Je Reve

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Je rêve…
de sauver notre Terre
Un conte de notre temps
Carlos Alvarez
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Cet ebook a été mis en ligne par Edition999
© Carlos Alvarez, 2020
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___
Préambule
Si vous aviez un pouvoir immense pour résoudre les problèmes et catastrophes, laissés en
plan, par les générations successives, que feriez-vous ?
C’est ce qui arrive à Quentin, un jeune homme incroyable !
Ce roman s'adresse à tous, mêlant le fantastique aux faits de société et à l'actualité.
___
Table des matières

Préambule
Table des matières
La visite
Le bilan
Les souhaits
Une énergie propre
La paix
Bien-être pour tous
Le philanthrope
Le constat
Brutua : le virus martien
Le météore
Le grand voyage
Mossa
Liaison intersidérale
Le gardien
Première mission
La crémaillère
La ferme gratte-ciel
Samia : gardienne des plantes
La réunion annuelle
Une autre vie
L’imprimante 3D
Futur de rêve
La pause
Épilogue
___
La visite
Je m'appelle Quentin, j'ai quatorze ans et je vis dans le sud de la France. Nous sommes le
premier jour de la plus grande aventure de l’humanité : le quinze mai 2028.
Après une journée sur les bancs de l’école, je regagne mon foyer. Tout semble être une
soirée comme les autres.
Assis sur le canapé du salon, je m'apprête à allumer la télévision pour regarder mon
feuilleton préféré, lorsque soudain, je ressens une présence dans la pièce où je me trouve,
mais je suis dans l’impossibilité de définir mon inquiétude. Cet état me glace le corps et
l’esprit.
Je ne ressens pas la peur mais une forme d’état second ressemblant à l’hypnose. Ma
mère et mon frère se trouvent dans la cuisine, mon père et ma sœur sont sortis en ville, et
pourtant j'entends le son d’une voix faible et incompréhensible.
Ma conscience est intacte et mes sens fonctionnent. Que se passe-t-il ?
Alors que j'essaie d’appeler ma mère pour constater ce fait étrange, je reste muet. Tout
mon corps est paralysé.
La voix se fait de plus en plus entendre et devient compréhensible :
— Bonjour Quentin ! N'ayez pas peur ! Je m'appelle Sananto. Je viens d’une

lointaine planète, qui se nomme "Cental", qui est située à deux cents milliards de
kilomètres de votre Terre.
Grâce à mon vaisseau intersidéral qui va plus vite que la vitesse de la lumière,
j'ai effectué ce voyage pour vous délivrer un message au nom du Conseil des
Planètes Unies.
Ce gouvernement représente plusieurs centaines de mondes comme le vôtre. Il
a pour fonction principale de veiller à la sécurité de l’univers et intervient dans un
monde quand il le juge nécessaire.
Voici le message que je dois vous transmettre.
Les Terriens n'ont rien appris de toutes les guerres et de toutes les misères. Dès
qu'un mal disparaît, ils en créent un autre. L’espèce humaine va arriver à un point
de non-retour, si elle continue dans le même sens. Elle représente une menace
pour l’univers. Cette folie ne peut s'étendre hors de la Terre sans que nous ne
réagissions.
Vous êtes le Terrien, que nous avons choisi, pour accomplir une mission très
importante, vous devez rétablir une situation saine sur la Terre.
Que se passe-t-il ? me dis-je, j'ai du mal à comprendre, je fais de grands efforts pour
garder ma sérénité. Des dizaines de questions me viennent à l’esprit. J'essaie de parler mais
je n'y arrive pas. Je suis toujours paralysé. Je ne vois personne dans mon champ visuel.
— Je perçois vos pensées, fit la voix.
Alors, je me mis à penser :
— Pourquoi m'a-t-on choisi ? et qui ? comment un seul être peut-il guérir la

Terre ? je suis sûr qu'il y a des adultes plus talentueux que moi.
Des milliers d’individus seraient prêts à donner leur vie pour sauver un seul être
humain. Sur Terre, il y a des gens formidables qui ne pensent qu'à autrui avec des
qualités intellectuelles et humaines exceptionnelles.
La voix étrangère reprit :
— Effectivement, nous avons débattu longtemps. Nous avons passé à la loupe

plusieurs centaines de candidats potentiels, mais un seul a été retenu et c'est vous,
car vous avez été le seul à rêver une solution humaine et séduisante.
Nous possédons le plus grand ordinateur de l’univers qui est capable de faire
des calculs à la vitesse de la lumière. Toutes les solutions, imaginées, écrites ou
rêvées par tout être pensant de la Terre, ont été disséquées suivant un algorithme
précis.
Nous avons demandé à notre ordinateur de nous donner les vingt meilleures
solutions. Parmi ces solutions qui étaient toutes brillantes d’ingéniosité, il y avait la
vôtre.
Nous avons débattu longtemps. Chaque solution avait une chance de réussite.
Ensuite, nous avons voté et c'est la vôtre qui a été élue à la majorité absolue. Vous
avez rêvé une solution que nous avons retenue, mais je doute que vous vous en
souveniez.
Laissez-moi vous montrer ceci.
Au milieu de mon salon, une projection cinématographique sous forme d’hologramme,

apparut soudainement.
— Ah ! Si ma mère avait l’idée de venir ! Pensais-je. Mais je suppose que ce

dénommé "Sananto" a pensé à tout.
Les images défilaient, commentées par la voix étrangère :
— Voici quelques-unes des planètes de tout l’univers, où la vie s'est développée

grâce à des conditions analogues à votre système solaire. Toutes ces planètes sont
saines.
Leurs habitants sont arrivés à maturité intellectuelle et sociale. Leurs modes de
transport sont silencieux, non polluants, et respectent la nature. Leurs règles de
société ont fait leurs preuves durant des siècles.
Toutes ces planètes font partie du Conseil des Planètes Unies. Leurs habitants
ont leurs propres règles de vie, et respectent les quatre conditions établies par le
Conseil des Planètes Unies :
1) Aucune violence,
2) Aucune pollution,
3) Population adaptée à la planète,
4) Études et travail pour tous.
La projection disparut comme elle était venue. La voix qui me parlait avait une apparence
humaine. Elle était rassurante et me fascinait :
— Vous en savez suffisamment, reprit-elle, revenons à votre mission. Vous

devez garder le secret de tout ce qui vous a été appris aujourd’hui. Votre mission
est très délicate, et devra être invisible pour l’humanité.
L’heure n'est pas encore venue d’intégrer votre monde au Conseil des Planètes
Unies. Pour aider la Terre vous aurez trois souhaits sans condition, à votre
disposition. Et c'est à vous de les utiliser comme bon vous semblera.
Si vous échouez, nous vous laisserons à votre macabre destin, en veillant à ce
que vous ne contaminiez pas l’espace. Désormais, vous avez une lourde
responsabilité.
Suivant votre personnalité, vous pouvez utiliser ce pouvoir à votre compte,

c'est-à-dire, demander la richesse, l’éternité, la beauté, etc... Ou vous pouvez
utiliser ce pouvoir pour le compte de l’humanité, mais attention, soyez judicieux
car l’enjeu est grandiose.
Ne vous précipitez pas, isolez-vous, réfléchissez posément, ne vous laissez pas
influencer, la solution est en vous, vous l’avez imaginée dans vos rêves. Si vous
avez été choisi, ce n'est pas par hasard.
Je pourrais vous aider davantage à résoudre ce problème, mais c'est impossible,
le Conseil des Planètes Unies a décidé, que seul, un Terrien, devait assumer cette
responsabilité. Si nous sommes venus assister votre monde à changer, ce n'est
qu'une aide, le plus dur est à faire.
Si par malheur, vous faites une erreur dans vos choix et que l’humanité continue
dans sa décadence, il n'y aura pas de seconde chance. L’univers ne peut être
contaminé par une quelconque forme d’hostilité.
Votre course à l’armement met en danger, à brève échéance, la Terre, et dans
quelques décennies votre système solaire. Puis, dans un ou deux siècles si vous
n'avez pas déjà disparu, vous représenterez une menace pour l’univers.
Je sens que la peur vous envahit, mais vous deviez connaître le sens exact de ma
visite. La vérité n'est pas toujours bonne à dire, mais dans votre cas, c'est une
nécessité. J'ai confiance en vous, Quentin, vous êtes l’élu, je suis certain que vous
réussirez, et dans ce cas nous vous aiderons à résoudre de grands dangers.
Je vais maintenant vous laisser. Adieu Terrien et bonne chance !
___
Le bilan
Combien de temps s'est-il passé, une seconde, un jour, une éternité ? Je suis stupéfait de
ce que je viens d’apprendre ! Mais la question qui hante mon esprit, est : pourquoi, ai-je été
choisi ? Malgré les explications de ce nouvel ami, je m’interroge.
Il me vient à l’esprit que cela pourrait être un gag des gens de ma famille, et que d’un
instant à l’autre, ils allaient tous surgir de leur cachette, et s'esclaffer, en me montrant où
est cachée la caméra. Mais, comment auraient-ils fait pour me paralyser tout en restant
conscient ? Non ! Ce n'est pas un gag ! Mais pourquoi moi ?
Je suis un jeune adolescent de quatorze ans. Je suis un peu magicien, un peu musicien, et
chanteur de variétés à l’occasion. Je pratique, également, quelques loisirs comme
l’électronique et l’informatique.
J’ai une petite culture scientifique d’autodidacte, mais je suis loin d’être un savant. Mon
comportement a tendance à être sensible aux autres personnes, ainsi qu'aux espèces
animales et à la nature, mais je ne vaux pas le centième de feue Mère Teresa ou de feu Abbé
Pierre.
Je suis habile de mes mains, les idées me viennent facilement, mais je n'ai pas du tout, le
génie de feu Archimède, de feu Léonard De Vinci ou de feu Newton.
Mon père a été militaire de carrière pendant de nombreuses années, ce qui, peut-être,
me permet de comprendre ce que représentent la guerre et la violence, mais encore une
fois, je n'ai pas l’étoffe d’un grand humaniste.
Involontairement, je fais un rapide constat de notre monde actuel. C’est vrai que la Terre
va mal. La pollution devient inquiétante. L’effet de serre augmente, entraînant un
bouleversement climatique, qui se voit déjà aux pôles, par la fonte des glaces.
Le travail manque et cela fait penser à la loi de la jungle. Les laissés-pour-compte, de la

société actuelle, deviennent violents. La fracture sociale s'amplifie. La population, des pays
développés, vieillit. La surpopulation des pays du tiers monde est alarmante.
Les violences d’ordre religieux, racial ou économique font rage. Le pétrole est devenu une
source de problèmes pour l’ensemble de la planète, au profit d’une minorité de personnes.
Tout me semble fade et angoissant même si je fais partie des privilégiés qui ont une famille,
un toit et un certain confort.
Et même si j'habite en France, un pays envié du monde entier, je ne suis pas serein. Les
générations à venir, dont la mienne, sont les plus à plaindre, si on continue dans cette voie.
Seuls les plus privilégiés sont contents de leur sort, mais ils sentent que la sécurité
commence à leur échapper.
L’humanité n'a pas la maturité nécessaire pour gérer la Terre. Le profit règne aux dépens
du social et du partage. L’Homme ne sait pas arrêter son niveau de richesse, car son égoïsme
lui masque l'esprit. La sottise suprême, est que l’humanité est en train de se suicider, comme
un fumeur insouciant.
La Terre a cinq milliards d’années d’évolution à son actif et a connu les pires catastrophes.
Les chercheurs estiment à quelques centaines de milliers d’années, l’âge de l’Homo Sapiens.
L’Homme moderne ne pèse pas lourd devant la nature, quand elle se fâche, elle ne fait pas
de sentiments.
Le tableau que je viens de dresser, nous est rappelé tous les jours, par les médias.
Personne ne semble avoir trouvé la panacée. En y réfléchissant bien, plus le temps passe et
plus la situation devient irréversible. Les sources d’énergies actuelles ont toutes des
inconvénients majeurs.
Soit, elles sont polluantes comme le pétrole, le gaz et le charbon qui sont des énergies
fossiles, soit, elles ne sont pas assez rentables et pas assez productrices comme l’énergie
solaire ou l’énergie du vent (éoliennes), qui sont des énergies renouvelables. Quant au bois,
il est épuisable, insuffisant et encourage le déboisement qui est une catastrophe planétaire.
L’énergie nucléaire présente le désavantage de produire des déchets dangereux et peut

provoquer des désastres comme à Tchernobyl (en Ukraine) en 1986 et Fukushima (au Japon)
en 2011.
D’autres sources d’énergies sont à l’étude mais ne sont pas au point. Je ne pense pas qu'il
y ait une réelle volonté politique à vouloir réussir. Le système économique actuel est trop
dépendant du pétrole ou du nucléaire.
Certains pays européens nordiques font de réels efforts, en encourageant et en

développant au maximum les sources d’énergies renouvelables. Et ça marche ! Mais le reste
du monde ne suit pas cet exemple, et continue dans la voie de la pollution.
Pourtant une idée simple pourrait bouleverser cette tendance : si chaque toit exposé
plein sud, de chaque maison ou immeuble dans le monde, était garni de huit panneaux
solaires, on ferait une économie gigantesque d’énergie de pollution et de gaspillage.
Un système de source d’énergie solaire est amorti en quinze ans au maximum. Les années
suivantes, l’énergie devient gratuite et il fait même faire des bénéfices. C'est vraiment un
gâchis de s'en priver. J'estime que l’erreur humaine et politique prend une ampleur
déconcertante et anormale.
___
Les souhaits
Après ce rapide constat, je reprends mes esprits. J'ai envie d’appeler ma famille et tout
leur raconter. Un cri retenu s'échappe de ma gorge.
Ma voix semble revenue. Les paroles, de l’extraterrestre, me reviennent à l’esprit :

"garder le secret". C'est un exercice fréquent pour le magicien que je suis à mes heures de
loisirs, mais dans cette affaire, c'est bien plus difficile.
Durant trois jours les paroles de l’extraterrestre ont hanté mon esprit. N'avais-je pas rêvé
tout simplement ?
Je n'avais pas le choix, je devais prendre ce fait comme réel au risque de me croire
dément. Les trois jours suivants, je notais toutes les choses, que j'avais imaginées dans le
passé, pour aider notre terre.
Après un tri sévère, je conclus par un premier vœu qui semblait nécessaire à mes yeux
"soigner la Terre".
N'oublions pas qu'elle est notre seule planète. Elle a créé et porte la vie, depuis cinq
milliards d’années.
Une petite boule bleue, perdue dans l’immensité de l’espace, à proximité, mais à une
distance idéale d’une étoile appelée "Soleil", qui est notre source inépuisable d’énergie.
Avec une atmosphère comme bouclier parfait contre les petites météorites et les
radiations dangereuses venues du cosmos. Avec assez d’eau et d’oxygène pour permettre la
vie. Avec des millions de variétés de plantes et d’animaux dont l’Homme qui avec son
intelligence est le summum de l’évolution.
Un vrai miracle parti d’un nombre invraisemblable de circonstances favorables.
Je décide de commencer par soigner notre mère à tous, surtout qu'elle est en train de
montrer ses griffes ; en provoquant des catastrophes un peu partout dans le monde, par des
sécheresses, des inondations, des dérèglements climatiques, des cyclones incroyables, des
tremblements de terre et des tsunamis meurtriers.
On a quand même du mal à se rendre compte, du nombre de circonstances favorables,

qu'il a fallu pour que la Terre arrive à ce niveau de perfection et de la chance qu'il faut avoir,
pour nous, contemporains, de vivre à une époque favorable où il ne dépend que de nous,
d’aller dans le bon sens.
De nos jours, il n'y a pas de guerre mondiale, la civilisation est en place, le système
démocratique se répand inexorablement dans le monde, et malgré ce temps propice à
l’évolution sensée, on végète dans les erreurs.
L’erreur du profit exagéré, l’erreur de supprimer le travail humain en le remplaçant à

outrance par la robotisation. L’erreur d’amplifier la fracture sociale.
Je pense que la société actuelle n'est pas un modèle pour nous : les générations à venir.
La société doit changer ses priorités, quand chacun mangera à sa faim, aura un toit,
travaillera ou étudiera, alors le profit "mesuré" pourra exister !
Je décide de passer à l’action sur-le-champ, le sort de la Terre est entre mes mains.
___
Une énergie propre
Aujourd’hui, nous sommes en 2028 et mon premier souhait est d’inventer un moteur qui
utilise l’eau comme combustible. En effet l’eau (H2O) est constituée d’un atome d’oxygène
(O) et de deux atomes d’hydrogène (H2) qui est un puissant carburant. Ce type de moteur ne
rejette aucun polluant.
Des centaines de chercheurs ont essayé de le créer, mais jusqu'à présent, personne n'y
est parvenu. C'est bien dommage, car ce moteur ne présente que des avantages. L’eau se
stocke facilement, et contient une énorme quantité d’hydrogène.
L’extraction d’hydrogène de l’eau est coûteuse en énergie et non rentable, par rapport à
l’énergie fournie. De nos jours, il existe bien des moteurs qui utilisent ce gaz comme
carburant, mais le problème en est la production et le stockage.
Pour produire de l’hydrogène, du courant électrique doit circuler dans l’eau. Ainsi on
récupère, sur une électrode de l’oxygène et sur l’autre électrode, de l’hydrogène. On appelle
ce procédé : l’électrolyse de l’eau.
Mais ce n'est pas rentable, il faut plus d’énergie pour produire l’hydrogène, que ne peut
en produire l’hydrogène récolté. Il y a d’autres procédés pour produire de l’hydrogène, mais
ils sont tous, encore plus, polluants.
L’autre problème est le stockage de l’hydrogène. Pour cela, il faut le rendre liquide en le
refroidissant à une température très basse de l’ordre de moins deux cent cinquante neuf
degrés Celsius. Pour l’instant, ces deux problèmes entravent cette idée de se concrétiser.
Mais avec l'un de mes 3 vœux, c'est possible. Mon idée est d’inventer un moteur dont le
réservoir contiendrait de l’eau. Ce moteur permettrait d’extraire de l’eau, l’exacte quantité
d’hydrogène nécessaire, juste avant le mélange avec l’oxygène de l’air. Le génie sera donc
d’ôter ce gaz sous forme rentable.
En théorie c'est irréalisable, et en pratique ceux qui ont essayé ne l’ont toujours pas
inventé. Les grands savants de notre époque affirment que c'est impossible, et que ce n'est
qu'une chimère.
Eh bien ! C'est ce que nous allons voir. Je confirme mon premier souhait, qui est
d’inventer un moteur qui utilise l’eau, pour produire de l’énergie électrique en grande
quantité !
Sitôt souhaité, sitôt fait. Une énorme enveloppe et cinquante feuillets remplis de plans et
de textes, apparurent soudainement sur mon bureau. Plusieurs feuillets expliquaient
comment breveter mondialement cette invention.
Dans l’enveloppe, il y avait une somme d’argent, de cinq millions d’euros, en grosses
coupures, correspondant exactement aux dépenses du projet. Sans plus attendre, je lus
attentivement chaque page. Je m’émerveillai par la simplicité de l’innovation. Comment se
faisait-il que personne n’avait déjà trouvé cette idée ?
Par un système ingénieux, les atomes d’oxygène sont arrachés des molécules d’eau, pour
donner de l’hydrogène pur.
Ce gaz est stocké quelques secondes dans un compartiment puis il est compressé et enfin
dans une chambre spéciale, il est mélangé avec l’air ambiant. Les atomes d’oxygène de l’air
ambiant, se combinent avec l’hydrogène pour former des molécules d’eau entraînant un
dégagement d’énergie. Cette énergie est transformée en électricité.
Aucun gaz polluant n'est rejeté dans l’atmosphère. Un litre d’eau est suffisant pour
parcourir cent kilomètres, à bord d’une voiture équipée de ce moteur.
De plus, ce moteur est léger, trente kilos pour entraîner une voiture jusqu'à cent trente
kilomètres à l’heure maximum. Il n'a besoin d’aucun entretien, jusqu'à deux cent mille
kilomètres.
Il revient à neuf cents euros à la fabrication, devenant plus abordable pour la majorité des
gens de la planète et qui ne s'appauvriront plus en frais d’essence. Si je n'avais pas souhaité
le moteur à eau, je pense qu'il aurait été inventé dans le siècle qui court.
Quelques pages plus loin, il est montré comment il peut délivrer une puissance
équivalente aux moteurs d’avion, train ou paquebot. Je décide de faire mon courrier sur-le-
champ, ainsi qu'il est indiqué sur les feuillets de mise en application.
Pour éviter que des gens mal intentionnés s'emparent de cette invention, étant donné
l’enjeu économique sans précédent, qui se prépare, je rédige un courrier aux principaux
journaux français et étrangers avec tous les plans de l’invention.
Je posterai ce courrier dans environ une semaine, le temps que mon brevet soit
enregistré mondialement. Ainsi chaque pays du monde entier sera informé de la révolution
technologique inéluctable qui se prépare. A l’abri des regards, dans ma petite chambre
durant tout le week-end, je rédige une centaine de lettres.
Comme il faut mettre un nom d’inventeur sur mon brevet, depuis une cabine
téléphonique publique je contacte un représentant de la Fondation Abbé Pierre pour lui
demander s'il accepte, avec son équipe, de percevoir les revenus de cette invention et de les
redistribuer comme la fondation a toujours su le faire.
Ce qui m'a le plus étonné dans ce coup de téléphone, c'est la facilité avec laquelle, j'ai pu
joindre et convaincre le représentant de la Fondation Abbé Pierre en gardant l’anonymat et
sans dévoiler mon secret. Je pense avoir eu un coup de pouce de "qui vous savez".
Le monde économique risque de trembler. Je vois déjà les raffineries de pétrole

