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Ministère de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université de Batna
Institut d`Hygiène et Sécurité Industrielle

Module : QSE 921


Master 2
2014/2015

Responsable du Module : Dr H.Benabid

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Données Générales : Cas de l`Algérie

La Situation Environnementale en Algérie :

Depuis 30 ans, l`Algérie s`est mise en diapason avec la communauté internationale


en participant a plusieurs sommets sur l`environnement et a ratifié tous les accords
liés a la protection de l`environnement [Ressources en eau, les forets, les mers, la
biodiversité, les dégagements gazeux…etc]

Plusieurs facteurs ont participé à la détérioration de l’état de l’environnement urbain


en Algérie. Celle-ci englobe, essentiellement, la pollution de l’eau, la
prolifération des décharges sauvages et non contrôlées, l’accumulation des déchets
toxiques industriels parfois hospitaliers, voire les fortes charges chimiques
déversées dans l’atmosphère. Cette situation s’avère inquiétante et traduit un
danger réel pour le développement.

Parmi ces facteurs nous pouvons citer tout particulièrement :

L’exode rural massif en direction des zones côtières riches et des pôles
industriels introduits autours des villes ;
Le triplement de la population en l’intervalle de trente cinq années ;
L’agression progressive du milieu naturel par les déchets urbains et
industriels liquides et solides due au manque de procédés et moyens
adéquats de collecte, de tri, de traitement et de stockage, encourageant
des maladies respiratoires ou à transmission hydrique ;
La dégradation des ressources en eau existantes en quantité et en
qualité, par absence de capacité et de disponibilité des réseaux urbains
(réseaux d’assainissement) et leur mauvaise gestion ;
La diminution des espaces verts (poumons verts) et des surfaces
forestières (Le ministère de l’environnement et de l’aménagement du
territoire a signalé une perte d’environ 1 215 000 ha de surface forestière
entre 1955 et 1997) par l’accroissement remarquable des pollutions (air,
sols, eaux) et par manque de gestion rationnelle notamment en matière des
normes d’exploitation et de préservation. (REDJAL Omar Université de
Constantine, 2005).

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Algérie : Indice de Performance Environnementale [IPE], établi par l`université de
Yale et de Colunbia-USA.

L`Algérie classée 42e/163 pays


1ere dans le monde arabe
2eme dans le continent africain

Les experts des deux universités se sont bases sur un ensemble de 25 critères tels
la pollution de l`air, l`accès à l`eau potable, sa qualité, l`accès aux installations
sanitaires, la protection des mers, la biodiversité, les émissions de CO2, l`état des
forets ….l`objectif de l`expertise est de mesurer deux indicateurs majeurs
renseignant sur l`efficacité de ces politiques environnementales a savoir la sante de
l`environnement et la vitalité de l`écosystème.

En Algérie 700 millions de m3 d`eaux usées sont rejetées annuellement, pour leur
traitement il est prévu la réalisation de 10 stations d`épuration, il est prévu aussi la
réhabilitation de 20 STEP.

Taux d’accroissement de la population est en moyenne de 3.8%


Perte remarquable des terres agricoles de l’ordre de : ( Ref : MATE, 2001 )

8 790 Ha pour la Mitidja ;


2 850 Ha pour les collines du Sahel ;
1 010 Ha pour les plateaux côtiers du Centre ;
3 130 Ha pour l'agglomération d’Annaba ;
5 470 Ha pour l'agglomération d’Oran ;

5 millions de tonnes de déchets ménagers/an


Taux moyen de la production journalière des déchets dans les
centres urbains en Algérie est de 0.60 Kg/hab./jour,
5000 décharges non contrôlées
Prévu la réalisation de 50 CET dans le cadre du programme de gestion
intégrée des déchets ménagers (PROGDEM).
Prévu création de micro entreprises chargées du recyclage des sachets en
plastique.

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Plan du Module

i. Préambule

1. Introduction :
2. Origine des Déchets et leur Interférences avec l’Environneme
3. Problématique des Déchets en Algérie :
4. La Typologie des Déchets :
5. Classification des déchets :
6. Propriétés des Déchets :
7. Les ordures ménagères :
8. Principes Fondamentaux de la Gestion des Déchets
9. Décharge contrôlée : Définition.
10. Impacts Écologiques des Activités Liées à la Gestion des Déchets
11. Intégration de la Gestion des Déchets dans le Concept de
Développement Durable.
12. La Valorisation des Déchets
13. Modes de traitement des déchets
14. Protection de l’environnement dans une optique de développement
durable

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Préambule :

Depuis le début des années 1990, la protection de l'environnement est devenue


une préoccupation collective et multi partenariale. La question des déchets est
quotidienne et touche chaque individu tant sur le plan professionnel que familial.
Différentes lois, notamment celles du 15 juillet 1975 et du 3 juillet 1992,
regroupées et inscrites dans le code de l’environnement, fixent les objectifs à
respecter pour gérer correctement les déchets.

La gestion intégrée des déchets vise à organiser l’indépendance des différentes


réponses liées aux problèmes environnementaux ayant trait à la gestion des
déchets. La mise en place d’une politique ou une (option) de GID nécessite la
prise en compte de l’ensemble des déchets sans discrimination (origine
/destination) dont les solutions sont un tout ou un ensemble intégré reliant les
composantes du circuit de prise en charge, les institutions et les mécanismes
appropriés. L’instauration d’un développement durable (DD) exige des effets
cohérents et efficaces qui s’inscrivent dans une politique à long terme. Les
opérations de réalisation de décharges contrôlées, le corpus juridique et la
création de délégués à l’environnement pour chaque entreprise lancés par l’état
Algérien constituent les fondements d’une politique moderne de protection de
l’environnement et du développement durable et un moyen de sensibilisation pour
les entreprises nationales.

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1. Introduction :

Les déchets débordent de nos poubelles, polluent sols, air, océans. Leurs formes
sont multiples, de même que leurs provenances et leurs destinations. Ils se
chiffrent… Difficilement, tant ils se définissent à l’infini et finissent parfois dans
l’inconnu. Mais ils se chiffrent quand même. Le monde engrange donc un bon 10
millions de tonnes de déchets chaque jour. Rien que ça… La « Palme » du plus gros
producteur de déchets revient à la Chine, avec 300 millions de tonnes par an. Suivie
de près par les Etats-Unis et l’Union européenne.

L’industrie, la relance, la croissance font alors de la consommation - devenue


consommation de masse - le moteur de l’économie, qui puise frénétiquement dans le
capital-ressource de la planète.
L’injonction est de consommer toujours plus dans tout le spectre des objets. Les
rayons du luxe, de l’inutile, du superflu, du gadget, de l’usage unique gagnent en
surface, les murs des cités assurant leur promotion...

A une extrémité, des hordes d’humains dans des ateliers immenses arrachent à la
Terre pierres, métaux, terres rares, bois, végétaux divers pour assurer le « bien-être »
des minorités solvables. Les ressources ainsi extraites sont passées, nous disent les
Nations Unies de 7 à 2000 milliards de tonnes entre 1900 et 2000 ! Et le déchet de
se faire montagne, et la rivière autoroute à plastiques. A l’autre extrémité, vient alors
la nouvelle injonction : limite, prévient, trie, classe, ramasse, dépose, recycle, sans
t’arrêter toutefois de consommer du prêt à porter, du prêt à bouffer, du prêt à jeter,
du prêt à penser et à communiquer.

C’est comprendre d’où viennent les déchets et où ils vont, c’est


comprendre le monde pour mieux lutter contre l’invasion massive
des déchets.

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2. Origine des Déchets et leur Interférences avec l’Environnement

Extraction des
matières 1eres Production Stockage Consommation & Utilisation
Transport

Déchets

Introduction dans
L’Environnement

Eau, Sol, Air

Climat

Homme, Animaux
Micro-organisme,Plantes Matériaux, Produits
de consommation

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3. Problématique des Déchets en Algérie :

Depuis de nombreuses années, l’Algérie connaît un développement économique


et démographique sans précédent, d’où la nécessité d’adaptation aux modes de
consommation et de production modernes. Le taux élevé d’accroissement de la
population a engendré une urbanisation accélérée, le plus souvent de manière
anarchique qui a vu la prolifération de l’habitat précaire causant la détérioration
de la salubrité publique et la saturation totale des infrastructures d’élimination
des déchets. Les services actuels de gestion des déchets sont submergés par la
quantité phénoménale et toujours croissante des différents types de déchets et
toujours plus difficiles à éliminer (déchets ménagers, déchets hospitaliers, déchets
industriels,…etc.). Les décharges existantes ne peuvent plus absorber le flux et
répondre aux nouvelles exigences de gestion et de traitement des déchets. Ainsi,
nous pouvons résumer la situation de l’environnement concernant les déchets en
Algérie comme suit.

- Insuffisance de la législation concernant les déchets solides ;

- Absence d’un dispositif national pour la prise en charge des déchets ;

- Absence de politique de gestion des déchets proprement dite, d’ou la


prolifération de décharges sauvages ; d’élimination, désignés ou déterminés à
l’issue d’études conformes aux prescriptions réglementaires de respect de
l’environnement ;

-Absence de décharges contrôlées et de décharges réservées aux déchets


industriels et spéciaux ;

Ces décharges jadis de nature sauvages ou brutes laissent la place


progressivement à un vaste programme prometteur lancé par l’état Algérien à
travers le Ministère de l’Environnement et de l’aménagement du territoire. Un
programme de réalisation de plusieurs décharges contrôlées et appuyé par une
législation adéquate mettant une emphase sur les déchets industriels et les
déchets dangereux en imposant aux opérateurs industriels les études de dangers
et les études d’impacts. Ces projets de réalisation de décharges contrôlées, le
corpus juridique et la création de délégués à l’environnement pour chaque

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entreprise constituent les fondements d’une politique moderne de protection de
l’environnement et du développement durable.

4. La Typologie des Déchets :

Les définitions législatrices

" Tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation,


toute substance, matériaux, produit ou plus généralement tout bien meuble
abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon "Loi n° 75-633 du 15
juillet 1975, modifié par la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992.

La définition de l'économiste

Vu sous l'angle économique, un déchet est un bien qui n'à aucune valeur
marchande a priori .Mais selon l'époque, l'endroit et l'individu, cette valeur peut
varier."Toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a
l'intention ou l'obligation de se défaire".

Ou :

Les déchets sont des résidus de l’emploi de matières solides qui peuvent être
putrescibles ou non putrescibles. Ce sont des matières normalement solides ou
semi-solides résultant des activités humaines et animales qui sont indésirables ou
dangereuses

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5. Classification des déchets :

Selon leur nature :

La classification des déchets d’après leur nature aboutit à trois catégories


essentielles : Déchets solides, Déchets liquides et Déchets gazeux.
Dans ce qui suit, il ne sera considéré que les déchets solides et semi-solides .

Selon le mode de traitement et d’élimination :

Les professionnels et les chercheurs s’accordent à regrouper les déchets


solides en quatre grandes familles, selon :

Les déchets inertes : Généralement constitués d’éléments minéraux stables


ou inertes au sens de leur incompatibilité avec l’environnement et qui
proviennent de certaines activités d’extraction minières ou de déblais de
démolition (terre, gravats, sables, stériles, …etc.)

Les déchets banals : Cette catégorie regroupe essentiellement des déchets


constitués de papiers, plastique, cartons, bois produits par des activités
industrielles ou commerciales et ordures ménagères.

Les déchets spéciaux : Ils peuvent contenir des éléments polluants et sont
spécifiquement issues de l’activité industrielle (boues de peintures ou
d’hydroxyde métallique cendre d’incinération etc.).Certains déchets sont aussi
dits spéciaux lorsque leur production importante sur un même site entraîne
des effets préjudiciables pour le milieu naturel (mâchefers des centrales
thermiques, phosphogypse, ainsi que certains déchets provenant des
laboratoires de recherches universitaires et hospitalières…etc.)

Les déchets dangereux : Issus de la famille des déchets spéciaux, ils


contiennent des quantités de substances toxiques potentiellement plus
importantes et présentent de ce fait beaucoup plus de risques pour le milieu
naturel (poussières d’aciéries, rejets organiques complexes, bains de
traitement de surface contenant soit du chrome, cyanure ou une forte acidité,
les matériaux souillés par les P.C.B, les déchets de C.F.C et mercuriels.

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Selon le comportement et les effets sur l’environnement : Nous pouvons
distinguer :

Les déchets inertes : Ils sont constitués, pour la presque totalité, par des
déblais et gravats de démolition ainsi que par les résidus minéraux provenant
des industries d'extraction et des industries de fabrication de matériaux de
construction.

Remarque : Le caractère inerte des déchets n’est pas absolu car ils peuvent
dissimuler d’autre pollutions d’origines diverses ou être eux-mêmes sources
de danger.

Les déchets fermentescibles : Principalement constitués par la matière


organique, animale ou végétale à différents stades de fermentation aérobies
ou anaérobies.

Les déchets toxiques : Poisons chimiques ou radioactifs qui sont générés soit
par des industries, soit par des laboratoires ou tout simplement par des
particuliers qui se débarrassent avec leurs ordures de certains résidus qui
devraient être récupérés séparément (ex : flacons de médicaments,
seringues, piles et autres gadgets électroniques…etc.)

Nous pouvons aussi mentionner et ceci selon l’origine du déchet, deux (02)
grandes classes de déchets solides en se basant sur la source de déchets : Déchets
industriels et Déchets urbains.

Les déchets industriels : Les déchets industriels sont typiquement les


déchets générés par les entreprises appartenant à différents secteurs d’activités
économiques tels que les industries manufacturières, la construction, les services
et l’agriculture. Hormis les résidus assimilables aux ordures ménagères, tant par
leur nature que par leur volume modeste, on distingue dans cette classe :

- Les déchets des industries agricoles: Ils proviennent de l'agriculture, de la


sylviculture et de l'élevage. Beaucoup de ces déchets sont liquides et à ce
titre, peuvent être considérés comme des effluents. Certains d'entre eux sont
utilisés sur place en raison de leur richesse en matières organiques. Dans
cette catégorie, nous pouvons citer les déjections d'élevage, les déchets des
cultures et de la forêt.
- Les déchets Toxiques: Ce sont des déchets qui vont avoir un impact négatif
sur l'environnement et sur la santé humaine. Ce sont des objets usagés ou
périmés, des substances toxiques, des rejets nocifs dans l'air, dans l'eau ou
la terre et des restes de produits dangereux. Ce type de déchet peut contenir
des substances toxiques par des industries variables (ex : ateliers
artisanaux, galvanoplastie, chromage, miroiterie,…etc.).

