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ECOLE NATIONALE DU GENIE RURAL DES EAUX ET DES FORETS

ENGREF

SYNTHESE TECHNIQUE

ALGUES ET PRODUCTION D’EAU POTABLE

VALENCE Claire

E-mail: valence@engref.fr

Janvier 2004

ENGREF Centre de Montpellier Office International de l’Eau – SNIDE


B.P.44494 – 15, rue Edouard Chamberland
34093 MONTPELLIER CEDEX 5 87065 LIMOGES Cedex
Tél. (33) 4 67 04 71 00 Tél (33) 5 55 11 47 47
Fax (33) 4 67 04 71 01 Fax (33) 5 55 11 47 48
Mots clés :

Algues, blooms, eau potable, Cyanophycées, toxines, goûts et odeurs, traitements

Résumé :

Les algues, lors des blooms, perturbent la clarification et colmatent les filtres. De plus, les
Cyanophycées engendrent des problèmes de goûts et d’odeurs et sécrètent des toxines.
Des traitements appropriés sont mis en place pour y remédier : préoxydation, charbon actif,
membranes...

Sigles utilisés :

AFSSA : agence française de sécurité sanitaire des aliments


CAG : charbon actif en grain
CAP : charbon actif en poudre
CO2 : dioxyde de carbone
MIB : 2-méthylisobornéol
NTU : nephelometric turbidity unit
THM : trihalométhane

Sommaire :

1. Variation des classes d’algues rencontrées au cours du temps ...................................... 3

1.1. Les classes d’algues ................................................................................................................. 3


1.2. L’évolution annuelle des espèces ............................................................................................. 3
1.3. L’évolution interannuelle des espèces ...................................................................................... 4

2. Impacts de la présence d’algues sur la production d’eau potable.................................... 5

2.1. Les impacts sur l’eau brute ....................................................................................................... 5


2.2. Les impacts sur la filière de traitements.................................................................................... 5
2.3. La synthèse de goûts et d’odeurs par les cyanobactéries........................................................ 6
2.4. La production de toxines par les cyanobactéries...................................................................... 7
2.4.1. Les types de toxines rencontrées ...................................................................................... 7
2.4.2. La mise en place d’une réglementation sur les toxines..................................................... 7
2.4.3. Le suivi des toxines............................................................................................................ 8
2.5. Les aspects positifs de la présence d’algues............................................................................ 8

3. Adaptation des traitements de potabilisation ................................................................... 8

3.1. Les traitements sur les réservoirs ............................................................................................. 9


3.1.1. La profondeur de la prise d’eau ......................................................................................... 9
3.1.2. L’aération du réservoir ....................................................................................................... 9
3.1.3. Les traitements algicides ................................................................................................... 9
3.2. L’adaptation des filières de traitement face aux blooms......................................................... 10
3.2.1. L’élimination traditionnelle des algues ............................................................................. 10
3.2.2. Les nouveaux procédés d’élimination des algues ........................................................... 11
3.2.3. Le traitement des odeurs ................................................................................................. 12
3.2.4. Le traitement des toxines................................................................................................. 12

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Le développement des algues en eaux douces est lié à l’eutrophisation. L’intensification de
ce phénomène et l’augmentation du nombre de retenues utilisées pour la production d’eau
potable [37] augmentent l’intérêt porté à ces organismes. Il existe une grande variabilité
d’espèces algales, cette synthèse ne s’intéresse qu’à celles rencontrées en milieu tempéré.
Les causes de leur prolifération et notamment l’eutrophisation ne seront pas développées.
Les problèmes de qualité de l’eau potable liés à la présence d’algues et leur gestion au
cours de la production d’eau potable seront traités depuis le réservoir jusqu’à la fin de la
filière de traitement. Les thèmes abordés sont les suivants : les espèces d’algues et leur
évolution au cours du temps, leurs impacts sur la qualité de l’eau et les traitements mis en
œuvre pour limiter ces impacts.

1. VARIATION DES CLASSES D’ALGUES RENCONTREES AU COURS DU TEMPS

1.1. LES CLASSES D’ALGUES

Les principales classes d’algues rencontrées en eau douce sont les Chlorophycées, les
Diatomophycées et les Cyanophycées. Au sein d’une même classe, l’organisation des
thalles est variée. Les algues peuvent être unicellulaires ou pluricellulaires et former des
colonies, des filaments... Les tailles varient de 2 à 10 m pour les Cyanophycées [15] et
atteignent plusieurs centaines de m pour les autres classes [10]. Les Diatomées présentent
une coque siliceuse (frustule) et apparaissent donc uniquement dans des eaux contenant de
la silice.

Les Cyanophycées, aussi appelées algues bleues ou Cyanobactéries, sont actuellement les
plus étudiées car elles produisent des composés odorants et des toxines. Leur composition
pigmentaire leur permet d’utiliser une large gamme du spectre solaire et de croître à de
faibles intensités lumineuses. Certains genres peuvent se déplacer dans la colonne d’eau
grâce à des vésicules gazeuses pour profiter de conditions de développement plus
favorables (lumière ou nutriments). Les formes filamenteuses à hétérocystes (cellules
possédant la nitrogénase) sont capables de fixer l’azote moléculaire dissous dans l’eau :
l’azote nitrique dissous ne constitue donc pas pour elles un facteur limitant. Les
Cyanophycées ont donc une forte capacité d’adaptation et sont de bonnes compétitrices.
Les genres les plus fréquents sont Microcystis, Anabaena, Aphazinomenon et Planktothrix
(ex-Oscillatoria).

1.2. L’EVOLUTION ANNUELLE DES ESPECES

Le développement des algues en eau douce est lié à la présence de nutriments (azote et
phosphore essentiellement) mais aussi à des conditions de milieu favorisantes : éclairement
important, températures suffisantes, eaux calmes et peu turbides. Les croissances algales
ont donc principalement lieu en périodes chaudes et ensoleillées. Les retenues sont
particulièrement touchées mais aussi les fleuves et les rivières en période d’étiage. En effet,
des temps de séjour longs et un faible renouvellement de l’eau sont propices au
développement algal. Les algues se développent essentiellement à la surface des réservoirs.
Quand les développements algaux deviennent très importants, on parle de blooms,
d’efflorescences ou de fleurs d’eau. Certaines espèces peuvent former des efflorescences
en hiver ou au printemps comme Planktothrix rubescens [30, 44].

Les signes précurseurs d’une efflorescence sont une élévation du pH et de l’oxygène


dissous dans la zone euphotique (de surface) [13, 25, 47]. L’augmentation de la température
de l’eau peut aussi être un signal d’alerte complémentaire [13, 40]. Cependant, aucune règle
générale ne permet de prévoir les blooms. L’étude des facteurs du milieu donne des

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résultats très contradictoires, il est donc difficile de prévoir les blooms [30]. En phase de
prolifération, 90% ou 95% de la biomasse est constituée par une seule espèce [2].

Les concentrations peuvent atteindre plusieurs millions de cellules par litre voire par mL [13,
15, 47]. Plusieurs outils permettent de suivre les populations algales. L’absorbance UV à
254 nm mesure rapidement la charge organique de la rivière. Le dosage de la chlorophylle
(a) donne une bonne évaluation de la biomasse de l’eau [40]. Les algues peuvent aussi être
comptées directement sous microscope ou après une filtration sur une membrane de
0,45 m. La concentration en algues par unité de volume d’eau (mL ou L) est exprimée :
- soit en nombre de microorganismes ou de cellules,
- soit en unités de longueur standard pour les espèces filamenteuses [37].

Même si les différentes classes sont présentes toute l’année, les phénomènes de dominance
définissent une succession type. Le cycle classique est le suivant : les Diatomées
apparaissent au printemps ; à partir de 20°C, elles ne sont plus compétitives et sont
remplacées par les Chlorophycées. Les Cyanophycées forment des fleurs d’eau à la fin de
l’été et au début de l’automne puis les Diatomées peuvent redevenir la classe dominante
[17].

In Stewart & Wetsel, 1986 [3]

Cette succession est basée sur l’occupation de l’espace par les différentes classes et donc
sur des phénomènes de compétition. Si une des espèces est perturbée par les conditions de
milieu, la suivante peut se développer précocement. Le stock initial de nutriments
conditionne le développement des algues [17]. En fin de saison végétative, les sédiments
réalimentent la masse d’eau notamment en phosphore. Les pollutions par les pesticides
pourraient favoriser certaines espèces, notamment de Cyanophycées [31].

1.3. L’EVOLUTION INTERANNUELLE DES ESPECES

Le fréquence des blooms augmente au cours des années [57]. L’impact du réchauffement
climatique est peu connu. L’amélioration du suivi joue un rôle important dans l’augmentation
du nombre de fleurs d’eau observées. Les systèmes d’observation se développent
notamment autour des sites de baignade (avis du Conseil Supérieur d’Hygiène publique de
France du 6 mai 2003, [18]).

