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Revue de botanique appliquée et

d'agriculture coloniale

Quelques caractères particuliers de l'Agriculture tunisienne (cultures


annuelles) déterminées par les facteurs climatiques (suite).
F. Bœuf

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Bœuf F. Quelques caractères particuliers de l'Agriculture tunisienne (cultures annuelles) déterminées par les facteurs
climatiques (suite).. In: Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 9ᵉ année, bulletin n°99, novembre 1929. pp.
699-706;

doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1929.4798

https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1929_num_9_99_4798

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Dès qu'un certain nombre de plants sont sortis et avant que les plus
âgés n'aient atteint une trop grande taille, nuisible à une facile
reprise, on procède au repiquage en espaçant les petites plantes de 25
à 30 cm., ce qui leur donne l'espace suffisant pour se développer
normalement jusqu'à la transplantation définitive.
(à suivre).

Quelques caractères particuliers de l'Agriculture tunisienne

(cultures annuelles)
déterminées par les facteurs climatiques.
(suite) '
Par F. BŒUF,
Chef au Service botanique de Tunisie.

Travaux de préparation du sol. — Les terres à Céréales (sauf


quelques régions privilégiées du N de la Régence), se trouvent dans des
contrées semi-arides, tant par la faible quantité de pluie que par la
brièveté de la période pluvieuse et l'intensité delà sécheresse. La
préparation du sol y acquiert une importance capitale, dont ne sauraient
se douter les agriculteurs qui travaillent sous des climats plus
tempérés et plus humides. Le Dry-farming (la culture en terre sèche des
Américains) a dû recourir à des méthodes spéciales pour assurer la
productivité de terres que la culture indigène n'avait mises que très
imparfaitement en valeur. Les colons nord-africains ont appliqué ces
méthodes bien avant d'en connaître le nom qui les concrétise et ils les
ont poussées à un point de perfection dont il n'est que juste de leur
faire honneur. Lorsque, pendant la guerre, en 1918, une mission
d'agronomes américains fut envoyée dans le N de l'Afrique pour y donner
des conseils aux « dry-farmers », elle trouva toutes les gares
encombrées de piles de sacs de Céréales ; elle conclut que ce qui nous
manquait le plus, ce n'était pas la manière de produire des Céréales, mais
des wagons et des bateaux pour les exporter. Toutes les années ne
ressemblent pas à 1918, qui donna une des plus abondantes récoltes
connues, et des progrès sont encore à réaliser. Ils consistent beaucoup
moins à innover qu'àgénéraliserles méthodes qui ont fait leurs preuves.

(1) Voir R.B.A., 1929, n»97, p. 547-554 et n° 98, p. 631-635.


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A voir les Céréales se dessécher sur 'pied faute de pluie, le colon ne


pouvait tirer d'autre conclusion que la suivante : les précipitations
annuelles étant insuffisantes, il faut ensemencer une année sur deux
et appliquer au sol, pendant l'année de jachère, les façons culturales
permettant d'y conserver l'humidité malgré les chaleurs torrides de l'été.
De là est née la pratique de la jachère cultivée et celle des labours
préparatoires effectués d'abord au printemps, puis en hiver et même,
depuis quelques années, dès l'été précédent. L'évolution de la méthode
dérive à la t'ois d'ubservations faites par les agriculteurs éclairés et de
la transformation des moyens de travail réalisée par la culture
mécanique.
Tant que l'on n'a disposé que d'attelages animaux, il n'était guère
possible d'entreprendre les labours préparatoires de bonne heure. Après
la moisson, la main-d'œuvre était employée, pendant des semaiues et
des mois au transport des Céréales et aux battages. Dans toutes les
terres fortes, les labours devenaient impossibles ; un déchaumage au
polysocécorchait à peine la terre ; un labour profond à la brabant exigeait
un matériel très résistant, des attelages puissants, et soulevait des mottes
irréduclibles avant les grandes pluies d'hiver. Il était souvent sage
d'abandonner le sol à lui-même jusqu'à ce qu'une humidité naturelle
permit un travail moins pénible.
La nécessité de procéder aux semailles dès les premières pluies et
même avant (vers le 20 octobre) lorsque les pluies sont tardives, la
durée de ces semailles qui s'étendent parfois jusque vers la fin
décembre, la période très pluvieuse qui se place généralement en janvier
retardaient l'exécution des gros labours préparatoires, malgré le grand désir
des agriculteurs de les terminer le plus tôt possible.
Ces labours effectués avec les plus gros modèles de brabants, cons-
tituairnt une préparation plus ou moins bonne suivant la nature des
terres, le degré d'humidité et d'enherbemeut ; la nécessité de labourer
de grandes surfaces les faisaient durer plusieurs semaines, et même
plusieurs mois, et leur valeur s'en trouvait très inégale.
Un hersage, suivant de près le labour, détruisait les mottes, nivelait
le sol, arrachait les herbes restées près de la surface, empêchait la
dessiccation. Des façons superficielles aussi nombreuses que possible,
exécutées pendant l'été et, suivant l'état du sol, avec divers appareils :
herses, polysocs, cultivateurs à dents vibrantes (canadiens, cuit. Jean,
etc.), pulvériseurs à disques, entretenaient la surface du sol
parfaitement meuble et propre. La formule « ni motte, ni herbe » résumait le
but à atteindre.
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L'emploi des tracteurs, amorcé avant la guerre, devenu très général