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- Les déchets radioactifs: Toute substance radioactive dont l'activité est telle
que son rejet et sa dispersion dans l'environnement ne sont pas autorisée et
pour laquelle aucun usage n'est envisagé.

Le transport et la destruction des déchets industriels posent des problèmes


particuliers dont la solution consentie ou imposée devra être à la charge des
industries polluantes avec si besoin une aide appropriée des gouvernements. les
déchets traités doivent l’être le plus près possible du lieu de leur production. Ce
principe est à nuancer car il faut éviter d’une part la multiplication des centres de
traitement et d’autre part l’application d’un traitement qui ne présenterait pas des
garanties d’éco-efficacité suffisantes.

Les déchets urbains :

A partir de la notion « d’ordure ménagère », vocable par lequel on a longtemps


désigné les résidus des ménages correspondant, de par leur origine et leur nature, à
une certaine limitation en quantité et en dimensions, on a été conduit du fait de
l’évolution du niveau de vie répercuté par les caractéristiques quantitatives et
qualitatives des déchets, à passer à la notion plus générale de résidus ou déchets
urbains.
Selon le mode d’enlèvement des déchets on distingue quatre catégories :
- Les déchets constitués par des éléments de faible dimension (ordures
ménagères, ordures de marché, déchets artisanaux et commerciaux
assimilables aux ordures ménagères.
- Les déchets hospitaliers qui, sans exceptions, font l’objet de collecte
séparée.
- Les déchets encombrant appelés aussi « monstre » constitués par des
objets volumineux qui ont été réformés et mis au rebus.
- Les souillures qui proviennent de nettoyage et du balayage des voies
publiques (feuilles, branchage, déchets des plages, …etc.)

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6. Propriétés des Déchets :

La composition des déchets peut varier considérablement d'une région à une


autre, en raison du niveau de vie, de l'offre de marchandises, de la structure de la
population, du degré d'urbanisation et des conditions climatiques. Pour passer de
l'élimination des déchets à leur gestion planifiée, il est indispensable d'avoir une
bonne connaissance de leur composition afin d'en distinguer:

• Les parts pouvant être recyclées;


• Les parts appropriées au compostage;
• Les types et quantités appropriées à une valorisation matérielle ou
énergétique;
• Les quantités de déchets ultimes destinées à l'incinération ou à la décharge.

La composition et les quantités de déchets doivent être établies d'après des


procédures définies par des règles techniques nationales qui permettent d'établir
des groupes de matières , la période d'évolution nécessaire pendant l'année et
les différentes formes d'agglomération (quartiers résidentiels , bâtiments …) pour
pouvoir analyser et comparer les résultats obtenus.

On pourra ainsi obtenir des données exploitable et comparable sur tout le territoire
national, faisant apparaître l'interdépendance entre les quantités de déchets et la
structure de l'agglomération. Elles fourniront aussi aux planificateurs les outils
nécessaires à des meilleures prévisions. Les données concernant le type, les
propriétés et la composition des déchets sont d'une extrême utilité pour la
planification des installations de traitement de déchets.

Dans la composition des déchets, c'est la part des déchets organiques qui fait,
principalement, la différence entre les pays hautement industrialisés et les autres
pays. Cette part est d'environ 25% aux USA, entre 30 et 40 % dans les pays
industrialisés d'Europe et elle se situe actuellement en Algérie entre 60 et 70 %.
Par ailleurs, notons que la plus part des déchets végétaux est plus élevée dans
les quartiers populeux d'une ville par apport aux quartiers résidentiels ou, en
revanche, la part de matériaux d'emballage est plus importante.

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On peut établir, pour les pays industrialisés, la règle générale suivante pour le
traitement et le recyclage des déchets:

• 1/3 sont des déchets avec possibilité de valorisation matérielle;


• 1/3 sont des déchets végétaux avec possibilité de compostage ou
fermentation;
• 1/3 sont des déchets ultimes à éliminer.

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7. Les ordures ménagères :

Définitions :

Déchets issus de l'activité domestique des ménages, pris en charge par les collectes
usuelles ou séparatives. S'y ajoutent les déchets non ménagers collectés dans les mêmes
conditions (déchets produits par les artisans, les commerçants, bureaux, ...) appelés
déchets assimilés.

Les ordures ménagères (OM) sont des déchets issus de l'activité domestique quotidienne
des ménages (restes alimentaires…) et des déchets des activités économiques collectés
dans les mêmes conditions que celles-ci. Ces déchets sont ceux collectés par la collecte
traditionnelle des ordures ménagères résiduelles et par les collectes sélectives (matériaux
recyclables issus des emballages : verre, métal, matière plastique, carton…, fraction
putrescible) hors déchèteries, collectes d'encombrants et collectes de déchets verts1. Une
partie de cette fraction putrescible fait souvent l'objet d'une gestion domestique par les
ménages : compostage ou alimentation animale (poules, chiens, chats…).

La grande majorité des services chargés de la gestion des déchets des différents
pays définissent les ordures ménagères comme un ensemble de résidus
hétérogènes dans lesquelles on trouve :

• Les détritus de toute nature générés par les ménages (déchets de nourriture,
de préparation de repas, balayures, textiles, journaux…etc.).
• Les déchets de bureaux, commerces, industries et administrations, déchets des
cours et jardins dans la mesure où ces déchets peuvent prendre place dans
une limite à fixer, dans les récipients individuels ou collectifs aux fins
d’enlèvement par les services municipaux.
• Les crottins, fumier, feuilles mortes, bois résidu du nettoiement et du balayage
de la voirie, jardins, cimetières, parcs, etc., rassemblés aux fins d’évacuation.
• Les détritus de foires, halles et marchés, etc.
• Les résidus des collectivités (cantines, écoles, casernes, hospices,
prisons…etc.), ainsi que les résidus des hôpitaux ayant un caractère ménager
que l’on rassemble dans des récipients appropriés.
• Tout objet abandonné sur la voie publique, ainsi que les cadavres des petits
animaux

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Cette énumération exclue formellement :

• Les déblais, gravats, décombres et débris des chantiers de travaux publics et


constructions.
• Les déchets industriels et commerciaux.
• Les déchets anatomiques et infectieux des hôpitaux et abattoirs ainsi que les
pansements, les médicaments, seringues et autres objets pouvant véhiculer
des pollutions bactériologiques ou médicamenteuses.
• Tous les objets qui, en raison de leur encombrement, poids ou nature, ne
pourraient être chargés dans les véhicules de collecte.

Remarque :
Cette définition des ordures ménagères insiste sur le fait que les résidus doivent être
rassemblés, que leur encombrement ne doit pas excéder une certaine limite, et qu’ils
doivent être stockés dans des récipients appropriés au système de collecte en
vigueur.

7.1-Déchets assimilables aux ordures ménagères :

En raison de la nature et de l’encombrement d’un certain nombre de déchets, ceux-ci


peuvent être assimilés à des ordures ménagères et traités comme tel.
A ce titre, nous citerons :
• Certains déchets industriels non toxiques, à condition qu’ils puissent être
stockés dans des récipients appropriés à la collecte des ordures ménagères
(cas des industries à caractère artisanale, petite industrie du bois, panneaux,
papier carton, imprimerie, artisanat textile, petite industrie, agroalimentaire,
etc.)
• Les déchets des marchés à caractère essentiellement alimentaire (fruits et
légumes, boucheries, poissonneries) sans pour autant exclure d’autres
résidus tel que : les emballages.

Les déchets assimilés aux ordures ménagères sont considérés comme des déchets
non dangereux provenant des activités économiques de l'artisanat, des commerces,
des bureaux et petites industries, ou d'établissements collectifs (éducatifs,
socioculturels, militaires, pénitentiaires, etc.), pouvant utiliser les mêmes circuits
d'élimination que les déchets non dangereux des ménages.

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7.2-Production et évolution des ordures ménagères :

Quantités générées et leur variabilité

Les quantités d’ordures ménagères générées dans une ville dépendent


essentiellement de :
1) L’habitat (milieu rural ou urbain avec un taux généralement plus faible en
milieu rural)
2) Le niveau de vie, les habitants et les mœurs de la population (la production
tend à s’accroître avec le niveau de vie ; ex : Zones résidentielles par
rapport aux autres zones.)
3) Les conditions climatiques, ainsi que les variations annuelles et
saisonnières.
4) Les mouvements plus ou moins importants de la population au cours de
l’année : foires, pèlerinage, vacances annuelles, etc.
5) Des modes de conditionnement des denrées et des marchandises.

Mesure de la production d’ordures ménagères :

Les quantités d’ordures ménagères produites peuvent s’exprimer en poids ou


en volume. Cependant en raison de la compressibilité des ordures ménagères, seul
le poids constitue une donnée fiable et mesurable sur un pont-bascule.
On mesure alors les quantités d’ordures ménagères en kg /habitant/jour ou par
année.
Par contre pour définir la taille des récipients, l’estimation des volumes est
nécessaire.

Remarque :
En pratique et en particulier dans les pays en voie de développement, on devra
toujours faire la distinction entre les quantités d’ordures ménagères générées et les
quantités de ces ordures collectées, ces dernières étant toujours très inférieures aux
premières.

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7.3- Caractéristiques physico-chimiques des ordures ménagères :
- La composition :

Il est important de connaître la composition des ordures ménagères pour permettre,


entre autre, un meilleur choix de matériel de collecte et une évaluation des
gisements en matériaux récupérables, dans l’hypothèse d’une collecte sélective.
D’une ville (ou même d’un quartier) à l’autre, la composition des ordures ménagères
peut être sensiblement différente.

- La Densité (ou masse volumique)

La densité met en évidence la relation qui existe entre la masse des ordures
ménagères et le volume qu’elles occupent. Sa connaissance est essentielle pour le
choix des moyens de collecte de ces ordures et aussi pour leur traitement. Toutefois,
comme les ordures ménagères sont essentiellement compressibles, leur densité
varie au cours des différentes manipulations auxquelles elles sont soumises.

- Humidité et pouvoir calorifique :

• L’humidité (h%)

Les ordures ménagères renferment une quantité d’eau, qui est celle contenue dans
leur composants, la teneur globale en eau est essentiellement fonction des
proportions respectives des composants, ainsi que des saisons, latitudes et de
l’origine géographique et sociale des populations qui en sont la source.
Pour des ordures fraîches et stockés à l’abris des intempéries, l’humidité varie entre :
(35 - 40) % : Europe, avec un max en été et un min en hiver ; (60 -62) % : pour la
ville de Blida, (analyse réalisée sur les ordures ménagères de Blida en 1979)
(65 – 70)% : pour les pays tropicaux ;
Pour les ordures non protégées, donc exposées aux intempéries, l’humidité des
ordures ménagères peut atteindre des valeurs extrêmes, c’est-à-dire déshydratation
complète ou saturation.

• Le pouvoir calorifique :

En matière d’ordures ménagères considérées comme combustibles, on utilise soit :


Le pouvoir calorifique supérieur (P.C.S) : qui prend en compte la chaleur de
vaporisation de l’eau contenue dans les ordures ménagères pendant la combustion.
Le pouvoir calorifique inférieur (P.C.I) : qui ne tient pas compte de la chaleur de
vaporisation de cette eau pendant la combustion.
C’est ce dernier (le P.C.I) qui est d’usage dans les pays méditerranéens.

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Les ordures ménagères n’ont jamais été un bon combustible, mais lorsqu’elles
contiennent plus de 50% d’humidité, elles sont réellement impropres à l’incinération
et c’est là le cas des ordures algériennes.

Donc la connaissance des deux paramètres (P.C.I et H%) sont étroitement liés et
leur connaissance est essentielle pour le choix du mode de traitement (incinération
ou compostage…).
Exemples :
P.C.I < 1.500 th ⇒ incinération non recommandable
H ≥ 50% ⇒ incinération non recommandable
45% < H <70% ⇒bon compostage

- Rapport Carbone/Azote (C/N) :

Le rapport C/N ou rapport carbone sur azote est un indicateur qui permet de juger
du degré d'évolution de la matière organique, c'est-à-dire de son aptitude à se
décomposer plus ou moins rapidement dans le sol:

Pour faire un compost, il ne suffit pas de mettre n'importe quelles matières


organiques dans un fût ou sur un tas. Il faut faire attention aux quantités de Carbone
et d'Azote apportés. Pour que le compostage se fasse dans des conditions
optimales, le bon rapport Carbone/Azote doit être de 20-30. Les chaînes chimiques
carbonées sont utilisées par les organismes comme source énergétique, qui donnera
du CO2 gazeux et de la chaleur. Pour leur croissance (synthèses protéiniques), ils
utiliseront les dérives azotés.

Le rapport C/N mesure la qualité des ordures ménagères pour leur valorisation en
tant qu’amendements organiques, c’est à dire qu’il permet d’apprécier aussi bien
l’aptitude des ordures ménagères au compostage que la qualité du compost obtenu.
Un composte est valable à partir du rapport C/N < 35 au départ de la fermentation
aérobie et contrôlée et en obtenant un rapport de 18 ≤C/N ≤ 20.
En fin de fermentations pour le cas de l’Algérie le rapport C/N dépasse rarement 15.

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Les matières carbonées (C)

Ce sont principalement les déchets Bruns, Durs et Secs, comme par exemple les
branches, feuilles mortes, la paille, les branches broyées, le papier, le carton. Ils
contiennent beaucoup plus de carbone que d'azote.

Les chaînes carbonées (glucose, cellulose, lignine,...) constituent la source d'énergie


des décomposeurs et sont pour la plupart transformées en eau et en dioxyde de
carbone, en produisant de la chaleur :
(ex: Glucose: C6H12O6 + 6xO2 -> 6xCO2 + 6xH2O + 694Kcal par môle).

On pourrait croire que, comme ils sont riches en énergie, ils vont être vite
transformés. Mais comme ces matériaux ne contiennent pas beaucoup d'azote, les
décomposeurs n'y trouvent pas tous les éléments nécessaires à leur croissance ainsi
qu'une humidité suffisante. Leur décomposition sera donc assez lente. C'est la raison
pour laquelle ils seront mélangés avec des matériaux azotés.

