique et nommé


à partir de la végétation et des espèces animales qui y prédominent et y sont adaptés.
Il est l'expression des conditions écologiques du lieu à l'échelle régionale ou
continentale : le climat qui induit le sol induisant eux-mêmes les conditions écologiques
auxquelles vont répondre les communautés des plantes et des animaux du biome en question.
- Frederic Edward Clements (1874-1945) utilisa le terme « biome » pour la première fois
dans une publication en 1916.
- Victor Ernest Shelford (1877-1968) définit en 1931 le terme de biome comme l'entité
écologique et l'unité biogéographique que constituent la formation végétale et la formation
animale qui lui correspond.
- Campbell 1996 : les biomes sont définis comme « les principales communautés
mondiales, classées en fonction de la végétation prédominante et caractérisées par les
adaptations des organismes à ce milieu particulier »

b. Caractéristiques et Systèmes de classification


Le biome est caractérisé par son climat, en particulier températures et précipitations.
C'est d'ailleurs la répartition zonale des climats qui a conduit à mettre en évidence la zonation
des sols, puis d’autres paramètres physiques peuvent intervenir, comme l’altitude particulière
du sol par exemple. Ce sont donc les conditions abiotiques qui déterminent le type de biome.
En effet, ces conditions sélectionnent des espèces adaptées.
Les biomes terrestres sont donc des écosystèmes terrestres caractéristiques de grandes
zones biogéographiques caractérisées par une biocénose caractéristique.
La biocénose comprend tous les êtres vivants : c’est une communauté, désigne
l’ensemble des 3 groupes écologiques fondamentaux d’organismes qui peuplent tout
écosystème :
* les producteurs, végétaux autotrophes
* les consommateurs, animaux
* les décomposeurs, champignons et micro-organismes hétérotrophes

Le besoin d'un système de classification des biomes s'est fait sentir après la mise en
place des systèmes de classification des climats. Les classifications écologiques des terres se
sont précisées et diversifiées. Les biomes définis sont alors répertoriés d'une façon précise, ce
qui permet de définir une politique de protection précise.
c. Les Biomes du monde

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Biomes du WWF : Le WWF (World Wide Fund for Nature), (littéralement, « Fonds
mondial pour la vie sauvage »), renommé en 1986 « Fonds mondial pour la nature »), puis
simplement WWF en 2001, est une organisation non gouvernementale internationale de
protection de la nature et de l'environnement, fortement impliquée dans le développement
durable créée en 1961. Selon le WWF, il existerait deux grands types de biomes, les biomes
terrestres et aquatiques. Le WWF propose un système indépendant valable pour la Terre
entière. S'il existe des biomes aquatiques, Ils sont plus difficiles à définir dans l'espace,
notamment pour ces milieux marins.

a). Les biomes terrestres


Le WWF classe les Biomes terrestres en nombre de 14 peuvent être regroupés en 7
groupes généraux :La toundra, La taïga, La forêt tempérée, La prairie tempérée, La savane
tropicale, Le désert et La forêt tropicale
 Arctiques et Subarctiques
1. La toundra (37 écorégions)
 Situé autour du cercle polaire arctique de plus de 8 millions de Km2 (soit 6% des
terres émergées)
 Climat de températures très froides qui ralentissent le développement des plantes et la
décomposition de la matière organique et recouverte par de la neige pendant près de
11 mois par année
 Végétaux: mousses, lichens, herbes, arbustes rabougris, etc.
 Animaux: espèces adaptées au froid (boeufs musqués, renards arctiques, ours polaires,
etc.),
2. La taïga ou forêt boréale de conifères (28 écorégions)
 située au sud de la toundra, en Amérique du Nord (Canada, Alaska) et en Eurasie
(Sibérie, Scandinavie)
 Climat d’hivers très longs, froids et enneigés; étés courts et assez chauds (jusqu’à -
60°C en hiver)
 Végétaux: forêt de conifères, quelques rares feuillus (plus de 25% des forêts de la
planète)
 Animaux: plusieurs espèces de mammifères, des petits rongeurs (écureuils, suisses)
aux grands herbivores (orignaux, caribous) et carnivores (renards, lynx, loups, ours)

 Tempérés

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3. La forêt tempérée
- Forêts tempérées conifériennes (53 écorégions) Présent dans des conditions de stress
hydrique et nutritif, ce qui favorise des arbres à aiguilles
- Forêts tempérées caducifoliées et mixtes (84 écorégions) Nord USA, le Canada, le
Caucase, Nord d'Europe de l'Ouest et la Russie
- Forêts, bois et broussailles méditerranéens ou forêt sclérophylle (39 à 50 écorégions) Sud
de l’Europe, la Californie, le centre du Chili, Cap en Afrique et Sud de l’Australie

Les caractères généraux de se biome sont :


 présente généralement dans l'hémisphère Nord
 Climat de saisons très distinctes où tombent régulièrement d'importantes
précipitations; hivers plutôt doux et humide et étés assez chauds
 Végétaux: forêt composée de feuillus (bouleaux, chênes, peupliers, érables, etc.);
présente plusieurs strates végétales, soit des plantes herbacées, des fougères et des
arbustes et arbres
 Animaux: nombreuses espèces de mammifères herbivores, d'insectes et d'oiseaux
4. La prairie tempérée
 rencontrée sous les latitudes moyennes en Amérique du Nord et du Sud
 Climat de longs hivers froids et étés ponctués de périodes de sécheresse
 Végétaux: dominée par les plantes à fleurs, arbres et arbustes rares
 Animaux: présence de grands herbivores (bisons, antilopes, cerfs, etc.)
5. La savane tropicale
 Rencontre en vastes plaines semi-arides situées dans la zone intertropicale, en Afrique,
en Amérique centrale et en Australie
 Climat de précipitations très variables durant l'année; marquée par une saison des
pluies et une période de sécheresse
 Végétaux: arbres et arbustes (acacias, baobabs, eucalyptus, etc.) dispersés sur le
territoire
 Animaux: espèces animales diversifiées (autruches, antilopes, girafes, lions, hyènes,
etc.).
Prairies +savanes et broussailles tempérées (45 écorégions)
 Tropicaux et subtropicaux
Forêts tropicales et subtropicales conifériennes (17 écorégions)
Forêts tropicales et subtropicales humides caducifoliées (231 écorégions)

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Forêts tropicales et subtropicales sèches caducifoliées (59 écorégions)


Prairies, savanes et broussailles tropicales et subtropicales (49 écorégions)
Mangrove tropical - inondé (50 écorégions)
Prairies et savanes inondées tropical (26 écorégions)
o Le désert
 Situation, grands déserts chauds situés au niveau des tropiques (le Sahara en Afrique
par exemple);
 Climat de température quotidienne très contrastée; journées très chaudes et nuits très
froides; très peu de précipitations
 Végétaux: végétation adaptée à la sécheresse; parsemée en fonction de la quantité
d'eau disponible, de la force du vent et de la nature du sol;
 Animaux: adaptés aux conditions désertiques (scorpions, insectes, lézards, serpents,
oiseaux coureurs, rongeurs, chameaux, antilopes, etc.)
o La forêt tropicale
 s'étend près de l'équateur, dans la zone intertropicale; forêts tropicales d'Amazonie et
de Guyane en Amérique du Sud, Afrique équatoriale
 Climat de température chaude et constante (de 25 à 30°C en moyenne) tout le long de
l'année, précipitations abondantes
 Végétaux: végétation dense et étagée (orchidées, plantes aériennes, lianes, arbres, etc.)
 Animaux: nombreux insectes, reptiles, des amphibiens et des grandes diversités
d'oiseaux
 Azonaux
- Déserts et broussailles xérophytes (aride) - 99 écorégions
- Prairies et broussailles de montagnes ou pelouses alpines (tempéré à tropical - haute
altitude) - 50 écorégions

b). Biomes aquatiques


o D'eau douce : Ruisseau, Rivières, Fleuves, Deltas, Mares et étangs, Lacs, Bassins
xériques
o D'eau de mer : Milieux polaires, Plateaux continentaux et mers intérieures,
Remontées d'eau, Récifs coralliens, Milieux paraliques.

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Les 14 biomes terrestres, selon le WWF.


