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Renforcement des systèmes nationaux d’audit externe en Afrique
Stratégie conjointe de la Banque africaine de développement
et de la Banque mondiale
OSGE
FÉVRIER 2010
Table des matières
Résumé ....................................................................................................................................................i
1. Introduction ....................................................................................................................................1
Annexes
ii
1. Introduction
1.1. La bonne gouvernance est un facteur essentiel d’une croissance économique soutenue et de
la réduction de la pauvreté. La promotion de la bonne gouvernance en matière de réduction de la pauvreté
est un volet capital de la stratégie à la fois de la Banque africaine de développement et de la Banque
mondiale en Afrique. Les éléments clés de la bonne gouvernance sont l’obligation de reddition de compte, la
transparence, la participation, la lutte contre la corruption et la promotion d’un cadre juridique et politique
favorables1. Les deux institutions reconnaissent que la corruption est généralement un symptôme des
carences au plan de la gouvernance et, ainsi, que la lutte contre la corruption exige le renforcement de la
gouvernance et la promotion de l’intégrité, en particulier dans le domaine de la gestion des finances
publiques.
1.2. L’amélioration de la gestion des finances publiques2 est au cœur de la bonne gouvernance et
détermine la réalisation des objectifs de développement pour le millénaire. Pour cette raison, dans la
Déclaration de Paris3 de 2005, les partenaires au développement ont accepté de renforcer leurs systèmes
nationaux de gestion des finances publiques, et les bailleurs de fonds se sont engagés à utiliser ces systèmes
dans toute la mesure du possible. En 2008, le Programme d’action d’Accra4 a visé à accélérer et à
approfondir cette approche et a ainsi identifié l’établissement de partenariats plus efficaces et plus inclusifs
pour le développement comme l’un des enjeux clés qui se présentent sur la scène du développement. De plus
amples renseignements sur les engagements pertinents énoncés dans ces deux initiatives sont donnés à
l’Annexe 2.
1.4. Il a été reconnu que les interventions des bailleurs de fonds doivent être collectivement
mieux harmonisées, transparentes et efficaces6. L’Accord de partenariat mondial (APM) en cours
d’élaboration entre INTOSAI et les bailleurs de fonds vise à harmoniser, rationaliser et coordonner l’appui
aux institutions supérieures de contrôle aux plans international, régional et national, afin d’améliorer
l’efficacité de l’appui fourni (voir l’Annexe 3 pour de plus amples renseignements). La mise au point de la
Stratégie conjointe arrive à point nommé, dans la mesure où INTOSAI tiendra son premier congrès triennal
en Afrique du Sud en 2010. C’est la première fois qu’un congrès de cet organisme se tiendra en Afrique, et
cette assemblée permettra d’accroître la notoriété des institutions supérieures de contrôle en Afrique et de
souligner l’importance d’un audit externe des finances publiques indépendant, crédible et efficace.
1.5. La présente stratégie conjointe définit une approche visant à accroître l’appui aux
institutions supérieures de contrôle en Afrique, fondée sur l’adhésion des pays et le renforcement de la
coordination entre la Banque africaine de développement et la Banque mondiale. Cette stratégie
s’inspire des enseignements tirés des initiatives de renforcement de la gouvernance décrites en général dans
les Orientations stratégiques et Plan d’action pour la gouvernance8 (2008-2012), la Stratégie de
renforcement des capacités34 de la Banque africaine de développement et la stratégie de promotion de la
gouvernance et de lutte contre la corruption de la Banque mondiale9, ainsi que d’autres initiatives
1
internationales visant à renforcer l’efficacité des institutions d’audit et de surveillance, notamment celles qui
forment INTOSAI10.
1.6. Cette stratégie s’inspire des enseignements tirés de l’expérience et des études menées
récemment dans la région par les services des deux Banques et d’autres institutions. La stratégie
conjointe est en conformité avec les stratégies mises au point par les organismes sous-régionaux des
institutions supérieures de contrôle, à savoir AFROSAI-E, ARABOSAI et CREFIAF. Elle est également
conforme à la stratégie d’AFROSAI, qui englobe l’appui à chaque institution supérieure de contrôle pour
l’élaboration de ses propres plans stratégiques. Conformément à la Déclaration de Paris et à l’accent que met
le Programme d’action d’Accra sur l’adhésion des pays, la stratégie conjointe s’articule autour de ces plans
stratégiques. Elle restera en vigueur pendant cinq ans et comportera une revue à mi-parcours.
2. Enjeux et opportunités liés à la réforme des institutions supérieures
de contrôle
Il existe en Afrique une vaste gamme de modèles pour la structure et la stratégie des institutions supérieures
de contrôle. L’Annexe 4 donne certains renseignements de base concernant les divers modèles qui ont été
adoptés, leur rôle au plan du renforcement de la responsabilité et de la transparence, les types de travaux
entrepris et les rapports avec d’autres institutions.
2.1.1. L’initiative internationale, intitulée Dépenses publiques et responsabilité financière (PEFA) est
un dispositif de collaboration offrant un outil solide pour mesurer les résultats en matière de gestion des
finances publiques et d’évaluation de la qualité des systèmes de gestion financière pour tous les pays quel
que soit leur niveau de revenu11. Le dispositif PEFA englobe un certain nombre de critères de référence
concernant l’audit, la reddition de comptes et le contrôle interne.
2.1.2. Une analyse des notes liées aux quatre indicateurs PEFA qui influent le plus directement
sur la qualité de l’audit externe et la publication des résultats financiers met en évidence la faiblesse
actuelle de la gestion des finances publiques en Afrique subsaharienne12 (les indicateurs sont présentés
de façon détaillée à l’Annexe 6). L’analyse des données provenant de 27 évaluations menées à l’aide de cette
méthodologie en Afrique subsaharienne fait état d’une note moyenne faible, allant de D+ à C (sur une
échelle de A à D). Cette note moyenne est plus faible que celle qu’enregistrent d’autres régions du monde et
d’autres dimensions du cycle budgétaire en Afrique, comme le montre la Figure 1 ci-dessous. D’autres
évaluations menées plus tard en Ouganda et en Afrique du Sud ont fait état de meilleures notes pour les
quatre indicateurs de résultats, en particulier pour ce dernier pays.
Table 1
Notes moyennes PEFA par région et dimension budgétaire13
Région
EAP ECA LAC MENA OCDE SAS ASS
(8) (8) (14) (3) (1) (2) (21)
Crédibilité budgétaire 2,70 2,93 3,01 2,35 4,00 2,25 2,54
Exhaustivité et transparence 2,44 2,75 2,65 2,33 3,42 1,83 2,36
Budgétisation fondée sur les politiques nationales 2,38 2,72 2,46 2,58 3,25 2,00 2,45
Prévisibilité et contrôle de l’exécution 1,96 2,36 2,50 2,52 3,44 1,92 2,08
Comptabilité, enregistrement de l’information et 1,76 2,58 2,43 2,04 3,33 1,94 1,96
rapports financiers
Surveillance et vérification externes 1,54 2,96 1,87 2,22 3,17 1,50 1,97
Moyenne 2,13 2,55 2,49 2,34 3,44 1,91 2,23
EAP=Asie de l’Est et Pacifique ; ECA=Europe de l’Est et Asie centrale ; LAC=Amérique latine et Caraïbes ;
MENA=Moyen-Orient et Afrique du Nord ; OCDE=Organisation de coopération et de développement économiques ;
SAS=Asie du Sud ; ASS=Afrique subsaharienne.
2
2.1.3. Les institutions supérieures de contrôle ne disposent pas souvent des ressources
financières, humaines et matérielles dont elles ont besoin pour s’acquitter efficacement de leur
mission. Ainsi, peu d’entre elles sont en mesure de soumettre au Parlement des états financiers annuels
audités en moins de douze mois suivant la fin de l’exercice financier concerné (dans certains cas cela peut
tenir au retard mis dans la préparation des comptes par le ministère des Finances). Le rapport CABRI sur les
pratiques budgétaires en Afrique14 a indiqué que deux pays seulement sur 26 ont satisfait à la norme de
l’OCDE (comptes publics audités disponibles dans les six mois suivant la fin de l’exercice financier) et que
neuf pays prennent plus de douze mois. Lorsque les rapports d’audit sont soumis, ils ne sont pas
nécessairement traités avec tout le sérieux qu’ils méritent, et les recommandations ne sont pas
nécessairement mises en œuvre.
2.2.1. Indépendance : pour garantir l’indépendance effective des institutions supérieures de contrôle, il
est nécessaire de veiller à ce que les huit principes suivants provenant de la Déclaration de Mexico15 de 2007
soient observés :
i) existence d’un cadre constitutionnel/statutaire/juridique approprié et efficace et des
dispositions d’application de facto de ce cadre
ii) indépendance des dirigeants des ISC et des membres (d’institutions collégiales),
notamment l’inamovibilité et l’immunité juridique dans l’exercice normal de leurs
fonctions
iii) mandat suffisamment large et entière discrétion dans l’exercice des fonctions des ISC
vi) liberté de décider du contenu et de la date des rapports d’audit, de publier et de les
diffuser
2.2.2. Le statut du personnel de l’institution supérieure de contrôle doit garantir l’indépendance des
employés, et le travail de ces derniers doit être à la hauteur de cette indépendance. Le profil de carrière, voire
la sécurité immédiate du personnel, peut dissuader les cadres ou les autres employés de mener les audits
aussi loin que l’exige leur jugement professionnel. Cela est vrai pour l’auditeur général ou le président
jusqu’au personnel subalterne. L’application à l’institution supérieure de contrôle de lois ou règlements
concernant le service public en général peut limiter fortement cette indépendance effective. Il peut s’agir des
règlements concernant le recrutement, les promotions, les niveaux de rémunération, l’organisation de bureau
ou les conditions de service. De plus, il peut exister des restrictions abusives de l’exécution du budget annuel
global affecté à l’institution supérieure de contrôle.
2.2.5. Étendue des audits : toutes les opérations financières publiques, peu importe qu’elles
apparaissent au budget national et peu importe la façon dont elles y figurent, devraient faire l’objet d’un
audit par l’institution supérieure de contrôle. Les institutions supérieures de contrôle devraient avoir le
pouvoir de procéder à l’audit de l’administration fiscale, des entreprises si l’État y détient une participation
importante ou y exerce une influence dominante, ainsi que de l’utilisation de subventions octroyées sur les
fonds publics.
2.2.6. Diffusion et suivi des conclusions et recommandations d’audit : Les institutions supérieures de
contrôle sont un maillon d’un système élargi d’audit des finances publiques et constituent un des piliers de
l’intégrité financière. Leur efficacité est donc fonction, dans une large mesure, de la flexibilité des rapports
fonctionnels avec d’autres composantes du système. L’activité des institutions supérieures de contrôle aura
peu de valeur et la motivation des auditeurs sera faible si des sanctions administratives réelles et, au besoin,
pénales ne sont pas imposées à la suite des observations faites ou si les recommandations ne sont pas suivies
d’effet.
2.2.7. La formation professionnelle continue, souvent financée avec l’appui des partenaires au
développement, n’a pas nécessairement donné les résultats attendus. Le personnel formé peut répondre aux
offres du secteur privé, qui peut offrir des salaires plus élevés et des conditions de service plus attrayantes.
Compte tenu de l’organisation interne des institutions supérieures de contrôle, il peut arriver que le
personnel ne soit pas en mesure d’appliquer la formation reçue une fois de retour au travail. Cela peut
s’expliquer soit par le fait que tel ou tel domaine de l’audit n’existe pas dans l’institution supérieure (par
exemple, l’audit de la performance, l’audit social, l’audit fondé sur la parité hommes-femmes, l’audit de
l’environnement ou même l’audit informatique) soit par le fait que le personnel formé n’est pas affecté à
l’unité organisationnelle pertinente.
2.2.8. Appui fourni par le Parlement : Lorsque les observations d’une institution supérieure de
contrôle sont transmises au Parlement, les députés ont besoin d’une capacité technique suffisante pour les
comprendre et une motivation politique appropriée pour veiller à ce que le pouvoir exécutif prenne des
mesures dans le sens des recommandations faites. Beaucoup de députés en Afrique ne possèdent pas la
capacité technique suffisante pour comprendre et utiliser les rapports annuels soumis par les institutions
supérieures de contrôle ou prendre des mesures à cet égard. Les députés ont également besoin d’une
autonomie suffisante par rapport au pouvoir exécutif pour pouvoir exiger des comptes de la part de ce
pouvoir.
2.2.9. Appui politique et civique aux institutions supérieures de contrôle. Les institutions supérieures
de contrôle ont besoin, pour être en mesure de s’acquitter de leurs fonctions de façon durable, d’un appui
politique et civique durable. Elles peuvent surmonter certains des obstacles auxquels elles font face en
formant et en raffermissant des alliances avec les Parlements et la société civile :
i) Le Parlement peut exiger du pouvoir exécutif qu’il respecte les observations faites par
l’institution supérieure de contrôle et qu’il mette en œuvre les recommandations de cette
dernière.
ii) La société civile peut exercer des pressions à partir de ses organisations, notamment les
médias, qui représentent les citoyens en général16. Une opinion publique bien informée
peut exercer une influence réelle sur le pouvoir exécutif au profit des institutions
supérieures de contrôle et des conditions de travail de celles-ci et faire en sorte que des
mesures soient prises dans le sens des observations faites par elles.