Il n’y a pas eu de démarches scientifiques pour quantifier l’évolution du nombre de sites


touchés. L’augmentation de la température moyenne hivernale et l’allongement de la période
de végétation pourraient cependant avoir un effet non négligeable sur le développement
algal [17]. Une espèce tropicale, Cylindrospermopsis raciborskii, commence à être observée
et à proliférer dans les milieux tempérés. Ce phénomène d’invasion, par une espèce qui
n’avait été auparavant observée que dans des eaux tropicales comme le Nil ou certaines
retenues sud-américaines [39], est très probablement lié aux modifications actuelles du
climat [2, 30].

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Au cours de l’année 2003, le développement algal a été assez spécifique et souvent moins
important qu’antérieurement malgré la canicule estivale [4, 34, 44, 51, 55]. Cette spécificité
est mal expliquée même si certaines théories sont avancées. La sécheresse très précoce a
limité les apports d’eau et donc de nutriments au printemps. Sur les plans d’eau très
eutrophisés, la baisse des quantités de nutriments n’a pas été favorable au développement
algal. En revanche, sur les plans d’eau de plutôt bonne qualité comme ceux du Limousin, la
sécheresse estivale et les fortes températures ont entraîné des développements plus
importants que les années antérieures [17].

2. IMPACTS DE LA PRESENCE D’ALGUES SUR LA PRODUCTION D’EAU POTABLE

2.1. LES IMPACTS SUR L’EAU BRUTE

Les algues se développent essentiellement dans l’eau brute. Elles vont donc avoir un effet
sur la qualité de l’eau entrante sur la filière de traitement. En période estivale, les
réservoirs d’une profondeur de plus de 10-13 m peuvent être stratifiés [17]. Ils sont alors
divisés en deux masses d’eau de température et donc de densités différentes. Ces
différences empêchent le mélange de ces deux masses. En surface, l’épilimnion, plus chaud,
est plus ou moins stable selon les vents et les courants. C’est la zone de développement des
algues. Il est séparé de l’hypolimnion, plus froid, par la thermocline qui est une zone où la
température chute très rapidement.

L’augmentation de la biomasse en période de blooms altère la qualité de l’eau brute. Dans


l’épilimnion, l’activité photosynthétique des algues augmente le taux d’oxygène dissous en
journée. Elle joue aussi sur le pH qui connaît des variations journalières ainsi qu’une
augmentation de sa valeur moyenne [56].

Les algues mais aussi les microorganismes qui les décomposent consomment beaucoup
d’oxygène ce qui peut conduire à une désoxygénation voire une anoxie du fond. A partir
d’une concentration en oxygène dissous inférieure à 4 mg/L dans la colonne d’eau, la
concentration en oxygène à la surface des sédiments devient inférieure à 1,5 mg/L et le
milieu devient réducteur [56]. Les sédiments peuvent alors relarguer des substances réduites
comme du fer, du manganèse, de l’ammonium et du phosphore dans l’hypolimnion [47]. La
dégradation de la qualité de l’eau peut aussi se traduire par la formation de nitrites voire
d’hydrogène sulfuré ou de méthane [56].

2.2. LES IMPACTS SUR LA FILIERE DE TRAITEMENTS

La présence d’algues dans la ressource perturbe les processus de potabilisation des eaux.
L’élévation et les variations de pH diminuent l’efficacité des coagulants et rendent les
traitements de floculation et de décantation difficiles. En période de blooms, les variations
intenses des paramètres physico-chimiques entraînent sans cesse des ajustements de
réactifs et du pH au cours de la floculation et augmentent la consommation globale en
coagulant.

Les algues peuvent se développer au niveau des ouvrages si ceux-ci ne sont pas à
l’obscurité [7]. Vivantes, elles réalisent la photosynthèse et libèrent des gaz dans le
décanteur [4]. Les algues ou leurs métabolites collés aux flocs remontent en surface et
perturbent la décantation [13].

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Selon le degré de perturbation, l’étape de filtration peut être altérée. Les algues conduisent à
un colmatage accéléré des systèmes de filtration granulaires ou membranaires. La vitesse
de colmatage dépend des caractéristiques des algues : les algues plates sont mieux
retenues par les filtres mais les colmatent plus rapidement [10], la frustule des Diatomées
entraîne également un fort colmatage [56]. Selon la taille des cellules présentes, la
profondeur du filtre atteinte est plus ou moins grande. Les pertes en eau de lavage peuvent
atteindre 20% en 3 lavages journaliers [47]. Elles sont d’autant plus significatives que la
quantité d’eau disponible est limitée comme en période d’étiage et que la demande est forte.

L’augmentation de la matière organique présente dans l’eau brute perturbe également les
conditions de désinfection. Les quantités d’oxydants nécessaires pour leur élimination sont
plus importantes. Si le chlore est utilisé, les algues et leurs dérivés organiques peuvent être
responsables de la formation de trihalométhanes (THM) [9], nocifs pour la santé. Des tests
en laboratoire ont montré que la production de ces composés augmente avec l’âge de la
culture et est plus importante à partir des cellules que des composés extracellulaires [27].

Selon la qualité de l’eau brute, il peut être nécessaire de mettre en place des traitements
spécifiques d’élimination du fer et du manganèse. Toutes ces perturbations induisent une
augmentation du coût de la filière par la consommation élevée de réactifs et la mise en place
de traitements supplémentaires.

2.3. LA SYNTHESE DE GOUTS ET D’ODEURS PAR LES CYANOBACTERIES

Les paramètres sensoriels, comme l’odeur, le goût et la couleur, sont souvent estimés par le
consommateur comme un critère de qualité voire de potabilité [12, 19]. Les distributeurs
d’eau attachent donc beaucoup d’importance à la qualité organoleptique de l’eau distribuée.

Les problèmes de goûts imputés à la présence d’algues et notamment de Cyanobactéries


sont apparus dès les années 1970 dans de nombreux pays [26, 42, 48]. Il est généralement
admis que la géosmine, le 2-méthylisobornéol (MIB) et les halonisoles sont responsables
des problèmes de goûts et d’odeurs de « terre et moisi » dans l’eau potable [5]. Les deux
premiers sont produits par des Cyanophycées et les Actinomycètes (bactéries
filamenteuses). Les Cyanobactéries responsables de problèmes de goûts peuvent être libres
mais aussi fixées sur les sédiments [52]. La méthylation des halophénols présents dans la
ressource ou formés lors du traitement de désinfection forme les halonisoles. La présence
de ces métabolites n’explique pas tous les problèmes de saveurs. De nombreux cas restent
inexpliqués [12]. Des études spécifiques ont montré le grand nombre de composés algaux
responsables de goûts et d’odeurs [16].

La recherche de ces composés dans les eaux est longtemps restée un problème analytique
car ils sont odorants à de très faibles concentrations. Les seuils d’odeur de la géosmine et
du MIB sont de 1 à 10 ng/L et ceux des 2,4,6-trichloro et tribromoanisoles proches de
0,1 ng/L [5, 12]. La première partie de l’analyse de ces composés consiste en leur extraction.
Plusieurs méthodes ont été développées pour permettre d’atteindre des seuils de détection
du picogramme comme la Stir Bar Sorptive Extraction [5]. La complexité, le coût de ces
techniques et leur seuil de détection trop haut justifient le recours aux goûteurs d’eau [35].

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2.4. LA PRODUCTION DE TOXINES PAR LES CYANOBACTERIES

2.4.1. Les types de toxines rencontrées


Sur près de 1300 espèces de Cyanobactéries décrites, une quarantaine sont répertoriées
comme toxiques [53]. Les souches les plus toxiques appartiennent aux espèces Microcystis
aeruginosa, Nodularia spumigena, Aphanizomenon flos-aquae, Anabaena flos-aquae et
Planktotrix agardhii [46]. Les souches toxiques ne produisent pas systématiquement des
toxines. Lors d’une prolifération de ces algues, il est impossible de prévoir la nature et la
quantité de toxines que l’on peut trouver [2, 30, 34]. Des concentrations de l’ordre de
quelques dizaines voire quelques centaines de nanogrammes par litre ont été observées sur
la ressource [15, 25, 41]. Sur certains plans d’eau non utilisés pour l’alimentation en eau
potable, une toxicité de l’ordre de 8 µg/L a été constatée [24].

Les toxines peuvent être classées en fonction de leur impact sur la santé. On distingue les
dermatotoxines, les hépatotoxines et les neurotoxines. Elles sont pour la plupart contenues
dans les cellules et sont libérées dans le milieu lors de la lyse des cellules en phase de
sénescence ou à la suite de traitements algicides. Les conditions de leur libération sont très
peu connues. Le rôle des toxines n’ayant pas été découvert, le déterminisme de leur
synthèse par les Cyanobactéries reste partiel et souvent controversé [15].