 01. Forêts de feuillus humides tropicales et subtropicales
 02. Forêts de feuillus sèches tropicales et subtropicales
 03. Forêts de conifères tropicales et subtropicales
 04. Forêts de feuillus et forêts mixtes tempérées
 05. Forêts de conifères tempérées
 06. Forêts boréales et taïga
 07. Prairies, savanes et brousses tropicales et subtropicales
 08. Prairies, savanes et brousses tempérées
 09. Prairies et savanes inondables
 10. Prairies et brousses d'altitude
 11. Toundra
 12. Forêts, bois et maquis méditerranéens
 13. Déserts et brousses xériques
 14. Mangroves
 Roche et glace

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Chapitre III : Zoogéographie


Concept de zoogéographie
Le terme zoogéographie est un mot composé de trois particules (zoo : animaux, géo :
la terre et graphie : écrire ou décrire). Concrètement, il s'agit donc d'une science étudiant la
répartition des animaux sur terre mais elle s'intéresse également à partir de cela à l'origine de
certaines espèces. Cette science a donc un double intérêt qui est de connaître la distribution
des espèces et également d'apprendre l'origine des animaux. La zoogéographie est donc, la
science qui s'occupe de la distribution géographique des animaux à la surface du globe et qui
recherche les causes de cette distribution, afin de comprendre la constitution des faunes.
Cette science est ancienne car Buffon (1707-1788) s'est intéressé très tôt à l'étude de la
répartition des animaux sur la terre et à la question des causes de cette répartition. Dès la fin
du XVIIIe siècle, l'un des premiers essais sur la géographie zoologique fut proposé par
Buffon. Il introduit dans son œuvre une comparaison des faunes de l'Ancien Monde et
du Nouveau Monde. Au XIXe siècle que naquit vraiment la biogéographie comme discipline
scientifique. Les pères de la zoogéographie sont les explorateurs du XIXe siècle, parmi
lesquels Alfred Russel Wallace (1823-1913), Charles Darwin (1809-1882), Thomas Henry
Huxley (1825-1895), Philip Lutley Sclater (1829-1913).
Les deux éléments, faune et flore, dépendent étroitement l'un de l'autre, car les
animaux phytophages ne se trouvent que là où poussent les plantes qui leur conviennent, et la
flore à son tour est sous la dépendance de la constitution géologique du pays : en outre,
animaux et végétaux sont directement ou indirectement influencés par le climat propre à la
région qu'ils habitent.

1. Les aires de distribution géographiques


1.1. Types de distribution faunistique
Dans ces dernières années quelques naturalistes ont essayé expliquer ces différences
faunistiques par les particularités physiques des différents milieux. Afin de maintenir et
accroître la prospérité des espèces animales ont le plus grand intérêt étendre leur aire de
dispersion il est donc nécessaire étudier une part les conditions qui favorisent la dispersion
des êtres et autre part les conditions qui limitent cette même dispersion.
Selon leur degré d'extension, certaines espèces animales ont une aire de répartition
étendue, qui peut dépasser les limites d'un continent ; d'autres possèdent une aire de
répartition spécialisée qui peut dépendre de caractéristiques géographiques, climatiques ou
écologiques particulières.

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Comme cas extrêmes, on distingue les phénomènes de cosmospolitisme et d'endémisme.


 Sont cosmopolites ou ubiquistes, les espèces qui vivent sur tout le globe et
spécialement en tous climats. Elles ne vivent cependant pas en tous milieux
(souterrain, terrestre, arboricole, dulçaquicole, marin, aérien). Le cosmopolitisme n'est
donc qu'approché en se restreignant aux espèces représentées sur la plupart des terres
émergées ou dans la plupart des océans.
 Par opposition, sont endémiques les espèces dont l'aire ne dépasse pas un territoire
défini, limité par une frontière naturelle (montagne, désert, mer, rivière, lac). Le terme
d'endémisme n'a d'ailleurs de sens que rapporté à une unité géographique donnée.
Les aires de distribution des espèces animales peuvent être aussi continues, c'est-à-dire d'un
seul tenant. Parfois les aires de répartition coïncident avec certaines zones latitudinales
(boréale, tropicale, équatoriale, australe). Sinon elles sont discontinues ou disjointes
lorsqu'elles comprennent des régions séparées, sans limites naturelles, et plus ou moins
distantes. Cela est fonction des facteurs de dispersion qui sont intervenus au cours des
époques géoologiques ou des temps historiques plus récents.
La répartition des espèces animales peut également s'effectuer selon un étagement ou
découpage vertical par rapport au niveau de la mer en fonction soit de l'altitude (pour la faune
terrestre, notamment de montagne), soit de la profondeur (pour la faune marine).
En tenant compte de tous ces aspects, on peut déterminer les types de distribution faunistique

1.2. Grandes régions zoogéographiques actuelles


 En 1858, Sclater analyse la distribution géographique de l'avifaune mondiale
constituée de 7500 espèces d'Oiseaux et reconnaît six grandes régions zoogéographiques dans
le monde : I. Paléarctique, II. Éthiopienne, III. Indienne, IV. Australienne, V. Néarctique et
VI. Néotropicale.
 En 1876, Wallace (Alfred Russel Wallace) généralise ce concept à plusieurs groupes
zoologiques (Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Amphibiens, Poissons, Insectes et Mollusques)
et adopte les six régions zoologiques proposées en premier par Sclater :
Paléarctique (Europe, Afrique du Nord, Asie septentrionale), Éthiopienne (Afrique sub-
saharienne), Orientale (Asie tropicale), Australienne (Océanie), Néotropicale (Amérique du
Sud et centrale) et Néarctique (Amérique du Nord).
Il subdivise chacune de ces régions zoogéographiques en 4 sous-régions.
 I. Région Paléarctique comprenant les sous-régions : 1. Nord-Européenne, 2.
Méditerranéenne, 3. Sibérienne, 4. Mandchoue.
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 II. Région Éthiopienne comprenant les sous-régions : 1. Est-Africaine, 2. Ouest-Africaine,


3. Sud-Africaine, 4. Malgache.
 III. Région Orientale comprenant les sous-régions : 1. Hindoue, 2. Ceylanaise, 3. Indo-
Chinoise, 4. Indo-Malaise.
 IV. Région Australienne comprenant les sous-régions : 1. Austro-Malaise, 2.
Australienne, 3. Polynésienne, 4. Néo-Zélandaise.
 V. Région Néotropicale comprenant les sous-régions : 1. Chilienne, 2. Brésilienne, 3.
Mexicaine, 4. Antillaise.
 VI. Région Néarctique comprenant les sous-régions : 1. Californienne, 2. Montagneuse
des Rocheuses, 3. Alléghanienne, 4. Canadienne.
À ces 6 régions classiques, Trouessart, en 1890, en ajoute deux autres pour les faunes
polaires boréale et australe :
 VII. Région Arctique ;
 VIII. Région Antarctique.

 En décembre 2012, une équipe de scientifiques (Holt et ses collègue) ont rassemblé
des données sur la répartition géographique et les liens évolutifs de plus de 20 000 espèces de
vertébrés (amphibiens, oiseaux et mammifères) pour caractériser des types biogéographiques
naturels. Leur nouvelle carte divise le monde en 20 régions zoogéographiques distinctes
regroupées en 11 ensembles plus larges appelés « royaumes ».
Elle diffère sur de nombreux points des cartes précédentes issues uniquement de
données géographiques et dépourvues d'informations phylogénétiques sur les relations
évolutives entre les espèces et offre des différences importantes avec la classification d'origine
de Wallace. Par exemple, Wallace classait l'Afrique du Nord et l'Arabie dans la zone
Paléarctique, Holt et ses collègues ont défini une nouvelle zone Saharo-Arabe regroupant ces
deux régions.

a) Cas général de la faune terrestre


Les terres émergées sont traditionnellement divisées en plusieurs ensembles
zoogéographiques ou écozones, qui se caractérisent par une (certaine) cohérence faunistique:
 la Région paléarctique;
 la Région néarctique (parfois fusionnée avec la précédente en une grande Région
holarctique);

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 la Région néotropicale;
 la Région éthiopique (dite aussi "Région afrotropicale");
 la Région orientale (dite aussi "Région indo-malaise");
 la Région australasienne (parfois divisée en "Région australienne" et en "Région
océannienne");
 la Région antarctique.
 Les îles (ex.: Madagascar, les îles Galápagos) sont rattachées à l'un ou l'autre de ces
ensembles, avec qui elles partagent plus ou moins de points communs, tout en
conservant une faune très particulière.
Sur chacune de ces zones, la dérive des continents et la stratification climatique ont
façonné une faune typique et relativement homogène. À ce titre, on observe des phénomènes,
comme celui de convergence évolutive; dans des climats comparables, des animaux de
différentes espèces peuvent occuper des niches écologiques équivalentes (même s'ils ne sont
pas apparentés entre eux).
b) . Cas spécifique de la faune marine
Il est plus difficile d'établir un découpage « régional » pour la faune marine, celle-ci étant
souvent plus mobile et se déplaçant souvent d'une latitude à une autre, ou d'un bassin
océanique à un autre. L'on peut classer la faune des espaces marins :
 par bassins océaniques (Atlantique, Pacifique, Indien, Arctique, Antarctique), les mers
semi-fermées étant rattachées au bassin avec lequel elles communiquent principalement
(ex.: la Méditerranée est rattachée au bassin atlantique);
 par latitude (en fonction de 4 catégories: les mers froides, les mers tempérées froides, les
mers tempérées chaudes et les mers chaudes).
 voire par profondeur par rapport aux régions zoogéographiques terrestres les plus proches
(ce découpage est pertinent pour la faune du littoral, mais pas pour la haute mer).

