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Chapitre I : Perception visuelle Ingénieur- Docteur : Seddik Hassene

Chapitre I

PERCEPTION VISUELLE

1. INTRODUCTION
On désigne par traitement d'images numériques l'ensemble des techniques
permettant de modifier une image numérique dans le but de l'améliorer ou d'en extraire des
informations.

2. ELEMENTS DE PERCEPTION VISUELLE


2.1 Le système visuel humain

L’œil est un système complexe (voir figure). La lumière incidente est réfractée par la
cornée et dirigée vers la pupille ; La pupille est l’ouverture de l’iris par la quelle la lumière
pénètre dans l’œil. La lumière est ensuite réfractée une seconde fois en direction du fond
du globe oculaire ou elle illumine la rétine. Cette dernière est composée d’une série de
récepteurs appelés, photorécepteurs, reliés à des cellules qui transmettent des signaux au
nerf optique.
Grâce à la cornée (l'enveloppe translucide de l’œil) et de l'iris (qui en se fermant permet
de doser la quantité de lumière), une image se forme sur la rétine. Celle-ci est composée de
petits bâtonnets (en anglais rods) et de cônes (en anglais cônes).

Fig.1 Coupe latérale simplifiée de l’œil

Les bâtonnets, formés d'une pigmentation appelée rhodopsine et situés en périphérie de


la rétine, permettent de percevoir la luminosité et le mouvement (vision scotopique), tandis

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que les cônes, situés dans une zone appelée fovéa, permettent de différencier les couleurs
(vision photo-pique). Il existe en réalité trois sortes de cônes:
 une sorte pour le rouge (570 nm), appelés erythrolabes
 une sorte pour le vert (535 nm), appelés chlorolabes
 une sorte pour le bleu (445 nm), appelés cyanolabes
Ainsi, lorsqu'un type de cône fait défaut, la perception des couleurs est imparfaite, on parle
alors de daltonisme (ou di-chromasie. On distingue généralement les personnes
présentant cette anomalie selon le type de cône défectueux :
 Les protanopes sont insensibles au rouge
 Les deutéranopes sont insensibles au vert
 Les trinatopes sont insensibles au bleu

2.2 La sensitivité

D'autre part il est à noter que la sensibilité de l'œil humain aux intensités lumineuses
relatives aux trois couleurs primaires est inégale :

Fig.2 Sensitivité de l’œil face aux différentes longueurs d’ondes

2.3 La perception

La scène est perçue à l’aide des cellules de la rétine qui correspondent grosso modo à
1.000.000 pixels (1 pixel = 1 point image), chaque pixel étant quantifié en couleur (rouge,
vert, bleu) et en intensité. Quelques indications rapides: Une personne regardant autour
d’elle peut décrire pratiquement immédiatement ce qu’elle voit.

2.4 Fonctionnement de la perception :

* Temps d’identification d’une image : ~100 ms

* Nombre de scènes mémorisées : ~100 000

Des imperfections cependant trouble et fausse la vision à cause de cette limite perceptuelle
comme le montre les figures suivantes:

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Fig.3 Illusions visuelles des formes

Une des illusions les plus étudiées fut créée par l’Allemand Franz Müller-Lyer en 1889.
Même si la ligne de gauche nous semble plus longue que celle de droite, les deux sont de la
même longueur (passez la souris sur l’image pour vous en convaincre).

Fig.4 Illusions directionnelle

L’illusion du T renversé : malgré son apparence plus longue, la ligne verticale est de la
même longueur que l’horizontale. On pense que cette illusion est le résultat de deux
phénomènes : d’abord que les mouvements des yeux liés aux lignes horizontales sont plus
facile à faire que les mouvements verticaux; ensuite parce que la ligne horizontale est
séparée en deux segments plus petits.

Fig.5 Illusions géométrique

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3. SYNTHESE ADDITIVE ET SOUSTRACTIVE


Il existe deux types de synthèses de couleur:
 La synthèse additive est le fruit de l'ajout de composantes de la lumière. Les
composantes de la lumière sont directement ajoutées à l'émission, c'est le cas pour
les moniteurs ou les télévisions en couleur. Lorsque l'on ajoute les trois
composantes Rouge, vert, bleu (RVB), on obtient du blanc. L'absence de
composante donne du noir. Les couleurs secondaires sont le cyan, le magenta et le
jaune car :
o Le vert combiné au bleu donne du cyan
o Le bleu combiné au rouge donne du magenta
o Le vert combiné au rouge donne du jaune

Fig.6 Synthèse additive

 La synthèse soustractive permet de restituer une couleur par soustraction, à partir


d'une source de lumière blanche, avec des filtres correspondant aux couleurs
complémentaires : jaune, magenta, et cyan. L'ajout de ces trois couleurs donne du
noir et leur absence produit du blanc. Les composantes de la lumière sont ajoutées
après réflexion sur un objet, ou plus exactement sont absorbées par la matière. Ce
procédé est utilisé en photographie et pour l'impression des couleurs. Les couleurs
secondaires sont le bleu, le rouge et le vert car :
o Le magenta (couleur primaire) combiné avec le cyan (couleur primaire)
donne du bleu
o Le magenta (couleur primaire) combiné avec le jaune (couleur primaire)
donne du rouge
o Le cyan (couleur primaire) combiné avec le jaune (couleur primaire) donne
du vert

Fig.7 Synthèse complémentaire « soustractive »

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Deux couleurs sont dites "complémentaires" si leur association donne du blanc en


synthèse additive, ou du noir en synthèse soustractive.