remplacées par des espaces verts, un air pur remplir les poumons de tous les habitants de la
Terre, même dans les villes.
Toute la chaîne, de l’extraction du pétrole brut à la pollution, en passant par les

pétroliers, les raffineries et les pompes à essence, disparaîtront d’ici peu.
Des pays, comme l’Arabie Saoudite et autres, qui ont leur principale source de revenus
dans l’extraction du pétrole, devront utiliser leur fortune amassée depuis des dizaines
d’années, pour développer d’autres formes de profit.
Les grandes sociétés pétrolières fortunées, qui ont amassé des sommes gigantesques
dans tous les pays du monde devront se reconvertir.
Les pays, qui ont investi dans la production domestique de l’électricité par le nucléaire,
n'auront plus qu'à tout démonter, et construire des centrales à eau. Les pays sous
développés auront là, un moyen d’évoluer plus facilement car les centrales à eau, ne
coûteront pas cher, et de plus, seront sans danger.
Trois mois se sont passés, les médias ne parlent que de cette invention et du mystérieux
inventeur qui a publié les plans dans le monde entier. Tous les constructeurs du monde
entier contactent les représentants de la Fondation Abbé Pierre pour négocier l’achat du
brevet, mais leur réponse reste toujours la même :
— Les fruits de cette invention appartiennent à tous les nécessiteux de ce

monde.
Les constructeurs de moyens de locomotion n'ont pas le choix : ou ils utilisent le moteur à
eau, ou ils perdent leur marché.
Chose imprévue, des représentants des gouvernements français et étrangers décident

d’équiper, de ce moteur, leurs fusées et sous-marins transportant leur bombe nucléaire
dissuasive.
Je suis consterné. Je ne pourrai pas les arrêter. Je dois trouver un moyen radical pour
éviter que le moteur à eau soit utilisé à servir une arme classique ou atomique.
Il est hors de question que ce moteur révolutionnaire serve de mauvaises intentions.

L’histoire nous montre que l’Homme se sert du progrès autant pour faire le mal que pour
faire le bien. Toute innovation technologique a son revers de médaille.
Ainsi, la robotisation supprime l’effort fastidieux du travail, mais aussi le travail. Le

nucléaire peut remplacer le pétrole, mais aussi engendrer des armes redoutables.
La télévision, l’ordinateur individuel, le smartphone apportent des informations, des

divertissements et rendent plus confortable la solitude, mais elle diminue le contact humain
rapproché, qui a toujours été la base de la société.
La voiture, qui est nécessaire de notre temps, supprime l’effort minimum physique et
engendre la sédentarité qui est source de problèmes de santé.
Sans bon sens, le progrès nous dirige dans une direction néfaste à l’individu et à la
planète. Il est plus qu'urgent de passer au second souhait.
___
La paix
Entre autres, j'ai comme loisir l’informatique ludique des jeux mais aussi l’analyse et la
programmation. C'est prenant et rigoureux, où l’analyse d’un problème, qu'on veut
informatiser ne laisse pas de place au hasard.
Tout le monde devrait appliquer cette façon de faire, pour traiter un problème quel qu'il
soit. En effet, on est seul, face à une machine obéissante, mais bête. Tout ce qu'on lui écrit
correctement, elle le fait. Il faut donc analyser le problème de façon implacable avant,
pendant et après l’écriture.
Ensuite on regarde le résultat, et on corrige jusqu'à ses propres limites intellectuelles.

L’erreur informatique a bon dos, mais elle n'existe pas, seule existe l’erreur d’analyse ou de
programmation, qui reflète l’erreur humaine.
Quand on est responsable et dirigeant d’un groupe de personnes, c'est la même chose,
l’obéissance s'obtient au détriment de l’intelligence et des initiatives de chaque personne du
groupe, et du groupe lui-même.
Alors, parfois il est bon et salutaire de ne pas se servir de l’autorité pure et dure. Ou alors
il faut le faire parfaitement. C'est-à-dire, qu'il faut penser à tout et en être responsable.
Je ne suis qu'un simple élève avec plein d’idées en tête mais malheureusement, je dois
me passer de les mettre en application ou de les communiquer, car les embêtements, qui en
découlent, provoquent un certain dégoût.
Le travail scolaire est un travail de masse, répétitif où chaque jour, les enseignants en
demandent toujours plus. On a beau contester, mais sans résultat. Le sentiment du travail
bien fait, qu'on apprenait jadis, est bafoué par ceux qui nous dirigent.
On craque souvent par des énervements, une ambiance calamiteuse, et une envie
permanente de tout quitter.
Ce que je décris, n'est pas exceptionnel. La violence dans les écoles et dans les rues
montre un malaise du système actuel de société. On ne sait plus ce que sont l’éducation, la
réglementation, le respect "réciproque", le dialogue constructif et négociateur.
Notre société semble bloquée. Chacun accusant l’autre en permanence. Les

gouvernements passent, les problèmes augmentent et s'amplifient. Il serait bon qu'un génie
social se distingue, comme il y a des génies littéraires ou scientifiques.
Il est grand temps d’arrêter toute forme de violence provoquée par l’espèce humaine,
dont les impulsions agressives amènent à des catastrophes de tout genre : guerres,
totalitarisme, abus sexuel, raisonnement primaire, et j'en passe…
A ses débuts préhistoriques, l’homme était confronté à des dangers mortels de la part
d’autres tribus ou espèces animales agressives. Plus tard, avec la civilisation, les violences
physiques et morales se sont transformées, mais n'ont fait que servir les plus avides de
territoire, de possession et de pouvoir.
Notre civilisation d’aujourd’hui n'a pas besoin de cette tare. On ne doit pas obtenir ce que
l’on désire, par la force physique ou au moyen d’une arme quelconque, seule la
communication intelligente, posée et négociatrice doit régner.
Même la violence orale ne doit pas être utilisée. Trop d’individus obtiennent beaucoup de
choses grâce à leur voix criarde, puissante, intimidante ou capricieuse. Quant à la violence
des sentiments, c'est la même chose.
Certains confondent l’amour ou l’amitié avec la possession, et sont prêts à toutes les
perfidies pour se venger ou garder leur partenaire.
Toute violence doit être proscrite et laisser la place à l’entendement. Parmi tous les plans
que je puisse imaginer, je ne trouve aucune solution viable. Je cherche alors dans mes rêves
passés, la solution que j'ai imaginée, et qui a amenée mon élection par le Conseil des
Planètes Unies.
Cela fait une semaine que mes neurones s'activent jour et nuit sans trouver ou retrouver
la solution. Comment peut-on réduire l’agressivité humaine sous une forme acceptable ?
Mon cerveau est très sollicité depuis un certain temps déjà, vais-je aller au bout de ma
mission ?
Soudain un éclair d’imagination jaillit de ma pauvre tête : seule une mutation du code
génétique de l’Homme peut enrayer cette tare.
Je sais, désormais, qu’il n’y a pas de menace qui viendrait de l’espace, pour pervertir ou
anéantir la race humaine. Il n’y a donc, aucune raison que l’homme conserve les gènes, qui
engendrent l’agressivité et la violence pour arriver à ses fins.
Je demande que soit exaucé mon second souhait. Que les gènes qui induisent la haine et
la violence soient désactivés, immédiatement chez tous les êtres humains, et que cette
mutation, se transmette à chaque descendant et ce, jusqu'à la fin de l’espèce humaine !
Je me concentre pour essayer de ressentir la mutation mais rien ne se passe. La mutation

est insensible.
Le soir arrive. J'allume la télévision pour regarder le journal télévisé. C'est la révélation :
tous les commentateurs de toutes les chaînes reçoivent des flashs du monde entier, un
mandataire de l’Iran et un mandataire des États-Unis annoncent ensemble l’arrêt de toutes
les hostilités, et forment le souhait que la paix règne. La Corée du Nord suit le mouvement.
Tous les massacres ethniques, religieux, terroristes et autres, cessent simultanément, aux
quatre coins du monde. Le porte-parole du gouvernement français annonce le
démantèlement de toutes ses armes nucléaires.
Tous les possesseurs d’armes nucléaires, bactériologiques ou chimiques font de même.

Tous les pays possédant un arsenal de bombes classiques suivent le pas.
Le Premier ministre du Royaume-Uni déclare que toutes les armes classiques,

appartenant au gouvernement et aux citoyens britanniques, seront rassemblées dans un lieu
unique. Une usine, dont le chantier démarrera dès demain matin, s'occupera de retraiter les
métaux.
Ce recyclage servira à produire des matières premières pour la construction de pompes

mécaniques, destinées à extraire l’eau des sous-sols de toutes les terres arides de ce monde,
pour alimenter le moteur à eau et relancer une économie mondiale nouvelle et saine.
Le Premier ministre du Royaume-Uni rajoute que l’eau doit être un droit fondamental de
l’Homme, et non un bien comme les autres.
Le commentateur du journal télévisé de vingt heures est débordé. Des centaines de

reporteurs téléphonent, faxent les bonnes nouvelles. L’émission ne s'arrête plus, voilà prés
d’une heure qu'elle a dépassé son temps. Le président de la République française en direct
de son voyage au Gabon prend l’antenne :
— Chers concitoyens, un miracle se produit. La paix se déclare dans le monde

entier. Les scientifiques s'interrogent sur ce phénomène, mais cette situation
nouvelle est un don du ciel que nous devons savourer.
Désormais toutes les discordes, d’ordre religieux, ethnique ou politique, se
négocieront par le dialogue et la concertation. C'est la plus grande révolution de
l’espèce humaine de tous les temps et le début d’une ère nouvelle.
Tout sera plus simple. Tous les investissements qui sont consacrés à la force de
dissuasion nucléaire, à l’armement classique et à la sécurité en général, seront
désormais employés à l’emploi, à l’éducation, et à la pollution amassée depuis des
dizaines d’années.
Mes chers concitoyens réjouissez-vous, nous entrons dans une ère de paix.
Les propos du président de la République française me réjouissent. Ce qui m'a le plus

surpris, c'est la réconciliation de gens divorcés et isolés, d’amis qui se faisaient la tête dont
ils ne savaient même plus pourquoi.
Et surtout des personnes avec un lien familial, comme un père et un fils, un oncle et un
neveu, deux sœurs, qui tout à coup voulaient se revoir et renouer le lien familial. Les
réconciliations, d’un ouvrier avec son patron ou d’un employé avec son chef, étaient aussi
chaleureuses.
Des plaintes diverses déposées récemment ou depuis longtemps étaient retirées. Les
mauvaises relations de voisinage disparurent.
Il est temps de passer à la troisième phase de mon plan. Il me reste un souhait.
___
Bien-être pour tous
Bien que les résultats de mon entreprise dépassent toutes mes espérances, il reste
beaucoup de problèmes majeurs.
La surpopulation mondiale entraîne un épuisement des ressources et augmente la

misère, la faim et la soif. La Terre n'est pas en mesure de fournir des produits alimentaires à
plus de huit milliards d’êtres humains.
Comment limiter notre descendance pour inverser cette tendance à la surpopulation ?
Dans les pays sous développés comme dans les pays développés la règle doit être la
même. Une loi mondiale interdisant la procréation à plus de deux enfants par couple serait
mal venue.
Seuls la culture, l’instruction et l’éducation de tous, pourront apporter le raisonnement

nécessaire pour enrayer cette croissance. De nos jours il est possible de quantifier le nombre
d’enfants que l’on désire, grâce aux moyens contraceptifs.
Élever correctement ses enfants, c'est leur donner énormément de temps. Si les deux
parents travaillent pour subvenir au besoin de la famille, comme c'est la tendance actuelle, il
n'est pas raisonnable d’avoir de nombreux enfants.
Mais pour donner ce capital intellectuel à chacun, il faut d’abord combattre la faim, la
soif, le chômage, le travail forcé des enfants, l’illettrisme, tous ces malheurs qui nuisent à
l’évolution de l’Homme.
Le chômage frappe tous les continents et tous les pays, car comme il a été dit
précédemment, si la robotisation présente des avantages, elle supprime le travail manuel de
millions de personnes.
Le travail forcé d’enfants dans les pays du tiers monde est une honte pour l’humanité. Ces
enfants sont obligés de travailler pour survivre, aux dépens d’une instruction légitime, au
même titre, que les enfants des pays évolués.
La fracture sociale dans les pays développés ne cesse d'empirer. On sent bien que ceux
qui sont à l’abri du besoin en veulent toujours plus. La cupidité est un fléau horrible.
On parle souvent de l’augmentation de l’espérance de vie dans les pays développés. En

effet grâce au progrès de la médecine et au confort de vie, on vit mieux et plus longtemps,
mais cela concerne la partie privilégiée de la société, pas le reste du monde.
C'est inadmissible.
Comment résoudre tous ces problèmes avec un seul souhait ? Est-ce possible ?
Pour combattre tous ces fléaux en même temps, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. Si
tous ceux, qui possèdent plus qu'il n'en faut pour vivre, donnaient généreusement à ceux qui
sont dans le besoin, on n’en serait pas là.
Je pourrais souhaiter de posséder le secret alchimique qui permet de transformer un

métal quelconque en or pur, mais j'ai la sensation que ce n'est pas une solution digne de
l’humanité.
Après une longue analyse, je ne retiens qu'une seule possibilité, réveiller le cœur des
hommes. Si chaque homme avait un dixième de la personnalité qu'avaient feu Abbé Pierre
ou feue Mère Teresa, on ne se poserait même pas la question.
Je décide donc de concrétiser mon troisième et dernier souhait. Que le gène, qui
engendre la générosité, soit activé, immédiatement, chez tous les êtres humains, et que
cette mutation, se transmette à chaque descendant et ce, jusqu'à la fin de l’espèce
humaine !
Je me concentre pour ressentir les bienfaits de cette mutation génétique, et comme pour
le souhait de la non-violence, je ne ressens rien de particulier, et c'est bien mieux ainsi, pour
ne pas éveiller le moindre soupçon.
J'allume aussitôt mon téléviseur et déjà le premier flash d’information se fait entendre : le
président des États-Unis en personne annonce que cent milliards de dollars sont débloqués,
pour créer la première banque mondiale alimentaire, destinée à nourrir tous les pays du
quart monde, ainsi que tous les pays qui manquent de nourriture.
Un second flash d’information émis dans la foulée par le président de la République

française, associé à tous les présidents de l’Union Européenne, annonce un déblocage de
sept cents milliards d’euros.
Cette somme sera destinée à la création du premier réseau mondial de communications

gratuites via satellites, afin que l’accès aux connaissances et le télétravail, soient accessibles
pour tous, de n'importe quel endroit de la Terre.
Et ainsi de suite, le porte-parole de la Chine annonce un déblocage de cent trente

milliards de dollars pour créer le premier micro-ordinateur multimédia portable alimenté par
eau. Fabriqué en série par le peuple chinois, chaque habitant de la planète recevra sa
machine à prix coûtant.
La firme Intel qui vient de sortir le plus puissant microprocesseur jamais inventé, déclare
qu'il équipera de son dernier-né chaque machine créée par la Chine, à prix coûtant. Les
flashs se multiplient, tous les gouvernants des pays développés offrent à l’humanité une
partie de leur capital.
Pendant la retransmission du journal télévisé, on apprend que des milliers de sociétés

