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La conservation des ossements fossiles : le cas des Iguanodons de Bernissart Página 1 de 19

CeROArt
Conservation, exposition, Restauration d'Objets d'Art

2 | 2008 :
Regards contemporains sur la restauration
Dossier

La conservation des
ossements fossiles : le cas des
Iguanodons de Bernissart
PASCAL GODEFROIT ET THIERRY LEDUC

Résumés
La découverte, en 1878, d’une vingtaine de squelettes complets d’Iguanodons à Bernissart
(Belgique) constitue un événement majeur dans l’histoire de la paléontologie. Ces précieux
squelettes, vieux de 125 millions d’années, étaient extrêmement fragilisés par la grande
quantité de pyrite au sein-même des ossements. L’extraction et la restauration de ces
fossiles ont donc nécessité, à la fin du 19ème siècle, des trésors d’inventivité. Leur
conservation requiert toujours une surveillance constante et des traitements appropriés
récurrents.

The discovery, in 1878, of more than twenty complete skeletons of Iguanodons at


Bernissart (Belgium) is a major event in the history of palaeontology. These 125 million
years old skeletons were extremely weakened because of the great amont of pyrite inside
the bones. The extraction and restoration of these fossils therefore necessitated, at the end
of the 19th Century, boundless ingenuity. Their preservation still requires a constant
monitoring and recurrent appropriate treatments.

Entrées d'index
Mots-clés : restauration, conservation, Bernissart, paléontologie, histologie osseuse,
fossilisation, ossement fossile, technique de fouilles, Iguanodon, dinosaure, pyrite
Keywords : Bernissart, paleontology, osseous histology, fossilization, restoration, bone
fossil, preservation, Iguanodon, dinosaur, pyrite

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Texte intégral

1878, la découverte des Iguanodons


de Bernissart
1 En mars 1878, les mineurs du charbonnage de Bernissart, qui exploitaient une
veine de charbon à 322 m dans la Fosse Sainte-Barbe, rencontrèrent une vaste
poche d’argile. De tels accidents géologiques étaient déjà bien connus dans la
région et avaient reçu le nom de ‘crans’ (Fig.1). Une équipe d’ouvriers reçut l’ordre
de creuser une galerie de recherche à travers ce cran, afin de retrouver la veine de
charbon de l’autre côté. Les mineurs rencontrèrent rapidement des objets
sombres et friables qu’ils prirent pour des morceaux de bois. La quantité des
cristaux de pyrite à l’intérieur de ces objets était si importante que les mineurs
crurent avoir découvert des troncs d’arbre rempli d’or. Le 2 avril 1878, le porion
Mortuelle amena une partie de ces étranges trouvailles au Café Dubruille, où le
médecin du charbonnage, le Docteur Lhoir, démontra que c’était bien à des
ossements, et non à du bois, qu’ils avaient affaire.

Fig. 1. Coupe géologique succincte du sous-sol de Bernissart montrant la structure


du ‘cran’ d’Argiles de Bernissart et l’emplacement des squelettes d’Iguanodons.

2 Les ingénieurs de charbonnage prirent rapidement les choses en main et


envoyèrent une partie des ossements à plusieurs spécialistes belges. P.-J. Van
Beneden, professeur à l’Université de Louvain, identifia rapidement ces fossiles
comme appartenant à des dinosaures qu’il attribua, dans sa note du 7 mai 1878,
au genre Iguanodon1.
3
Un télégramme fut également envoyé, le 12 avril 1878, à Edouard Dupont,
directeur du Musée royal d’Histoire naturelle de Belgique. Ce dernier dépêcha dès
le lendemain matin le préparateur Louis De Pauw. Au bout d’une heure de travail
dans la fosse Sainte-barbe, De Pauw et les mineurs réussirent à mettre au jour une

