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L’essentiel
– les acteurs
• La préservation du patrimoine
comprendre les enjeux actuels. Ces enjeux sont naturel
d’autant plus importants que ce droit intéresse – la préservation de la biodiversité
– la réglementation des prélèvements
aujourd’hui tous les acteurs publics et privés,
du
• La protection des espaces
que les situations conflictuelles ne sont pas
Droit
– la montagne et le littoral
rares et que le droit de l’environnement est un – la forêt et les zones humides
– les protections spécifiques à
droit en perpétuelle mutation. certains sites
Au total, une nouvelle édition 2013-2014 qui – les parcs et réserves
• Les pollutions et nuisances
présente de manière synthétique, rigoureuse – les installations classées
et pratique le Droit de l’environne- et les risques industriels majeurs
– les déchets
ment. – le bruit
Le public
– Étudiants en licence de droit et en master (système LMD)
• La protection des milieux
– la lutte contre la pollution
atmosphérique de
l’environnement
– Étudiants dans le domaine de l’environnement – la préservation de la ressource
en eau
– Professionnels
– le milieu marin
– Collectivités territoriales, associations, particuliers
L’auteur
2013-2014
Catherine Roche est Maître de conférences HDR en droit public à l’Université
de Poitiers et responsable du Master professionnel 2e année « Droit de
l’environnement industriel » de la Faculté de droit et des sciences sociales de
Poitiers.
C. ROCHE
Prix : 13,50 €
ISBN 978-2-297-03205-6
Catherine Roche
L’essentiel
du
Droit
de
l’environnement
2013-2014
6e édition
Cette collection de livres présente de manière synthétique,
rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que l’étudiant
doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre :
– le Droit et la Science Politique ;
– les Sciences économiques ;
– les Sciences de gestion ;
– les concours de la Fonction publique.
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Les références aux articles renvoient, sauf mention contraire, au Code de l’environnement. De
même, la référence « ministère » renvoie au ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie.
SOMMAIRE
Présentation 3
Introduction – Le mouvement perpétuel 15
1
Les sources du droit de l’environnement et
ses acteurs
Chapitre 1 – Les sources du droit de l’environnement 19
1 – Les sources françaises du droit de l’environnement 19
■ La Constitution 19
■ La loi 20
■ Le Code de l’environnement 20
2 – Les sources européennes du droit de l’environnement 21
■ Les traités 21
■ Les programmes d’action 22
■ Le droit dérivé 22
6 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
2
La préservation du patrimoine naturel
Chapitre 4 – La préservation de la biodiversité 41
1 – Stratégie et planification 41
■ La stratégie nationale pour la biodiversité 41
■ Le schéma de cohérence écologique, les orientations nationales
et les trames vertes et bleues 42
2 – La préservation des espèces 42
■ La protection des espèces menacées 43
■ Les plans nationaux d’action 43
■ Les espèces envahissantes 44
■ Les inventaires 44
3 – Le réseau Natura 2000 45
■ Les sources 45
■ La création du réseau en France 45
a) La procédure 45
b) Les mesures de protection 46
■ La réglementation de la pêche 50
a) Le droit de pêche 50
b) L’exercice de la pêche 51
3
La protection des espaces
Chapitre 6 – La montagne et le littoral 55
1 – La montagne 55
■ Définition 55
■ Les principes d’aménagement et de protection des zones de montagne 55
2 – Le littoral 56
■ Le Conservatoire du littoral 56
■ Aménagement, protection et mise en valeur 57
4
Les pollutions et nuisances
Chapitre 10 – Les installations classées et les risques industriels
majeurs 81
1 – Les installations soumises à la réglementation des ICPE 81
■ L’absence de définition précise 81
■ Les différentes installations 82
2 – Les installations soumises à autorisation 82
■ La demande d’autorisation 82
■ L’autorisation 83
■ Les modalités particulières d’autorisation pour les installations de type
Seveso 84
■ Le fonctionnement de l’installation 84
3 – Les installations soumises à enregistrement 85
■ La demande d’enregistrement 85
■ L’enregistrement 86
■ Le fonctionnement de l’installation 86
4 – Les installations soumises à déclaration 86
■ La déclaration 86
■ Le fonctionnement de l’installation 87
5 – Les dispositions communes 87
■ Le fonctionnement de l’installation 87
■ La disparition de l’installation 88
■ Les recours 88
6 – Les plans de prévention des risques technologiques (PPRT) 88
SOMMAIRE 11
5
La protection des milieux
Chapitre 13 – La lutte contre la pollution atmosphérique 109
1 – Les sources 109
2 – Les dispositions générales 110
■ Les principes généraux 110
■ La prévention, la surveillance et l’information 111
■ Les dispositions relatives aux véhicules à moteur 111
■ Les dispositions relatives aux installations fixes 112
■ La qualité de l’air intérieur 112
3 – La planification 113
■ Les Schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie 113
■ Les plans de protection de l’atmosphère 113
■ Le plan d’urgence pour la qualité de l’air 114
■ Les plans de déplacement urbains 114
4 – Les mesures d’urgence 115
5 – Effet de serre et changement climatique 116
■ Le Plan climat énergie territorial 117
■ Les échanges de droit d’émission des GES 117
a) La mise en œuvre de la réforme 118
b) Les quotas 119
c) La procédure 119
l’environnement use du droit public comme du droit privé – est de plus alimentée par l’essor du
droit international et du droit européen de l’environnement.
C’est ainsi que la loi Grenelle II (loi 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national
pour l’environnement) adoptée après le long processus de concertation (appelé « Grenelle de
l’environnement ») a modifié 34 codes et plusieurs lois. Cependant l’actuel président de la Répu-
blique a souhaité mettre en œuvre une nouvelle concertation sur la question de l’environnement
et en septembre 2012 une conférence environnementale a été organisée pour faire le bilan du
processus « Grenelle » et définir un programme de travail. Cinq tables rondes ont permis une
réflexion sur la transition énergétique, la biodiversité, la prévention des risques sanitaires et envi-
ronnementaux, la fiscalité écologique et la gouvernance environnementale. Une feuille de route a
ensuite été adoptée afin de cadrer le travail du gouvernement dans ces domaines avec pour
objectif la réalisation de 84 mesures. La prochaine conférence environnementale pour la transition
écologique est prévue pour septembre 2013, tandis que des états généraux pour la modernisation
du droit de l’environnement sont programmés pour le 25 juin 2013.
À noter également que l’ordonnance 2012-34 vise à modifier, harmoniser et simplifier les
dispositions répressives du Code de l’environnement. Elle porte sur les mesures de police
administrative qui sont unifiées à tous les domaines (exception faite des polices des déchets et
des produits chimiques très marqués par le droit de l’UE). Les fonctions des agents chargés de
fonctions de polices administratives sont étendues et ils deviennent des inspecteurs de l’environ-
nement. L’ordonnance harmonise également les sanctions pénales et étend la procédure de la
transaction pénale à tous les domaines. Ces dispositions entrent en vigueur le 1er juillet 2013.
En dépit de toutes ces évolutions on peut craindre que la politique environnementale et plus
largement de développement durable ne soit une victime « collatérale » de la crise économique.
Ce serait alors une répétition du scénario d’après 1973. L’histoire bégaie dit-on parfois, la préoc-
cupation environnementale peut-être aussi.
PARTIE 1
Les sources du droit
de l’environnement et ses acteurs
Ce texte a donné lieu à de nombreuses controverses sur la portée juridique de ses dispositions. Le
Conseil constitutionnel dans sa décision no 2008-564 DC du 19 juin 2008, puis le Conseil d’État
dans un arrêt d’assemblée du 3 octobre 2008 no 297931 (Commune d’Annecy) ont tous deux
affirmé que « l’ensemble des droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement ont
valeur constitutionnelle ; (...) s’imposent aux pouvoirs publics et aux autorités administratives dans
leur domaine de compétence respectif ».
■ La loi
L’adoption de la Charte de l’environnement a été l’occasion de compléter l’article 34 de la Consti-
tution en ajoutant aux compétences du parlement la détermination des principes fondamentaux
de la préservation de l’environnement (CE, 24 juill. 2009, CRIGEN, nº 305314). On peut rappeler
que deux grandes lois ont fondé le droit de l’environnement en France : les lois de 1976 sur la
protection de la nature et sur les installations classées pour la protection de l’environnement.
■ Le Code de l’environnement
La rédaction du Code de l’environnement a débuté en 1989 ; la partie législative a été adoptée
par ordonnance en 2000. La partie réglementaire a été progressivement adoptée entre 2005
et 2007. Attention toutefois, certains textes ne sont que partiellement ou pas codifiés : il faut
donc continuer de s’y reporter.
Le code est constitué de 7 livres :
– le livre I porte sur les dispositions communes, c’est-à-dire les principes généraux, l’information et
la participation des citoyens, les institutions, les associations, la prévention et la réparation de
certains dommages causés à l’environnement ;
– le livre II traite des milieux physiques : eau, milieux aquatiques et marins, air et atmosphère ;
– le livre III porte sur les espaces naturels : inventaire et mise en valeur du patrimoine naturel,
littoral, parcs et réserves, sites, paysages, accès à la nature, trame verte et trame bleue ;
– le livre IV traite du patrimoine naturel : sa protection, la chasse, la pêche en eau douce et la
gestion des ressources piscicoles ;
– le livre V porte sur la prévention des pollutions, des risques et des nuisances, avec les installa-
tions classées, les produits chimiques, biocides et les substances à l’état nanoparticulaire, les
OGM, les déchets, des dispositions particulières à certains ouvrages ou installations, la préven-
tion des risques naturels, la prévention des nuisances sonores, la protection du cadre de vie ;
CHAPITRE 1 – Les sources du droit de l’environnement 21
■ Les traités
L’Acte Unique avait en 1987, expressément intégré la protection de l’environnement dans le Traité
de Rome. Suite à l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, la question environnementale se
retrouve citée aussi bien au TUE – Traité sur l’Union européenne – (préambule, art. 3.3 et 21)
qu’au TFUE – Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne – (art. 191.1 et s. et art. 11).
La mission de l’Union européenne en matière d’environnement est la promotion d’un niveau élevé
de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement. Les objectifs de cette politique
environnementale définis à l’actuel article 191.1 sont : la préservation, la protection et l’améliora-
tion de la qualité de l’environnement, la protection de la santé des personnes, l’utilisation
prudente et rationnelle des ressources naturelles, la promotion sur le plan international de
mesures destinées à faire face aux problèmes régionaux ou planétaires de l’environnement, et en
particulier la lutte contre le changement climatique.
Cette politique est fondée sur les principes de précaution et d’action préventive, sur le principe de
la correction par priorité à la source, des atteintes à l’environnement et sur le principe du pollueur
payeur.
22 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
■ Le droit dérivé
Le droit de l’Union européenne est aujourd’hui une des principales sources du droit de l’environ-
nement, avec plus de 200 actes portant sur l’environnement. Si le corpus législatif européen en
matière d’environnement est assez complet (sauf sur la question des sols), sa mise en œuvre reste
encore parfois problématique. Le coût de la non mise en œuvre de cette législation a d’ailleurs été
estimé à environ 50 milliards d’euros par an en comptant les conséquences sur l’environnement
mais aussi celles sur la santé humaine (COM(2012) 95).
La directive est le type d’acte le plus employé en matière d’environnement et si la France a long-
temps été une mauvaise élève avec un déficit de transpositions important, ce n’est plus le cas
aujourd’hui puisqu’elle se situe dans la moyenne. Cependant des point noirs subsistent : en
CHAPITRE 1 – Les sources du droit de l’environnement 23
2012, la Commission européenne a saisi la Cour de justice pour non-respect par la France de la
directive nitrates (Affaire C-193-12 et C-237-12). La France a aussi été condamnée (CJUE,
9 juin 2011, C-383/09) pour ne pas avoir assuré une protection suffisante au Grand Hamster
d’Alsace, et en janvier 2013, la Commission a mis en demeure la France de répondre sur la ques-
tion du braconnage dans les Landes de l’Ortolan (espèce protégée).
■ Les déclarations
Arriver à un accord sur un traité international n’est jamais aisé et ça ne l’est pas plus dans le
domaine de la protection de l’environnement. C’est pourquoi certains textes sont adoptés sous
forme de déclaration. Ainsi l’Agenda 21 (aujourd’hui souvent appelé Action 21) a été adopté au
Sommet de Rio de 1992 et précise les objectifs à atteindre pour parvenir à un développement
durable pour le XXIe siècle, tout comme la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développe-
ment qui énumère les vingt-sept grands principes d’une gestion durable des ressources de la
planète.
24 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
Ces textes sont des guides, ils peuvent servir de fondement à de futures conventions – la Déclara-
tion de Rio énonce les grands principes de l’environnement qui repris depuis par d’autres textes –
mais ils ne sont aucunement contraignants pour les États. Peut-on dire que leur portée est nulle ?
Sans doute pas, tout dépend de la bonne volonté des États. Certains traités ne sont pas plus
respectés et il n’existe pas de système de sanction internationale qui puisse dissuader les États
d’agir de la sorte. Les textes non contraignants peuvent avoir une portée politique importante et
leurs innovations peuvent être reprises dans d’autres. Un accord non contraignant peut également
être la prémisse d’une réflexion qui permettra d’aboutir à l’adoption d’un traité.
■ La jurisprudence internationale
On classera ici aussi bien les arrêts de la Cour internationale de justice (Détroit de Corfou – 1949 ;
Nabcikovo-Nagymaros – 1997, Usine de pâte à papier – 2010) que les sentences arbitrales
(Fonderie du Trail – 1941...).
La jurisprudence internationale permet de préciser les relations entre les États en posant des règles
telles que « l’obligation générale qu’ont les États de veiller à ce que les activités exercées dans les
limites de leur juridiction ou sous leur contrôle respectent l’environnement dans d’autres États (...)
fait maintenant partie du corps de règles du droit international de l’environnement » (CJCE, avis
sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires – 1996). Dans l’arrêt
Nabcikovo-Nagymaros la Cour a énoncé que « des normes du droit de l’environnement, récem-
ment apparues, sont pertinentes pour l’exécution du traité » (conclu entre la Hongrie et la Slova-
quie), et qu’elle « ne voit aucune difficulté à reconnaître que les préoccupations exprimées par la
Hongrie en ce qui concerne son environnement naturel dans la région affectée par le projet
Gabcíkovo-Nagymaros avaient trait à un "intérêt essentiel" de cet État ».
À noter qu’actuellement la Cour est saisie de plusieurs différends portant sur des problèmes envi-
ronnementaux : un différend entre l’Australie et le Japon portant sur le non-respect allégué de la
Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine : le Japon mène en
effet un programme de chasse à la baleine dans le cadre d’un programme scientifique (ce qui est
autorisé par la convention) mais pour l’Australie cette chasse aurait des fins commerciales (ce qui
est interdit par la convention). Une requête visant la Colombie pour des opérations d’épandage
aérien d’herbicides a été déposée par l’Équateur et une requête a été déposée par le Nicaragua
contre le Costa Rica suite aux travaux de construction d’une route qui menacerait le fleuve San
Juan, son écosystème, les espèces aquatiques qui y vivent, et la qualité de l’eau...
Les grands principes CHAPITRE
C’est à Rio en 1992 que ces principes ont été définis, ou redéfinis pour certains
2
d’entre eux. S’il n’y a pas forcément d’accord sur leur contenu, ils sont reconnus
par de nombreuses conventions internationales, par les Traités européens et par
la Charte constitutionnelle de l’environnement, même si elle ne les cite pas tous
expressément.
Ces principes doivent servir de base à la protection de l’environnement. Leurs noms sont connus
du grand public : développement durable, prévention, précaution, pollueur payeur, participation ;
leurs implications juridiques le sont moins. On retrouve presque tous ces principes dans le TFUE,
à l’article L. 110-1 du Code de l’environnement et à la Charte constitutionnelle de
l’environnement.
Une Stratégie de l’Union européenne en faveur du développement durable a été adoptée dès
2001. En France, une nouvelle stratégie nationale du développement durable pour 2010-2013
définit 9 défis à relever allant du changement climatique à la santé et la pauvreté.
L’article L. 110-1 fixe 5 finalités au développement durable : lutte contre le changement clima-
tique, préservation de la biodiversité, milieux et ressources, cohésion sociale et solidarité entre les
territoires et les générations, épanouissement de tous les êtres humains, dynamique de développe-
ment suivant des modes de production et de consommation responsables.