proposent du télétravail, d’autres offrent des projets à développer en fonction des désirs et
des connaissances de ceux qui y travailleront. Il y a des offres de travail de tout genre.
En observant tous ces élans de générosité, je ne me fais plus de souci. L’humanité utilise
un peu moins de machines et davantage d’hommes, le profit n'étant plus la priorité absolue.
Elle a trouvé le chemin qui l’amènera à sa maturité sans danger pour la Terre ni pour les
planètes de notre Univers.
Mes trois souhaits sont épuisés, je pense avoir agi de la meilleure façon possible.
Personne ne se doute que la Terre a reçu un coup de main extraterrestre. Les gens
attribuent le brusque changement de l’Homme à leur dieu respectif pour les croyants et
ceux qui sont athées pensent que les rayons cosmiques y sont pour quelque chose.
Ou bien ils pensent qu'un virus a contaminé tous les hommes. D’autres pensent que ce
sont des extraterrestres qui vaporisent une essence pour anéantir notre force de défense et
envahir la Terre sans résistance. Bien d’autres théories tentent d’expliquer ce phénomène.
Seuls les scientifiques étudient minutieusement toutes les données possibles avec des
appareils de mesure sophistiqués. Mais avant qu'ils arrivent à comprendre que deux gènes
ont subi une mutation, il se passera assez de temps pour que l’Homme, mûrisse enfin, et
devienne adulte devant l’Univers.
___
Le philanthrope
Un soir, en rentrant du collège, je trouve un colis, sur la table de la cuisine, adressé à mon
nom. Ma mère indique que c'est le facteur qui l’a apporté, en précisant qu'il n'y a pas le nom
de l’expéditeur.
Je l’ouvre sans m'inquiéter et on y voit, à l’intérieur, une clé USB, ainsi qu'une petite
carte. Je sors le matériel et je lis le mot inscrit sur la carte : "Bravo et merci, 12032010 signé
Sananto".
Ma mère qui était présente me demande :
— Qui est Sananto ?
Surpris par cette question, je me sens pris au piège, et pour en sortir, je dois mentir. Mais
que dire ?
Après quelques instants de réflexions, je lui explique :
— Sananto est un copain que j'ai connu en sixième. A l’époque je lui avais
réparé un vieux poste radio qui lui venait de son arrière grand-père.
Cette radio lui servait à recevoir des informations codées au cours de la dernière
guerre mondiale. Cet appareil avait donc une énorme valeur sentimentale et c'est
avec joie que je le remis en état en ressoudant un contact défectueux.
Sananto n'a pas oublié ce geste amical et ce cadeau indique un geste de
reconnaissance.
Ma mère a l’air satisfaite de cette réponse et retourne à ses occupations.
Me retrouvant seul, je m'interroge sur ce cadeau que m'envoie Sananto dont je ne

comprends pas la signification. Et la date 12032010, que veut-elle me faire comprendre ?
Trois jours se passent et je ne comprends toujours pas.
J'ai réussi tant bien que mal, à faire fonctionner l’appareil grâce à la notice. Et ce jour-là je
remarque qu'il y a inscrit, à la dernière page, "12032010 MICROSCOPE". Et enfin je
comprends, il faut que je mette la carte sous un microscope. Il y a certainement un message
plus explicite.
La carte dans une poche, je me dirige au sous-sol de mon habitation et je sors d’un
carton, un microscope qui appartient à mon père. Il utilisait cet appareil quand il était plus
jeune. Je m'installe, je procède aux réglages et effectivement un message apparaît incrusté

dans la date 12032010.
Je me mets à lire les mots que l’on voit enfin :
— Quentin, bravo pour les résultats obtenus. Dans l'épaisseur du carton

d'emballage, il y a un carnet de chèques d’un compte, numéroté en suisse au nom
de "Christian Andirou", d’un montant de huit cents milliards d’euros.
Grâce à cet argent tu dois faire des dons anonymes à tout chercheur qui étudie
les solutions pour éliminer les principaux gaz à effet de serre.
Ces gaz sont le dioxyde de carbone et le méthane. En effet en quelques dizaines
d’années ces gaz, produits par l’industrialisation et les véhicules, ont contaminé
l’atmosphère à tel point qu'un retour naturel est impossible.
Si dans dix ans ces gaz ne sont pas diminués de moitié, le réchauffement
climatique s'emballera et rien ne pourra arrêter ce processus. Le Conseil des
Planètes Unies a décidé de te donner ce petit coup de main supplémentaire, au vu
des résultats obtenus précédemment.
Tu dois donc, chaque week-end, et durant toutes tes vacances, scolaires
parcourir le monde pour aider toute personne qui cherche des solutions à ce
problème.
Au revoir, Quentin.
Je suis sous le choc. La Terre est toujours sous la menace d’un anéantissement. Je dois
réfléchir !
Ma décision est prise. Je réussis à convaincre mes parents et ma sœur de partir avec moi
à travers le monde grâce au nouveau job rémunéré copieusement que j'ai décroché
"reporter sur la recherche des gaz à effets de serre" ; globe trotter en quelque sorte.
Tous les frais sont payés avec un salaire six fois plus élevé que celui que touchent mes
parents actuellement. Dès le prochain week-end, le temps de faire les papiers et les vaccins
nécessaires, nous partons en Amérique Latine.
Nous allons précisément à Buenos Aires en Argentine, voir un groupe de chercheurs qui
travaille sur un projet captivant. Ce projet est de créer une machine volante automatique qui
volerait plus haut que le trafic aérien, à quarante cinq mille mètres d’altitude. Cet avion
emmagasinerait le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4).
A l’intérieur de cet engin un autre appareil transformerait ces gaz en eau (H2O) et carbone
(C), les molécules d’eau serviraient à faire fonctionner les moteurs quant au surplus d'eau, il
serait rejeté directement dans l’atmosphère. Le carbone serait stocké sous forme solide et
revendu à l’industrie.
Après huit heures de reportage, leur projet étant dans un état de balbutiement faute
d’argent, je décide de glisser discrètement sur le bureau de leur chef de file, un chèque de
200 millions d’euros.
Dès le lendemain nous nous dirigeons vers le désert d’Atacama au Chili. Un chercheur
isolé étudie une plante qui utilise mille fois plus de dioxyde de carbone (CO2) qu'une plante
classique, pour sa photosynthèse.
Dans le reportage que nous lui accordons, il nous fait part de son idée incroyable.
Avec une grande quantité d’argent, cette plante inoffensive, qui pousse dans les climats
les plus arides mais qui s'adapte facilement sous tous les climats tempérés, pourrait
diminuer les gaz à effet de serre, de façon remarquable.
Clonée à des centaines de milliards d’exemplaires et semée sur toute la surface du globe,
cette plante ferait des miracles.
Le prenant à part, je lui glisse un chèque de cent millions d’euros dans sa poche, en
utilisant mes talents de prestidigitation, tout en lui parlant de son idée fabuleuse. Quand il
s'en apercevra, nous serons loin.
Avec ma famille, nous voyageons ainsi durant deux années aux quatre coins du monde.
Des centaines de chercheurs ont reçu une grosse partie du capital que je détenais.
Il me reste quatre cent millions d’euros et je décide de prendre une initiative. Je vais
donner cet argent à un groupe de chercheurs qui travaille sur un projet d’adoucissement
d’eau de mer.
Ce groupe est situé en France sur la côte méditerranéenne, précisément au Cap d’Agde
dans l’Hérault.
Pour simplifier le processus d’adoucissement d’une eau impropre à la consommation, il

faut la filtrer pour ôter toutes les impuretés. Ensuite, l’eau est purifiée des virus et des
bactéries en y mettant du chlore principalement.
Le projet dont je vais aider le développement, repose sur l’évaporation de l’eau de mer
en la chauffant, grâce à un énorme moteur à eau. Seules les molécules d’eau s'évaporent.
Ensuite, on récupère cette vapeur d’eau, à l’aide d’un filet au maillage très serré en fils de
carbone, qui permet une finesse extrême, et une solidité supérieure à cent fois celle de
l’acier.
Quand la vapeur d’eau vient au contact de ce filet, elle se condense, descend le long du
maillage par gravité et finit par tomber dans un récupérateur d’eau, qui conduit cette eau
dans des citernes. L’eau est pure à 99,99 %.
Les plans du projet montrent comment on peut récupérer mille mètres cube d’eau pure à
la minute. Cette usine sera implantée à cent kilomètres des côtes. L’eau douce produite,
sera conduite par canalisations implantées au fond la mer Méditerranée.
Ces conduits amèneront l’eau douce sur la terre ferme. Ensuite, elle empruntera le
chemin classique de distribution d’eau.
Nous nous rendons au Cap d’Agde, Nous faisons notre reportage et je laisse discrètement
sur le bureau du chef de projet, un chèque de 200 millions d’euros.
Quelques jours plus tard, j'entends parler d’un chercheur espagnol situé à Séville. Il
étudie une matière qui a les propriétés d’isolation du bois, qui est léger comme le plastique,
qui est deux fois plus dur que l’acier, qui est imperméable et ignifuge et servirait à faire des
murs de maison, des toits, des volets, des portes et des charpentes.
Teintée dans la masse, cette nouvelle matière est représentée par la construction d’une
maquette de maison individuelle.
Le prix de revient, de cette maison à l’échelle réelle, constituée d’une salle à manger,
d’une cuisine, de quatre chambres, de deux garages, d’une salle d’eau et une autre de
toilette, reviendrait à quinze mille euros.
Ce projet rendrait l’accession à la propriété possible, à chaque foyer de notre monde.

Étant donné les propriétés de la matière de construction de cette maison, elle pourrait se
bâtir aussi bien en Alaska qu'au niveau de l’équateur.
Livrée en pièces détachées, il faut huit jours à deux personnes pour la monter. Cette
maison est écologique, elle récupère l’eau de pluie par des gouttières spéciales.
Ensuite, l’eau est épurée, filtrée et assainie, pour être stockée dans une citerne située
sous la maison. Pour alimenter l’éclairage, le chauffage, la climatisation et le fonctionnement
des appareils ménagers, l’énergie est fournie par un moteur à eau silencieux et fixé dans le
grenier.
Je décide donc de faire un reportage sur ce sujet, et nous nous rendons à Séville, la ville
que mon père préfère au monde. Après avoir discuté longuement, je me rends compte que
ce chercheur nommé Juan, est aussi bavard que mon père et ça nous plaît. Aussi c'est une
bonne semaine que nous passons à Séville pendant les vacances scolaires.
Juan est un être attachant, doué et bon. C'est avec une immense joie que je lui glisse dans
la poche de sa veste un chèque de 200 millions d’euros. Ne s'étant aperçu de mon geste,
nous lui fîmes nos adieux avec un pincement au cœur.
___
Le constat
Treize mois se sont écoulés depuis que j'ai utilisé mon dernier euro. Les trois vœux et
l’offrande pécuniaire aux chercheurs ont vraiment contribué à sauver notre planète.
L’air est pur partout dans le monde. Le réchauffement climatique est enrayé. La terre
retrouve ses couleurs d’origine.
Le dialogue est devenu monnaie courante dans la recherche des solutions aux problèmes
de société. Sans cris, sans caprices, sans pleurs et toujours dans la bonne humeur, chaque
point de vue est écouté. Les décisions prises sont négociées avant et respectées ensuite.
La faim et la soif n'existent plus sur Terre. Les enfants étudient et les adultes travaillent.
La retraite a été fixée à soixante ans pour tout le monde quel que soit le métier ou la
fonction exercée. Il n'y a pas d’exception. Par contre le bénévolat a pris une ampleur
gigantesque, et toutes les personnes retraitées font bénéficier leur expérience à la société.
Un revenu minimum de vieillesse mondial a été fixé. Les personnes sans domicile fixe ont
disparu. Un nouveau médicament a été inventé récemment, qui permet de se désintoxiquer
de toute addiction comme le tabac, l’alcool, les herbes et les substances chimiques.
La culture, l’instruction et l’éducation ont apporté le raisonnement nécessaire pour

enrayer la croissance de la surpopulation mondiale. Génération après génération,
l’adaptation de la population planétaire aux ressources, se concrétisera.
Il n'y a plus de guerre, de haine et de racisme. L’argent n'est plus le maître du monde. La
cupidité et l’avidité ont disparu.
Tous les gens sont heureux de vivre. On rit, on chante, les arts sont remis à la mode. Il y a
des artistes dans tous les lieux ludiques. Les gens sortent. Les théâtres, les cinémas, les
restaurants, les cafés et autres lieux de divertissements, connaissent un essor sans
précédent.
Les rues piétonnes sont fréquentées comme jamais.
Disparu ce sentiment de vitesse où l’homme perdait sa position dans le temps, courait

après on ne sait quel but.
Si les ambitions sont toujours d’actualité, elles sont modérées et non urgentes. Désormais
c'est la qualité de vie qui est prioritaire.
Mondialement, il a été choisi d’apporter un confort de vie qui est devenu un droit de
l’homme.
Quel que soit le métier, le temps hebdomadaire de travail a été ramené à six heures par
jour, cinq jours par semaine.
Les enfants étudient trois heures le matin, et deux heures l’après-midi. Ils pratiquent des
activités sportives, culturelles ou ludiques, une heure tous les après-midi, cinq jours par
semaine.
Le temps de vacances scolaires est aligné sur le temps de congés de travail : une semaine
en octobre, une semaine en fin d’année, une semaine en février, une semaine en avril, une
semaine en juin et quatre semaines en août.
La communication entre les hommes est à sa plénitude.
Chacun, peut trouver son bonheur sur son micro-ordinateur portable (un gros
smartphone) relié au reste du monde via le réseau de satellites, accéder à toutes les
bibliothèques existantes, regarder n'importe quel programme télévisé, écouter la radio de
son choix, être au courant de tout événement politique, sportif, culturel et autres de son
pays ou du reste du monde.
Cette tablette et smartphone est une vraie merveille. Gratuit, il utilise l’eau comme
énergie. Il est extra plat, léger et son écran, pas plus épais qu'un disque compact tel que
nous le connaissons, a un confort de vision inimaginable.
Sa rapidité est exceptionnelle. Son antenne, qui permet de le relier aux satellites, est
incorporée dans le cadre de l’écran et n'a pas besoin de réglage particulier de
positionnement.
Concernant la conquête de l’espace, tous les pays se sont unis et ont créé la Mondial
Space (M.S.), organisme en charge des programmes aéronautiques et spatiaux mondiaux.
C'est bien plus économique et efficace. Les plus grands cerveaux scientifiques du monde
travaillent ensemble, sans concurrence, sans racisme et avec une ferveur sans précédent.
Quant aux problèmes mondiaux, les chefs d’états se réunissent régulièrement une fois
par mois, sans aucune protection, et parlent de créer un gouvernement du monde, avec non
pas, un président à sa tête, mais un homme et une femme à égalité de pouvoir, qu'on peut
appeler une dyarchie constitutionnelle.
Tout problème d’ordre mondial ou national y serait débattu et les grandes décisions
votées par le suffrage universel mondial, grâce à l’ordinateur portable que chacun possède.
Toutes les recherches sont désormais menées dans un but pacifique et humanitaire. Les
découvertes de chacun profitent à l’autre.
Il n'y a plus de bagarres intellectuelles pour connaître l’origine des inventions, ce qui
accroît considérablement la vitesse des innovations et les bénéfices qui en découlent pour
l’humanité.
L’Homme évolue en harmonie avec lui-même, avec la Terre, avec l’Univers.
Je suis persuadé que j'ai agi pour le mieux en concevant ces trois souhaits :
1) Une énergie propre,

2) La non-violence,
3) La générosité.
Sans ce coup de pouce venu d’un ami étranger à la Terre, je me demande ce que serait
devenue l’humanité ?
La nature aurait-elle repris ses droits par un cataclysme ?
L’Homme, apprenti-sorcier, aurait-il fini par détruire le monde à coups de bombes

nucléaires ou aurait-il fini lamentablement, anéanti par un virus qu'il aurait lui-même créé ?
Je ne regrette pas d’avoir été choisi par le Conseil des Planètes Unies, et s'il m'a élu, peut-
être était-il sûr de ce que j'allais faire. De toute façon, mon secret est toujours bien gardé, je
suis le seul sur Terre à connaître la vérité.
Certainement, que dans quelques siècles, quand l’Homme aura atteint sa plénitude, il ira
rejoindre le Conseil des Planètes Unies, et la vérité sera mise à jour. Mais je ne serai plus là
pour témoigner.
___
Brutua : le virus martien
Quelques années se sont écoulées depuis la visite de Sananto. Il y a eu de nombreux

progrès scientifiques dans tous les domaines.
L’exploration de l’espace est en vogue. L’invention du moteur à eau a permis de résoudre

les problèmes d’énergie pour effectuer de grands voyages. Le moteur à eau tel que Sananto
l’avait décrit, a subi de nombreuses modifications.
Le rendement a été multiplié par cent. Les missions spatiales hors du système solaire sont
courantes, mais sans homme, car il faut des dizaines d’années et même des siècles pour
atteindre d’autres planètes.
Pour le moment, on n'a pas encore inventé de système pour voyager proche de la vitesse
de la lumière ou plus, et c'est peut-être mieux ainsi, mais la recherche va bon train.
La Lune et Mars sont très prisés. Un télescope gigantesque entièrement automatisé est
posé sur la Lune.
Il est piloté depuis la Terre. Pour l’instant, il n'y a pas de colonisation, mais le projet est en
cours de réalisation.
Mars est la planète préférée à laquelle on croit énormément. Elle a de fortes chances
d’avoir connu la vie, dans un passé lointain. Elle suscite le mystère, et comme une petite
sœur de la Terre, elle est aimée.
Mais, lors de la dernière expédition martienne, il a été ramené un échantillon de roche

situé à dix mille mètres sous le sol, et malgré toutes les précautions prises, un virus implanté
dans ce morceau de roche se réveilla, sans doute grâce au climat tempéré de la Terre.
Puis, ce virus se répandit sur tout le globe terrestre. Inoffensif, on ne le détecta pas
jusqu'à ce qu'il mute, mais il était trop tard.
Tous les hommes de la Terre étaient contaminés. On nomma ce virus "Brutua".
Il avait maintenant des effets dévastateurs sur l’Homme.
Il diminuait les défenses immunitaires dans un premier temps, empêchant une protection
naturelle.
Puis dans un second temps, il s'attaquait à l’hémoglobine, rendant de plus en plus difficile
le transport d’oxygène vers le corps et les organes vitaux. Si une parade n'est pas trouvée
d’ici trois ans, l’humanité disparaîtra.
Sananto avait raison, l’espèce humaine n'est vraiment pas mature, et elle est loin de
rejoindre le Conseil des Planètes Unis. A tout moment, une catastrophe peut être
déclenchée.
Bizarrement, lors des examens médicaux, on s'aperçut que je n'étais pas porteur du virus.
Le médecin me dit que j'étais le premier cas signalé dans le monde. Il me préleva un demi-
litre de sang, pour essayer d’analyser et de comprendre ce phénomène.
De mon côté je m'interroge, c'est sûrement Sananto qui m'a immunisé. Il doit être au
courant de ce qui se passe sur Terre. Je crois qu'il essaie de me tendre une perche.
Essayons de comprendre. Soit Sananto a modifié mon système immunitaire, soit, il m'a
injecté un antidote, à mon insu.
Je pencherais plutôt pour la seconde solution. En analysant mon sang, les médecins
trouveront certainement, ce qui m'a permis d’anéantir le virus.
Effectivement un mois plus tard une ambulance vint me chercher, pour rejoindre le
laboratoire qui avait trouvé une substance inconnue dans mon sang.
Après de rapides présentations, ce fut l’interrogatoire.
Une fois encore, je dus mentir. Je leur expliquai que lors de mes voyages aux quatre coins
du monde en tant que reporter, j'avais certainement été immunisé accidentellement.
Soit par un animal, soit par une plante, soit par l’eau ou la nourriture, locales que j'avais
ingérées.
Après ces explications on me laissa tranquille. La substance étrange fut dupliquée à des
milliards d’exemplaires et distribuée à travers le monde.
En six mois, le virus fut éradiqué. Par la suite, on me demanda d’officialiser l’origine du
remède par une cérémonie télévisée où je serai entouré par de grandes personnalités.
Bien sûr, je déclinai l’invitation. Je prétextai que je ne désirais pas devenir célèbre. Mener
une vie tranquille, pouvoir aller chercher une baguette de pain au coin de la rue sans être
assailli de tous côtés, était un luxe que je ne voulais pas perdre.
Six mois plus tard on n'entendit plus parler de cette histoire.
Sananto a encore une fois, sauvé la Terre. On ne les compte plus désormais. J'ai beaucoup
de chance d’être le bras droit de ce sauveur de planètes. Ce protecteur de l’humanité, doit
malheureusement rester dans l’ombre jusqu'à notre maturité. L’Homme a de la chance. Il
revient de loin.
___
Le météore
Quelques années encore se sont écoulées depuis la fameuse expédition martienne. On