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patte complète d’Iguanodon. En tentant de ramener ces ossements à la surface,


ceux-ci commencèrent à se déliter rapidement, en émettant de petits
craquements. Mais De Pauw promit aux ingénieurs du charbonnage qu’il se ferait
fort de conserver les ossements en entier, si l’on voulait en faire don au Musée
royal d’Histoire naturelle de Belgique. Un accord fut donc rapidement conclu
entre le charbonnage et le musée et les fouilles proprement dites débutèrent le 15
mai. L’extraction des quelque 25 squelettes d’Iguanodons de Bernissart dura trois
ans. Environ 600 blocs d’ossements, le tout pesant quelque 130 000 kilos, furent
transportés en tapissières à Bruxelles2.
4 La découverte des Iguanodons de Bernissart fut un événement majeur dans
l’histoire de la paléontologie. C’était en effet la première fois que des squelettes
complets articulés de dinosaures furent mis au jour. On ne connaissait jusque là
que des ossements isolés, au mieux des squelettes très incomplets. C’est
également la première fois que des fouilles paléontologiques de cette ampleur
furent mises sur pied. Les techniques d’extraction, de solidification et de
remontage des ossements d’Iguanodons, imaginées par De Pauw, étaient tout à
fait novatrices. C’est grâce à l’ingéniosité de ce préparateur que cette collection
paléontologique extraordinaire a traversé 130 ans d’histoire tumultueuse sans
trop de dégâts. Mais la conservation d’un tel trésor nécessite toujours une
vigilance constante.

Composition et structure des os


5 Si les os frais des vertébrés forment une charpente à la fois solide et souple, les
ossements fossilisés des Iguanodons de Bernissart ont traversé une longue
histoire d’environ 125 millions d’années qui les a considérablement fragilisés.
Mais pour bien comprendre cette histoire, il est important de se familiariser
quelque peu avec la structure microscopique des os.
6 L’os est un système hétérogène et dynamique. Ce tissu vascularisé, en continuel
remaniement, est constitué de différents types de cellules dont les plus
importantes sont les ostéocytes (cellules osseuses matures), les ostéoblastes
(cellules osseuses souches) et les ostéoclastes (cellules qui dégradent l’os). La
matrice extracellulaire est formée d’éléments organiques et inorganiques3:
7 La phase organique est constituée à 90% de collagène. Les molécules de
collagène, sécrétées par les ostéoblastes, s’associent pour former des fibres d’une
largeur de 20 à 200 nm. C’est le collagène qui est en grande partie responsable de
la flexibilité de l’os, ainsi que sa très grande résistance à la pression, à la tension et
à la torsion.
8 La phase inorganique est quant à elle responsable de la dureté de l’os et
partiellement de sa résistance à la compression. Elle est constituée de cristallites
de carbonate-hydroxylapatite faiblement cristallisées de formule générale Ca5
(PO4CO3)3(OH)
Pendant la vie de l’animal, cette apatite est le siège de nombreuses substitutions
9
dont les principales sont notamment celles du calcium par du magnésium ou du
strontium, ou bien encore celles du groupement OH par du fluor ou du chlore4. La
composition de l’apatite des os dépend donc de l’alimentation de l’animal, mais
également de la concentration en éléments traces présents dans l’environnement.

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C’est la petite taille des cristaux (environ 400-500 Ǻ) qui différencie l’apatite
biologique de l’apatite minérale5; l’augmentation de la surface d’échanges
favorise les substitutions ioniques. Si les phénomènes de substitution sont déjà
présents pendant la vie de l’animal, ils s’accentuent fortement lors de son
enfouissement.
10 L’os mature forme deux types de structures :
11 L’os spongieux ou trabéculaire est composé de travées séparées par des
espaces qui contiennent la moelle osseuse.
12 L’os compact ou cortical est quant à lui principalement composé d’unités
appelées ostéons. Chaque ostéon est formé de plusieurs couches de lamelles
osseuses concentriques, entourant au centre, le canal de Havers (Fig.2). Les
canaux de Havers renferment des nerfs et des vaisseaux sanguins. Chaque ostéon
est entouré d’une couche de cément densément minéralisé.
13 Les structures compactes et spongieuses sont distribuées différemment selon le
type d’os considéré (os long, court, plat, irrégulier).

Fig. 2. Coupe dans un os long fossilisé de dinosaure, montrant les canaux de


Havers (flèche rouge).