Des projets territoriaux de développement durable qui englobent les agendas 21 locaux sont
définis et mis en œuvre notamment au niveau des collectivités territoriales et doivent permettre
de concrétiser ce principe. La responsabilité sociale des entreprises relève également de ce
principe.
■ Le principe d’intégration
Ce principe est essentiellement énoncé par le droit européen (art. 11, TFUE) et constitue un
objectif prioritaire du 7e programme d’action pour l’environnement (tout comme dans le 6e PAE).
Il vise à permettre la prise en compte des problématiques environnementales dans toutes les
autres politiques. La protection de l’environnement n’est pas seulement le fait de la politique de
l’environnement, mais de toutes les autres actions ou politiques. Ainsi, pourrait-on aujourd’hui
élaborer une politique des transports sans prendre en compte ses conséquences environnemen-
tales ? L’intégration doit également avoir pour but le développement durable. La Charte de l’envi-
ronnement n’en fait pas mention mais son article 6 renvoie en fait à cette idée.
un tableau annexé à l’article R. 122-2 qui définit les projets, ouvrages, aménagements qui font
l’objet d’une étude d’impact, soit automatiquement, soit au cas par cas après une procédure
spécifique.
L’étude d’impact doit donc permettre de mieux connaître le risque et de définir les moyens
permettant de le supprimer, le réduire ou de le compenser, c’est aussi un instrument d’informa-
tion du public et d’aide à la décision des autorités administratives Les études d’impacts doivent
comprendre au minimum une description du projet, une analyse de l’état initial de la zone,
l’étude des effets du projet sur l’environnement ou la santé (effet directs et indirects, temporaires
et permanents), les mesures envisagées pour éviter, réduire, compenser les effets négatifs notables
sur l’environnement ou la santé ainsi qu’une présentation des principales modalités de suivi de ces
mesures et de leurs effets.
L’évaluation des plans et documents ayant une incidence notable sur l’environnement (art.
L. 122-4 et s.), l’étude d’incidences au titre de la législation sur l’eau (art. R. 214-6), le document
d’incidences Natura 2000 (art. L. 414-4), les procédures d’autorisation ou de déclaration, les
normes d’émission ou de qualité relèvent également du principe de prévention.
Enfin, l’article 3 de la Charte constitutionnelle énonce que toute personne doit, dans les condi-
tions définies par la loi, prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement
ou, à défaut, en limiter les conséquences.
■ Le principe de précaution
Apparemment similaire au précédent, ce principe présente toutefois une différence de taille qui le
caractérise. Il s’agit encore une fois d’agir en amont afin d’éviter un dommage à l’environnement ;
cependant, ici l’action est envisagée alors même que le risque n’est pas certain. On va présup-
poser un risque – qui peut-être n’existe pas – afin d’agir pour éviter la réalisation de ce risque et
donc le dommage. Le principe de précaution est le principe de l’incertitude : incertitude sur l’exis-
tence ou non du risque, incertitude sur la réalisation d’un dommage qui n’a peut-être aucune
chance d’arriver.
Il ne faut pas confondre précaution et recherche du risque zéro, le but ici est autant que possible
d’éviter ou de limiter un dommage. La mesure de précaution qui sera éventuellement adoptée
peut consister en une information, une limitation ou, si c’est la seule solution, en une interdiction.
Bien entendu, la précaution est indissociable de la recherche scientifique qui doit permettre de
définir la réalité ou non du risque et éventuellement sa probabilité de survenance. À l’aune de
ces résultats, la mesure de précaution sera maintenue, revue ou supprimée (selon que le risque
est réel ou pas, la probabilité qu’il se réalise, la gravité du dommage éventuel). À noter que ce
principe est également utilisé dans le domaine de la santé (CE, 19 juill. 2010, Ass. du quartier les
28 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
hauts de Choiseul, nº 328687, qui applique aussi le principe au droit de l’urbanisme). Le Conseil
d’État a précisé les questions de compétences pour la mise en œuvre de ce principe (CE,
26 octobre 2011, Commune de St-Denis, nº 326492) « le principe de précaution, s’il est applicable
à toute autorité publique dans ses domaines d’attributions, ne saurait avoir ni pour objet, ni pour
effet de permettre à une autorité publique d’excéder son champ de compétences et d’intervenir
en dehors de ses domaines d’attribution ». En conséquence, le maire ne pouvait adopter une
réglementation limitant l’implantation d’antennes de téléphonie mobile afin de protéger le public
contre les effets des ondes émises par les antennes. Le Conseil d’État a également récemment
affirmé « qu’une opération qui méconnaît les exigences du principe de précaution ne peut légale-
ment être déclarée d’utilité publique » (CE, 12 avr. 2013, Ass. Coordination interrégionale stop
THT, nº 342409) et bien que reconnaissant le caractère plausible d’un risque pour la santé d’une
ligne à haute tension, il a jugé que les mesures de précaution adoptées après une procédure
d’évaluation des risques, n’étaient pas manifestement insuffisantes.
La Charte de l’environnement énonce à l’article 5 que « lorsque la réalisation d’un dommage, bien
qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irré-
versible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution
et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques
et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du
dommage ». Cet article le souligne, seules les autorités publiques mettent en œuvre ce principe
et non pas les personnes privées.
toute personne a le droit d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les
autorités publiques » et « le principe de participation en vertu duquel toute personne est informée
des projets de décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement dans des conditions lui
permettant de formuler ses observations, qui sont prises en considération par l’autorité compé-
tente ». Elle a également modifié divers articles du code et notamment l’article L. 120-1 qui
définit désormais les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation de l’article 7
de la Charte est applicable aux décisions (sauf décisions individuelles, pour lesquelles un autre
texte devra être adopté en 2013) de l’État, sous réserve qu’elles ne soient pas soumises à une
procédure particulière garantissant la participation du public à leur élaboration. La procédure
prévoit une mise à disposition en ligne du projet de décision et d’une note de présentation,
assortie d’un délai pour que le public présente ses observations. La décision ne sera prise par
l’autorité administrative qu’après l’expiration d’un délai permettant la prise en considération de
ces observations. L’autorité administrative devra également publier une synthèse des observations
(en indiquant celles dont il a été tenu compte) et les motifs de la décision finalement adoptée
(www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr ; v. aussi D. 2013-441 sur la mise
en consultation sur support papier).
Concernant le droit à l’information, les articles L. 124-1 et suivants prévoient les modalités de
transmission des informations et définissent les conditions d’accès à l’information environnemen-
tale détenue par les autorités publiques (attention, cette précision est importante). Ce droit
s’exerce selon les modalités prévues par la loi no 78-753 du 17 juillet 1978, et concerne notam-
ment l’état des éléments de l’environnement, les décisions, activités et facteurs susceptibles
d’avoir des conséquences sur ces éléments, l’état de la santé humaine, les analyses coûts/avan-
tages, ainsi que les rapports établis par les autorités publiques. Les articles R. 125-1 et s. prévoient
des dispositions particulières pour l’information en matière de déchets et de risques majeurs
notamment.
À noter que le Conseil constitutionnel (décision 2013-308 QPC du 26 avril 2013, Ensemble pour la
planète) a estimé que l’autorisation accordée pour certains travaux de recherche de mines (selon la
substance recherchée et les méthodes employées) ne constituait pas une décision ayant une inci-
dence significative sur l’environnement et qu’en conséquence le Code minier
de Nouvelle-Calédonie en ne prévoyant pas de procédure d’information et de participation du
public ne méconnaît pas l’article 7 de la Charte de l’environnement.
On doit également citer dans ce cadre le rôle de la Commission nationale du débat public (CNDP),
qui est chargée de veiller au respect de la participation du public au processus d’élaboration des
projets d’aménagement ou d’équipement d’intérêt national de l’État, des collectivités territoriales,
des établissements publics et des personnes privées, dès lors qu’ils ont des impacts significatifs sur
30 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
l’environnement (art. L. 121-1 et s.) : c’est-à-dire en pratique des projets importants (autoroutes,
lignes hautes tension... art. R. 121-1 à 3).
Bien entendu, les études d’impact et les enquêtes publiques (art. L. 123-1 et s. et R. 123-1 et s.)
relèvent du droit à l’information et à la participation, aussi bien que de la prévention : « L’enquête
publique a pour objet d’assurer l’information et la participation du public ainsi que la prise en
compte des intérêts des tiers lors de l’élaboration des décisions susceptibles d’affecter
l’environnement... » (art. L. 123-1). Il existe désormais 2 types d’enquête publique : environnemen-
tale et de l’expropriation pour cause d’utilité publique. Sont soumis à enquête publique environne-
mentale notamment les projets soumis à étude d’impact (art. L. 123-1 et R. 123-1) et « les obser-
vations et propositions recueillies au cours de l’enquête sont prises en considération par le maître
d’ouvrage et par l’autorité compétente pour prendre la décision ».
La Charte de l’environnement précise à l’article 7 que « toute personne a le droit, dans les condi-
tions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement déte-
nues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une
incidence sur l’environnement ».
activités professionnelles dont la liste est fixée aux articles R. 162-1 et s. y compris en l’absence de
faute ou de négligence de l’exploitant, soit par une autre activité professionnelle en cas de faute
ou de négligence de l’exploitant mais uniquement pour des dommages causés aux espèces et
habitats (art. L. 162-1).
À noter qu’une proposition de loi sénatoriale qui vise à inscrire dans le Code civil « la responsabi-
lité du fait des atteintes à l’environnement », a été adoptée au Sénat en mai 2013 et envoyée en
1re lecture à l’Assemblée nationale. Elle prévoit que la réparation du dommage à l’environnement
s’effectuerait prioritairement en nature et à défaut par compensation financière.
Les acteurs CHAPITRE
1 Le ministère de l’Écologie
■ L’administration centrale
Le ministère en charge de l’Environnement a changé de nombreuses fois de dénomination et de
champ d’action depuis le 1er ministère de la protection de la nature et de l’environnement (1971)
et notamment 4 fois entre 2007 et 2010. Il a même perdu son ministre et a été rattaché au
Premier ministre en février 2012 jusqu’à la constitution du nouveau gouvernement en mai 2012.
Il est devenu ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Le ministère comprend notamment : un secrétariat général, le Commissariat général au développe-
ment durable (chargé de promouvoir le développement durable dans les politiques publiques et
notamment de l’élaboration et du suivi de la SNDD), plusieurs directions générales : laDG de
l’énergie et du climat, la DG des infrastructures, des transports et de la mer, la DG de l’aviation
civile, la DG de l’aménagement, du logement et de la nature, la DG de la prévention des risques,
etc. Le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) exerce
plusieurs missions : conseil au gouvernement, missions d’expertise et d’évaluation, inspection
générale (sur les services) et une mission très importante d’autorité environnementale (le CGEDD
34 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
en formation d’AE ; D. 2008-679 modifié du 9 juillet 2008). Cette dernière mission s’exerce dans
le cadre de l’étude d’impact (art. L. 122-1 et s.)
Le ministre exerce une tutelle exclusive ou conjointe avec d’autres ministères, sur plusieurs établis-
sements publics tels que le Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, l’ADEME (Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, la cotutelle étant exercée par le ministère chargé de
l’Industrie et de la Recherche), le Muséum national d’histoire naturelle (en cotutelle avec le minis-
tère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)...
disposent également de certains pouvoirs (espaces naturels sensibles des départements ou parcs
naturels régionaux, élaboration des schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie, et des
schémas régionaux de cohérence écologique...).
4 Les associations
Interlocutrices privilégiées des pouvoirs publics et actrices principales dans le domaine de la partici-
pation, les associations de protection de l’environnement jouent un rôle fondamental dans la
protection de l’environnement.
Les associations qui exercent depuis trois ans au moins leur activité « dans le domaine de la
protection de la nature, de l’amélioration du cadre de vie (faune, eau, sols, paysages, pollutions,
urbanisme...) et d’une manière générale, œuvrant principalement pour la protection de l’environ-
nement, et qui justifient d’un nombre suffisant de membres (...) peuvent faire l’objet d’un agré-
ment motivé de l’autorité administrative » (art. L. 141-1, voir également : art. L. 221-3, L. 433-2,
L. 611-1 et s., et L. 621-1 et s., C. env. et art. L. 160-1, C. urb. [...] ; Circ. 14 mai 2012).
C’est le préfet qui délivre l’agrément (valable cinq ans) sauf si le ressort territorial de l’association
dépasse le département ou la région ; c’est alors le ministre qui détient cette compétence
(art. R. 141-1 et s.). Ces associations doivent œuvrer principalement et de manière continue à la
protection de l’environnement ; la condition du « nombre suffisant de membres » sera appréciée
en fonction du contexte local.
Les associations agréées sont appelées, « dans le cadre des lois et règlements en vigueur, à parti-
ciper à l’action des organismes publics concernant l’environnement » (art. L. 141-2), ce qui signifie
qu’elles sont appelées à désigner des représentants pour y siéger.
Certaines associations agréées, (et organismes et fondations d’utilité publique) « peuvent être dési-
gnées pour prendre part au débat sur l’environnement qui se déroule dans le cadre des instances
consultatives ayant vocation à examiner les politiques d’environnement et de développement
durable » (art. L. 141-3).
Ces associations doivent représenter un nombre important de membres, justifier d’une expérience
et de savoirs reconnus dans les domaines visés à l’article L. 141-1, et justifier d’une indépendance
à l’égard des pouvoirs publics et privés (art. R. 141-21). La décision est prise par le préfet, préfet
de région ou ministre, sur demande de l’association. Le fait d’être désignée ne garantit pas de
siéger effectivement dans toutes les instances concernées, mais sans désignation il est à l’inverse
impossible de siéger dans ces instances.
L’agrément permet également de présumer de l’intérêt à agir de l’association lors d’un recours
administratif contre une décision administrative ayant un rapport direct avec son objet et activités
statutaires et « produisant des effets dommageables pour l’environnement sur tout ou partie du
territoire pour lequel elles bénéficient de l’agrément » (art. L. 142-1). Il permet aussi à ces associa-
tions de se porter partie civile devant les juridictions répressives pour certaines infractions.
CHAPITRE 3 – Les acteurs 37
L’association agréée peut également recevoir mandat d’au moins 2 personnes physiques ayant
subi un dommage environnemental, pour agir en leur nom devant les juridictions compétentes.
Hors agrément, les associations peuvent tout de même agir en justice (art. L. 142-2).
PARTIE 2
La préservation du patrimoine
naturel
1 Stratégie et planification
« La politique traditionnelle des aires protégées se complète par une nouvelle vision, celle d’une
protection de la biodiversité "ordinaire" » [rapport Assemblée Nationale, nº 3313, 2011]. La
préservation de la biodiversité passe donc également par la mise en œuvre de stratégies et plans.
Suite aux réflexions menées lors de la Conférence environnementale de septembre 2012 une
Agence nationale de la biodiversité devrait être créée en 2013 par la (future) loi-cadre sur la biodi-
versité (adoption prévue à l’automne 2013). Cette Agence pourrait avoir des fonctions de forma-
tion, sensibilisation, recherche, expertise, appui aux collectivités territoriales, entreprises, etc.
que la SNB 2004-2010 a été qualifiée d’échec notamment à cause du peu d’implication des admi-
nistrations centrales [rapport Assemblée Nationale]).
■ Les inventaires
Avant de décider ou non de protéger certaines espèces, il faut avoir une bonne connaissance de
ces espèces végétales et animales, de leur importance et de leur localisation.
L’article L. 411-5 du Code de l’environnement rend obligatoire l’inventaire par l’État des richesses
écologiques, floristiques et faunistiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques sur le
territoire national terrestre, maritime et fluvial. Cet inventaire est assuré par le Muséum d’histoire
naturelle et le ministère de l’Écologie qui ont délimité plus de 14 500 zones naturelles d’intérêt
écologique floristique et faunistique (ZNIEFF). Ces zones sont de simples zones d’inventaire sans
portée juridique directe, c’est-à-dire qu’une ZNIEFF n’a aucunement une vocation de protection
(v. CE, 24 avr. 2013, Comité de sauvegarde de Clarency-Valensole, nº 352592). Toutefois le juge
administratif a pu annuler des autorisations de travaux/aménagement au motif qu’ils se situaient
sur une ZNIEFF qui traduit l’intérêt écologique d’une zone (CE, 12 nov. 1997, Cne d’Erquy,
no 170248).