4
2.3. Les institutions supérieures de contrôle et l’efficacité de l’aide
2.3.3. Dans les cas où des audits spéciaux s’imposent (ce qui peut s’appliquer particulièrement dans
les États fragiles), les bailleurs de fonds peuvent éviter de mettre les autorités nationales sur la touche en les
faisant participer aux travaux. Dans plusieurs pays, la loi exige une telle participation. Il convient également
d’harmoniser les exigences d’audit de la part des bailleurs de fonds et les mesures de sauvegarde (comme
cela arrive par diverses formes de mise en commun des financements). La Banque africaine de
développement et la Banque mondiale, avec la Commission européenne mettent au point, en matière d’appui
budgétaire dans les États fragiles, une approche commune qui souligne l’importance primordiale que revêt le
rétablissement des activités d’audit interne et externe dans ces États (notamment les questions de diligence
raisonnable, les garde-fous et les audits).
2.3.4. Des audits externes crédibles, efficaces et indépendants dans les pays africains sont importants
pour les bailleurs de fonds et les deux institutions, en particulier dans le contexte d’une utilisation accrue de
l’appui budgétaire comme mécanisme de choix pour la livraison de l’aide. Cela exige des systèmes
nationaux de gestion financière solides et des mécanismes robustes d’assurance et de sauvegarde fiduciaire
que seules des ISC saines peuvent fournir.
3.1.1. L’appui aux institutions de surveillance du budget et aux systèmes d’audit nationaux est
un élément central de la nouvelle stratégie en matière de gouvernance de la Banque africaine de
développement. Le Conseil d’administration de la BAD a approuvé en mai 2008 une nouvelle stratégie
articulée dans le document intitulé Orientations stratégiques et plan d’action pour la gouvernance, 2008-
201218. L’objectif premier que vise la Banque en matière de gouvernance est d’aider les pays africains à
bâtir des États capables et réceptifs, en renforçant la transparence et la responsabilité dans la gestion des
ressources publiques, avec un accent particulier sur les institutions de surveillance et les systèmes de
reddition de comptes. De plus, en reconnaissant que la corruption est le symptôme de dysfonctionnements
5
plus larges de la chaîne de gouvernance, en particulier dans la gestion des ressources publiques, l’approche
de la BAD en matière de lutte contre la corruption porte surtout sur le renforcement des institutions et des
systèmes de responsabilité interne, la transparence budgétaire et l’intégrité financière.
3.1.2. La BAD accroît son appui aux institutions de surveillance indépendantes qui demandent
des comptes aux pouvoirs publics. Elle augmente son aide aux pays membres régionaux pour la mise en
place de dispositifs de contrôle et d’audit financiers et pour le renforcement des capacités techniques et
humaines des institutions qui participent au contrôle et à l’audit des fonds publics, tels que les commissaires
aux comptes, les inspecteurs généraux, les auditeurs internes et les organismes de lutte contre la corruption.
3.1.3. Des structures de gouvernance du secteur public renforcées et des systèmes nationaux pour la
gestion des ressources contribueront améliorés contribueront à rendre les pouvoirs publics plus transparents,
à donner plus de moyens d’action à la société et à améliorer l’environnement des affaires. Les activités de la
BAD en matière de gouvernance se font à trois niveaux – national, sectoriel et régional. Le choix, la gamme
et la séquence des instruments qu’utilise la BAD pour fournir son appui en matière de gouvernance sont
adaptés aux enjeux et à l’environnement liés à la gouvernance dans les pays concernés. La BAD a adopté le
dispositif PEFA comme un des indicateurs de performance institutionnelle du Cadre des résultats du FAD-
XI et PEFA PI-26 en particulier comme un des indicateurs de performance pour ses activités à l’appui de la
gouvernance économique et de la gestion des finances publiques.
3.1.4. La BAD fournit un appui aux ISC à l’aide de divers instruments complémentaires,
notamment la concertation sur l’action à mener et le conseil au plan des politiques, l’appui budgétaire direct,
les projets et opérations de renforcement des capacités, des dons de faible montant et des études analytiques.
Des revues internes portant sur 111 opérations d’appui budgétaire et de renforcement de capacités
institutionnelles approuvées entre janvier 2002 et juin 2009 ont montré que l’appui à l’audit externe
représente la principale intervention de la Banque au plan de la gouvernance. En effet, entre 2007 et 2009,
53 % des opérations d’appui budgétaire et de renforcement de capacités institutionnelles de la BAD (contre
32 % entre 2002 et 2006) comportaient un volet audit externe. La Figure 1 fait état d’une forte hausse de
l’appui à l’audit externe, en particulier sous forme de promotion des institutions publiques d’audit.
Figure 1
Structure du portefeuille gouvernance de la BAD, de janvier 2002 à juin 2009
(en pourcentage des opérations concernant la gouvernance ayant un volet GFP)
2007‐2009 2002‐2006
35%
Gestion des recettes
25%
63%
Budgétisation, comptabilisation et
70%
présentation de l’information
Marchés publics 48%
35%
25%
Gouvernance au plan
local 4%
40%
Audit interne et contrôles financiers
46%
Audit externe 53%
32%
5%
Gestion de l’aide
0%
3%
Autre volet GFP 6%
6
3.1.5. Au niveau national, la BAD s’emploie à aider les PMR à renforcer les mécanismes nationaux de
gestion des ressources publiques, avec un
accent particulier sur les institutions Encadré 1 : Exemples de l’appui de la BAD aux institutions de
contrôle des finances publiques
d’audit, les systèmes de surveillance de Au Mozambique, un prêt d’appui budgétaire de 60 millions d’UC,
l’intégrité et les mécanismes de reddition approuvé en 2006, comporte un volet visant le renforcement de la gestion
de comptes. Cette approche est modifiée des finances publiques par l’amélioration de la fonction d’audit externe du
Tribunal administratif. Ce programme contribue également à la création
en fonction des besoins et des exigences et au renforcement de l’audit interne dans les ministères. En Ouganda, un
de chaque pays, avec une attention volet important du Projet d’appui institutionnel pour la bonne gouvernance
spéciale aux États fragiles où se fait de 10 millions d’UC, approuvé en 2004, vise le renforcement du Bureau
de l’Auditeur général et de l’Inspecteur du gouvernement. Au Maroc, les
particulièrement sentir la nécessité deux phases (2004 et 2006) du programme d’appui aux réformes dans
d’orienter les interventions vers le l’administration publique d’un montant total de 173,2 millions d’UC
englobaient une aide pour l’évaluation et le contrôle de la performance et
renforcement des institutions publiques, pour le renforcement des fonctions d’audit interne et externe. Le budget de
de la gouvernance financière et des l’ISC marocaine avait été fortement augmenté, à un taux de 16 % par an,
capacités en gestion de ressources. Dès sur la période 2002-2004, ce qui lui avait permis de recruter plus
d’auditeurs et d’informatiser ses activités. Le projet d’appui institutionnel
2009, la BAD a commencé à appuyer les de 2,5 millions d’UC, approuvé en 2006 pour le Burkina Faso, visait
réformes visant les systèmes de gestion principalement à améliorer la transparence, la fiabilité et l’efficience en
des finances publiques et le renforcement matière de gestion budgétaire et à renforcer les institutions d’audit. Le
projet contribue au renforcement des capacités dans les institutions clés
des institutions d’audit externe dans plus responsables de la programmation et de l’audit interne et externe des
de 25 pays membres (voir Encadré 1). Un dépenses publiques.
effort particulier a été fait après l’adoption
du document Orientations stratégiques et Plan d’action pour la gouvernance en 2008 pour accroître cet
appui. La formation d’auditeurs et de magistrats aux nouvelles techniques d’audit et l’acquisition
d’équipements constituent des volets secondaires récurrents de cette intervention.
3.1.6. Dans le contexte de la stratégie de la BAD relative aux États fragiles adoptée en 2007, un appui
a été fourni par exemple à la Sierra Leone et au Libéria. De plus, l’assistance technique fournie par le biais
de la Facilité en faveur des États fragiles (FSF, pilier III) cible souvent le renforcement des capacités en
audit. En 2009, la première phase du Programme de réforme de la gouvernance économique (10 millions
d’UC) en faveur de la Sierra Leone avait pour objectif d’accompagner les trois piliers du programme de
réformes du gouvernement. Il s’agit des réformes touchant la gestion des finances publiques,
l’administration des recettes et l’audit externe. Le programme vise à réduire les retards de publication des
audits des comptes publics en veillant à ce que les rapports d’audit soient soumis au Parlement dans les
douze mois qui suivent la fin de l’exercice financier. Au Liberia, le Programme I d’appui aux réformes dans
la gestion des finances publiques (2008) vise à accompagner le projet de réforme des systèmes de gestion
des finances publiques et la modernisation de l’administration des recettes publiques. Ce programme, avec la
coordination d’autres bailleurs de fonds, comporte un important volet axé sur le rétablissement des fonctions
d’audit interne et le renforcement des capacités du Bureau de l’auditeur général.
3.1.7. La BAD intervient au niveau régional pour encourager et appuyer les projets régionaux et sous-
régionaux qui encouragent l’adoption de normes et codes de bonne gouvernance économique et financière
en recherchant des synergies et des complémentarités avec d’autres partenaires au développement. La BAD
travaille au renforcement des institutions régionales, notamment AFROSAI, dont la mission est de faciliter
le développement et l’harmonisation des normes d’audit dans la région, l’échange d’expériences et de
connaissances entre les institutions supérieures de contrôle africaines. À cet égard, la BAD appuie le
renforcement d’AFROSAI au plan de la préparation de son premier plan stratégique adopté en 2009 et du
plan de mise en œuvre de celui-ci. Elle appuie également, par le biais de dons de montants réduits, des
réseaux de renforcement des capacités sous-régionaux d’audit des finances publiques, en particulier
AFROSAI-E et le CREFIAF.
3.1.8. Un résumé des interventions des deux institutions en appui aux activités d’audit externe et de
renforcement des capacités du bureau de l’Auditeur général est présenté à l’Annexe 6.
7
3.2. Banque mondiale
La Banque mondiale a fortement augmenté son appui en faveur des programmes de réforme du
secteur public depuis la fin des années 9021. En tout, entre 1990 et 2006, 466 projets ont engagé environ
20 milliards de dollars EU en faveur des réformes, 83 % de ce montant provenant des prêts d’ajustement, et
le reste, de projets d’investissement.
3.2.1. La part de ces projets dans le portefeuille régional a considérablement progressé pour toutes les
régions sur la période sous revue, en particulier pour l’Afrique où ces projets représentent aujourd’hui le
quart du portefeuille en termes de nombre. Le nombre de projets pour la région Afrique en faveur du secteur
public dotés d’un volet important de réforme de la gestion des finances publiques a également fortement
augmenté, passant de 22 à 64 entre 1990-1999 et 2000-2006. La majorité de ces projets sont financés par des
prêts d’ajustement à des conditions liées au renforcement de la gestion des finances publiques et des
institutions d’audit.
3.2.2. Une analyse de la ventilation par type de conditionnalité contenue dans les prêts d’ajustement
ayant un volet consacré à l’appui aux réformes en matière de gestion des finances publiques a montré que
seulement environ un quart de ces prêts était assorti de conditions concernant l’audit externe, alors que près
de 70 % concernaient la formulation de budgets.
Figure 2
Pourcentage des opérations à l’appui de réformes de la Banque mondiale ayant un volet réformes de
la gestion des finances publiques dans un secteur en particulier
80% 69%
70%
60% 49%
46%
50%
40% 29%
26% 26%
30% 20% 17%
20% 11% 11%
10%
0%
3.2.3. Cette ventilation montre des synergies et des complémentarités importantes avec la Banque
africaine de développement en termes de concentration des conditions dans le cadre de l’appui budgétaire
multidonateurs coordonné, suivant des matrices communes au plan des réformes et de la performance
(cadres d’évaluation de la performance - CEP) et en termes de renforcement de la concertation sur l’action à
mener au sein des groupes de travail sur l’audit et la gestion des finances publiques.
3.2.4. En sus des prêts à l’appui des programmes d’ajustement, la Banque mondiale dispose de deux
autres instruments pour l’appui aux institutions supérieures de contrôle, les projets d’investissement et les
dons du Fonds de développement institutionnel. Toutefois, au sein de la région Afrique, il existe peu de
projets d’investissement ayant un volet important de renforcement des institutions supérieures de contrôle.