Les matières azotées (N)

Ce sont principalement les déchets Verts, Mous et Mouillés, comme les épluchures
de fruits, les restes de légumes et tonte de gazon. Ils sont facilement digérables, les
micro-organismes y trouvent sucres et protéines en abondance pour se nourrir, se
développer et se reproduire. Ils sont suffisamment humides (avec parfois un taux
d'humidité supérieur à 80%). Ils posent de ce fait un problème important : étant
donné qu'ils sont sans structure, ils ne laissent pas circuler l'air et n'assurent pas
bien l'élimination de l'eau excédentaire. Si on travaille uniquement avec des matières
azotées, on risque d'obtenir une substance visqueuse et la formation d'odeur
désagréable (processus anaérobiques). Elles seront donc mélangées avec des
matières carbonées, structurantes. Notons qu'il est possible de n'utiliser que des
déchets azotés et sans odeurs grâce au lombricompostage ( Façon écologique de
recycler des déchets organiques, en y plaçant des lombrics )

20
Les microorganismes du sol (microfaune) ont un rapport C/N moyen de 8. Ils
consomment les deux tiers du carbone pour l'énergie (celui-ci est alors transformé en
dioxyde de carbone) et un tiers pour leur constitution. L'azote est quant à lui presque
seulement utilisé pour la constitution. L'équilibre nutritionnel des microorganismes est
donc situé à un rapport C/N de 24. En dessous de ce rapport, l'azote est en excès et
sera donc libéré, à la disponibilité des plantes. Au-dessus, de l'azote sera prélevé
dans la solution du sol pour subvenir aux besoins des microorganismes. D'où :

• C/N < 15 : production d'azote, la vitesse de décomposition s'accroît ; elle est à


son maximum pour un rapport C/N = 10
• 15 < C/N < 20 : besoin en azote couvert pour permettre une bonne
décomposition de la matière carbonée,
• C/N > 20 : Pas assez d'azote pour permettre la décomposition du carbone (il y
a compétition entre l’absorption par les plantes et la réorganisation de la
matière organique par les microorganismes du sol, c'est le phénomène de
"faim d'azote"). L'azote est alors prélevé dans les réserves du sol. La
minéralisation est lente et ne restitue au sol qu'une faible quantité d'azote
minéral.

Il est couramment admis que, plus le rapport C/N d'un produit est élevé, plus il se
décompose lentement dans le sol mais plus l'humus obtenu est stable.

Cet indicateur est fréquemment utilisé dans la pratique pour préciser l'utilisation d'un
produit organique inconnu. Il est utile par exemple lors de l'épandage de bois raméal
fragmenté ou pour la fabrication d'un bon compost. Pour que le compostage se fasse
dans des conditions optimales, le rapport Carbone/Azote doit être situé entre 15 et
30. En effet, si le mélange à composter est trop faible en azote, il ne chauffera pas
(pas de dégradation). Si la proportion d'azote est trop élevée, le compost peut
surchauffer et tuer les micro-organismes du compost. Il faudra donc veiller à
équilibrer les apports.

Utilisé seul, ce critère de qualité a ses limites : deux produits ayant le même C/N
peuvent avoir des actions différentes sur l’évolution de la teneur en micro-
organismes du sol. Le C/N doit donc être considéré comme un indicateur partiel de
qualité à compléter par d’autres informations.

21
Variabilité des différents paramètres :

Les déchets urbains, en général et les ordures ménagères en particulier, sont sujets
à des variations plus ou moins importantes mais toujours sensible aussi bien dans
les quantités générées que dans la nature et les proportions de leurs composants.
Tous les paramètres physico-chimiques sont fonctions des divers facteurs, à savoir :
• Temps
• Facteur socio-économique
• Situation géographique et conditions climatiques

7.4-Intérêt des ordures ménagères :

Depuis le milieu des années 70 et plus précisément le début des augmentations des
prix pétroliers en 1974, on assiste à un changement important dans la façon de
considérer les déchets urbain en général et les ordures ménagères en particulier.
Cela se traduit par le fait qu’il ne faut plus les regarder comme des matériaux à
éliminer par tous les moyens, mais plutôt comme de la matière première.
Ceci dit, il existe plusieurs modes de récupération des ordures ménagères dont les
plus connues sont :

• L’incinération : avec récupération d’énergie


• Le compostage : avec utilisation du compost comme engrais
• Le recyclage

8. Gestion des déchets

La gestion des déchets est la collecte, le transport, le traitement (le traitement de


rebut), la réutilisation ou l'élimination des déchets, habituellement ceux produits par
l'activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine, l'environnement,
l'esthétique ou l'agrément local. L'accent a été mis, ces dernières décennies, sur la
réduction de l'effet des déchets sur la nature et l'environnement et sur leur
valorisation. La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu'ils soient
solides, liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique. La plupart des
pays optent souvent pour la stratégie ou règle des 3 R (Reduire, reutiliser,
recycler).
22
8.1- Principes Fondamentaux de la Gestion des Déchets

Schéma général de la gestion des déchets

23
8.2- restation de Service pour la Santé Publique

L'élimination des déchets urbains a toujours constitué une question d'hygiène de


première importance .Les déchets sont transportée hors des villes, pour éviter
non seulement les mauvaises odeurs et la pollution visuelle, mais aussi la
prolifération des insectes, des rats et autres agents vecteurs de maladies.

Mais si, autrefois, les déchets étaient composés de matières naturelles facilement
biodégradables, ce n'est plus le cas aujourd'hui avec des déchets industriels,
partiellement toxiques, que la nature n'est plus capable d’éliminer. C'est pourquoi
cette pratique ancienne de la décharge sauvage aux portes de la ville est
devenue la principale cause de la pollution des ressources vitales qui sont l'eau,
l'air,la terre et la végétations , en plus de l'enlaidissement des villes qu'elle
provoque. Pour préserver la santé publique et la propreté des villes ainsi que
l'environnement de demain, nous avons maintenant besoin de nouvelles
techniques et d'une meilleure organisation de la gestion des déchets.

8.3- Responsabilité Publique

A la différence de la gestion des déchets industriels, la gestion des déchets


solides urbains est avant tout une responsabilité publique .Elle nécessite la
volonté des autorités à mettre en place les fondements d'une stratégie nationale,
qui pourraient être répartis en cinq chantiers:

• Juridique : dispositif légal et réglementaire, définition des responsabilités et des


compétences.
• Institutionnel : administration compétente
• Technique : infrastructure adéquate pour l'exécution
• Financier : solution de financement basée sur les coûts réels
• Education : formation, information et communication

Par ailleurs, les administrations centrale, wilayale et communale, doivent non


seulement s'engager quotidiennement à mettre en œuvre et contrôler les

24
techniques et les services requis de collecte et de stockage des déchets, mais
aussi mener une politique qui aille dans le sens de la réduction et la valorisation
des déchets . Cette politique doit être pragmatique et passer par la mise en place
d'action pilotes avant une application plus étendue. Les perspectives de la
récupération et valorisation des déchets dépendant aussi du rôle que doit jouer
l'Etat dans ce domaine.

Un organisme administratif et professionnel pourrait contribuer au développement


des collectivités locales et aider avec des informations sur :

• Les expériences dans ce domaine des autres pays, wilayas ou collectivités


locales;
• Le marché national de matières recyclables;
• Les techniques rentables de traitement;
• Les possibilités de création d'emploi;
• Les revenus financiers.

Evidemment, cette politique ne doit pas être figée. Elle suivra et intégrera
l'évolution et la découverte des nouvelles technologies. Ceci inclus un tri de plus
en plus poussé jusqu'à la source et un recyclage des matériaux collectés
séparément, grâce à des dispositifs de tri, la création de déchetteries et points de
déchets , l'organisation de ramassage des déchets spécifiques etc.…,le tout
appuyé par des compagnes de sensibilisation et d'information.

8.4- Responsabilité du Générateur de Déchets

Dans le projet de la loi de gestion des déchets mentionné, il est fait obligation au
producteur ou au détenteur de déchets d'assurer ou de faire assurer l'élimination
de leurs déchets dans des conditions qui ne risquent pas à porter atteinte à la
santé publique et à l’environnement. Cette obligation, constitue le fondement du
principe de la responsabilité du producteur de déchets. Habituellement, et pour
des raisons d'hygiène publique, c'est à la commune que revient la responsabilité
de mettre en œuvre les moyens, d'élimination des déchets urbains, a savoir;
collecte, transport, traitement, valorisation et confinement des ordures ménagères.

25
En Algérie, la loi n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune, définit dans
l'art.107. La commune à la charge de la préservation de l'hygiène et de la salubrité
publique notamment en matière:

• De distribution d'eau potable;


• D'évacuation et de traitement des eaux usées et des déchets solides urbains;
• De lutte contre les vecteurs des maladies transmissibles;
• D'hygiène des aliments et des lieux et établissement accueillant le public;
• De lutte contre la pollution et de protection de l'environnement.

En Algérie le décret 84-378 du 15 décembre 1984 fixant les condition de


nettoiement, d'enlèvement et de traitement des déchets solides urbains stipule
que: "L'Assemblée populaire communale organise, dans les conditions définies
dans le présent chapitre, sur son territoire, soit directement, soit en association par
l'intermédiaire d'organismes intercommunaux et/ou appropriés, un service de
collecte et d'élimination des déchets solides urbains, à l'exclusion de certains
déchets".

26
9. Décharge contrôlée : Définition.

Une décharge contrôlée ou centre d’enfouissement technique (CET) est une


unité de traitement des déchets, dans laquelle ceux-ci
ceux ci sont stockés pour un
temps illimitè.

9.1- Fonctionnement du CET :

Un centre d’enfouissement technique « CET» est un vaste réacteur biochimique dont la


disposition a fait l’objet d’études d’ingénieries particulièrement développées, avec une
construction soignée et une exploitation contrôlée .Il permet la disposition finale des
déchets solides de façon sécuritaire en minimisantles impacts sur l'environnement.
Un CET est composé de plusieurs casiers, qui sont des unités hydrauliquement
hydrauliquement
2
indépendantes. En pratique, les casiers ont en général, des surfaces allant de 5000 m à
1,5 ha. Le confinement des déchets et des lixiviats formés est assuré par l’étanchéité du
site réalisée par une structure multicouche constituée d’une barrière de sécurité passive
et d’une barrière de sécurité active.

- la barrière de sécurité passive estest destinée à garantir l’étanchéité des casiers et elle
est constituée d’une géomembrane, ou tout dispositif équivalent et d’une couche de
drainage, assure l’étanchéité du casier et son indépendance hydraulique ; elle permet
d’éviter la sollicitation de la barrière de sécurité passive. Au delà de sa fonction
d’étanchéité, la barrière de sécurité active assure le drainage et la collecte des lixiviats
en vue de leur traitement ; aussi, pour éviter la stagnation des eaux, un ensemble
-4
drainant de 50 cm d’épaisseur eur d’une perméabilité de 10 m/s, constitué de granulats
siliceux roulés à l’intérieur desquels est disposé un réseau de drains, est mis en place
sur la géomembrane.

Exemple de Casiers du CET Ouled Fayet (Alger)

Kehila. Y (LAE, ENSA, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture)

27
9.2- Réception des déchets :

Les déchets sont acheminés au C.E.T. par camions. Chaque camion est pesé à
l’entrée du site. Si tout est conforme, les déchets sont ensuite déversés dans le
hangar de tri du C.E.T. Une fois triés, les déchets sont transférés vers le casier
d’enfouissement, où ils seront placés par couche de 0,8 m qui seront compactés par
un compacteur compactés afin d’éviter des pertes inutiles de volume
d’enfouissement. Ainsi, les déchets d’une journée devront à chaque fois être
disposés en couche de 0,8 m fortement compactée. Lorsque la couche de 0,8 m
aura recouvert l’ensemble de la surface du casier, on procèdera à son recouvrement
par une couche de terre non argileuse (sablonneuse) sur une épaisseur de 0,10 m.
la mise en place de la seconde couche de 0,8 m peut alors être engagée de la même
manière que pour la précédente après avoir posé les drains de biogaz. Cette
technique permettra une exploitation rationnelle et aisée du casier.
Au terme de l’installation de la dernière couche de déchets, une couche d’argile de
0,6 m d’épaisseur sera alors posée sur l’ensemble du casier exploité et garantira une
bonne étanchéité contre (entre autres) les eaux pluviales. Dans ce sens, la surface
supérieure de cette couche d’argile devra être homogène et légèrement inclinée
sans possibilité de stagnation des eaux atmosphériques.
Un contrôle visuel est effectué par les opérateurs lors de chaque déversement.

9.3- Dégagement des biogaz :

Les déchets ménagers contiennent des matières organiques. Celles-ci vont se


dégrader progressivement sous l’action des bactéries et produire du biogaz.
En vue d’assurer une libre circulation des biogaz et leur évacuation, on a installé un
drain vertical à partir de la base de casier vers sa surface. Ce drain devant être
largement poreux, il sera réalisé en buses (diamètre 1 m) perforées et remplies de
ballaste et posées sur un socle bétonné, fixe et stable. Ces buses pourraient être
retirées progressivement au fur et à mesure de l’exploitation du casier pour laisser
place au ballaste qu’elles contiennent pour servir de colonne capillaire.
Sur ces buses (drain de biogaz) viendront par la suite se poser d’autres buses
identiques lors du placement des couches de déchets suivantes (couches
supérieures).

28
Composition moyenne des gaz de décharges.

Composés Formule Teneur Volumique


Methane CH4 40-60 pc
Dioxyde de carbone CO2 30 -45
Azote N2 0.45
Oxygene +Argon O2 + Ar 0.13
Ethane C2H6 0.01
Sulfure de dihydrogene H2S 60 ppm

Les lixiviats :

Définition.

Lors de leur stockage et sous l’action conjuguée de l’eau de pluie et de la


fermentation naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée « lixiviats ».
Riches en matière organique et en éléments traces, ces lixiviats ne peuvent être
rejetés directement dans le milieu naturel et doivent être soigneusement collectés et
traités.

Traitement.

Au centre de la couche d’argile formant le plancher de chaque casier et dans le sens


de la longueur de celui-ci, un drain principal sera posé. Ce drain sera constitué par
des buses en béton aux parois perforées et entourées de laitier. Pour faciliter le
drainage, les couches d’argiles et de laitier seront posées avec une légère
inclinaison vers le drain central du casier.

À l'extérieur

La plupart des installations ne disposent pas de traitement sur place et envoi par les
réseaux d'égouts ou par camion leurs lixiviats sur des stations d'épuration urbaine,
qui ne sont généralement pas équipées pour traiter ce type de pollution. Mais le flux
peut être important par rapport au débit de la station d'épuration permet un rejet
acceptable au milieu naturel par dilution avec les effluents urbains.