Les collectivités territoriales peuvent également réaliser des inventaires locaux, notamment pour
réunir les connaissances nécessaires à l’élaboration du schéma régional de cohérence écologique
(art. L. 371-3).
CHAPITRE 4 – La préservation de la biodiversité 45
a) La procédure
Le ministre de l’Écologie fixe d’abord la liste des types d’habitats naturels et des espèces et la liste
des oiseaux sauvages qui peuvent justifier la mise en œuvre des procédures de désignation des
ZSC et ZPS. Puis les projets de périmètres des sites font l’objet d’une concertation au niveau
départemental entre le préfet et les conseils municipaux, notamment ; après accord, ils sont
envoyés au ministre. Celui-ci désigne alors lui-même les ZPS ; cependant la directive Habitats
prévoit, pour les ZSC, une concertation entre la Commission européenne et les États. Et c’est au
terme de cette concertation que le ministre va désigner les ZSC (art. R. 414-1 et s.).
46 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
1 La chasse
La pratique de la chasse est qualifiée par le code (art. L. 420-1) d’activité à caractère environne-
mental, culturel, social et économique. Il pose également le principe d’un prélèvement raisonnable
sur les ressources naturelles renouvelables.
La législation de la chasse couvre plusieurs domaines « sensibles » : la détermination des terrains
de chasse, les périodes de chasse, les modes et moyens de chasse (art. L. 424-1 et s.), le permis
(qui donne le droit de chasser de jour dans le respect des textes applicables, art. L. 424-4), le trans-
port et la commercialisation du gibier (art. L. 424-7 et s.), les plans de chasse (art. L. 425-6 et s.)
et schémas départementaux de gestion cynégétique (art. L. 425-1 et s.) qui tous ne pourront être
abordés ici.
■ L’acte de chasse
Il est défini comme tout acte volontaire lié à la recherche, à la poursuite ou à l’attente du gibier
ayant pour but ou pour résultat la capture ou la mort de celui-ci. Ainsi constitue un acte de
chasse, le fait de se promener – hors période d’ouverture – avec un fusil chargé (T. pol. Le Puy,
12 janv. 1978). Ne constitue pas en revanche un acte de chasse : l’acte préparatoire antérieur à
la recherche de gibier par un rabatteur non armé, ou le fait d’achever un animal mortellement
48 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
blessé (art. L. 420-3). « Le terme gibier désigne les animaux sauvages que l’on chasse »
(CA Aix-en-Provence, 22 avr. 2008).
À noter que « nul ne peut pratiquer la chasse s’il n’est titulaire et porteur d’un permis de chasser
valable » (art L. 423-1), ce qui inclut l’admission à l’examen mais aussi le paiement de redevances,
taxes et cotisations, une assurance et l’adhésion à une Fédération de chasseurs.
■ Le territoire de chasse
« Nul n’a la faculté de chasser sur la propriété d’autrui sans le consentement du propriétaire ou de
ses ayants droit » (art. L. 422-1).
Les Associations communales et intercommunales de chasse agréées (ACCA/AICA) sont des asso-
ciations loi de 1901 (agréées) chargées d’assurer une bonne organisation technique de la chasse. Il
n’y a qu’une ACCA par commune et leur création est obligatoire dans 28 départements et facul-
tative dans les autres. L’association est créée sur tous les terrains – qui font donc partie du terri-
toire de chasse – excepté ceux situés dans un rayon de 150 mètres autour d’une habitation, les
terrains clôturés, les terrains du domaine public de l’État, départements ou communes, exceptés
également les terrains pour lesquels les propriétaires d’une surface minimale se sont opposés (CE,
16 juin 2008, no 297568, Ass. communale de chasse agréée de Louin), ou ceux dont les proprié-
taires se sont opposés au nom de leur conviction personnelle d’opposition à la chasse (art.
L. 422-10. 3º et L. 422-13 et s.). Il faut obligatoirement, pour chasser, être titulaire d’un permis et
adhérer à l’ACCA.
Des réserves peuvent être créées afin de protéger des espèces mais également de favoriser la
reproduction des animaux et contribuer au développement durable de la chasse. Ce sont les
réserves obligatoires des ACCA (art. L. 422-23.), les réserves de chasse et de faune sauvage (art.
L. 422-27) ou les réserves nationales de chasse et de faune sauvage (art. R. 422-92).
œuvre ces dispositions se sont longtemps illustrées par les cycliques et répétitives suspensions
suivies d’annulations d’arrêtés fixant les dates d’ouverture ou de fermeture de la chasse, selon les
espèces (ex. récents : CE, 7 nov. 2012, nº 356464, et CE, 26 déc. 2012, nº 356459, Ass. pour la
protection des animaux sauvages).
2 La pêche
La préservation des milieux aquatiques et la protection du patrimoine piscicole sont d’intérêt
général et la protection du patrimoine piscicole implique une gestion équilibrée des ressources
piscicoles dont la pêche constitue le principal élément (art. L. 430-1). La préservation des milieux
50 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
est indissociable de l’activité de pêche et c’est pourquoi les associations agréées de pêche jouent
un rôle fondamental en la matière. On distingue les eaux libres (cours d’eau, canaux, ruisseaux et
plans d’eau) auxquelles l’ensemble des dispositions ci-dessous s’appliquent, des eaux closes (plans
d’eau dans lesquels le poisson ne peut pas passer naturellement) pour lesquels seules les disposi-
tions relatives à la préservation du milieu aquatique et des ressources piscicoles s’appliquent (art.
L. 431-4 et R. 431-7). Attention les dispositions relatives aux poissons s’appliquent aussi aux crus-
tacés et grenouilles.
■ Le patrimoine piscicole
Tout propriétaire d’un droit de pêche (l’État – art. L. 435-1 – ou les propriétaires riverains – art.
L. 435-4, C. env.), de même que tout propriétaire de plans d’eau, doit participer à la protection
du patrimoine piscicole et des milieux aquatiques. Il ne doit pas leur porter atteinte et, au-delà,
doit effectuer les travaux d’entretien nécessaires à la vie aquatique. En cas de carence du proprié-
taire, l’administration peut effectuer les travaux d’office aux frais de ce dernier. Cette obligation
peut être transférée à une association agréée de pêche, en contrepartie de la gratuité du droit de
pêche pour cette dernière. Il est interdit de jeter, déverser ou laisser s’écouler dans les eaux, des
substances qui nuisent au poisson, de même qu’il est interdit de détruire les frayères ou les zones
de croissance ou d’alimentation de la faune piscicole (art. L. 432-3 et R. 432-1).
Tout ouvrage dans le lit d’un cours d’eau doit comporter des dispositifs maintenant dans ce lit un
débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces (art.
L. 214-8 ; au plus tard le 1er janvier 2014 pour les ouvrages préexistants à la loi du 30 déc. 2006).
L’introduction de spécimens d’espèces non représentées dans un cours d’eau y est interdite (art.
L. 432-10 et R. 432-5).
■ La réglementation de la pêche
Elle vise à permettre la pérennisation de la ressource piscicole, à éviter les conflits d’usage et à
permettre l’accès de tous à ce loisir. Rappelons que la législation sur la pêche en eau douce
s’applique aux eaux libres mais pas aux eaux closes.
a) Le droit de pêche
Le droit de pêche appartient à l’État sur le domaine public et dans les autres cas aux riverains
jusqu’au milieu du cours d’eau ou au propriétaire du fonds pour les plans d’eau. Toutefois,
lorsque le propriétaire bénéficie de subventions publiques pour la remise en état ou l’aménage-
ment des rives et des fonds, le droit de pêche est exercé gratuitement par une association agréée
CHAPITRE 5 – La réglementation des prélèvements 51
1 La montagne
■ Définition
L’article L. 145-1 du Code de l’urbanisme renvoie à la loi 85-30 du 30 janvier 1985 pour définir les
zones de montagne. Celles-ci sont définies en fonction de caractéristiques tenant aux difficultés
d’utilisation des terres à cause des conditions climatiques ou de la déclivité des terrains. La liste
des communes de montagne est en fait fixée par arrêté ministériel.
2 Le littoral
Le littoral est une entité géographique qui appelle une politique spécifique d’aménagement, de
protection et de mise en valeur (art. L. 321-1).
■ Le Conservatoire du littoral
Le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres est un établissement public administratif, placé
sous la tutelle du ministre chargé de la Protection de la nature. Il est assisté de neuf Conseils de
rivage, qui sont composés d’élus locaux. Ces Conseils ont une compétence uniquement consulta-
tive (art. L. 322-13 et R. 322-30).
Il est chargé de mener une politique foncière de sauvegarde de l’espace littoral, de respect des
sites naturels et de l’équilibre écologique, et ce après avis des conseils municipaux intéressés et
en partenariat avec les collectivités territoriales. Sa compétence territoriale a été étendue, notam-
ment pour répondre aux souhaits de certaines communes et lui permettre de mener une politique
de protection plus cohérente. Elle porte sur les communes riveraines des mers, océans, étangs
CHAPITRE 6 – La montagne et le littoral 57
salés ou des plans d’eau intérieurs d’une superficie égale ou supérieure à mille hectares, les
communes riveraines des estuaires et deltas lorsque tout ou partie de leurs rives est situé en aval
de la limite de salure des eaux et sur le domaine public maritime qui lui est affecté ou confié. Son
intervention peut être étendue par arrêté préfectoral à des secteurs limitrophes des cantons et
communes cités ci-dessus et constituant avec eux une unité écologique ou paysagère, ainsi
qu’aux zones humides situées dans les départements côtiers.
Pour protéger les terrains, le Conservatoire peut les acquérir par voie amiable, exercer un droit de
préemption, agir par voie d’expropriation. Il peut aussi recevoir des dons et legs et profiter du
système de la dation en paiement des droits de succession. L’État peut aussi lui affecter des
immeubles. Il confie ensuite la gestion de ces terrains par convention à des collectivités locales, à
leurs groupements, à des établissements publics, à des fondations ou des associations spécialisées
agréées.
À noter que la Cour des comptes dans un référé d’avril 2013 a pointé du doigt l’inadéquation
entre les missions du Conservatoire et notamment l’objectif fixé par sa stratégie à long terme
pour 2050 (soit l’achat de 200 000 hct pour la métropole et 70 000 pour l’outre-mer), et les
ressources dont il dispose. La Cour propose donc de revoir cette stratégie... à la baisse. La ministre
a donc demandé au Conservatoire de définir d’ici fin 2014 une priorisation des objectifs de la poli-
tique foncière pour 2030.
En revanche, sont interdites en dehors des espaces urbanisés les constructions littorales dans une
zone de 100 mètres de la limite haute du rivage, exception faite des constructions nécessaires à
des services publics ou à des activités économiques exigeant la proximité immédiate de l’eau ou
les ouvrages de raccordement aux réseaux publics de transport ou de distribution d’électricité des
installations marines utilisant (sic) les énergies renouvelables. Des servitudes de passage et de
désenclavement des plages s’imposent afin d’assurer l’accès du public au rivage (art. L. 160-6 et
R. 160-8, C. urb.). La construction de nouvelles routes est réglementée, avec notamment l’inter-
diction de construire des routes en corniche ou des routes longeant le rivage.
La forêt et les zones CHAPITRE
humides
L’année 2011 a été déclarée par l’ONU « année internationale des forêts » afin de
7
sensibiliser l’opinion mondiale sur les menaces pesant sur les forêts. Celles-ci
remplissent des fonctions sociales (loisirs), économiques et environnementales et
jouent un rôle fondamental dans la lutte contre le changement climatique. À
l’inverse, les fonctions environnementales des zones humides n’ont été que
récemment reconnues.
1 La forêt
Le droit forestier français remonte à une ordonnance du 13 août 1669 et le Code forestier a été
élaboré en 1827. Le code a été refondu par l’ordonnance 2012-92 qui introduit une nouvelle
structure et une nouvelle numérotation. Cette refonte est faite « à droit constant » (sans modifica-
tion de fond) sauf notamment pour les sanctions pénales et administratives et la défense contre
les incendies qui font l’objet de nouvelles mesures.
■ Définition
Sont considérés comme des bois et forêts les plantations d’essences forestières, les reboisements
ainsi que les terrains à boiser du fait d’une obligation légale ou conventionnelle (art. L. 111-2,
C. for.).On doit distinguer les bois et forêts relevant du régime forestier (domaniaux), c’est-à-dire
qui font partie du domaine de l’État, des collectivités territoriales ou établissements publics (...),
des bois et forêts privées. La gestion des premiers est confiée à l’Office national des forêts (ONF).
62 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
■ La politique forestière
La politique forestière a pour objet d’assurer la gestion durable des bois et forêts, de développer la
qualification des emplois, de renforcer la compétitivité de la filière bois, et de satisfaire les
demandes sociales relatives à la forêt (art. L. 121-1 nv, C. for.).
La définition de la politique forestière et de gestion durable relève de la compétence de l’État ; elle
privilégie les mesures incitatives et contractuelles. C’est dans ce cadre territorial de la région
qu’elle est mise en œuvre et que sont adoptés des orientations régionales forestières, des direc-
tives régionales d’aménagement pour les forêts domaniales, des schémas régionaux d’aménage-
ment des forêts, et des schémas régionaux de gestion sylvicole pour les forêts privées...
L’article L. 122-12 du Code forestier prévoit qu’est établi sous l’autorité du préfet de région, un
plan pluriannuel régional de développement forestier visant à améliorer la production et la valori-
sation économique du bois, tout en respectant les conditions d’une gestion durable des forêts.
Si le droit des propriétaires privés d’exercer sur leurs bois, forêts et terrains à boiser tous les droits
résultant de la propriété est reconnu, ces droits ne s’exercent que dans la limite fixée par le code
et la loi, et pour « contribuer par une gestion durable, à l’équilibre biologique du pays et à la satis-
faction des besoins en bois et autres produits forestiers » (art. L. 112-2 nv., C. for.). Les forêts
privées (≥ 25 hct) doivent être gérées conformément à un plan simple de gestion agréé (les forêts
domaniales sont gérées conformément à un document d’aménagement). Les forêts gérées dura-
blement peuvent faire l’objet d’une éco certification de gestion durable (art. L. 125-2 nv., C. for.).
Chaque propriétaire privé doit donc réaliser le reboisement, la gestion et l’entretien de ses terrains.
Les propriétaires publics ou privés doivent reconstituer les peuplements forestiers après une coupe
rase. Ces coupes dans les forêts ne présentant pas des garanties de gestion durables doivent être
autorisées par le préfet (en fonction de seuils).
Le défrichement (opération volontaire ayant pour effet de détruire l’état boisé d’un terrain et de
mettre fin à sa destination forestière) ne peut être effectué sans autorisation préalable du préfet
(art. L. 341-1 et 3 nv., C. for.). L’article L. 341-2 nouveau du Code forestier donne une liste d’opé-
rations qui ne constituent pas un défrichement. À l’inverse, la destruction accidentelle (tempête...)
ou volontaire du boisement ne fait pas disparaître la destination forestière du terrain.
Afin de prévenir les incendies, il est interdit d’allumer des feux jusqu’à 200 mètres des forêts ou
maquis, sauf pour les propriétaires ou occupants des terrains. Le préfet peut également prescrire
aux propriétaires de débroussailler dans un périmètre de 50 ou 100 mètres des habitations et
édicter des mesures préventives.
Les bois et forêts situés dans les régions particulièrement exposées aux incendies de forêts peuvent
être classés par le préfet, ce qui entraîne l’obligation pour les propriétaires de se constituer en
CHAPITRE 7 – La forêt et les zones humides 63
association syndicale pour l’exécution des travaux de défense contre les incendies (art. L. 132-1
et s. nv., C. for.). Dans les bois et forêts situés dans les territoires cités à l’article L. 133-1
nouveau du Code forestier, un plan départemental de protection des forêts contre les incendies
est élaboré par le préfet (préfet de région quand il est interdépartemental (art. L. 133-2 et
R. 133-2 et s. nv., C. for.). Ce plan est adopté dans l’intérêt de la sécurité des personnes, biens,
d’activités économiques et sociales et milieux naturels. Il vise la prévention des incendies et la dimi-
nution du nombre de départs de feux de forêts et la réduction des surfaces brûlées. La loi du
27 juillet 2010 crée un compte épargne d’assurance pour la forêt qui doit permettre de financer
les travaux de reconstitution forestière à un sinistre naturel d’origine sanitaire, climatologique,
météorologique ou lié à l’incendie, ou pour les travaux de prévention d’un tel sinistre (art.