4. LA LUMIERE
La lumière est une forme d'énergie issue de deux composantes:

 une onde électromagnétique ondulatoire


 un aspect corpusculaire (les photons)

Elle a une vitesse de déplacement d'environ 300000 km/s, et une fréquence d'environ
600000 GHz.
La lumière couvre une partie du spectre d’énergie électromagnétique. Un rayonnement
électromagnétique est généralement constitué d’un certain nombre de longueur d’ondes ou
de fréquences que les dispositifs dispersifs s’engagent à séparer en spectre. Le spectre est
soit discret soit continu. Les longueurs d’ondes du spectre visible s’étendent
approximativement de 380 à 720 [nm]. Une source est caractérisée par son rayonnement, le
mélange des longueurs d’ondes de cette énergie.
La lumière est une distribution d’énergie émise à certaines fréquences ayant une
certaine intensité.

La couleur de la lumière est caractérisée par sa fréquence, elle-même conditionnée par


la longueur d'onde et la célérité de l'onde.
On caractérise généralement la longueur d'onde d'un phénomène oscillatoire par la
relation: λ = CT. λ désigne la longueur d’onde, C désigne la célérité de l'onde, T désigne
la période de l'onde (en secondes).
On appelle rayonnement mono-chromatique un rayonnement comportant une seule
longueur d'onde et rayonnement poly-chromatique un rayonnement qui en contient
plusieurs. L'ensemble des longueurs d'ondes composant un rayonnement poly-chromatique
(et leurs intensités lumineuses respectives) est appelé spectre. Toutefois l’œil humain n'est
pas capable de discerner les différentes composantes d'un rayonnement et ne perçoit que la
résultante, fonction des différentes longueurs d'ondes qui le composent et de leur intensité
lumineuse respective. L’œil humain est capable de voir des rayonnements dont la longueur
d'onde est comprise entre 380 et 720 nanomètres. En dessous de 380 nm se trouvent des
rayonnements tels que les ultraviolets, au-dessus de 780 on trouve les rayons infrarouges.
L'ensemble des longueurs d'ondes visibles par l'œil humain est appelé "spectre visible" :
JAUNE - VERT
BLEU - VERT

ORANGE
VIOLET

ROUGE
JAUNE
BLEU

VERT

400 500 600 700

Fig.8 Longueurs d’ondes visibles : Les longueurs d’ondes associées aux couleurs

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Fig.9 Longueurs d’ondes

Fig.10 Longueurs filtrées

Pour caractériser une longueur d’onde mono-chromatique, il suffit de connaître sa


longueur d’onde λ et la luminance L, qui représente une expression qualitative de la
brillance énergétique. Dans ces conditions l’œil se comporte comme un récepteur
bi-variant, la connaissance de λ et celle de L étant nécessaire et suffisante pour caractériser
l’impression visuelle créée.

5. VISION PAR ORDINATEUR

Ce domaine est en pleine expansion depuis les années 1950, il consiste à extraire des
informations à partir d’image représentés tri-dimensionnellement ou en quatre temps
(3D+temps) et la modélisation et description d’objets réels à partir d’images. Les différents
domaines de vision et exploitation d’images sont : Reconnaissance de formes et
interprétation du monde 3D au travers d'images 2D (planes), Vision tridimensionnelle (ex
images stéréoscopiques) et modélisation de l'espace 3D et des objets, Infographie, synthèse
d'images et réalité virtuelle

 Texte
- Reconnaissance de texte
- Lecture en ligne

 Domaine spatial
- Images de télédétection satellitaires (mono, stéréo, multi bandes..)
- Cartographie

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- Environnement
- Agriculture
- Aménagement du territoire
- Détection de pollution
- Analyse de planètes..........

 Recherche scientifique
- Astronomie
- Océanographie
- Spectroscopie
- Analyse de trajectoires de particules

 Domaine médical
- Aide au diagnostic
- Scanner, radiographies, RMN, ... souvent des images 3D
- Reconstruction 3D d'organes, tumeurs…

 Automatisation des procédés industriels


- Soudage, découpage
- Montage des cartes électroniques
- Tri cueillette de fruits

 Vision
- Contrôle qualité
- Inspection de soudure
- Décision
- Aide à la navigation, déplacement (robot mobile)
- Images stéganographiques

 Télécommunication
-Compression
- Qualité d’images

 Application militaire
- Navigation automatisée
- Détection de cibles, guidage d’engins

 Amélioration et restauration
- Correction des dé-focalisations, bougés, bruit, ....
- Distorsions géométriques et radiométriques.

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