Les aventures de Pélipa

Un récit de Nine Marchetti

Illustré par Sophie Rorhbach
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P élipa la petite indienne habite au cœur

des montagnes rouges, près du vaste désert.
Dans le village de Pélipa, les indiens et les cow-boys
vivent en paix. Mais gare aux brigands, ils peuvent
surgir à tous moments ! La petite indienne déteste
les brigands. Son rêve est de devenir une justicière.
Pélipa dit à Poil-Vif, son cheval adoré :
– J’aimerais tellement devenir l’assistante du shérif.
Mais le shérif n’est pas d’accord, il pense
que je ne suis pas assez courageuse…
C’est n’importe quoi ! Poil-Vif hennit gentiment
comme pour consoler son amie.
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Un matin, Pélipa aperçoit une affiche,

accrochée à un arbre :
TRÈS RECHERCHÉE :
Jessie Lafourbe
Une dangereuse hors-la-loi.
Tout à coup, la banquière hurle :
– Au secours ! Jessie Lafourbe a volé l’argent
de la banque ! Elle s’est enfuie sur Tornado,
le cheval du shérif !
À côté de la porte, le shérif est allongé par terre,
assommé. Pélipa n’hésite pas une seconde,
elle s’exclame :
– Là-bas, je la vois ! À moi de capturer
cette crapule de Jessie !
Illico presto, Pélipa lance Poil-Vif
à la poursuite de la terrible brigande.
Direction le grand canyon !
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Arrivé devant l’entrée du grand canyon,

Poil-Vif s’arrête net. Pélipa comprend que
son cheval est inquiet. Les hautes falaises rouges
l’impressionnent. Il n’ose plus avancer et gratte
le sol de ses sabots. Pour l’apaiser, Pélipa le caresse
tendrement et lui murmure des mots doux :
– Chuuut ! Je veille sur toi, mon doux,
mon tout doux chuuut !
Les mots de Pélipa apaisent Poil-Vif qui accepte
d’avancer et les deux amis repartent sur les traces
de Jessie Lafourbe. Mais Pélipa ne se doute pas
que Jessie est en embuscade.
Cachée derrière une falaise, Tornado près d’elle,
la brigande guette.
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Soudain, au passage de Pélipa, la vilaine surgit

de derrière une falaise en brandissant son pistolet.
Perchée sur son cheval, Pélipa est tétanisée de peur.
– Au secours ! Que faire ? Si je bouge, Jessie va
me tirer dessus, pense-t-elle.
Jessie ricane de toutes ses dents cariées :
– Hihi, tu voulais m’attraper et te voilà prise
au piège !
La petite indienne frissonne de la tête aux pieds.
Son cœur bat la chamade.
Poil-Vif est tétanisé lui aussi.
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Tout à coup, Pélipa aperçoit un grand oiseau planer

dans le ciel. Mais oui, c’est son ami le grand aigle.
L’oiseau lui redonne espoir. Elle réfléchit
à toute vitesse et une idée géniale lui traverse
les tresses. Malgré sa peur, Pélipa réussit à siffler
de toutes ses forces : Fuiihhh, ihhh !
Le grand aigle reconnaît le sifflement de détresse
de son amie Pélipa. Aussitôt, serres en avant,
l’oiseau fonce sur Jessie et lui arrache
son pistolet des mains.
La brigande en reste bouche bée, interloquée.
Alors, Pélipa en profite pour agir.
Elle bondit sur Jessie et la ficelle avec une corde
à la vitesse de l’éclair.
Jessie ne peut plus bouger, elle est complètement
saucissonnée. La petite indienne s’écrie soulagée :
– J’en avais ras les tresses de cette terreur de Jessie !
Mais Pélipa n’a pas le temps de savourer sa victoire.
Voilà qu’un bruit de sabots retentit. Catastrophe !
Tornado vient de prendre la poudre d’escampette !
Illico presto, l’indienne lance Poil-Vif au triple
galop. Vite, il faut rattraper Tornado !
Arrivée à la hauteur du cheval,
Pélipa susurre des mots doux :
– Chuuut, calme-toi, Tornado, je suis là,
mon tout doux...
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Mais le cheval cavale toujours. Pélipa s’inquiète.

Comment faire pour le calmer ? Tornado est-il
devenu fou ? Elle continue à murmurer :
– Tout doux mon beau cheval, mon tout doux,
je suis là, chuuuut !
Pélipa glisse à l’oreille de Tornado des mots
si mélodieux, si légers et si caressants
que le cheval fougueux se calme peu à peu
et s’arrête net. C’est gagné !
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Le soir même, le shérif remercie Pélipa
en lui remettant son étoile de justicière :
– Tu as capturé la dangereuse Jessie,
ramené le magot et mon beau Tornado !
Pélipa, tu seras ma nouvelle assistante !
La petite indienne est tellement contente
qu’elle saute dans tous les sens :
– Hourra ! Je suis une justicière maintenant !
Puis elle embrasse son cheval Poil-Vif qui hennit
gaiement en secouant sa crinière.
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Soudain, Pélipa aperçoit le grand aigle

qui plane tout là-haut dans le ciel.
Aussitôt, l’indienne siffle pour remercier l’oiseau
qui lui répond aussitôt : Fuiiihhh !
Le shérif en reste bouche bée :
– Ben ça alors ! Pélipa est étonnante, elle sait
même parler au grand aigle !
Fin