3.2.5. À ce jour, huit dons du Fonds de développement institutionnel gérés par la région Afrique
concernent directement ou indirectement l’appui aux institutions supérieures de contrôle. Ils représentent un
engagement évalué à 4,6 millions de dollars EU. Trois de ces dons sont à caractère régional (notamment
pour l’appui à AFROSAI-E) et les autres sont affectés à des institutions supérieures de contrôle
individuelles.
8
3.2.6. Au-delà de l’appui financier fourni aux institutions supérieures de contrôle, la Banque mondiale
peut demander à ces institutions dans les pays bénéficiaires de son appui de participer à l’audit des projets
qu’elle finance. La politique de la Banque mondiale est de se fier aux systèmes nationaux par défaut, lorsque
la capacité de ces systèmes le justifie. Mais, au sein de la région Afrique, la proportion de projets audités par
les institutions supérieures de contrôle nationales a baissé entre les exercices 2005 et 2007, passant de 23 à
21 % (soit des chiffres plus faibles que ceux qui s’appliquent au reste du monde). Qui plus est, la proportion
des audits menés par des auditeurs du secteur privé au nom des institutions supérieures de contrôle est
passée de 6 % à 4 %. Toutefois, la Banque mondiale a commencé en 2008 à évaluer systématiquement la
possibilité d’utiliser les systèmes nationaux de gestion des finances publiques, notamment l’audit externe,
pour ses opérations d’investissement en Afrique. De ce fait, davantage d’institutions supérieures de contrôle
sont maintenant retenues pour auditer les projets de la Banque.
3.2.7. Ces analyses du profil de l’appui fourni par la Banque africaine de développement et la Banque
mondiale aux systèmes et aux institutions d’audit dans le secteur public soulignent en premier lieu
l’importance des complémentarités qui existent entre les deux institutions, sur la base des avantages
comparatifs et institutionnels relatifs, et, en second lieu, une combinaison et des synergies entre les
instruments utilisés à l’appui des initiatives de réforme entreprises par les pays africains.
4. Orientations stratégiques et priorités opérationnelles
4.1.1. La Stratégie conjointe vise à augmenter l’efficacité de l’appui que les deux institutions
fournissent aux pays africains en vue de renforcer la responsabilité en matière de gestion des finances
publiques par le biais d’institutions supérieures de contrôle plus efficaces. Elle s’inspire des
engagements contenus dans la Déclaration de Paris et dans le Programme d’action d’Accra relatifs au
renforcement des systèmes nationaux de gestion des finances publiques, à des initiatives de réforme prises
en main par les pays, au renforcement de la responsabilité en matière de gestion des ressources intérieures et
à la coordination de l’appui fourni par les bailleurs de fonds. Les documents intitulés Orientations
stratégiques et Plan d’action pour la gouvernance 2008-201222 de la Banque africaine de développement et
Renforcement de l’action du Groupe de la Banque mondiale pour promouvoir la gouvernance et lutter
contre la corruption23 représentent des documents de base pour les actions envisagées dans la présente
Stratégie conjointe. Les deux documents mettent en exergue la nécessité d’accroître l’appui aux mécanismes
de surveillance et aux institutions d’audit des ressources intérieures, en particulier dans le secteur des
finances publiques.
4.1.2. Des systèmes nationaux renforcés de gestion des finances publiques et de comptabilisation
des ressources publiques comportent une dimension développement et une dimension fiduciaire. La
Déclaration de Paris considère le renforcement des capacités comme un élément essentiel de l’amélioration
des résultats au plan du développement et de l’appropriation des réformes, de l’alignement de l’aide et de la
responsabilité mutuelle. Conformément à la Déclaration de Paris, les deux institutions s’engagent à renforcer
et, au besoin, à utiliser les systèmes de gestion des finances publiques des pays partenaires. Les partenaires
au développement (notamment ceux qui utilisent l’appui budgétaire comme instrument de choix pour
soutenir les réformes institutionnelles) s’intéressent de plus en plus à un audit fiable et de grande qualité des
ressources, qu’elles proviennent de sources internes ou qu’elles soient fournies par les bailleurs de fonds
partenaires. La principale raison qui explique le recours à l’institution supérieure de contrôle du pays est,
d’une part, l’alignement sur les règles nationales d’établissement de l’intégrité financière et, d’autre part,
l’appui au renforcement des systèmes nationaux.
4.1.3. La Stratégie conjointe est fondée sur une approche holistique, qui vise à renforcer les
capacités des institutions supérieures de contrôle dans le cadre de la gestion des finances publiques et
des systèmes plus élargis de gouvernance dont elle est une partie essentielle. Il s’agit de permettre à ces
institutions de renforcer la transparence et l’ouverture des opérations financières publiques, d’améliorer la
déontologie, de renforcer la responsabilité et de réduire la corruption. Pour ce faire, il faudra nécessairement
garantir une indépendance adéquate des institutions supérieures de contrôle. Le renforcement de l’efficacité
9
et de l’indépendance d’une institution supérieure de contrôle est fonction de l’appui politique approprié, de
la participation active d’une commission des comptes publics efficace, de rapports appropriés avec le
ministère des Finances et de l’engagement de la société civile en faveur d’une meilleure transparence
budgétaire et d’une plus grande intégrité dans la gestion des ressources intérieures.
4.1.5. La Stratégie conjointe reconnaît que les plans de réforme pour chaque institution
supérieure de contrôle doivent être fondés sur une analyse bien étayée des besoins au plan du
développement et obtenir l’accord des acteurs clés dans chaque pays. Le renforcement des capacités
institutionnelles doit être fondé sur une analyse solide, détaillée et documentée du niveau d’indépendance, de
la capacité institutionnelle et du désir de réforme de chaque institution supérieure de contrôle en particulier
et sur le programme plus élargi des réformes dans chaque pays. Il est particulièrement important d’établir un
contexte historique et le stade de développement auquel se situe chaque ISC, en particulier pour les États
fragiles, ainsi qu’une évaluation du profil particulier du changement dans chaque pays. Les évaluations par
des collègues d’autres institutions supérieures de contrôle peuvent jouer un rôle dans l’élaboration de telles
évaluations. Cela devrait ensuite donner lieu à l’élaboration d’un plan de réforme détaillé établi de commun
accord avec les acteurs concernés dans le pays et sur lequel se fonde l’appui fourni par la Banque africaine
de développement et la Banque mondiale, ainsi que d’autres partenaires au développement.
4.2.2. Les deux institutions s’attacheront à renforcer, et non pas ignorer, les systèmes nationaux.
Des institutions nationales plus solides représentent une solution plus efficace et plus durable aux problèmes
de gouvernance et de corruption et contribuent à la réduction du risque fiduciaire pour toutes les ressources
publiques, notamment celles fournies par les deux institutions. Des institutions supérieures de contrôle plus
solides offrent la solution la plus efficace et la plus durable pour relever les défis de la gouvernance et de la
corruption et atténuer les risques fiduciaires. Les institutions supérieures de contrôle efficaces jouent un rôle
de premier plan pour renforcer les structures nationales de gouvernance et faciliter l’utilisation des systèmes
nationaux de gestion des finances publiques, en constituant pour les deux Banques une assurance contre les
risques fiduciaires.
4.2.3. La Banque africaine de développement et la Banque mondiale travailleront avec les bailleurs de
fonds, les institutions internationales et d’autres acteurs aux niveaux national, sous-régional et régional, pour
veiller à l’harmonisation des démarches et au renforcement de la coordination, en fonction de leurs missions
respectives et de leurs avantages comparatifs.
10
4.2.4. Les critères qui sous-tendent l’orientation stratégique de l’assistance que la Banque africaine de
développement et la Banque mondiale envisagent de fournir aux institutions supérieures de contrôle sont :
i) la conformité avec les priorités nationales et l’appropriation par les pays, qui seront
réalisées en adaptant l’appui des deux institutions aux problèmes de gouvernance
auxquels les pays font face, aux priorités au plan des réformes et au potentiel de progrès
des pays
4.3.1. En fonction des principes ci-dessus, la Stratégie conjointe recommande le renforcement des
institutions supérieures de contrôle dans les cinq domaines prioritaires suivants :
4.3.2. Face aux lacunes dans certains pays, la Stratégie conjointe appuiera les efforts des pays
visant à consolider le cadre stratégique et institutionnel de leurs institutions supérieures de contrôle.
AFROSAI-E a mis au point un modèle de capacité, qui définit un cadre de référence utile pour l’évaluation
de l’étape à laquelle se trouve le développement institutionnel des institutions supérieures de contrôle et des
stratégies pour le renforcement des capacités institutionnelles. L’Annexe 2 donne un aperçu du niveau 3 de
ce modèle. Le modèle de capacité d’AFROSAI-E est en cours d’adaptation par le CREFIAF pour les pays
africains francophones. Il est très important d’avoir des espoirs réalistes quant au rythme d’un changement
viable qu’il est possible d’obtenir, et les réformes au plan de l’établissement et de l’échelonnement des
priorités sont importantes pour les institutions supérieures de contrôle.
11
Le Modèle de capacité d’AFROSAI-E établit les critères suivants pour chaque institution supérieure de
contrôle :
• un cadre constitutionnel/statutaire approprié et efficace pour garantir une indépendance suffisante et une
autonomie financière effective vis-à-vis du pouvoir exécutif
• l’institution supérieure de contrôle a un mandat suffisamment large pour couvrir l’ensemble du secteur public
et lui permettre de choisir entre différentes démarches
• solide volonté politique de disposer d’une institution supérieure de contrôle efficace, l’institution supérieure
de contrôle bénéficiant d’un appui total dans l’exercice de son mandat
• les conditions de nomination des membres de l’institution supérieure de contrôle, leur mandat et leur
révocation sont fixés par la Constitution et sont devenus une constante
• tous les rapports annuels de l’institution supérieure de contrôle sont publiés au plus tard un an après la clôture
de l’exercice financier
• les rapports d’audit sont publiés à la seule discrétion de l’institution supérieure de contrôle
• une stratégie d’audit interne fondée sur des normes, directives et procédures acceptées au plan international
• une procédure efficace de contrôle interne de la qualité pour l’institution supérieure de contrôle
• un niveau satisfaisant de ressources financières affectées par le parlement sans aucune intervention du pouvoir
exécutif, notamment des entités contrôlées
• l’institution supérieure de contrôle gère de manière indépendante les ressources humaines, administratives et
autres nécessaires à l’exécution de son mandat
• il existe un processus parlementaire indépendant pour superviser les activités de l’institution supérieure de
contrôle
• l’institution supérieure de contrôle ou son organe directeur détermine ses principales politiques et pratiques.
4.3.3. Dans les pays où les arrangements institutionnels concernant l’audit externe sont peu
clairs, complexes ou controversés, les deux institutions travailleront avec toutes les parties prenantes
pour clarifier les bases d’établissement de la transparence et de la responsabilité dans le secteur
public. Les deux institutions s’inspireront à cet égard des normes et directives internationales ainsi que des
accords sous-régionaux plutôt que de notions préconçues de modèles institutionnels établis. Il s’agira là
d’une tâche sans doute difficile, mais qu’il faudra accomplir avant le renforcement des capacités et des
ressources de ces organismes d’audit international.
4.3.4. Les deux institutions intensifieront leur appui aux pays avec pour objectif spécifique le
développement d’institutions supérieures de contrôle efficaces, de structures d’audit interne
efficientes et d’une gouvernance financière saine. La Stratégie conjointe envisage l’appui au
renforcement des capacités techniques et humaines nécessaires pour les activités comme l’audit interne et les
inspections générales des affaires publiques. La coopération entre ces divers compartiments et l’institution
supérieure de contrôle dans chaque pays sera également encouragée, à la faveur du travail en partenariat déjà
effectué par les organismes internationaux respectifs, à savoir, INTOSAI et l’Institut des auditeurs internes
(IIA).
4.3.6. La mise en œuvre d’une réforme importante des institutions supérieures de contrôle exige
un engagement politique fort de la part des pouvoirs publics et une volonté de rétablir la transparence
et l’obligation de rendre compte dans leurs opérations. Les deux institutions s’emploieront à sensibiliser
les pouvoirs publics à l’importance que revêt la présence d’institutions supérieures de contrôle capables de
promouvoir l’intégrité, la transparence et la responsabilité au plan de l’utilisation et de la gestion des fonds
publics.
12
4.3.7. La Banque africaine de développement et la Banque mondiale s’engagent à continuer de mener
la lutte contre la pauvreté et à rechercher des façons nouvelles de fournir un appui dans les pays mal
gouvernés et dans les États fragiles (voir la section ci-dessous sur les États fragiles). Dans ces circonstances,
il est particulièrement important de bien échelonner les réformes, de les adapter à un rythme approprié et de
commencer au stade où se trouve un pays et non pas celui où il devrait être. Schick et, plus récemment,
Allen24 font valoir qu’une démarche progressive en matière de réforme qui cible les principes de base a plus
de chances de réussir et d’être viable. Ainsi, il faudrait établir solidement l’audit financier avant de passer à
l’audit de la performance.