La fossilisation des ossements


14 La fossilisation des ossements est un phénomène complexe qui se traduit par la
décomposition de la matière organique, la recristallisation de l’apatite matricielle,
l’incorporation d’éléments-trace dans cette dernière, la précipitation de nouvelles
phases minérales dans les cavités, ainsi que par des phénomènes de compaction6.
Peu après la mort de l’animal, débute une intense activité bactérienne qui
15 dégrade les tissus organiques. Le collagène est détruit au niveau des surfaces
internes et externes des os grâce à l’intervention d’enzymes spécifiques, les
collagénases. Les acides produits localement lors de la décomposition des tissus
mous et du collagène vont contribuer à dissoudre l’apatite osseuse et les
collagénases vont pouvoir pénétrer plus profondément dans la structure osseuse.
La dégradation du collagène et la dissolution des cristallites d’apatite sont donc

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deux processus intimement liés qui se déroulent de manière conjointe. Le fer


provenant de la dégradation de l’hémoglobine et le soufre provenant de
l’hydrolyse des protéines peuvent réagir et précipiter pour former une première
génération de pyrite qui va se déposer à l’intérieur des canaux de Havers et dans
des micro-espaces résultant de la décomposition de cellules osseuses7. En ouvrant
des passages supplémentaires de diffusion vers l’intérieur de l’os, l’apparition de
micro-fractures radiales dans les couches de cément entourant les ostéons
accélère la décomposition chimique des composés organiques. Ces micro-
fractures résultent de tensions internes dues à la décomposition du collagène et à
son remplacement par de l’apatite.
16 La disparition des composés organiques dans les ossements marque la fin de la
première phase de la fossilisation. L’activité bactérienne disparaît et, à partir de ce
moment, ce sont des facteurs environnementaux qui contrôlent les processus de
fossilisation. La matrice osseuse va se recristalliser en intégrant des éléments
extérieurs (Sr, U, Th, Fe,…). La carbonate-hydroxylapatite matricielle est
remplacée par de la carbonate-fluorapatite (Ca5(PO4CO3)3F) ou de la
fluorapatite (Ca5(PO4)3F) mieux cristallisées. Dans de l’os compact, la
recristallisation peut s’étendre à l’entièreté ou n’être limitée qu’aux abords des
parties perméables, telles que les espaces vides ou les cassures (Fig. 3). En
général, la recristallisation conserve la microstructure de l’os intacte, mais une
destruction partielle des structures les plus fines peut également être observée. De
nouveaux minéraux, dissous dans l’eau d’infiltration, précipitent et remplissent
les cavités des os et les micro-fractures radiales. En bloquant les voies de diffusion
des réactants, ces minéraux réduisent progressivement les échanges entre l’os et le
milieu environnant.

Fig. 3. Boule de pyrite (flèche rouge) sur une griffe d’Iguanodon de Bernissart.

17
Au fur et à mesure de son enfouissement, l’os fossile va subir des pressions de
plus en plus importantes, qui entraînent la formation de cassures polygonales
indépendantes de la structure osseuse. Du fait de sa forte densité, l’os compact est
plus affecté par les fractures que l’os spongieux, mais ce dernier, plus sensible à la

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déformation, peut cependant être complètement détruit sous de hautes pressions.


Les fractures polygonales peuvent être ultérieurement remplies par de la pyrite,
de la calcite ou de la silice en fonction de la nature des sédiments.