Les dermatotoxines, mal connues, provoquent des irritations par contact. On trouve parmi
elles des lipopolysaccharides, molécules présentes à la surface des cellules. Ces toxines
posent surtout des problèmes lors des baignades. Elles sont présentes chez de nombreux
genres et notamment Microcystis et Nodularia. Les hépatotoxines sont une famille très
diversifiée avec notamment les microcystines, petits peptides cycliques de sept acides
aminés, les nodularines (peptides cycliques) et la cylindrospermine qui est un alcaloïde.
Elles sont les plus étudiées. Elles ont été observées chez de nombreux genres et
notamment Anabaena, Microcystis et Planktothrix. Ces toxines endommagent le foie où se
produit une accumulation de sang pouvant entraîner la mort. Elles agissent sur le
cytosquelette des hépatocytes. Une soixantaine de microcystines sont identifiées [31]. Les
neurotoxines, comme les anatoxines et les saxitoxines (des alcaloïdes) se retrouvent aussi
bien chez Anabaena, Aphanizomenon que Planktothrix. Elles agissent sur le système
nerveux via les canaux ioniques et paralysent les muscles respiratoires provoquant ainsi une
mort rapide.

2.4.2. La mise en place d’une réglementation sur les toxines


La prise en compte des toxines produites par les Cyanobactéries est un phénomène récent.
Les Cyanobactéries ont été impliquées pour la première fois en 1878 dans la mort d’animaux
d’élevage. Le premier cas d’intoxication humaine a quant à lui été rapporté en 1931. En
1996, une intoxication mortelle liée à des hépatotoxines a eu lieu dans un centre de dialyse
au Brésil. Cet accident et d’autres au Portugal, ont fait apparaître le risque sanitaire lié aux
cyanotoxines comme un des thèmes prioritaires dans les stratégies de protection des
réserves d’eau [31]. Les intoxications induites par des neurotoxines sont moins fréquentes.

Les dégâts causés par la consommation répétée de faibles doses de toxines sont
probablement plus fréquents que les intoxications aiguës. L’évaluation de cette toxicité
chronique est difficile d’autant plus que de nombreux aspects concernant ces toxines restent
peu connus, notamment l’effet cancérigène des microcystines [2, 31].

Depuis 1998, l’OMS recommande une concentration limite de 1 g en équivalent


microcystine-LR par litre d’eau potable. La France a repris cette limite de qualité dans le
décret 2001-1220 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine. Il est précisé que

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cet équivalent toxine est à rechercher en cas de prolifération algale dans les eaux brutes.
Cette concentration de 1 µg/L comprend les toxines libres et intracellulaires. Pour évaluer le
risque toxique d’une eau, il faut donc connaître le nombre de cyanobactéries par litre d’eau
ce qui n’est pas toujours simple [31]. Il n’existe pas de limites pour les autres types de
toxines.

2.4.3. Le suivi des toxines


Plusieurs méthodes bioanalytiques existent pour mesurer la concentration en toxines. Elles
sont basées sur la potentielle bioactivité des toxines. Vu la diversité des toxines produites,
les méthodes les mieux adaptées à un suivi des blooms sur le terrain sont celles qui donnent
accès facilement et rapidement à une concentration totale en toxines appartenant à un
même groupe ou ayant le même mode d’action. La méthode de mesure généralement
utilisée est celle du test PP2A. Elle permet de déterminer les concentrations d’équivalents de
microcystine-LR [25]. Elle se base sur l’inhibition d’une enzyme : la phosphatase 2A. La
limite de détection est de 20 ng/L [47].

Aucun pays n’a mis en place de dispositif de surveillance épidémiologique spécifique de ce


type d’intoxication. Seul le Brésil a introduit dans sa réglementation, en 2001, un dispositif de
surveillance de la qualité de l’eau au niveau des ressources [2]. En France, l’AFSSA et ses
partenaires étudient la mise en place d’un dispositif de surveillance des Cyanobactéries et
de leurs effets [29]. Plusieurs études sont en cours ou en projet pour surveiller ces algues et
les toxines [44, 45, 51]. Des colloques ou des réunions pour faire le point sur les toxines se
développent autour de l’AFSSA (6 mars 2003 et 27 novembre 2003 [2, 10])

La surveillance des Cyanobactéries est compliquée par la diversité de distribution des


espèces : elles peuvent être réparties sur toute la colonne d’eau, se déplacer dans la
colonne d’eau ou s’installer à une profondeur plus ou moins importante. En surface, les
aléas climatiques modifient la distribution spatiale en créant des zones d’accumulation. Les
stratégies d’échantillonnage doivent en tenir compte. Les Cyanophycées sont
particulièrement sensibles à l’agitation du milieu. Elles forment rarement des fleurs d’eau sur
les rivières importantes [25, 51].

2.5. LES ASPECTS POSITIFS DE LA PRESENCE D’ALGUES

Si le développement algal n’est pas trop important, ces organismes peuvent avoir un effet
bénéfique sur la production d’eau potable. Dans la retenue, les algues minéralisent la
matière organique présente [39]. L’eau brute contient alors moins d’éléments à oxyder au
cours du traitement. Le risque de formation des THM est plus faible.

Les algues sont parfois utilisées dans la filière de potabilisation. Leur développement en
symbiose avec des bactéries sur des filtres lents permet de capter les nutriments présents
dans l’eau et notamment le phosphore et l’azote [4]. La vitesse de filtration est de 5 à 7
m/jour [39]. Ces traitements occupent donc beaucoup d’espace. Ils ont été utilisés, en
France, au début du XXème siècle, pour la production d’eau potable. Actuellement, la filtration
lente est surtout utilisée pour la réalimentation de nappes, comme en région parisienne [4].

3. ADAPTATION DES TRAITEMENTS DE POTABILISATION

Face aux impacts des algues sur la qualité de l’eau brute mais aussi sur les filières de
traitement, des techniques ont été mises en place pour améliorer la production d’eau potable
en cas de prolifération algale.

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3.1. LES TRAITEMENTS SUR LES RESERVOIRS

Il existe plusieurs moyens d’action sur les réservoirs pour diminuer l’impact des algues sur la
filière de traitement ou améliorer la qualité de l’eau brute. Les plus utilisés sont le réglage de
la hauteur de la prise d’eau, l’aération de la colonne d’eau et les traitements algicides
notamment au sulfate de cuivre.

3.1.1. La profondeur de la prise d’eau


Si la profondeur du réservoir est suffisante, des prises d’eau à différentes profondeurs ou
des prises mobiles peuvent être mises en place. En fonction de la qualité de l’eau le long de
la colonne d’eau, on prélèvera à une profondeur plus ou moins grande [56]. En période de
blooms, les algues sont souvent présentes à la surface. Si le fond est en anoxie, les eaux
contiendront des éléments réduits. Il faut alors prélever ni trop en profondeur ni trop en
surface. La zone intermédiaire n’est cependant pas toujours celle de meilleure qualité. Ainsi
sur le lac du Bourget, la couche contenant Planktothrix rubescens s’épaissit avec le
refroidissement de l’eau de surface, jusqu’à couvrir toute la profondeur du lac [44].

3.1.2. L’aération du réservoir


L’aération peut prendre plusieurs formes : aération diffuse ou aération hypolimnique. Le
principe de l’aération diffuse, aussi appelée destratification, est d’assurer le mélange des
eaux de surface avec les eaux profondes. Ceci permet d’empêcher l’installation de la
stratification thermique et assure une homogénéisation de la température et des paramètres
de qualité de l’eau comme l’oxygène dissous. Les eaux de surface riches en oxygène
peuvent atteindre le fond pour maintenir la couche superficielle de sédiments oxydée et ainsi
empêcher le relargage de phosphore, de manganèse, de fer et d’ammonium.

L’aération est principalement localisée au voisinage de la prise d’eau. Seulement une partie
de la surface d’échange du sédiment est traitée. C’est un système efficace pour garantir au
niveau de la prise d’eau une qualité moyenne. Une qualité d’eau constante facilite le
traitement. En revanche ce traitement n’a aucun effet sur les conditions trophiques ni sur le
fonctionnement global de l’écosystème [17].

Le mouvement des eaux généré par l’aération entraîne les cellules algales en profondeur où
le manque de lumière limite leur développement. L’activité photosynthétique est ainsi réduite
sur toute la colonne d’eau. Les Cyanophycées préfèrent les milieux stables pour se
développer, il est cependant difficile d’estimer l’effet de l’aération sur leur développement par
manque de données [56]. Le système d’aération doit être mis en route avant qu’une
stratification thermique s’installe. Il s’agit surtout de systèmes à injection d’air par des
canalisations posés au fond du réservoir ou par des diffuseurs.

L’objectif de l’aération hypolimnique est d’augmenter la concentration en oxygène dissous du


fond sans perturber la stratification du plan d’eau. Ce système permet de contrôler le
relargage d’éléments réduits par les sédiments tout en maintenant une température assez
basse dans l’hypolimnion ce qui est favorable aux poissons d’eau froide [56]. Ce type
d’aération s’utilise uniquement sur les plans d’eau stratifiés donc assez profonds [43].