4.3.8. Les Banques intensifieront leur soutien au renforcement des capacités institutionnelles des
institutions supérieures de contrôle. Elles s’efforceront d’aider les pays à améliorer les ressources
techniques, humaines et financières dans les domaines de l’audit, de la comptabilité et des finances
publiques. Pour réaliser cet objectif il faudrait adopter une démarche novatrice afin de trouver une solution
durable au problème de la grave pénurie de ressources humaines qualifiées et appropriées, plus
particulièrement dans les domaines du contrôle budgétaire et de l’audit.
4.3.9. La Stratégie conjointe reconnaît que les capacités actuelles des institutions supérieures de
contrôle en Afrique varient considérablement d’un pays à l’autre et qu’il convient par conséquent
d’adapter l’aide aux besoins de chaque pays et au niveau de développement de son institution
supérieure de contrôle. Cette disparité est notamment confirmée par les notes PEFA pour les institutions
supérieures de contrôle en Afrique, qui varient entre B+ et D.
4.3.10. La Stratégie conjointe reconnaît également que les capacités ne se renforcent pas du jour au
lendemain et que, par conséquent, les attentes en matière de changement institutionnel devraient être
réalistes. Il faudrait établir, pour le renforcement des capacités, un calendrier réaliste, adapté au stade de
développement institutionnel de la fonction d’audit du pays et fondé sur une analyse des besoins de
développement de chaque institution supérieure de contrôle. Pour assurer leur mise en œuvre efficace, ces
calendriers doivent être réalistes et non démesurément ambitieux. D’une manière générale, les institutions
supérieures de contrôle, plus particulièrement, se développent lentement sur une longue période, parce
qu’elles font partie d’un système plus vaste de contrôles et de contrepoids, avec les dispositions générales de
gouvernance et de responsabilité. Toutefois, dans certaines conditions, un changement radical peut
intervenir assez rapidement.
ii) Constituer, pour la valorisation des ressources humaines dans le domaine de la gestion
des finances publiques en Afrique, un partenariat entre les gouvernements africains, les
partenaires au développement et les institutions nationales et régionales de formation et
d’accréditation ;
iii) Faire fond sur la formation actuellement dispensée à travers la région, plus
particulièrement par AFROSAI-E, ARABOSAI, le CREFIAF et l’Initiative pour le
développement d’INTOSAI ;
iv) Améliorer, par la concertation, l’entente entre les partenaires au développement, afin de
mobiliser des ressources pour le renforcement des capacités humaines en matière de
gestion des finances publiques en Afrique ; et
4.3.13. Prise en compte systématique des questions de parité hommes-femmes : Les Banques sont
déterminées à prendre systématiquement en compte les questions de parité hommes-femmes, renforcer la
cohésion sociale et encourager la responsabilité interne. La budgétisation favorisant la parité hommes-
femmes représente un moyen efficace d’intégrer ces questions dans un domaine essentiel de la politique
publique. Les budgets sensibles à la parité hommes-femmes ne sont pas des budgets distincts pour les
femmes, ce sont plutôt des budgets généraux qui sont planifiés, approuvés, exécutés, suivis et vérifiés de
manière soucieuse de l’égalité des sexes. Les Banques réalisent progressivement des travaux visant à mettre
en place des mécanismes d’audit prenant en compte la parité hommes-femmes, afin d’assurer
l’institutionnalisation d’une perspective attentive à la problématique homme-femme dans le processus
budgétaire, de l’approbation à l’audit ex post, dans le contexte plus large de l’intégration de ces
considérations dans les stratégies de réduction de la pauvreté. En outre, les Banques encourageront l’emploi
accru de femmes et la formation tenant compte de la parité hommes-femmes dans les institutions supérieures
de contrôle, afin d’améliorer la représentativité des deux sexes dans les effectifs des institutions supérieures
de contrôle.
4.3.14. Les Banques renforceront l’appui à l’élaboration et la diffusion des orientations sur les
normes et pratiques optimales au plan international en matière d’audit du secteur public. L’audit est
un domaine techniquement complexe qui nécessite non seulement la disponibilité d’un personnel formé,
mais aussi la conformité avec les normes et les pratiques optimales acceptées au plan international.
INTOSAI a élaboré, pour ses membres, un ensemble complet de normes et de directives qui est
constamment mis à jour et élargi. En Afrique, AFROSAI-E, en particulier, a élaboré des manuels d’audit
pour aider les institutions supérieures de contrôle anglophones à mettre en œuvre les normes d’audit
d’INTOSAI. Il faudrait consentir de nouveaux efforts pour veiller à ce que les institutions supérieures de
contrôle utilisent pleinement ces manuels.
4.3.15. Pour permettre aux institutions supérieures de contrôle des finances publiques de
s’acquitter efficacement de leurs fonctions, il est nécessaire de renforcer leurs connaissances des
bonnes pratiques internationales et leur capacité à les appliquer. L’application des normes d’INTOSAI
nécessitera l’adoption et l’utilisation de manuels d’audit appropriés, la formation des vérificateurs,
l’utilisation d’une documentation normalisée et le recours à des méthodes d’examen interne satisfaisantes.
Pour appuyer cette activité, la Stratégie conjointe favorisera :
4.3.16. Les parlements jouent un rôle primordial en fournissant un appui politique aux
institutions supérieures de contrôle et en veillant à ce que des mesures appropriées soient prises en
réponse aux rapports de celles-ci. La plupart des parlements reçoivent des rapports annuels de leur
14
institution supérieure de contrôle. Les parlements peuvent avoir le droit de demander au pouvoir exécutif et
à telle ou telle organisation du secteur public de se conformer aux recommandations de l’institution
supérieure de contrôle. Les parlements sont directement mandatés par les citoyens et ont par conséquent la
légitimité et le pouvoir d’exercer les pressions en vue d’aider les institutions supérieures de contrôle à
faciliter les améliorations de la gouvernance, de la responsabilité et du contrôle interne. Lorsqu’un tel
soutien politique n’est pas disponible, il est peut probable que des institutions supérieures de contrôle
puissent être en mesure de se développer avec le niveau d’indépendance nécessaire.
4.3.17. La Stratégie conjointe appuie le renforcement des relations entre les institutions supérieures de
contrôle et les parlements et, le cas échéant, leurs commissions des comptes publics. Elle pourra atteindre cet
objectif en i) renforçant la capacité technique des parlements à suivre les recommandations de l’institution
supérieure de contrôle et rechercher leur mise en œuvre ; et ii) organisant la formation et d’autres activités
entre les services de l’institution supérieure de contrôle et les membres du parlement, afin de développer une
conception et des démarches communes en matière d’amélioration de la gouvernance et du contrôle
financier interne.
4.3.18. Les Banques encourageront une plus grande demande de transparence et de responsabilité
dans le domaine des finances publiques de la part une société civile engagée et vigilante, y compris les
médias. La Stratégie conjointe appuie le renforcement de la demande d’une meilleure gouvernance
financière en soutenant la participation de la société civile au processus budgétaire et en renforçant la
synergie entre les institutions supérieures de contrôle et les organisations de la société civile, en particulier
les médias. Des partenariats novateurs entre les institutions supérieures de contrôle, les parlements et les
organisations de la société civile peuvent exercer sur les gouvernements des pressions afin qu’ils améliorent
la quantité et la qualité des informations financières qui sont mises à la disposition du public25.
4.3.19. Les Banques ont adopté des stratégies en vue de renforcer et d’harmoniser leur aide aux
États fragiles27. La bonne gouvernance financière est à la fois une condition et un objectif du renforcement
de l’engagement des deux institutions en faveur des États fragiles. Ces États et ceux sortant d’un conflit sont
confrontés à des difficultés spéciales dans le domaine du développement. La Stratégie conjointe appuie
l’octroi d’une aide ciblée et adaptée aux États fragiles pour leur permettre de rétablir des structures de
gouvernance de base, notamment les institutions supérieures de contrôle, qui garantiront la gestion
transparente et rationnelle des ressources publiques. En 2008, la Banque africaine de développement a créé
la Facilité en faveur des États fragiles (FEF), qui comprend des ressources destinées à fournir une assistance
technique à long terme en vue de renforcer les fonctions de base de l’État, notamment l’audit externe.
4.3.20. Dans les États fragiles riches en ressources naturelles, une attention spéciale sera accordée
à la saine gestion des ressources naturelles, en particulier dans les industries extractives.
L’amélioration de la gestion des ressources publiques produites par les ressources naturelles et les industries
extractives offre une possibilité exceptionnelle de réduire la pauvreté, en particulier dans les États
vulnérables. La bonne gouvernance en matière de gestion des ressources naturelles est nécessaire pour éviter
la « malédiction des ressources naturelles » et la reprise des conflits motivés par l’exploitation de ces
ressources. Les Banques soutiendront les institutions supérieures de contrôle de ces pays pour leur permettre
d’acquérir les compétences nécessaires en vue de renforcer la transparence et réduire la corruption liée aux
revenus des industries extractives. Les deux institutions ont entériné et soutiennent activement l’Initiative sur
la transparence des industries extractives (EITI). La viabilité de l’audit indépendant des ressources naturelles
repose, en fin de compte, sur des institutions supérieures de contrôle capables d’exécuter cette tâche.
i) le niveau national
ii) le niveau sous-régional ; et
iii) le niveau régional et international.
15
Niveau I : Niveau national
4.4.2. Au niveau national, les deux institutions coordonneront davantage leur appui aux pays
africains visant à renforcer les systèmes et institutions d’audit de ces pays, y compris les institutions
d’audit interne. La forme que prendra l’appui variera d’un pays à un autre, selon des circonstances
spécifiques. Il n’y aura pas d’approche unique, mais les décisions d’ordre opérationnel seront prises dans
tous les pays suivant une approche cohérente systématiquement axée sur les stratégies nationales.
4.4.3. Les deux institutions renforceront leurs activités analytiques et consultatives en vue
d’aider les pays à développer et à affiner les priorités au plan des réformes concernant leurs
institutions supérieures de contrôle.
i) La première étape consiste à mieux comprendre le contexte général des réformes dans
lequel évolue chaque institution supérieure de contrôle, notamment l’environnement de
gouvernance dans lequel elle fonctionne et le niveau du risque de corruption.
iii) Enfin, chaque institution supérieure de contrôle devrait recevoir un appui pour trouver
des moyens pratiques de maintenir le cap des réformes, notamment par le biais de
programmes d’assistance coordonnés.
4.4.4. Il est important de travailler avec les dirigeants et le personnel de chaque institution supérieure
de contrôle pour avoir une idée commune de ses besoins, de ses priorités et de l’orientation qu’elle entend
donner à son programme de réformes. Le Cadre de gestion des dépenses publiques et de responsabilité
financière (PEFA) peut fournir le niveau de qualité de l’audit des finances publiques et des activités
connexes dans chaque pays. À cela peuvent s’ajouter des instruments d’analyse en profondeur qui examinent
spécifiquement les institutions supérieures de contrôle. Les résultats de telles analyses devraient ensuite
constituer un des éléments clés à utiliser pour la mise au point de programmes d’action adéquats axés sur les
besoins et les circonstances spécifiques de chaque pays, en vue de renforcer les capacités des institutions
supérieures de contrôle nationales.
4.4.5. La Stratégie conjointe soutiendra la fourniture d’assistance directement aux pays, en fonction
des plans stratégiques de leurs institutions supérieures de contrôle, aux fins suivantes :
iii) Une orientation vers l’audit de systèmes qui vise des améliorations de la qualité du
contrôle interne plutôt que la seule identification de transactions irrégulières, ou le
renforcement de cette approche ;
iv) Le développement des capacités techniques des commissions des comptes publics et
autres organismes parlementaires chargés de la surveillance des institutions supérieures
de contrôle et du suivi des recommandations d’audit ; et
16
Niveau II : Niveau sous-régional
4.4.6. Au niveau sous-régional, les deux Banques fourniront leur appui aux organismes qui
œuvrent au renforcement des institutions supérieures de contrôle au sein de leur groupe linguistique.
L’appui à AFROSAI-E, à ARABOSAI et au CREFIAF représente un moyen efficace d’aider les institutions
supérieures de contrôle en Afrique, suivant le principe de subsidiarité, qui recommande qu’une activité
devrait être organisée le plus près possible des bénéficiaires. Les membres de ces organismes sous-régionaux
partagent les mêmes expériences et cultures politiques et institutionnelles en matière d’audit externe, et
l’utilisation de la même langue facilite la communication dans la sous-région. Cette approche est prise en
compte par le plan stratégique d’AFROSAI, qui reconnaît l’avantage comparatif dont jouissent les sous-
groupes en matière de mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités.
4.4.7. AFROSAI-E est l’organisme sous-régional le plus développé. Il englobe les 21 pays
anglophones et l’Angola et le Mozambique, deux pays lusophones. Il fournit des services de formation,
d’assistance technique et de coordination à ses membres. Son secrétariat est hébergé dans le Bureau de
l’auditeur général d’Afrique du Sud. Il est soutenu par la participation active de partenaires au
développement et d’institutions supérieures de contrôle de pays plus développés. Toutefois, des restrictions
au plan des ressources limitent toujours l’efficacité de l’action d’AFROSAI-E.