L’extraction et la préparation des


ossements d’Iguanodons
18 Les squelettes d’Iguanodons ont été enfouis dans leur gangue d’argile pendant
environ 125 millions d’années. Au cours de leur fossilisation, une grande quantité
de pyrite (FeS2) s’est déposée dans les cavités osseuses: canaux de Havers,
vacuoles ostéocytaires, micro-fractures radiales, cavités de l’os spongieux,
fractures,… Si la pyrite fragilise l’os quand elle remplace partiellement la matrice
osseuse, son oxydation accentue encore ce phénomène. Au contact de l’air,
l’oxydation de la pyrite en sulfates de calcium (gypse et anhydrite) et en sulfates
de fer (szomolnokite et rozenite) provoque le gonflement du minéral et donc,
l’éclatement de l’os qui le renferme. Louis De Pauw et son équipe durent donc
déployer des trésors d’inventivité pour préserver les squelettes d’Iguanodons
exposés à l’air libre.
19 Les techniques de fouilles utilisées par De Pauw sont toujours employées
aujourd’hui. Dès qu’un ossement était découvert, on mettait à nu sa partie visible,
on le recouvrait d’un papier double et mouillé, puis on l’enduisait d’une couche de
5 à 10 cm de plâtre. On dégageait ensuite sa partie inférieure qui, à son tour, était
recouverte de plâtre. Le bloc était entouré d’un cerclage de fer et on ajoutait une
seconde couche de plâtre. Le bloc se détachait donc naturellement de la paroi, il
était alors marqué d’une lettre alphabétique et prêt à être expédié à Bruxelles. La
concentration des ossements était telle que des blocs de grande dimension
devaient souvent être prélevés afin de ne pas endommager les squelettes.
20 Dès octobre 1878, l’équipe de De Pauw commença la préparation et la
consolidation des ossements dans les ateliers du Musée royal d’Histoire naturelle,
situés dans la Chapelle Nassau de l’actuelle Bibliothèque royale à Bruxelles
(Fig.4). Une fois les blocs ouverts, on enlevait le plâtre, l’armature en fer et une
partie de l’argile qui entourait toujours les fossiles.

Fig. 4. Dégagement des ossements d’Iguanodons dans leurs blocs de plâtre et


montage en position de vie d’un spécimen dans la Chapelle Nassau.

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21 Au fur et à mesure de leur dégagement, les os étaient enduits de colle forte pour
empêcher leur désagrégement. Le bloc ainsi provisoirement préparé, on
construisait autour un petit mur de plâtre et on versait alors une préparation de
colle forte bouillante qui imprégnait les ossements. La préparation de cette
gélatine est digne d’une recette d’alchimiste. De Pauw nous en donne les détails:

‘ Ce bain de gélatine est composé à partie égale de colle forte, demi-rognure


du pays, et de colle d’os de Lyon. Environ 24 heures avant de s’en servir,
cette colle était trempée dans de l’eau saturée d’acide arsénieux, qu’on
chauffait au bain-marie… La colle était versée dans les blocs-cuve, au moyen
de seaux d’une contenance de 10 litres, après addition de 15 grammes
d’essence de clou de girofle et d’un quart de litre d’alcool par seau…’8.

22 Une heure après, on retirait la gélatine qui n’avait pu pénétrer les os et on


plaçait le bloc dans un four pour enlever l’excédent de colle. On retournait ensuite

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le bloc pour dégager et solidifier l’autre côté. La pyrite qui remplissait les creux
des os était systématiquement enlevée et remplacée par du carton-pierre (mélange
de craie, de colle de peau d’animaux et de papier). Certaines vertèbres
renfermaient plus d’1kg de pyrite ! Utilisé en architecture depuis le 17ème siècle,
le carton-pierre a la particularité d’être à la fois résistant et léger. De plus, il
particulièrement bien résisté à l’épreuve du temps.
23 Louis De Pauw avait réussi son pari : préparer et préserver les fossiles de
Bernissart. Bien entendu, la méthode de consolidation des ossements utilisée était
empirique et sa mise en œuvre particulièrement lourde. Toutefois, après
traitement, les os des Iguanodons de Bernissart étaient redevenus suffisamment
robustes pour pouvoir passer à l’étape suivante : le remontage des squelettes en
position de vie.

Le montage des squelettes


d’Iguanodons
24 Pour présenter les Iguanodons de Bernissart au grand public, il fut décidé de
reconstituer les squelettes les mieux conservés en position présumée de vie. Mais
comment représenter les Iguanodons, dont on ne connaissait pas du tout la
posture ? Les préparateurs prirent comme modèles un squelette de Kangourou et
celui d’un Casoar, dont l’allure générale leur semblait relativement proche. De
Pauw fit construire un échafaudage à plusieurs étages auquel on suspendait, au
moyen de cordes, les ossements à hauteur voulue (Fig. 5).