1.3. Caractéristiques de principales régions faunistiques

1) Paléarctique

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Le paléarctique est une écozone ou région correspond essentiellement aux écorégions


terrestres de l'Europe, de l'Afrique du Nord (jusqu'au cœur du Sahara), et des deux-tiers nords
de l'Asie (jusqu'à l'Himalaya, et Moyen-Orient).
D'un point de vue physique, c'est une écozone de très grande surface, mais
relativement peu variée, car de climat essentiellement tempéré ou froid. Ses parties les plus
chaudes ont un climat méditerranéen (tout le bassin méditerranéen) ou subtropical aride
(Afrique du Nord). En raison de sa grande surface, elle est souvent subdivisée en deux zones,
le paléarctique occidental et le paléarctique oriental, l'Oural constituant la limite entre les
deux.
Faune du Paléarctique
D'un bout à l'autre de l'aire, la faune du Paléarctique est assez uniforme. Elle a été
marquée par de nombreuses périodes glaciaires dans la Préhistoire (Pléistocène/Holocène), et
par une présence humaine importante et constante, sauf dans les régions les plus nordiques.
À l'extrême nord, la faune eurasienne est quasiment identique à celle d'Amérique du Nord,
avec laquelle elle partage les mêmes écosystèmes (toundra puis taïga). La faune
mammalienne est assez riche. Beaucoup d'oiseaux sont migrateurs. La faune reptilienne et
amphibienne est pauvre voire inexistante. Chez les invertébrés, seules les espèces très
résistantes au froid parviennent à survivre ; certains diptères peuvent devenir très abondants
en été, fournissant la nourriture de base à la plupart des oiseaux.
 Dans la majeure partie de l'Europe, le climat est plus doux et la faune est plus variée.
L'espace y est largement mis en culture et aménagé par l'homme depuis plusieurs siècles voire
millénaires, ce qui a pu favoriser certaines espèces (l'Alouette des champs commune en
Europe est un oiseau des steppes qui s'est adapté à la campagne cultivée), mais qui a fait
reculer la plupart des espèces de la grande faune, poussées vers le Nord ou les montagnes
(loup, aigle, lynx, bison…) ; les pollutions et l'urbanisation fragilisent le statut de nombreuses
autres espèces pourtant communes.
 L'aire méditerranéenne a des caractéristiques originales : elle a une superficie
restreinte mais le climat doux, l'abondance des îles (Corse, Sardaigne, Sicile…) et presqu'îles

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(péninsule Ibérique, Italie, Grèce, Turquie), et des chaînes de montagnes ont favorisé
la spéciation. L'aridité et les températures estivales permettent l'installation d'espèces de
tendance africaine (ganga cata, sirli de Dupont, aigle de Bonelli…) jusqu'aux rivages
méridionaux de l'Europe. De nombreuses espèces animales (et végétales) sont menacées, du
fait de leur aire de répartition restreinte et d'une pression humaine (tourisme, urbanisation…)
souvent très forte.
 Plus au sud, le Sahara représente un espace de transition entre la région paléarctique et
la région afrotropicale (dite aussi région africaine ou éthiopique). Bien que peu abondante (les
grandes espèces ont récemment souffert d'une pression de chasse très forte, conduisant parfois
à l'extinction), sa faune est originale avec des espèces typiquement adaptées au milieu
désertique (dromadaire, gerboises, goundis…). L'aire « saharienne » déborde à l'est sur
l'Arabie et le Proche-Orient. Le littoral et les oasis éparses permettent l'installation d'une
faune un peu plus riche.
 En Asie du Nord, l'environnement naturel est assez uniforme ; quelques particularités
géographiques, comme le lac Baïkal accueillent de nombreuses espèces endémiques.
 En Asie centrale, le climat continental prononcé fait qu'il n'existe pas de zone à climat
doux comme en Europe ; l'on passe de la taïga (parfois de la forêt mixte) à la steppe ou au
désert froid (Gobi…) puis à des déserts plus chauds jusqu'aux montagnes iraniennes, afghanes
ou aux contreforts de l'Himalaya. La faune est typique des steppes et semi-déserts (exemples
d'espèces typiques : l'aigle des steppes, la saïga, l'hémione, le chameau de Bactriane…), des
animaux originaires d'Asie du Sud voire d'Afrique peuvent se rencontrer (par exemple
le varan du désert, le cobra d'Asie centrale, le ratel) dans les régions les plus méridionales
(Turkménistan, Ouzbékistan…).
 L'Himalaya trace une frontière entre la région paléarctique et la région indo-malaise ou
orientale ; les pics culminant à plus de 8 000 mètres laissent peu de possibilités de traversée
pour la faune. Certaines espèces (caprins, la panthère des neiges et le célèbre panda géant)
sont typiques de cette zone; comme dans les Alpes pour la faune d'Europe, elles y ont trouvé
refuge pour des raisons climatiques ou pour échapper à la pression anthropique.
 L'Asie de l'Est est plus humide et chaude ; il n'y a pas de rupture nette (comme le
Sahara ou l'Himalaya) entre la faune subtropicale et la faune boréale, certains pays
(Corée,Japon voire l'Extrême-Orient russe) présentent une faune très originale, mélangeant
des espèces d'Asie du Sud-Est (macaque japonais, ours à collier…) et de Sibérie (ours
brun, gélinotte, épinochette…).

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 Il est plus difficile de décrire la faune marine, mais elle connaît des spécificités
proches de celle des terres émergées : à tendance arctique au nord, à tendance subtropicale au
sud (mer Rouge, golfe Persique, mer de Chine orientale voire Méditerranée, surtout depuis
l'ouverture du canal de Suez qui a permis le passage d'espèces de l'océan Indien).

2) Néarctique

Le néarctique est l'une des huit écozones est parfois regroupée avec le paléarctique et
forme alors l'holarctique. Elle couvre l'essentiel de l'Amérique du Nord, et inclut
le Groenland et la partie nord du Mexique.
Les parties plus au sud du Mexique et de la Floride, l'Amérique centrale et les Îles
Caraïbes font partie de l'écozone néotropique, avec le reste de l'Amérique du Sud.

Caractéristiques climatiques et géologiques

Carte des écorégions du Canada, des États-Unis et du Mexique

Bien que l'Amérique du Nord et celle du Sud soient à présent réunies par l'Isthme de
Panama, ces continents ont été séparés l'un de l'autre pendant des dizaines de millions
d'années, et leur faune et flore ont évolué indépendamment l'une de l'autre. Lorsque l'ancien
supercontinent, la Pangée, s'est séparée en deux, il y a 200 millions d'années, l'ancêtre de
l'Amérique du Nord était relié à l'Eurasie, et formait la Laurasia, alors que la partie devenue

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l'Amérique du Sud faisait partie du Gondwana. L'Amérique du Nord s'est ensuite séparée de
l'Eurasia et des ponts se sont formés avec l'Asie et l'Amérique du Sud, ce qui a autorisé des
échanges d'espèces animales et végétales entre les deux continents.

Le Détroit de Béring a permis le passage de nombreuses espèces entre l'Asie et


l'Amérique du Nord ; ainsi, le néarctique partage-t-il de nombreuses plantes et espèces
animales avec le paléarctique. Ces deux écozones sont souvent réunies et appelées écozone
holarctique.

De nombreuses grandes espèces animalières (mégafaune) se sont éteintes en Amérique


du Nord à la fin de l'époque pléistocène, parmi lesquels le cheval, le chameau, le
mammouth... Cela correspond à l'apparition de l'homme. On a longtemps pensé que le
changement climatique était à l'origine de cette extinction massive. De nombreux
scientifiques attribuent aujourd'hui ces disparitions avant tout à la chasse des hommes, puis
seulement au climat. Le bison américain, l'ours brun ou grizzly et le wapiti sont arrivés en
Amérique du Nord plus ou moins au même moment que les premiers humains, et se sont
rapidement étendus, en remplissant les « trous » laissés dans l'écosystème suite à la récente
extinction de la mégafaune de l'Amérique du Nord.

Parmi les animaux étant à l'origine uniques au Néarctique :

 la famille Canidae, chiens, loups, renards, et coyotes ;


 la famille Camelidae, chameaux, leurs cousins de l'Amérique du Sud dont le lama ;
 la famille Equidae, chevaux et apparentés ;
 la famille Antilocapridae, antilope et apparentés ;
 les ours noirs ;
 Le cheetah (guépard - Acinonyx jubatus) a évolué dans le Néarctique, avant de s'étendre
sur toute l'Eurasie.