peut prétendre désormais, que la vie sur Terre, est un véritable paradis.
En ce moment je fais de la mécanique. Je remets en état la vieille voiture "309 Peugeot"

rouge de mon grand père qui date de l’année 1992. J'ai ôté son moteur usagé à essence, et
je suis en train de le remplacer par un moteur à eau, flambant neuf.
J'aime cette voiture qui a trimballé toute la famille durant des années et des années, qui
n'a jamais lâché, et qui n'a jamais vu un mécanicien.
Mon grand père et mon père se sont toujours occupés de son entretien et quand cela
était nécessaire, ils changeaient eux-mêmes les pièces défectueuses. Mais avec le temps
tout finit par s'user et par nostalgie, ils l’avaient gardée dans un coin de son garage.
Ces jours-ci, je me sens d’attaque pour la requinquer et la refaire rouler. J’aimerais que
cette pièce de musée revive.
L’adaptation du moteur à eau à ce modèle ancien de voiture, n'est pas si simple. Mais
avec de la patience et les conseils avisés d’un ami mécanicien, la tâche n'est pas impossible.
L’écrou que je suis en train de serrer, fait un bruit aigu étrange. Je décide d’écouter un
instant. Le grincement ne vient pas de ce boulon mais plutôt de l’arrière de la voiture.
J'ouvre le coffre et je découvre un boîtier métallique de couleur grise avec un voyant rouge
qui clignote toutes les secondes.
Le bruit mystérieux provient d’un petit trou sur le côté de la boîte. Je prends cet objet en
mains, et je m'aperçois qu'on peut soulever le couvercle sans peine. Aussitôt, j'entends une
voix audible que je me mets à écouter attentivement.
— Bonjour Quentin, c'est Sananto ! La nuit dernière j'ai posé cette boîte dans le
coffre de ton véhicule en cours de rénovation. En fait, c'est un dictaphone
camouflé dans un petit coffret, dont le couvercle est piloté par une puce
électronique qui lui commande de ne s'ouvrir qu'en ta présence. Ceci pour un
maximum de confidentialité.
Je viens t'avertir d’une menace irréversible qui aura lieu dans un siècle. En effet
la trajectoire d’un énorme météore va croiser celle de la Terre. La collision est
inéluctable. Votre atmosphère, par le frottement avec ce bolide, ne suffira pas à le

consumer entièrement. Ce corps céleste restera pratiquement intact avant
d’atteindre le sol de la Terre.
Sur ta planète, il n'existe actuellement aucun programme avancé qui étudie ce
problème. Il y a soixante cinq millions d’années votre monde a déjà connu cette
catastrophe qui a été à l’origine de la disparition des dinosaures.
Si cela recommençait, le pire arriverait. Le Conseil des Planètes Unies a décidé
de te donner l’information pour tu puisses avertir les tiens.
Ainsi, ils pourront repérer le météore grâce au télescope basé sur la lune et
concevoir une façon de modifier la trajectoire de ce météore. J'ai écrit ses
coordonnées actuelles au fond de la boîte. Au revoir, Quentin, bonne chance !
Le dictaphone s'arrêta.
Le clignotement rouge et le sifflement cessèrent. Me voilà, une fois encore avec une
mission incroyable. Je relevai les coordonnées du météore sur mon carnet et je me mis à
réfléchir.
Après, quelques minutes de réflexion, je décidai d’écrire un article que j'enverrai

anonymement, via Internet, à plusieurs médias : journaux, radios et télévisions.
Le chaos devant se produire dans un siècle, l’affolement général sera évité, mais cela
engendrera une prise de conscience collective suffisante pour mettre en place une cellule de
crise, dès la publication de mon article.
Dans cet article, je me fais passer pour un astronome amateur anonyme. J'informe qu'un
objet céleste, ayant les caractéristiques d’un météore, se dirige vers notre système solaire.
Je fournis les coordonnées de cet astre et je rajoute que d’après les premiers calculs
effectués, les probabilités d’une collision avec la Terre, dans un siècle, sont de cent pour
cent.
Dans cet article, je donne aussi une idée pour éviter la catastrophe, mais sans prétention
car le sujet est trop technique. J'avance l’hypothèse que pour éviter le choc avec la Terre, il
faut perturber l’élan du météore et en dévier sa course.
Le chemin que parcourt cet objet n'est pas une ligne droite mais un grand mouvement
composé de courbes.
Ces courbes sont le résultat de l’influence des champs gravitationnels des différentes
étoiles jonchant son parcours. Ainsi, quand il passera près du soleil, la trajectoire de ce
météore sera influencée par le champ gravitationnel du soleil, et c'est là que mon idée prend
son sens.
D’après les calculs, on sait exactement par où, il doit passer.
En premier lieu, on place sur son passage autour du soleil, un engin grandiose, rempli
d’explosifs et équipé d’un moteur à eau extrêmement puissant pour que sa vitesse soit
magistrale, en approchant les dix mille kilomètres par seconde, soit cinquante fois la vitesse
du soleil qui tourne autour du noyau de notre galaxie.
En second lieu, on règle la collision de façon qu'elle se fasse en direction du soleil, pour
que les débris résultants aillent s’y briser et s’y brûler. En dernier lieu, on prépare plusieurs
engins de même type basés sur la Lune, sur Mars et sur la Terre, prêts à décoller en direction
d’un éventuel débris menaçant ou d’une défaillance du premier engin.
Voilà l’idée qui m'est venue à l’esprit, et que je décris dans mon article, en espérant
qu'elle stimule les esprits les plus habiles. Ces savants découvriront certainement plusieurs
parades viables, d’ici le prochain siècle.
Je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Cette fois je passe le relais à l’humanité
entière, c'est peut-être ça le début de la maturité. De toute façon, la Terre doit se préparer à
ce genre d’événement.
En effet tous les 200 millions d’années, elle traverse un champ de météores, et elle a
certainement connu à plusieurs reprises ce genre de catastrophe, comme le montrent les
recherches archéologiques et la disparition des dinosaures.
A tout moment, un corps céleste, comme un astéroïde, une comète ou un météore, peut
nous surprendre, et il est temps de s'y préparer sérieusement. Le temps et la bonne volonté
viennent à bout de tout.
Toutefois, lors de ma prochaine rencontre avec Sananto, je lui demanderai qu'il veille de
temps en temps au sort de la Terre durant les millénaires à venir.
___
Le grand voyage
Quelques années de plus se sont écoulées depuis la découverte du météore, l’affaire est
en de bonnes mains et des solutions viables sont déjà en place.
Les personnes qui ont vécu au début des années 2028, parlent encore de ce changement
bénéfique de l’Homme.
Ils se demandent toujours qui ou quoi, est à l’origine de ce bouleversement.
Les scientifiques n'ont pas encore assez de connaissances en génie génétique, et les
politiques ne savent plus quoi inventer, pour expliquer cette transformation. Mais ce n'est
pas important, l’essentiel est d’avoir réussi à rendre l’humanité digne devant le respect de la
vie.
Personnellement, j'ai mené une vie exceptionnelle, mais la fin approche car j'arrive à un
âge avancé. Mais, j'ai encore toute ma tête, et une bonne santé. Quant au monde, il se porte
bien, je dirais même, qu'il frôle le rêve.
Alors, que je suis en train de prendre le petit déjeuner, une voix familière résonne
doucement dans ma tête :
— Quentin ! C'est moi, Sananto. Il faut que nous parlions. Tiens-toi prêt pour ce
soir, à vingt heures.
— Quoi ! Dis-je à voix haute ! Que se passe-t-il ? Où es-tu Sananto ? Tu es

encore là ?
Mais personne ne répond. Que me veut Sananto ? La Terre n'étant plus en danger, je ne
vois pas du tout le but de sa visite. Je décide d’attendre gentiment, en essayant de ne pas
trop cogiter. A mon âge, je ne peux pas aider grand monde.
Exactement à vingt heures, Sananto se manifeste. Il apparaît soudain devant moi.

Sananto, ressemble à un être humain sauf que la couleur de sa peau tire un peu sur l’orange.
Rien ne pourrait faire penser qu'il s'agit d’un extraterrestre. Il possède la puissance et la
sagesse d’un dieu, mais reste simple dans son attitude. Il se mit à parler :
— Bonsoir, Quentin ! Pardon, pour cette venue soudaine, mais il s'agit d’un
sujet important, qui ne peut attendre.
— Bonsoir, Sananto ! Quelle est cette affaire urgente ?

Mais avant de te répondre, je voudrais te demander de veiller encore sur la

Terre durant les millénaires à venir.
— J'y veillerai, Quentin, je t'en fais la promesse. Je viens te dire que tu as encore
été élu par nos ordinateurs et nos dirigeants, pour une nouvelle mission.
— Pardon, Sananto, mais je suis vieux ! Mes performances physiques et

intellectuelles sont amoindries, et rien ne peut changer le cours du temps.
Mais parle-moi quand même de cette mission, peut-être serais-je utile pour
donner un conseil de sage.
— Quentin, ne t'en fais pas, si tu as été choisi, c'est que tu peux agir. Je vais
t'expliquer. Voilà, il a été décidé par le Conseil des Planètes Unies, d’aider un
monde qui ressemble à la Terre du vingtième siècle, avec des guerres, la famine, la
pauvreté et un risque d’anéantissement total, si rien n'est fait ces prochains jours.
— Mais, enfin, Sananto ! Il n'y a qu'à appliquer la même formule que sur la
Terre : une énergie propre, modifier les gènes de la violence et de la générosité.
— C'est juste, Quentin, mais je ne peux pas leur souffler la solution. Cela ressort
de leur responsabilité. De plus, il y a une impossibilité, le système génétique des
habitants de cette planète qui s'appelle "Mossa", ne peut pas se modifier.
Suite, à une explosion d’une super Samia, dans leur galaxie, il y a trente mille
ans, des radiations ont figé le code génétique de tous les êtres pensants de la
galaxie, et la formule qui a été appliquée à la Terre est donc impossible sauf peut-
être pour l’énergie propre.
— J'ai bien compris, Sananto, le problème est plus compliqué que sur la Terre.
Comment faire ?
— Quentin, le temps presse, sur ce monde, la guerre fait rage. Des bombes
supérieures, aux bombes nucléaires qu'il y avait sur la Terre, vont être mises en
service dans très peu de temps.
Le Conseil des Planètes Unies a décidé de détruire cette planète dans trente-six
heures si aucune solution n'est trouvée, d’ici là. C'est la raison pour laquelle,
exceptionnellement, tu as été choisi, pour aider ce monde.
— Sananto, je comprends mais j'avoue que je ne vois pas comment on peut

sortir ce monde de ce pétrin.
Mais, je devine que si j'ai été choisi, c'est que j'ai dû rêver, au cours de ma vie,
une solution viable.
— Quentin, tu as tout compris. Si tu l’acceptes, nous allons partir

immédiatement vers cette planète mais avant cela, je vais te faire boire une tisane
encore inconnue sur Terre, qui va te rajeunir de cinquante ans.
Ainsi tu auras la forme nécessaire, pour faire ce voyage et essayer de trouver
une formule adéquate pour sauver ce monde. Le déplacement ne durera que deux
heures.
— Évidemment, j'accepte, Sananto, car tu as sauvé la Terre en me donnant trois

souhaits sans condition, puis en me permettant de réduire l’emballement du
réchauffement climatique, de combattre le météore menaçant et enfin la
possibilité d’éradiquer Brutua.
Au nom de l’humanité et de notre monde, je te suis redevable à jamais.
Partons !
Le vaisseau spatial dans lequel nous montons, est magnifique. Il est invisible de
l’extérieur, et lorsque nous y sommes rentrés, je suis resté stupéfait. À bord, il y a une
technologie sophistiquée et à la fois une simplicité déconcertante qui se marient
parfaitement.
— Le pilotage, m'explique Sananto, se fait par la pensée, quant à l’énergie

utilisée, elle est tirée de l’eau. Il n'y a pas de pollution, le rendement est incroyable,
et la vitesse est inimaginable.
Je comprends que Sananto ne veuille pas s'étendre plus, le temps presse, et je risque de
ne pas tout comprendre.
Les deux heures se sont écoulées. Nous sommes au-dessus de Mossa. Après
l’atterrissage, le vaisseau est renvoyé, en très haute altitude pour des raisons de sécurité.
Nous marchons en direction, d’une petite maison, à l’entrée d’une ville nommée "Aori". A
l’intérieur de la maison nous trouvons, une personne qui a les mêmes caractéristiques qu'un
être humain.
— Je m'appelle "Rani", dit l’étranger. Sananto, m'a prévenu qu'il enverrait un

Terrien, pour m'aider dans ma tâche. Ne t'étonne pas, Quentin, Sananto, m'a prêté
un traducteur de langues, que je tiens dans ma main. C'est pour ça, que tu me
comprends instantanément.
Cet appareil analyse tous les langages qui sont parlés dans un rayon de cinq
mètres et se charge de les traduire sans qu'on s'en aperçoive, dans la langue de
celui ou ceux qui écoutent.
— Bonjour Rani, je suis enchanté de faire ta connaissance, comment puis-je

t'aider ?
— Mes amis, dit Sananto, il faut que je vous laisse, je ne peux intervenir plus. Je
vous rappelle que vous avez trois souhaits, à votre disposition mais avec la seule
condition de ne pas demander, de modification du code génétique des Mossaïens,
car vous savez déjà que c'est impossible.
Vous avez donc, trente-quatre heures pour trouver une formule qui permette
de sauver Mossa et de ne plus mettre en danger la galaxie. Au revoir, messieurs !
___
Mossa
— Quel casse-tête, me dis-je tout bas. Sauver la Terre était un jeu d’enfant par
rapport à Mossa. Je ne vois pas de solution sans changer le tempérament violent
des Mossaïens. Mais si on ne peut pas modifier le code génétique, il faut trouver
une autre solution.
— Je sais, dit Aori, que tu as trouvé une solution pour la Terre, et je suis fier
qu'on fasse équipe ensemble. Je n'ai même pas le temps de te faire visiter ma
planète et de toute façon avec la guerre qui fait rage partout, c'est impossible.
Sananto a enveloppé la maison d’un bouclier invisible et invulnérable. Nous ne
pouvons que rester ici et réfléchir à une éventuelle solution.
— La priorité des priorités, dis-je, est de stopper les guerres en supprimant la

violence des Mossaïens. Sur Terre, il existait des médicaments qui permettaient de
calmer les personnes souffrant de ce mal. Ne pourrait-on pas souhaiter un
médicament, sans effet secondaire, qui atténue efficacement la brutalité en
particulier et la violence en général.
— C'est une excellente idée, dit Aori, et j'y ai déjà pensé ? Mais ce médicament,
devrait être diffusé sur toute la planète et en permanence, pendant des
millénaires. Comment faire ?
— Tout le problème est là, dis-je, il faudrait trouver un point commun à tous les
habitants. Tous les Mossaïens mangent, boivent et respirent, c'est là qu'il faut
chercher. Au plan de la nourriture, que peut-on déduire ?
— L’alimentation, dit Aori, peut être radicalement différente suivant les régions.
Écartons cette voie.
— Je suppose, dis-je, que les Mossaïens boivent tous de l’eau. Qu'en dis-tu ?
— L’eau, dit Aori, peut venir sous forme de pluie, mais aussi être puisée dans les
nappes phréatiques. Elle peut être mélangée à d’autres produits et c'est ce qui
m'inquiète. Mélanger l’eau médicamenteuse à un autre produit comme l’alcool par
exemple, ce n'est pas très conseillé. Écartons aussi cette voie.
— Il ne reste plus que l’air que tous les Mossaïens respirent, dis-je. Qu'en
penses-tu ?
— L’air, dit Aori, me semble être un bon choix, je ne vois rien qui contredise son
utilisation.
— Utilisons l’air, dis-je, il faut rechercher la plante qui est la plus répandue sur
Mossa, et modifier son métabolisme de façon qu'elle fabrique et diffuse dans l’air
ambiant, les molécules de ce médicament.
— C'est un bon plan, dit Aori, mais il nous faut exaucer deux souhaits, un pour le
médicament et un pour modifier la plante en question. Mais, je ne vois pas
d’autres formules plus efficaces.
Allons-y ! Je demande que soit exaucé mon premier et second souhaits. Que la
plante la plus prospère de Mossa, diffuse un médicament supprimant la violence
chez les Mossaïens, et que cette mutation se transmette à chaque génération de la
plante, jusqu'à la fin de la vie de Mossa !
Aori et moi prêtâmes l’oreille à l’extérieur, pour entendre le vacarme des explosions, dues
à la guerre. Durant une vingtaine de minutes, le bruit ne cessa pas, mais soudain, le calme
apparut. La plante avait fait son travail.
Soudain, je vis la joie dans le regard d’Aori, il venait de gagner la plus grande bataille de
l’histoire de Mossa.
Nous nous prîmes dans les bras, de longues minutes. L’émotion était intense.
— Ma planète est sauvée ! Nous avons gagné, dit Aori en pleurant, comment
pourrais-je te remercier, ainsi que Sananto ?
— Tu ne me dois rien, dis-je, c'est un honneur pour moi d’aider un ami

Mossaïen. Et pour fêter notre victoire, j'ai un cadeau pour toi.
— Comment ? dit Aori. Un cadeau ? Mais c'est moi qui dois te faire un cadeau.
— Oui, dis-je, mais je te fais un cadeau quand même, au nom de l’humanité, en

espérant, que nos deux peuples se rencontreront un jour.
Voici les plans du moteur à eau qui permettront à Mossa de retrouver ses
couleurs d’origine. Sur Terre tous les moteurs marchent à l’eau depuis l’an 2028, et
de nos jours, on y respire un air sain. A toi d’agir comme bon te semble, mais
attention, tu dois être astucieux, cette invention doit servir tous les Mossaïens sans
les ruiner, et non servir les profiteurs de gains faciles.
— Je suis sans voix, dit Aori, merci ! Je ferai attention.