Sur les sites

Le traitement est effectué par des stations d'épuration fixes ou mobiles. Le traitement
des lixiviats est très technique. Pour arriver à les traiter avec des qualités de rejet
satisfaisantes, les techniques à mettre en œuvre sont poussées. On traite ces
lixiviats par voie biologique de type intensive (les traitements lagunaires ont
largement montré leurs limites). Ces traitements biologiques, couplés à des
traitements de finition ont fait leur preuve et sont économiques. On peut également

29
les traiter par concentration par des systèmes de filtration (type osmose inverse ou
Nanofiltration) ou par des systèmes thermiques d'évaporation pouvant utiliser le
biogaz comme source d'énergie, mais attention, ces procédés produisent des
concentrats extrêmement coûteux à gérer et les retours directement sur le site de
ceux ci, comme cela se faisait et se fait encore parfois, est extrêmement
dommageable à long terme, puisque ces polluants vont rapidement reformer des
lixiviats !

30
Schéma de réalisation d’un casier :
Avant activité :

Début d’activité :

Fin d’activité (après réhabilitation) :


31
10. Impacts Écologiques des Activités Liées à la Gestion des Déchets
Pendant un grand temps, il faut déplorer un accroissement des effets néfastes
de notre espèce sur les ressources naturelles, et de façon plus générale sur
l'ensemble de l'écosphère. Toute fois, la prise de conscience de l'impact de
l'homme sur son environnement a conduit dans de nombreux pays développés
à l'adoption de législations destinées à prendre en compte et à mieux évaluer les
contraintes écologiques propres à tout aménagement . Il devient en effet , de
plus en plus évident , en cette fin de siècle , que l'action conjuguée exercée
sur les ressources naturelles par le gaspillage propre aux pays industrialisés et
par la croissance démographique suicidaire du tiers monde constitue la cause
majeur de la "crise" à laquelle l'humanité se trouve confrontée. En réalité , la
destruction des forets tempérées et tropicales, l'érosion des sols, la
désertification de régions autrefois fertiles, l'épuisement des pêcheries maritimes ,
la raréfaction des matières premières minérales, la crise de l'énergie ; la pollution
de l'environnement…,constituent autant d'éléments qui démontrent que la
civilisation humaine exerce une action négative de plus en plus intense sur la
biosphère. L'utilisation anarchique de la terre leur destruction de même que
celle des sites , par une urbanisation intempestive constituent une façon par
laquelle les sociétés industrialisées dégradent le milieu naturel. Actuellement,
l'aspect environnemental occupe une place importante dans notre société et
dans la politique de la plupart des pays. Les actions d'un tel projet sont
généralement des vecteurs de changement de l'environnement , ce qui nécessite
des études préalables en matière de risque et d'environnement ; ces études
sont imposées par la loi à tous les industriels et entreprises; on les appel les
études d'impact. Les études d'impact visent à évaluer les conséquences d'une
activité industrielle (polluante) sur le milieu naturel. Les impactes peuvent être
une action polluante ou une action destructrice sur le milieu (effluents dans un
cours d'eau ou création d'une autoroute). Ces études d'impact doivent être
rédigées par le maître d'ouvrage .Il y a aussi des cabinets d'ingénierie
spécialisés dans la réaction des ces études d'impact). Donc une étude d'impact
est obligatoire et pour la réaliser, il faut mettre en place:

• Des réglementations adaptées.


• Des méthodes d'investigation pour analyser les causes et quantifier les effets.

32
10.1- Impacts dus à la mise en décharge

Air Emission de CH4, CO2


Eau Ruissellement de sels, métaux lourds, organismes
biodégradables et persistants dans les nappes
phréatiques
Sols Accumulation de substances dangereuses
Paysage Esthétique, occupation du sol, restriction pour d'autres
usages des terrains
Écosystèmes Contamination et accumulation de substances toxiques
dans la chaîne alimentaire
zones urbaines Exposition à des substances dangereuses

10.2- Impacts dus au Compostage

Air Emission de CH4, CO2 Odeurs


Eau ----------
Sols ----------
Paysage Occupation du sol, restriction pour d’autres usages des
terrains
Écosystèmes Contamination et accumulation de substances toxiques
dans la chaîne alimentaire
zones urbaines Contamination et accumulation de substances toxiques
dans la chaîne alimentaire

33
10.3- Impacts dus à l’incinération

Air Emission de SO2,NOx,HCl,HF, ,MVOC,CO,CO2,N2O,

dioxines, dibenzofurants, métaux lourds (Zn, Pb, Cu, As)


Eau Dépôt de substances dangereuses dans les eaux de
surface
Sols Epandage des cendres et débris de combustion
Paysage Intrusion visuelle (fumée), restrictions pour d’autres
usages des terrains
Écosystèmes Contamination et accumulation de substances toxiques
dans la chaîne alimentaire
zones urbaines Exposition à des substances dangereuses

10.4-Impacts dus au recyclage

Air Émission de poussières


Eau Déversements d’eaux usées
Sols Épandage des résidus finaux
Paysage Intrusion visuelle (fumée)
Écosystèmes --------------
zones urbaines bruit

10.5-Impacts dus au transport

Air Émission de poussières, NOx, SO2, déversement de


substances dangereuses en cas d'accident
Eau Risque de contamination accidentelle des eaux de
surface en nappes phréatiques
Sols Risque de contamination accidentelle des sols
Paysage trafic
Écosystèmes Risque de contamination accidentelle
zones urbaines Risque d'exposition accidentelle à des substances
dangereuses, trafic

34
11. Intégration de la Gestion des Déchets dans le Concept de
Développement Durable.
La gestion intégrée des déchets GID repose sur l’harmonisation des moyens
disponibles et repose aussi sur un ensemble d’éléments qui constituent les
principaux fondements de durabilité et de soutenabilité DD.

1. réduction des déchets à la source, produire moins.


2. Réutilisation des déchets
3. Valorisation (recyclage et valorisation énergétique par incinération
ou test chimiques)
4. Élimination des déchets dans des CET.

C’est dans cet optique que nous proposons une approche basée sur le triptyque
GER (Génération-Élimination-Récupération) qui peut s’articuler intrinsèquement
autour des principaux Output qui sont ; le recyclage et le valorisation des déchets.

Ceci peut être suggéré comme recommandations effectives pour une étude
intégrée dans un contexte de développement durable (DD).

11.1-Pourquoi une gestion intégrée des déchets ?

Les collectivités locales doivent assumer une série de fonctions, qui sont menées à
bien ou gérées par différents départements de l’administration municipale, le plus
souvent avec des ressources limitées. La gestion intégrée des déchets (GID) est un
instrument qui permet d’améliorer la cohérence entre les différentes politiques de
protection de l’environnement et permettre de créer un moyen de maximaliser
l’efficacité de ces politiques dans un cadre de budgets disponibles. La gestion
intégrée des déchets peut également apporter une plus grande transparence dans
l’élaboration des politiques et favoriser une plus grande implication et acceptation
des citoyens.

Le concept de développement durable se fonde sur les principes d'utilisation


responsable des ressources de la planète et de la protection de l'environnement.
Le besoin fondamental pour la société de réduire au minimum la production des
déchets et de protéger la santé en gérant de façon efficace les déchets que
génèrent inévitablement les activités humaines inhérentes à ces principes. En
conséquence, la plupart des pays ont adopté des politiques nationales fondées
sur le concept de la «hiérarchie de la gestion des déchets» comme approche
privilégiée à la gestion des déchets municipaux solides (DMS). Au départ, la
35
notion de hiérarchie consistait simplement à fournir un menu des principales
options, mais maintenant, l'expression sous-entend faussement une approche
descendante stricte et globale à la gestion des DMS. De toute évidence, les
pratiques en matière de réduction, de réutilisation et de recyclage peuvent
constituer des méthodes valables pour aider à atteindre un certain degré de
durabilité. Toutefois, l'expérience concrète démontre que ces options ne peuvent
contribuer à gérer les déchets de manière saine, pratique et rentable que dans
une certaine mesure. Les municipalités examinent maintenant des approches
intégrées à la gestion des DMS, afin d'éviter toute confusion éventuelle.
L’expression «gestion intégrée des déchets solides» (GIDS) n'implique pas
nécessairement le recours à :

• l'incinération ou l’utilisation des technologies de production d'énergie à partir


des déchets;
• De vastes programmes de recyclage à composantes multiples;
• Un système de gestion;
• Une stratégie qui intègre toutes les options relatives à la gestion des déchets ;

La gestion intégrée des déchets solides (GIDS), pourrait plutôt se définir comme :

«Un système optimisé de pratiques de gestion des déchets pour un territoire


donné, fondé sur une saine évaluation des considérations environnementales,
énergétiques, économiques et socio-politiques particulières au site et qui
comporte une ou plusieurs options de gestion des déchets.». Cette approche nous
mène vers une stratégie de développement durable.

En réponse aux préoccupations environnementales et économiques, des


méthodes d'évaluation du cycle de vie (ECV) et de gestion du cycle de vie (GCV)
sont apparues comme des instruments utiles pour contribuer à choisir des
stratégies de gestion des DMS. Il existe actuellement de nombreux modèles de
gestion des déchets basés sur l'ECV et la GCV. Ces modèles sont conçus pour
fournir une infrastructure permettant d'aborder divers aspects de la gestion des
déchets. Ci dessous quelques exemples :

36
* Le modèle ORWARE (Organic Waste Research) – une simulation informatique
développée pour le Swedish Waste Research Council par le Swedish Royal
Institute of Environment afin d'évaluer les diverses méthodes visant à traiter les
déchets d'origine organique. Le modèle comporte plusieurs modules permettant
d'évaluer les émissions selon les diverses options telles que le transport, le
compostage, l'incinération, la digestion anaérobie et l'enfouissement.

* Le modèle MIMES/WASTE – un modèle d'optimisation informatisé pour les


systèmes de gestion des déchets développé pour le Swedish Waste Research
Council et le Swedish National Board for Industrial and Technical Development
par l'université Chalmers. Ce modèle a été utilisé dans le cadre de nombreuses
études de cas, mais il n'est actuellement en mesure de traiter que huit facteurs
d'émissions.

* L'application de la gestion du cycle de vie pour évaluer les stratégies de gestion


intégrée, un projet de l'agence américaine de protection de l'environnement visant
à aider à évaluer les coûts relatifs et les fardeaux environnementaux des
stratégies de GIDS en est aux dernières étapes de création d'un modèle.
L'application de ce modèle ne convient pas aux évaluations comparatives sur
l'avantage préférentiel des technologies ou des produits de rechange.

* Le modèle d'inventaire du cycle de vie de Proctor & Gamble – un outil développé


par Proctor & Gamble afin d'aider à comparer les options futures de gestion
intégrée des déchets et à optimiser les systèmes actuels (voir «Integrated Solid
Waste Management - A Lifecycle Inventory» de P.R. White, M. Franke et P.
Hindle, éd. : Blackie Academic & Professional). Le modèle fait présentement
l'objet d'une révision.

* Un modèle canadien de gestion des déchets – cet outil a été élaboré pour les
Corporations Supporting Recycling et Environment & Plastics Institute of Canada
par Proctor & Redfern Ltd. Il s'agit d'un outil d'inventaire environnemental du cycle
de vie et d'analyse du coût économique pour la GIDS. Il a été conçu tout
particulièrement pour fournir une orientation aux représentants municipaux qui
élaborent des stratégies appropriées de gestion des déchets.

37
Ces modèles comportent des restrictions inhérentes dans leur application, en
partie surtout à cause de contraintes à l'intérieur des inventaires de cycles de vie.
Au fur et à mesure que des études de cas seront réalisées et ajoutées à ces
bases de données, les modèles s'amélioreront sûrement. Il importe de souligner,
toutefois, que les questions entourant la GIDS sont vastes, fort complexes et
sensibles à l'influence politique. Bien que ces outils puissent fournir une approche
rigoureuse aux besoins évalués, il est difficile pour n'importe lequel de ces
modèles de traiter tous les problèmes d'une municipalité donnée. D'autres
questions relatives à des sites particuliers telles la situation socio-économique, les
évaluations de risques d'émissions, la démographie, la géologie et le climat
doivent être prises en compte de concert avec les modèles fondés sur l'ECV et la
GCV pour mieux définir la meilleure stratégie possible en matière de GIDS. En
plus des questions de gestion des déchets transcendent les frontières politiques, il
est également essentiel de tenir compte des politiques et des pratiques des autres
sphères de compétence.

11.2- Principes et Objectifs Généraux

Des objectifs ont étés fixés de même que des orientations concernant la gestion
des déchets à l’échelle nationale et internationale ce qui a marqué un tournant
dans nos modes de gestion des déchets.

Principes Généraux

Le principe de précaution
Le Principe du Pollueur -Payeur
Le Principe de l a responsabilité
Le Principe de Transparence
Le Principe de Normalisation
Le Principe d’autosuffisance
Le principe de subsidiarité
Le Principe de Gestion Intégrée des Déchets
La gestion intégrée interne des déchets vise à organiser l’interdépendance des
réponses administratives aux problèmes d’environnement liés à la gestion des
déchets. Elle suppose que tous les aspects de la question soient visés ensemble,

38
sans exclusion ni considération discriminatoire et implique une protection de
l’environnement dans son ensemble sans transfert de pollution entre milieux. La
mise en place d’un système de gestion intégrée nécessite la prise en compte de
l’ensemble des déchets quelle que soit leur origine ou leur destination. Les
solutions au problème des déchets sont un ensemble intégré reliant les
composantes publiques et privées du circuit de prise en charge, les institutions et
les mécanismes appropriés de soutien technique, administratif, juridique et
économique. Les solutions retenues doivent être socialement acceptables,
technologiquement optimales, sûres du point de vue environnemental et de la
santé publique, applicables sur les plans juridique et organisationnel tout en étant
économiquement viables.

Associé à d’autres Principes tels que la hiérarchie des priorités de gestion, la


gestion intégrée induit un déplacement des modes de gestion vers le sommet de
la hiérarchie ainsi qu’une complémentarité de ceux-ci.

Quant au Principe de gestion intégrée externe, il a pour objet d’intégrer les


préoccupations environnementales liées à la gestion des déchets dans les
décisions des politiques économiques, sociales et sectorielles, dans les décisions
administratives publiques ainsi que dans l’ensemble des comportements et des
choix individuels.

Aucun de ces principes n’est d’une portée telle qu’il puisse recouvrir tous les
aspects de la gestion des déchets. Leur formulation et leur application varieront
notamment en fonction du type de déchets, des opérateurs économiques et de
l’évaluation des coûts et des avantages économiques. Les Principes sont le plus
souvent reliés et interdépendants.

Objectifs Généraux

L’instauration d’un développement durable exige des efforts cohérents et efficaces


s’inscrivant dans une politique à long terme.

En tenant compte des spécificités et des potentialités régionales, des


infrastructures existantes, des progrès accomplis en matière de gestion des
déchets et des actions internationales.