3). Le néotropical
Le néotropical ou le néotropique, dans la nomenclature d'Alfred Russel Wallace, il
définit le territoire biogéographique correspondant au Néotropis qui est le nom donné
en chorologie à la partie du globe réunissant l'Amérique centrale, les Antilles, l'Amérique du
Sud et les îles Galápagos.

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L'écozone néotropique comprend la totalité de l'Amérique du Sud et l'Amérique


centrale jusqu'au sud du Mexique. Elle présente une faune et une flore différente
du Néarctique, en raison de la séparation entre les deux continents.

4). Écozone afrotropicale

Biomes de l'écozone afrotropicale

 01. Forêts de feuillus humides tropicales et subtropicales


 02. Forêts de feuillus sèches tropicales et subtropicales
 07. Prairies, savanes et brousses tropicales et subtropicales
 08. Prairies, savanes et brousses tempérées
 09. Prairies et savanes inondables
 10. Prairies et brousses d'altitude
 12. Forêts, bois et maquis méditerranéens
 13. Déserts et brousses xériques
 14. Mangroves

L'écozone afrotropicale correspond essentiellement à l'Afrique située au sud du


désert du Sahara et inclut Madagascar.
Madagascar et les îles avoisinantes forment une sous-région distincte de l'écozone,
avec de nombreuses espèces endémiques. Madagascar et les Seychelles sont d'anciens
morceaux du supercontinent Gondwana qui se sont séparés de l'Afrique il y a environ 120
millions d'années. La région du Cap, dans la partie sud de l'Afrique, correspond à un climat
méditerranéen. Elle héberge de nombreuses espèces endémiques et des familles telles que
les Proteaceae, également présentes dans l'écozone australasienne.

5). Indomalais

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L'indomalais ou écozone indomalaise s'étend du Pakistan à l'ouest, au sud et à l'est de


la Chine à travers du sous-continent indien, et à l'Indonésie, incluant Java, Bornéo et Bali.

6). Australasien

L'australasien ou écozone australasienne comprend la part de l'Indonésie situé à l'est


de Bali et de Bornéo, le Timor, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ainsi que la majeure partie de
la Mélanésie, dont la Nouvelle-Guinée, Vanuatu, les îles Salomon et la Nouvelle-Calédonie.
D'un point de vue biologique, l'Australasien est une région distincte avec une histoire
évolutive commune et un grand nombre d'espèces animales et végétales uniques, certaines
communes à toute l'écozone, d'autres spécifiques à des zones plus locales, mais partageant des
ancêtres communs.

7). Région antarctique

Cette région zoogéographique est principalement formée du continent antarctique,


mais l'on y rattache quelques îles des hautes latitudes de l'hémisphère sud, et l'influence

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antarctique peut être ressentie sur la faune des milieux tempérés voire tropicaux de cet
hémisphère.
Avec un climat très rude, une surface couverte de glace et une végétation très rare
(essentiellement composée de lichens et mousses ; la présence d'herbe est exceptionnelle),
seules des espèces animales hautement spécialisées habitent cette région.
La faune de la terre ferme est très réduite: certains groupes zoologiques
(reptiles, batraciens...) sont totalement absents, et les autres sont représentés par un nombre
limité d'espèces, surtout des invertébrés de très petite taille (collemboles,vers...).
Ces espèces ont en général des effectifs importants, d'autant que la pression humaine
est assez faible par rapport à d'autres continents (les écosystèmes antarctiques restent
cependant parmi les plus fragiles du globe).
8). Les îles subantarctiques
Un certain nombre d'îles des océans austraux (Malouines, îles Crozet, îles Kerguelen,
etc...) est rattaché à la région antarctique. Si leur climat est moins rude, il reste froid et
particulièrement venté, et la situation d'isolement de ces terres (parfois à plusieurs milliers de
kilomètres du continent le plus proche) permet seulement l'installation d'organismes
résistants. La végétation est limitée à quelques espèces
(des mousses, lichens et herbes prospèrent et couvrent le sol d'un vaste tapis assez uniforme),
et la faune d'invertébrés terrestres y est du fait assez pauvre (un peu moins qu'en Antarctique
même) et hautement spécialisée (abondance des formes aptères d'insectes), mais la richesse de
la faune marine permet la vie d'abondantes colonies de manchots, albatros, phoques et otaries.
Une faune à affinités antarctiques peut être notée sur les côtes méridionales de
l'Australie, de l'Amérique du Sud et de l'Afrique du Sud, en raison des courants froids
(courants de Humboldt, de Benguela...), qui apportent la vie marine de l'Océan antarctique
jusqu'à des latitudes relativement basses.
2. Les empires faunistiques et leurs distributions
Les oiseaux, les mammifères, les insectes ou les plantes ignorent les frontières tracées
par les hommes.
En étudiant la répartition des êtres vivants (géonomie) et les causes de cette répartition
(chorologie), les biogéographes ont montré que, dans les peuplements, les unités
taxonomiques et écologiques possédaient une répartition géographique bien définie associée à
des biotopes précis lesquels ont aussi une distribution bien définie. L'empire biogéographique
constitue l'unité chorologique la plus vaste. Selon les auteurs, sept ou huit empires se
partagent la planète : le paléarctique, le néoarctique, l'éthiopien, le néotropical, l'indomalais,

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l'australien, l'antarctique et l'océanien

3. Les causes de distribution actuelle des êtres vivants…


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3.1. Les facteurs généraux de dispersion

La dispersion des animaux s'effectue par des voies terrestres, aquatiques ou aériennes
qui déterminent la répartition des espèces. On distingue des facteurs primaires et des facteurs
secondaires.

- Les facteurs primaires déterminent par eux-mêmes la dispersion. Les uns sont
intrinsèques (mode et puissance de locomotion de l'animal considéré) ; les autres sont
extrinsèques (transport par cours d'eau, courants marins, radeaux de végétation, vents,
autres animaux, Homme).
- Les facteurs secondaires ne déterminent pas par eux-mêmes la dispersion, mais ils la
dirigent. C'est le cas du régime alimentaire (des animaux ne se fixent dans une région
que si celle-ci leur fournit des aliments qui leur conviennent), du climat (des animaux
quittent la région où ils se trouvent lorsque les conditions climatiques deviennent
défavorables), des relations géographiques entre régions.
Lorsque l’on traverse un continent, on peut observer que par endroits, des espèces
abondantes déclinent ou disparaissent complètement. Cette limitation de l’aire de répartition
est souvent liée à des obstacles géographiques comme une montagne ou un océan, ou encore à
des changements plus ou moins importants de l’environnement, comme la température.

Quels éléments déterminent la zone à partir de laquelle la population ne peut plus


survivre ? À la limite de l’aire de répartition d’une espèce, les conditions géographiques sont
défavorables à tel point qu’il est impossible pour la population de survivre au-delà. Pourquoi
la population ne s’adapte donc pas, à l’aide de mutations, à ces conditions géographiques
pour ainsi élargir son aire de répartition ?

Un effet indésirable est plus important pour les populations sexuées. Pour les populations
asexuées, si un nouveau-né, grâce à une bonne mutation, a un taux de reproduction élevée, il
a une bonne chance de se reproduire et de donner lieu à une population importante disposant
de ces gènes localement adaptés. Mais dans le cas des populations sexuées même si un
individu a une bonne mutation, l’effet de cette mutation au moment de la reproduction va être
affaibli par les gènes de l’autre parent. Ainsi, lorsque l’environnement change rapidement en
espace, la dispersion importante de la population peut empêcher son adaptation locale.

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3.2. Les facteurs jouant sur la répartition de la diversité spécifique


- Les facteurs abiotiques sont ceux liés à l'action du non-vivant sur le vivant. On peut les
classer dans différentes catégories comme les facteurs du sol, les facteurs climatiques et les
facteurs chimiques.
- Les facteurs biotiques sont ceux liés à l'action d'un vivant sur un autre vivant. Il existe deux
catégories de facteurs biotiques : ceux liés aux relations intraspécifiques (même espèce) et
ceux liés aux relations interspécifiques (espèces différentes).