Quel jour magnifique ! On vient de sauver la planète, et j'ai un ami Terrien.
— Il nous reste un souhait, dis-je, et j'aperçois au loin Sananto qui vient

sûrement me chercher. Alors, pour ton dernier souhait, demande quelque chose
qui équilibre le sort des Mossaïens. Sur terre j'ai choisi la générosité, car elle
permet au mieux de rendre les hommes égaux entre eux.
— Je crois, dis Aori, que je vais utiliser la plante que nous avons choisie, pour
qu'elle diffuse également un médicament qui engendre la bonté chez les
Mossaïens, et notre mission sera remplie. Allons-y ! Je demande que soit exaucé
mon troisième souhait.
Que la plante déjà modifiée pour combattre la violence, diffuse également le
médicament induisant la bonté chez les Mossaïens, et que cette mutation se
transmette à chaque génération de la plante, jusqu'à la fin de la vie de Mossa.
Sananto entre dans la maison et dit :
— Eh, bien ! Je vois que vous avez trouvé une formule qui permette de sauver
Mossa. Je viens vous informer que le Conseil des Planètes Unies, a décidé de retirer
sa menace, Mossa continuera d’exister.
Maintenant, on doit se séparer, je vais ramener Quentin sur sa planète
d’origine. Aori, je te souhaite, ainsi qu'à tous les Mossaïens, de profiter de ce qu'il y
a de plus cher au monde : la vie.
Après avoir fait mes adieux à mon nouvel ami, Sananto et moi, nous dirigeons vers le
vaisseau. Le départ est très rapide. Dans deux heures, je serai à la maison.
— Je dois te rendre ton âge réel, dit Sananto, c'est la règle. Cependant le Conseil
des Planètes Unies m'a demandé de te remercier, pour les services que tu as
rendus au peuple de Mossa.
Alors, si tu l’acceptes, ton âge réel sera ramené à soixante ans, ce qui te fera
quelques bonnes années encore pour profiter de la vie.
— Je suis désolé, dis-je, mais je ne peux accepter, je n'ai fait que mon devoir. Si
je prenais ce cadeau, j'obtiendrais un sort différent de mes amis Terriens, et ce ne
serait pas juste. Je vous remercie de tout cœur, mais mes actions à sauver la Terre
et Mossa, doivent rester désintéressées.
La nature m'a déjà récompensé en me faisant vivre jusqu'à aujourd’hui sans
problème de santé. J'ai eu l’immense honneur, d’être élu deux fois pour sauver des
planètes, et j'ai voyagé dans l’espace, comme aucun être humain.
— D’accord, dit Sananto, j'en informerai le Conseil.

Pour ma part, je suis content d’avoir partagé quelque temps ces aventures avec
toi. Dans dix minutes nous allons arriver sur Terre, alors je te souhaite bonne
chance pour les années à venir.
Je sais que tu brûles d’envie de me poser des questions sur le commencement
de l’univers, sur les religions terriennes, sur l’évolution, et sur toutes les questions
cruciales que se posent les Terriens.
Mais cela est impossible, malgré la confiance que je te porte et les services
rendus. Ces questions trouveront leurs réponses avec l’évolution lente et positive,
de la Terre.
Je sais aussi que tu comprends et que tu acceptes la situation.
Ton âge ne te permet pas d’espérer connaître les réponses aux questions
fondamentales de l’Homme, mais soulignons encore que tu es le seul Terrien à
savoir que l’univers est composé d’autres formes d’intelligence et que tu as deux
amis extraterrestres.
Et j'ajoute, que depuis le début de l’humanité, tu es le premier être qui a voyagé
aussi loin, et aussi vite à travers l’espace.
L’atterrissage s'est déroulé silencieusement et invisiblement, dans une clairière pas trop
loin de chez moi.
Sananto m'a fait ses adieux et je me rends compte que le calme est majestueux après
toutes ces péripéties. Il ne me reste plus qu'à terminer la nuit dans un lit bien chaud. A mon
âge ce n'est pas du luxe.
___
Liaison intersidérale
Douze mois se sont écoulés. Tout va bien. C'est une belle soirée. Ces temps-ci la
température est douce.
J'habite une petite maison à Pézenas dans le Midi de la France, avec un bout de jardin. Je
suis situé loin des routes bruyantes, et mon voisinage est calme.
Je lis une ou deux heures par jour et je fais une longue promenade chaque matin quel que
soit le temps, de six à huit kilomètres.
J'aime les choses simples en général, mais parfois des situations compliquées vous
tombent dessus et il faut bien s'en démêler. Aussi il m'arrive souvent de chercher ou
d’inventer des mécanismes sophistiqués que je m'ingénie à rendre simple.
La simplicité est une chose compliquée à atteindre et surtout, à ne pas confondre avec le
simplisme qui ne présente aucun intérêt.
Il fut un temps, quel que soit leur haut statut social, culturel ou intellectuel, j'admirais ces
gens qui hissaient un pont de communication avec ceux qui étaient plus défavorisés.
Ils faisaient un effort, en simplifiant leurs propos pour être compris, mais sans tomber
dans le simplisme.
J'admirais ceux qui par leur travail parfois de toute une vie, avaient permis à la société
actuelle de vivre mieux et plus longtemps.
Ceux qui aidaient les autres, sous toute forme. Ceux qui étaient responsables, élus ou
choisis et qui assumaient leurs responsabilités devant la gloire mais aussi la déchéance. Ceux
qui, dans l’ombre, agissaient pour le bien, sans tapage, sans gloire et sans fortune, "les vrais
héros".
Mais que penser des personnes qui agissaient seulement pour leur compte personnel. Et
il y en avait beaucoup.
Quand une personne cumulait la cupidité, l’égoïsme et possédait un pouvoir quelconque,

alors c'était lamentable.
Enfin, c'est du passé tout ça. De nos jours, il n'y a que des gens avec un cœur d’or.
Assis sur un banc, je regarde machinalement le ciel étoilé en pensant à mes amis de
l’espace. Que font-ils en ce moment ?
J'aurais dû demander à Sananto un moyen de communiquer ensemble de temps en

temps. Le lendemain soir, vers vingt et une heure, mon mobile sonne et à mon grand
étonnement, Sananto se présente :
— Allô ! Quentin ? C'est Sananto à l’appareil !
— Sananto ? Quelle surprise ? Tu vas bien ?
— Oui, très bien merci ! Dit Sananto. Je t'appelle de ma planète pour avoir
quelques nouvelles et se rappeler les bons souvenirs passés ensemble. Depuis un
an, je me suis rendu sur quatre planètes en embarras, mais il y en a une que je n'ai
pas pu sauver.
Les habitants de cette planète avaient créé l’arme la plus destructrice de
l’univers, capable de détruire une planète qui pouvait se situer aux confins de
l’espace. Il ne restait que vingt minutes pour agir, et la seule personne, qui avait
rêvé une solution pour sauver la planète, était un égoïste, qui a utilisé les trois
souhaits pour son compte personnel.
Le Conseil des Planètes Unies a pris la lourde décision de détruire cette planète.
Ce n'est pas la première fois que l’on doit en arriver là, mais c'est toujours une
grande peine.
— Je suis triste d’apprendre cela, dis-je, je comprends ton chagrin et celle du

Conseil des Planètes Unies.
— Mais n'en parlons plus, passons à d’autres choses, reprit Sananto, comment
te portes-tu ?
— Bien, répondis-je, je suis en pleine forme. Mais comme une vieille personne
en bonne santé. Bizarrement, j'ai l’impression de n'avoir perdu aucune de mes
facultés mentales et physiques. J'ai de la chance, je suis né sous une bonne étoile.
A part ça, le monde se porte bien, il n'y a plus de misère qu'engendrent la
maladie, la faim, la soif, l’inculture ou la sottise. Mais dis-moi, as-tu des nouvelles
de Rani ?
— Oui, j'en ai, dit Sananto. Il te donne le bonjour et te fait dire qu'il fait bon
vivre sur Mossa et que la reconstruction, des villes et des campagnes, se fait à
bonne allure. Mais surtout il te fait dire qu'il pense régulièrement à l’équipe de
sauveurs de planètes, que nous avons été. Il a ajouté, que s'il le pouvait, il viendrait
te faire une petite visite.
— Cela me fait chaud au cœur, dis-je, de se parler et d’avoir pu communiquer

quelques instants, j'espère que cette expérience se renouvellera.
— On verra, dit Sananto, c'est la première fois qu'une telle autorisation est
donnée. Mais je referai une demande dans quelques mois, au Conseil des Planètes
Unies, tu peux compter sur moi. Je vais maintenant te laisser Quentin, au revoir !
— Au plaisir de te revoir, Sananto ! dis-je.
___
Le gardien
Quelques mois se passent dans la joie de vivre. Les informations écrites, télévisées et
celles sur le web, ne relatent aucun fait dramatique. Les bonnes nouvelles règnent dans tous
les médias.
Je viens juste de recevoir un message électronique de Sananto. Je me demande comment

il a pu faire ? Mais cet être aux pouvoirs d’un Dieu est capable de tout.
Il m’explique qu’il a un emploi de temps qui ne lui permet pas de se déplacer et que cette
lettre informatique saura m’informer suffisamment :
— Bonjour, Quentin.
Tu as su à plusieurs reprises sauver l’humanité, la Terre et Mossa. Ton altruisme

suscite l’admiration. Je suis le gardien des deux mille quarante-sept mondes habitables
de l’univers et j’obéis aux directives du Conseil des Planètes Unies.
Ces directives sont toujours sages, respectueuses et longuement réfléchies. De plus,

nos problèmes sont disséqués par notre super ordinateur, ce qui donne peu de chance
à une erreur quelconque.
Tu penses certainement que ton âge avancé, ne me permet pas de te confier la garde
de la Terre !
Le gardien de la Terre aura pour mission de surveiller les médias : web, presse écrite,
journal télévisé… Il sera aussi, à l’écoute de tout être ayant détecté une anomalie
naturelle ou d’origine humaine.
Ce gardien devra m’alerter et je me déplacerai pour constater les faits. Si je le juge

nécessaire, je rendrai compte au Conseil des Planètes Unies qui décidera de la
conduite à tenir.
Ce gardien pourra communiquer à volonté avec moi à l’aide d’un super smartphone
fonctionnant à l’eau pure dont la technique restera secrète dans l’immédiat.
Ce gardien s’engagera pour remplir cette mission durant un siècle et sera charger de
trouver son remplaçant durant les cinq dernières années de son mandat. Il vivra donc
plus de cent ans.
De plus son état physique correspondra à un homme de trente ans et ne sera jamais
malade. Il devra trouver des solutions pour passer inaperçu au reste de l’humanité. Il
recevra un salaire pour vivre et régler tous les frais de recherche et de déplacement
dans le monde.
Le Conseil des Planètes Unies a pris la décision de te nommer "gardien de la Terre". Si

tu acceptes, l’effet prendra dans une semaine et je viendrai te remettre, en main
propre, le smartphone, ton premier salaire et te faire boire la mixture qui te donnera
jeunesse et santé durant un siècle.
Tu pourras également communiquer avec les autres gardiens. La semaine dernière,

Aori a accepté de garder Mossa.
Une fois par an, tous les gardiens se réunissent pour faire connaissance et partager un
bon repas en discutant de choses et d’autres.
Voilà ce que je voulais te dire Quentin. Je viendrais chercher ta réponse dans quarante-
huit heures, et si tu acceptes, je te transmettrai tous les détails supplémentaires.
Au revoir, Quentin.
En lisant, cette lettre, je suis troublé. En fait, on me demande de veiller au bon

déroulement de la destinée de notre planète, de la nature et de l’humanité. Ceci durant cent
ans et en m’offrant la jeunesse et la santé.
Je me sens trop vieux pour chercher une personne qui soit capable d’assumer cette
responsabilité sans dérapage personnel. Mon expérience me prouve que je suis à l’abri de la
cupidité, de la recherche de la gloire ou autres profits personnels, et que l’altruisme a guidé
ma vie.
Cette proposition est un travail, une mission demandée par la plus puissante intelligence
de l’univers. Je considère comme un honneur de devenir le premier "gardien de la Terre". Un
travail de journaliste en quelque sorte ; cela me va très bien.
Quand Sananto viendra à ma rencontre, je lui répondrai favorablement. De toute façon,

moralement je ne peux pas refuser, même si au fond de moi, il y a comme une forme de
privilège à vivre cent ans supplémentaires en bonne forme.
Comme convenu Sananto se présente et après la joie des retrouvailles, je lui réponds que
j’accepte avec honneur d’être le premier gardien de la Terre. Il sort de son sac une gourde
grise métallisée et me demande de boire le fameux potage qui donne jeunesse, santé et
longévité. Bizarrement, je n’ai pas de sensation particulière et son goût ressemble à une
bonne soupe de légumes de chez nous.
Il me remet le smartphone, l’avance sur mon premier salaire annuel et m’informe durant
deux bonnes heures des détails de la mission centenaire, si je puis dire.
Dans un second temps, il me donne la date du rendez-vous annuel de tous les gardiens et
me confie un petit vaisseau spatial pas plus grand qu’un camping car.
Cet engin volant intergalactique est entièrement automatisé et se pilote par la voix ou la
pensée. Il voyage à une vitesse qui dépasse plusieurs fois la vitesse de la lumière. Il est
capable d’invisibilité pour l’œil humain ainsi qu’à toutes les longueurs d’ondes des radars
anciens et modernes.
Il est programmé pour n’être utilisé que par le gardien de la Terre. Il a en mémoire tous
les paramètres physiques et mentaux caractérisant cette personne en l’occurrence moi, pour
les cent ans à venir.
Son utilité est d’aller aux rendez-vous annuels et de pouvoir inspecter le système solaire
en cas d’alerte ou notre galaxie " la voie lactée " en cas d’alerte plus importante.
Je dois lui trouver un abri sûr, un garage blindé aux intempéries naturelles tel qu’un
tremblement de terre, une inondation, un tsunami ou autres dangers possibles.
Je demande à Sananto de me donner le financement nécessaire pour acheter et restaurer

une vielle ferme dans les Pyrénées à mille cinq cents mètres d’altitude. Je transformerai
cette ferme en maison habitable tout en gardant l’aspect extérieur d’antan. Sous un
pâturage, situé à quelques mètres, je ferai creuser discrètement la terre et la roche pour
aménager un espace et y construire un garage suffisant pour le vaisseau.
Creusé dans la roche, ce garage, situé à quelques mètres sous terre, aura un toit ouvrant
constitué d’une plaque de verre trempé de vingt centimètres d’épaisseur. Le tout sera
camouflé par un une fine pelouse de dix centimètres. L’aération sera camouflée par un faux
puits d’autrefois. Le tout sera étanche à l’eau.
Le vaisseau sera posé sur une plate forme maintenue par des vérins hydrauliques le
protégeant de secousses sismiques. Ce garage doit être assez solide et discret pour durer
des dizaines d’années.
Sananto approuve ce projet et crédite mon compte d’une coquette somme. Il me remet
également le numéro d’un compte bancaire où je pourrai puiser en cas de besoin, dans le
cadre de ma mission. Quand il m’a donné le montant de cent milliards de dollars pour ce
compte, je suis resté stupéfait. Il faut vraiment qu’il ait confiance en moi pour me donner
tant de pouvoir financier.
Sananto me fait savoir que je recevrai le vaisseau, dès les travaux terminés. Il me serre la
main avant son départ et son large sourire me donne courage et espoir en l’avenir.
Quand il a disparu dans son vaisseau invisible, je me suis senti seul, légèrement triste et
surtout je me suis rendu compte de l’ampleur des événements. C’était énorme, j’étais
devenu la personne, la plus puissante, immensément riche, quasi éternelle et avec la
jeunesse qui donne une forme physique incroyable.
Avec ce nouvel atout qu’est la jeunesse, tout redevient possible. Dans l’immédiat, je cours
dans ma salle de bain pour me regarder et c’est l’émerveillement je revois tous les traits du
visage de ma jeunesse. Mes cheveux ont retrouvé leur couleurs brunes et couvrent toutes
les parties de mon crâne.
Je dois absolument vendre et déménager le plus tôt possible pour éviter que les gens qui
me connaissent soient choqués. Je dois, aussi passer maître dans le maquillage pour paraître
le vieillard que j’étais.
Mes deux premières journées de gardien de la Terre n’ont servi qu’à apprendre le
travestissement. Les deux suivantes à trouver une agence pour vendre ma maison. Les
quatre autres à trouver la ferme dans les Pyrénées. Et encore cinq pour trouver une
entreprise fiable et compétente pour construire le garage à côte de la ferme.
Pour le garage, j’ai fait appel à une entreprise étrangère située en Allemagne, ceci pour
un maximum de discrétion. J’ai du payé le prix fort pour que les travaux commencent la
semaine suivante.
Quand le garage sera construit et bien camouflé, je ferai appel à une entreprise
compétente mais locale pour réaménager la ferme.
En attendant la vente de ma propriété et la fin de tous les travaux de la ferme, j’ai

déménagé tout mes meubles dans une petite maison en location. Située, dans le village à
une vingtaine de kilomètres de la ferme, je peux, de temps à autres, aller discuter avec le
contremaître allemand. Nous communiquons en anglais et en espagnol.
Douze jours se passent tranquillement. Le garage est enfin terminé. Je reste admiratif,
devant la pelouse. Qui peut deviner, qu’elle dissimule l’entrée d’un garage souterrain et qui
plus est, un vaisseau interstellaire. Je peux maintenant attaquer l’ouvrage de la ferme.
Le chef d’entreprise local à qui je confie le projet est un homme sérieux à la tâche mais
sympathique. Jour après jour, petit à petit, il devient mon premier ami par rapport à ma
nouvelle identité.
Il m’invite à manger de temps en temps chez lui, avec sa grande famille où les grands
parents, les parents, les enfants et petits enfants sont unis en bloc avec une joie de vivre que
j’ai rarement vue.
Dans cette famille, il y a une jeune femme, d’une trentaine d’années, handicapée moteur
d’un membre supérieur. Cela ne se voyait pas. Pour éviter de faire une gaffe, son père m’en
a informé plus tôt. Elle a été victime d’un accident de scooter quand elle était adolescente.
Ce traumatisme a uni l’ensemble de la famille, en un bloc solide et joyeux. Je me sens bien
dans cette famille.
Ma nouvelle forme physique me rappelle, que de nouveau, je peux m’amouracher et