4.4.8. Le Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques
d’Afrique francophone (CREFIAF) est l’organisme qui regroupe les 19 institutions supérieures de contrôle
de l’Afrique francophone ainsi qu’une institution lusophone et une institution espagnole. Des progrès ont été
enregistrés au cours des dernières années, en particulier avec la mise en œuvre de son programme de
renforcement des capacités et la tenue d’une série de programmes de formation. Le secrétariat du CREFIAF
est hébergé par le Bureau du contrôle supérieur de l’État du Cameroun. Il bénéficie de la participation active
des partenaires au développement et des institutions supérieures de contrôle de pays plus développés.
Toutefois, des restrictions au plan des ressources limitent son renforcement et son efficacité.
4.4.9. Les pays d’Afrique du Nord sont membres d’ARABOSAI, l’organisation des institutions
supérieures de contrôle des pays arabophones du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. À l’instar des
membres d’AFROSAI-E, les pays du Maghreb tirent parti du riche programme de renforcement des
capacités offert par ARABOSAI. Le secrétariat de cet organisme est hébergé par la Cour des comptes de la
Tunisie.
4.4.11. Ces programmes seront réalisés grâce à la création de centres d’excellence technique et de
communautés de pratique par le biais i) du renforcement de l’échange de connaissances entre les auditeurs
professionnels et de l’apprentissage et d’échanges entre collègues ; ii) de l’identification de bonnes pratiques
et des domaines de travail effectué par les institutions supérieures de contrôle où l’identification de bonnes
pratiques serait profitable ; et iii) l’organisation d’études comparatives sur les éléments clés des activités des
institutions supérieures de contrôle, notamment à travers l’évaluation par des pairs et l’apprentissage sud-
sud.
17
Niveau III : Niveau régional et international
4.4.12. Les deux Banques accompagneront les initiatives régionales et internationales visant à
promouvoir la bonne gouvernance financière et la lutte contre la corruption. Leur action s’articulera
autour des axes suivants :
i) Au niveau régional, AFROSAI recevra un appui pour mieux s’acquitter de ses fonctions
et responsabilités par le biais du renforcement des capacités de son secrétariat, du
renforcement des capacités institutionnelles et techniques de ses membres, de
l’élaboration de programmes d’action stratégiques et de la consolidation de la
coopération avec des acteurs clés. AFROSAI est idéalement armée pour renforcer la
capacité institutionnelle des institutions supérieures de contrôle membres, en particulier
dans le domaine de l’élaboration de plans stratégiques adéquats.
iii) Cet appui englobera la mise en œuvre de l’Accord de partenariat mondial (APM) en
préparation, document cadre qui définira les rapports entre les institutions supérieures
de contrôle menées par INTOSAI et les bailleurs de fonds. L’APM vise à amener tous
les bailleurs de fonds poursuivant les mêmes objectifs et les institutions supérieures de
contrôle à adopter une approche commune en matière d’appui et de financement de
programmes de renforcement des capacités.
5. Instruments, synergies et complémentarités
Les Banques renforceront la coordination en vue de déployer la gamme d’instruments disponibles
pour promouvoir la bonne gouvernance financière et consolider les systèmes nationaux d’audit. Elles
utiliseront, de manière coordonnée et concertée, les instruments dont elles disposent pour appuyer les
réformes institutionnelles des institutions supérieures de contrôle. La stratégie ne consiste pas à définir un
nouvel ensemble d’initiatives et d’activités, mais plutôt à mettre en place un mécanisme stratégique
harmonisé pour rationaliser et amplifier l’appui des deux Banques aux systèmes nationaux d’audit, ce
mécanisme étant essentiellement fondé sur les ressources et les instruments existants (concertation sur
l’action à mener, soutien budgétaire, renforcement des capacités, assistance technique). Les deux institutions
chercheront cependant à mobiliser des ressources supplémentaires par le biais d’instruments existants
(opérations multinationales et fonds spéciaux, notamment le Mécanisme de partenariat pour la gouvernance
de la Banque mondiale et le Fonds spécial multidonateurs en faveur de la gouvernance qui sera bientôt mis
en place par la BAD).
18
Le choix des instruments d’aide servant à appuyer les structures de gouvernance sera adapté aux
enjeux particuliers en matière de gouvernance et à la situation unique de chaque pays. Il est nécessaire
de redoubler d’effort au plan international pour permettre à la communauté des bailleurs de fonds d’atteindre
les objectifs d’amélioration de l’efficacité de l’aide au titre des engagements pris dans le cadre de la
Déclaration de Paris et du Programme d’action d’Accra. De même, il faudrait renforcer l’harmonisation et la
coordination de l’appui accordé aux institutions supérieures de contrôle en Afrique. Des synergies seront
réalisées par le renforcement de la coordination et de l’harmonisation des instruments de chacune des deux
Banques (réforme de la gouvernance, prêts d’appui budgétaire, dons pour le renforcement institutionnel,
activités hors-prêt et travaux d’analyse et services de conseil). L’accroissement de la coordination avec
d’autres organismes donateurs créera de nouvelles synergies et des complémentarités.
5.1.1. Une solide gouvernance financière et un audit externe efficace seront les thèmes centraux
de la concertation sur l’action à mener entre les Banques et les pays africains. Cette concertation sera
guidée par une évaluation rigoureuse des besoins des pays, des risques de corruption qu’ils courent et de
leurs chances de réussite.
ii) La qualité de l’environnement fiduciaire et la solidité des systèmes d’audit des pays
occuperont une place centrale dans la concertation sur l’appui budgétaire, notamment
les critères d’admissibilité, le mécanisme des conditionnalités et les mécanismes
d’évaluation des résultats. Les Banques coordonneront en outre leurs stratégies d’appui
budgétaire et les mécanismes connexes d’évaluation des résultats, en étroite
coordination avec d’autres partenaires d’appui budgétaire, notamment à travers une
concertation renforcée dans le cadre des activités des groupes de travail sur la
comptabilité, l’audit et la responsabilité.
iii) Les Banques coordonneront également leurs stratégies en matière d’utilisation des
systèmes d’audit des pays. Elles étudient les possibilités de transférer l’audit externe des
projets d’investissement aux institutions supérieures de contrôle, dans le contexte du
groupe de travail sur l’harmonisation de la gestion financière des banques multilatérales
de développement.
5.2.1. La concertation renforcée sur l’action à mener et les réformes institutionnelles nécessaires
à un audit externe efficace bénéficieront des travaux d’analyse et de diagnostic réalisés en amont en
étroite coordination entre les institutions. Conformément aux engagements de Paris et d’Accra concernant
l’efficacité de l’aide liée aux activités de diagnostic et aux missions des bailleurs de fonds, les Banques
coordonneront et renforceront davantage leur coopération en matière d’activités de diagnostic et d’analyse
visant à évaluer la qualité des systèmes de gestion des finances publiques et des environnements fiduciaires.
Plus particulièrement, les Banques renforceront l’analyse de la politique économique de l’audit des finances
publiques et la politique de réforme des fonctions et des institutions d’audit externe, par des analyses
améliorées des catalyseurs du changement dans le processus budgétaire.
19
5.2.2. Les outils de diagnostic pertinents sont notamment les suivants : les examens des dépenses
publiques et de la responsabilité financière (PEFA), les Évaluations de la responsabilité financière des pays
(CFAA), les Évaluations fiduciaires intégrées (IFA), les Rapports sur l’observation des normes et des codes
(ROSC) en matière d’audit et de comptabilité, ainsi que les Examens des institutions et de la gouvernance
(IGR) ciblant la gestion et l’audit des finances publiques.
5.2.3. Au-delà des diagnostics, consistant généralement en analyses par les deux institutions des
mandats des institutions supérieures de contrôle et de leur aptitude à les remplir, les deux Banques
s’attacheront dans le cadre de leurs activités d’analyse futures à examiner et cerner davantage le rôle des
institutions supérieures de contrôle dans le cadre de la gouvernance au sens large de chaque pays. Les
Banques coopéreront à l’élaboration de diagnostics approfondis, notamment par le biais des Perspectives de
la gouvernance en Afrique (AGO) que la Banque africaine de développement met actuellement au point.
5.3.1. Les deux Banques renforceront l’aide accordée aux institutions supérieures de contrôle
africaines au moyen d’un éventail d’instruments de financement complémentaire et par l’amélioration
des synergies et des complémentarités et, le cas échéant, par la division du travail.
i) Les Banques élaboreront des solutions communes pour aider les institutions
supérieures de contrôle à analyser les difficultés institutionnelles et les
insuffisances des capacités ainsi qu’à mettre au point des stratégies inspirées et
dirigées par les pays. Elles élaboreront des programmes coordonnés d’aide à ces pays,
en fonction de leurs avantages comparatifs respectifs. Étant donné les caractéristiques
propres à chaque pays et la diversité des acteurs, ces stratégies seront adaptées à chaque
pays. Un plan d’action et un mécanisme d’évaluation des résultats seront élaborés et
approuvés par les parties, sur la base des plans stratégiques de chaque institution
supérieure de contrôle.
ii) Les Banques utiliseront le soutien budgétaire en tant qu’instrument par défaut
pour engager avec chaque gouvernement la concertation sur les conditions
nécessaires à l’indépendance et l’efficacité d’une institution supérieure de contrôle.
Par l’intermédiaire du soutien budgétaire, les Banques accompagneront et
encourageront les réformes des politiques et des institutions visant à renforcer
l’indépendance et les capacités des institutions supérieures de contrôle. Le recours accru
à l’appui budgétaire pour promouvoir la bonne gouvernance économique et financière
s’inscrit en droite ligne des objectifs fixés dans la Déclaration de Paris. Il faudrait
associer de façon plus systématique et plus rigoureuse cette aide aux prêts
d’investissement ou aux instruments de dons pour appuyer le renforcement des
capacités. Les complémentarités entre ces types de produits offerts par les deux
Banques auront une incidence considérable.
20
iv) Les Banques accorderont également des dons de faible montant assortis de
conditions souples29 pour appuyer et encourager des solutions novatrices en
matière d’audit des comptes publics, d’apprentissage entre pairs et de gestion du
savoir, y compris le renforcement des réseaux professionnels, des communautés de
pratiques et de centres d’excellence.
5.4.1. La mise en œuvre de la Stratégie conjointe nécessite un mécanisme solide et réaliste pour
assurer le suivi des résultats (au niveau des pays) et mesurer les performances (institutionnelles). L’un
des obstacles de taille réside dans le fait qu’en matière de gouvernance il est difficile de mettre explicitement
en évidence les résultats à court terme. L’appréciation de l’impact est aussi tributaire d’une culture
d’entreprise qui utilise l’évaluation pour améliorer les performances et affiner les méthodes. La stratégie est
prévue sur cinq ans, y compris une revue à mi-parcours.
5.4.2. Les Banques suivront les résultats obtenus dans l’application de ce mécanisme
d’évaluation des résultats et le modifieront le cas échéant. Les Banques évalueront les résultats et
l’impact au niveau des pays dans l’optique des normes internationales de gouvernance financière, par
exemple, le mécanisme de suivi de la Déclaration de Paris (fondé sur l’enquête de référence de 2007) et le
mécanisme PEFA (fondé sur les évaluations PEFA de 2007) et la conformité aux normes et directives
d’INTOSAI.
5.4.3. Mesure des performances : Les Banques suivront l’impact au moyen d’un ensemble
d’indicateurs indirects des performances. Ces indicateurs sont récapitulés à la Figure 4.
21
Table 2
Indicateurs de performance
Résultats des pays Fréquence Échelle Référence Cible
(2014)
Indicateurs de performance établis sur la base des examens des dépenses publiques et de la responsabilité
financière (PEFA)
PI-26 : Étendue, nature et suivi de Tous les trois ans lors A-D D+ (2008) C+
l’audit externe des examens
PI-28 : Examen des rapports d’audit Tous les trois ans lors A-D D+ (2008) C
externe par les pouvoirs législatifs des examens
Indice global d’intégrité
GII 5.2 Efficacité de l’ISC (moyenne Annuel dans certains 0-100 % 71 % 80 %
des 11 pays africains figurant dans pays (2008)
l’indice de 2008)
Indicateurs de l’Initiative du budget ouvert
Indépendance et résultats de l’ISC Biannuel dans certains 0-100 % 21 –Afrique du 50 %
(question 111-123) pays Nord
24 – Afrique
subsaharienne
5.4.5. L’Annexe 1 de ce document présente un plan d’action et un mécanisme de suivi des résultats de la
mise en œuvre de cette stratégie. Le plan d’action sera examiné et amélioré au fur et à mesure de la mise en
œuvre de la Stratégie conjointe. Au titre de cette stratégie, les services de formation des deux institutions
(Institut de la Banque africaine de développement et Institut de la Banque mondiale) organiseront des
programmes et des ateliers de formation en vue de renforcer les capacités des institutions supérieures de
contrôle.