3.1.3. Les traitements algicides


Le traitement par algicide réduit la biomasse algale et évite les fleurs d’eau. Les agents
chimiques agissent soit en bloquant ou détruisant le métabolisme cellulaire (action algicide)
soit en ralentissant ou inhibant la division cellulaire (action algostatique). Le permanganate
de potassium et surtout le sulfate de cuivre sont les plus utilisés. L’ion cuivrique inhibe la

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photosynthèse, la division cellulaire et la fixation d’azote. Les Cyanophycées fixatrices
d’azote sont les espèces algales les plus sensibles à ce traitement [56]. L’épandage de ces
substances peut se faire manuellement ou en utilisant des épandeurs et des pulvérisateurs
de type agricole. La paille d’orge, plus écologique, présenterait aussi une action algicide [41].

Il existe deux types de traitement au sulfate de cuivre. Le premier est utilisé comme curatif
quand le bloom est installé. La lyse des cyanobactéries libère alors une grande quantité de
toxines. Le traitement préventif lui est donc préféré. Dès l’apparition des Cyanobactéries, un
premier épandage de sulfate de cuivre est réalisé pour casser le démarrage de la
multiplication cellulaire à raison de 50 mg de Cu2+/m3 d’eau [3]. La concentration maximale
visée est de 50 µg/L qui est la norme piscicole pour l’ion cuivrique [43]. Compte tenu des
stratégies de croissance des Cyanophycées, il est nécessaire de mettre en place un suivi
hebdomadaire de la ressource pour prévoir les applications de sulfate de cuivre [11].

Ces traitements sont controversés [2]. On leur reproche d’augmenter le risque de libération
des toxines et de pouvoir entraîner, à terme, la sélection de souches résistantes à l’ion
cuivrique [17, 32]. De plus, on a peu de données sur le devenir de l’ion cuivrique dans
l’environnement et notamment sur son accumulation dans les sédiments [32]. Pour les
défenseurs de l’épandage de Cu2+, sans ce traitement, la production d’eau potable ne serait
pas possible dans les conditions actuelles [43]. De plus, en limitant le développement des
algues, il permet de diminuer la probabilité d’avoir des toxines dans l’eau potable [17].

3.2. L’ADAPTATION DES FILIERES DE TRAITEMENT FACE AUX BLOOMS

Au cours du traitement, les algues mais aussi les composés organoleptiques et les toxines
doivent être éliminés de l’eau.

3.2.1. L’élimination traditionnelle des algues


La composition la plus courante des filières utilisées pour traiter les problèmes d’algues est
la suivante : dégrillage, préoxydation à l’ozone (abandon de la préchloration), flottation ou
décantation, filtration sur sable, éventuellement une filtration sur charbon actif en grain
(CAG) et chloration. Pour les eaux courantes de surface, la clarification est suivie d’un
affinage. Pour les plans d’eau fermés, où la qualité varie peu, la coagulation se fait
directement sur filtre [2, 21, 36].

Ces dernières années, les différents acteurs comme les producteurs d’eau et les bureaux
d’études spécialisés se sont intéressés à l’efficacité des filières et des étapes de traitement
dans l’élimination des algues et de leurs métabolites [22, 33, 37, 38]. Des études ont été
réalisées en laboratoire, sur des unités pilote et sur des usines en fonctionnement. Les
traitements actuels ne sont donc pas encore optimaux.

Il faut distinguer l’élimination des Cyanophycées, potentiellement toxiques, de celle des


autres classes d’algues. Tuer les cellules algales par des préoxydations ou des traitements
algicides facilitent leur élimination par la décantation [1, 9]. Pour les Chlorophycées et les
Diatomées, la lyse des cellules lors de la préoxydation ne présente pas de risque de toxicité.
Ainsi certaines unités de production d’eau potable adaptent leur traitement en fonction de la
nature des algues présentes. Elles peuvent arrêter la préoxydation lors des blooms de
Cyanobactéries [4].

En ce qui concerne les Cyanophycées, la stratégie de traitement consiste d’abord à éliminer


les cellules algales intactes et ensuite à éliminer les toxines. Au cours de la préoxydation, il
s’agit de les immobiliser sans les lyser. La préchloration, au taux de 1 à 2 g/m3 pour un
temps de contact de 30 min, n’est à utiliser que s’il existe une filtration sur CAG pour éliminer

10
les THM formés. Comme le CAG se sature rapidement, elle est à limiter aux événements
planctoniques de courte durée. La préchloration tend à être remplacée par un traitement au
dioxyde de chlore ou plus fréquemment à l’ozone [9, 47, 58]. Le dioxyde de chlore n’entraîne
pas la formation de composés organochlorés, le taux d’application conseillé est de 0,8 à
1 g/m3 pour un temps de contact de 10 min. Cependant son utilisation est remise en question
par le décret 2001-1220 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, qui limite le
taux de chlorite résiduel à 0,2 mg/L.

Le développement des algues dans les ouvrages peut être limité par des algicides en entrée
de filière. L’utilisation du sulfate de cuivre, à des doses de 0,5 à 1 mg de Cu2+/m3 d’eau
brute, permet de tenir compte de la limite de potabilité pour cet ion qui est de 1 mg/L dans
les eaux distribuées [47]. La couverture des ouvrages limite leur éclairement et donc le
développement des algues. Elle peut permettre de diminuer les quantités d’oxydants et
d’algicides utilisés en prétraitement [4].

Même en cas de bloom algal, la clarification permet une élimination des algues supérieure à
90%. Après une identification du problème algal et la mise en place d’un traitement plus fin,
l’élimination peut être supérieure à 95% après décantation [2]. Les Cyanophytes sont les
algues les plus difficiles à éliminer à cette étape. La coagulation peut être optimisée par le
choix des réactifs en fonction des caractéristiques de l’eau et de la filière de traitement. En
période algale, les variations de la qualité de l’eau et notamment du pH justifient l’installation
d’un dispositif correcteur du pH pour maximiser l’efficacité des coagulants. Le chlorure
ferrique a l’avantage d’être indifférent aux variations de pH [13, 47]. Le dosage de coagulant
optimal est celui qui annule les charges négatives des cellules algales [37, 49].

L’arrosage de la surface des décanteurs permet de faire retomber les flottants et de faire
disparaître les bulles produites par la respiration algale et surtout par la photosynthèse (O2).
S’il est insuffisant, un écrémage des flottants peut être mis en place sur le décanteur et le
floculateur. La présence d’une thermocline dans le décanteur limite l’efficacité du traitement,
elle peut être cassée par un arrosage de surface à l’eau froide [47].

La présence d’algues augmente le rythme de lavage des filtres. Pour les cycles déclenchés
par une consigne de perte de charge, l’abaissement de ce seuil permet de limiter la
pénétration en profondeur des algues. La vitesse maximale de filtration ne doit pas dépasser
5 m/h et la turbidité en sortie 0,5 NTU [47]. Pour augmenter l’efficacité de la filtration, la
vitesse de filtration peut être fortement diminuée [36] si cela reste compatible avec le niveau
de production attendu.

3.2.2. Les nouveaux procédés d’élimination des algues


La flottation peut remplacer la décantation sur une eau brute peu turbide [37]. Les résultats
obtenus sont meilleurs que ceux de la décantation notamment pour l’élimination de
Microcystis (généralement 90% contre 80%) [2]. Les Cyanobactéries possèdent des
vacuoles gazeuses qui augmentent leur flottabilité. La flottation peut se faire par injection
d’air ou à l’ozone, on parle d’ozoflottation. Ce procédé breveté a pour avantage d’utiliser
conjointement le phénomène physique de flottation et les propriétés oxydantes de l’ozone. Il
est bien adapté au désalgage des eaux de barrage qui sont généralement peu turbides,
chargées en matière organique et avec un fort pouvoir colmatant [23]. En utilisant du
chlorure ferrique comme coagulant, l’ozoflottation donne des bons pourcentages
d’élimination des algues pour des taux d’ozone relativement faibles (0,2 à 0,5 g/m3). Les
toxines potentiellement libérées dans l’eau à la lyse des cellules sont à priori aussitôt
oxydées par l’ozone [6]. Elle peut être utilisée en prétraitement pour soulager le reste de la
filière ou dans une filière simplifiée de type ozoflottation - filtration bicouche [23].

11
La micro et l’ultrafiltration directe d’eaux de surface sont envisageables et quelques
réalisations industrielles sont déjà en fonctionnement. En période de bloom algal, les
membranes sont immédiatement colmatées. Après une flottation et une filtration sur sable,
ce traitement donne des résultats performants sur une eau chargée en algues [14]. Les taux
d’abattement d’algues atteints sont supérieurs à 6-log après une filtration membranaire [37].
Le lavage des membranes de microfiltration ne permet pas d’éliminer toutes les algues
déposées. Les toxines pourraient alors être libérées à la mort des cellules [22].

Des nouveaux procédés sont à l’étude et notamment des prétraitements par biofiltration. La
filtration ascendante sur pouzzolane est une barrière efficace pour les algues et pourrait être
utilisée à l’avenir comme prétraitement des filières de traitement conventionnel. En
maintenant des densités d’algues inférieures à 10 millions/L, niveau gérable pour la
clarification, elle améliore l’exploitation en période de bloom algal [46].