malgré son handicap, cette jeune personne qui se prénomme "Samia" m’attire comme un
aimant. Que dois-je faire ? Ne plus venir chez mon nouvel ami et oublier cette idylle ?
Continuer à rendre visite à cette famille exemplaire et laisser grandir mon attachement au
péril de mon travail qui demande tout mon temps, toute mon énergie et une discrétion
absolue ?
Serais-je entrain de glisser sur une pente savonneuse d’où je ne pourrai plus remonter ?
Je n’ai pas prévu ce genre de situation. L’amour est un piège naturel certes, mais qui laisse
des blessures profondes dont on se remet difficilement dans la majorité des cas. Dans ma
situation, c’est pire, si je ne reste pas célibataire, je suis condamné à mentir. Je dois
également disparaître au bout de dix ans car comme je ne vieillis pas, les questions fuseront
de toute part.
Je crois que je vais opter pour une amitié augmentée, c’est-à-dire que je vais laisser
l’attachement évolué jusqu’à ce que, Samia et moi, soyons amis, attirés irrésistiblement mais
sans concrétiser physiquement. Je pense que c’est la meilleure solution possible. Pour sa
famille, nous serons des amis mais nous saurons tous les deux, sans le dire, qu’il y a plus.
Ainsi, nous ne serons pas malheureux, nous nous verrons souvent, main dans la main et
flirtant quand nous sortirons ensemble, pour aller au cinéma, au restaurant et autres sorties
simples. Ainsi, je pourrai travailler sans trop d’indiscrétion, sans avoir à mentir à outrances
sur mon identité et ma mission.
Pour Samia, je suis journaliste indépendant et c’est vrai finalement. Mes absences, à
parcourir le monde, le système solaire et la voie lactée, seront justifiées par ce métier.
___
Première mission
Un Samedi soir, à vingt et une heures, alors que je papote avec Samia tout en dégustant
un met délicieux dans un restaurant chic, un violent coup de tonnerre nous surprend et nous
fait sursauter, tant le vacarme est fort.
Que se passe-t-il ? Toute la journée j’ai étudié la presse et rien ne m’a inquiété. Aucune
lumière n’a accompagné ce bruit intense, il ne s’agit donc pas d’une explosion nucléaire ni
d’un orage.
Je regarde Samia qui semble choquée et je lui propose de régler l’addition et de

l’accompagner chez elle. Elle acquiesce d‘un signe de la tête et me fixe intensément comme
si j’étais une bouée de sauvetage. Elle s’agrippe à moi et à ce moment, tout peut basculer.
Cependant, je reste digne et je trouve la force de contenir mes sentiments.
Sur le chemin du retour, je perçois qu’elle est amoureuse. Suivant les circonstances et la
personnalité de chacun, la peur intense peut engendrer la panique ou la prostration. Mais la
peur modérée, a ceci de particulier : elle désinhibe, comme l’alcool et certains médicaments.
Le passage à l’acte est facilité et dans ma situation, je suis embarrassé. J’espère que Samia se
contiendra.
Je guette chaque mouvement de Samia. Pour éviter une montée d’euphorie, je me mets à
parler de son père et des travaux en cours. Elle doit se demander, à quel jeu, je joue. En la
laissant sur le perron de sa demeure, je lui rappelle que notre amitié m’est précieuse.
Ensuite, je fonce chez moi et j’écoute la radio locale tout en regardant une chaîne
télévisée d’information. En fait, il s’agit d’une météorite qui a percuté une montagne à une
vingtaine de kilomètres de là. Heureusement, la zone d’impact est inhabitée. Je décide
d’aller jeter un coup d’œil mais avant cela, je téléphone à Sananto pour qu’il me livre le
vaisseau dès que possible.
Sananto me répond que je le recevrai dans trois heures et me donne le conseil de ne pas
l'utiliser jusqu’à ce que l’ensemble des travaux soit terminé. Ceci pour qu’aucun témoin ne
remarque quelque chose.
Je téléphone ensuite à Samia pour l’informer que je m’absente quelque temps, pour
enquêter sur le coup de tonnerre que nous avions entendu. Pour la première fois, le ton de
Samia semble autoritaire, essayant de contrôler mes faits et gestes. Elle commence à
beaucoup s’attacher à moi et je perçois ceci, comme une tentative de possession.
Il n’est pas dans ma nature d’avoir une laisse autour du cou et avec mes nouvelles
fonctions, c’est inenvisageable. Je décide donc de m’éloigner en douceur du cœur de Samia
et pour ça, je vais m’absenter souvent et longtemps. Petit à petit, elle finira par se
désintéresser de moi. Je ne peux pas lui dire la vérité, la ruse m’y aidera.
Le vaisseau vient à l’instant d’arriver sur Terre. Il a une forme d’intelligence artificielle, et
c’est bien lui que j’entends dans l’écouteur de mon super smartphone. Il m’informe qu’il
stationne invisiblement à dix mètres de hauteur devant chez moi. Ca y est, me dis-je, c’est
parti. Ma nouvelle vie commence vraiment maintenant, je suis le gardien de la Terre.
Je sors de chez moi, je me mets au centre d’une placette et tout en surveillant les
alentours pour éviter toute indiscrétion, je sens mon corps entrer en lévitation. Je me trouve
maintenant à deux mètres au-dessus du sol, puis quatre, puis huit et enfin à dix mètres de
hauteur. Une entrée comme une porte d’avion se matérialise devant moi. C’est incroyable.
Mon corps lévite en ligne droite et l’ensemble de l’intérieur du vaisseau devient visible.
Une voix se fait entendre :
— Bienvenue dans votre vaisseau, Quentin. Je suis l’intelligence artificielle qui gère le
vaisseau. Vous pouvez m’appeler "Olan", c’est le nom qui m’a été programmé lors de
ma construction, il y a cinq ans. Je suis entièrement sous vos ordres. Il suffit, que vous
me parliez ou que vous pensiez, en précédent chaque demande de mon nom.
— Enchanté de faire votre connaissance, Olan, dis-je. Veuillez pardonner mes

cafouillages, je ne suis pas habitué à parler à une entité telle que vous. Mais je suis ravi
de faire équipe avec vous, et je suis sûr que nous ferons du bon travail.
Le vaisseau a deux étages. Celui du haut n’est destiné qu’à la navigation pour tout
déplacement d’un point à l’autre de la terre ou du système solaire. Toutes les parois sont
transparentes et offrent une vue de trois cent soixante degrés sans être vu. Il y a également
un fauteuil pivotant très confortable avec une ceinture de sécurité complexe mais simple
d’usage.
L’étage du dessous est équipé comme un studio d’étudiant. Il y a une petite pièce avec un
lavabo, une douche et des toilettes. Une autre petite pièce fait fonction de cuisine. Dans la
grande pièce, il y a un lit et un bureau sur lequel est posé un ordinateur sophistiqué. Il y a
également un téléviseur extra fin accroché à une paroi et une radio posée sur une tablette
au chevet de mon lit ainsi qu’un réveil et une petite lampe.
Olan me fait savoir qu’il y a assez d’oxygène, de nourriture et d’eau pour tenir douze
mois, s’il le faut. Il m’informe également que je dois renouveler les stocks consommés une
fois par mois. Une liste me sera fournie avant chaque achat sur mon smartphone.
Je donne enfin, ma première directive :
– Olan, conduisez-moi au-dessus du cratère créé récemment par la météorite.
– Accrochez votre ceinture, nous y serons dans une minute, dis Olan.
La vitesse du vaisseau est progressive les trente premières secondes, puis dégressives les
trente autres et effectivement une minute a suffi pour rejoindre le lieu demandé. Nous
sommes stationnés à dix mètres au-dessus du centre du cratère. Il mesure à peu près une
trentaine de mètres de diamètre. Sa profondeur est d’environ une vingtaine de mètres. Une
fumée faite de poussières et de cendres s’étend à perte de vue.
Je demande, à Olan, s’il peut, au moyen d’un appareil de détection de rayons infrarouges
ou autres, m’informer s’il y a des personnes blessées et si les pompiers ou l’armée sont sur
place.
– Mes détecteurs, ne signalent aucune personne en difficulté, répond Olan. Il y a une

trentaine de personnes en uniforme militaire sur les pentes extérieures du cratère, et
une cinquantaine de personnes en uniforme de pompiers qui combattent les divers
incendies causées par les projections pendant l’impact. Ces projections sont comme
des bombes volcaniques. Elles occasionnent pas mal de dégâts.
– Olan, pouvez-vous saisir un échantillon des restes de cette météorite pour connaître
sa composition ?
– Oui, Quentin ! nous allons nous déplacer de quelques kilomètres pour repérer un
éclat encore brûlant.
Quelques minutes, plus tard, Olan, m’informe de la composition de la météorite. Je lui

demande alors d’aller inspecter l’espace pour savoir si d’autres impacts sont à prévoir.
Pendant trois jours, à des vitesses vertigineuses, nous scrutons le système solaire pour
détecter un éventuel danger. Le quatrième jour, nous sommes dans la ceinture principale
d’astéroïdes entre Mars et Jupiter, et je demande à Olan, s’il peut comparer la situation de
chaque astéroïde avant et après l’impact.
Toujours à grande vitesse, Olan scanne, l’ensemble de la ceinture d’astéroïdes. Nous

devons faire un tour complet pour que le puissant calculateur d’Olan et ses détecteurs
recensent la totalité de la ceinture.
Quelques jours plus tard, Olan me transmet sa conclusion :
– Quentin, trois astéroïdes sont entrés en collision, deux d’entre eux se sont brisés et
ont repris leurs trajectoires mais le troisième a été éjecté hors de son orbite et s’est
dirigé sur Terre. Sa dimension réduite n’a pas permis d’être détecté pas les télescopes
terrestres et lunaires.
Si cet astéroïde avait été plus imposant, comme il y en a beaucoup dans cette
ceinture, il aurait été détecté et avec vos récentes installations anticollision de corps
célestes, il aurait été neutralisé. Je crois qu’il y a une faille dans le système de défense
pour les corps célestes de taille modeste.
– Effectivement, Olan, dis-je. Je vais écrire plusieurs articles aux différents médias dans
le monde. Ils démontreront cette faille et alerteront les gouvernements et les
différents chercheurs concernés.
Je me rends compte que je suis entrain de converser avec une machine comme si c’était
un ami de longue date. Je me demande également si je peux lui parler de tous les sujets,
comme les relations amoureuses, par exemple.
Avant de demander à Olan de repartir sur Terre, je téléphone au père de Samia pour
avoir des nouvelles et connaître l’avancement des travaux. J’apprends que les travaux sont
terminés mais que Samia s‘inquiète de mon absence. Je téléphone donc, à Samia, un court
moment mais pas chaleureusement. Je veux qu’elle comprenne que je suis libre d’aller et
venir sans contrainte.
Je devine dans ces paroles qu’elle veut dépasser cette amitié plus (c’est comme ça que je
nomme cette relation). Il faut que je tienne bon, mes sentiments ne doivent pas me faire
faire un faux pas.
Je demande à Olan de rentrer dans notre nouvelle demeure.
Le voyage est court, à peine dix minutes. Olan se gare tout seul dans son nouvel abri et
moi je regagne mon ancienne demeure. Demain, je m’occuperai du déménagement.
La nuit se passe mais mon esprit reste agité. Dès la première heure du matin, je prends
contact avec un déménageur et je prépare les cartons.
___
La crémaillère
Trois jours plus tard, je suis enfin installé dans ma ferme rénovée et je téléphone au père
de Samia. Je l’invite ainsi que toute sa famille au complet pour fêter mon installation et
accrocher la crémaillère. J’invite aussi tous mes nouveaux amis. Ainsi, le samedi soir suivant,
à l’aide d’un traiteur, nous fêtons l’événement.
Pour l’occasion, je sors ma guitare et je distribue des carnets de chansons populaires.

Puis, nous chantons en cœur durant une bonne demi-heure. Ensuite, j’effectue quelques
tours de magie à base de cartes, de cordes, de pièces et de billets de banque.
Tous mes nouveaux amis découvrent l’artiste. Ils sont surpris mais heureux. Ils n’ont
jamais vu de près des phénomènes magiques. Quant au chant, il permet d’évacuer les
soucis, d’adoucir les sentiments dans une légère euphorie.
Le traiteur nous régale de mets délicieux arrosés de bons vins. Pour cette occasion, j’ai
engagé plusieurs chauffeurs qui se sont fait passés pour des amis avec la consigne de ne pas
boire une seule goutte d’alcool.
Ainsi, tout se passe bien, le retour étant assuré dans la sobriété. Samia insiste pour rester
chez moi mais je refuse en prétextant un état de grosse fatigue. Que c’est difficile de ne pas
craquer !
Je n’aurais jamais du entamer cette relation. Je dois, maintenant, élaborer un plan pour
me sortir de cette situation. Je décide d’aller consulter Olan.
Je me rends au garage et j’entre dans le vaisseau.
– Bonjour Olan ! dis-je.
– Bonjour, Quentin ! quels sont les ordres aujourd’hui ? dit-il.
– Olan, ce que j’ai à vous dire, relève de problèmes relationnels entre humains, dis-je.
Puis-je solliciter de votre immense intelligence quelques précieux conseils pour me
dépêtrer d’une situation que je ne peux assumer ?
– Je vous écoute, Quentin, répond-il.
Je lui explique la situation durant quelques minutes et j’ai l’impression de parler à un

véritable ami. Il m’écoute sans m’interrompre et je peux m’expliquer en détails suivant le fil
de ma pensée.
– Je vois, Quentin, répond-il. D’abord je crois que cette situation se répétera souvent,
durant les cent ans de votre vie. D’un autre côté, vous ne pouvez pas vivre comme un
ermite. La meilleure solution est de vivre votre relation naturellement mais chacun
chez soi. De toute façon l’amour entres deux personnes humaines ne dépassent guère
les trois ans d’après les études qui ont été faites sur ce sujet.
– Je comprends, dis-je. Comment se séparer sans heurt au bout de l’aventure, Olan ?
– Si vous ne vivez pas ensemble comme je le suggère, répond-il, il y a peu d’emprise de

l’un par rapport à l’autre. Chacun est indépendant financièrement ainsi que pour les
actes quotidiens et habituels. Votre liberté individuelle sera grande et au bout de trois
ans, chacun s’interrogera sur la prolongation de cette relation.
Il vous sera facile de cesser votre relation sans que Samia ne soit malheureuse. De
plus, si la troisième année, vous créez un cercle d’amis de votre génération et que
vous sortez régulièrement en groupe, les couples se feront et se déferont d’autant
plus facilement et naturellement.
– Je comprends ! dis-je, mais il y a une sorte de manipulation de l’amour qui me gêne

un peu.
– Oui, c’est vrai ! dit-il, pour contrôler une chose, une situation ou un être, c’est bien de
la manipulation dont se sert. Les êtres humains excellent dans ce domaine.
Je crois même que si vous n’aviez pas changé, dans un passé récent, les
caractéristiques humaines de l’esprit humain en instaurant la générosité et la non-
violence, la manipulation des uns sur les autres à des fins cupides et guerrières, aurait
détruit le Terre.
Dans votre cas, vous êtes gêné, certes ! c’est tout à votre honneur ! mais c’est ça ou
passer cent ans dans le vaisseau tel un ermite.
– Ok ! Olan, merci de me donner tous ces précieux conseils.
Je regagne le salon de ma ferme avec une solution et à défaut de mieux je vais m’y
cantonner.
Ainsi, Samia et moi, partageons une relation amoureuse mais chacun chez soi. Samia est
un peu frustrée mais elle ne refuse pas. Pour lui faire accepter cette union, je dus lui dire que
mon travail de douze heures par jour est ma priorité absolue.
Je dus lui dire aussi, que je me déplace fréquemment, à travers le monde et qu’elle serait
seule, isolée en altitude dans cette ferme. Là, ça a fait mouche !
___
La ferme gratte-ciel
Un matin, lors de mon footing quotidien, je rencontre un berger qui garde une centaine
de moutons. Je m’arrête quelques instants pour faire connaissance. Nos parlons du temps
en général mais il éveille mon attention lorsque le sujet de la surpopulation est évoqué.
Notre discussion terminée, je continue ma séance de sport, tout en cogitant sur ce
problème.
En effet, depuis que les hommes sont généreux et en paix, ils prospèrent. Chaque année
la population mondiale augmente de plusieurs dizaines de millions d’habitants. Par rapport à
notre planète, Sananto m’avait prévenu que pour faire partie du Conseil des Planètes Unies,
quatre conditions devaient être respectées, aucune violence, aucune pollution, études et
travail pour tous et population adaptée à la planète.
Sur Terre les trois premières exigences sont honorées mais pas la dernière. J’ai commis
une erreur en pensant que l’éducation et le bon sens suffiraient pour enrayer cette tare. Les
conséquences en sont néfastes. Les terres agricoles sont surexploitées et les forêts
converties en terres cultivables. Cette végétation est primordiale à l’équilibre du climat et
des taux d’oxygène et gaz carbonique.
Je suis consterné, l’intelligence humaine ne suffit pas malgré son caractère généreux et
pacifique. La dyarchie constitutionnelle et les élus, à la tête du gouvernement du monde, ne
parviennent pas à trouver des solutions efficaces pour réduire la population.
Si je n’interviens pas, la Terre sera en grand danger dans une décennie. Je décide de
demander l’aide d’Olan. Je me rends au garage et je monte à bord du vaisseau.
– Bonjour Olan ! je voudrais vous consulter au sujet d’un problème concernant la Terre
– Bonjour Quentin ! je vous écoute.
– Je viens de me rendre compte que l'humanité court à sa perte, dis-je. Elle prospère
plus que ne le permet les ressources de la Terre. L’équilibre naturel est rompu. Les
terres sont épuisées. Les forêts disparaissent. Les engrais, les insecticides et les
pesticides sont utilisés à outrance. Les abeilles sont intoxiquées et meurent par
millions et sans elles, l’Homme est condamné à l’extinction. Je pense que si je ne
trouve pas une solution dans les prochains mois, la catastrophe est inéluctable.
– Je comprends Quentin, répond Olan. La prospérité des hommes est impossible à

contrer pour une raison simple : l’instinct de la reproduction. L’intelligence,
l’éducation et le bon sens n’y pourront rien.
Les milliers de mondes constituant le Conseil des Planètes Unies maîtrisent ce sujet
par une contraception obligatoire et irréversible de chaque être juste après la
seconde naissance.
L’instinct de la reproduction est inaliénable, aucun monde de l’univers n’a pu
génétiquement le modifier comme on peut le faire pour d’autres processus comme la
violence ou la cupidité.
Je vous suggère de mener une campagne mondiale pour faire voter une loi qui impose
la contraception, comme les autres mondes du Conseil des Planètes Unies.
Sananto a mis à votre disposition un compte bancaire crédité de cent milliards de
dollars. Utilisez cet argent pour inonder le monde de tracts et d’articles de journaux
pour faire voter une telle loi.
Utilisez cet argent pour créer et financer un centre de recherche sur la contraception.
Elle devra être destiné autant aux hommes qu’aux femmes et sans effet secondaire.
Engagez les esprits les plus brillants dans ce domaine, motivez-les et laissez le temps
agir.
– Merci Olan ! dis-je, ces précieuses informations me redonnent espoir. Je me mets au
travail sur-le-champ.
Je me rends dans mon bureau et je commence à rédiger mon premier article. Aurai-je le
temps de sauver l’humanité ?
En écrivant ma chronique, je me rends compte qu’il est impossible de réussir cette