6. Conclusions et recommandation
6.1. Conclusions
6.1.1. La Stratégie conjointe vise à faire en sorte que la Banque africaine de développement et la Banque
mondiale soient les partenaires préférés des pays africains dans leurs efforts de promotion de systèmes et
d’institutions efficaces de surveillance externe. Elle offre une base nécessaire à la consolidation de la
coordination en vue d’améliorer les capacités et l’efficacité des institutions supérieures de contrôle de manière
viable à long terme, compte tenu de la situation et de la trajectoire d’évolution de chaque pays.
6.1.2. La stratégie ne cherche pas à définir une nouvelle série d’initiatives et d’activités, mais plutôt à
offrir un cadre stratégique harmonisé, permettant de rationnaliser et de renforcer l’aide accordée par les deux
Banques aux systèmes d’audit des pays, en se fondant essentiellement sur les ressources et instruments existants
(concertation sur l’action à mener, appui budgétaire, renforcement des capacités et assistance technique). Les
Banques s’emploieront cependant à mobiliser des ressources supplémentaires au titre des enveloppes de
ressources existantes (opérations et fonds multinationaux, notamment le Mécanisme de partenariat pour la
gouvernance de la Banque mondiale et le Fonds spécial multidonateurs en faveur de la gouvernance qui sera
bientôt établi par la BAD).
6.2. Recommandation
6.2.1. Les Conseils d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement sont priés
d’approuver la stratégie opérationnelle conjointe pour le renforcement des systèmes nationaux d’audit externe
en Afrique, qui fournira un mécanisme dans lequel s’inscriront les initiatives des deux Banques visant à
renforcer les systèmes nationaux d’audit des finances publiques des pays africains.
22
Annexe 1
PLAN D’ACTION
L’appui à la réforme Aider les ISC à mettre en œuvre leurs plans Les deux Les plans stratégiques de La Constitution, les lois et règlements pertinents se
institutionnelle stratégiques et leurs plans d’action en matière de Banques avec chaque institution supérieure conforment aux pratiques internationales optimales
conformément aux développement. Ceux-ci pourraient consister à l’appui de contrôle parviennent à en matière d’audit indépendant des finances
pratiques internationales transformer le Cadre institutionnel d’AFROSAI- d’AFROSAI assurer les pratiques publiques (cinq ou davantage de principes de base
optimales (Déclaration de E (voir Annexe 5 de cette Stratégie) en un optimales en matière de la Déclaration de Mexico ont été appliqués).
Mexico et Modèle de ensemble de stades échelonnés de renforcement d’indépendance de l’audit
compétence d’AFROSAI- institutionnel
E) peut servir de fondement Contribuer à permettre à un nombre important Les deux Les institutions supérieures 70 % des institutions supérieures de contrôle (40 %
à une institution supérieure d’ISC d’atteindre le niveau 3 du Cadre Banques avec de contrôle africaines pour les membres du CREFIAF) atteignent le
de contrôle efficace institutionnel d’AFROSAI-E (voir Annexe 5 de l’appui des sous- atteignent un niveau de niveau 3 du Cadre institutionnel d’AFROSAI-E
cette Stratégie) groupes capacité institutionnelle de (voir Annexe 5 de cette Stratégie)
d’AFROSAI base
2. Renforcement des capacités institutionnelles
Offre durable de personnel Fournir une plateforme pour une démarche Les deux Emploi accru d’auditeurs Nombre de pays utilisant la plateforme (par
qualifié de gestion des globale et intégrée en matière de renforcement Banques qualifiés au plan groupement linguistique)
finances publiques en des capacités humaines professionnel
Afrique.
Promouvoir l’utilisation Accroître l’emploi de l’institution supérieure de Les deux Recours aux institutions Pourcentage des opérations des deux Banques
d’institutions nationales de contrôle nationale pour la vérification des Banques supérieures de contrôle pour auditées par des institutions nationales d’audit
vérification activités financées par les donateurs vérifier les opérations des
Les Banques intégreront les dispositions deux Banques dans le pays
d’établissement de rapports et de suivi dans la
conception de toutes les opérations
3. Prestation de services d’orientation et de conseil techniques
Élaboration et diffusion Appuyer la préparation et l’adoption de guides Les deux L’accès amélioré aux normes Pourcentage des institutions supérieures de contrôle
d’orientations techniques et de manuels de vérification Banques avec et directives professionnelles ayant des niveaux satisfaisants de conformité avec
professionnelles Appuyer les groupes sous-régionaux pour l’appui des sous- se traduit par le niveau élevé les normes internationales et régionales (définies
l’exécution de leurs programmes de formation groupes de conformité avec les comme celles qui ont des notes égales ou
et de renforcement des capacités d’AFROSAI et normes internationales supérieures à C pour les indicatifs PI-26 de PEFA).
Encourager l’émergence de centres régionaux d’INTOSAI
d’excellence
Promotion de l’échange Appui aux ISC pour l’organisation des Les deux Recours accru au jumelage Pourcentage de pays bénéficiant des programmes
d’expériences et de bonnes programmes de jumelage et d’apprentissage Banques avec pour contribuer au de jumelage
pratiques entre pairs (Sud-sud) l’appui renforcement des capacités
d’AFROSAI et
de ses sous-
groupes
23
4. Établissement de partenariats avec les parlements et d’autres acteurs politiques
Permettre aux parlements Renforcement des capacités techniques des Les deux Suivi plus efficace et mise en Améliorations des notes PEFA pour la dimension
de suivre et rechercher la parlements et de leurs commissions des Banques avec œuvre des recommandations PI-26 (iii) et PI-28
mise en œuvre des comptes publics l’appui des formulées par les ISC
recommandations de sous-groupes
l’institution supérieure de d’AFROSAI et
contrôle d’INTOSAI
Développer une entente Organisation d’activités de formation et autres Les deux Un partenariat plus efficace Le nombre de pays dans lesquels une formation
entre les parlements et leurs entre les services de l’institution supérieure de Banques avec entre les parlements et leurs conjointe entre les parlements et leurs ISC est
ISC et des stratégies contrôle et les membres du parlement l’appui des ISC facilitant un meilleur offerte
communes pour sous-groupes contrôle financier interne et la
l’amélioration de la d’AFROSAI et gouvernance
gouvernance et le contrôle d’INTOSAI
financier interne
Renforcer la synergie entre Renforcement des capacités et formation Les deux Meilleure synergie entre la Niveau de contact et de coopération entre les ISC et
les institutions supérieures sélective de la société civile (en particulier les Banques avec société civile, les médias en la société civile
de contrôle et les médias) et les ISC l’appui des particulier, et les ISC Couverture médiatique accrue des rapports et
organisations de la société sous-groupes permettant aux rapports et recommandations des ISC
civile, en particulier les d’AFROSAI et recommandations des ISC
médias d’INTOSAI d’avoir un plus large écho
dans la presse
5. Appui aux États fragiles
Fournir aux États fragiles Fourniture d’une aide à long terme pour Les deux Les Banques fournissent un Pourcentage des États fragiles dans lesquels l’une
une aide ciblée et adaptée renforcer l’audit externe dans les États fragiles Banques appui satisfaisant aux ou l’autre Banque apporte un appui total à
aux besoins pour leur Fourniture de programmes de renforcement institutions supérieures de l’institution supérieure de contrôle
permettre de rétablir les des capacités en matière d’audit des ressources contrôle dans les États Nombre d’audits des ressources naturelles effectués
systèmes de gouvernance naturelles, notamment dans les industries fragiles avec le soutien de l’une ou l’autre Banque
de base, notamment les ISC extractives Nombre des États fragiles bénéficiant des
Promotion de programmes de jumelage et programmes de jumelage
d’apprentissage réciproque (Sud-sud) entre les
ISC
24
Annexe 2
Déclaration de Paris et Programme d’action d’Accra – aspects pertinents
Dans la Déclaration de Paris (2005) les bailleurs de fonds ont pris les engagements suivants qui sont
pertinents pour l’audit
Dans le Programme d’action d’Accra (2008) les bailleurs de fonds ont pris les engagements suivants
qui sont pertinents pour la Stratégie conjointe
25
Annexe 3
L’ACCORD DE PARTENARIAT MONDIAL D’INTOSAI
L’Accord de partenariat, conclu en octobre 2009 entre INTOSAI et les bailleurs de fonds, vise à optimiser
les efforts conjoints déployés par INTOSAI et la communauté des bailleurs de fonds (les différentes
institutions d’aide bilatérales et les organisations et banques de développement multilatérales) en vue
d’améliorer les capacités des ISC des pays en développement. Il reconnaît le fait que la communauté des
bailleurs de fonds voudrait des assurances concernant l’utilisation appropriée des ressources qu’elle
accorde et sera en mesure de se fier davantage aux systèmes nationaux de gestion financière si les ISC
sont plus solides et plus efficaces. Il reconnaît aussi l’importance de l’indépendance totale et des mandats
individuels des ISC.
Cet Accord vise à renforcer les capacités d’audit dans les pays en développement partenaires afin de
réaliser une amélioration durable de la responsabilité nationale (celle du secteur public), de la
transparence et de la gouvernance. Il rapproche toutes les ISC et la communauté des bailleurs de fonds
sur une démarche commune qui offre :
PRINCIPES FONDAMENTAUX
En vue de réaliser les objectifs de cet Accord, la communauté des ISC, représentée par INTOSAI, et la
communauté des bailleurs de fonds conviennent des principes suivants sur lesquels s’appuie l’aide de ces
derniers à la communauté des ISC :
• La communauté des ISC s’attachera à élaborer des plans stratégiques et des plans d’action de
développement inspirés par chaque pays qui soient de portée générale, réalistes et hiérarchisés.
• INTOSAI s’efforcera de réaliser les objectifs stratégiques définis dans le Plan stratégique
d’INTOSAI.
• La communauté des ISC déclare son attachement à l’octroi d’une aide financière pour des
programmes de renforcement des capacités d’audit de manière harmonisée et coordonnée, afin
d’éviter les chevauchements involontaires des actions de renforcement des capacités.
26
Annexe 4
CONTEXTE DES INSTITUTIONS SUPÉRIEURES DE CONTRÔLE
La gouvernance publique se fonde sur la division des pouvoirs et des responsabilités. Cette division
distingue généralement entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. La gestion des finances publiques est
assurée par le pouvoir exécutif et l’audit de cette fonction incombe au pouvoir législatif ou au pouvoir
judiciaire ou une combinaison des deux pouvoirs. En Afrique, l’architecture d’audit des finances
publiques traduit les systèmes et les traditions de la gestion des finances publiques des pays colonisateurs,
ainsi que les réformes adoptées au cours des dernières décennies.
Il existe des variations individuelles entre les pays, mais, d’une manière générale, les dispositions
institutionnelles régissant les institutions supérieures de contrôle obéissent à deux orientations. L’une est
adoptée par les pays anglophones et l’autre est celle qu’appliquent les pays francophones. Pour les pays
lusophones et hispanophones la cour des comptes est considérée comme l’institution supérieure de
contrôle.
Les pays africains Les pays africains francophones ont deux types d’institutions qui peuvent
anglophones adoptent le exercer les fonctions d’audit externe. L’une ou l’autre de ces institutions
modèle parlementaire (ou de est désignée comme l’institution supérieure de contrôle dans les différents
Westminster) : pays :
Un auditeur général dirige un La cour des comptes est une division ou une cour distincte au sein du système
bureau qui est en principe judiciaire. La cour des comptes apprécie la légalité et la régularité des
indépendant du pouvoir transactions et des comptes des différents comptables publics et rend compte au
exécutif, mais placé sous parlement de la situation globale des comptes de l’État. Les pratiques des
l’autorité du parlement. Sa parlements varient en matière de suivi des rapports de la cour des comptes. Les
mission consiste membres du personnel professionnel de la cour des comptes avaient
essentiellement à examiner la généralement une formation juridique. Désormais, la plupart d’entre eux ont une
gestion financière et les formation en gestion des finances publiques, acquise dans des institutions
comptes des entités publiques. d’enseignement supérieur spécialisé.
Le personnel professionnel de
ce bureau possède souvent une Si dans certains pays1 elles relèvent de l’exécutif, les inspections générales
formation en comptabilité ou d'État jouent néanmoins un rôle de premier plan dans la fonction de
en vérification des comptes. Si transparence des comptes publics et représentent leur pays au sein d’INTOSAI.
des irrégularités sont Elles rendent compte soit au Président soit au Premier ministre du pays (plutôt
constatées elles sont signalées qu’au parlement), mais sont dans une large mesure indépendantes de la
au ministère compétent ou bureaucratie de l’État et ont accès à toutes les institutions de l’État, aux agents
autre entité chargée de prendre de la fonction publique et à leurs dossiers. Les membres du personnel
les dispositions appropriées. professionnel de l’inspection générale de l’État ont généralement une formation
L’auditeur général présente au en gestion des finances publiques acquise dans des institutions spécialisées
parlement un rapport annuel d’enseignement supérieur. Si des irrégularités sont constatées, elles sont
qui doit être examiné par la signalées au ministère compétent ou autre entité chargée de prendre les
commission des comptes dispositions appropriées. Dans ces pays, il existe également une cour ou
publics. chambre des comptes, en sus de l’inspection générale de l’État, et les
dispositions institutionnelles en matière d’audit externe peuvent de ce fait être
ambiguës, complexes ou sujettes à controverse.