39
Des objectifs précis sont fixés par catégorie ou type de déchets en appliquant la
hiérarchie des options de gestion des déchets en tenant compte de quatre
priorités essentielles liées à la prévention et à la réduction intégrées de la
pollution en tant qu’élément important d’évolution vers un équilibre plus durable.

Priorité 1 :

- Eviter la production de déchets grâce au réemploi;

- Réduire la production de déchets et en particulier de déchets dangereux ;

- Réduire au minimum les dangers que font peser les déchets sur la santé des
êtres vivants et l’environnement par une minimisation de la contamination de l’air,
de l’eau et des sols lors de chaque étape de transformation, de la consommation
d’espace et du préjudice esthétique;

- Orienter la production et la consommation vers des produits et services peu


dommageables pour l’environnement, sans provoquer de retour en arrière du point
de vue hygiène et mode de vie;

- Favoriser la production de matières fatales de qualité et assimilables à des


produits et d’améliorer la qualité des déchets pour en faciliter la gestion;

- Procéder de façon intégrée afin de ne pas régler la problématique des déchets


au détriment d’autres milieux.

Priorité 2 :

Là où la production de déchets ne peut être évitée, et lorsque les déchets peuvent


constituer une économie de matières premières ou d’énergie, ils doivent être
valorisés par recyclage ou toute autre action visant à obtenir des matériaux utiles
ou de l’énergie.

Priorité 3 :

La valorisation des matériaux sera préférée à la valorisation énergétique lorsque


les contraintes économiques, environnementales, scientifiques et techniques sont
satisfaites et ce, sans préjudice des spécificités locales.

40
Priorité 4 :

Un déchet pourra être éliminé s’il n’est pas possible de le valoriser et ce, selon les
meilleures techniques disponibles pour que l’environnement et la santé n’en
pâtissent pas.

12. La Valorisation des Déchets

La valorisation des déchets sert la protection de l’environnement puisqu’elle tend


à diminuer les quantités de déchets à stocker, qui sont une source de pollution
des sols et des eaux souterraines et elle permet , en même temps, de réduire
l’exploitation des matières premières .Dans ce sens , on ne peut pas apprécier
la valorisation des déchets seulement sous l’angle économique sans prendre
en considération cette dimension de préservation de l’environnement.

La valorisation des déchets suppose une série de conditions : un effort volontaire


de la part des ménages , la mise en place des moyens de collecte sélective
pour différents types de matériaux , une législation incitative et une infrastructure
adéquate de collecte, de traitement et de commercialisation des produits
récupérés. Sans cela, la collecte sélective n’a pas grande utilité.

Récupérer des matériaux valorisables et réduire la quantité de déchets à éliminer


présentent d’importants avantages pour l’environnement, mais leurs impacts
économiques peuvent également influer sur les frais de gestion. Aussi, la
législation et le cadre réglementaire doivent-il stipuler l’obligation de participer et
de contribuer à la sélection et la valorisation des déchets.

Au préalable, il y a lieu d’assurer aux produits récupérés des débouchés à des


conditions favorables. Il est donc recommandé , avant d’agir ,de faire une étude
pour connaître les caractéristiques des déchets , les types , les qualités , les
quantités et du marché de la récupération .Il est utile aussi de connaître les
opportunités de vente des matériaux récupérés et les prix pratiqués.

41
Généralement, on peut considérer la valorisation selon deux procédures
différentes :

• Valorisation matérielle : toute opération ayant pour objet la récupération du


produit ou de la matière à partir des déchets .Elle nécessite des efforts importants
de sélection et de traitement ;
• Valorisation énergétique : toute opération ayant pour but la récupération du
potentiel énergétique des déchets.

12.1-Valorisation Matérielle

Si la collecte séparée des déchets purs, triés et homogène , est souhaitable ,


dans la réalité , cette opération ne peut être que partielle .Une série de
prétraitements ont été développés pour la préparation des déchets et des
matériaux mélangés ou sales. Ces prétraitements sont présentés ci-dessous.

* Broyage : les déchets, par exemple du vieux bois ou bien les déchets de
construction par exemple, sont cassés, découpés ou brisés dans des moulins
(moulins à marteau, moulins à plateaux).

• Tamisage : tri d’un mélange dont la taille des grains donne des parties
distinctes. Il est utilisé dans le compostage et dans le traitement des gravats de
démolition ;
• Séparateur pneumatique : les séparateurs à vent balistiques utilisent le fait
que dans le mélange de déchets se trouvent différentes densités. A l’aide d’un
courant d’air, on procède à la séparation en matériaux légers, moyens ou lourds ;
• Séparateur magnétiques : les matériaux contenant du fer sont séparés des
aimants ,tandis que les métaux non ferreux sont déviés dans le champs
magnétique à l’aide d’un tourbillons ;
• Tri manuel : le vieux papier utilisé est trié manuellement au tapis roulant en
différentes qualités.

Pour des raisons écologiques, la valorisation matérielle est à préférer dans la


plupart des cas à la valorisation énergétique. Quelques exemples pratiques de la
valorisation matérielle :

42
- Déchets plastiques : les matières plastiques sont broyées , lavées, séparées
selon chaque type , et régénérées , dans des extrudeuses , en granulés qui
seront utilisés comme matière première dans l’industrie du plastique.

12.2-Valorisation Energétique

La valorisation énergétique ne signifie pas l’élimination des déchets ultimes par


incinération mais la valorisation des différents composants des déchets par
l’exploitation de leur potentiel énergétique.

Différentes Techniques de Valorisation Energétique

Combustion directe
Ou combustion d’appoint

Combustible préparé après


Déchet Traitement de thermolyse

Combustible préparé après


Traitement Physique et mécanique

Biogaz ou alcool par traitement


Biologique

43
La valorisation matérielle se situe en première position, mais si on examine tous
les facteurs, on trouve que , dans certains cas, la valorisation énergétique est la
solution la plus judicieuse, par exemple pour les matières plastiques dont le
traitement des matières exige de grands besoins en énergie.

Quelques exemples de la valorisation énergétique :

• Incinération de pneus usagés dans les cimenteries .Les pneus sont broyés et
les petits morceaux qui en résultent sont rajoutés, dans les fours ,à la matière
première .D’autres déchets homogènes et possédant un potentiel énergétique
important, pourraient être, de la même manière, valorisés ;
• Utilisation du plastique récupéré comme combustible dans la production
d’acier et dans les fours de fusion ;
• Valorisation des déchets homogènes au potentiel énergétique important lors
de la fabrication de brique cuites pour la construction. Les déchets sont
mélangés à la matière première et libèrent leur potentiel énergétique dans les
fours.

Les activités de récupération en Algérie

Il est connu que la récupération n’a revêtu un aspect stratégique que lorsqu’il a
fallu , durant la deuxième guerre mondiale , pallier la pénurie de matières
premières pour l’approvisionnement de l’industrie. Les pays développés lui
attribuent un rôle primordial de fournisseur des industries d’amont,
d’assainissement et de protection de l’environnement.

En Algérie, l’activité se concentre sur la récupération des déchets métalliques


ferreux et non ferreux et plus particulièrement la ferraille.

44
13. Modes de traitement des déchets

13.1-Le Compostage

Le compostage est un processus biologique de conversion et de valorisation des


matières organiques (sous-produits de la biomasse, déchets organiques d'origine
biologique) en un produit stabilisé, hygiénique, semblable à un terreau, riche en
composés humiques, le compost1. Le compostage peut être réalisé à l'échelle d'un
foyer ou de quelques foyers, dans des composteurs, ou bien à plus grande échelle
sur des plateformes de compostage, qui traitent des quantités de déchets plus
importantes.

Le compostage est défini comme un processus contrôlé de décomposition et de


transformation de la matière organique sous consommation d’oxygène , qui se
déroule sous l’influence de la faune et de la flore du sol et qui , après avoir
passé une phase thermophile , amène sous le dégagement de CO2,H2O et de
minéraux, à un produit de combinaison spécifiques d’un poids moléculaires
élevé.

Plus simplement dit, le compostage a tout à la fois les caractères suivants :

C’est une technique de stabilisation et de traitement aérobie des déchets


organique biodégradables,
Il s’applique à tous les déchets organiques, mais en priorité aux déchets
solides et semi- solides ;
C’est un modèle de destruction, par la chaleur et divers facteurs internes,
des germes et parasites vecteurs de maladies, des graines et des fruits
indésirables ;
C’est une technique biologique de recyclage de la matière organique qui,
au terme de son évolution, donne des humus, facteurs de stabilité et de
fertilité des sols ;
C’est le résultat d’une activité microbiologique complexe, survenant dans
des conditions particulières.

45
Ces différents organismes ne vivent pas dans les mêmes conditions de
température et ne se nourrissent pas tous des mêmes substances. En se
nourrissant de ces matériaux et en les digérant, les organismes produisent
de nouvelles matières (humus) qui sont consommées par d'autres.

Au cours du processus de compostage la composition des produits organiques


change dans la matière, de même que les communautés vivantes.

Au début du compostage, seuls les micro-organismes sont actifs. Cette phase,


pendant laquelle beaucoup d'oxygène est consommé, et pendant laquelle la
température monte, est appelée phase de décomposition (comprenant les phases
mésophile, thermophile, et de refroidissement).

Le processus de digestion commence dès que nous rassemblons les matières


organiques. Les micro-organismes entrent en action, ils utilisent des enzymes qui
détruisent d'abord les parois cellulaires des tissus tendres. Quand les parois
cellulaires sont percées, le contenu de la cellule coule, et il reste une structure molle.
C'est ce que l'on peut appeler "pourrir". Dans cette phase, les bactéries sont à
l'oeuvre. Les éventuels effets négatifs du pourrissement tels que l'odeur d'acidité
sont réduits à néant par la présence de matériaux structurés et par une aération
régulière assurée par le brassage des matières.

Une autre conséquence de l'activité des micro-organismes est l'élévation progressive


de la température (phase mésophile =A), qui est particulièrement importante au
début du processus de compostage. L'énergie présente dans les matières
organiques est transformée en chaleur.

46
Dans un grand tas de compost, la température peut atteindre de 50 à 60°C et parfois
plus (70 à 80°C dans des tas de plusieurs dizaines de m3) (phase thermophile =B).
Lorsqu'on atteint de telles valeurs, la digestion est la plus rapide. Dans la zone
chaude les germes de maladies et les graines adventices éventuellement présents
dans les déchets de jardin sont neutralisés.

On peut comprendre que la phase de décomposition est jumelée avec une réduction
de volume perceptible. La réduction qui se produit les premiers jours après la mise
en tas, ou après le remplissage d'un bac (ou d'un fût) est à imputer au poids propre
et à la perte de structure de la matière qu'on a apporté. La transformation de la
matière carbonée sous forme de CO2 volatile et l'évaporation de l'eau constituent les
autres sources de réduction du volume.

La température redescend progressivement (phase de refroidissement =C) et les


champignons colonisent la matière.

Sous 30°C, les micro-organismes restent actifs, mais sont dorénavant accompagnés
par des organismes de plus grande taille (phase de maturation =D) : des vers de
compost, des acariens, des collemboles, des cloportes, des coléoptères, des mille-
pattes,... en fait tous les macro-organismes qui vivent dans la litière, entre les
feuilles, sous les arbres et branches, ou sous un morceau de bois vermoulu.

Pendant que les micro-organismes poursuivent la transformation des déchets grâce


aux excrétions de leurs propres enzymes, la décomposition par les macro-
organismes se passe dans leur tube digestif.

Ils grignotent les bouts de bois devenus tendres ou aspirent la substance des
cellules, Le matériau est réduit en petites particules qui continuent leur
décomposition dans le tube digestif et ensuite lors de la colonisation des excréments
par les micro-organismes.

Le matériau perd donc tout à fait son aspect d'origine. Alors que dans la première
étape (avant la phase de maturation), les feuilles étaient brunes et restaient

47
reconnaissables, une fois que les vers (pour les parties tendres) ou les collemboles
(pour les parties plus dures) s'y mettent, on ne trouve plus que des "miettes".

Ces particules ont une surface totale mille fois plus développée que la surface
originelle de la feuille. Sur cette énorme surface, d'autres micro-organismes se
mettent au travail.

La transformation finale de la matière organique en éléments nourriciers, eau et


oxygène est appelée "minéralisation"; ceci principalement gràce aux vers de
compost. Les substances minérales formées sont les nutriments pour la plante. Au
fur et à mesure de la décomposition des matières organiques, l'humus se forme.

La température et l'acidité (pH) vont évoluer tout au long du processus de


compostage. Vous pouvez voir quelques courbes sur la page [paramètres physico-
chimiques du compost].

Schéma de compostage (Dr H.Benabid & S.Bennini 2007)

48
13.2-L’Incinération

Ce mode de destruction par le feu permet de réduire fortement le volume et le


poids de résidus, en les transformant en gaz, en chaleur et en matériaux inertes
(cendres et mâchefers). Par ailleurs , l’incinération est le traitement le plus
efficace puis qu’elle permet d’atteindre le taux le plus élevé de compression des
substances à éliminer et de réduire la pollution des sols et des eaux. Pour les
déchets combustibles, l’incinération offre des avantages par rapport aux autres
procédés. Elle permet une récupération de l’énergie des déchets. C’est pour
cette raison qu’elle reste la solution à envisager pour les déchets hospitaliers
infectieux.

Relativement à l’incinération , une des caractéristiques des déchets et le


pouvoir calorifique inférieur , ou PCI , qui dépend de la composition des déchets
et qui évolue dans le temps , et en fonction des saisons et de l’espace , en milieu
urbain ou rural. Le PCI est défini par la teneur en eau et la part des parties
combustibles.

Un simple examen d’un bac montre que les ordures sont hétérogènes du point
de vue de la combustion. On y trouve des parties inflammables, comme les
papiers et les matières plastiques, et d’autres parties parfaitement inertes comme
les verres cassés et les matériaux organiques à grande teneur en eau. Compte
tenu de cette hétérogénéité et de la présence de substances inerte et d’humidité
à des taux variable, ces combustibles sont caractérisés par un PCI relativement
faible. Le PCI des ordures ménagères se situe entre 4.000 et 10.000 KJ/Kg. A
titre de comparaison, celui du bois est de 15.000 KJ/Kg.

En Algérie, le PCI des ordures ménagères devrait être faible vu de la part


importante occupée par les matières organique. Selon une mesure de 1994, le
PCI des ordures ménagères de la ville d’Alger est d’environ 6.300 KJ/Kg. Il est
nécessaire de procéder à une étude approfondie pour savoir si l’incinération est
la méthode la plus appropriée aux situations locales.

