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Nicolas Lemonnier, joggeur

écologique

PORTRAIT - Après avoir été remarqué par Mark Zuckerberg, cet ostéopathe nantais a créé une
application pour convaincre les amateurs de course à pied de ramasser au moins un déchet
pendant leur entraînement. Son défi: courir pour l'environnement aux côtés d'Emmanuel
Macron.
L'histoire s'est emballée au cours d'un barbecue. Nicolas Lemonnier reçoit un appel. «Une collaboratrice
de Mark Zuckerberg m'explique que ce dernier a repéré notre initiative», raconte-t-il, avec un calme
déconcertant. Nicolas Lemonnier, 35 ans, ostéopathe nantais, vient de taper dans l'œil du fondateur de
Facebook, l'un des hommes les plus influents du monde. Avec une idée simple: fédérer une communauté de
joggeurs qui ramassent au moins un déchet pendant leurs entraînements. Pour cela, il a d'abord fondé en
2015 un groupe sur le réseau social Facebook, puis une association baptisée Run Eco Team. Aujourd'hui,
elle est composée de 20 .00 membres répartis dans plus de 104  pays.
«On ne voulait pas d'un financier qui apporte de l'argent sans défendre un message derrière.»
Nicolas Lemonnier
Depuis ce coup de fil inattendu, la vie du praticien s'est subitement accélérée. En ce début décembre, il a
inauguré au sein des locaux parisiens de Facebook, l'application pour smartphones Run Eco Team. À
ses côtés, une ex-Miss France, Laury Thilleman, sportive accomplie, et très investie dans la défense de
l'environnement, ainsi qu'un homme aux cheveux grisonnants, Pierre de Montlivault, un ingénieur des
Ponts qui dirige Tiru, une filiale d'EDF spécialisée dans la valorisation des déchets. L'entreprise a financé
l'application. «On ne voulait pas d'un financier qui apporte de l'argent sans défendre un message derrière»,
appuie Nicolas Lemonnier, qui rappelle qu'à l'association «tout le monde est bénévole». L'application, qui
marie sport et écologie, course à pied et protection de la planète, affiche sur son écran d'accueil un
compteur à déchets qui augmente au fur et à mesure que les coureurs les ramassent en avalant les
kilomètres. «Via ce compteur, on sensibilise les gens à la question du tri et du recyclage. On n'imagine pas
qu'il est possible de produire de l'énergie en recyclant une canette d'aluminium», explique-t-il. Les
utilisateurs notent de manière anonyme la propreté du parcours qu'ils ont emprunté.
Prise de conscience
À l'avenir, l'application pourrait même être utilisée par les services d'entretien des communes. Une aubaine
pour ce sportif, qui souhaite promouvoir une écologie «positive». À l'instar de l'ex-ministre de
l'Environnement, Ségolène Royal, il ne croit pas à «l'écologie punitive». Les actions simples et volontaires
lui semblent plus efficaces. Elles impliquent davantage le citoyen et lui permettent de se forger une
conscience écologique. Une prise de conscience qui remonte à l'enfance pour le Nantais.
Né en Normandie, Nicolas Lemonnier a vécu dix ans à Paris. «Mais j'allais passer toutes mes vacances chez
mes grands-parents paternels qui étaient agriculteurs.» Le gamin, qui montre un caractère «déterminé»
selon son père, aime la nature. «Ça me choque toujours de voir des cours d'eau pollués», lâche-t-il d'une
voix posée. L'homme, à l'épaisse chevelure brune, frappe par son assurance. Il enchaîne les anecdotes, parle
de l'animatrice de télévision Alessandra Sublet, qui soutient l'association, avec un naturel étonnant. «C'est
un ambitieux qui ne perd pas de vue son objectif de sensibiliser les gens. C'est l'histoire du petit Français
qui convainc les grands de ce monde», souligne Camille Buand, chargée de communication chez Tiru et à
l'origine du partenariat avec Run Eco Team.
«Lors de mes sorties running, à Nantes ou à la campagne, j'ai constaté la présence de nombreux
déchets.»
Nicolas Lemonnier
Étonnamment, c'est encore au cours d'un repas que l'initiative a pris de l'ampleur. En plein apéritif, à Noël
2016, son téléphone vibre frénétiquement. Mark Zuckerberg vient de mettre sur Internet une vidéo
réalisée par une équipe de Facebook au domicile du Nantais quelques jours auparavant. «J'ai reçu 2400
notifications en trois secondes», sourit-il.
Un mois plus tard, le Frenchie est invité à rencontrer le petit génie de l'informatique à Palo Alto sous le
soleil californien, aux États-Unis. «Il était heureux que l'initiative prenne de l'ampleur», relate Nicolas
Lemonnier comme s'il parlait d'un vieil ami. Pour Zuckerberg, le patron du plus puissant réseau social,
mettre en lumière ce genre d'action est aussi un moyen de redorer l'image de Facebook, écornée ces
derniers mois pour avoir servi de relais à des informations non vérifiées.
Le chef de l'État à petites foulées?
En 2015, avant ce tourbillon médiatique, l'épouse de Nicolas Lemonnier tombe enceinte d'un petit garçon.
En futur papa modèle, l'homme qui a pratiqué le football pendant quinze ans décide de reprendre une
activité physique. «Lors de mes sorties running, à Nantes ou à la campagne, j'ai constaté la présence de
nombreux déchets», précise-t-il. Un jour lui prend une drôle d'idée: se prendre en photo en ramassant un
emballage pendant son jogging. «Je l'ai postée sur Facebook et les gens ont trouvé que c'était génial de faire
ça», se souvient Nicolas Lemonnier.
D'ailleurs, le nom même de son association - Run Eco Team - amuse. L'homophonie avec le dernier
président de la IVe République, René Coty, titille les tympans. L'ostéopathe jure que ce n'était pas délibéré.
En revanche, il ne s'en cache pas, il aimerait monter une action avec un autre président, Emmanuel Macron.
Objectif: organiser un jogging aux côtés du chef de l'État. Au culot, l'homme a appelé l'accueil de l'Élysée.
«Trois semaines plus tard, j'avais un rendez-vous avec un conseiller», dit-il, absolument pas perturbé par
son audace. «Voir un président en short ramasser un déchet, ce serait un symbole fort», conclut-il. En
attendant, Nicolas Lemonnier espère 100.000  téléchargements de son application dans les semaines à
venir, car œuvrer pour la planète n'attend pas.

REACTIONS


 Curnonescu Abonné(e)
Moi, je cours sur les chemins de campagne en Roumanie et je regrette, car si je devais y
ramasser les déchets, je ne serais plus joggeur mais haltérophile...

13/12/2017 à 10h27
Alerter Répondre

Navroche Abonné(e)
L'écologie, ce n'est pas ramasser des déchets: mieux vaudrait pédaler pour produire de
l'électricité et non perdre son énergie en chaleur et donc réchauffer la planète.
Macron a des adeptes absurdes. L'absurdité est en ce milieu un "sens commun".

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