mission même dans le cas le plus favorable. C’est-à-dire que même avec le contraceptif et la
loi, la situation mettrait des générations à s’améliorer.
Je dois inventer en parallèle, une autre méthode pour créer des ressources alimentaires.
En surfant sur le web, je me rends compte que la solution existe déjà en Andalousie. De
grandes serres permettent aux légumes les plus courants de croître sans problème hors sol.
Ils ont juste une alimentation en eau riche en nutriments et le soleil fait le reste.
En bord de mer, une immense usine de dessalement permet de transformer l’eau de mer
en eau douce.
Çà y est, l’espoir revient, je vais développer cette idée pour créer dans un département
français un jardin gigantesque. Il sera capable de créer des ressources en fruits et légumes
pour l’ensemble des habitants de plusieurs départements. Pour le bétail et la volaille, je
verrai plus tard.
Je divise ma journée en deux, le matin je m’occupe du problème de la surpopulation et

l’après-midi je m’active à créer le jardin écologique. Pour son implantation, je choisis le
département de l’Hérault.
Je parcours le département de long en large, jusqu’à trouver et acheter, dans la garrigue,

un terrain de cinq cents hectares soit un carré de cinq kilomètres de côté. J’utilise un
hectare, soit un carré de cent mètres de côté, pour construire une centrale électrique à eau.
Il y a quelques années, j’ai aidé financièrement une entreprise, située au Cap d’Agde, qui
développait un projet de récupération de vapeur d’eau de mer. Cette eau douce est
maintenant mise au service de la civilisation. Je me rends sur place et je leur demande de
connecter mon terrain à leur récupérateur, car j’ai besoin d’énormes quantités d’eau.
Je leur verse vingt millions d’euros, pour l’agrandissement de leur installation et le

branchement jusqu’au terrain.
Sur mon terrain, je fais faire un trou d’une profondeur de deux cents mètres. Toute la
roche et la terre sont conservées. Avec le matériau, qu’a inventé Juan, dans ma précédente
jeunesse, je fais construire, dans ce trou, un bâtiment hermétique de quatre cents mètres de
hauteur, deux cents mètres sous terre et deux cents mètres en surface.
Ce bâtiment possède cent étages de deux mètres de hauteur pour les légumes. Il a vingt
étages de six mètres de hauteur pour les arbres fruitiers et il a huit étages de dix mètres de
hauteur pour les grands arbres fruitiers.
Avec la terre et la roche récupérées du trou, je fais enrober le pourtour de la tour et j’en
fais une montagne. Sur cette montagne je replante les plantes locales. De l’extérieur, on voit
une simple montagne, alors que l’intérieur cache le plus grand jardin du monde soit un carré
de cinquante sept kilomètres de côté. Un jardin, d’une surface de trois mille deux cents
kilomètres carrés, équivalente à la superficie d’un département comme le Rhône.
Chaque mètre carré de ce jardin est illuminé par une lampe qui imite le soleil. Chaque
lampe fournit la chaleur et la lumière correspondantes au type de fruit ou légume. Chaque
lampe est gérée par informatique.
Cet ordinateur pilote également les besoin en eau et minéraux utiles pour chaque plante.
Le programme informatique est mis au point par un groupe d’informaticiens de haut niveau.
J’ai personnellement engagé chaque personnel à travers le monde.
Dans chaque bloc, l’air qui entre, est filtré de façon qu’aucun insecte nuisible ou
poussière polluante ne puissent contaminer la moindre plante. L’air qui en sort est sans
danger et évacué par le sommet de la montagne. Il s’agit principalement d’oxygène.
Les insectes, comme les abeilles, utiles à la polonisation ont leurs propres ruches à
l’intérieur de la montagne et ne souffrent d’aucune maladie et infection dues aux pesticides,
insecticides et parasites comme le varroa lui-même porteur d’un virus mortel.
Les vignes par exemple ne souffrent pas de la maladie due au mildiou qui est un
champignon nuisible. Tous les autres parasites sont absents du fait que les bâtiments sont
hermétiques.
Les trente milles agriculteurs français, que j’ai embauchés pour créer ce jardin, entretenir
et cueillir chaque jour les fruits et légumes nécessaires aux deux repas quotidiens des
français, portent des vêtements et des masques comme dans une salle de chirurgie. En cas
de faille, une équipe décontamine l’étage. Chaque étage est indépendant des autres.
___
Samia : gardienne des plantes
Cinq ans ont été nécessaires pour bâtir ce jardin et le rendre opérationnel. Je me suis
entouré de cent mille personnes pour planter, cueillir, entretenir, livrer, maintenir, faire
évoluer, diriger et autres fonctions...
Durant toutes ces étapes, une personne m’a accompagné sans poser de questions
fâcheuses concernant le financement, la motivation et autres. C’était une condition
sinequanone, pour m’accompagner dans ce projet. Cette personne, c’est Samia.
Au courant de tout et comme il me fallait quelqu’un de confiance à la tête de cette

énorme entreprise, je la nommai patronne. Un large sourire illumina son visage. Désormais,
elle avait un vrai but dans sa vie. Je lui offris officiellement l’entreprise autour d’un immense
pot ou l’ensemble du personnel était convié au stade de France.
Pour alimenter totalement les habitants du pays, j’ai chargé, Samia de créer quatre
jardins supplémentaires, un en Bretagne, un en Alsace, un en Auvergne, un en Aquitaine et
un en Provence. Je l’ai également chargé, de publier tous les plans et les modes opératoires
du jardin de façon que chaque pays profite de cette invention. Je l’ai aussi chargée de créer
une école pour que nos ingénieurs instruisent les ingénieurs des autres nations.
Samia, accepta facilement que je reparte dans ma ferme pour exercer mon métier de
journaliste. J’ai remarqué qu’elle avait des affinités avec un de mes amis ingénieurs qui avait
rejoint le groupe, il y a deux ans. Olan avait raison ! Elle comprit, sans lui dire, que je ne
reverrai plus, quand je lui fis un signe de la main en disant : " Salut ! "
Toutes les terres cultivables de la France sont désormais au repos. On y plante des arbres
locaux et la flore reprend ses droits.
Tout cela a été possible grâce à l’argent que Sananto a mis à ma disposition. Cependant,
je suis fier d’avoir imaginé ce grand jardin sans l’aide de Sananto ni d’Olan.
Désormais je me retire de ce projet pour me consacrer à ma mission : gardien de la terre.
___
La réunion annuelle
Sept ans se sont écoulés, depuis que je suis le gardien de la Terre. La nouvelle société qui
se met en place va dans le bon sens, pas de violence, pas de pollution, la population
mondiale décroît et chacun étudie ou travaille. Chaque pays redonne les terres cultivables
épuisées à la nature qui se charge d’en faire des forêts ou des prairies luxuriantes.
En résolvant le problème des ressources alimentaires des fruits et légumes, le problème

du bétail et des volailles s’est résolu automatiquement. En effet les terres transformées en
prairies régalent ces animaux qui ont également plus d’espace et de liberté.
Je passe maintenant pas mal de temps dans mon vaisseau à surveiller le monde. Je passe
un jour ici, l’autre là. Avec un vaisseau invisible et équipé comme le mien, tout est possible.
Je lis, chaque jour, sur le web, les informations et reportages du monde. Olan discute avec
moi, comme un ami dévoué. La vie est belle.
De temps en temps, je fais un saut dans le système solaire, pour vérifier si tout va bien.
Chaque année, je rejoins Sananto et les autres gardiens de planètes, pour une journée. C’est
mon meilleur jour de l’année, je parle avec mon idole "Sananto" et avec les autres gardiens,
j’apprends des tas de choses sur les autres mondes.
Rani est mon grand copain, on reste ensemble toute la journée. Pendant les pauses, on
plaisante, on discute de nos actions respectives. Le reste du temps, Sananto nous donne des
conseils, des directives, et nous fait part du bilan des nouveaux mondes du Conseil des
planètes unies. Il nous présente également les nouveaux gardiens et nous raconte
brièvement leur histoire respective.
La technologie de chaque vaisseau est mise à jour. Certains méritent une réparation ou
un échange, mais dans l’ensemble ces vaisseaux sont quasiment invulnérables. Des
centaines de milliers d’années ont permis cette évolution technique. Je suis fier de faire
partie de cette équipe.
Chaque retour me déprime. Il me faut plusieurs jours pour retrouver le moral. Olan, m’y
aide beaucoup.
___
Une autre vie
Je suis déjà à la recherche d’un autre endroit pour vivre et changer d’identité. C’est la
règle, personne ne doit s’apercevoir de mon éternelle jeunesse.
Ma prochaine maison se situera dans les alpes. Toujours à une altitude approchant les
mille cinq cents mètres. Par contre, je ne construirai plus un garage sophistiqué pour mon
vaisseau. Un simple hangar suffira. Sananto m’a informé qu’avec les dernières modifications,
le vaisseau est indestructible. Comme il est invisible, il est inutile de dépenser beaucoup
d’argent pour la construction d’un garage hyper sécurisé.
Je dois chercher une maison avec un grand terrain et je construirai un simple hangar.
Pour justifier ce hangar au regard du passant, je tracerai à l’intérieur quatre terrains de
pétanque. D’eux-mêmes, ils comprendront que je suis un passionné de la petite boule. Ce
qui est vrai, je m’entraîne une heure par jour à pointer et tirer, par plaisir, pour
décompresser et faire le plein d’énergie. Mais je n’ai pas le temps de faire des tournois avec
mon métier qui demande une disponibilité et une vigilance constantes.
Le hangar aura une forme carré de seize mètres de coté et une hauteur de quinze mètres.
Mon vaisseau stationnera en lévitation à un mètre du plafond. Une semaine suffira pour le
bâtir. Quand je vendrai la maison et le hangar, je récupérerai mon investissement.
Je me ferai de nouveaux amis locaux et la nouvelle décennie se passera. Le plus

compliqué est de trouver une bonne excuse lors de chaque déménagement. Il n’est pas
facile de quitter son entourage proche et de ne plus donner de nouvelles.
Voilà onze ans que je suis le gardien de la Terre. Depuis un an, j’habite dans les alpes,
comme convenu. Samia, s’est mariée avec son nouvel ami et ses jardins fonctionnent à
merveilles.
Les jardins sont à la mode, même dans les pays désertiques, il est possible de réaliser un
jardin artificiel et en faire une montagne. Rien ne s’y oppose, si ce n’est le financement. Il
faut dix ans de productions de fruits et légumes pour que le jardin soit entièrement amorti.
Comme l’ensemble de l’humanité est généreuse aucun obstacle ne gêne la généralisation de
cet écosystème. Dans dix ans chaque pays aura ses jardins gratte-ciel.
Les consommateurs en sont les premiers bénéficiaires. Tous les fruits, légumes ou
graminées récoltés ne contiennent plus de pesticides, insecticides ou métaux lourds. Ils
contiennent toutes les vitamines et minéraux comme s’ils étaient cultivés dans une terre
propre et riche. Aucun des polluants, stockés dans les terres cultivables d’antan, ne se
retrouvent dans nos assiettes.
Ces usines jardins enterrées ne présentent que des avantages. Aucun incident ne s’est
produit depuis le début de ce projet. Une équipe d’ingénieurs agronomes améliorent sans
cesse cet écosystème artificiel.
L’unique problème à résoudre est l’excès de sel. Les usines de dessalement produisent de
l’eau douce et trois à quatre pour cent de sel. Le gouvernement du monde impose de ne pas
rejeter le sel au même endroit que l’usine. Ceci pour éviter un taux de salinité trop
important et nuire à l’écosystème marin.
Un ingénieur brésilien trouva la solution. Il travaillait dans une usine de dessalement

située à Belém au nord du pays quand l’idée lui vint. En voici la description :
Dans un premier temps le sel est stocké dans un énorme cube vide posé sur une
plateforme vibrante. Quand le cube est plein on atteint une masse de cent mille tonnes.
Ce sel est naturellement compacté par son propre poids et au moyen de vibrations.
Cependant des milliards de microbulles d’air restent emprisonnées ce qui permet à cet
ensemble de flotter sur l’eau de mer. Ce bloc est remorqué à une centaine de kilomètres des
côtes.
Quand ce cube a été compacté on a pris soin d’emprisonner une chaîne en acier qui
travers le bloc en son milieu de part en part. Ensuite on fixe cette chaîne à une sphère
construite en béton armé. On largue cette sphère suffisamment lourde pour envoyé par le
fond le cube de sel.
Les calculs prévoient qu’il faudra dix ans pour que le sel se dissolve naturellement sous
l’effet des courants. Ainsi, tout rentre dans l’ordre naturel des choses. Le sel retourne dans
son milieu de manière douce et l’eau douce produite par les usines de dessalement aussi
puisque l’eau consommé par les plantes s’évaporent dans l’air et tôt ou tard, retombent, sur
terre, sous forme de pluie ou de neige.
Maintenant, il n’y a vraiment plus d’entraves à la généralisation des jardins "Languedoc".

C’est le nom qui leurs a été donnés par Samia, car c’est sur ses terres que le premier jardin y
a été conçu.
Le gouvernement mondial a fixé l’objectif à atteindre concernant la population. De

savants calculs en fonction de la taille de la Terre ont établi le chiffre de deux milliards
d’individus. Dans quelques centaines d’années, quand la population mondiale aura atteint ce
seuil, quand les terres seront à nouveaux riches et saines, le gouvernement mondial
autorisera certainement l’exploitation de terres agricoles de manière raisonnable et
écologique pour l'agrément.
Sur Terre chaque adulte travaille, même ceux qui ont un handicap. Un travail adapté à
leur déficience leur est confié. Il n’y a pas une personne laissée de côté. Le gouvernement
mondial a fait voter plusieurs lois dans ce sens. Un salaire minimum confortable est perçu
par chaque personne. Nul ne peut gagner moins et nul ne peut dépasser trois fois ce salaire.
L’accès aux soins est gratuit. Les médecins, chirurgiens, infirmières et autres personnels
au service de la santé, sont payés par la S.M.G. (Santé Mondiale Gratuite). Cet organisme,
composé de millions de praticiens, de milliers d’hôpitaux, de centaines d’écoles et de
centaines de laboratoires de recherche, ne fait pas de bénéfices et dépend directement du
gouvernement mondial.
___
L’imprimante 3D
Depuis le quinze mai 2028, il s’en est passé de bonnes choses. Comment ai-je pu réussir à
rendre notre monde aussi beau et aussi bon ? D’où me viennent, cet altruisme et cette
capacité à trouver les bonnes solutions ? Les grandes personnalités, qui ont brillés tout au
long de l’histoire de l’humanité, ont construits de belles choses mais aussi des mauvaises. Je
sais que je n’ai pas le dixième de leurs talents, et pourtant, c’est à moi, que l’on a confié le
destin de notre planète, pourquoi ?
Ces jours-ci, cette question me hante l’esprit. Je ne trouve pas de réponse satisfaisante.
Sananto, m’a expliqué que mon rêve d’adolescent a tout déclenché, mais je reste sur ma soif
de comprendre. Je suis certain que des milliers de personnes, avec de véritables valeurs
humaines, ont pensé à des solutions ingénieuses. Il n’est pas pensable que je sois le plus
apte à sauver le monde de catastrophes telles que j’ai décrites. Enfin ! c’est comme ça !
Dans quelques milliers d’années, quand on lira mes mémoires, que pensera-t-on ? Serai-
je critiqué favorablement ou le contraire ? Parfois je m’imagine que j’aurais pu mieux faire et
parfois, non ! Je discuterai de ces questions métaphysiques avec les autres gardiens de
planètes. Ma mission demande une grande concentration.
Ce soir, je vais dîner chez des amis scientifiques. Un couple d’ingénieurs chercheurs qui
travaillent sur les imprimantes tridimensionnelles. Une telle imprimante imprime couche par
couche pour fabriquer un objet quelconque.
Leur projet est de mettre au point une imprimante plus grande que la tour Eiffel. Ceci
pour pouvoir construire couche après couche de grands immeubles d’un seul tenant. Le
matériau employé serait celui de juan.
Chauffé jusqu’ à ce qu’il devienne semi-liquide, à l’aide de gros tuyaux, il arrive sous
pression jusqu’à la tête d’impression et l’informatique fait le reste.
Le matériau que Juan a inventé, est composé essentiellement à 99 % de sable lisse des
déserts d’Afrique que personne n’utilise.
Avec cette imprimante on construit rapidement et solidement les formes de bâtiments

que l’on souhaite, y compris des formes futuristes.
De plus, dans ce projet de fabrication de gratte-ciel de trois cents mètres, chaque

appartement de deux cents mètres carrés dispose d’une terrasse jardin plein sud, de deux
cents mètres carrés également. Tous les appartements sont du plus grand confort.
Outre cette idée géniale de fabrication, l’idée la plus extraordinaire, à mon goût, est le
système informatisé des ascenseurs. L’attente maximum pour y accéder est de vingt
secondes et pour atteindre le dernier étage le temps est de trente secondes.
Personnellement je suis contre les habitations dans de grands bâtiments et notre débat
porte principalement sur ce sujet. Mais j’y suis favorable pour la fabrication de fermes gratte
ciel, d’hôtels, de centres d’étude, de centres d’hébergement pour les étudiants, de
laboratoires etc.
Le principal souci qui guide ma vie est l’harmonisation naturelle des choses de la nature :
les êtres humains, les espèces animales, les plantes, le climat, la dimension de la Terre, etc.
Ensuite, mes amis savants, me montrent toutes les applications possibles avec ce type
d’imprimante. Je suis conquis mais je me méfie, je pense que je suivrai de près l’évolution de
ce projet.
Cependant, ces gens sont sympathiques et espèrent beaucoup de leur trouvaille. La suite
de la soirée se passe chaleureusement et c’est dans la joie que je leur adresse une bonne
continuation en signe d’au revoir.
___
Futur de rêve
J'ai du mal à me remettre de toutes ces émotions. C'est inimaginable ! Le sommeil me