L. 351-1 et s. nv., C. for.). Ce dispositif « ne connaît pas le succès escompté » (rapport Sénat
nº 148, 22 nov. 2012).
■ Définition
On entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés
d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle
existe, y est dominée par les plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année (art.
L. 211-1). Cette définition est précisée à l’article R. 211-8 du Code de l’environnement qui définit
les critères à retenir pour la définition des zones humides. Ils sont relatifs à la morphologie des sols
liée à la présence prolongée d’eau d’origine naturelle et/ou à la présence éventuelle de plantes
hygrophiles. Celles-ci sont définies à partir de listes établies par région biogéographique
(v. également, arr. modifié du 24 juin 2008.).
(art. L. 114-1, C. rur., v. chap. eau ). Le programme d’action pourra préciser des pratiques à
promouvoir. Ces pratiques pourront être rendues obligatoires.
Des servitudes pour créer des zones de rétention temporaire des eaux de crues pourront égale-
ment être édictées (art. L. 211-12).
La loi Grenelle I (art. 24) prévoit que les collectivités publiques acquièrent 20 000 hectares de
zones humides aux fins de lutte contre l’artificialisation des sols et de valorisation, notamment
agricole. À ce titre, l’article L. 213-8-2 du Code de l’environnement donne pour mission aux
Agences de l’eau de mener une politique foncière de sauvegarde des zones humides. Pour cela,
elles peuvent acquérir ou faire acquérir des parcelles dans les zones humides et attribuer des
aides à l’acquisition aux conservatoires régionaux d’espaces naturels, aux collectivités territoriales,
et à leurs groupements ou aux établissements publics. Leurs programmes pour 2013-2018
prévoient d’ailleurs parmi les priorités d’actions des Agences de l’eau, la restauration des milieux
aquatiques, de la continuité écologique et des zones humides.
Les protections
spécifiques CHAPITRE
à certains sites
Si la montagne et le littoral font l’objet d’une réglementation spécifique, car ils
8
sont reconnus comme devant être protégés, d’autres espaces devront d’abord
répondre à certaines conditions avant d’être jugés dignes d’une protection, puis
d’être effectivement préservés. Ces espaces présentent des caractéristiques
diverses et font l’objet de mesures de protections aussi diversifiées.
d’une carrière, la circulation de véhicules à moteur, les activités nautiques... (TA Besançon 30 sept.
2010 Thouveney, 0 901 478).
■ Le classement
Les sites ou monuments naturels inscrits ou non sur la liste départementale et dont la préservation
ou la conservation présente un intérêt général au point de vue artistique, historique, scientifique
ou légendaire peuvent faire l’objet d’un classement. Si le site appartient à une personne publique,
le classement est prononcé par arrêté ministériel. S’il appartient à une personne privée, il faut une
enquête publique et le classement est prononcé par arrêté ministériel s’il y a accord du proprié-
taire ou par décret en Conseil d’État dans le cas contraire. Le déclassement total ou partiel d’un
site est possible et est prononcé, après avis de la commission supérieure des sites, par décret en
Conseil d’État.
Le Conseil constitutionnel dans sa décision 2012-283 QPC du 23 novembre 2012 a déclaré non
conformes à l’article 7 de la Charte de l’environnement les articles L. 341-3 et L. 341-13 portant
sur les procédures de classement et de déclassement des sites (supra, le principe de participation).
Toutefois la déclaration d’inconstitutionnalité des articles visés a été reportée au 1er septembre
2013. Ces procédures devront donc être modifiées d’ici là.
Dès le début de la procédure, le propriétaire ne peut apporter aucune modification à l’état des
lieux pendant une année. Après le classement, le propriétaire ne peut plus effectuer de travaux
pouvant détruire ou modifier l’état ou l’aspect du site ou monument naturel, sans une autorisation
préalable et expresse du préfet. Toutefois le Conseil d’État dans un arrêt du 26 octobre 2012,
CHAPITRE 8 – Les protections spécifiques à certains sites 69
Commune de St-Jean-Cap-Ferrat (nº 350737) a jugé que dans le cas de travaux soumis à déclara-
tion préalable (et non pas à permis de construire), « le silence gardé par l’autorité compétente
pour statuer sur cette déclaration préalable au terme du délai d’instruction vaut, [dispositions de
l’article R. 424-1, C. urb.]., décision tacite de non-opposition ».
La liste des sites est publiée sur le site internet du ministère de l’Écologie.
d’une expropriation ou préemption. Les biens ainsi acquis ne peuvent être utilisés qu’en vue de la
réalisation des objectifs définis par le programme d’action, qui est élaboré par le département en
vue de définir les aménagements et orientations de gestion destinés à favoriser l’exploitation agri-
cole, la gestion forestière, la préservation et la valorisation des espaces naturels et des paysages.
Les parcs et réserves CHAPITRE
1 Les parcs
■ Les parcs nationaux
Il existe aujourd’hui dix parcs nationaux français : Vanoise, Port-Cros, Pyrénées occidentales,
Cévennes, Écrins, Mercantour, Guadeloupe, Réunion, Guyane et depuis avril 2012 Parc des Calan-
ques. Une procédure de création reste en cours : le Parc national des forêts de Champagne et
Bourgogne.
a) Définition
Un parc peut être créé à partir d’espaces terrestres ou maritimes, lorsque le milieu naturel, particu-
lièrement la faune, la flore, le sol et le sous-sol, l’atmosphère et les eaux, les paysages et le cas
échéant le patrimoine culturel qu’ils comportent présentent un intérêt spécial et qu’il importe
d’en assurer la protection en les préservant des dégradations et des atteintes susceptibles d’en
altérer la diversité, la composition, l’aspect et l’évolution (art. L. 331-1).
72 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
Le parc est composé d’un ou de plusieurs cœurs définis comme des espaces terrestres et mari-
times à protéger et d’une aire d’adhésion. Cette dernière est constituée de tout ou partie du terri-
toire des communes qui, ayant vocation à faire partie du parc pour des raisons de continuité
géographique ou de solidarité écologique avec le cœur, ont décidé d’adhérer à la Charte du parc
et de concourir volontairement à cette protection. Le parc peut inclure des espaces marins.
Une réserve intégrale peut être créée dans le cœur du parc dans un but scientifique et de protec-
tion plus importante de certains éléments de la faune et de la flore (art. R. 331-52 à R. 331-55).
Des sujétions particulières peuvent y être édictées par le décret de création.
b) La création du parc
C’est un groupement d’intérêt public (art. R. 331-2 et s.) qui est à l’origine de la création du parc.
La procédure de création comprend des consultations et une enquête publique. Le décret de créa-
tion du parc délimite le périmètre du parc et des cœurs et en fixe les règles générales de protec-
tion, il détermine le territoire des communes ayant vocation à adhérer à la Charte, approuve la
Charte du parc et dresse la liste des communes adhérentes. Il crée l’établissement public national
à caractère administratif du parc. Seul un décret en Conseil d’État peut prononcer le déclassement
du parc (CE, 20 nov. 1981, Ass. pour la protection de la vallée de l’Ubaye).
c) La Charte du parc
Elle définit un projet de territoire qui traduit une solidarité écologique. Elle comprend deux
parties :
– la première porte sur les espaces du cœur et définit les objectifs de protection du patrimoine
naturel, culturel et paysager et précise les modalités d’application de la réglementation de cet
espace ;
– la deuxième porte sur l’aire d’adhésion et définit non plus des objectifs mais les orientations de
protection, mise en valeur et développement durable, et indique les moyens de les mettre en
œuvre.
La Charte doit être évaluée et éventuellement révisée tous les 12 ans au plus. En 2012, les
nouvelles chartes des parcs des Pyrénées, du Mercantour et des Ecrins ont été adoptées (les
Chartes sont disponibles sur les sites internet des parcs).
Les SCOT, PLU et cartes communales doivent être compatibles avec la Charte. L’article R. 331-14
donne une liste de documents qui doivent être compatibles avec la charte pour le cœur du parc.
Les collectivités publiques intéressées s’assurent aussi de la cohérence de leurs actions avec les
orientations et mesures de la Charte et mettent en œuvre les moyens nécessaires.
CHAPITRE 9 – Les parcs et réserves 73
du territoire et du projet de charte, la détermination des collectivités et EPCI pour mener à bien le
projet... Un décret prononce le classement pour une durée de douze ans renouvelable (circ. du
4 mai 2012, DEVL1220791C).
b) Les dispositions applicables
L’aménagement et la gestion du parc sont confiés à un syndicat mixte d’aménagement qui
regroupe les collectivités territoriales et leurs groupements ayant approuvé la Charte, et qui déter-
mine les orientations de protection, de mise en valeur et de développement, ainsi que les mesures
permettant leur application. La charte est mise en œuvre par le Syndicat mixte d’aménagement,
les collectivités et EPCI l’ayant approuvée et par l’État.
La charte n’a pas valeur réglementaire (CE, 15 nov. 2006, no 291056, Syndicat mixte du PNR de la
montagne de Reims) et ne s’impose donc pas aux tiers. Cependant l’État et les collectivités territo-
riales adhérant à la Charte en appliquent les orientations et mesures et assurent la cohérence de
leurs actions (CE 8 févr. nº 2012, 321219, Union des industries de carrière ; CE, 16 juill. 2012,
nº 351846, Union des amis du parc naturel régional du Gatinais français...). Les documents d’urba-
nisme doivent être compatibles avec la charte (art. L. 333-1, al. 5 et R. 333-13) et certains docu-
ments de planification, d’aménagement et de gestion des ressources naturelles (liste à
l’art. R. 333-15) sont soumis pour avis à l’organisme de gestion du parc.
leur aspect, sauf autorisation spéciale du Conseil régional ou représentant de l’État ou Assemblée
de Corse.
L’acte de classement peut limiter ou interdire toute action susceptible de nuire au développement
naturel de la faune et de la flore ou d’altérer le caractère de la réserve. L’article L. 332-2 donne
une liste non limitative d’activités qui peuvent être réglementées ou interdites, mais l’acte de clas-
sement doit tenir compte de l’intérêt du maintien des activités traditionnelles existantes.
PARTIE 4
Les pollutions et nuisances
Cette législation ancienne en France – le premier texte date de 1810 – a été considérablement
renforcée, parfois suite à des catastrophes, le droit de l’Union européenne étant aujourd’hui une
source importante de la réglementation dans ce domaine.
■ La demande d’autorisation
La demande d’autorisation est adressée par l’exploitant au préfet (art. R. 512-2). Elle doit
comprendre un certain nombre de renseignements, tels que l’emplacement de l’installation, la
nature et le volume des activités prévues, les procédés de fabrication... Elle est accompagnée
d’une étude d’impact. Au-delà des éléments traditionnels, celle-ci doit étudier les effets de l’instal-
lation sur les intérêts protégés à l’article L. 511-1 ainsi que sur les intérêts protégés par les régle-
mentations sur l’eau, les déchets, l’air, le bruit. La demande doit aussi comprendre le justificatif
du dépôt de demande de permis de construire. Si l’installation est soumise aux dispositions rela-
tives aux quotas d’émission de gaz à effet de serre (infra) l’exploitant doit fournir des informations
relatives aux sources d’émissions de CO2 et au plan de surveillance.
CHAPITRE 10 – Les installations classées et les risques industriels majeurs 83
Une étude de dangers doit également accompagner la demande (art. L. 512-2 et R. 512-9).
Celle-ci analyse les risques et doit prendre en compte les probabilités d’occurrence, la cinétique
et la gravité des accidents potentiels. Elle définit et justifie les moyens propres à réduire ces proba-
bilités et les effets d’un éventuel accident (organisation des secours...). Elle doit comprendre les
éléments indispensables qui permettront à l’autorité compétente d’élaborer le Plan particulier
d’intervention (PPI) pour les installations de type Seveso. Elle comporte également un résumé non
technique ainsi qu’une cartographie des zones de risques significatifs.
■ L’autorisation
Une fois saisi de la demande, le préfet transmet le dossier à l’inspection des installations classées
et organise l’enquête publique. La demande est également soumise à différents avis (conseils
municipaux, services administratifs). Le préfet, au vu de ces avis et rapports, prendra la décision
dans un délai de trois mois suivant la transmission du dossier de l’enquête publique.
L’autorisation ne pourra être accordée que si les dangers ou inconvénients peuvent être prévenus
par la mise en œuvre des prescriptions préfectorales qui pourront accompagner l’autorisation. Le
ministre peut aussi édicter des prescriptions générales applicables à certaines catégories d’installa-
tions, par exemple des contraintes techniques ou de prévention des accidents (art. L. 512-5 [et art.
L. 120-2 pour la participation du public suite à la décision du Cons. cosnt. 2012-262 QPC du
13 juillet 2012, infra] et R. 512-28).
L’autorisation ICPE est globale en ce sens qu’aucune autre autorisation environnementale ne devra
être demandée (par exemple, dans le cadre de la législation sur l’eau ou la pollution atmosphé-
rique ; pour les installations soumises au système des quotas de GES, l’arrêté ne mentionne pas
de valeur limite d’émission pour les GES ; V. art. R. 512-28. En revanche le permis de construire
et/ou l’autorisation de défrichement devront être demandés).
L’arrêté d’autorisation définit aussi les conditions d’exploitation de l’installation en période de
dysfonctionnement ou d’arrêt momentané (art. R. 512-28). De même, il peut prévoir l’obligation
d’établir un Plan d’opération interne (POI), en cas de sinistre (obligatoire pour les ICPE de type
Seveso). Celui-ci a pour but d’organiser la lutte contre le sinistre et doit, notamment, détailler les
moyens et équipements mis en œuvre. La délivrance de l’autorisation peut être subordonnée à
l’éloignement de l’installation des habitations, établissements recevant du public, captages d’eau,
voies de communication ou zones destinées à l’habitation par les documents d’urbanisme...
Pour les installations implantées sur un site nouveau, l’arrêté doit prévoir la remise en état du site
après leur arrêt définitif (infra). L’autorisation est accordée pour une durée illimitée, sauf pour les
installations de stockage de déchets et carrières (art. R. 512-35).
84 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
■ Le fonctionnement de l’installation
Le préfet peut, en cours de fonctionnement de l’installation, modifier les prescriptions définies
dans l’arrêté d’autorisation si la protection des intérêts mentionnés à l’article L. 511-1 le justifie.
Le respect des prescriptions est soumis au contrôle des inspecteurs des installations classées. Le
bilan de fonctionnement de l’installation (art. R. 512-45). qui permet au préfet de réexaminer et
éventuellement d’actualiser les conditions de l’autorisation, n’est plus systématique. L’arrêté du
2 mai 2013 (JO du 4 mai) prévoit en effet qu’il est obligatoire pour les ICPE A listées en annexe
de l’arrêté.
L’exploitant déclare chaque année les émissions polluantes et déchets de l’installation
(art. R. 512-46).
Si en cours de fonctionnement une installation présente des dangers ou inconvénients inconnus
lors de l’autorisation ou de la déclaration, le préfet peut ordonner, après que l’exploitant ait pu
présenter ses observations, la suspension temporaire de l’exploitation ou même sa fermeture si
ces dangers ne peuvent être évités.
CHAPITRE 10 – Les installations classées et les risques industriels majeurs 85
■ La demande d’enregistrement
Elle est adressée au préfet en 3 exemplaires (+ 1 par commune intéressée) et comprend les
éléments et les pièces listés aux articles R. 512-46-3 et 4. Parmi celles-ci, le document justifiant
du respect des prescriptions générales constitue la pièce maîtresse du dossier. Le demandeur doit
y expliciter et justifier ses choix techniques dans le but de respecter les prescriptions générales
standardisées. À cette fin, un guide d’aide à la conformité accompagne chaque arrêté de prescrip-
tions générales (consultable sur le site Aida-Ineris). Les éléments demandés portent également sur
des questions de compatibilité par rapport aux documents d’urbanisme, à différents plans (eaux,
déchets, carrières...) et à la position de l’installation par rapport à des zones naturelles faisant
l’objet d’une protection... Certaines informations, touchant aux secrets de fabrication entre
autres, pourront rester confidentielles ; en effet, le dossier sera rendu public notamment sur le
site internet de la préfecture dans le cadre de la procédure de consultation du public. La
demande est accompagnée de la demande de permis de construire et de défrichement. À la diffé-
rence du dossier de demande d’autorisation, le dossier d’enregistrement ne comprend ni étude
d’impact, ni étude de dangers.