A. Les facteurs abiotiques


a) La Lumière : c’est le cordon ombilical de la terre, qui transmet l’énergie solaire aux
organismes terrestres. Elle conditionne l’activité photosynthétique, donc la productivité des
communautés végétales (Base de toutes les chaînes trophiques).Elle peut être un facteur
limitant.
- Adaptation phénologique(étude des phénomènes périodiques dans la vie des animaux et des
végétaux).
- Adaptation morphologique (disposition des feuilles sur la tige)
- Adaptation cellulaire (variabilité des pigments photosynthétiques)
- Le Photopériodisme (conditionnement de rythmes biologiques par la durée respective des
jours et des nuits
b).La température : a une action directe sur les phénomènes métaboliques (respiration et
photosynthèse).
3 Règles écologiques chez les homéothermes :
* Règles de Bergemann :
- Les espèces de grandes tailles se rencontrent sous climats froids et celles de petites tailles
sous climat chaud
- Plus un animal est grand, Plus le rapport surface/volume est faible, plus les pertes de
chaleurs par convection sont faibles.
* Règle d’allen :
- Les mammifères des régions froides montrent une réduction importante de la surface des
oreilles, queue, cou, pattes. Les grandes oreilles sont des véritables dissipateurs de chaleur.
* Règle de la fourrure
- Les animaux des régions froides ont des fourrures plus épaisses que celles des animaux des
régions chaudes, l’épaisseur de la fourrure augmente avec la taille de l’individu.
- Adaptation chez les végétaux :Phanérophytes; Nanophanérophytes,
Chaméphyte ;Géophytes ; Thérophytes ; Hémicryptophytes……….
c). l'eau
70 à 90 % des tissus de beaucoups d'espèces en état de vie active sont constitués d'eau.
L'approvisionnement en eau et la réduction des pertes constitue des contraintes écologiques et
fondamentales chez les organismes vivants.
5 grandes catégories d'organismes en fonction de leurs besoins en eau
 Espèces Aquatiques vivant en permanence dans l'eau
 Espèces Hygrophiles vivant où l'humidité atmosphérique est importante
 Espèces Hydrophiles vivant dans les milieux où le sol est gorgé d'eau
 Espèces Mésophiles supportent l'alternance saison sèche/humide
 Espèces Xérophiles vivant dans des lieux secs où le déficit en eau permanent
d). Autres facteurs
Beaucoups d'autres facteurs abiotiqus (PH et type de sol, niveau de précipitation, texture
du sol...) et le sol uniquement composé de 3 types de particules : Argiles, Limons, Sables.

B. Les facteurs biotiques

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Les organismes vivants (animaux et végétaux) exercent les uns sur les autres déférents
types d'actions: indirectes ou directes.
a). Les relations Intraspécifiques
 L'effet de groupe (favorable à la population) : ensemble de modifications physio, morpho
ou de comportement qui interviennent lorsque plusieurs individus de la même espèce
vivent ensemble. Plus la densité d'une population augmente, plus le succès reproducteur
augmente.
 L'effet de masse (défavorable à la population) : ensemble des modifications physio,
morpho ou de comportement qui interviennent lors de surpeuplement : Ressource
limitante.
 La compétition intraspécifique : lorsque la somme des demandes en nourriture, en eau, en
espace libre... est supérieur à ce qui est réellement disponible (augmentation de maturité
sexuelle, diminution du nombre de femelles gravides)
b) Les relations interspécifiques:
* La compétition interspécifique : deux individus d’espèces différentes vont vouloir accéder à
la même ressource mais l’offre est inferieur à la demande.
Chez les animaux, Essentiellement pour la nourriture, chez les végétaux, se termine
rarement par l'élimination d'une espèce pour, établir d'un équilibre stable entre les espèces.
* La prédation :
- Relation antagoniste, entraîne la disparition d'un des deux individus. Seul le prédateur en tire
bénéfice
- Prédateurs polyphages, capables de se nourrir de déférentes espèces
- Prédateurs monophages, mangent des individus d'une seule espèce
* Le parasitisme : distinction pas évidente entre parasite et prédateur ; Parasite monoxème:
Un seul hôte ou Parasite hétéroxème: Plusieurs hôtes
* Le Commensalisme : relation entre deux individus d’espèces déférentes l'un profite de
l'autre sans lui nuire.
* La symbiose ou mutualisme : association de deux êtres vivants entraînant des bénéfices
réciproques

4. Les faunes insulaires

En géographie, l’insularité est le caractère isolé d’un espace ou d’un territoire incarné
par la notion d'« île ». Cette isolation peut être une cause ou un effet selon si l’objet en
question est isolé (forme passive de l’isolation) ou s'il s’est isolé (forme active de l’isolation).
L’insularité est un concept multidimensionnel utilisé en géographie mais aussi dans
d'autres domaines tels que l’économie, la démographie, les statistiques ou encore la biologie.
 Dans le domaine de la biologie, les îles ont représenté un laboratoire d’étude
important. La faune et la flore qui y résident ont notamment été l'objet d'études de nombreux
scientifiques insulaires mais aussi continentaux. L'insularité présente en effet une altération
des phénomènes biologiques continentaux. Sur les îles se développent par exemple des
caractéristiques d’évolution différentes, comme l'accélération de certains mécanismes
évolutifs ou encore des modes de reproductions différents, chez les insectes notamment

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 En géographie, l’insularité est perçue selon les approches soit comme un objet
disciplinaire (au même titre que la montagne par exemple), soit comme l’élément clé de la
problématique propre et commune aux îles. L’état d’insularité provoque un effet de loupe qui
favorise l’observation. La caractéristique d’insularité offre donc notamment aux géographes
un laboratoire d’étude. Dans cette thématique, la notion de frontière détermine les
configurations géopolitiques, et joue le rôle de « marqueur différenciant de l’identité
insulaire ».
Cette notion a été le sujet d'innombrables recherches menées par des géographes tels
que Philippe Pelletier, François Doumenge ou encore François Taglioni, mais aussi par des
historiens, des sociologues ou encore des anthropologues.
On distingue cinq types d'insularité :
1. monoinsulaire : désigne un territoire constitué d'une seule île ;
2. multiinsulaire : désigne une île principale entourée d'îles satellites ;
3. hypo-insularité : exprime le phénomène de continentalisation du phénomène insulaire ;
4. simple insularité : exprime la situation d'une île à mi-chemin entre isolement et
continentalisation ;
5. surinsularité : désigne un territoire totalement isolé.

Chapitre IV : Répartition des espèces végétales et animales en Algérie

En Algérie de nombreuses sources bibliographiques ont mis en évidence l’importance


du patrimoine naturel qui était estimé à environ 5 millions d’ha avant l’ère coloniale.
Ce patrimoine a malheureusement fait l’objet de multiples agressions qui ont réduit sa
superficie, détruit des habitats et provoqué une régression ou une disparition de nombreuses
espèces végétales et animales. Élément essentiel de l’équilibre physique et biologique, il
constitue cependant une potentialité socio-économique indéniable.

1. La flore
A l'échelle du globe, la répartition du manteau végétal reflète à travers la zonation
bioclimatique, la variation latitudinale des facteurs et des éléments climatiques. Mais à
l’échelle régionale ou locale les aires de répartition de la flore sont plus tributaires du
soubassement géologique et par conséquent des sols même si le climat, voire le microclimat
joue un rôle important.
L’Algérie par sa position géographique présente une grande diversité de biotope
occupée par une importante richesse floristique. Ce pays s’étend sur une superficie de

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2 381 741 km2, longe d’Est en Ouest la Méditerranée sur 1622 km et s’étire du Nord vers le
Sud sur près de 2 000 km (MATE, 2009).
La flore algérienne est très diversifiée en taxas, car elle présente les principaux
groupes floristiques. Le tableau suivant montre les principaux groupes floristiques en Algérie.

1192 (MATE, 2009).

D’après ce tableau, la flore compte d’environ 3139 espèces repartis dans prés de 150
familles parmi lesquelles 653 espèces sont endémiques soit un taux d’endémisme d’environ
12,6%. La richesse en taxas en Algérie est le reflet d’une richesse écosystémique (zones
humides, les massifs montagneux, les écosystèmes steppiques, sahariens et marins), mais
aussi climatiques et géographiques. Cependant, cette biodiversité est vulnérable suite aux
facteurs de dégradation naturels et anthropiques. Plusieurs espèces sont menacées de
disparition : le Cyprès du Tassili, le sapin de Numidie, le Pin Noir et le Genévrier Thurifère
(UICN, 2008).
Concentrée surtout dans le nord du pays, cette flore non cultivée ou forêt est très
inégalement répartie sur l’ensemble du territoire algérien. Elle est constituée par un certain
nombre d’essences étroitement liées au climat et en général peu productives.
Les arbres ne sont cependant pas absents dans le Sahara central, on y dénombre de
nombreuses espèces arborescentes ainsi que des arbustes qui peuvent atteindre des tailles
importantes. Leur répartition obéit à des biotopes liés aux terrasses des nombreux oueds
qui émaillent cette région. Une réelle sylviculture en zones arides semble se dessiner.