L’exploitation d’énergie thermique des déchets ménagers a lieu à travers la


production de vapeur, qui est utilisée pour la génération d’énergie électrique et de
la chaleur. Avec un pouvoir calorifique de 8.000 KJ/Kg d’ordures ménagères,
49
environ 50% du pouvoir thermique sont utilisés pour le processus d’incinération
et les autres 50% pourront être employés extérieurement.

50% besoin de processus et perte

30% chaleur

20% électricité.

On peut distinguer deux modes d’incinération :

-L’Incinération sans Récupération D’énergie

Les déchets sont incinérés dans des fours spéciaux adaptés à leurs
caractéristiques ( taux d’humidité, pouvoir calorifique…).La combustion doit être
menée afin d’éviter un transfert de pollution et de nuisances.

-L’Incinération avec Récupération D’énergie

Au même procédé, on rajoute un dispositif de la récupération de la chaleur


dégagée. Ce système est envisageable pour les usines de capacité suffisante
(100à 200 tonnes par jour au minimum), et lorsqu’il existe des débouchés pour
l’énergie récupérée , en ce sens que cette énergie, récupérée sous forme de
chaleur ne pouvant être utilisée qu’au voisinage du lieu de sa production , doit
être vendue à des industries proches ou à un réseau voisin de chauffage urbain.

-Avantages et Inconvénient de l’incinération

a) Avantages

- Réduction des volumes de 90% ;


- Rapidité de traitement ;
- Pas de prétraitement ;
- Ne produit pas de méthane ;
- Adaptation aux gros gisements ;
- Possibilité de récupérer et valoriser l’énergie (économie d’énergie possible) ;
- Possibilité de récupérer des métaux ;
- Garantie à long terme ;
- Destruction totale des germes pathogènes.

50
b) Inconvénients

- Cendres et résidus pollueront l’environnement (mâchefer) ;


- Problème de seuils de rentabilité pour les petites unités ;
- Production d’énergie électrique peu efficace dans la plus part des cas ;
- Investissement élevé
- Coûts de fonctionnement en forte croissance ;
- Empêche toute inflexion de la politique des déchets ;
- Dégagement de gaz toxique : dioxine ;
- Effet de serre ;
- Élimination partielle des déchets ;
- Opposition sociale croissante.

51
14. Protection de l’environnement dans une optique de développement durable

Préambule

Notre planète terre subit les affres de la pollution généralisée. De nos jours depuis
que l’industrialisation a multiplié les produits et que l’explosion démographique met
une très forte pression sur l’environnement, le mot ENVIRONNEMENT s’est
spécialisé et la notion de POLLUTION est généralement associée à une action
humaine. L’effet de serre, la couche d’ozone, la déforestation, le changement
climatique, et autant de désastres, poussent les scientifiques en particulier, les
organisations gouvernementales, les ONG, et même l’homme de la rue en général à
s’inquiéter de la survie même de l’espèce humain dans les siècles à venir. Et le
sommet de la terre tenu en 1992 à Rio De Janeiro est intervenu comme une bouée
de sauvetage, et qui a comme mission de protéger l’environnement et promouvoir le
développement à l’échelle planétaire par un nouveau concept intitulé
DEVELOPPEMENT DURABLE, qui a comme tâche d’associer le développement
économique et sociale à la protection de l’environnement.

Le thème de l’environnement est une préoccupation mondiale majeure. Elevé au


même rang que les droits de l’homme et la pauvreté, il a pris une dimension
universelle. Cette mutation s’est réalisée notamment grâce à la conquête de
l’espace, qui a bouleversée le rapport des sociétés au monde et plus spécifiquement
à la terre, devenu objet limité et fragile, à surveiller et à gérer. La prise de conscience
écologiste manifeste une nouvelle perception par l’homme, de plus en plus lucide et
organisée, de son environnement, des risques qui le menacent et qui le rendent de
plus en plus vulnérable.

L‘environnement urbain se dégrade souvent dans les pays en développement


par suite du faible niveau de vie de la population, lui-même lié au chômage. Les
ressources des municipalités sont très insuffisantes pour maintenir la qualité de lu
vie : absence de système d’égouts, insuffisance des adductions d’eau et du système
de ramassage des ordures, d’où pollution de la nappe phréatique ; prolifération des
nuisibles (rongeurs, insectes, bactéries...). La pollution de l’air, avec des émissions
incontrôlées d’oxyde de carbone et de dioxyde d’azote, est très répandue et doit être
attribuée à l’absence d’observation des réglementations, elles-mêmes laxistes.

Il va sans dire qu’aucune des politiques de gestion des villes ne peut prétendre à
l’exclusivité et qu’elles ont chacune leurs difficultés propres : les politiques
« environnementales » se heurtent immanquablement à de puissants intérêts
économiques; C’est en définitive le rôle du politique de dégager des consensus en
s’appuyant sur des rapports de force susceptibles de faire prévaloir les intérêts de la
majorité de la population.

52
14.1-Introduction

Le développement durable a fait l’objet au cours des quinze dernières années d’une
littérature scientifique et technique pour le moins abondante. Rarement, sans doute,
un concept n’aura connu un tel engouement dans autant de disciplines différentes,
relevant par là-même son caractère éminemment multiacteur et transdisciplinaire :
géographie, aménagement de territoire, urbanisme, économie, science de la terre et
de l’environnement, science politique, science de la cognition… Il semble qu’aucune
discipline n’ait échappée au cours de la décennie passée au raz-de-marée
sémantique du concept de développement durable. Et ce phénomène, loin de se
limiter aux seuls discours scientifiques, s’est également largement développé au sein
de la société civile, dans les sphères politiques, économiques ou encore
associatives. A tel point qu’on s’étonne de voir depuis quelques années le monde de
l’entreprise, par exemple, s’arracher les services des quelques bureaux d’expertise
spécialisés dans la question de développement durable.

• Le développement durable, c’est quoi ?

Le « développement durable » est, selon la définition proposée en 1986 par la


commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport
Bruntdland : « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de ″besoin ″, et plus


particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient
d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des″ limitations″ que l’état de nos
techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de
l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. Autrement dit, il s’agit
d’affirmer une double identité :

• Dans l’espace : chaque habitant de cette terre a le même droit humain aux
ressources de la terre ;
• Dans le temps : nous avons le droit d’utiliser les ressources de la Terre mais
le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations à venir.

Au sommet de la Terre, à Rio De Janeiro en 1992, la définition Bruntdland sera


modifiée par la définition des″ trois piliers″ qui doivent être conciliés dans une
perspective de développement durable : le progrès économique, la justice sociale et
la préservation de l’environnement.

On dit quelquefois aussi en français développement″ soutenable″. La soutenabilité


ou la durabilité est le caractère de ce qui respecte le mieux les principes de
développement durable.

53
Schéma du développement durable : à la confluence de trois préoccupations,
dites « Les trois piliers du développement durable »

14.2-Les principes fondamentaux du développement durable :

• L’homme au cœur du développement :

Le développement durable place l’être humain au cœur des processus de


développement et propose de conjuguer l’efficacité économique, les équilibres
sociaux et la préservation des ressources.

• La solidarité dans le temps et l’espace :

Les politiques conçues et mises en œuvre aujourd’hui doivent préserver les


capacités des générations futures à assurer leur propre développement. La lutte
contre la pauvreté et l’instauration d’échanges internationaux plus équitables
sont deux composantes essentielles du développement durable.

• Les principes de responsabilité, de prévention et de précaution :

La notion de responsabilité conduit à concevoir les modes de production et


de consommation et à analyser les investissements, dans l’objectif de réduire
les impacts des activités sur les écosystèmes, sur la santé, sur l’économie.
54
• La gouvernance :

Construire une démocratie fondée sur l’adhésion et la participation à un


projet : le développement durable introduit la nécessité d’une concertation
avec les grands groupes sociaux concernés, avant toute prise de décision
engageant les populations et leur devenir.

• Le renouvellement de l’action politique :

Le développement durable suppose d’agir en transversalité et de


décloisonner les différents domaines d’intervention de la collectivité,
d’intervenir aux échelles d’actions pertinentes. Il incite à la transparence et à
l’évaluation de l’action.

Soutenabilité forte /faible

Il existe deux conceptions sur la soutenabilité :


- L’une n’admet pas que le capital naturel soit amputé au détriment des
générations futures,
- L’autre tolère une amputation du capital naturel, à condition que cette
amputation soit substituée par un capital de connaissances.

Les tenants de la soutenabilité forte sont plutôt les ONG, surtout


environnementales, les associations, …

Les tenants de la soutenabilité faible se situeraient plutôt dans les milieux


dirigeants des entreprises et dans les milieux économiques et financiers, bien
qu’il soit difficile de généraliser.

14.3-L’Agenda 21 :

En 1992, lors du sommet de la terre de Rio, 173 pays adoptent l’Action 21 ou


Agenda 21. C’est une déclaration qui fixe un programme d’actions pour le XXI siècle
dans des domaines très diversifiés afin de s’orienter vers un développement durable
de la planète. Ainsi, Action 21 énumère quelques 2500 recommandations concernant
les problématiques liées à la santé, au logement, à la pollution de l’air, à la gestion
des mers, des forêts et des montagnes, à la désertification, à la gestion des
ressources en eau et de l’assainissement, à la gestion de l’agriculture, à la gestion
des déchets. Aujourd’hui, le programme Action 21 reste la référence pour la mise en
œuvre du développement durable au niveau des territoires. Dans le cadre du
chapitre 28 de cet Agenda 21, les collectivités territoriales sont invitées, en
s’appuyant sur les partenaires locaux que sont les entreprises, les habitants et les
associations, à mettre en place un Agenda 21 à leur échelle, appelé Agenda 21
local.

55
14.4- La stratégie nationale en matière de protection de l’environnement et du
développement durable :

C’est un programme qui dessine les grandes lignes de la nouvelle politique de


développement du pays. Elle vise à introduire, à travers l’évolution des mentalités,
une culture de préservation et de promotion du capital environnemental.

Les axes de la stratégie, tels qu’esquissés dans les documents élaborés par le
ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, s’inscrit dans une
perspective d’éveil qui s’illustre par :

⊗ Un plan national de développement agricole et un modèle de développement


rural fondés sur la réhabilitation et le développement intégré des espaces
ruraux et des paysages agraires.

⊗ Une politique réfléchie de protection et de promotion des espaces sensibles


(steppe, montagne, littoral, sud etc.)

⊗ La mise en place d’instruments financiers, ainsi que les formes d’aides et les
mesures incitatives qui tendraient à favoriser la préservation des ressources
naturelles.

⊗ La mise en place de nouvelles structures d’encadrement du DD et de


l’environnement.

La dimension environnementale :

La préservation et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles sont


intégrée comme incontournable de la stratégie national de l’environnement,
élaborée par le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement.
Cette stratégie planifiée sur la base du rapport national sur l’état et l’avenir de
l’environnement établi en 2000, se propose de réaliser les objectifs suivants :

- Renforcer les capacités institutionnelles par un conservatoire de métiers


de l’environnement, un observatoire national de l’environnement et du
développement durable, un conservatoire national du littoral, et un centre
des énergies propres ;
- Sensibiliser et éduquer la population sur les questions environnementales,
par la conception de programme d’information, éducation et
communication(IEC) participatif faisant intervenir les structures de
l’éducation, les ONG, les médias, les groupes communicataires influents ;
- Préserver les terres par une gestion durable et lutter contre la
désertification ;
- Promouvoir une approche intégrée de la gestion durable des eaux
douces ;

56
- Promouvoir les zones marines et côtières ;
- Protéger et gérer rationnellement la biodiversité ;
- Promotion d’un programme intégré de gestion et de mise en valeur des
forêts, steppe, oasis ;
- Mettre en œuvre une politique environnementale urbaine, par l’adoption
d’une charte environnementale urbaine, un programme de gestion des
déchets solides, le développement d’une politique de limitation des rejets
atmosphériques, ainsi que celle d’aménagement du cadre de vie et des
espaces verts1.

14.5-La mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable :

Pour la mise en œuvre de la stratégie nationale du développement durable, l’Etat a


mis en place des institutions, dont le rôle est d’arrêter les grandes options nationales
stratégiques de la protection de l’environnement et de la promotion d’un
développement durable, d’apprécier régulièrement l’évolution de l’état de
l’environnement, d’évaluer régulièrement la mise en œuvre des dispositifs législatifs
et réglementaires relatifs à la protection de l’environnement, de mesures appropriées
et de suivre l’évolution des politiques internationales relatives à l’environnement.
Ces institutions sont :

a. Le Haut Conseil de l’Environnement et du Développement Durable


(HCEDD)

Le Haut Conseil de l’Environnement et du Développement Durable (HCEDD),


placé sous la Présidence du Chef du gouvernement, a été institué par le décret
présidentiel n° 94/465 du 25/12/94, ce conseil interministériel est composé de
12 départements ministériels entre autre : l’environnement, la santé,
l’hydraulique, l’énergie et l’enseignement supérieur. Il a pour mission, de veiller
à l’intégration du processus décisionnel en matière d’environnement et de
développement durable au niveau de l’ensemble des acteurs institutionnels,
d’établir des études prospectives pour éclairer les structures concernées de
l’Etat dans leurs délibérations et de se prononcer sur les dossiers relatifs aux
problèmes écologiques majeurs, il est saisi par le ministre de l’environnement
pour présenter annuellement un rapport sur l’état de l’environnement et une
évaluation de l’application de ses décisions .

57
b. commission de suivi du conseil CNUEDE

Une commission de suivi du conseil des Nations Unies sur l’environnement et le


développement (CUNEDE) est actuellement active sous l’égide du ministère
des affaires étrangères avec des représentants des 12 ministères, des
représentants officiels des structures étatiques, des chercheurs, des
représentants de la société civile et les ONG.

c. Les collectivités territoriales

Les collectivités territoriales (wilayas, daïras et communes) ont pour mission


d’intervenir de façon plus intense dans le processus de la mise en place de la
stratégie, en :
- Fournissant une base de données pertinente et accessible pour une prise de
décision rationnelle ;
- Renforçant les liens entre les différents acteurs de ce niveau intermédiaire par
la création de structures de coordinations de la stratégie de développement
durable locale ;
- Mobilisant et rationalisant les ressources financières en commun,
- Informant régulièrement le niveau central (HCEDD) de l’avancement de la mise
en œuvre de la stratégie (reporting) et des obstacles qui s’y attachent.
- Introduisant des activités adaptées d’information, éducation et sensibilisation du
public.

d. Plan national d’action pour l’environnement et le développement durable


PNAE-DD

Le PNAE-DD est destiné à associer différents départements ministériels à


responsabilité environnementale-commune. Il est élaboré par une base d’analyse
économique en termes d’estimation des « coûts des dommages liés à la dégradation
de l’environnement » d’une part, et « des coûts de remplacement » d’autre part.
Il permet une appréhension pratique et chiffrée des pertes et par conséquent,
l’évaluation des investissements nécessaires au maintien ou à la restauration des
ressources naturelles. Le rapport entre les deux estimations permet le classement
des priorités environnementales pour la mise en œuvre de la stratégie nationale du
développement durable.