À noter, que le préfet peut décider par décision motivée (art. L. 512-7-2 et R. 512-46-9) que le
dossier sera traité selon la procédure de l’autorisation et non pas de l’enregistrement si c’est
justifié par la sensibilité environnementale du milieu (en référence : la directive 85/337), ou par le
cumul des incidences avec d’autres projets d’ICPE, ou encore par l’aménagement des prescriptions
générales demandées par l’exploitant (attention, l’installation restera classée en E, malgré le bascu-
lement en procédure d’autorisation).
86 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
■ L’enregistrement
S’il est complet et conforme, le préfet transmet le dossier pour avis aux conseils municipaux des
communes intéressées. Une simple consultation du public est ensuite organisée et non pas une
enquête publique (art. R. 512-46-11 et s.). Au vu du dossier de demande, de l’avis des conseils
municipaux intéressés et des observations du public, l’inspection des installations classées établit
un rapport comprenant des propositions qui vont permettre au préfet, soit de prononcer l’enregis-
trement, soit de le refuser. La procédure d’enregistrement ne doit pas excéder 5 mois. Les pres-
criptions particulières complètent ou renforcent les prescriptions générales édictées par le ministre
et peuvent être justifiées par des circonstances locales (art. L. 512-7-3).
■ Le fonctionnement de l’installation
L’enregistrement est accordé pour une durée illimitée sauf si cela peut créer des dangers ou incon-
vénients inacceptables pour les intérêts protégés de L. 511-1 : c’est notamment le cas pour les
carrières (art. R. 512-46-21).
Après la mise en service de l’installation et toujours pour la protection des intérêts protégés
de L. 511-1, le préfet peut imposer par arrêté, des prescriptions complémentaires (art. L. 512-7-5).
Il peut également adopter des arrêtés complémentaires en cas de modification non substantielle
de l’installation (fonctionnement, voisinage...).
■ Le fonctionnement de l’installation
Les installations (DC) sont soumises à contrôle périodique, c’est-à-dire que tous les 5 ans (10 pour
les installations certifiées ISO 14001), un contrôle est effectué par un organisme agréé. Pour
chaque catégorie d’installations, des arrêtés fixent les prescriptions sur le respect desquelles porte
le contrôle périodique (art. R. 512-58 modifié par le D. 2013-4 ; pour le calendrier : D. 2009-835).
■ La disparition de l’installation
Pour toutes les ICPE, après la cessation de l’activité l’exploitant doit placer le site de l’installation
dans un état tel qu’il ne puisse porter atteinte aux intérêts protégés de l’article L. 511-1. Il doit
notamment évacuer ou éliminer les produits dangereux et les déchets, limiter ou interdire l’accès
au site, supprimer les risques d’incendie ou d’explosion et surveiller les effets du site sur
l’environnement.
Pour les installations relevant du régime de la déclaration, la remise en état doit permettre un
usage futur du site comparable à celui de la dernière période d’exploitation de l’installation
(art. R. 512-66-1). Pour les installations relevant du régime de l’enregistrement, elle doit permettre
un usage futur du site déterminé selon les dispositions des articles R. 512-46-26 et R. 512-46-27.
Pour les installations soumises à autorisation, elle doit permettre un usage futur du site déterminé
selon les dispositions des articles R. 512-39-2 et R. 512-39-3.
La loi Grenelle II a créé l’article L. 212-17 qui permet d’établir sous certaines conditions, une
responsabilité de la société-mère pour la remise en état de sites en fin d’activité à la place de la
société filiale placée en liquidation judiciaire.
■ Les recours
L’article R. 514-3-1 fixe à 1 an pour les tiers et à 2 mois pour les demandeurs et exploitants le
délai de recours (contentieux de pleine juridiction) contre l’arrêté préfectoral d’autorisation, d’enre-
gistrement ou la déclaration et les arrêtés complémentaires.
Pour l’information des populations, le préfet peut créer une Commission de suivi de site autour
d’ICPE soumises à autorisation ou pour une zone géographique comportant des risques et pollu-
tions industriels et technologiques (art. L. 125-2-1, et R 125-8-1 et s.).
Une circulaire du 11 avril 2013 (DEVP1309664C) vise à accélérer l’adoption et la mise en œuvre
des PPRT. En effet, alors qu’ils ont été créés par la loi de 2003 sur les risques technologiques et
naturels, à peine plus de la moitié des plans ont été adoptés et parmi ceux-ci peu sont mis en
œuvre.
Les déchets CHAPITRE
La question des déchets et surtout de leur traitement n’est pas nouvelle. Si elle est
11
prise en compte par Philippe-Auguste dès 1185 et que le Préfet Poubelle a pris un
arrêté pour obliger les résidents à mettre leurs déchets dans un récipient en 1883,
c’est une loi de 1975 qui a généralisé la collecte et le traitement des déchets,
tandis que la loi de 1992 a posé les principes aujourd’hui applicables dans ce
domaine, modifiés en 2010.
Cette question a pris de l’importance avec les modes de vie modernes qui multiplient les embal-
lages et les produits jetables. Une campagne de réduction des déchets et un Plan national de
prévention de la production de déchets ont été adoptés afin de faire de la France « un des piliers
de la société européenne de recyclage »...
■ Définition
Le déchet est défini comme toute substance ou tout objet, plus généralement tout bien meuble,
dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire (art. L. 541-1).
Les articles L. 541-1-1 et L. 541-4-1 à 3 reprennent la directive en définissant les différents termes
(déchets, valorisation, etc. voir aussi art. R. 541-8) et en excluant certaines substances ou matières
du champ d’application de la législation sur les déchets (sols pollués non excavés, gaz émis dans
l’atmosphère...). Ils définissent aussi les éléments permettant de distinguer les déchets des
sous-produits (dans le cadre d’une production industrielle, « une substance ou un objet issu d’un
processus de production dont le but premier n’est pas la production de cette substance ou cet
objet » est qualifiée selon les cas de déchet ou de sous-produit lequel n’est pas soumis à la régle-
mentation sur les déchets ; art. L. 541-4-2). Ils citent enfin les critères devant être pris en compte
pour qu’un déchet une fois traité ne soit plus considéré comme un déchet (décret 2012-605
créant les art. D. 541-12 et s.).
L’intérêt de ces distinctions est de savoir si la substance ou objet en cause relève ou non de la
réglementation des déchets. Attention : un déchet peut avoir une valeur économique et faire
l’objet d’un commerce. De même selon une jurisprudence bien établie « la seule circonstance
qu’une substance puisse être réutilisée ne fait pas obstacle à sa qualification de déchet » (par ex :
CE, 1er mars 2013, Hussong, nº 348912).
On distingue les déchets ménagers des déchets industriels. C’est la nomenclature « déchets »
(annexe de l’art. R. 541-8, C. env.) qui fixe la liste des déchets. Toutefois l’inscription sur cette
liste ne doit être considérée que comme un indice : d’une part cette liste n’est pas exhaustive et
d’autre part il faut que la matière ou l’objet en question réponde à la définition de l’article L. 541-1
(la volonté ou l’obligation de se défaire).
Sont des déchets dangereux ceux qui présentent au moins une des propriétés énumérées dans
cette annexe (explosif, infectieux...).
Le mélange de déchets (dangereux et non dangereux, différents déchets dangereux) est interdit
sauf si l’opération fait l’objet d’une autorisation et s’effectue dans une ICPE.
distribution des substances et produits (...) ». Ce sont ensuite le réemploi, le recyclage, toute autre
valorisation, et notamment la valorisation énergétique, qui sont privilégiés, puis en tout dernier
lieu l’élimination. Seuls les déchets ultimes (infra) peuvent faire l’objet d’une opération
d’élimination.
En application de l’article L. 541-2 toute personne qui produit ou détient des déchets est tenue
d’en assurer ou en faire assurer la gestion, conformément aux dispositions de l’article L. 541-1,
c’est-à-dire en respectant la hiérarchie de traitement et sans mettre en danger la santé humaine
et sans nuire à l’environnement. Le producteur étant principalement toute personne dont l’activité
produit des déchets et le détenteur étant le producteur des déchets ou toute autre personne qui
se trouve en possession des déchets.
En ce sens, les producteurs, importateurs et exportateurs doivent pouvoir justifier que les déchets
issus des produits qu’ils fabriquent, importent, exportent sont de nature à être gérés dans les
conditions prévues à l’article L. 541-1.
De même, le producteur ou détenteur peut remettre les déchets à une personne mais reste
responsable de ces déchets jusqu’à leur élimination (art. L. 141-2 ; CE, 11 janvier 2007, Barba-
zanges, no 287674). Il doit d’ailleurs s’assurer que la personne à qui il les remet est autorisée à
les prendre en charge. Il doit également mettre en place un tri des déchets à la source et une
collecte séparée (non applicable aux ménages ; art. L. 541-21-2).
Si des déchets sont abandonnés, déposés ou gérés contrairement à la réglementation, l’autorité
administrative devra mettre en demeure le producteur ou détenteur d’effectuer les opérations
nécessaires, puis le cas échéant l’obliger à consigner une somme, ou faire effectuer les opérations
demandées à ses frais, le cas échéant à suspendre son activité, et elle pourra ordonner le verse-
ment d’une astreinte journalière ou d’une amende (art. L. 541-3). Si le producteur ou détenteur
n’est pas identifiable ou est insolvable, l’ADEME pourra être chargée des opérations. Est réputé
abandon tout acte tendant, sous le couvert d’une cession à titre gratuit ou onéreux, à soustraire
son auteur aux prescriptions de la réglementation sur les déchets (art. L. 541-3-III). L’autorité admi-
nistrative compétente est le maire, mais lorsque les déchets sont issus du fonctionnement d’une
ICPE, la jurisprudence a considéré que le préfet est l’autorité compétente (CE, Barbazanges, op.
cit., CE, 13 juill 2007, Cne de Taverny, nº 293210). Cette compétence est désormais inscrite au
Code de l’environnement : art. R. 541-12-6. L’article L. 2224-13 du Code général des collectivités
territoriales (CGCT) prévoit que les communes et leurs groupements sont en charge de la collecte
et du traitement des déchets des ménages ainsi que d’autres déchets qui, en fonction de leur
nature et des quantités produites, peuvent être collectés et traités sans sujétion technique particu-
lière (déchets d’origine commerciale et artisanale...). Les collectivités doivent désormais définir un
programme local de prévention des déchets ménagers et y inclure des objectifs de réduction ainsi
94 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
que les mesures nécessaires pour les atteindre (art. L. 541-15-1). À noter, l’article 195 de la loi
Grenelle II prévoit la possibilité pour certaines communes/EPCI/syndicats mixtes d’expérimenter
pour 5 ans la fixation d’une part variable de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (et non
plus uniquement pour la redevance), calculée en fonction du poids ou du volume des déchets,
ceci afin d’inciter à la prévention des déchets (art. 1522 bis, CGI).
La collecte, le transport, le courtage et le négoce de déchets sont réglementés et soumis soit à
autorisation, s’ils présentent de graves dangers ou inconvénients pour les intérêts protégés par la
réglementation, soit à déclaration (art. L. 541-8). Ces opérations doivent respecter les objectifs
visés à l’article L. 541-1.
c) L’information
Toute personne a le droit d’être informée des effets sur l’Homme et l’environnement des diverses
opérations relatives aux déchets. Ce droit à l’information est assuré par la création d’une Commis-
sion de suivi de site (art. L. 125-2-1), et la communication par l’exploitant et l’établissement par les
collectivités ou groupements assurant le traitement des déchets, de certains documents et infor-
mations (art. L. 125-1).
■ Les installations
Depuis le 1er juillet 2002, les installations d’élimination des déchets par stockage ne peuvent
accueillir que les déchets ultimes (Cass. civ. 3e, 5 déc. 2007, 06-19.179, Sté Coved). Ceux-ci sont
définis comme des déchets qui ne sont plus susceptibles d’être traités dans les conditions techni-
ques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduc-
tion de leur caractère polluant ou dangereux (art. L. 541-2-1-II). Il s’agit donc de la « fraction non
"récupérable" des déchets » (circ. 28 avr. 1998) et notamment de la part de déchet qui reste
CHAPITRE 11 – Les déchets 95
après traitement et qu’il n’est plus possible de traiter. Les installations d’incinération ou de stoc-
kage des déchets sont soumises à autorisation en application de la législation sur les installations
classées. L’autorisation d’exploiter une installation d’incinération ou une installation de stockage
de déchets ménagers et assimilés fixe désormais une limite maximale à sa capacité de traitement
annuelle, ce qui entre dans la logique de la nouvelle législation sur les déchets dont le but premier
est la prévention (moins de déchets, donc moins de besoins en matière d’incinération ou de stoc-
kage ; art. L. 541-25-1).
Les installations de gestion de déchets issus de l’industrie extractive pouvant présenter un risque
majeur, feront l’objet d’un plan particulier d’intervention (infra chap. ICPE).
2 La planification
L’article L. 541-1 énonce le principe de proximité (limiter en distance le transport des déchets). Il
est mis en œuvre notamment par la planification.
■ Compatibilité
Dans les zones où les différents plans évoqués ci-dessus sont applicables, les décisions prises par
les personnes morales de droit public et leurs concessionnaires dans le domaine de la gestion et
de la prévention des déchets, doivent être compatibles avec ces plans. Les plans font, tous les
6 ans, l’objet d’une évaluation et le cas échéant d’une révision (art. L. 541-15).
■ Transfert transfrontière
Le règlement 1013/2006 du 14 juin 2006 concernant le transfert de déchets pose les règles rela-
tives aux mouvements transfrontières de déchets. Les procédures diffèrent selon que les déchets
sont destinés à être éliminés ou bien valorisés et que le transfert a lieu au sein de l’Union euro-
péenne ou vers ou depuis un pays tiers ; le transfert peut même être simplement interdit. En fonc-
tion du type de déchet, le transfert fera l’objet d’une autorisation ou d’une simple information des
autorités compétentes (en France le préfet). Par ex : CAA Marseille 29 mai 2012, Seolane,
10MA01496.
Les articles L. 541-42 et s. définissent les dispositions applicables en cas de transfert illicite ou qui
ne peut pas être mené à bien.
traitement des déchets ménagers desdits produits (contenants et contenus) qui doivent aussi faire
l’objet d’une signalétique appropriée : (art. R. 543-228 et s.).
À noter que depuis le 1er juillet 2011 les hypermarchés (+ de 2 500 m2) doivent se doter d’un
point de reprise des déchets d’emballage issus des produits achetés dans cet établissement et
que depuis le 1er janvier 2010, la distribution à titre gratuit de sacs de caisse à usage unique en
plastique non biodégradable est interdite.
Le Code de la santé publique traite des déchets d’activités de soins et assimilés et des pièces
anatomiques (art. R. 1335-1 et s.). Il s’agit principalement des déchets présentant un risque infec-
tieux, des matériels ou matériaux coupants ou piquants destinés à l’abandon, des produits
sanguins à usage thérapeutique. Ces déchets sont collectés dans des sacs à usage unique et ils
doivent être soit incinérés, soit prétraités par des appareils de désinfection afin qu’ils puissent être
ensuite collectés et traités par les communes ou groupements de communes. Les pièces anatomi-
ques doivent obligatoirement être incinérées.
La loi Grenelle II a enfin permis de mettre en place une filière de collecte des déchets d’activités de
soins à risques infectieux perforants détenus par des particuliers : désormais les pharmacies et
laboratoires de biologies doivent les reprendre (art. L. 4211-2-1, R. 1335-8-1, C. santé publ.).
En fonction de leur durée de vie, les déchets radioactifs feront l’objet de recherches ou d’études
selon trois axes :
– la séparation et transmutation (transformation par une réaction nucléaire d’un isotope radioactif
à vie longue en un isotope à vie courte ou stable) ;
– le stockage réversible en couche géologique profonde (v. art. L. 515-7) ;
– l’entreposage.
Les autres matières et déchets radioactifs font également l’objet de recherches et d’études dont
les objectifs sont la mise au point de solutions de stockage ou d’entreposage (déchets graphites,
tritium, déchets à radioactivité naturelle renforcée, résidus miniers d’uranium...).