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Les superficies recouvertes par les forêts, maquis et reboisements, sont environ de
3.700.000 ha. Soit un taux de boisement de l’ordre d’environ 10% par rapport à l’Algérie du
Nord. A ces chiffres, il faut adjoindre les nappes alfatières qui couvrent environ 3,5 millions
d’ha.
Au plan de la répartition géographique on peut distinguer 4 zones principales
inégalement réparties:
 le littoral Est et les massifs côtiers humides et sub-humides ; on y trouve les forêts
les plus denses de chênes liège et chênes zeen et afares.
 les Hautes plaines continentales avec les grands massifs de Pin d’Alep et de Chênes
verts. En milieu steppique l’alfa prédomine.
 l’Atlas Saharien avec, les maquis de chênes verts et de genévriers
 le Sahara central avec ses forêts reliques et de nombreuses autres espèces
endémiques propres au désert africain auxquelles s’ajoutent des éléments
méditerranéens et tropicaux
Les essences forestières principales sont : Le pin d’Alep 60% , Le chêne liège 25% ,
Le chêne vert, zeen, genévrier, Thuya, pin maritime, cèdre et les plantes reliques du Sahara
central,( cyprès du Tassili et acacias ) 15%.

En général, La flore algérienne est formée de plusieurs catégories dont 314 genres assez
rares, 30 rares, 330 très rares et 600 endémiques, dont 64 se trouvent au Sahara. En tout, 226
espèces sont menacées d’extinction1.

2. Les travaux d`inventaires de la flore faits en Algérie


L’ensemble du Maghreb méditerranéen, majoritairement représenté par l’Algérie est
une région caractérisée par une richesse taxonomique avérée, fort endémisme végétal et. En
effet, cette richesse n’est pas uniformément distribuée, notamment du fait des facteurs
historiques et paléogéographique.
La subdivision en territoires phytogéographiques est basée sur des concepts qui diffèrent
selon les auteurs: la supposition des airs de répartitions des espèces majeurs, l`existence des
"climax" la végétation, les caractères écologiques, des divisions phytogéographiques,
l’ensemble d`espèces possèdent a peu prés la même distribution …..
Les principaux travaux de classification de la flore d’Algérie sont :
 la première flore a était réalisé par BATTENDIER et TRABUT en 1902
 la flore de MAIRE (1926)
 la flore de QUEZEL et SANTA en 1962-1963
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 flore saharien, OZENDA en 1977

a). Selon MAIRE (1926)


I- Région méditerranéenne
A- Domaine mauritanien méditerranéen
1- le secteur numidien (Cap Djanet/ El kala)
1.1- le district de grande Kabylie (Bougie/ Bouzegza)
1.2- le district de petite Kabylie (Skikda/ Bougie)
1.3- le district Bônois (Skikda/ Tunisie)
2- le secteur Punique
3- le secteur Algérois (Ténès/ cap Djanet)
4- le secteur du Tell méridional
5- le secteur Oranais (Ténès/ frontière marocaine)
B- Domaine mauritanien steppique
1- le secteur des Hauts plateaux orano-algerois
2- le secteur des Hauts plateaux constantinois
3- le secteur de l`Atlas Saharien
4- le secteur du sud constantinois
C- Domaine des Hautes montagnes Sahariennes
II- Région Saharienne
……………………………………………………………………………………
b). Les secteurs selon QUEZEL ET SANTA (1962-1963)
A. Secteur Kabyle et numidien (K)
1- Sous-secteur de la grande Kabylie (K1)
2- Sous-secteur de la petite Kabylie (K2)
3- Sous-secteur de la Numidie (K3)
B. Secteur algérois (A)
1- Sous secteur littoral algérois (A1)
2- Sous secteur de l`Atlas tellien (A2)
C- Secteur du Tell constantinois (C1)
D- Secteur oranais (O)
1- Sous-secteur des Sahels littoraux (O1)
2- Sous-secteur des plaines littoraux (O2)
3- Sous-secteur de l`Atlas tellien (O3)

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E- Secteur des Hauts plateaux (H)


1- Sous-secteur des Hauts plateaux algero-oranais (H1)
2- Sous-secteur des Hauts plateaux constantinois (H2)
F- Secteur de l`Atlas saharien (AS)
1- Sous-secteur de l`Atlas saharien oranais (AS1)
2- Sous-secteur de l`Atlas saharien algerois (AS2)
3- Sous-secteur de l`Atlas saharien constantinois (AS3)
G- Secteur de Sahara septentrional (SS)
1- Sous-secteur du Honda (Hd)
2- Sous-secteur occidental du Sahara septentrional
3- Sous-secteur oriental du Sahara septentrional
H- Secteur de Sahara central (SC)
I- Secteur de Sahara occidental (SO)
J- Secteur de Sahara méridional (SH)
……………………………………………………………………………………
c). Les subdivisions floristiques selon BARRY et CELLES (1974)
A. Sous région eu-méditerranéen
1-Domaine Maghrébin méditerranéen
1-1- secteur numidien:
+ Sous-secteur de la grande Kabylie (K1)
+ Sous-secteur de la petite Kabylie (K2)
1-2- Secteur algérois
+ Sous-secteur littoral (A1)
+ Sous-secteur littoral (A2)
1-3- Secteur du Tell méridional
+ Sous-secteur du Tell constantinois (C1)
1-4- Secteur oranais:
+ Sous-secteur des sahels littoraux (O1)
+ Sous-secteur des plaines littorales (O2)
+ Sous-secteur de l`Atlas tellien (O3)
2- Domaine Maghrébin steppique :
2-1- Secteur des Hauts plateaux Algero-oranais (H1)
2-2- Secteur des Hauts plateaux constantinois (H2)

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2-3- Secteur de l`Atlas saharien


+ Sous-secteur de l`Atlas saharien oranais (AS1)
+ Sous-secteur de l`Atlas saharien algérois (AS2)
2-4- Secteur du Sud constantinois
+ Sous-secteur de l`Atlas saharien Auresio-constantinois (AS3)
+ Sous-secteur du Hodna (Hd)
B. Sous région Saharo-Sindienne:
1. Domaine saharo-méditerranéen
Sous-domaine du Sahara septentrional
1.1. Secteur de la bordure saharienne
+ Sous-secteur algérois (SS1)
Sous-domaine du Sahara Nord-occidental
1.2. Secteur de la bordure saharien
+ Sous-secteur oranais (SS2)

3. La Faune …..
De part ses différentes étages bioclimatiques (saharien, Aride, Semi-aride, sub-
humide et humide), l’Algérie recèle une faune sauvage très variée que l’on peut différencier
en espèces animales non domestiques dont la préservation à l’état naturel et leur
multiplication sont d’intérêt national et celles qui ont un caractère cynégétique ou gibier qui
font l’objet d’une exploitation.
Les espèces animales non domestiques sont régies par des textes juridiques nationaux
ou des conventions internationales pour leur protection et dont la liste des oiseaux, des
mammifères et des reptiles est établie et actualisée par l’Agence Nationale pour la
Protection de la Nature (ANN).
Les espèces cynégétiques font l’objet de textes de Loi et d’application en vue de leur
exploitation par l’exercice de la chasse ou pour leur préservation lorsqu’elles sont menacées
ou en voie de disparition. Elles concernent notamment :
- les mammifères suivants : Le sanglier, le cerf de Barbarie, les 3 espèces de gazelles, le
mouflon, ainsi que les petits gibiers représentés par le lièvre et le lapin de garenne
- les oiseaux suivants représentés essentiellement par : la perdrix gambra , la caille des
blés, la tourterelle , les pigeons , le ganga , l’outarde ainsi que tous les gibiers migrateurs.

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En général, La faune algérienne compte 107 mammifères sauvages dont 47 sont


protégées et 30 menacées de disparition, 336 espèces d'oiseaux dont 107 sont protégés1 et
20 000 espèces d'insectes.

Au Nord du pays, les campagnes sont peuplées d’hyènes rayées, de renards, de


belettes, de chats sauvages, de lièvres, de chacals et de sangliers. Le singe macaque préfère
quant à lui les zones forestières. En hiver, l'Algérie devient la terre d'accueil de certains
oiseaux migrateurs européens, dont les cigognes. Enfin, les animaux que vous croiserez le
plus souvent en Algérie sont le dromadaire, localement appelé chameau (ou méhari), le
mouton, la chèvre et le cheval
Le Sud algérien, grandement désertique, abrite une faune composée pour l'essentiel
de gazelles, gerboises, chats des sables, guépards, porcs-épics et lézards. Sur les hauteurs,
dans les escarpements du Hoggar, vous rencontrerez le mouflon à manchette.
Le cerf de Barbarie, le fennec, la gazelle de l'Atlas, le dorca, ou le daman, l'outarde
houbara et le goéland d'Audouin sont, en effet, quelques exemples à citer. Le lion, la
panthère et l'autruche ont déjà disparu de nos territoires.