Sur le plan local, une charte communale au niveau des municipalités a été établie «
La charte pour l’environnement et le développement durable ». Cette charte a pour
objectif de déterminer les actions à mener par les autorités communales en matière
de conservation de l’environnement et des politiques dynamiques dans le domaine
du développement durable. Elle définit en outre les principes devant régir l’action

58
environnementale dans divers domaines (ressources, espaces urbains, eaux,
déchets, participation du public etc.). Cette charte est composée de trois parties :
une déclaration générale qui engage les élus locaux dans la politique générale du
DD, un plan d’action (Agenda 21 local) et l’établissement d’indicateurs
environnementaux.

14.6-La mise en œuvre de l’agenda 21 en Algérie

La conférence des nations unies sur l’environnement et le développement durable a


adopté en juin 1992 le programme « Action 21 » qui vise à atteindre les objectifs
d’un développement durable. L’Algérie s’est forcée d’inscrire son programme de
développement dans ce cadre par la mise en place d’Agenda 21 national et des
agendas 21 locaux. Les actions engagées pour la protection de l’environnement
dans le cadre de l’agenda 21 national sont :

a. La protection atmosphérique

L’Algérie a pris des mesures en vue de participer à l’effort universel de protection de


l’atmosphère. Ces mesures ont été prises dans le cadre de la ratification de la
convention de Vienne et le protocole de Montréal, par décret présidentiel le 13
septembre 1992. Ces mesures s’articulent autour des points suivants :

-Création du bureau ozone Algérie.


-Elaboration d’un programme pays : stratégie nationale d’élimination des SAO
(Substances Appauvrissant la couche d’Ozone)
-Réalisation en cours de 10 projets d’investissements destinés à éliminer environ
1 million de tonnes de SAO qui représente 60% de la consommation nationale.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention sur les changements
climatiques, l’Algérie a entrepris les actions suivantes :
-Création du comité national sur les changements climatiques ;
-Inventaire des gaz à effet de serre ;
-Participation au programme de la veille météorologique mondiale de l’OMM
(Organisation Mondiale de la Météorologie)
-Participation au programme de la veille atmosphérique Globale(VAG) avec une
station de surveillance installée à Tamanrasset.
-Création d’un bulletin sur les changements climatiques par l’ONM (Office
National de la Météorologie)

b. Gestion écologiquement rationnelle des déchets solides urbains

La situation en matière d’hygiène et de salubrité publique en Algérie se dégrade


rapidement, et cela est dû en grande partie aux insuffisances de la gestion des
déchets urbains et industriels, dont le volume est en nette augmentation. Face à ce
constat préoccupant apparaît la nécessité d’une riposte nationale proportionnelle à la
59
gravité de cette situation. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé
d’agir pour faire de la gestion des déchets urbains et industriels, un axe de travail
prioritaire de son plan d’action environnemental et de développement durable
(PNAE-DD) en promulguant la loi 01-19 du 12 Décembre 2001 relative à la gestion,
au contrôle et à l'élimination des déchets qui constitue le point de départ de cette
nouvelle stratégie environnementale qui repose sur les principes universellement
admis et notamment :
• le principe de précaution et de prévention pour réduire la production des
déchets à la source,
• le principe du « pollueur- payeur » qui consacre la responsabilité des
générateurs des déchets dans la prise en charge, à leur frais, de la collecte, le
transport et l’élimination de leurs déchets,
• le principe du producteur des déchets- récupérateur qui fait obligation aux
générateurs de déchets d’assurer, à leur frais, la récupération, le recyclage, la
valorisation et l’élimination de leurs déchets,
• le principe du droit à l’information du citoyen sur les risques présentés par les
déchets et leurs impacts sur la santé et l’environnement et sur les mesures
destinées à y prévenir les dits déchets.
Par ailleurs, un Programme National pour la Gestion Intégrée des Déchets
Solides Urbains -PROGDEM- a été élaboré et constitue le prolongement de
cette loi et le cadre de sa mise en œuvre.
Ce programme d’une durée de 2 ans, fait clairement ressortir le besoin
d’acquisition de savoir faire en matière de collecte, de gestion et de valorisation
des déchets ménagers à tous les niveaux. Ce projet s’inscrit dans les priorités
définies dans le cadre de la Coopération entre le Gouvernement algérien et le
PNUD. Il fait suite à deux projets par lesquels le PNUD avait appuyé le
renforcement des capacités nationales en matière d’introduction de l’éducation
à l’environnement dans le système scolaire national et l’introduction de
nouvelles filières environnementales dans le cursus de la Formation et de
l’Enseignement Professionnel, dont l’une concerne « la gestion des déchets ».

• Les objectifs du PROGDEM :

Appuyer le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement


pour l’élaboration et la mise en place d’un schéma national de collecte des
déchets.
Il vise à éradiquer les pratiques actuelles de décharges sauvages et à
organiser la collecte, le transport et l’élimination écologiquement rationnelle
des déchets ainsi que la valorisation des déchets recyclables.

Il retrace également le rôle central des collectivités locales, le principe de


pollueur-payeur, celui de prévention et réduction des déchets à la source ainsi
que le rôle de la sensibilisation information.

60
Le PODGEM vise également à rationaliser les coûts de la gestion des ordures
ménagères en introduisant des formes de gestion performantes, par des
mécanismes de financement durable des services de cette activité.

Concernant les déchets spéciaux, C’est en 2003 que le plan national de gestion des
déchets spéciaux a été institué par le décret exécutif N° 03-477 du 09 Décembre
2003 fixant les modalités et les procédures d’élaboration, de publication et de
révision de ce plan en application à la loi 01-19. Un cadastre national de gestion des
déchets spéciaux a été réalisé et deux CET sont programmés.

Le plan national de gestion des déchets spéciaux (PNAGDES), oblige les


producteurs de ces déchets à s’acquitter d’une taxe de 10.500 DA pour chaque
tonne de déchet stocké, une manière d’inciter les “pollueurs” à déstocker leurs
déchets. Dans ce même sillage, L’Agence Nationale des Déchets a été créée par
décret exécutif N°02-175 du 20 Mai 2002, c’est un instrument du Ministère de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement en matière de mise en œuvre de
la politique nationale des déchets.

Son statut d’EPIC lui confère un caractère commercial en matière d’études et de


recherche dans ses rapports avec les tiers ainsi qu’un rôle de service public avec
l’administration et qui est essentiellement l’assistance aux collectivités locales dans
la gestion des déchets. Elle permet de disposer d’un instrument adéquat pour
apporter l’assistance technique aux collectivités locales nécessaire à la mise en
œuvre des plans de gestion des déchets. Elle est chargée également de promouvoir
les activités de tri, de collecte, de transport, de traitement, de valorisation et
d'élimination des déchets. Au titre de ses missions conformément au décret exécutif
02-175, l'Agence est chargée de :
- Fournir l’assistance aux collectivités locales dans le domaine de la gestion des
déchets ;
- Traiter les données et les informations sur les déchets, constituer et actualiser
une banque nationale de données sur les déchets ;
- Initier, réaliser ou contribuer à la réalisation d’études, recherches et projets de
démonstration ;
- Publier et diffuser des informations scientifiques et techniques ;
- Initier et contribuer à la mise en œuvre de programme de sensibilisation et
d’information ;

En outre, l’Agence assure une mission de service public en matière d’information et


de vulgarisation de techniques tendant à la promotion des activités de tri, de
collecte, de transport, de traitement, de valorisation et d’élimination des déchets.

61
L’Agence Nationale des Déchets est en outre chargée de la mise en place du
Système Public de Reprise et de Valorisation des Déchets d'Emballages "Eco-Jem".
Sur le plan institutionnel, on constate une diversité des organes exerçant des
compétences directes ou indirectes en matière de protection de l’environnement,
mais en parallèle, la situation de l’environnement en Algérie n’a pas connu
d’amélioration sensible et les ressources naturelles continuent à se dégrader. Les
raisons selon les spécialistes sont les conflits de compétences entre ces institutions
et le manque de ressources et des agents affectés à la mission de la protection de
l’environnement.

62
ANNEXES

63
Les Instruments Économiques

Le recours à des instruments économiques vise à créer des incitations


financières brutes pour faire évoluer les pratiques dans le sens d'une meilleure
prise en compte de l'environnement. Un instrument économique transmet le
coût des dommages à l'environnement et oblige les entreprises à le traiter de la
même manière que les coûts internes comme l'énergie ou le travail.

Quelques-uns des principaux instruments économiques sont recensés ci-après


:

systèmes de consigne ;
redevances d'élimination préalables ;
contributions volontaires ;
taxes sur les matières ou les émissions ;
abattements fiscaux ;
subventions et/ou aides financières ;
système d'échange de crédits d'émissions ;
permis négociables ;
crédits au titre du recyclage.

L'utilisation de ces différents instruments peut se traduire par divers effets et


provoquer des incitations :

à la réutilisation ;
à la réduction de l'usage de matières premières ;
à la prévention à la source ;
à l'éco-conception ;
au recyclage ;
à la diminution des mauvaises pratiques au regard de l'environnement.

En " internalisant " les externalités supportées par la collectivité du fait des
émissions ou rejets polluants, les instruments économiques peuvent contribuer
à réduire les dommages à l'environnement tout en minimisant les coûts de ce
résultat.

La principale difficulté à recourir aux instruments économiques réside dans la


nouveauté de cette pratique car il n'est assurément pas facile de passer d'une
conception gratuite de l'environnement à une approche prenant en compte les
coûts subis par la collectivité

64
Glossaire
Biodiversité : Diversité des êtres vivants qui peuplent la planète. Lors de la
Conférence de Rio en 1992, la Convention sur la Diversité biologique fut signée. Elle
vise à protéger la faune et la flore sauvages ainsi que leurs habitats naturels,
mais aussi le monde vivant, à l'exclusion de l'humain.

Collecte : Le ramassage, le tri et le regroupement de déchets par un système


d’enlèvement ou un système d’apport en vue de leur transport.

Compostage : Processus biologique dans lequel les déchets organiques sont


transformés par les micro-organismes du sol en un produit stable et hygiénique
appelé compost.

Déchets : Tout résidu d’un processus de production, de transformation ou


d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus généralement, tout meuble
dont le détenteur se défait ou a l’intention de se défaire, ou dont il a l’obligation de
se défaire ou d’éliminer en vertu des dispositions de la loi correspondante.

Déchets urbains : Toutes ordures ménagères, déchets du commerce et de


l’industrie assimilables aux déchets ménagers, déchets encombrants, déchets verts de
jardins et parcs, déchets de marchés, déchets de nettoyage des rues, déchets
spéciaux, en petite quantité, déchets d’activités de soins et de la recherche
associée, déchets de construction, boues de traitement d’eau.

Déchets ménagers et assimilés : Tout déchets issus de ménages ainsi que les
déchets provenant des activités industriels, commerciales, artisanales ou autres, qui
eu égard à leurs caractéristiques et aux quantités produites, peuvent être collectés et
traités sans sujétions techniques particulières.

Déchets spéciaux : Tout déchets issus des activités industrielles, agricoles, de


soins de services et toutes autres activités, qui par leurs constituants des matières
nocives ou par leur caractéristiques dangereuses sont susceptibles de nuire à la
santé et/ou à l’environnement.

Déchets inertes : Tous déchets provenant notamment de l’exploitation des


carrières, des mines, des travaux de démolition ou de construction, qui ne
contiennent pas des substances ou éléments générateurs de réactions nocives
biologiques, chimiques ou physiques entre eux ou avec l’eau et qui ne sont
pas contaminés par des substances dangereuses ou autre élément susceptible de
nuire à la santé ou à l’environnement.

Déchets ultime : Tous les déchets résidus de tri qui ne sont pas valorisables de
manière écologiquement ou économiquement rationnelle.

65
Déchets d’activités de soins : Tous déchets issus des activités de diagnostic, de
suivi et de traitement préventif ou curatifs, dans les domaines de la médecine
humaine et vétérinaire.

Développement durable : iL se résume pour certains à un concept écologique.


Cela signifie que les processus d'évolution de nos sociétés doivent s'inscrire dans la
durée sans altérer les capacités des écosystèmes qui subviennent à leurs
besoins, pour laisser aux générations futures un capital intact.

Eco-Citoyen : Etre un éco-citoyen, c'est reconnaître la portée écologique de tous


ses gestes quotidiens, des déplacements à la consommation en passant par ses
rejets..

Écologie : Science qui s'intéresse aux relations entre les êtres vivants et leur
environnement, ainsi qu'aux relations qui unissent les différents organismes peuplant
un même milieu.

Écosystème : Unité écologique de base formée par le milieu (biotope) et les


organismes végétaux, animaux et bactériens (biocénose).

Écotaxe : Impôt sur l'environnement, appelé également taxe verte. Ce type


d'impôt est d'application sur les produits de consommation fortement néfastes à
l'environnement. Leur objectif est indirectement de sensibiliser le consommateur à
choisir des produits moins polluants.

Gestion : Toutes les opérations relatives à la collecte, le transport, le traitement, la


valorisation et l’élimination des déchets, y compris la surveillance des sites de
décharge après leur fermeture.

Lixiviat : Eaux ayant percolé à travers les déchets en se chargeant physiquement,


chimiquement, et biologiquement, des substances inorganiques et organiques.

Mise en décharge : Toutes opérations d’entreposage permanent des déchets dans


une décharge contrôlée selon les « règles d’art » et qui peut comporter un traitement
préalable in situ.

Recyclage : Terme général définissant la réutilisation ou la valorisation des produits


usés ou des déchets.

Réutilisation : la réutilisation ou le réemploi est la forme la plus directe du


recyclage. Un produit ou des parties d’un produit seront réutilisés à nouveau
en l’état ou en parties, et ce sans qu’elle soit retravaillé ou modifié d’une façon
substantielle. Un exemple étant les bouteilles de boissons en verre, qui après
un lavage seront réutilisées.

66
Tri : Toutes les opérations de séparation des déchets selon leurs matières en vue de
leur traitement, valorisation ou élimination.

Traitement : Tout processus physique, chimique, biologique ou thermique qui


modifie les caractéristiques des déchets de manière a en favoriser la valorisation ou
en faciliter l’élimination.