Le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) dresse le bilan des
modes de gestion existants, recense les besoins prévisibles en installations d’entreposage ou stoc-
kage (art. L. 542-1-2, C. env., décret 2012-542, arrêté du 23 avril 2012). Le 1er plan avait été établi
en 2007, le 2e en 2010, le 3e a été publié en avril 2013 (site ASN). « Le PNGMDR propose des
pistes pour améliorer la gestion de l’ensemble des matières et des déchets radioactifs ». « Il vise
principalement à dresser un bilan régulier de la politique de gestion de ces substances radioac-
tives, à évaluer les besoins nouveaux et à déterminer les objectifs à atteindre à l’avenir, notam-
ment en termes d’études et de recherches ». Ce plan constitue avant même sa transposition en
France, le programme national prévu par la directive 2011/70/Euratom (infra).
À noter que le stockage en France de déchets radioactifs provenant de l’étranger est interdit et
que les combustibles usés ou déchets ne peuvent être introduits en France que pour leur traite-
ment, la recherche ou en cas de transfert entre deux États étrangers (art. L. 542-2).
Tout projet de laboratoire souterrain où sont susceptibles d’être stockés ou entreposés les déchets
radioactifs et à vie longue doit avant tout faire l’objet de recherches préliminaires mais aussi d’une
concertation avec les élus et les populations concernées. L’installation et l’exploitation d’un tel
laboratoire font l’objet d’une autorisation accordée par décret en Conseil d’État, après étude
d’impact, avis des collectivités concernées et enquête publique (art. L. 542-5 à L. 542-11 et
D. 542-18).
Les centres de stockage en couche géologique profonde sont des INB (Installations Nucléaires
de Base = installations nucléaires qui, de par leur nature, ou en raison de la quantité ou de l’acti-
vité de toutes les substances radioactives qu’elle contient, sont soumises à une réglementation
spécifique) et font quant à eux l’objet de dispositions spécifiques (débat public, condition de
réversibilité..., art. L. 542-10-1). L’installation et l’exploitation du laboratoire doivent être autorisées
par décret en CE, après étude d’impact, avis des conseils municipaux, généraux, régionaux
concernés et enquête publique. Un périmètre de protection dans lequel l’autorité administrative
peut interdire ou réglementer les travaux ou activités de nature à compromettre sur le plan
100 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
technique l’installation ou le fonctionnement du laboratoire est défini (art. R. 542-20 et s.). Relève
de cette catégorie le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) qui fait l’objet d’un
débat public llancé le 15 mai 2013. Il devra permettre de stocker à compter de 2025 des déchets
radioactifs de moyenne activité – vie longue et de haute activité, issus des réacteurs actuels et
prévus (et qui font jusque-là l’objet d’un entreposage provisoire).
Enfin, les exploitants d’INB doivent évaluer prudemment les charges de démantèlement des instal-
lations, d’arrêt définitif, d’entretien et de surveillance. Pour cela, ils constituent des provisions et y
affectent les actifs nécessaires.
La directive 2011/70/Euratom établissant un cadre communautaire pour la gestion responsable
et sûre du combustible usé et des déchets radioactifs a été adoptée le 19 juillet 2011. Elle
s’applique à toutes les étapes de la gestion du combustible usé et des déchets et devra être trans-
posée pour le 23 août 2013 (procédure en cours en France).
Le bruit CHAPITRE
1 Le bruit ambiant
■ Les sources
C’est une loi du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit (art. L. 571-1 et s.) qui a, pour
la première fois globalement pris en compte cette nuisance. En 1982 était créé un conseil national
du bruit, organe consultatif pouvant émettre des propositions et contribuant à l’information et à la
sensibilisation de l’opinion dans le domaine de la lutte contre le bruit. La transposition de la direc-
tive 2002/49 du 25 juin 2002 sur le bruit ambiant a été assurée par l’ordonnance 2004-119 du
12 novembre 2004. Le 2e Plan national santé-environnement (2009-2013) vise également à dimi-
nuer l’impact du bruit sur la santé.
Les dispositions du Code de l’environnement visent – dans les domaines où une autre réglementa-
tion n’est pas déjà applicable – à prévenir, supprimer ou limiter l’émission ou la propagation sans
nécessité ou par manque de précaution, des bruits ou vibrations pouvant présenter des dangers
ou causer un trouble excessif aux personnes (le trouble non excessif n’étant donc pas pris en
compte : v. CE, 26 avril 2006, no 275071, Association pour la redéfinition de la déviation de la
RN 89 au droit de Saint-Pierre-Roche), à nuire à leur santé ou à porter atteinte à l’environnement.
102 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
2 Les transports
■ Les transports terrestres
L’article L. 571-9 prévoit que la conception, l’étude et la réalisation des aménagements et infra-
structures de transports terrestres prennent en compte les nuisances sonores que leur réalisation
CHAPITRE 12 – Le bruit 103
Enfin, l’État encourage la mise en place d’observatoires du bruit dans les grandes agglomérations
(art. 41, loi Grenelle I). Ils visent à évaluer les impacts du bruits sur la santé, repérer les points
noirs, évaluer et accompagner les politiques de lutte contre le bruit...
PARTIE 5
La protection des milieux
Avec le changement climatique, la température moyenne de la terre augmente avec pour consé-
quence une élévation du niveau de la mer, un recul des glaciers en montagne, et, une fonte des
glaces aux pôles. Les pluies acides nées de la combinaison des oxydes de soufre et des oxydes
d’azote (issus de la combustion du pétrole et du charbon) et de la vapeur d’eau détériorent
certains sols et eaux. Des polluants peuvent être transportés dans l’atmosphère sur des milliers de
kilomètres, avec des impacts importants sur la santé. Une étude rendue en 2011 démontre d’ail-
leurs les impacts sur la santé et l’espérance de vie, de la pollution atmosphérique (étude
Aphekom). La concentration de CO2 a atteint un record en 2013. D’où la nécessité de régle-
menter et de limiter les émissions de polluants atmosphériques et la priorité donnée à la lutte
contre le changement climatique.
1 Les sources
Ce sont des conventions internationales qui ont le plus souvent été à l’origine de ces mesures de
limitation des émissions et le droit européen en a été le relais efficace. Ces conventions sont nées
d’un constat qui est celui, encore plus que pour d’autres milieux, de la perméabilité des frontières.
De plus, le changement climatique, l’amincissement de la couche d’ozone ne sont pas des ques-
tions plus ou moins locales : elles concernent qu’on le veuille ou non l’ensemble de la planète.
On peut citer parmi ces textes, la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière longue
distance de 1979, une convention cadre qui impose peu d’obligations et qui a été complétée par
plusieurs protocoles additionnels qui prévoient des échéanciers précis pour la réduction de
certaines émissions (soufre, oxydes d’azote...). La Convention de Vienne pour la protection de la
110 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
couche d’ozone de 1985 a dû elle aussi être complétée par le Protocole de Montréal de 1987 qui
lui prévoit des mesures de réduction ou d’interdiction de certaines substances. La convention
cadre sur les changements climatiques adoptée en fanfare à Rio en 1992 est également une
coquille presque vide complétée par son protocole d’ailleurs bien plus connu qu’elle, le protocole
de Kyoto de 1997. Ce dernier pour important qu’il soit devait prendre fin en décembre 2012. La
conférence des parties qui s’est tenue à Doha en décembre 2012 a permis de le prolonger
jusqu’en 2020, avec la perspective de l’adoption d’un nouvel accord à cette date. L’accord
de Doha est qualifié d’accord a minima : il ne concerne en effet que l’Union européenne et quel-
ques pays dont les émissions cumulées de CO2 ne dépassent pas 15 % des émissions mondiales et
prévoit des efforts de réduction des émissions qui sont insuffisants. Il reste à espérer que l’accord
pour l’après 2020 sera plus ambitieux et rassemblera les États les plus émetteurs de CO2.
On peut également citer la convention sur les polluants organiques persistants, adoptée en 2001.
En France, la loi du 2 août 1961 relative à la lutte contre les pollutions atmosphériques et les
odeurs avait posé les premières règles en la matière. Elle a été remplacée par la loi du 30 décembre
1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (codifiée aux art. L. 220-1 à L. 228-2). La légis-
lation a par la suite été retouchée ou complétée à plusieurs reprises pour prendre en compte les
nouveaux textes européens, les impératifs de la décentralisation ou pour mettre en œuvre les
dispositions du Protocole de Kyoto.
physiques ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine,
à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques,
à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives ».
les émissions de CO2 des véhicules terrestres à moteur et les transports aériens sont désormais (en
partie) assujettis au système des quotas (infra).
Les règles relatives aux émissions polluantes des véhicules sont fixées aux articles L. 318-1
et suivants du Code de la route. Leur construction, commercialisation, exploitation, utilisation,
entretien doivent minimiser ces émissions, notamment en ce qui concerne le CO2. Les personnes
publiques gérant une flotte de plus de 20 véhicules, acquièrent au minimum 20 % de véhicules
fonctionnant à l’énergie électrique, GPL ou gaz naturel. Les véhicules à usage de transport en
commun, dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants doivent fonctionner à l’aide de
carburants dont le taux minimal d’oxygène a été relevé. La loi Grenelle I (art. 48) prévoit que
l’État se donne pour objectif de n’acquérir, (véhicules particuliers neufs), que des véhicules éligibles
au « bonus écologique », sauf nécessités de service.
3 La planification
La loi Grenelle II a modifié les instruments de planification, notamment en liant plus étroitement
les documents relatifs aux énergies renouvelables et ceux relatifs à la préservation de
l’atmosphère.
Le plan de réduction des particules adopté en 2010 (supra) porte également sur l’air extérieur. Les
particules visées sont d’origine domestique (chauffage au bois...), industrielle, agricole et issues
des transports routiers (notamment le diesel). Elles sont la cause de maladies respiratoires et de
42 000 décès chaque année en France (infra le plan d’urgence pour la qualité de l’air).
avis notamment collectivités territoriales ou EPCI. Puis, après enquête publique et éventuellement
modification, il est arrêté par le ou les préfets concernés. Élaboré pour cinq ans et éventuellement
révisable, il devra être compatible avec le SRCAE.
Son objectif est de ramener, dans un délai qu’il fixe, la concentration de polluants à un niveau
conforme aux normes de qualité de l’air. Il définit les modalités de la procédure d’alerte, quand
les seuils d’alerte sont dépassés ou risquent de l’être. Lorsque des circonstances locales le justi-
fient, les plans peuvent renforcer les objectifs de qualité de l’air et préciser les orientations permet-
tant de les atteindre.
Pour atteindre ces objectifs, les autorités compétentes en matière de police arrêtent des mesures
préventives visant à réduire les émissions des sources de pollution atmosphérique. Ces mesures
seront prises en application des dispositions relatives aux ICPE lorsque l’un de ces établissements
est à l’origine de la pollution. Dans les autres cas, le préfet pourra prononcer la restriction ou la
suspension des activités polluantes et prescrire des limitations à la circulation des véhicules.
et s., C. transp.). Les services de l’État, les régions et départements sont associés à son élaboration
et les représentants des professionnels, usagers, associations peuvent être consultés à leur
demande sur le projet de PDU. Le projet et les différents avis sont soumis à enquête publique.
Après d’éventuelles modifications, le plan est approuvé par l’organe délibérant de l’autorité orga-
nisatrice. Le PDU est compatible avec les objectifs fixés par le PPA et le SRCAE (art. R. 222-31,
C. env.) et avec les orientations du SCOT (art. L. 1214-7, C. transports). Les SCOT et les PLU
doivent être compatibles avec le PDU (art. L. 1214-10, C. transports). Au terme de la période de
cinq ans, le plan fait l’objet d’une évaluation et est éventuellement révisé. Lorsque le PLU est
élaboré par un EPCI ayant des compétences en matière d’organisation des transports, il comprend
un volet qui tient lieu de PDU (art. L. 123-1-4, C. urb).
Le PDU est mis en œuvre par l’autorité organisatrice des transports. Les décisions prises par les
autorités chargées de la voirie et de la police de la circulation ayant des effets sur les déplace-
ments dans le périmètre de transports urbains doivent être compatibles avec lui.
Il définit les principes de l’organisation des transports de personnes et de marchandises, de la
circulation et du stationnement, en conciliant satisfaction des besoins en matière de mobilité et
d’accès et protection de l’environnement et de la santé. Il doit aussi améliorer la sécurité de tous
les déplacements, notamment en définissant un partage équilibré de la voirie pour toutes les caté-
gories d’usagers. Il doit permettre de diminuer le trafic automobile, de développer les transports
collectifs et des transports non polluants (vélo...), de rendre plus efficace l’aménagement et
l’exploitation du réseau principal des voiries d’agglomération, d’organiser le stationnement en
fonction des catégories d’usagers, de rationaliser le transport et la livraison des marchandises...
Lors des réalisations ou rénovations des voies urbaines, doivent être délimités des itinéraires cycla-
bles aménagés.
L’article 1609 quater A du Code général des impôts issu de la loi Grenelle II prévoit que dans
certaines agglomérations de plus de 300 000 habitants dotées d’un PDU, un péage urbain peut
être institué à titre expérimental afin de limiter la circulation automobile et lutter contre la pollu-
tion et les nuisances environnementales (disposition encore théorique).
activités concourant aux pointes de pollution, y compris de la circulation des véhicules et la réduc-
tion des émissions de sources fixes et mobiles. Ces mesures lorsqu’elles sont mises en œuvre, sont
notifiées aux exploitants de sources fixes et portées à la connaissance du public (art. R. 223-2). Des
dispositions particulières sont prévues en cas de pic de pollution par l’ozone (suite à la canicule de
2003) : en fonction du niveau d’alerte, le préfet peut réduire les vitesses maximales autorisées et
les émissions d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils des installations industrielles,
puis limiter le transport routier dans l’agglomération et même interdire de circulation certaines
catégories de véhicules (art. R. 223-3).
Dans ces périodes, l’accès aux réseaux de transports publics en commun est assuré gratuitement.
En vertu de l’article R. 411-19 du Code de la route, aucune signalisation réglementaire n’est obli-
gatoire. Mais les usagers doivent en être informés par communiqué dans deux journaux quoti-
diens et deux stations de radio ou de télévision, au plus tard à 19 h la veille. Les maires intéressés
doivent être informés.
L’autorisation ICPE, et pour les INB les autorisations de création, arrêt définitif, démantèlement, et
de mise en œuvre de la phase de surveillance (ICPE et INB dont la liste est arrêtée par le ministre),
valent autorisation d’émettre des GES.
Les GES pris en compte sont définis par la directive, ainsi que la notion de tonne équivalent CO2
(TeqC). En effet 6 gaz font l’objet du mécanisme des droits d’émission mais le calcul se fait en
TeqC.
Suite à la directive 2008/101 sont également intégrés dans le système depuis 2012, les exploitants
d’aéronef rejetant un gaz à effet de serre dans l’atmosphère au cours de certains vols, à l’arrivée
ou au départ d’un aérodrome situé sur le territoire d’un État membre de l’Union européenne...
(art. L. 229-5 et s. et R. 229-37-1 et s). Toutefois, la décision 77/2013/UE du 24 avril 2013 a
suspendu l’application du système aux vols intercontinentaux pour les années 2010-2012, afin de
favoriser la conclusion d’un accord global dans le cadre de l’Organisation de l’Aviation Civile Inter-
nationale. Il faut se rappeler en effet que l’inclusion de l’aviation dans le système avait suscité une
forte opposition des États-Unis et de la Chine notamment. Les activités aériennes au sein de
l’Union européenne et avec des pays associés (membres de l’Association Européenne
de Libre-échange notamment) restent soumises au mécanisme des droits d’émission.
Schématiquement, le mécanisme mis en place vise à limiter les émissions de GES en incitant finan-
cièrement les entreprises concernées à réduire leurs émissions. À chaque montant annuel d’émis-
sions des GES prévu correspond un nombre de quotas. À la fin de l’année l’entreprise doit rendre
un nombre de quotas égal à ses émissions réelle : si elle a émis moins que prévu elle peut vendre
ses quotas non rendus, si elle a émis plus elle doit acheter des quotas pour satisfaire à son obliga-
tion : à chaque TeqC émise dans l’année, correspond un quota qui doit être rendu à l’autorité
compétente.
« Le quota est une unité de compte représentative de l’émission de l’équivalent d’une tonne
de CO2 ». 1 quota = l’autorisation d’émettre 1 TeqC pour l’année.