3.2.3. Le traitement des odeurs


Le traitement des goûts et des odeurs s’appuie sur des oxydations complétées par une
adsorption sur charbon actif. La chloration permet d’abaisser le seuil d’odeurs jusqu’à un
niveau non nul dépendant du niveau initial [48]. Il a été montré que la flottation ou la
décantation ne permettent pas l’élimination totale des odeurs ni l’ozonation seule qui génère
d’autres molécules odorantes. Seule la filtration sur CAG est efficace [28]. La combinaison
ozone/peroxyde d’hydrogène permet une dégradation des substances responsables des
saveurs plus efficace qu’une simple ozonation [20]. La géosmine et le MIB sont peu réactifs
vis-à-vis de l’ozone moléculaire mais peuvent être éliminés par des radicaux hydroxyles
formés à partir de l’ozone [33].

Les résultats présentés ci-dessous concernent des études sur des unités pilote et sont des
pistes pour des applications futures. L’une a porté sur l’élimination biologique des composés
odorants. Ainsi les microorganismes et notamment ceux du genre Bacillus dégradent la
géosmine et pourraient être utilisés contre les problèmes de goûts et d’odeurs [42]. Une
autre étude a montré qu’une biofiltration par gravité sur de la céramique poreuse permet
d’éliminer d’une eau brute 60 à 80% de la MIB. Ce traitement permet de réduire la quantité
de charbon actif en poudre (CAP) et de coagulants utilisés lors du traitement [54].

3.2.4. Le traitement des toxines


La plupart des connaissances actuelles portent sur les microcystines et notamment la
microcystine-LR. L’adsorption sur CAG ou CAP ainsi que la nanofiltration permettent des
éliminations supérieures à 85-90% des microcystines. En revanche, la coagulation /
sédimentation et la filtration rapide n’ont aucune action. Les données manquent concernant
la filtration lente, mais elle est supposée avoir un effet non négligeable grâce à la
granulométrie de la filtration et à la biotransformation des cyanotoxines [2].

Les cyanotoxines s’adsorbent plus ou moins bien sur les charbons actifs. Ainsi sous forme
de poudre, la microcystine-RR est mieux adsorbée que les YR, LR ou LA. Sous forme de
grains, la microcystine-LR est mieux retenue que la LA. Pour les saxotoxines, les deux
formes adsorbent mieux la STX que la GTX2, GTX3, les C1 et C2. La technique d’adsorption
sur CAP fonctionne bien pour l’anatoxine-a et la nodularine. Pour le CAG, le temps de
contact doit être supérieur à 7,5 minutes [2]. N’étant pas utilisé uniquement pour la rétention
des algues et de leurs composés, il peut être saturé par de la matière organique ou
recouvert d’un biofilm ce qui limite son action adsorbante [2, 8]. Des processus de
biodégradation peuvent se développer sur le CAG [22].

12
La préoxydation est à manipuler avec beaucoup d’attention. L’ozonation est la technique
d’oxydation la plus efficace, avec des rendements d’élimination des microcystines supérieurs
à 98% dans les conditions d’application classique pour l’élimination des germes pathogènes
[2]. L’ozonation pourrait être moins efficace à des températures inférieures à 16°C [22]. Au
contraire de la microcystine-LR et de l’anatoxine, le traitement sur les saxitoxines ne donne
pas de résultats [22]. L’ozone a un potentiel d’oxydation plus faible en milieu alcalin qu’acide,
son efficacité est renforcée par un traitement couplé avec du peroxyde d’hydrogène [50].
L’efficacité de la chloration est controversée, avec des doses et les temps de contact
nécessaires à l’élimination des microcystines généralement supérieurs à ceux utilisés en
France. Des résultats ont été obtenus pour l’élimination de la cylindrospermine mais pas de
l’anatoxine-a [2].

Quel que soit le traitement utilisé (à l’exception des membranes de microfiltration et


d’ultrafiltration), les algues ne sont pas toutes éliminées et se retrouvent dans les réseaux de
distribution. En présence de lumière et notamment dans les réservoirs, elles peuvent s’y
développer. Elles sont une source de matière organique pour les microorganismes contenus
dans le biofilm et peuvent consommer le résiduel de chlore. La prise en compte des algues
dans les réseaux de distribution est donc importante pour garantir une eau potable de bonne
qualité au robinet du consommateur.

13
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16
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17
ECOLE NATIONALE DU GENIE RURAL DES EAUX ET DES FORETS
ENGREF

TECHNICAL SYNTHESIS

ALGAE AND DRINKING WATER PRODUCTION

VALENCE Claire

E-mail: valence@engref.fr

February 2004

ENGREF Centre de Montpellier Office International de l’Eau – SNIDE


B.P.44494 – 15, rue Edouard Chamberland
34093 MONTPELLIER CEDEX 5 87065 LIMOGES Cedex
Tél. (33) 4 67 04 71 00 Tél (33) 5 55 11 47 47
Fax (33) 4 67 04 71 01 Fax (33) 5 55 11 47 48

1
Key words:

Algae, blooms, drinking water, Cyanophyceae, toxins, tastes and odours, treatments

Summary:

Algae, during blooming periods disrupt clarification and clog filters. Moreover, Cyanophyceae
create taste and odour problems and secrete toxins. Appropriate treatments have been
established to find solutions - preoxidation, activated carbon, membranes …

Used abbreviations:

AFSSA: Agence française de sécurité sanitaire des aliments = French Agency for Sanitary
Food Safety
CO2: carbon dioxide
GAC: granular activated carbon
NTU: nephelometric turbidity unit
MIB: 2-methyl-isoborneol
PAC: powdered activated carbon
THM: trihalomethane

Contents:

1 Variation of algal classes found throughout time ................................................. 3

1.1 Classes of Algae ......................................................................................................... 3


1.2 Annual variation of species ........................................................................................ 3
1.3 Variation of species over the years............................................................................. 4

2 Impact of the presence of algae on drinking water production ............................ 5

2.1 Impact on raw water ................................................................................................... 5


2.2 Impact on the treatment line....................................................................................... 5
2.3 Synthesis of tastes and odours by Cyanophyceae ...................................................... 6
2.4 Production of toxins by Cyanobacteria ...................................................................... 6
2.4.1 Types of toxins ................................................................................................... 6
2.4.2 Establishment of regulations about toxins ......................................................... 7
2.4.3 Follow-up of toxins ............................................................................................ 7
2.5 Positive aspects of the presence of algae.................................................................... 8

3 Adaptation of water treatment lines ..................................................................... 8

3.1 Treatments on reservoirs ............................................................................................ 8


3.1.1 Depth of the water intake ................................................................................... 8
3.1.2 Aeration of the reservoir..................................................................................... 8
3.1.3 Algaecide treatments .......................................................................................... 9
3.2 Adaptation of treatment lines in blooming periods .................................................. 10
3.2.1 Traditional removal of algae ............................................................................ 10
3.2.2 New technologies to remove algae................................................................... 11
3.2.3 Taste and odour treatments............................................................................... 11
3.2.4 Toxin treatments............................................................................................... 12

2
Algal development in fresh water is linked to eutrophication. We are increasingly interested in
these organisms because this phenomenon is intensifying and because more and more
natural and artificial lakes are used to produce drinking water [37]. Many algae species exist,
but this synthesis deals only with those found in temperate climates. The causes of
proliferation, especially eutrophication, are not developed. We will deal with problems of
drinking water quality linked to the presence of algae and their management through drinking
water production from the reservoir to the end of treatment processes. We will talk about
algae species and their development throughout time, their impact on water quality and
treatments set up to limit those impacts.

1 VARIATION OF ALGAL CLASSES FOUND THROUGHOUT TIME

1.1 CLASSES OF ALGAE

Chlorophyceae, Diatoms and Cyanophyceae are the main classes found in fresh water.
Within a same class, organisms’ thallus can be very different. Algae can be unicellular or not.
Some species are filamentous, others colonial…The sizes of Cyanophyceae vary from 2 to
10 µm [15], sizes can reach several hundred µm for other classes [10]. Diatoms present a
siliceous cockle, the frustule; therefore they are only present in water containing silica.

Cyanophyceae, also called blue-green algae and Cyanobacteria, are presently the most
studied because of their production of odorous compounds and toxins. Their composition in
pigment allows them to use a large range of the solar spectrum and to grow under low lit
conditions. Some of the geni can move inside the water column thanks to gaseous vesicles
in order to benefit from more favourable developing conditions (light or nutrients). The
heterocyst-filamentous forms (cells with nitrogenase) are able to use dissolved molecular
nitrogen to their advantage: they are not limited by dissolved nitric nitrogen. Cyanophyceae
adapt fairly well and are good competitors. Microcystis, Anabaena, Aphazinomenon and
Planktothrix (former Oscillatoria) are the most frequent geni.