Fig. 5. Montage en position de vie du premier squelette d’Iguanodon dans la


Chapelle Nassau. Les squelettes de Kangourou et de Casoar qui ont servi de modèle
à la reconstitution sont au pied de l’Iguanodon.

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25 La colonne vertébrale des Iguanodons en position de vie est soutenue par-


dessous par une longue tige métallique. Des fourches, fixées à la tige par des
écrous, soutiennent chaque vertèbre. Partant également de la tige axiale, des fers
plats soulignent le contour des côtes. La tige de fer sous la colonne vertébrale est
soutenue par deux montants, un sous la tête ou le cou et l’autre sous le bassin. Ces
montants ont comme base deux plateaux de fer boulonnés au sol. Du montant
postérieur partent deux grands embrasements en fer destinés à soutenir les pattes
postérieures de l’Iguanodon et formant avec le montant un véritable trépied. Du
montant antérieur partent plusieurs embranchements métalliques destinés à
maintenir la tête et le cou et à soutenir les pattes antérieures. Un troisième
montant soutient la partie postérieure de la queue.
Bien que cette armature métallique soit très solide, elle reste relativement
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discrète. Elle a en outre le grand avantage d’être très facilement démontable, ce

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qui s’est révélé extrêmement utile lors des divers démontages des Iguanodons. Le
système de montage imaginé par De Pauw est si ingénieux que les Iguanodons
sont encore aujourd’hui présentés sur leur armature d’origine (Fig. 6), même si
l’on sait maintenant que la posture imaginée à l’époque pour les Iguanodons est
inexacte : ces dinosaures couraient probablement à quatre pattes et marchaient
sur deux pattes, mais avec leur colonne vertébrale maintenue à l’horizontale9.
Réaliser de nouvelles armatures serait aujourd’hui hors de prix et pourrait
endommager les précieux fossiles.

Fig. 6. Armature métallique d’un Iguanodon en position de vie. La colonne vertébrale


est partiellement placée.

Des Iguanodons en cage


27 La reconstitution du premier spécimen fut achevée en 1883. Une grande cage en
verre fut construite dans la cour du Musée royal d’Histoire naturelle, Place du
Musée, pour exposer ce squelette au grand public (Fig.7). Des mesures drastiques
d’isolation thermique de cette cage durent rapidement être prises: le mois de
juillet 1883 étant particulièrement chaud, la gélatine contenue dans les ossements
de ce spécimen commença en effet à fondre. Dans la foulée, on rajouta un second
spécimen complet d’Iguanodon, ainsi qu’un crâne et de petits squelettes de
crocodiles et de tortues.

Fig. 7. Le premier squelette d’Iguanodon exposé à Bruxelles, Place du Musée, en


1883.

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28 Avec ses squelettes d’Iguanodons exposés dans une vitrine à même la rue, le
problème de manque de place devint si manifeste que le musée se vit attribuer un
nouveau bâtiment, originellement destiné à abriter un couvent de Rédemptoristes
en haut du Parc Léopold à Bruxelles. Le nouveau Musée royal d’Histoire naturelle
y ouvrit ses portes le 22 juillet 1891. En 1899, cinq Iguanodons montés furent
exposés sous verre près de l’entrée de la rue Vautier. Entretemps, le musée s’était
agrandi et, en 1902, une nouvelle aile, baptisée Aile Janlet d’après le nom de son
architecte, lui fut adjointe pour présenter au public la faune belge d’hier et
d’aujourd’hui. Douze squelettes d’Iguanodons plus ou moins complets et huit
fragmentaires furent présentés dans une fosse en position de gisement, onze
autres furent montés en position présumée de vie (Fig. 8). On refusa à l’époque de
faire les frais de cages en verre pour protéger ces spécimens inestimables et les
Iguanodons furent donc exposés à l’air libre dans l’Aile Janlet. Trente années de
changements de température et d’humidité, dus au contact direct avec l’air
ambiant, provoquèrent des dégâts très nets. Les résidus de pyrite continuaient en
effet à s’oxyder, provoquant l’apparition de nouvelles fissures et certains
ossements commencèrent à tomber en poussière.