27
Le rôle des institutions supérieures de contrôle en matière de responsabilisation et de transparence
Autorisation du budget
28
enjeux d’une saine gestion des finances publiques et peuvent donc vérifier plus efficacement les
opérations de l’État que les cabinets d’audit du secteur privé.
L’audit du secteur public peut s’effectuer suivant trois méthodes de base portant sur : la conformité, les
finances et la performance (ou optimisation des ressources). Les trois méthodes doivent être intégrées
pour constituer un mécanisme d’audit intégré qui contribue à assainir la gestion des finances publiques,
renforcer la gouvernance et réduire la corruption.
Des critères de référence communs ont été élaborés pour évaluer la qualité de la gestion des
finances publiques dans chaque pays. Une initiative de collaboration internationale, Dépenses
publiques et responsabilité financière (PEFA), a mis au point un outil robuste pour mesurer les résultats
de la gestion des finances publiques et fournir des évaluations efficaces de la qualité des systèmes de
gestion des finances publiques pour les pays à tous les niveaux de revenu30. Ce mécanisme comporte un
certain nombre de critères de référence concernant l’audit, la responsabilité et le contrôle interne qui sont
présentés à l’Annexe 5.
La responsabilité financière et l’audit externe demeurent parmi les maillons les plus faibles de la
gestion des finances publiques, en dépit des progrès notables enregistrés par certains pays au cours
de ces dernières années. D’après le FMI, 24 des 26 pays bénéficiant de l’initiative PPTE avaient besoin,
en 2005, de procéder à une modernisation relative ou approfondie de leurs systèmes de gestion des
finances publiques31. Dans l’ensemble, les résultats globaux se sont améliorés, mais les résultats sont
contrastés entre les pays et entre les éléments de la gestion des finances publiques. Dans une étude plus
récente incluant 12 pays africains, « des progrès limités et inégaux » avaient été enregistrés entre 2001 et
200632. Dans une analyse des notes PEFA communiquées jusqu’à la fin de 2007, celles concernant la
surveillance externe et l’information financière constituaient les domaines les plus faibles dans 21 pays
africains33. Il y a lieu de renforcer les institutions supérieures de contrôle et, dans certains cas, de les
réformer de fond en comble. Elles se heurtent à tout un ensemble de problèmes de développement
pouvant inclure les ressources limitées, le manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir ’exécutif et les
moyens institutionnels limités. En outre, dans bien de cas, il faudrait renforcer considérablement les
capacités pour améliorer l’efficacité de la supervision par le parlement et assurer ainsi la mise en œuvre
des recommandations de l’audit. De même, il est de plus en plus admis qu’il est nécessaire de renforcer le
rôle de la société civile dans l’amélioration de la transparence des processus budgétaire (et de
vérification) pour permettre aux citoyens de contrôler l’utilisation des ressources publiques et veiller à ce
que ces ressources soient utilisées au mieux au profit de la société.
29
L’audit interne doit compléter les travaux des institutions supérieures de contrôle. L’audit interne
des comptes porte sur le mode de traitement des transactions et évalue dans quelle mesure les systèmes et
les procédures de contrôle interne fonctionnent de manière satisfaisante. Les auditeurs internes font
généralement partie du personnel de l’organisation dans laquelle ils travaillent, mais devraient être
indépendants des activités qu’ils vérifient. Dans les pays anglophones, la fonction d’audit interne peut être
centralisée sous la responsabilité d’un cadre supérieur du ministère des Finances. Dans les pays
francophones, l’équivalent de la fonction d’audit interne est souvent celle de l’Inspection générale des
finances relevant du ministère des Finances. Dans certains pays, des institutions similaires sont également
établies au sein des ministères individuels.
Ainsi, il devrait y avoir une coopération constructive entre l’institution supérieure de contrôle, les entités
d’audit interne et d’autres organismes aux fonctions similaires, en vue d’assurer un audit d’une étendue
adéquate et de limiter le chevauchement des efforts. Cette coopération comportera notamment les
éléments suivants :
i) accès aux plans et programmes d’audit des uns et des autres
ii) réunions périodiques pour examiner les questions d’intérêt mutuel
iii) échange de rapports d’audit
iv) échanges des techniques et méthodes d’audit
v) échange des activités de formation et du personnel
vi) examen par l’audit externe de l’activité d’audit interne, notamment la suite donnée aux rapports
de cette dernière et la mesure dans laquelle on peut s’y fier.
Il importe de souligner que les institutions supérieures de contrôle font partie d’un système élargi de
contrôles et contrepoids et de systèmes de contrôle et de surveillance des finances publiques. Elles sont
ancrées dans un système de gouvernance publique qui contribue à leur efficacité et leurs résultats. Aussi
l’appui aux institutions supérieures de contrôle doit-il nécessairement intégrer des éléments
d’appréciation concernant le cadre de gouvernance au sens large dans lequel elles sont ancrées et tenir
compte de l’efficacité des corrélations avec les autres éléments du système de surveillance budgétaire et
de responsabilité financière.
30
Annexe 5
CADRE INSTITUTIONNEL D’AFROSAI‐E
VISION
AFROSAI-E est déterminé à veiller à ce que soit atteint le niveau le plus élevé de responsabilité, de
transparence et d’honnêteté dans les activités publiques en Afrique subsaharienne anglophone et à ce que
les ressources publiques soient convenablement utilisées et gérées.
MISSION
AFROSAI-E coopérera avec ses institutions supérieures de contrôle (ISC) membres et les aidera par le
biais d’initiatives de renforcement institutionnel à atteindre, au plan de l’audit, le niveau de performance
nécessaire pour remplir leurs mandats.
BUTS
1. Le perfectionnement stratégique des ISC membres
2. Le perfectionnement professionnel des ISC membres
3. Appui institutionnel efficace, efficient et économique
IMPÉRATIFS STRATÉGIQUES
1. Indépendance de l’ISC
2. Utilisation optimale des technologies modernes dans le processus d’audit
3. Gestion des ressources humaines
4. Assurance de la qualité
5. Audit de performance
6. Communication et médias
31
Niveau 3 du Cadre institutionnel d’AFROSAI-E
32
Indépendance et cadre Ressources humaines Organisation et gestion Communication externe Méthodologie, normes de Formation
juridique B C D vérification F
A E
5. – L’ISC présente 5 – Capacité à pourvoir 5 – Nombre approprié 5. ‐ Liaison avec les médias 5 –Les rôles, droits et 5 – Formation aux
directement son budget au les postes vacants dans un d’agents qualifiés à des par le biais des communiqués responsabilités de l’ISC et des principaux systèmes
pouvoir législatif aux fins délai raisonnable postes de direction tel que le de presse et des interviews entités contrôlées ont été financiers utilisés dans le
d’approbation prescrivent les normes. fondés sur les protocoles et définis et communiqués, y pays
politiques établis compris les lettres
d’engagement et les lettres
de représentation types
6. – Les ressources 6. – Dispositions de 6 ‐ Délégations pour la 6. – Mécanisme mis en place 6 ‐ Interaction avec d’autres 6 – Développement de
administratives et autres rétention et de signature des rapports en pour recueillir les réactions experts en audit et en l’utilisation des outils des
allouées à l’ISC sont gérées planification de la relève place et examinées chaque des parties prenantes afin de comptabilité pour la TI pour améliorer
de manière indépendante mises en place pour assurer année en fonction des mettre en évidence les planification et l’exécution de l’« intelligence » de
par l’auditeur général et son la continuité des activités compétences et des capacités domaines à améliorer dans le l’audit l’assurance de l’audit
bureau. et la conservation du savoir processus de communication ‐ Échange d’information avec obtenue.
des entités contrôlées. les entités provinciales
d’audit et les services d’audit
interne de l’État
7. – L’ISC a son propre 7 – Appui administratif 7. – Session d’information 7 ‐ L’évaluation des
système de dotation en rationalisé et efficace pour expliquer, aux parties activités de formation
personnel et de prenantes non financières, le consiste essentiellement
rémunération processus d’audit, comme les à déterminer comment
mécanismes de supervision elles influencent les
méthodes de travail de
l’ISC
8. – Mandat pour : 8 ‐ Système d’établissement 8. Récapitulations des 8 – Formation liée aux
• déterminer les normes de rapports de gestion problèmes rencontrés dans compétences qui font de
de vérification à mettant en évidence : les principaux secteurs l’ISC une organisation de
adopter • le coût formation accréditée
• Indépendance à l’égard • la qualité pour l’acquisition de
du ministère des • la ponctualité qualifications
Finances • l’impact professionnelles dans les
• la gamme de produits domaines de l’audit et
de la comptabilité.
33
Indépendance et cadre Ressources humaines Organisation et gestion Communication externe Méthodologie, normes de Formation
juridique B C D vérification F
A E
9. – L’ISC exerce son 9 ‐ Code de conduite, fondé
pouvoir discrétionnaire pour sur le Code d’éthique
sélectionner l’objet de d’INTOSAI, approuvé et mis
l’audit, déterminer la en œuvre
méthodologie d’audit et
formuler des
recommandations
10. ‐ Les comptes annuels de 10 – Bonne rotation des
l’ISC sont vérifiés de manière effectifs, avec procédures
indépendante et l’ISC rend adéquates de passation de
compte chaque année de ses service
activités au parlement.
11 – Le personnel travaille de
manière efficace en tant
qu’équipe, y compris pour
l’utilisation des méthodes des
TI
12 – Critères et sous‐
traitance pour assurer la
comparabilité avec les
auditeurs du secteur privé
34
Annexe 6
APPUI DE LA BAD AUX ISC
La BAD appuie les ISC par le biais de divers instruments, notamment la concertation sur l’action à mener et les
conseils, l’appui budgétaire direct, les projets de renforcement des capacités, les dons de montants modestes et les
travaux d’analyse. Elle soutient le renforcement des systèmes nationaux de contrôle financier et d’audit à travers des
opérations axées sur les réformes (les opérations d’appui budgétaire en particulier) et des projets d’appui institutionnel. La
Banque intervient pour renforcer les capacités des institutions d’audit – interne et externe – des comptes) et de plus en
plus celles des parlements, qui jouent un rôle crucial dans la promotion de la responsabilité et de la transparence en
matière de gestion des ressources publiques. L’amélioration des capacités occupe une place centrale dans cet appui,
consistant, par exemple, à fournir de l’assistance technique, à assurer la formation des auditeurs et des magistrats et à
fournir du matériel.
Les examens internes de 111 opérations d’appui budgétaire et de renforcement institutionnel approuvées de
janvier 2002 à juin 2009 ont montré que l’appui à l’audit externe est un élément essentiel des activités de la Banque
dans le domaine de la gouvernance. De 2007 à 2009, 53 % des opérations d’appui budgétaire et de renforcement
institutionnel effectuées par la BAD (comparé à 32 % de 2002 à 2006) comportaient un appui à la surveillance externe.
• Au Maroc, par exemple, les deux phases (2004 et 2006) du Programme d’appui à la réforme de l’administration
publique se sont chiffrées au total à 173,2 millions d’UC et ont comporté une aide pour l’adoption de l’évaluation
et du contrôle des résultats, et le renforcement des organes d’audit interne et externe. Il y a lieu de relever que le
budget de l’institution supérieure de contrôle du Maroc a considérablement augmenté, de 16 % par an sur la
période 2002-2004, ce qui lui a permis de recruter des auditeurs et d’informatiser ses opérations. La Cour des
comptes a aussi adopté les normes internationales d’audit et de gestion, en particulier celles d’INTOSAI. À la fin
de la phase II du programme de la Banque, le retard subi dans la préparation et la validation des actes budgétaires
audités avait été réduit, des manuels d’audit de performance avaient été distribués et l’étendue initiale des
missions d’audit interne des résultats des budgets de 2004, 2005 et 2006 avait été élargie.
• Au Cap-Vert, le cadre commun du Groupe d’appui budgétaire comprend l’amélioration de l’audit externe qui
représente un critère de référence important. En tant que membre de ce groupe, la Banque a déjà réussi à faire
réduire les délais de présentation des rapports d’audit au Parlement. Grâce à sa nouvelle proposition pour un appui
budgétaire additionnel au Cap-Vert (PASRP II - 40 millions d’euros pour 2009-2010) la Banque assume le rôle de
donateur chef de file au sein du Groupe d’appui budgétaire. Étant donné que la loi organique est bloquée au
Parlement, la Banque a pu encourager le Gouvernement à engager les discussions avec le bureau de l’Auditeur
général et les commissions compétentes du Parlement en vue de sortir de l’impasse.