1.2 ANNUAL VARIATION OF SPECIES

Algae development in fresh water is linked to the presence of nutrients (mainly nitrogen and
phosphorus). Good environmental conditions also encourage growth: a good deal of light,
sufficient temperatures as well as calm and little turbid waters. Therefore, algal growths
mostly occur in hot and sunny periods. Natural and artificial lakes are particularly sensitive
but also rivers during a period of shortage. Indeed, long flow-through times and little water
renewal are good for algal development. Algae are essentially found on reservoir surfaces.
When algal developments become very significant, they are called blooms. Some species
can form blooms in winter or in spring such as Planktothrix rubescens [30, 44].

A pH rise and an increase of dissolved oxygen in the euphotic zone (on the surface) are
predicting signs for blooms [13, 25, 47]. The rise of the water temperature can be a
complementary warning [13, 40]. However, there is no general rule to predict blooms. When
studying environmental factors, results can vary enormously, that’s why it is difficult to predict
blooms [30]. In proliferation phases, 90% or 95% of the biomass are from one only species
[2].

Concentrations can reach several million cells per litre or even per mL [13, 15, 47]. Algal
populations can be followed with several methods. UV absorbance in 254 nm quickly
measures the organic charge in the river. Measuring out chlorophyll (a) permits to have a
good evaluation of the water biomass [40]. Algae can also be counted directly under a

3
microscope or after a filtration on a membrane of 0.45 µm. Concentration in algae per
volume unit (mL or L) is expressed:
Either in a number of micro-organisms or of cells
Or in a standard length unit for filamentous species [37]

Even if the different classes are present throughout the year, dominance phenomena define
a succession type. The classic cycle is as follows: Diatoms appear in springtime; from
20°C, they are no longer competitive and Chlorophyceae replace them. Cyanophyceae form
blooms in late summer and early autumn then Diatoms will become the dominant class once
more [17].

Various
Diatoms summer
Chlorophyceae
species

Diatoms

Green algae

summer
In Stewart & Wetsel, 1986 [3]

This succession is based on space occupation by the different classes and therefore on
competition. If one of the species is disturbed by environmental conditions, the next can
develop sooner. The initial stock of nutrients governs algae development [17]. By the end of
the vegetative season, sediments release nutrients, notably phosphorus in the water mass.
Pollutions due to pesticides can promote some species, especially Cyanophyceae [31].

1.3 VARIATION OF SPECIES OVER THE YEARS

Bloom issue has become more frequent for several years now [57]. The precise impact of
global warming is not well known. The increase in the numbers of observed blooms can be
partially explained by improvements in follow-up. Observation systems have been set up,
especially around bathing areas (a directive issued by Conseil Supérieur d’Hygiène de
France1 of 6th May 2003, [18]).

No scientific research has been carried out to quantify to what extent the number of
reservoirs with blooms is increasing. However the rise in mean winter temperatures and the
growing season becoming longer could have a not- inconsiderable effect on algal
development [17]. A tropical species, Cylindrospermopsis raciborskii, is beginning to be
observed and to proliferate in temperate environments. This invasion phenomenon, by a
species that had previously only been observed in tropical waters such as the Nile or some
South American natural or artificial lakes [39], is no doubt linked to current climatic shifts [2,
30].

During 2003, algal development was quite specific and often less important than in previous
years despite the summer heatwave [4, 34, 44, 51, 55]. This specificity is not well explained
even if some theories have been put forward. Cumulative flows and therefore inputs of
nutrients were limited during the spring drought. In very eutrophicated reservoirs, the

1
The French Public Hygiene Council

4
decrease in quantity of nutrients was not favourable to algal development. However, in lakes
of rather good quality such as those in Limousin, the summer drought and high temperatures
did lead to more important developments than in previous years [17].

2 IMPACT OF THE PRESENCE OF ALGAE ON DRINKING WATER PRODUCTION

2.1 IMPACT ON RAW WATER

Algae develop mainly in raw water. They have an effect on the quality of the water that
enters treatment lines. During the summer, reservoirs that are deeper than 10 to 13 meters
can be stratified [17]. They are then divided into two water masses of different temperatures
and therefore of different density. These differences prevent the two masses from mixing. On
the surface, the epilimnion, which is hotter, is more or less stable depending on winds and
currents. This is the layer where algae develop. It is separated from the hypolimnion (which
is colder) by the thermocline which is an area where the temperature drops very quickly.

In time of blooms, raw water quality is spoiled by the increase in biomass. In the epilimnion,
algae photosynthetic activity raises the dissolved oxygen rate during the day. It also has an
effect on the pH: it presents daily variations and its mean value increases [56].

Algae (and also the micro organisms which decompose them) consume a lot of oxygen. This
can lead to a disoxygenation and even to an anoxia of the bottom. From a dissolved oxygen
concentration below 4 mg/L in the water column, the oxygen concentration in the sediment
surface becomes lower than 1.5 mg/L and the environment becomes reductive [56].
Sediments can then release reduced elements such as iron, manganese, ammonium and
phosphorus in the hypolimnion [47]. The worsening of the water quality can also be shown by
the formation of nitrites and even of hydrogen sulphide or of methane [56].

2.2 IMPACT ON THE TREATMENT LINE

The presence of algae in the resource disrupts drinking waters’ treatment lines. Due to pH
rise and pH changes, coagulants’ efficiency decreases and treatments of flocculation and
decantation become more difficult. During blooms’ periods, because of important variations
of physico-chemical parameters, pH and reagents have to be adapted all the time. Moreover,
more coagulants are used during blooms.

If the treatment line is not in darkness, algae can develop inside treatment elements [7].
When they are still alive, they complete the photosynthesis and gasses are released within
the sedimentation unit [4]. Algae or their metabolites stick on the flocs and rise to the surface,
which disrupts sedimentation [13].

Depending on how sedimentation is disrupted, filtration can also be spoiled. Algae lead to an
accelerated clogging of filters, granular as well as membranes. Clogging speed depends on
algae characteristics: filters retain flat algae better than others but are then clogged more
quickly [10], Diatoms’ frustule also leads to significant clogging [56]. Depending on the size of
present cells, the filter is reached more or less deeply. Losses in washing waters can reach
20% in 3 daily washes [47]. They are as much considerable as the available quantity of water
is limited as in period of shortage or as the needs are important.

The increase in organic matter in raw water disrupts the conditions of disinfection. Larger
quantities of oxidants are needed to eliminate them. When using chlorine as a preoxidant,
algae and their organic by-products can be responsible for the synthesis of trihalomethanes

5
(THM), which are harmful to health [9]. Laboratory tests showed that the older the algae
population is, the more of those compounds are produced and that the production is also
more important from cells than from extra-cellular compounds [27].

Depending on the quality of the raw water, some specific treatments to eliminate iron and
manganese may be needed. All those disruptions raise the cost of the treatment line
because of a high consumption of reagents and the establishment of additional treatments.

2.3 SYNTHESIS OF TASTES AND ODOURS BY CYANOPHYCEAE

Consumers often consider that sensory parameters such as odour, taste or colour are criteria
of quality – and even of drinkability [12, 19]. That’s why water operators attach great
importance to the organoleptic quality of distributed water.

Since the 1970s, in numerous countries, objectionable taste episodes have been attributed
to the presence of algae and of Cyanophyceae in particular [26, 42, 48]. Geosmin, 2-
methyl-isoborneol (MIB) and halonisoles are generally known as being responsible for
“earthy, musty and mouldy” tastes and odours in drinking water [5]. The two first compounds
are produced by Cyanophyceae and Actinomycetes (filamentous bacteria). Cyanobacteria
responsible for taste problems can be planktonic but also attached to sediments [52].
Halonisoles are synthesised by the methylation of halophenols which are present in the
resource or which are produced during the disinfection treatment. However, the presence of
these metabolites does not explain all taste and odour episodes. Many cases remain
unresolved [12]. Specific studies have shown that there are a great number of algal
compounds responsible for tastes and odours [16].

As these compounds are odorous in small concentrations, attempting to find them in water
has long been an analytic issue. Odorous thresholds of geosmin and MIB are from 1 to
10 ng/L and the ones of 2,4,6-trichloro and tribromoanisoles are close to 0,1 ng/L [5, 12].
Before analysing these compounds, they have to be extracted. Several methods have been
developed to reach detection thresholds of a picogramme such as the Stir Bar Sorptive
Extraction [5]. However, because of the difficulty and the cost of these techniques and
because of their detection threshold which is rather too high, water tasters remain necessary
[35].

2.4 PRODUCTION OF TOXINS BY CYANOBACTERIA

2.4.1 Types of toxins


On almost 1300 species of Cyanobacteria described, about forty are known as toxic [53].
The most toxic strains belong to the following species: Microcystis aeruginosa, Nodularia
spumigena, Aphanizomenon flos-aquae, Anabaena flos-aquae and Planktotrix agardhii
[46].Toxic strains do not produce toxins systematically. When proliferating, it is impossible to
foresee the nature and the quantity of toxins that can be found [2, 30, 34]. Concentrations of
about ten or even several hundred nanogrammes per litre have been observed in the
resource [15, 25, 41]. On some lakes which are not used to produce drinking water, a toxicity
of about 8 µg/L has been measured [24].