Fig. 8. Les Iguanodons montés en position de vie dans la Salle Janlet du Musée
royal d’Histoire naturelle, dans les années 1920.

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29 En 1932, le directeur Victor Van Straelen, alerta le ministre responsable qui lui
répondit sèchement que les Iguanodons n’avaient qu’à être vendus afin d’éviter
des dépenses inutiles. Cette réaction provoqua bien entendu un véritable tollé et
une nouvelle méthode, moins onéreuse et moins lourde que celle mise au point
par De Pauw, fut élaborée pour protéger les ossements. De 1933 à 1937, tous les
spécimens furent démontés et trempés dans un mélange d’alcool et de gomme
Shellac. Celle-ci provient de la résine polyester sécrétée par la femelle d’une
cochenille qui parasite des essences tropicales en Inde et en Thaïlande. La
préparation exigea l’achat de plus de 4 000 litres d’alcool et de 390 kilos de
Shellac. Ce traitement obscurcit considérablement la couleur des ossements des
Iguanodons pourtant déjà très sombre lors de leur découverte. A la même époque,
deux immenses cages vitrées furent construites autour des Iguanodons pour
maintenir une température et un degré hygrométrique constants.
30 Le repos bien mérité des Iguanodons fut de courte durée. En 1940, tous les
spécimens furent, à nouveau, démontés pour être entreposés dans les caves du
musée, par crainte des dégâts pouvant être occasionnés par la guerre. Mais
l’humidité qui y régnait était trop élevée et ils furent ramenés dans leur cage avant
la fin des hostilités.
31 Entretemps, en 1935, on avait décidé d’adjoindre au Musée royal d’Histoire
naturelle une haute tour destinée à renfermer les collections et les laboratoires. Le
gros œuvre fut terminé avant le début de la deuxième guerre mondiale. Après la
guerre, les travaux ne progressèrent plus guère malgré des fonds du plan Marshall
et, faute de crédits, ils s’arrêtèrent même complètement pendant de nombreuses
années. Les bâtiments se détériorèrent rapidement et, dès le début des années ’60,
d’importantes infiltrations d’eau dans les cages des Iguanodons arrosèrent les
précieux squelettes. On dut même les recouvrir de bâches en plastique pour les
protéger des fuites d’eau ! Fin des années ’70, on décida de mettre fin à cette
situation surréaliste et d’importants travaux de rénovation du musée furent
entrepris jusqu’en 1982.
32 De nombreux musées étrangers ont désiré emprunter les Iguanodons, mais
personne n’osait prendre le risque de les démonter et les compagnies financières
demandaient des sommes astronomiques pour assurer leur transport. En 1985,
deux spécimens furent quand même envoyés au Japon, afin d’être exposés au

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Musée national de la Science à Tokyo, puis au Musée municipal de la Science à


Nagoya. Ces deux exemplaires retournèrent en 1988 au Japon, où ils firent partie
d’une exposition au Parc de Takarazuka, dans la banlieue d’Osaka. En 1998, un
squelette fut exposé au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes. Ce même
exemplaire retourna en 2002 dans sa terre natale, au Musée de l’Iguanodon à
Bernissart, où il est toujours exposé. Enfin, lors des récents travaux de rénovation
du Muséum des Sciences naturelles, six exemplaires furent envoyés, entre 2004 et
2006, au tout nouveau Museo de la Ciencia à Barcelone.