• Au Mali, la Banque a approuvé en 2005 un prêt à l’appui des réformes de 35 millions d’UC, qui visait à
augmenter le nombre et améliorer la qualité des audits moyennant : i) l’adoption d’indicateurs de suivi ; ii) la
fourniture de manuels et de directives d’audit ; et iii) la mise en place de meilleurs systèmes informatiques. De ce
fait, la capacité des services d’audit a augmenté et la qualité et la ponctualité de la présentation des rapports
d’audit au Parlement se sont améliorées. Le programme a également contribué à créer la fonction d’auditeur
général, en attendant la création d’un bureau indépendant d’audit général qui n’a pas encore été autorisée par la
Constitution.
Plusieurs projets d’appui institutionnel et de renforcement des capacités ont été lancés notamment au Bénin, au
Kenya et à Madagascar, qui visent plus particulièrement à améliorer les fonctions d’audit.
• Au Kenya, les principaux objectifs du don d’appui institutionnel de 5,52 millions d’UC consistent à diffuser les
manuels et les directives d’audit et à élaborer des mécanismes d’audit de la qualité pour les activités d’audit
interne.
35
• À Madagascar, un volet important du Projet de renforcement institutionnel visant la bonne gouvernance d’un
montant de 5,86 millions d’UC, approuvé en 2004, consistait à renforcer le rôle du Parlement par la fourniture
d’une formation suffisante, de l’assistance technique et du matériel informatique.
• Au Bénin, la Banque a financé un projet d’investissement de 2,5 millions d’UC qui comprenait un appui à toutes
les institutions d’audit. Le projet appuyait également le rôle de la société civile en matière de suivi de la gestion
des finances publiques, par l’organisation de séminaires à l’intention des organisations de la société civile et des
médias. Le projet prévoyait aussi la création d’une Cour des comptes indépendante, en remplacement de
l’ancienne Chambre des comptes au sein de la Cour suprême.
En Sierra Leone, le Programme de réforme de la gouvernance économique (10 millions d’UC), approuvé en 2008, et le
projet complémentaire de renforcement de la gestion des finances publiques (2,39 millions de dollars), approuvé en 2006,
comprennent des volets consacrés au renforcement des systèmes d’audit externe. Grâce à l’aide de la Banque, le
Gouvernement envisage de recruter de nouveaux comptables qualifiés pour établir des comptes exacts et réguliers,
augmenter le nombre des principaux ministères dotés de services fonctionnels d’audit interne, éliminer les obstacles qui
empêchent de publier les rapports de l’Auditeur général lorsqu’ils sont soumis au Parlement et assurer le suivi des
constatations et des recommandations des rapports d’audit. Au nombre des résultats concrets enregistrés figure le
rattrapage des retards pris dans l’établissement des comptes publics pour la période 2000-2007. La mise en place de
services fonctionnels d’audit interne dans 13 ministères et autres organismes importants est également en cours en vue de
renforcer les contrôles et contrepoids dans les finances publiques. Les changements intervenus récemment ont amélioré
les relations institutionnelles entre le Service d’audit de Sierra Leone et la Commission des comptes publics du Parlement,
grâce à une modification des procédures régissant l’établissement et la publication des rapports de l’Auditeur général. Les
rapports de 2006 et de 2007 de l’Auditeur général sont à présent disponibles au public sur le site web du Service d’audit
de Sierra Leone et la Commission des comptes publics a organisé deux audiences publiques sur son examen du rapport de
2006. Ces changements représentent un progrès dans la promotion de la transparence et de la responsabilité financières en
Sierra Leone, conformément aux pratiques optimales en vigueur au plan international.
36
Annexe 7
RÉFÉRENCES ET NOTES
1. Banque africaine de développement (2008) Orientations stratégiques et plan d’action pour la gouvernance 2008 – 2012, Tunis :
Banque africaine de développement
http://www.afdb.org/en/documents/publications/governance-strategic-directions-and-action-plan-2008-2012/
2. La gestion des finances publiques comprend tous les éléments du processus budgétaire d’un pays, notamment la gestion des
recettes publiques, la passation des marchés, le contrôle interne, la comptabilité, le suivi financier et l’établissement des rapports
financiers, l’audit et la supervision.
3. Forum de haut niveau (2005) Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide : appropriation, harmonisation, alignement, résultats
et responsabilité mutuelle, Paris, 2 mars : http://www1.worldbank.org/harmonization/Paris/FINALPARISDECLARATION.pdf
4. Troisième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide – Programme d’action d’Accra, septembre 2008
http://www.undp.org/mdtf/docs/Accra-Agenda-for-Action.pdf
5. Les institutions supérieures de contrôle des finances publiques sont des entités publiques, normalement indépendantes de l’État et
rendant compte au parlement, qui sont chargées de vérifier les comptes de l’État et d’autres institutions publiques. Ces institutions
varient en termes de portée, de méthodes et de dispositions d’établissement de rapports.
6. Activité conjointe sur la gestion des finances publiques (2009) Gérer les ressources pour le développement - Utilisation des
systèmes nationaux de gestion des finances publiques, Paris : OCDE
www.sourceoecd.org/development/9789264056152
7. Forum de haut niveau (2005) Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide : appropriation, harmonisation, alignement, résultats
et responsabilité mutuelle, Paris, 2 mars : http://www1.worldbank.org/harmonization/Paris/FINALPARISDECLARATION.pdf
8. Banque africaine de développement (2008) Orientations stratégiques et Plan d’action pour la gouvernance 2008 – 2012, Tunis :
Banque africaine de développement
http://www.afdb.org/en/documents/publications/governance-strategic-directions-and-action-plan-2008-2012/
9. Banque mondiale (2007) Renforcement de l’action du Groupe de la Banque mondiale pour promouvoir la gouvernance et lutter
contre la corruption, Washington DC : Banque mondiale
http://www.worldbank.org/html/extdr/comments/governancefeedback/gacpaper-03212007.pdf
10. INTOSAI est l’organe mondial des institutions supérieures de contrôle - www.intosai.org Il publie des normes et des directives
pour ses membres et dispose d’un guichet spécial pour le renforcement des capacités en Afrique et dans d’autres régions en
développement – l’Initiative pour le développement d’INTOSAI - www.idi.no/ Voir aussi INTOSAI (2007) Building Capacity
in Supreme Audit Institutions : A Guide. Londres : National Audit Office du Royaume-Uni.
http://cbc.courdescomptes.ma/upload/committee/fichier1.pdf
11. Le PEFA est un partenariat entre la Banque mondiale, la Commission européenne, le ministère du Développement international
du Royaume-Uni, le ministère français des Affaires étrangères, le Secrétariat suisse aux Affaires économiques, le ministère royal
norvégien des Affaires étrangères, le Fonds monétaire international et le Partenariat stratégique pour l’Afrique. Il a pour but de
permettre la mise en place d’approches intégrées et harmonisées d’évaluation et de réforme en matière de dépenses publiques, de
passation des marchés et de responsabilité financière. Le mécanisme du PEFA offre un ensemble de critères convenus pour
évaluer la gestion des finances publiques, notamment les institutions supérieures de contrôle qui sont utilisées dans plus de 100
pays depuis qu’elles ont été lancées en 2005 – http://www.pefa.org/index2.htm
12. Les indicateurs en question sont le PI-25 (Qualité et rapidité de l’établissement des états financiers annuels), PI-26 (Vérification
externe), PI-27 (Examen législatif du budget) et PI 28 (Examen législatif des rapports de vérification externe).
13. Paolo de Renzio (2009) Taking Stock: What do PEFA Assessments tell us about PFM systems across countries? Londres :
Overseas Development Institute, Working Paper 302 (Tableau 4; page 10): - http://www.odi.org.uk/resources/download/3333.pdf
37
14. Paolo de Renzio et Joachim Wehner (2009) Budget Practices and Procedures in Africa 2008, Pretoria : Initiative africaine de
collaboration pour la réforme budgétaire (CABRI) et Banque africaine de développement
http://www.cabri-sbo.org/en/component/ionfiles/?func=download&fileid=7
15. INTOSAI (2007) Déclaration de Mexico sur l’indépendance des ISC, Vienne : INTOSAI
http://www.intosai.org/blueline/upload/issai10mexikodekle.pdf
16. Ramkumar, Vivek et Krafchik, Warren (2005) The Role of Civil Society Organisations in Auditing and Public Finance
Management, Washington : International Budget Project : http://www.internationalbudget.org/SAIs.pdf
17. OCDE-CAD (2009) Utilisation des systèmes nationaux de gestion des finances publiques, Paris : OCDE -
http://www.oecd.org/dataoecd/7/41/42448739.pdf
18. Banque africaine de développement (2008) Orientations stratégiques et Plan d’action pour la gouvernance, 2008 – 2012, Tunis :
Banque africaine de développement
http://www.afdb.org/en/documents/publications/governance-strategic-directions-and-action-plan-2008-2012/
19. Banque africaine de développement, Évaluation rétrospective des opérations d’appui budgétaire, 2008.
20. Banque africaine de développement, Examen des projets de renforcement institutionnel, 2007
21. Groupe indépendant d’évaluation (2008) Réforme du secteur public : qu’est-ce qui fonctionne et pour quelle raison ? Une
évaluation de l’aide de la Banque mondiale par l’IEG, Washington DC : Banque mondiale http://
siteresources.worldbank.org/EXTPUBSECREF/Resources/ psr_eval.pdf
22. Banque africaine de développement (2008) Orientations stratégiques et Plan d’action pour la gouvernance 2008 – 2012, Tunis :
Banque africaine de développement.
http://www.afdb.org/en/documents/publications/governance-strategic-directions-and-action-plan-2008-2012/
23. Banque mondiale (2007) Renforcement de l’action du Groupe de la Banque mondiale pour promouvoir la gouvernance et lutter
contre la corruption, Washington DC : Banque mondiale
http://www.worldbank.org/html/extdr/comments/governancefeedback/gacpaper-03212007.pdf
24. Richard Allen (2009) The Challenge of Reforming Budgetary Institutions in Developing Countries, Washington DC : WP/09/96
du FMI www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2009/wp0996.pdf
25. Ramkumar, Vivek and Warren Krafchik. (2005) The Role of Civil Society Organisations in Auditing and Public Finance
Management, Washington : International Budget Project
http://www.internationalbudget.org/SAIs.pdf
26. Par États fragiles (précédemment dénommés pays à faible revenu en difficulté) la Banque mondiale entend les pays à faible
revenu qui ont une note égale ou inférieure à 3,2 dans l’Évaluation de la politique et des institutions nationales (CPIA), qui est le
principal outil servant à évaluer la qualité des politiques et des institutions d’un pays. La liste des pays avec leurs notes CPIA
figure à l’adresse,
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTABOUTUS/IDA/0,,contentMDK:20948754~menuPK:2648555~pagePK:5
1236175~piPK:437394~theSitePK:73154,00.html
27. Banque africaine de développement. (2008) Directives opérationnelles de la Facilité en faveur des États fragiles, Tunis : Banque
africaine de développement
29. Des dons d’un montant modeste pourraient être accordés par le biais du Fonds de développement institutionnel ou le Mécanisme
de partenariat pour la gouvernance dans le cas de la Banque mondiale et de divers fonds spéciaux et le Fonds spécial en faveur de
la gouvernance qui sera institué à la Banque africaine de développement.
30. Le PEFA est un partenariat entre la Banque mondiale, la Commission européenne, le ministère du Développement international
du Royaume-Uni, le ministère français des Affaires étrangères, le Secrétariat suisse aux Affaires économiques, le ministère royal
norvégien des Affaires étrangères, le Fonds monétaire international et le Partenariat stratégique pour l’Afrique. Il a pour but de
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permettre la mise en place d’approches intégrées et harmonisées d’évaluation et de réforme en matière de dépenses publiques, de
passation des marchés et de responsabilité financière. Le mécanisme du PEFA offre un ensemble de critères convenus pour
évaluer la gestion des finances publiques, notamment les institutions supérieures de contrôle qui sont utilisées dans plus de 100
pays depuis qu’elles ont été lancées en 2005 – http://www.pefa.org/index2.htm
31. FMI (2005) Update on the Assessments and Implementation of Action Plans to Strengthen Capacity of HIPCs to Track Poverty-
Reducing Public Spending, Washington DC : FMI
32. De Renzio, P. and Dorotinsky, W. (2007) Tracking Progress in the Quality of PFM Systems in HIPCs. Washington : Secrétariat
du PEFA
http://www.pefa.org/report_studies_file/HIPC-PEFA%20Tracking%20Progress%20Paper%20FINAL_1207944117.pdf
33. Paolo de Renzio (2009) Taking Stock: What do PEFA Assessments tell us about PFM systems across countries? Londres :
Overseas Development Institute, Working Paper 302: http://www.odi.org.uk/resources/download/3333.pdf
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