Valorisation : Toutes les opérations de recyclage, de compostage, et de


régénération des déchets ou toutes les opérations débouchant sur une récupération
de matière ou d’énergie.

MATE : « Manuel d’information sur la gestion des Déchets solides urbains », Alger juillet 2001

67
CONTEXTE LÉGISLATIF EN ALGÉRIE
LOIS :

- Loi n° 83-03 du 5 février 1983 relative à la protection de l’environnement.

- Loi n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune.

DECRETS :

- Décret n°84_378 du 15 décembre 1984 fixant les conditions de nettoiement,


d’enlèvement et du traitement des déchets solides urbains.

- Décret n°87_182 du 18 août 1987 relatif aux huiles à base de polychlorobiphényle

(PCB), aux équipements électriques qui en contiennent et aux matériaux


contaminés par ce produit.

- Décret n°88_227 du 5 novembre 1988 portant attributions, organisation et


fonctionnement des corps d’inspecteurs chargés de la protection de
l’environnement.

DECRETS EXECUTIFS :

- Décret exécutif n° 90_78 du 27 février 1990 relatif aux études d’impact sur
l’environnement.

- Décret exécutif n° 90_79 du 27 février 1990 portant réglementation du transport de


matières dangereuses.

- Décret exécutif n° 90_277 du 15 septembre portant création, mission, composition


et fonctionnement du comité technique du transport de matières dangereuses.

- Décret exécutif n° 93-68 du 1er mars 1993 relatif aux modalités d’application de la
taxe sur les activités polluantes ou dangereuses pour l’environnement.

- Décret exécutif n° 93-160 du 10 juillet 1993 réglementant les rejets


d’effluents liquides industriels.

- Décret exécutif n° 93_161 du 10 juillet 1993 réglementant le déversement des


huiles et lubrifiants dans le milieu naturel.

- Décret exécutif n° 93_162 du 10 juillet 1993 fixant les conditions et les modalités de
récupération et de traitement des huiles usagées.

- Décret exécutif n° 98_339 du 13 Rajab 1419 correspondant au 3 novembre


1998

définissant la réglementation applicable aux installations classées et fixant leur


nomenclature.

68
- Décret exécutif n° 01_08 du 12 Chaoual 1421 correspondant au 7 janvier
2001

fixant les attributions du ministre de l’Aménagement du Territoire et de


l’Environnement.

- Décret exécutif n° 01_09 du 12 Chaoual 1421 correspondant au 7 janvier


2001 portant organisation de l’administration centrale du ministre de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.

Loi n° 01 - 19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à


l’élimination des déchets.

Le Président de la République :

- Vu la constitution et notamment ses articles 122 et 126;

- Vu le décret présidentiel n °98- 158 du 16 mai 1998, portant adhésion avec réserve

de la République Algérienne Démocratique et Populaire, à la convention de Bâle sur

le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur


élimination;

- Vu l’ordonnance n° 66-03 du 26 mars 1966 relative aux zones et aux sites


touristiques;

- Vu l’ordonnance n° 66-154 du 08 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de


procédure civile;

- Vu l’ordonnance n° 66-155 du 08 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de


procédure pénale;

- Vu l’ordonnance n° 66-156 du 08 juin 1966, modifiée et complétée, portant


code pénal;

- Vu l’ordonnance n° 76-80 du 23 octobre 1976, modifiée et complétée, portant code


maritime;

- Vu la loi n° 83-03 du 05 février 1983 relative à la protection de l’environnement;

- Vu la loi n° 83-17 du 16 juillet 1983, modifiée et complétée, portant code des eaux;

- Vu la loi n° 84-12 du 23 juin 1984, modifiée et complétée, portant régime général

des forêts;

- Vu la loi n° 84-17 du 07 juillet 1984, modifiée et complétée, relative aux lois


de finances;

69
- Vu la loi n° 85-05 du 16 février 1985, modifiée et complétée, relative à la protection
et à la promotion de la santé;

- Vu la loi n° 87-05 du 27 janvier 1987 relative à l’aménagement du territoire; Vu la loi


n° 87-17 du 1er août 1987 relative à la protection phytosanitaire;

- Vu la loi n° 88-08 du 26 janvier 1988 relative aux activités de médecine vétérinaire


et à la protection de la santé animale;

- Vu la loi n° 89-02 du 7 février 1989 relative aux règles générales de protection


du consommateur;

- Vu la loi n° 90-08 du 07 avril 1990, relative à la commune;

- Vu la loi n° 90-09 du 07 avril 1990 relative à la wilaya;

- Vu la loi n° 90-29 du 01 décembre 1990 relative à l’aménagement et l’urbanisme;

- Vu la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998, relative


à la protection du patrimoine culturel;

- Vu la loi n° .01-13. du 17 joumada El Oula 1422 correspondant au 7 août


2001,

portant orientation et organisation des transports terrestre; Après adoption par


le Parlement, Promulgue la loi dont la teneur suit

TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

CHAPITRE I : OBJET ET CHAMP D’APPLICATION

ARTICLE .1.

La présente loi a pour objet de fixer les modalités de la gestion, de contrôle


et de traitement des déchets.

Article .2.

La gestion, le contrôle et l’élimination des déchets reposent sur les principes


suivants:
la prévention et la réduction de la production et de la nocivité des
déchets à la source;
l’organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des déchets;
la valorisation des déchets par leur réemploi, leur recyclage et toute
autre action visant à obtenir, à partir de ces déchets, des matériaux
réutilisables ou de l’énergie;
le traitement écologiquement rationnel des déchets;

70
’information et la sensibilisation des citoyens sur les risques présentés
par les déchets et leur impact sur la santé et l’environnement, ainsi que les
mesures prises pour prévenir, réduire ou compenser ces risques.

TITRE III : DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES

CHAPITRE I ORGANE DE GESTION

Article .29.

Il est institué un schéma communal de gestion des déchets ménagers et assimilés.

Article .30.

Le schéma communal de gestion des déchets porte notamment sur :

- l’inventaire des quantités des déchets ménagers et assimilés et des déchets


inertes

produites sur le territoire de la commune ainsi que leur composition et leur


caractéristique,

- l'inventaire et l'emplacement des sites et installations de traitement existants


sur le territoire de la commune,

- les besoins en capacité de traitement des déchets, notamment les


installations répondant aux besoins communs de deux communes ou groupement de
communes, en tenant compte des capacités installées,

- les priorités à retenir pour la réalisation de nouvelles installations,

- le choix des options concernant les systèmes de collecte, de transport et de


des déchets, en tenant compte des moyens économiques et financiers nécessaires
à leur mise en œuvre.

Article .31.

Le schéma communal de gestion des déchets ménagers et assimilés est élaboré


sous l’autorité du président de l’assemblée populaire communale.

Ce schéma qui doit couvrir l’ensemble du territoire de la commune, doit être en


accord avec le plan d’aménagement de wilaya (PAW) et approuvé par le wali
territorialement compétent. Les modalités et procédures d’élaboration, de publication
et de révision de ce schéma sont définies par voie réglementaire.

71
Article .32.

La gestion des déchets ménagers et assimilés relève de la responsabilité de


la commune conformément à la législation régissant les collectivités locales. La
commune organise sur son territoire, un service public en vue de satisfaire les
besoins collectifs des habitants en matière de collecte, de transport et, le cas
échéant, de traitement des déchets ménagers et assimilés. Le groupement de deux
ou plusieurs communes peut décider de s’associer pour une partie ou la totalité de la
gestion des déchets ménagers et assimilés. Les modalités d’application du présent
article sont fixées par voie réglementaire.

Article .33.

La commune peut concéder, selon un cahier des charges type, tout ou partie
de la gestion des déchets ménagers et assimilés ainsi que les déchets encombrants
et les déchets spéciaux générés en petite quantité par les ménages, à des
personnes physiques ou morales de droit public ou de droit privé conformément
à la législation en vigueur régissant les collectivités locales.

CHAPITRE II : DISPOSITIONS GENERALES

Article .34.

Les services publics désignés à l’article 32 de la présente loi comprennent:

- la mise en place d’un système de tri des déchets ménagers et assimilés en vue de
leur valorisation;

- l’organisation de la collecte séparée, le transport et le traitement approprié


des

déchets spéciaux générés en petite quantité par les ménages, des déchets

encombrants, des cadavres d’animaux et des produits du nettoiement des


voies publiques , des halles et des marchés;

- la mise en place d’un dispositif permanent d’information et de sensibilisation


des habitants sur les effets nocifs des déchets sur la santé publique et
l’environnement et sur les mesures destinées à prévenir lesdits effets;

- la mise en œuvre de mesures incitatives visant le développement et la promotion


de systèmes de tri des déchets ménagers et assimilés.

72
Article .35.

Tout détenteur de déchets ménagers et assimilés est tenu d’utiliser le système de tri,
de collecte et de transport, mis à sa disposition par les organes désignés à l’article
32 de la présente loi.

Article .36.

La collecte, le transport et le traitement des déchets ménagers et assimilés issus


des activités industrielles, commerciales, artisanales, de soins ou autres activités
constituent des prestations rémunérées. Les modalités d’application du présent
article sont fixées par voie réglementaire.

TITRE IV : DECHETS INERTES

Article .37.

La collecte, le tri, le transport et la mise en décharge des déchets inertes sont


à la charge de leurs générateurs. Le dépôt, le rejet et l’abandon des déchets
inertes sont interdits sur tout site non désigné à cet effet et notamment sur la voie
publique.

Article .38.

Dans le cadre de son plan d’aménagement et de développement et conformément


au

schéma de gestion approuvé, la commune initie toute action et mesure visant

l’implantation, l’aménagement et la gestion des sites des décharges désignés


pour recevoir les déchets inertes.

Article .39.

Les déchets inertes non valorisables ne peuvent être déposés que dans des
sites aménagés à cet effet.

Article .40.

Les modalités d’application des dispositions du présent titre sont fixées par voie
réglementaire.

73
TITRE V : INSTALLATIONS DE TRAITEMENT DES DECHETS

CHAPITRE I : AMÉNAGEMENT ET EXPLOITATION

Article .41.

Les conditions de choix de sites d’implantation, d’aménagement, de réalisation,


de modification de process et d’extension des installations de traitement des déchets
sont régies par la réglementation relative aux études d’impact sur l’environnement et
par les dispositions de la présente loi et de ses textes d’application. Dans le cas où
l’installation de traitement est à implanter sur un terrain en location ou en
jouissance, la demande tendant à l’obtention de la décision de prise en
considération de l’étude d’impact sur l’environnement comporte obligatoirement
une pièce attestant que le propriétaire du terrain connaît la nature des activités
projetées.

Article .42.

Toute installation de traitement des déchets est soumise, préalablement à sa mise


en service, à :

- une autorisation du ministre chargé de l’environnement pour les déchets spéciaux;

- une autorisation du wali territorialement compétent pour les déchets ménagers


et assimilés;

- une autorisation du président de l’assemblée populaire communale


territorialement compétent pour les déchets inertes.

Article .43.

En cas de fin d’exploitation ou de fermeture définitive d’une installation de


traitement des déchets, l’exploitant est tenu de réhabiliter le site en vue de le
remettre dans son état initial ou dans l’état fixé par l’autorité compétente. L’exploitant
est tenu d’assurer la surveillance du site pendant une période fixée par la
notification de fin d’exploitation afin d’éviter toute atteinte à la santé publique
et/ou à l’environnement.

Sans préjudice des poursuites pénales qui peuvent être exercées et lorsque
l’exploitant

refuse de procéder à la remise en état du site, l’autorité administrative


compétente effectue d’office et aux frais de l’exploitant, les travaux nécessaires à la
réhabilitation du site.

74
Article .44.

Les prescriptions techniques fixant les règles générales d’aménagement et


d’exploitation des installations de traitement des déchets et les conditions
d’admission des déchets au niveau de ces installations de traitement sont fixées
par voie réglementaire.

Article .45.

La mise en activité des installations de traitement des déchets est conditionnée par
la souscription d’une assurance couvrant tous les risques y compris les risques
d’accidents de pollution.

CHAPITRE II : SURVEILLANCE ET CONTRÖLE

Article .46.

Outre les organes habilités en la matière par les lois et règlements en


vigueur, la surveillance et le contrôle des installations de traitement des déchets
sont exercés conformément aux dispositions de la loi 83-03 du 5 février 1983
relative à la protection de l'environnement .

Article .47.

Les exploitants des installations de traitement de déchets sont tenus de fournir


toutes les informations requises aux autorités de surveillance et de contrôle.

Article .48.

Lorsque l’exploitation d’une installation de traitement des déchets présente des


dangers ou des inconvénients graves sur la santé publique et/ou
l’environnement, l’autorité administrative compétente ordonne à l’exploitant de
prendre immédiatement les mesures nécessaires pour remédier à de telles
situations.

Si l’intéressé n’obtempère pas, ladite autorité prend d’office les mesures


conservatoires nécessaires aux frais du responsable et/ou suspend tout ou
partie de l’activité incriminée.

Article .49.

Pour l’exercice de la surveillance susmentionnée, l’autorité désignée à l’article


46 ci-dessus peut, en cas de besoin, faire appel à une expertise pour effectuer
les analyses nécessaires à l’évaluation des nuisances et de leurs impacts sur
la santé publique et /ou l’environnement.

75
TITRE VI : DISPOSITIONS FINANCIERES

Article .50.

Les coûts inhérents au transport et au traitement des déchets spéciaux et inertes,


sont à la charge de leurs générateurs et/ou de leurs détenteurs. La gestion des sites
des décharges de déchets inertes constitue selon les modalités de l’article 39 de la
présente loi une ressource pour les communes.

Article .51.

Au sens de la présente loi, la collecte, le transport, le stockage et l’élimination


des déchets ou tous autres services se rapportant à la gestion des déchets
ménagers et assimilés, donnent lieu à la perception d’impôts, de taxes et de
redevances dont la nomenclature et le montant sont fixés par la législation en
vigueur.

Article .52.

Outre les avantages prévues par la législation en vigueur, des mesures incitatives
sont octroyées par l’Etat, pour encourager le développement des activités de
collecte, de tri, de transport, de valorisation et d’élimination des déchets selon des
modalités qui sont fixées par la réglementation.

Article .53.

Est chargée de la recherche et de la constata - Sans préjudice des poursuites


pénales qui peuvent être exercées et lorsque l’exploitant refuse de procéder à la
remise en état du site, l’autorité administrative compétente effectue d’office et aux
frais de l’exploitant, les travaux nécessaires à la réhabilitation du site.

Fait à Alger le 12 décembre 2001

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