Un nouvel écrin pour les Iguanodons


33 Après un siècle de bons et loyaux services, il était grand temps de rénover l’Aile
Janlet du Muséum des Sciences naturelles. D’autant que les anciennes cages des
Iguanodons posaient d’insolubles problèmes d’éclairage et que les visiteurs
manquaient cruellement de recul pour pouvoir admirer ces animaux
gigantesques. En outre, les squelettes étaient à nouveaux en piteux état depuis
leur dernier ‘check-up’ des années 1930.
34 Cette nouvelle phase de restauration des squelettes d’Iguanodon a duré plus de
quatre ans. A partir de 2003, tous les squelettes ont été démontés. Chaque os a été
examiné et, le cas échéant, restauré en profondeur. Les résidus de pyrite, oxydée
ou non, ont été soigneusement curetés. Les ossements ont été imprégnés d’acétate
de polyvinyle dissous dans l’acétone et allongé avec de l’éthanol. Cette résine
synthétique a le grand avantage de ne pas altérer la couleur des fossiles,
contrairement à la gomme Shellac. De plus, sa densité peut être facilement
contrôlée selon le type d’ossement et d’altération à traîter. Les cassures ont été
recollées grâce à des colles fortes (cyanoacrylates et résines adhésives époxydes) et
les fissures rebouchées par une pâte durcissante à base de titane. A partir de mai
2007, les squelettes restaurés ont été replacés dans leurs nouvelles cages de verre
(Fig. 9). Une attention toute particulière a été apportée à l’éclairage des
spécimens. La fibre optique a été préférée, afin d’éviter tout échauffement local et
variation de température.

Fig. 9. La nouvelle cage en verre des Iguanodons de Bernissart en position de vie.

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35 Après 125 millions d’années de repos dans les argiles de Bernissart, les
squelettes d’Iguanodons ont donc traversé 130 ans d’une nouvelle vie pour le
moins turbulente. Les premières phases de leur restauration ont été réalisées de
façon empirique, voire franchement tâtonnante. Il faut dire que la découverte de
ces dinosaures était, en 1878, une première mondiale. Malgré les énormes
problèmes rencontrés, dus principalement à la grande concentration de pyrite à
l’intérieur des ossements, la conservation de ces précieux squelettes peut toutefois
être considérée comme réussie et est même devenue une référence pour de
nombreux musées d’Histoire naturelle qui doivent affronter des problèmes
similaires pour la conservation de leurs collections d’ossements fossiles. Depuis
quelques années, un programme de recherche a été mis sur pied à l’Institut royal
des Sciences naturelles de Belgique afin de mieux comprendre les processus de
fossilisation des ossements découverts à Bernissart et, plus particulièrement, la
formation et l’oxydation de la pyrite et d’autres minéraux associés aux fossiles de
Bernissart. Une telle étude devrait déboucher sur des méthodes de conservation
plus efficaces des ossements fossiles renfermés dans nos musées.

Bibliographie
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D.E.A., Université de Liège, non publié, 88 pp.

Notes
1 VAN BENEDEN, P.-J., 1878. Découverte de reptiles gigantesques dans le charbonnage de
Bernissart, près de Péruwelz. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 2ème série, 45 :
578.
2 DE PAUW, L.F., 1902. Notes sur les fouilles du charbonnage de Bernissart. Découverte,
solidification et montage des Iguanodons. Imprim. photo-litho, JH. & P. Jumpertz, 150
av.d’Auderghem. 25 pp.
3 MARIEB, E.N., 1999. Anatomie et physiologie humaines, traduction de la quatrième
édition américaine. De Bock Université, Louvain-la-Neuve, 1194 pp.
4 HUBERT, J.F., PANISH, P.T., CHURE, D.J. & PROSTAK, K.S., 1996. Chemistry,
microstructure, petrology and diagenetic model of Jurassic dinosaur bones, Dinosaur
National Monument, Utah. Journal of Sedimentary Research, 66 (3): 531-547.
5 GLIMCHER, M.J., 1984. Recent studies of the mineral phase in bone and its possible
linkage to organic matrix protein-bound phosphate bonds. Philosophical Transactions of
the Royal Society of London B, 304: 479-508.
6 BARKER, M.J., CLARKE, J.B. & MARTILL, D.M., 1997. Mesozoic reptile bones as diagenetic
windows. Bulletin de la Société géologique de France, 168: 535-545. LEDUC, T., 2004. La
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Liège, non publié, 88 pp.