Toxins can be classified depending on their impact on health. Dermatotoxins, hepatotoxins


and neurotoxins are distinguished. For most of them, they are contained in cells and are
released in the environment during cell lysis in senescence phases or after algaecide
treatments. Conditions of their release are not well known. Since the role of toxins has not
been discovered, a determinism of their synthesis by Cyanobacteria remains incomplete and
a matter of debate. [15].

6
Dermatotoxins, less well known, cause irritations by contact. We find among them some
lipopolysaccharides, molecules which are present on the surface of cells. These toxins pose
problems mostly during swimming. They are present in numerous geni, essentially
Microcystis and Nodularia. Hepatotoxins are a much-diversified family with notably
microcystins (small cyclic peptides of seven amino acids), nodularins (cyclic peptides) and
cylindrospermopsin which is an alkaloid. They are the most commonly studied. They have
been observed in numerous geni and among others: Anabaena, Microcystis, Planktothrix.
These toxins damage the liver where an accumulation of blood takes place which can in fact
lead to death. They have an effect on the cytoskeleton of hepatocytes. About sixty
microcystins have been identified [31]. Neurotoxins, such as anatoxins and saxitoxins
(alkaloids) are found as well amongst Anabaena, Microcystis as amongst Planktothrix. They
have an effect on the nervous system via ionic ducts and paralyse respiratory muscles which
can rapidly lead to death.

2.4.2 Establishment of regulations about toxins


Taking into account toxins which are produced by Cyanobacteria is a recent phenomenon.
Cyanophyceae were implicated for the first time in the death of cattle back in 1878. The first
case of human intoxication was reported in 1931. In 1996, a lethal intoxication took place in a
dialysis centre in Brazil. After this accident and others in Portugal, the sanitary risk linked to
cyanotoxins has been seen as a priority issue in strategies of protection of water reserves
[31]. Intoxications due to neurotoxins are less frequent.

Damage caused by the repeated consumption of small doses of toxins are probably more
frequent than acute intoxications. It is difficult to evaluate this chronic toxicity; and all the
more so since many aspects concerning cyanotoxins are still not very well known, notably
the carcinogenic effect of microcystins [2, 31].

Since 1998, the WHO recommends an upper limit concentration of 1 µg in equivalent


microcystin-LR per litre of drinking water. France has taken up this limit of quality in
decree 2001-1220 related to waters intended for human consumption. It has been specified
that this level is to be looked for in cases of algal proliferation in raw waters. This
concentration of 1 µg/L takes into account free toxins as well as intracellular ones. To
evaluate the toxic risk of water, the number of Cyanobacteria per litre of water has to be
known, which is not always easy to determine [31]. For other kinds of toxins, no limit exists.

2.4.3 Follow-up of toxins


Several bioanalytical methods exist to measure concentration in toxins. They are based on
the potential bioactivity of toxins. Considering the diversity of produced toxins, the most
adapted methods to follow-up blooms when being out in the field, are those that easily and
quickly give access to a total concentration in toxins belonging to a same group or having the
same method of action. The test PP2A is the method of measure which is currently used. It
allows the determination of concentrations in equivalents microcystine-LR [25]. It is based on
the inhibition of an enzyme: the phosphatase 2A. The detection threshold is 20 ng/L [47].

No country has set up an epidemiologic monitoring system which is specific to this kind of
intoxication. Since 2001, only Brazil has introduced in its regulations a monitoring system of
the quality of water in the resource [2]. In France, the AFSSA and its partners are studying
how to set up a monitoring system of Cyanobacteria and their effects [29]. Several studies
are in progress or at the planning stage to monitor these algae and their toxins [44, 45, 51].
Colloquia or meetings are being developed around the AFSSA to take stock of the situation
(6th March and 27th November 2003 [2, 10]).

7
The follow-up of Cyanobacteria is complicated by the diversity of distribution of species: they
can be spread all over the water column; they can move into the water column or settle to
quite a significant depth. Up on the surface, climatic changes are modifying the spatial
distribution by creating accumulation areas. Sampling protocols have to take these into
account. Cyanophyceae are particularly sensitive to the vagaries of the environment. They
seldom form blooms in major rivers [25, 51].

2.5 POSITIVE ASPECTS OF THE PRESENCE OF ALGAE

If algal development is not too important, theses organisms can have a beneficial effect on
drinking water production. In natural or artificial lakes, algae mineralize the organic matter
which is present [39]. Raw water then contains fewer elements to oxidise during treatment.
The risk to synthesise THM is smaller.

Algae are sometimes used to produce drinking water. Their development in symbiosis with
bacteria on slow filters permits the seizure of nutrients which are present in water and
notably phosphorus and nitrogen [4]. The speed of filtration is from 5 to 7 m/day [39].
Therefore these treatments take up a lot of space. They were used in France at the
beginning of the 19th century to produce drinking water. Nowadays, slow filtration is mostly
used to re-supply expanses of water, as in the Paris area [4].

3 ADAPTATION OF WATER TREATMENT LINES

Due to the impact of algae on the quality of raw water and also on treatment lines,
techniques have been set up in order to improve drinking water production in the event of
algal proliferation.

3.1 TREATMENTS ON RESERVOIRS

Several types of actions on reservoirs exist to decrease the impact of algae on the treatment
line or to improve raw water quality. The most commonly used are: the adjustment of the
depth of the water intake, the aeration of the water column and algaecide treatments notably
with copper sulphate.

3.1.1 Depth of the water intake


If the reservoir is deep enough, intakes in different depths or movable intakes can be settled.
Depending on the quality of water inside the column, the water will be taken more or less
deeper [56]. In time of blooms, algae are often present on the surface. If the bottom is in
anoxia, waters will contain reduced elements. The water intake has then to be settled neither
too deeply nor too close to the surface. However, the intermediate layer is not always the
one of best quality. For example, on the lake of Bourget, the layer containing Plankthotrix
rubescens gets thicker when the water on the surface becomes colder and can cover all the
depth of the lake [44].

3.1.2 Aeration of the reservoir


Aeration can take several forms: diffuse aeration or hypolimnique aeration. The diffuse
aeration, also called destratification, aims at mixing surface waters with deep waters. This
prevents the establishment of the thermic stratification and permits to homogenize
temperature and parameters of water quality such as dissolved oxygen. Surface waters

8
which are rich in oxygen can reach the bottom so as to maintain oxidisation of the upper
layer of sediments. The release of phosphorus, manganese, iron and ammonium is thus
prevented.

Aeration mostly takes place near the water intake. Only a part of the surface of exchange of
the sediment is treated. This is an effective system to guarantee a mean quality near the
water intake. A constant quality of water makes the treatment easier. However, this
treatment has no effect on the trophic conditions or on the overall functioning of the
ecosystem [17].

Because of the movement of waters created by aeration, algal cells are dragged down
towards the bottom, where the lack of light prevents them from developing. Photosynthetic
activity is then reduced inside the entire water column. Cyanophyceae prefer steady
environments to develop; nevertheless because of a lack of data, it is difficult to estimate the
effect of aeration on their development [56]. The aeration system has to be set up before the
establishment of a thermic stratification. It is mostly systems of injection of air by pipes laid
on the bottom of the reservoir or by diffusers.

Hypolimnique aeration aims at increasing the concentration in dissolved oxygen in the


bottom without disrupting the stratification of the lake. This system ensures the prevention of
the release of reduced elements by sediments while maintaining in the hypolimnion a cold
enough temperature, which is favourable to fishes of cold waters [56]. This kind of aeration is
only used on stratified lakes – and thus on lakes which are relatively deep. [43].

3.1.3 Algaecide treatments


Algaecide treatment reduces the algal biomass and prevents blooms. Chemical reagents act
either by bringing to a standstill or destroying the cellular metabolism (algaecide action) or by
slowing or inhibiting cellular division (algaestatic action). Potassium permanganate and
above all copper sulphate are the most used. Cupric ion inhibits photosynthesis, cellular
division and nitrogen fixation. Cyanophyceae which fix nitrogen are most sensitive to this
treatment [56]. These substances can be spread by hand or by using spreaders similar to
those used in agriculture. Barley straw, more environmentally-friendly, could also present an
algaecide action [41].

Two types of treatments with copper sulphate exist. The first is curative; it is used when the
bloom is established. Lysis of Cyanobacteria then releases a high quantity of toxins. The
preventive treatment is therefore preferred. As soon as Cyanobacteria appear, a first
spreading of copper sulphate is carried out to break the starting of cellular multiplication at
the rate of 50 mg of Cu2+/m3 of water [3]. The maximum concentration which is accepted is of
50 µg/L; this is the fishing norm for the ion cupric [43]. Because of the strategies of growing
of Cyanophyceae, it is necessary to establish a weekly follow-up of the resource to anticipate
the distribution of copper sulphate [11].

These treatments are controversial [2]. They are blamed for increasing the risk of releasing
toxins. They could also, in a long term, lead to the selection of resistant strains for the cupric
ion [17, 32]. Moreover, little data about the impact of this ion in the environment exist, notably
about its accumulation in sediments [32]. For defenders of the spreading of Cu²+, without this
treatment, drinking water production would not be possible in the present conditions [43].
Moreover, by limiting the development of algae, it ensures the decreasing of the probability of
having toxins in drinking water [17].