La répartition des espèces et la biogéographie


 La niche écologique
Chaque espèce, animale ou végétale, se caractérise par son mode de vie (occupation de
l'espace, rythme d'activité, etc.), ses exigences (alimentaires, physiologiques) et ses
potentialités adaptatives : l'ensemble de ces caractéristiques définit sa niche écologique.
La niche écologique est un concept de l'espace occupé par une espèce qui comprend non
seulement l'espace physique mais également le rôle fonctionnel joué par l'espèce.
La niche écologique est un des concepts théoriques de l'écologie. Il traduit à la fois :
b. la « position » occupée par un organisme, une population ou plus généralement
une espèce dans un écosystème,
c. la somme des conditions nécessaires à une population viable de cet organisme.
La description d'une telle « niche » (ou « enveloppe écologique ») se fait sur la base de deux
types de paramètres :
a. des paramètres physico-chimiques caractérisant les milieux où évolue l'organisme (et
parfois significativement modifiés par cet organisme).

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b. des paramètres biologiques, incluant les relations avec les espèces avoisinantes et la
modification de l'habitat par l'organisme et la communauté d'espèces dans laquelle il s'inscrit
(interactions durables).
A l’intérieur de cette aire, les populations de chaque espèce vont être distribuées dans un
milieu de vie naturel, appelé l’habitat d’une espèce, auquel elles sont inféodées. Dans un
habitat, tous les besoins de l’espèce concernée peuvent être regroupés en trois « besoins
vitaux » : nourriture, reproduction et abri.
 L'aire de répartition d’une espèce
L’aire de répartition d’une espèce est la zone géographique où cette espèce est
présente. Cette aire est limitée au sein d’une aire maximale de répartition qui correspond aux
conditions environnementales nécessaires à la vie et au développement de l’espèce (zones
d’abris, de nourrissage et de reproduction).
L’aire de répartition, appelée aussi aire de distribution, la zone délimitant la répartition
géographique d'une espèce vivante ou de toute autre unité taxonomique qui inclut la totalité
de ses populations.
Aire de répartition est donc, l’aire de répartition naturelle (territoire occupé
naturellement par l’ensemble des populations d’une espèce sur la planète). L’aire d’une
espèce peut-être continue ou au contraire disjointe.

Diversité spécifique et latitude ou altitude


La distribution des organismes n’est pas due au hasard, mais fortement influencée par
des interactions complexes se déroulant le long des processus écologiques, historiques et
évolutifs.
La répartition de la diversité biologique à la surface de la Terre est très inégale : elle
augmente des latitudes élevées vers les latitudes basses, de la périphérie au centre des masses
continentales et diminue avec l’altitude (Pianka 1966, 1988; Stevens 1989, 1992).
Parmi les paramètres déterminants de la biodiversité - Dans l'espace
 La latitude ; À superficie égale, plus on s'éloigne de l'équateur pour se rapprocher des
pôles, plus le nombre des espèces qui peuplent l'échantillon diminue. Cette tendance est
bien connue et chacun sait. Cette règle s'applique à presque tous les groupes d'organismes,
même ceux des eaux profondes. Cette corrélation négative latitude / diversité spécifique
pourrait s'expliquer par le fait que le soleil procure aux tropiques plus d'énergie, induisant
ainsi la formation d'une biomasse (l'ensemble de la matière vivante) plus grande.
Toutefois, l'accroissement de la biomasse ne se traduit pas forcément par une augmentation
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du nombre des espèces. L'amenuisement de la diversité spécifique des régions équatoriales


aux régions polaires pourrait aussi s'expliquer par le fait que les glaciers ravagent
périodiquement les secondes, provoquant au passage une éradication de nombreuses
espèces. Le développement des nouvelles espèces et la recolonisation étant des processus
très lents, les zones polaires n'ont jamais le temps d'atteindre leur diversité spécifique
maximale avant que ne survienne la période glaciaire suivante.
 L'altitude et la profondeur
La diversité décroît avec l'altitude. En effet, toute élévation de 1 000 m induit une
baisse d'environ 6º C de la température. L'appauvrissement de la diversité que l'on observe en
altitude s'explique donc par cette baisse de la température, mais aussi par le fait que la
variabilité saisonnière est beaucoup plus marquée en altitude qu'au niveau de la mer. De plus,
les superficies sont en général plus restreintes en altitude (par exemple, les sommets
montagneux sont souvent exigus), ce qui exerce aussi une certaine incidence sur la diversité
des régions considérées (voir section sur la superficie, ci-dessus).
 La superficie
Le taux d'accroissement du nombre des espèces diminue à mesure que la superficie
augmente. Plusieurs raisons permettraient d'expliquer l'augmentation du nombre des espèces
avec celle de la superficie considérée. Par exemple, plus la zone étudiée est vaste, plus la part
qu'elle représente dans la population totale est grande et plus les probabilités sont fortes
qu'elle héberge des espèces qui ne seraient pas présentes dans des échantillons de territoire
plus restreints.

Dynamique: perturbations et succession


 Perturbation écologique
Dans le domaine de l'environnement, la notion de perturbation désigne
une détérioration naturelle et souvent provisoire de l’environnement ou d'un écosystème.
On distingue deux types principaux de perturbations
- les perturbations naturelles : font intégralement partie des processus d'évolution des
paysages et des écosystèmes (exemple : le chablis, suivi d'une régénération naturelle en forêt),
ce type de perturbation est nécessaire à la survie et pérennité d'espèces pionnières.
- les perturbations non-naturelles : causée par l'Homme ( anthropique) ; certaines
perturbations anthropiques dépassent par l'importance des changements écologiques qu'elles
induisent les perturbations naturelles. Ces impacts peuvent être étudiés au moyen
d’indicateurs d'état, de pression, et de réponse (pour la conservation).
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 La succession écologique
La succession écologique est un processus naturel d’évolution des écosystèmes d’un
stade initial vers un stade théorique final dit climacique (un état d’équilibre stable atteint par
le complexe climat-sol-flore-faune en un lieu donné. Ce stade final est le stade le plus stable
possible et le niveau de développement maximal d’un écosystème compte tenu des conditions
existantes. Il est caractérisé par un équilibre dynamique à partir duquel l’énergie et les
ressources ne servent qu’à maintenir l’écosystème en l’état.
Exemple de succession écologique : Terrain nu => végétation pionnière => prairie
=> arbustes => forêt
On distingue deux types principaux de successions
- La succession primaire : lorsqu’aucun sol n’est présent au stade initial à cause d’un
glissement de terrain, d’une éruption volcanique… La roche apparaît à la surface. Les
premières espèces à s’installer sont des lichens, des mousses et d’autres organismes
autotrophes appelés pionniers. L’érosion de la roche et la matière formée par la
décomposition des pionniers forme un sol superficiel (pédogenèse) qui peu à peu s’épaissit et
permet l’installation d’espèces plus complexes : plantes herbacées puis arbustes, puis arbres.
Le développement de la végétation est accompagné de la faune associée : insectes, puis petits
oiseaux, puis mammifères …
- La succession secondaire : lorsque le milieu initial est engendré par la perturbation d’un
milieu déjà avancé dans la succession écologique (feu de forêt, tempête…). Les pionniers sont
alors différents et la succession est plus rapide (le sol est déjà en place, il reste des propagules
laissés par le milieu précédent...).

Les types de végétations (formations végétales)


Sur le plan physionomiques diverses définition sont admises pour définir les types de
végétation, Pour décrire les types de végétation observée, nous nous sommes inspirés des
classifications établies par Ionesco et Sauvage (1962) et le Houérou et al (1975), cette
classification est basées sur des critères tel que la répartition horizontale, verticale et la
densité des individus.
 Forêt C’est une formation végétale arborescente dont la hauteur est de sept mètres au
minimum, avec une densité des arbres d’au moins cent arbre à l’hectare. Selon la structure
horizontale et en fonction de la densité des arbres, on distingue ; forêt dense (recouvrement >
75%), foret claire (recouvrement entre 50 et 75%) et forêt trouée (recouvrement entre 25 et
50%) (Donadieu, 1985). Cependant, selon la nature des espèces arborescentes dominantes, on
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distingue dans la région méditerranéenne ; forêts de conifères, forêts caducifoliées, forêts


sclérophylles et les forêts hygrophiles (Quézel, 1976).
 Matorral : Selon le Houérou et al. (1975) et Donadieu (1985), le matorral « est une
formation à végétaux ligneux n’excédent pas sept mètres de hauteur et dérivant toujours
directement ou indirectement d’une forêt climatique par dégradation anthropozoogène ».Ces
auteurs distinguent :
- Selon la hauteur (H) : matorral élevé (H>2 m jusqu’à 6 m) , matorral moyen (0.66<H < 2
m), matorral bas (H<0.6 m).
- Selon le recouvrent (R) : matorral dense (R > 75%), matorral troué (50% <R<75% ),
matorral claire (25%<R<50%).
 Pelouses : Ce sont, en général, des « formations basses inférieurs à 0.30 m dominées par
les hémicryptophytes, les chaméphytes herbacées et les géophytes et dont le rythme de
production saisonnier est d’autant plus marqué que la sécheresse édaphique est plus longue
». (Le Houérou et al, 1975).
 Prairies : Ce sont des formations herbacées, a recouvrement proche de 100%, à base
d’hémicryptophytes et des géophytes mésophile et hygrophiles (en particulier de graminées
et de cypéracées (Ionesco et sauvage, 1962 ; L e Houérou et al 1975).
 Steppes :Selon Ionesco et Sauvage (1962), la steppe « est une formation naturelle
herbacée très ouverte et très irrégulière ».Cette appellation globale est donc souvent
complétée par le nom de l'espècedominante, tantôt graminéenne (steppe à Stipa
tenacissima),tantôt chaméphytique (steppe à Artemisia herba-alba), parfois également par
une référenceaux conditions climatiques et édaphiques locales (steppe aride ou saharienne,
steppe psammophile à Aristidapungens ou halophile à Salsolacées) (Kaabeche, 1995).