Cette nouvelle période voit la mise en œuvre de plusieurs nouveautés essentielles. Tout d’abord le
nombre de quotas va décroître entre 2013 et 2021. Ensuite si jusque-là les quotas étaient donnés
gratuitement aux entreprises (ICPE, INB, exploitants d’aéronefs) concernées, depuis janvier 2013
seule une partie des quotas est accordée gratuitement, le reste sera mis aux enchères ; de plus la
part gratuite devra diminuer pour être (sauf exception) supprimée en 2027. Le système est élargi à
de nouveaux secteurs (comma la chimie) et de nouveaux GES
b) Les quotas
Chaque exploitant concerné va donc recevoir des quotas gratuits et devra acheter les autres sur
une plateforme de mise aux enchères (les exploitants d’aéronefs sont soumis à une procédure
spécifique visée aux articles R. 229-37-3 et suivants. Sur la mise aux enchères : Règlement 1031/
2010 du 12 novembre 2010).
1) Sont concernés les exploitants qui exercent une activité listée à l’annexe I de la directive 2003/
87 modifiée et qui figurent sur la liste arrêtée par le ministre de l’écologie (infra).
2) Le principe est dorénavant celui de la mise aux enchères des quotas, alors qu’ils étaient jusqu’ici
alloués gratuitement aux exploitants. Cependant pour la majorité des exploitants concernés des
quotas gratuits sont encore alloués mais de manière dégressive 80 % des quotas en 2013
jusqu’à 30 % en 2020, et plus aucun en 2027.
Certains secteurs n’ont déjà plus droit aux quotas gratuits : c’est le cas du secteur de la production
d’électricité dont les producteurs doivent donc dès cette année acheter leurs quotas. D’autres
secteurs ont droit à 100 % de quotas gratuits : ceux qui sont désignés en raison du risque de
« fuite de carbone » (que la mise aux enchères des quotas rendrait trop fragiles ; les secteurs sont
listés dans la décision modifiée 2010/2/UE).
Des dispositions spécifiques sont prévues pour les nouveaux entrants et pour les installations
augmentant ou réduisant leur capacité de production, ou cessant partiellement ou totalement
leur activité (art. R. 229-9 et s.).
Les quotas sont des biens meubles, ils sont matérialisés par leur inscription sur le compte de leur
détenteur. Ces comptes sont ouverts sur le Registre de l’Union et la Caisse des Dépôts et Consi-
gnations est pour la France administrateur national de ce registre. Les quotas sont donc transféra-
bles par des opérations de compte à compte. Toute personne peut détenir des quotas et les
opérations s’effectuent pour tout quota émis au sein de l’Union européenne.
c) La procédure
L’arrêté du ministre de l’Écologie qui fixe la liste des entreprises soumises aux droits d’émissions
de GES définit également le nombre de quotas prévus pour la période et ceux alloués pour
120 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
l’année en cours pour chaque entreprise. Pour la nouvelle période qui commence en 2013 le
nombre de quotas a été défini en fonction des émissions déclarées pour une période fixée
(art. R. 229-7 et arr. 7 janv. 2013, DEVR1241492A).
Mais pour que le système fonctionne, il faut que des informations précises soient transmises par
l’exploitant sur ses émissions réelles (arr. 31 oct. 2012, DEVR1237416A). Pour cela, chaque exploi-
tant concerné a établi un plan de surveillance de ses émissions des GES, qui a été notifié au préfet
(au 30 avr. 2013 : période 2013-2020).
L’exploitant doit ensuite adresser au préfet une déclaration d’émission au plus tard le 15 février de
chaque année (art. R. 229-20) ; Celle-ci permet d’inventorier toutes les émissions réelles de l’année
passée. Cette déclaration doit être conforme au plan de surveillance. Elle est vérifiée par un orga-
nisme vérificateur qui émet un avis, annexé à la déclaration. Si les deux documents sont
conformes, ils sont transmis au ministre qui les valide et les transmet à la Caisse des dépôts et
consignations.
Deux laps de temps sont à prendre en compte dans la gestion des quotas : la période de huit ans
et l’année civile.
À l’issue de chaque année civile, l’exploitant restitue à l’État (via la caisse des dépôts) un nombre
de quotas égal au total des émissions de GES de ses installations pour l’année passée. Si l’exploi-
tant ne peut pas les restituer, il pourra être condamné au paiement d’une amende de 100 € par
quota manquant. Cette amende n’est pas libératoire puisque l’exploitant doit de toute façon resti-
tuer une quantité de quotas égale au volume des émissions. Pour cela il devra acheter des quotas
via la plateforme d’enchères : attention l’exploitant comme toute autre personne peut vendre et
acheter des quotas à tout moment pour réaliser des plus-values boursières, mais il doit pouvoir
rendre le nombre de quotas correspondant à ses émissions à la date prévue.
La diminution progressive du nombre des quotas gratuits vise à obliger l’exploitant à acheter des
quotas aux enchères et donc à payer s’il ne diminue pas ses émissions de GES. À partir de 2027
il devra acheter tous ses quotas : son intérêt est donc d’émettre le moins de GES possible.
Les quotas sont valables pour période de 8 ans, tant qu’ils n’ont pas été utilisés. À la fin de la
période, les quotas non utilisés sont rendus à l’État et annulés, de nouveaux quotas seront alors
délivrés à l’exploitant pour la nouvelle période.
Les recettes tirées de ces enchères par l’État devront être utilisées pour moitié au moins pour des
projets de réduction des émissions de GES ou de développement des énergies renouvelables
notamment (art. R. 229-33-1).
L’exploitant peut également dans certaines limites remplir une partie de son obligation de restitu-
tion par le biais des unités issues de la mise en œuvre d’activités de projet prévues aux articles 6
CHAPITRE 13 – La lutte contre la pollution atmosphérique 121
et 12 du protocole de Kyoto (art. L. 229-20 et s.) : par exemple pour des projets de réduction des
émissions de GES dans des pays non industrialisés.
À noter que les articles L. 229-27 et suivants du Code de l’environnement mettent en place le
régime du stockage de CO2 (l’opération consiste à capter le CO2 émis par les installations indus-
trielles, à le transporter et à l’injecter dans une formation géologique souterraine en vue de son
stockage permanent). Le CO2 ainsi piégé ne sera pas comptabilisé dans les émissions.
L’objectif du mécanisme est donc de l’inciter les entreprises concernées à émettre le moins de GES
notamment en investissant dans les nouveautés technologiques dans ce domaine.
Le système n’est pas exempt de critiques : trop de quotas ont été accordés pendant les 2
premières périodes et le coût de la tonne carbone (donc le prix du quota) n’a cessé de baisser
(aux alentours de 5 euros) et ce qui n’incite pas les industriels à investir pour diminuer leurs émis-
sions. Neuf ministres européens de l’énergie et de l’environnement ont lancé en mai 2013, un
appel à une réforme du mécanisme des droits d’émission afin de « stimuler les investissements
sobres en carbone et les réductions d’émissions de la façon la plus efficace possible au regard
des coûts », après que le Parlement européen ait rejeté le projet de la Commission de gel de
900 millions de quotas (un nouveau vote devrait avoir lieu).
La préservation CHAPITRE
de la ressource en eau
Le droit applicable à l’eau en Europe s’est d’abord préoccupé de la qualité de la
14
ressource. Ce combat est en grande partie gagné dans les pays industrialisés,
mais il reste largement d’actualité dans les pays en développement, puisque plus
d’un milliard de personnes dans le monde boit de l’eau non potable. En revanche,
l’idée d’une gestion quantitative de l’eau en Europe est assez récente : les séche-
resses des dernières années ont en effet mis fin à l’idée d’une ressource inépui-
sable.
L’article L. 210-1 énonce que l’eau fait partie du patrimoine commun de la Nation dont la protec-
tion, la mise en valeur et le développement (...) sont d’intérêt général. Le code (art. L. 211-1) vise à
garantir une gestion équilibrée des ressources en eau douce. Sont ainsi protégés les écosystèmes
aquatiques, les sites et les zones humides, ainsi que la qualité des eaux superficielles
et souterraines... Les ressources en eau doivent être réparties en vue de satisfaire les exigences de
la santé, de l’alimentation en eau potable de la population, de l’agriculture, de la pêche, de
l’industrie, de la production d’énergie, des transports, du tourisme et des loisirs.
Le préfet de département dispose également des pouvoirs de police lui permettant d’agir notam-
ment en période de crise. Il joue donc un rôle essentiel.
3 La planification
■ La délimitation
Un SDAGE est adopté au niveau du bassin ou du groupement de bassins. Le SAGE est quant à lui
élaboré au niveau du sous-bassin.
Le ministre délimite les bassins ou groupements de bassins avec les masses d’eau souterraines ou
maritimes intérieures et territoriales qui y sont rattachées (art. L. 212-1 et R. 212-1 ; arr. modifié du
16 mai 2005, NOR : DEVO0540107A). Pour les bassins ou sous-bassins transfrontières, la délimita-
tion s’effectue en coordination avec les autorités étrangères qualifiées.
Une fois la délimitation accomplie, le comité de bassin procède, pour chaque bassin ou groupe-
ment, à l’analyse de ses caractéristiques, des incidences des activités sur l’eau et à une analyse
économique. Il établit des registres répertoriant les zones faisant l’objet de dispositions législatives
ou réglementaires particulières en application d’une législation européenne portant sur la protec-
tion des eaux ou la conservation des habitats ou espèces directement dépendants de l’eau (telles
qu’issues des directives Nitrates, Habitats, Oiseaux...) et des zones de captage actuelles ou futures.
■ Le SDAGE
a) L’élaboration du SDAGE
Le comité de bassin élabore et suit la mise en œuvre du SDAGE (art. L. 212-2). Il arrête en amont
le calendrier et le programme de travail, puis il établit une synthèse des questions importantes
pour le bassin ou groupement de bassins. Après avoir recueilli divers avis, le comité établit le
projet de SDAGE et le soumet aux observations du public et à différents avis (collectivités, cham-
bres consulaires...) ; le projet fait aussi l’objet d’une évaluation environnementale (art. R. 212-7). Le
projet peut encore être modifié pour tenir compte des différents avis.
Le SDAGE est ensuite adopté par le comité, approuvé par le préfet et mis à disposition du public.
La 2e génération de SDAGE a été adoptée en 2009, et ces schémas doivent permettre d’atteindre
les objectifs de bon état écologique de l’eau établis par la directive pour 2015.
Une consultation du public portant sur le calendrier, le programme de travail et les questions
importantes sur la gestion de l’eau a été organisée fin 2012 dans le cadre de la procédure d’adop-
tion des futurs SDAGE (2016-2021).
CHAPITRE 14 – La préservation de la ressource en eau 127
■ Le SAGE
L’élaboration du SAGE peut être prescrite par le SDAGE dans un délai qu’il fixe (art. L. 212-3 et
R. 212-26 et s.) ; il définit également son périmètre. Le SAGE est institué pour un groupement de
sous-bassins ou un sous-bassin représentant une unité hydrographique ou un système aquifère. Il
est élaboré et révisé par la Commission locale de l’eau. Le projet est soumis à différents avis
(collectivités...), il fait l’objet d’une évaluation environnementale et d’une enquête publique et il
128 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
est approuvé par le préfet. (Guide méthodologique pour l’élaboration et la mise en œuvre des
SAGE, version actualisée 2012, Site eaufrance).
Le SAGE fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de gestion des eaux superfi-
cielles et souterraines et des zones humides. Pour cela, il dresse un constat de l’état des ressources
en eau et des usages qui en sont faits. Cela fait, il énonce les priorités à retenir, ainsi que les
moyens économiques et financiers nécessaires.
Le SAGE comprend un Plan d’aménagement et de gestion durable de la ressource en eau et des
milieux aquatiques (PAGD) définissant les conditions de réalisation des objectifs mentionnés à
l’article L. 212-3, notamment en évaluant les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre
du schéma. Il comprend également un règlement qui peut définir des priorités d’usage de la
ressource en eau ainsi que la répartition de volumes globaux de prélèvement par usage, et que
les mesures nécessaires à la restauration et à la préservation de la qualité de l’eau et des milieux
aquatiques (art. L. 212-5-1).
Le SAGE doit être compatible avec le SDAGE.
Le règlement du SAGE est opposable à toute personne pour l’exécution de tout IOTA (infra),
tandis que les décisions administratives prises dans le domaine de l’eau doivent être compatibles
avec le PAGD (art. L. 212-5-2).
Les documents d’urbanisme doivent être compatibles ou rendus compatibles les dispositions des
deux schémas (art. L. 122-1-12, L. 123-1-9 et L. 124-1, C. urb.).
■ La trame bleue
La trame bleue (supra) comprendra les cours d’eau, parties de cours d’eau ou canaux en très bon
état écologique ou qui jouent le rôle de réservoir biologique cours d’eau, ou ceux dans lesquels il
est nécessaire d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migra-
teurs (art. L. 371-1 et L. 214-17,) . Ils sont identifiés sur des listes (définies par arrêtés ; circ. du
18 janv. 2013, DEVL1240962C). Elle comprendra aussi des zones humides d’intérêt environne-
mental particulier (infra) et d’autres zones humides.
4 La police de l’eau
■ Autorisations et sanctions
La police de l’eau porte sur deux types d’action : l’instruction des demandes d’autorisation et la
définition de prescriptions destinées à éviter ou limiter les atteintes à l’eau ainsi que le contrôle,
la recherche et la sanction des infractions.
CHAPITRE 14 – La préservation de la ressource en eau 129
Les polices de l’eau et des milieux aquatiques, de la pêche et de l’immersion des déchets ont été
fusionnées et la nomenclature Eau a été harmonisée avec la nomenclature ICPE. Le système de la
transaction pénale a été appliqué à la police de l’eau (art. L. 216-14, C. env. ; jusqu’au 1er juillet
2013 où il sera abrogé. L’art. L. 173-12.-I. s’appliquera) : l’autorité administrative peut transiger
sur la poursuite des contraventions et délits après avoir recueilli l’accord du procureur de la Répu-
blique et l’action publique est éteinte, lorsque l’auteur de l’infraction a exécuté dans les délais
impartis les obligations résultant pour lui de l’acceptation de la transaction.
■ Les IOTA
Un régime d’autorisation et de déclaration est mis en place (art. L. 214-1 et R. 214-1) pour les
installations ne figurant pas dans la nomenclature des Installations classées, et les ouvrages,
travaux et activités (IOTA) réalisés à des fins non domestiques par toute personne publique ou
privée, et entraînant des prélèvements sur les eaux superficielles ou souterraines restituées ou
non, une modification du niveau ou du mode d’écoulement des eaux ou des déversements, écou-
lements, rejets ou dépôts directs ou indirects, chroniques ou épisodiques, même non polluants et
les opérations de nature à porter atteinte aux zones de frayères ou d’alimentation de la faune
piscicole.
Les IOTA visés à l’article L. 214-1 du Code de l’environnement sont classés dans une nomenclature
qui prévoit les régimes d’autorisation et de déclaration selon le danger présenté et la gravité des
effets sur la ressource en eau et les écosystèmes aquatiques, compte tenu de l’existence de péri-
mètres et zones institués pour la protection de l’eau et des milieux aquatiques.
Sont soumis à autorisation les IOTA susceptibles de présenter des dangers pour la santé et la sécu-
rité publique, de nuire au libre écoulement des eaux, de réduire la ressource en eau, d’accroître
notablement le risque d’inondation, de porter atteinte gravement à la qualité ou à la diversité du
milieu aquatique notamment aux peuplements piscicoles. Les IOTA qui ne sont pas susceptibles de
présenter ces dangers sont soumis à déclaration, et doivent cependant respecter les règles géné-
rales de préservation de la qualité et de répartition des eaux ainsi que certaines prescriptions parti-
culières adoptées par arrêté préfectoral lorsqu’elles sont nécessaires pour protéger la qualité et les
ressources en eau (par ex. CAA Nantes, 14 mai 2012, Boutier, nº 10NT02042). À noter, une origi-
nalité dans le cadre de la déclaration : le préfet peut s’opposer à l’opération projetée s’il apparaît
qu’elle est incompatible avec les dispositions du SDAGE ou du SAGE, ou porte aux intérêts
mentionnés à l’article L. 211-1 une atteinte d’une gravité telle qu’aucune prescription ne permet-
trait d’y remédier.