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7 PFRETSCHNER, H.U., 2000. Pyrite formation in Pleistocene bones – a case of very early
formation during diagenesis. Neues Jahrbuch für Geologie und Paläontologie,
Abhandlungen, 210: 369-397.
8 DE PAUW, L.F., 1902. Notes sur les fouilles du charbonnage de Bernissart. Découverte,
solidification et montage des Iguanodons. Imprim. photo-litho, JH. & P. Jumpertz, 150
av.d’Auderghem. 25 pp.
9 NORMAN, D.B., 1980. On the ornithischian dinosaur Iguanodon bernissartensis of
Bernissart (Belgium). Mémoires de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique,
178: 1-103. Crédits photographiques : Thierry Hubin / IRSNB-KBIN

Fig. 1. Coupe géologique succincte du sous-sol de Bernissart


montrant la structure du ‘cran’ d’Argiles de Bernissart et
l’emplacement des squelettes d’Iguanodons.

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Fig. 2. Coupe dans un os long fossilisé de dinosaure, montrant


les canaux de Havers (flèche rouge).

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Fig. 3. Boule de pyrite (flèche rouge) sur une griffe d’Iguanodon


de Bernissart.

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Fig. 4. Dégagement des ossements d’Iguanodons dans leurs


blocs de plâtre et montage en position de vie d’un spécimen
dans la Chapelle Nassau.

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Fig. 5. Montage en position de vie du premier squelette


d’Iguanodon dans la Chapelle Nassau. Les squelettes de
Kangourou et de Casoar qui ont servi de modèle à la
reconstitution sont au pied de l’Iguanodon.

URL http://ceroart.revues.org/docannexe/image/464/img-5.jpg

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Fig. 6. Armature métallique d’un Iguanodon en position de vie.


La colonne vertébrale est partiellement placée.

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Fig. 7. Le premier squelette d’Iguanodon exposé à Bruxelles,


Place du Musée, en 1883.

URL http://ceroart.revues.org/docannexe/image/464/img-7.jpg

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Fig. 8. Les Iguanodons montés en position de vie dans la Salle


Janlet du Musée royal d’Histoire naturelle, dans les années
1920.

URL http://ceroart.revues.org/docannexe/image/464/img-8.jpg

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Fig. 9. La nouvelle cage en verre des Iguanodons de Bernissart


en position de vie.

URL http://ceroart.revues.org/docannexe/image/464/img-9.jpg

image/jpeg, 50k

Pour citer cet article


Référence électronique
Pascal Godefroit et Thierry Leduc, « La conservation des ossements fossiles : le cas des
Iguanodons de Bernissart », CeROArt [En ligne] , 2 | 2008 , mis en ligne le 09 octobre
2008, Consulté le 04 mars 2011. URL : http://ceroart.revues.org/464

Auteurs
Pascal Godefroit
Docteur en Sciences de l’Université Catholique de Louvain, Pascal Godefroit est Chef de
Travaux au Département de Paléontologie de l’Institut royal des Sciences naturelles de
Belgique. Spécialiste des reptiles mésozoïques, il étudie actuellement les faunes de
dinosaures du Crétacé d’Europe et d’Asie. Il est également commissaire scientifique de la
nouvelle galerie des dinosaures du Muséum des Sciences naturelles, à Bruxelles.
Pascal Godefroit, Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Département de
Paléontologie, rue Vautier 29, B-1000 Bruxelles. Email :
Pascal.Godefroit@naturalsciences.be.

Thierry Leduc
Licencié en sciences zoologiques, Thierry Leduc est actuellement technicien de la
recherche au service de Minéralogie de l'Institut Royal des Sciences naturelles de
Belgique et doctorant à l'Université de Liège. Le thème de sa thèse de doctorat : la
diagenèse des ossements d'iguanodon et plus particulièrement le rôle de la pyrite et de
son oxydation dans la conservation des ossements.
Thierry Leduc, Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Service Géologique de
Belgique, Géologie générale et Minéralogie, rue Vautier 29, B-1000 Bruxelles. Email :
Thierry.Leduc@sciencesnaturelles.be.

http://ceroart.revues.org/464 04/03/2011
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