Les étages de végétation méditerranéens


 Les Etages Bioclimatiques
Le concept d’étage bioclimatique est une notion botanique qui a été créée pour
associer la répartition des êtres vivants à des schémas climatiques mondiaux liés à la
géographie et l’altitude L’étage est défini de manière assez empirique par une association de
végétation (et de faune associée) et une situation géographique (un fond de vallon, versant,
etc.).
D'apres (Emberger, 1936); l'etage climatique correspond a l'etage de vegetation; en
effet, ce dernier n'est qu'un paysage reel du climat. "La parente des climats cree la parente des

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groupements. Les groupements vegetaux appartenant a un meme etage forment un ensemble


ecologique, bien que les genres d'une me me famille constituent une unite systematique".

Selon l’Indice xéro-thermique de Bagnouls et Gaussen


Xm = K(N - n – (B +R)/2) Avec Xm = Nombre de jours biologiquement secs
Cet indice caractérise les mois biologiquement secs au cours de la période sèche, en tenant
compte de la rosée, du brouillard, de l’humidité relative de l’air et du nombre de jours de
pluie. En fonction de la valeur de l’indice xéro-thermique, on obtient une classification des
climats :
 Climat désertique
- X > 300 jours : climat désertique
- 200 < X < 300 jours : climat sub-désertique avec deux sous types :
- 250 < X < 300 jours : Climat sub-désertique accentué
- 200 < X < 300 jours : Climat sub-désertique atténué
 Climat méditerranéen
- 150 < X < 200 jours : climat xéro-thermo-méditerranéen
- 100 < X < 150 jours : climat sub-désertique avec deux sous types :
- 125 < X < 150 jours : climat xéro-thermo-méditerranéen accentué
- 100 < X < 125 jours : climat xéro-thermo-méditerranéen atténué
- 40 < X < 100 jours : climat méso-méditerranéen avec deux sous types :
75 < X < 100 jours : climat méso-méditerranéen accentué
40 < X < 75 jours : climat méso-méditerranéen atténué
 Climat sub-méditerranéen
- 0 < X < 40 jours : Climat sub-méditerranéen
 Etagement de la végétation
La notion d’étage de végétation a été diversement définie et interprétée par les auteurs
dans différentes régions autour du Bassin méditerranéen
La disposition étagée de la végétation en bandes parallèles superposées au flanc des
reliefs est connue depuis longtemps, ainsi que son explication écologique : la cause en est
essentiellement climatique, et en particulier thermique (diminution des températures lorsque
l'altitude augmente). Réciproquement, la connaissance des « étages » de végétation présents
dans un espace géographique donné apporte des indications sommaires, mais précieuses, sur
les conditions bioclimatiques qui y règnent.

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Cette lecture climatique de la végétation actuelle passe nécessairement par une


reconstitution toujours un peu hypothétique de la végétation potentielle (ou végétation «
climacique » Une fois surmontées les difficultés réelles d'interprétation on peut constater que,
dans des conditions « normales » de sols et de topographie, la végétation potentielle est
structurée en larges auréoles concentriques de formations végétales bien caractérisées par les
caractères biologiques de quelques espèces dominantes à large répartition : ce sont ces bandes
relativement homogènes, dont la disposition suit manifestement les reliefs topographiques,
qui constituent les étages de végétation.
En se basent sur les travaux effectués dans le bassin Méditerranéen (Quezel, 1976 et
2000, Ozenda, 1975, Quézel et Médail, 2003, Dahamni, 1997) et sur les caractères
climatiques thermiques ainsi que sur les structure de la végétation présents, nous avons retenu
les étages de végétation suivant :
a. L’étage Mésoméditerranéen : Cet étage est présent entre 900 et 1300 m d’altitude. Les
types de végétation qui prédominent sont :
- Matorral à Rosmarinustournefortii, Globulariaalypum et Thymus ciliatus et
Pistacialentiscus, Phillyreaangnstifolia, Ampelodesmamauritanica et
Juniperusphoeniceaentre 900 et 1100 m.
- Forêt de pin d’Alep entre 1000 et 1200 m sur le versant Nord et sur le versant Sud.
- Matorral élevée a base de chêne vert et pin d’Alep situé entre 1200-1300 m.
b. L’étage supraméditerranéen : S’étend entre 1300 et 1800 m d’altitude. Cet étage
regroupe les formations à Quercus rotundifolia et Cedrusatlantica.
c. L’étage montagnard-méditerranéen
L’étage montagnard- méditerranéen s’observe surtout en exposition nord, au-delà de 1800 m.
La végétation est constituée de xérophytes épineux tels que Bupleurumspinosum et Erinacea
anthyllis et quelque pieds de cèdre dépéries.

Les Principaux Types d’écosystèmes en Algérie


 Les Écosystèmes Côtiers : Dans les zones côtières existe une mosaïque
d’écosystèmes terrestres et aquatiques qui malgré leur faible surface relative présentent un
intérêt écologique (et très souvent économique) tout à fait exceptionnel. Ces écosystèmes sont
représentés dans la partie continentale par des systèmes de dunes littorales et de falaises
rocheuses. Ces biotopes terrestres sont, soit directement en contact avec la mer constituant le
rivage sensu stricto, soit avec des écosystèmes aquatiques saumâtres : lacs, et étangs littoraux.

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 Les écosystèmes montagneux : Les massifs montagneux d’Algérie qui occupent des
bioclimats très variés depuis l’étage humide jusqu’à l’étage saharien, recèlent une diversité
phytocénotique remarquable. Cependant, outre la vulnérabilité naturelle qui caractérise la
forêt méditerranéenne et les formations subforestières
 Les écosystèmes forestiers : La destruction des forêts primitives de chênes verts a
donné lieu à l’installation d’une série régressive caractérisée, sur terrain calcaire par des
garrigues à chênes kermes (Quercus coccifera) et à Romarin (Rosmarinus officinalis).
Considérées comme des écosystèmes climaciques vestigiaux, les forêts de chêne vert
(Quercus ilex) doivent être, dans la quasi-totalité des cas, dans un stade subclimatique par
suite de leur exploitation par l’homme. Aujourd’hui, il existe encore de beaux vestiges des
superbes forêts de chêne endémiques : Chêne zeen (Quercus mirbeckii) (en Kabylie, Jijel,
Annaba et El Kala).
A cet étage se rencontrent ouverts, des Genévriers arborescents (Juniperrus thurifera et
Juniperus oxycedrus). On rencontre également quelques peuplements de Pin maritime, plus
localisés et qui correspondent en général à des climax édaphiques. Quelques pieds de Pin noir
se rencontrent aussi dans le Djurdjura dans l’étage supraméditerranéen. Quant aux cèdres de
l’Atlas, ils constituent aujourd’hui encore, d’importants boisements.
 Les écosystèmes steppiques : Au sud de l’Atlas tellien, se rencontrent sur les hauts
plateaux des formations graminéennes faisant partie de l’étage méditerranéen aride, ces
steppes sont constituées par une mosaïque de trois groupements végétaux dominés
respectivement par deux graminées : l’alfa (Stipa tenacissima) et le sparte (Lygeum spartum)
et par une composée (Artemisia herba-alba). La steppe algérienne s’étend sur 20 millions ha
et la surface des parcours est évaluée à 15 millions ha avec les nappes d’alfa qui totalisent 2,7
millions d’ha.
 Les écosystèmes sahariens : Le Sahara constitue une large barrière qui sépare le
domaine méditerranéen au nord du domaine tropicale au sud. Le facteur déterminant est l’eau.
Les régions sahariennes connaissent des déficiences pluviométriques très longues et souvent
pluriannuelles. Les températures sont élevées.

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