L’autorisation, quant à elle, est accordée après enquête publique et, le cas échéant, pour une
durée déterminée. Elle peut être abrogée ou modifiée, sans indemnité notamment dans l’intérêt
de la salubrité publique, pour prévenir ou faire cesser les inondations, en cas de menace majeure
pour le milieu aquatique, ou si les ouvrages ou installations sont abandonnés ou ne font plus
l’objet d’un entretien régulier.
La déclaration d’utilité publique des travaux de prélèvement d’eau détermine autour du point de
prélèvement :
– un périmètre de protection immédiate dont les terrains sont à acquérir en pleine propriété ;
– un périmètre de protection rapprochée à l’intérieur duquel peuvent être interdites ou réglemen-
tées toutes sortes d’installations, travaux, activités, dépôts, ouvrages, aménagement ou occupa-
tion des sols de nature à nuire directement ou indirectement à la qualité des eaux ;
– un périmètre de protection éloignée à l’intérieur duquel peuvent être réglementés les installa-
tions, travaux, activités, dépôts, ouvrages, aménagement ou occupation des sols et dépôts
mentionnés ci-dessus.
Les indemnités qui peuvent être dues aux propriétaires ou occupants de terrains compris dans un
périmètre de protection à la suite de mesures prises pour assurer la protection de cette eau, sont
fixées selon les règles applicables en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique.
Le préfet peut délimiter des zones où il est nécessaire d’assurer la protection quantitative et quali-
tative des aires d’alimentation des captages d’eau potable d’une importance particulière pour
l’approvisionnement actuel ou futur, ainsi que des zones d’érosion diffuse des sols agricoles (art.
L. 211-II-5o, C. env. Idem pour les zones humides d’intérêt environnemental particulier de
l’article L. 211-3-II-4o-a). Depuis la loi Grenelle II, cette protection peut porter sur les bassins
versants connaissant d’importantes marées vertes sur les plages, tels que définis par le SDAGE
(art. L. 211-3-II-5º et 8º C. env. Le préfet peut alors y rendre obligatoire une déclaration annuelle
des quantités d’azote de toutes origines répandues ou cédées ainsi que des lieux d’épandage).
(sur cette question des marées vertes, voir CAA Nantes, 22 mars 2013, Cne de Tréduder,
nº 12NT00342 et infra la directive Nitrates).
Dans ces zones, le préfet établit un programme d’action qui définit des mesures à promouvoir par
les propriétaires et les exploitants (art. R. 114-6, C. rur. modifié par le décret 2012-675).
La lutte contre la pollution par les nitrates passe tout d’abord par un inventaire des zones dites
vulnérables qui contribuent à la pollution des eaux par le rejet direct ou indirect de nitrates. Sont
considérées comme vulnérables les zones qui alimentent les eaux souterraines et superficielles,
notamment celles servant au captage d’eau destinée à la consommation humaine, les eaux des
estuaires, eaux côtières, marines et eaux douces superficielles ayant subi une eutrophisation
pouvant être combattue par une réduction des apports en azote. Elles sont délimitées par le
préfet coordonnateur de bassin, à partir des résultats d’un programme de surveillance et après
certaines consultations. Ces zones ont été revues en 2013 et aujourd’hui un peu plus de 19 000
communes sont classées comme telles, essentiellement dans des zones d’activité agricole impor-
tante (site Ministère).
Un code des bonnes pratiques agricoles doit également servir de référence aux agriculteurs pour
limiter les pratiques induisant ce type de pollution.
Une fois les zones définies, un programme d’actions portant sur les fertilisants azotés et les
bonnes pratiques agricoles est adopté. La nouveauté est que ces programmes d’actions compren-
nent d’une part un programme national commun à l’ensemble des zones vulnérables (arrêté des
ministres de l’Agriculture et de l’Environnement) et des programmes régionaux comportant des
mesures spécifiques à chaque zone vulnérable (arrêtés par les préfets de région, décret 2012-676
et arrêté du 7 mai 2012). Les articles R. 211-81 et R. 211-81-1 listent les éléments obligatoires du
programme national (limitation ou interdiction des épandages, stockage des effluents d’élevage...)
et ceux pouvant être intégrés aux programmes régionaux. Les programmes régionaux doivent être
compatibles avec le programme national. Une période de transition est prévue pour les
programmes existants. Dans les régions concernées, un groupe d’expertise nitrates est mis en
place afin de proposer notamment des références techniques. Dans les cantons en excédent struc-
turel d’azote (définis par les préfets au 31 déc. 2011), ces mesures peuvent être renforcées
(art. R. 211-82).
Le milieu marin CHAPITRE
Malgré des progrès, avec par exemple l’obligation dans l’Union européenne d’équiper les agglo-
mérations de stations d’épuration, la bataille contre la pollution marine est encore loin d’être
gagnée. D’autant plus que la pollution par les hydrocarbures, la plus connue, est loin d’être la
seule, le milieu marin pouvant être pollué notamment par toutes sortes de déchets, par les acti-
vités offshore, ou encore par des opérations d’incinération ou d’immersion.
Le Grenelle de la mer a été lancé en 2009, en vue de renouveler la politique française de la mer et
de développer des activités maritimes durables ; 137 engagements ont été définis.
La loi Grenelle II a prévu l’élaboration d’une stratégie nationale pour la mer et le littoral (pour
l’outre-mer : ordonnance 2012-644) : cette stratégie sera adoptée en 2014 ; elle prévoit aussi
l’adoption des documents stratégiques de façade (supra Chapitre 3). Elle a enfin amené à la créa-
tion d’un Conseil National pour la mer et le littoral (art. 41, loi 86-2 littoral) chargé de l’aménage-
ment, la protection et la mise en valeur des littoraux et de la mer et la gestion intégrée des zones
côtières (installé en janvier 2013).
Des assises de la mer et du littoral sont organisées entre janvier et juillet 2013. Elles sont basées
sur la concertation entre les acteurs de la mer et du littoral et permettront notamment d’aider à
l’élaboration de la stratégie.
Le nouvel article L. 219-9 énonce que l’autorité administrative prend toutes les mesures néces-
saires pour réaliser ou maintenir un bon état écologique du milieu marin au plus tard en 2020 et
que, pour cela chaque région marine fera l’objet d’un plan d’action (procédures en cours. Arr du
134 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
17 et 18 déc. 2012, JO du 30 déc. 2012) qui prendra la forme d’un chapitre spécifique du docu-
ment stratégique de façade. Le plan d’action porte sur eaux sous souveraineté ou juridiction fran-
çaise ; il comprend notamment un programme de surveillance et un programme de mesures
(art. R. 219-2 et s.)
Quatre Directions InterRégionales de la Mer (DIRM) ont été créées en 2010 (Méditerranée,
Sud-Atlantique, Nord Atlantique-Manche Ouest et Manche Est-Mer du Nord). Elles sont chargées
sous l’autorité des préfets de région et du préfet maritime de conduire les politiques de l’État en
matière de développement durable de la mer, de gestion des ressources marines et de régulation
des activités maritimes et de coordonner les politiques de régulation des activités exercées en mer
et sur le littoral (D. 2010-130 du 11 février 2010).
■ La compétence française
La mer est le plus souvent un espace international, dont les utilisateurs peuvent avoir diverses
nationalités, c’est pourquoi le droit de la mer est essentiellement issu de conventions internatio-
nales. La France est signataire de nombreuses conventions dans le domaine maritime. Le droit
européen est également un relais ou une source importante du droit applicable aux espaces
maritimes.
Conformément au droit international en vigueur (la Convention des Nations unies sur le droit de la
mer (CNUDM) du 10 décembre 1982, dite Convention de Montego-Bay-CMB), la France a établi
une mer territoriale de 12 milles, une zone contiguë de 24 milles, un plateau continental et une
zone économique exclusive de 188 milles à compter de la mer territoriale. À noter : 1 mille marin
= 1 852 m.
La mer territoriale est une zone sous souveraineté de l’État, sous réserve d’un droit de passage
inoffensif des navires. La ZEE est une zone s’étendant de la limite de la mer territoriale et jusqu’à
200 milles ; l’État y exerce des droits souverains en matière d’exploration et d’exploitation, de
conservation et de gestion des ressources naturelles et il y exerce sa juridiction, notamment en
matière de protection et préservation du milieu marin : une ZEE a été créée en Méditerranée
(seule façade maritime française qui en était dépourvue) par le décret nº 2012-1148 du
12 octobre 2012. Le plateau continental comprend les fonds marins et leur sous-sol au-delà de
CHAPITRE 15 – Le milieu marin 135
sa mer territoriale, au plus jusqu’à 200 milles. Dans la zone contiguë, l’État français exerce ses
compétences en matière fiscale, douanière, sanitaire et en matière d’immigration.
Dans le cadre de la protection de l’environnement, la compétence en matière de police et de
justice de la France s’exerce jusqu’à la limite ZEE/haute mer. L’État français est ensuite compétent
en haute mer uniquement pour les infractions commises par des navires français (sous réserve des
art. L. 218-10 à 25, v. infra).
Après le naufrage de l’Erika, puis celui du Prestige, les dispositions répressives ont été modifiées à
plusieurs reprises. Ces dispositions s’appliquent aux navires (définition à l’article L. 218-10) et
plateformes. Le texte de référence est la Convention pour la prévention de la pollution par les
navires, dite Convention MARPOL (marine pollution) de 1973. La convention a une vocation
universelle et a pour but de mettre fin à la pollution intentionnelle du milieu marin par les hydro-
carbures et autres substances nuisibles et de réduire au maximum les rejets accidentels de ce type
de substances. La convention est complétée par six annexes mais seules les deux premières
portant sur les hydrocarbures et les substances nocives en vrac, sont obligatoires (c’est-à-dire que
les États peuvent choisir d’adhérer ou non aux autres annexes).
Sont sanctionnés, les rejets intentionnels bien sûr mais aussi les rejets par imprudence et par négli-
gence grave.
Le rejet intentionnel de substances polluantes en infraction avec la Convention Marpol pourra être
puni, selon la taille du navire de peines d’amendes (au plus 15 millions) et/ou d’emprisonnement
(dix ans au maximum). Les rejets par imprudence peuvent donner lieu à une peine d’amende de
4 000 euros à 7,5 millions d’euros ; ceux par négligence grave (violation délibérée d’une obligation
particulière de sécurité imposée par la loi ou le règlement ou faute caractérisée exposant l’environ-
nement à un risque grave...) sont punis d’une peine d’amende de 6 000 euros à 10,5 millions
d’euros et/ou sept ans d’emprisonnement si la négligence grave a eu pour effet un dommage irré-
versible ou d’une particulière gravité à l’environnement (voir l’arrêt de la Cour de cassation dans
l’affaire de l’Erika : Cass. crim., 25 sept. 2012, nº 10-82.938).
L’ensemble de la chaîne de transport peut être sanctionné, c’est-à-dire le capitaine mais aussi le
propriétaire, l’exploitant, leur représentant légal, le dirigeant de fait de la personne morale, la
personne morale, mais aussi toute personne exerçant un pouvoir de contrôle et de direction dans
la gestion ou la marche du navire
Enfin, les infractions seront réprimées si les faits se sont produits dans les eaux intérieures, la mer
territoriale, la zone économique exclusive, mais également en haute mer, mais pour les infractions
commises dans ces deux dernières zones seules des peines d’amende pourront être prononcées.
Le Code de procédure pénale (art. 706-107 et 706-108) soumet les navires étrangers en infraction
à la justice française et permet un dessaisissement du TGI au profit du TGI de Paris pour les
affaires d’une grande complexité. Ce dernier est également compétent pour les infractions
commises en haute mer.
2 La responsabilité et l’indemnisation
Le Fonds international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocar-
bures (FIPOL) n’est pas le seul fonds d’indemnisation existant, d’autres substances que les hydro-
carbures faisant l’objet de conventions en matière de responsabilité, mais c’est le plus connu. Ce
sont deux conventions internationales de 1969 et 1971 qui ont mis en place le premier régime
d’indemnisation. Il a été modifié et le nouveau régime est établi par la Convention de 1992 sur
la responsabilité civile et la Convention de 1992 portant création du Fonds. En 2003, un fonds
complémentaire a été créé, les plafonds précédents n’ayant pas permis d’indemniser totalement
les victimes des marées noires causées par les naufrages de l’Erika puis du Prestige.
Ces conventions visent la pollution par hydrocarbures provenant de navires-citernes, subie par un
État membre. Elles mettent en place un régime de responsabilité objective qui pèse uniquement
sur le propriétaire du navire. Il n’y a pas à prouver de faute à son encontre, mais en contrepartie
cette responsabilité est limitée et il peut s’en exonérer dans certains cas bien précis. Les montants
maximums d’indemnisation sont désormais, avec le fonds complémentaire de 893 millions d’euros
environ.
138 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
et de s’assurer de la cohérence des actions terrestres et des actions maritimes. Il dispose des
moyens spécialisés du plan POLMAR-Terre : en fait, il intervient quand plusieurs plans
POLMAR-Terre sont activés dans la région.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
– BETTATI (M.), Le droit international de l’environnement, Odile Jacob, 2012.
– BEURIER (J.-P.), KISS (A.), Droit international de l’environnement, Pedone, 2010.
– CARRÉ (F.), L’essentiel du développement durable, Gualino éditeur, 2012.
– CLÉMENT (M.), Droit européen de l’environnement, Jurisprudence commentée, Larcier,
2012.
– DESIDERI (J.-P.) (dir.), Droit de l’environnement nº 23, Foucher, 2010.
– DROBENKO (B.), Mémentos LMD – Droit de l’eau, Gualino éditeur, 2007.
– DROBENKO (B.), SIRONNEAU (J.), Code de l’eau, Johanet, 2010.
– GUIHAL (D.), Droit répressif de l’environnement, Économica, 2007.
– GUILLOT (P. C.-A), Droit de l’environnement, Ellipses, 2010.
– JADOT (B.) (dir.), Acteurs et outils du droit de l’environnement – Développements récents,
développements (peut-être) à venir, Anthemis, 2011.
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– MALINGREY (Ph.), Introduction au droit de l’environnement, Lavoisier, 2011.
142 L’ESSENTIEL DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
Revues et Encyclopédies
– Environnement et développement durable
– Droit de l’environnement
– Revue juridique de l’environnement
– Jurisclasseur environnement, Lexis-Nexis
– Code permanent environnement et nuisances, éd. législatives
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http://www.journal-officiel.gouv.fr
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http://www.developpement-durable.gouv.fr
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http://www.bruit.fr
– Sites environnement, Union européenne :
http://ec.europa.eu/environment/index_fr.htm
http://eur-lex.europa.eu/fr/index.htm
http://ec.europa.eu.clima/news/index_fr.htm
http://eea.europa.eu/fr
Achevé d’imprimer par
l’Imprimerie France Quercy, 46090 Mercuès
N° d’impression : 30978 - Dépôt légal : juin 2013
Imprimé en France
6e édition L’essentiel du LES CARRÉS 6e 6e édition
2013-2014 D roit de l’environnement Droit
L’essentiel
– les acteurs
• La préservation du patrimoine
comprendre les enjeux actuels. Ces enjeux sont naturel
d’autant plus importants que ce droit intéresse – la préservation de la biodiversité
– la réglementation des prélèvements
aujourd’hui tous les acteurs publics et privés,
du
• La protection des espaces
que les situations conflictuelles ne sont pas
Droit
– la montagne et le littoral
rares et que le droit de l’environnement est un – la forêt et les zones humides
– les protections spécifiques à
droit en perpétuelle mutation. certains sites
Au total, une nouvelle édition 2013-2014 qui – les parcs et réserves
• Les pollutions et nuisances
présente de manière synthétique, rigoureuse – les installations classées
et pratique le Droit de l’environne- et les risques industriels majeurs
– les déchets
ment. – le bruit
Le public
– Étudiants en licence de droit et en master (système LMD)
• La protection des milieux
– la lutte contre la pollution
atmosphérique de
l’environnement
– Étudiants dans le domaine de l’environnement – la préservation de la ressource
en eau
– Professionnels
– le milieu marin
– Collectivités territoriales, associations, particuliers
L’auteur
2013-2014
Catherine Roche est Maître de conférences HDR en droit public à l’Université
de Poitiers et responsable du Master professionnel 2e année « Droit de
l’environnement industriel » de la Faculté de droit et des sciences sociales de
Poitiers.
C. ROCHE
Prix : 13,50 €
ISBN 978-2-297-03205-6