gagne lentement, des tas de souvenirs me viennent à l’esprit. Mes yeux se ferment, je suis
bien.
Soudain, j'entends une sonnerie stridente. Je regarde autour de moi, mais je n'arrive pas
à situer l’origine du son. Je ressens un profond malaise et tout devient noir.
Au loin apparaît une petite lueur rouge qui peu à peu se matérialise, sous la forme de
"06:30". La sonnerie semble surgir de ces chiffres, et elle devient très désagréable.
Puis, subitement, c'est l’évidence ! Je suis en train d’émerger de mon sommeil ! Je viens
de rêver, et c'est mon réveille-matin qui m'extirpe de cette magnifique aventure.
Je suis dans mon lit, et tout ce que je viens de vivre n'est qu'un rêve. Quel dommage !
C'était si réel !
Il est vrai que hier soir j’ai relu le fameux conte "Aladin et la lampe Merveilleuse". Cette
lecture a favorisé ce futur de rêve.
Le problème de la Terre est encore d’actualité. Cependant mon rêve n’est pas si utopique
que ça ; l’Américain feu Stanley Meyer était en passe de réaliser mon premier vœu, c'est un
début...
Bon ! Il n'y a plus qu'à se lever, se laver, s'habiller, déjeuner et aller au collège. Oh ! Je ne
me plains pas, je suis déçu tout simplement.
Je vais rejoindre les copains et à la pause, certainement que chacun refera le monde à sa
façon. Je ne peux même pas donner ma solution puisqu'elle est imaginaire comme un conte
de fée.
Pourtant, il y a en moi cette petite graine qui voudrait germer et guérir le monde, en
pensant, que dans l’univers, il n'est pas possible que nous soyons les seuls à connaître la vie.
Je repense encore à ces mots imaginaires que Sananto prononça lors de nos adieux :
— Je suis fier de toi. Donner, guérir, c’est ça la vraie vie. Pour le reste le temps
s’en chargera.
Il y a certainement, des mondes développés, qui ont connu à peu près le même parcours
et qui ont trouvé un système de société équilibré.
Si ces mondes sont évolués spirituellement, alors tout est possible. Il se peut que les
sentiments qui vivent dans les profondeurs de mon âme soient également ressentis par des
êtres pensants très évolués, qui ont le pouvoir de changer les choses. Enfin, dans l’immédiat,
je me rends au bahut.
___
La pause
Il est dix heures du matin et je suis en pause avec les copains. Bien sûr, de temps en
temps, comme tous les gens sur Terre, pour passer le temps, on refait le monde. La pause
est un moment de détente où j'aime plaisanter.
Je n'aime pas être sérieux mais quand il s'agit de refaire le monde, je m’oblige à écouter,
ne pouvant donner mon sentiment sincère et complet mais surtout utopique. C'est
intéressant d’avoir l’avis des gens sur ce sujet, car il reflète à merveille leur personnalité. On
s'aperçoit vite, que l’intérêt personnel domine dans les débats.
L’expérience de la vie, propre à chacun, leur indique le discours à suivre. Peu de gens ont
le recul nécessaire pour résoudre les problèmes cruciaux de l’humanité et de la Terre.
Écoutons, leurs propos !
Virginie parle très peu et on se demande souvent ce qu'elle pense. Elle semble écouter
beaucoup mais en même temps, elle paraît ailleurs, perdue dans ses pensées.
Un jour pourtant, alors qu'elle était plus éveillée que d’habitude, elle a parlé juste. Elle a
dit que la nature est ainsi, elle fait et défait les civilisations, comme un cycle perpétuel. Elle
peut tout supprimer et tout recréer. Que pèse l’intelligence de l’Homme, face au génie
suprême de la nature, avec le hasard et le temps pour alliés ?
René prétend, qu'on devrait toucher un salaire, que l’on travaille ou pas, de mille euros. Il
avance que ce serait un droit de vivre dans la dignité.
Et si l’on travaille, quelle que soit la besogne, le seuil minimum de rémunération devrait
être de mille sept cents euros, Il pense que ce serait le salaire de la participation active à la
société. Le problème du chômage serait atténué grandement.
Jean affirme, que le logement, le travail et la nourriture devraient être un droit et non
une récompense. Il ajoute que l’égalité entre les hommes ne prend pas en compte la misère
et les handicaps. Il prétend que le monde est sauvage et cruel.
Sylvain, lui, est plus asocial, il pense que seuls la force, le courage et l’intelligence peuvent
apporter le confort personnel. Une forme de jungle moderne. Et je trouve que son point de
vue est réaliste, mais indigne de l’humanité.
Anne, mise tout sur la communication et l’amour du prochain. Elle ajoute que le
modernisme isole les personnes physiquement, mais qu'ils communiquent davantage grâce
au smartphone et au réseau internet.
Paul, lui est un égoïste, il ne prête, ni ne donne, jamais rien, il se plaint tout le temps et sa
vision du monde est consternante. Il n'est pas du tout concerné par le sort des autres et on
s'aperçoit vite qu'il est cupide.
Pascal a un point de vue intéressant, dans la mesure où il prend le monde dans sa

globalité. Il dit que l’Homme est le plus grand prédateur connu et sauf miracle, la famine, la
guerre et l’injustice domineront longtemps pour le profit de certains. Il ajoute que seule la
nature remettra l’Homme à sa place, quand elle en aura assez de son comportement
intolérable.
Quant à moi, j'évite de fantasmer. Je donne simplement un avis réel mais pas entier. Je
pense que la tendance naturelle de l’Homme ne permet pas de résoudre le problème de
l’inégalité entre les hommes, ni le problème de la pollution sur la Terre.
La civilisation apporte un confort de vie pour ceux qui travaillent dans les pays
développés. Mais, le travail de l’Homme a été remplacé par des machines au nom du profit,
ce qui laisse sur le carreau des millions de gens.
Quant aux pays sous-développés, la misère y est partout.
Ce qui montre bien l’égoïsme de l’Homme envers l’humanité tout entière. Le profit
domine tout, et guide le monde vers la sauvagerie. L’égoïsme est le fléau majeur de
l’Homme, qui engendre l’intolérance, la violence et la course au profit.
Je pense que la solution pour obtenir une Terre paisible et l’égalité entre les hommes, ne
viendra pas de l’Homme. J'aimerais me tromper dans mon raisonnement, et être
agréablement surpris, mais cela semble improbable.
Et les jours passent, la pollution augmente, la fracture sociale entre les riches et pauvres
s'aggrave. La misère frappe partout. Les guerres, au nom des religions, du pétrole ou du
profit, ne font qu’empirer.
Les discussions se font plus fréquentes, l’égoïsme s'amplifie, et rien ne change.

Et chacun se pose des questions. Pourquoi l’Homme en général à tendance à s'approprier

de tout ce qu'il peut, au-delà de ses besoins, avec une indifférence indigne pour ceux qui
souffrent ?
Si le monde animal est impitoyable, l’Homme, lui, possède la conscience de son état et
devrait réagir mieux qu'il le fait. Le bon sens est laissé-pour-compte, les sentiments existent
mais sont enfouis comme par réflexe.
Je ne trouve pas logique qu'un être pensant, ne réagisse pas, sachant que son espèce
court à sa perte. Est-ce une loi de la Nature ?
Pourquoi, quelques êtres humains seulement sur des milliards, se battent corps et âme
pour changer l’humanité, comme le faisaient feu Abbé Pierre, feue Mère Teresa, feue Sœur
Emmanuelle, feu Coluche et d’autres ?
Et pire, pourquoi il existe autant de personnes odieuses qui n'agissent que pour le profit
ou leur propre compte ? Je ne comprends pas ce déséquilibre. Un équilibre entre le bien et
le mal en quelque sorte.
La cupidité est le pire ennemi de l’humanité. De nos jours, il n'est nullement interdit
d’amasser des richesses beaucoup plus qu'il n'en faut, et cela aux dépens des trois quarts de
la population de la planète, qui n'ont rien ou très peu. Quelle honte !
Le capitalisme n'est bon, que si l’argent amassé, serve à créer du travail, des usines, des
recettes, ou beaucoup de gens y trouvent leur compte, sinon, c'est du capitalisme sauvage.
La spéculation n'apporte rien à la société. On peut très bien être riche et penser aux autres.
Mais si la richesse est faite sur le dos de la pollution, de la détresse des autres, sans
penser au bien de la société, cela ne sert pas l’humanité.
La liberté est sacrée, il faut juste l’encadrer savamment pour le bien de tous. S'il ne se
passe rien ces prochaines décennies pour renverser cette tendance à courir au nom du
profit, le pire est à craindre. Il ne reste plus qu’à espérer, et pour ma part, sincèrement,
j'espère qu'une petite voix…
__
Épilogue
"Refaire le monde" est le sujet de conversation en tête de liste de toutes les discussions
libres et légèrement ludiques. Entre amis ou en famille, à la pause café, lors d’un l’apéritif où
dès qu'on a un peu de temps pour converser, on change le monde en palabres.
Même s'il s'agit de ne changer que ce qui nous concerne, il y a une volonté de modifier le
cours des choses. Car le monde tel qu'il est, ne convient à personne. Chacun trouve à redire
par rapport à sa situation, son expérience et ses sentiments. Nous avons tous, une façon
différente de modifier le monde et il serait bien tentant de déduire la personnalité de celui
qui en parle.
Voilà un sujet commun à des centaines de millions de personnes et aussi étonnant que
cela puisse paraître, personne n'en a tiré de règles qui permettraient de faire ressortir les
traits de personnalité de chacun.
La prochaine fois que vous aborderez ce thème, essayez de faire le rapprochement, vous
verrez que l’intérêt grandit doublement à discuter.
Aussi, il m'arrive souvent de lancer le sujet et d’écouter beaucoup. Tout le monde devient
bavard, ce qui assure l’ambiance. Certaines réponses sont intéressantes, mais elles sont
surtout révélatrices.
Bien sûr, il ne faut être qu'entre amis ou en famille, sans une quelconque pression
politique ou hiérarchique. Car bien évidemment, les réponses données seraient adaptées
pour séduire et plaire à l’entourage. Il ne serait pas possible de discerner la part de vérité et
en déduire un quelconque trait de personnalité. A part celui de comédien, peut-être.
Le plus dur quand on refait le monde c'est de penser à tout le monde. On s'aperçoit
rapidement qu'un avantage quel qu'il soit, déséquilibre la balance du partage. Forcément, la
personnalité de chacun va rejaillir, car sans baguette magique, le problème est
humainement parlant, impossible à résoudre.
Si on est pessimiste, au final, c'est la nature qui imposera sa solution. C'est incroyable !
On sait qu'on va droit dans le mur, et on s'y dirige quand même. Notre intelligence sociale a-
t-elle atteint ses limites ? L’Homme scie la branche sur laquelle il gît.
Et si on est optimiste, on peut imaginer qu'un miracle se produise. Le problème est que
dans les deux cas, on ne fait rien. On remet le destin de l’humanité à plus tard et en dernière
priorité. On se poserait presque la question : mais à qui profite le crime ? À la nature ?
Les hommes de pouvoir de ce monde ont tort de prendre à la légère les signes de la
nature comme l’augmentation de l’effet de serre, le réchauffement climatique, les
tremblements de terre, les tsunamis, les éruptions volcaniques, les inondations, les
canicules, les incendies gigantesques et la pollution.
En écrivant ce roman, j'éprouvais un bien-être. Par la plume, je refaisais le monde en

pensant à chaque être humain sans aucun laissé pour compte.
Je pensais à la Terre d’aujourd’hui, ainsi qu'à son avenir. Je pensais à tous les malheureux,
à tous ceux qui le deviendront et à tous ceux qui l’ont été. Je pensais à ceux qui se battent
sans cesse pour les autres. Je pensais au côté obscur de l’humanité qui s'obstine à creuser sa
propre tombe.
Au départ, je voulais trouver des solutions réalistes mais je reconnais mon échec, je n'ai
pas su. Je souhaiterais qu'on prouve que je me suis trompé.
Alors après un certain laps de temps, j'ai utilisé une solution miraculeuse. C'est à croire
que notre histoire est déjà écrite. Tous les médias tirent la sonnette d’alarme, et rares sont
les jours où il n'est pas consacré un reportage sur le réchauffement climatique, les
catastrophes naturelles, la misère, la faim, la soif, le chômage, et j'en passe.
Les gens ne croient plus aux élus politiques quand ils promettent monts et merveilles,
avant une quelconque élection. Pourtant à l’heure actuelle, il n'existe pas de meilleur
système de gouverner que le système démocratique. C'est le moins mauvais des systèmes.
L’époque que nous vivons est la plus contrastée depuis le commencement de l’humanité.
Suivant la position dans laquelle on se trouve, les sentiments que l’on éprouve pour les
autres sont différents. L’empathie que l’on éprouve pour son entourage devrait s'élargir au
niveau le plus large, c'est-à-dire, aux milliards d’êtres humains que compte l’humanité.
Toutefois, autant pour les miséreux que pour les plus nantis, il existe une souffrance pour
chacun. Les plus malheureux souffrent de la faim, de la soif, de la maladie et du chômage.
Ceux qui sont à l’abri du besoin souffrent d’ennui, de mal-être, d’insécurité, de la peur de
vieillir ou de mourir, de mal d’amour ou d’isolement, et portent aussi leur fardeau.
Ainsi il existe, une certaine justice divine. Mais, ce qui fait vivre chacun de nous, c'est
l’espoir. S'imaginer que les jours qui suivent apporteront une solution à nos soucis, soit par
le courage et le travail, soit par la chance.
Ceux qui sont désespérés, comme dans le cas d’une dépression, sont vraiment les plus
malheureux, quels que soient leurs niveaux de vie. L’espoir et l’amour font vivre, quelle que
soit sa situation.
Il y a certaines personnes qui vivent au jour le jour. C'est une philosophie intéressante car
ils ne pensent pas aux catastrophes réelles passées et celles imaginaires à venir. De ce fait, ils
peuvent vivre pleinement au temps présent, et c'est peut-être ça le bonheur de vivre.
Une autre solution consiste à être actif tout le temps. Faire tout le temps quelque chose,
est une échappatoire aux soucis. Des mains qui s'occupent c'est 90 % de sollicitation de
l’esprit, et c'est une forme de paix interne.
Combattre les habitudes, c'est aussi ne pas laisser notre conscient au repos qui en profite
pour ressasser les soucis. Car les habitudes sont gérées par notre inconscient, ce qui laisse
libre champ aux divagations involontaires mais conscientes. Mais, s'il n'est pas simple de
changer toutes les habitudes, on peut toujours essayer d’en modifier certaines.
Les solutions imaginaires, que je conte dans mon histoire, me permettent de vivre avec
l’espoir, et de soulager mon conscient, devant ce problème qui touche l’humanité entière.
Si malgré tout, quelqu'un trouve des solutions réalistes, alors, qu'il fasse connaître
rapidement ses idées au plus grand nombre de personnes ! C'est facile avec les médias
actuels comme Internet. Qu'il fonce ! Le temps est compté…
Fin
Le 21 janvier 2007, l’Abbé Pierre nous a quittés. Dans les derniers jours de
sa vie, ce grand Homme disait : — J'ai essayé d’aimer.
Ce roman lui est dédié.
______

Je Reve

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© Carlos Alvarez, 2020

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une

C’est ce qui arrive à Quentin, un jeune homme incroyable !

Ce roman s'adresse à tous, mêlant le fantastique aux faits de société et à l'actualité.

Table des matières

Ma conscience est intacte et mes sens fonctionnent. Que se passe-t-il ?

La voix se fait de plus en plus entendre et devient compréhensible :

— Bonjour Quentin ! N'ayez pas peur ! Je m'appelle Sananto. Je viens d’une

— Je perçois vos pensées, fit la voix.

Alors, je me mis à penser :

— Pourquoi m'a-t-on choisi ? et qui ? comment un seul être peut-il guérir la

La voix étrangère reprit :

— Effectivement, nous avons débattu longtemps. Nous avons passé à la loupe

Au milieu de mon salon, une projection cinématographique sous forme d’hologramme,

— Ah ! Si ma mère avait l’idée de venir ! Pensais-je. Mais je suppose que ce

Les images défilaient, commentées par la voix étrangère :

— Voici quelques-unes des planètes de tout l’univers, où la vie s'est développée

— Vous en savez suffisamment, reprit-elle, revenons à votre mission. Vous

Suivant votre personnalité, vous pouvez utiliser ce pouvoir à votre compte,

Le travail manque et cela fait penser à la loi de la jungle. Les laissés-pour-compte, de la

L’énergie nucléaire présente le désavantage de produire des déchets dangereux et peut

Certains pays européens nordiques font de réels efforts, en encourageant et en

Ma voix semble revenue. Les paroles, de l’extraterrestre, me reviennent à l’esprit :

Un vrai miracle parti d’un nombre invraisemblable de circonstances favorables.

On a quand même du mal à se rendre compte, du nombre de circonstances favorables,

L’erreur du profit exagéré, l’erreur de supprimer le travail humain en le remplaçant à

Une énergie propre

Le monde économique risque de trembler. Je vois déjà les raffineries de pétrole

Toute la chaîne, de l’extraction du pétrole brut à la pollution, en passant par les

— Les fruits de cette invention appartiennent à tous les nécessiteux de ce

Chose imprévue, des représentants des gouvernements français et étrangers décident

Il est hors de question que ce moteur révolutionnaire serve de mauvaises intentions.

Ainsi, la robotisation supprime l’effort fastidieux du travail, mais aussi le travail. Le

La télévision, l’ordinateur individuel, le smartphone apportent des informations, des

Ensuite on regarde le résultat, et on corrige jusqu'à ses propres limites intellectuelles.

Notre société semble bloquée. Chacun accusant l’autre en permanence. Les

Je me concentre pour essayer de ressentir la mutation mais rien ne se passe. La mutation

Tous les possesseurs d’armes nucléaires, bactériologiques ou chimiques font de même.

Le Premier ministre du Royaume-Uni déclare que toutes les armes classiques,

Ce recyclage servira à produire des matières premières pour la construction de pompes

Le commentateur du journal télévisé de vingt heures est débordé. Des centaines de

— Chers concitoyens, un miracle se produit. La paix se déclare dans le monde

Les propos du président de la République française me réjouissent. Ce qui m'a le plus

Il est temps de passer à la troisième phase de mon plan. Il me reste un souhait.

Bien-être pour tous

La surpopulation mondiale entraîne un épuisement des ressources et augmente la

Comment limiter notre descendance pour inverser cette tendance à la surpopulation ?

Seuls la culture, l’instruction et l’éducation de tous, pourront apporter le raisonnement

On parle souvent de l’augmentation de l’espérance de vie dans les pays développés. En

Je pourrais souhaiter de posséder le secret alchimique qui permet de transformer un

Un second flash d’information émis dans la foulée par le président de la République

Cette somme sera destinée à la création du premier réseau mondial de communications

Et ainsi de suite, le porte-parole de la Chine annonce un déblocage de cent trente

Pendant la retransmission du journal télévisé, on apprend que des milliers de sociétés

Ma mère qui était présente me demande :

— Qui est Sananto ?

Après quelques instants de réflexions, je lui explique :

Ma mère a l’air satisfaite de cette réponse et retourne à ses occupations.

Me retrouvant seul, je m'interroge sur ce cadeau que m'envoie Sananto dont je ne

Trois jours se passent et je ne comprends toujours pas.