9
3.2 ADAPTATION OF TREATMENT LINES IN BLOOMING PERIODS

During treatment, algae but also organoleptic compounds and toxins have to be removed
from water.

3.2.1 Traditional removal of algae


Most often, treatment lines used to remove problems of algae are made up as follows:
microstraining, preoxidation using ozone (abandonment of prechlorination), flotation or
sedimentation, filtration on sand, possibly filtration on granulated activated carbon (GAC) and
chlorination. For current surface waters, clarification is followed by a polishing step. For close
lakes, where the quality of water changes little, coagulation takes place directly at the filter [2,
21, 36].

In recent years, the different parties involved - such as water producers and specialist
consultancy agencies - have been examining the efficiency of treatment lines and of steps of
treatment in order to remove algae and their metabolites [22, 33, 37, 38]. Studies have been
carried out in laboratories, on pilot units and on functioning plants. Present treatments are
not yet optimal.

Removing Cyanophyceae, which are potentially toxic, has to be distinguished from removing
other classes of algae. Killing algal cells by preoxidations or algaecide treatments makes
their removal by sedimentation easier [1, 9]. For Chlorophyceae and Diatoms, lysis of cells
during preoxidation does not present a risk of toxicity. That’s why some units of production
adapt their treatment depending on the nature of algae present. They can stop preoxidations
during blooms of Cyanobacteria [4].

Concerning Cyanophyceae, the treatment aims first of all at removing intact algal cells and
then at removing toxins. During preoxidation, cells have to be immobilised without damaging
them. Prechlorination, at a dosage of 1 to 2 g/m3 for a contact time of 30 minutes, has to be
used only if a filtration on GAC exists so as to remove THM which have been synthesised.
Since the GAC quickly becomes saturated, it has to be limited to short-term planktonic
events. Prechlorination tends to be replaced with a treatment with chlorine dioxide or most
often with ozone [9, 47, 58]. Organochlorinated compounds are not formed after a treatment
with chlorine dioxide; the advised dosage is from 0.8 to 1 g/m3 for a contact time of 10
minutes. However, its use is called into question by decree 2001-1220 related to waters
intended for human consumption, which limits the concentration of residual chlorite to 0.2
mg/L.

Algal development in treatment elements can be limited by injected algaecides at the inlet of
the plant. Using copper sulphate, at a concentration from 0.5 to 1 mg of Cu²+/m3 of raw
water, permits the taking into account of the threshold of drinkability for this ion, which is 1
mg/L in distributed water [47]. Covering the treatment elements prevents them from being lit
and so limits algal development. It can permit the reduction of quantities of oxidants and
algaecides used as pre-treatments [4].

Even in cases of algal bloom, clarification permits the removal of more than 90% of algae.
After an identification of the algal problem and the establishment of a more appropriate
treatment, the removal can reach more then 95% after sedimentation [2]. Cyanophyceae are
the most difficult algae to eliminate at this step. Coagulation can be optimised by the choice
of reagents depending on the characteristics of the water and of the treatment line. In algal
periods, variations of the quality of water and notably of pH justify the installation of a system
which corrects pH in order to maximise the efficiency of coagulants. Ferric chloride has the
advantage of being indifferent to variations of pH [13, 49].

10
Spraying the surface of sedimentation units enables floating matter to fall again and to have
bubbles which are produced by algal breathing and mostly by photosynthesis (O2) to
disappear. If it is not enough, creaming off flocs can be set up on the settling tank and the
flocculator. The presence of a thermocline in the settling tank limits treatment efficiency; it
can be broken by spraying cold water on the surface [47].

Algal presence raises the rhythm of the washing of filters. For cycles activated by orders of
loss of load, decreasing this threshold permits the limitation of the algal penetration in their
depth. The maximum speed of filtration must not exceed 5m/h and the turbidity in the outlet
0.5 NTU [47]. To increase the efficiency of the filtration, the filtration speed can be greatly
decreased [36] if it is still compatible with the standard of production.

3.2.2 New technologies to remove algae


Flotation can be replaced by sedimentation on raw water which is not particularly turbid [37].
The obtained results are better than those relating to sedimentation, notably concerning the
removal of Microcystis (generally 90% against 80%) [2]. Cyanobacteria possess gaseous
vesicles which increase their floatability. Flotation can be made by injecting either air or
ozone, a process called ozoflotation. This patented process has the advantage of using at
the same time the physical phenomenon of flotation and the oxidant properties of ozone. It is
well adapted to remove algae from dam waters which are generally not very turbid, rich in
organic matters and with a high clogging capacity [23]. While using ferric chloride as a
coagulant, ozoflotation gives good rates of algal removal for quite small concentrations of
ozone (0.2 to 0.5 g/m3). Toxins, which might be released in water because of algal lysis,
seem to be oxidised straight away by ozone [6]. It can be used as a pre-treatment to relieve
the rest of the treatment line or in a simplified line such as ozoflotation – dual-media filtration
[23]/

The direct micro and ultrafiltration of surface waters are conceivable and a few industrial
examples are in operation. During times of algal blooms, membranes are immediately
clogged. After a flotation and a filtration on sand, this process achieves outstanding results
on water which is heavy with algae [14]. Membrane processes may afford removal efficiency
of better than 6-log [37]. Washing membranes of microfiltration does not permit the
elimination of all algae which are held. Toxins could then been released when the cells die
[22].

New processes have been studied - for example pre-treatments by biofiltration. The rising
filtration through pozzolana is an effective barrier for algae and which could be used in the
future as a pre-treatment in conventional treatment lines. By keeping algal concentrations
below 10 million/L which is a manageable quantity for clarification, it improves the treatment
during algal periods [46].

3.2.3 Taste and odour treatments


Taste and odour treatment is based on a combination of oxidations and adsorptions on
activated carbon. Prechlorination permits the lowering of the odorous threshold until a level
different from zero which depends on the initial level [48]. It has been shown that flotation or
sedimentation does not permit the removal of all odours; neither does ozonation as it
synthesises other odorous compounds. Only the filtration on GAC is effective [28]. The
combination of ozone / hydrogen peroxide achieves a more efficient degradation of
compounds responsible for tastes and odours than a simple ozonation [20]. Geosmin and
MIB are not particularly reactive to molecular ozone; however, they can be removed by
hydroxyl radicals formed from ozone [33].

11
The following results concern studies on pilot units and are trials for future implementations.
The first deals with the biological removal of odorous compounds. For example, micro-
organisms and notably the ones of Bacillus gender, damage geosmin and could be used
against taste and odour problems [42]. Another study showed that biofiltration by gravity on
porous ceramic can remove 60 to 80% of MIB from raw water. This treatment permits the
reduction of the quantity of powdered activated carbon (PAC) and of coagulants which are
used during the treatment [54].

3.2.4 Toxin treatments


Most of our present knowledge deals with microcystins and notably microcystin-LR.
Adsorption on GAC or CAP as well as nanofiltration can remove more than 85-90% of
microcystins, whereas coagulation / sedimentation or quick filtration has no effect. Data
concerning slow filtration are lacking; however it is supposed to have a not inconsiderable
effect thanks to the grading of filtration and to the biotransformation of algal toxins [2].

Cyanotoxins are more or less adsorbed on activated carbons. For example, in powder form,
microcystin-RR is better adsorbed than the YR, LR or LA. In the form of granulates,
microcystin-LR is better held back than the LA. Concerning saxitoxins, the two forms adsorb
better the STX than the GTX2, GTX3 and the C1 and C2. Adsorption technique on PAC is
good for anatoxin-a and nodularin. For GAC, contact time has to be more than 7.5 minutes
[2]. As it is not only used for the retention of algae and their compounds, it can be saturated
by organic matters or recovered by an attached growth which diminishes its adsorbability [2,
8]. Processes of biodegradation can develop on the GAC [22].

Preoxidation should be used very carefully. Ozonation is the most efficient technique of
oxidation: efficiency of removing microcystins can reach outputs of more than 98% under
classical conditions of application used to remove pathogen germs [2]. Ozonation could be
less efficient with temperatures lower than 16°C [22]. Whereas the treatment on saxitoxins
has no effect, there are results on microcystin-LR and anatoxin [22]. Ozone has an oxidative
potential lower in an alkaline environment than in an acidic one; its efficiency is reinforced by
a combined treatment with hydrogen peroxide [50]. Efficiency of chlorination is controversial.
Moreover, concentrations and contact times which are necessary to remove microcystins are
generally higher than those used in France. Some results were obtained in the removal of
cylindrospermopsin but not of anatoxin-a [2].

Whatever the treatment used (except for membranes of microfiltration and ultrafiltration), not
all algae are removed and some are found in supply networks. When there is light and
notably in reservoirs, they can develop. They are a source of organic matter for micro-
organisms contained in the attached growth and can consume the residual of chlorine.
Therefore, taking into account algae in supply networks is important to guarantee a good
quality drinking water to the consumer.

12
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ozone sur l'
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