après, a heureusement donné à tous ces travaux une plus grande
rapidité qui en a beaucoup accru l'efficacité, a permis de faire des labours
plus réguliers et plus profonds, allant jusqu'à 35 cm. dans certaines
exploitations. Il permet aussi de raccourcir les semailles et de
commencer les labours avant les grandes pluies d'hiver.
En outre, le tracteur fournit le moyen de multiplier les façons
superficielles d'été, de maintenir les terres meubles et propres et par
conséquent d'y conserver le maximum d'humidité. On reste émerveillé, le
mot n'est pas trop fort, de trouver, à la fin de l'été, le sol assez
imprégné d'humidité à 20 ou 25 cm. de profondeur pour faire pâle dans la
main. Il est facile d'en conclure que cette terre meuble, humide et
chaude est un milieu tout à fait propice au travail bactérien, élément
précieux de solubilisalion des matières minérales et organiques, de
fixation d'azote atmosphérique, etc., un incomparable lit pour la
semence (le seed-bed des Américains).
La conservation de l'humidilé dans le sous-sol peut même devenir
un inconvénient. Certains agriculteurs ont constaté que les semences
déposées dans la couche superficielle, paraissant sèche, trop longtemps
avant les pluies (lorsque les pluies d'automne sont tardives) pourrissent
parfois en si grand nombre qu'il est nécessaire de recommencer les
semailles. Tout grain qui a pu germer est sauvé, il peut se dessécher
et végéter à nouveau, mais ceux qui ne germent pas noircissent et
deviennent déliquescents, comme sous l'influence d'une pourriture
bactérienne. Le Blé dur serait plus sujet à cet accident que le Blé tendre.
Ces constatations, encore récentes, demandent à être précisées par
des études expérimentales.
Il y a une autre ombre au tableau, c'est que le maintien de
l'humidité est aussi très favorable au développement du Chiendent (Cynodon
dactylon) qui végète surtout pendant l'été et dont l'extension, loin
d'être gênée par les multiples façons superficielles, semble s'accélérer
avec leur répétition. Quelques plantes adventices d'été, annuelles, le
faux Indigo [Chrozophora tinctoria) et l'Héliotrope d'Europe (Hélio-
trovium europeum) se développent aussi sur les jachères avec une
intensité autrefois inconnue, vile enrayée par une façon en temps
propice.
La folle Avoine [Avena sterilis), cette plaie des cultures de Céréales,
a beaucoup diminué dans les terres soigneusement préparées. Les
agriculteurs n'hésitent pas, pour lui donner le coup de grâce, à faire
parcourir leurs jachères par des ouvriers, qui coupent à la sape les touffes
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insuffisamment enfouies ou déracinées et qui, sans cette précaution,


arrivent parfois à fructifier. Ce travail, peu coûteux, peut éviter une façon
générale, lorsque les pieds de mauvaises herbes sont rares et disséminés.
Une autre innovation, l'emploi de la moissonneuse-batteuse, devenu
presque aussi général que celui des tracteurs en Tunisie, a permis un
nouveau perfectionnement de la préparation des terres. En supprimant
le ramassage des gerbes, la mise en moyettes (ou plutôt en meulons),
les transports, la confection de meules et le battage de celles-ci, la
récolte à la moissonneuse-batteuse a libéré, dès la fin de la moisson,
les champs ainsi que le personnel dirigeant et ouvrier.
Notons en passant que ce mode de récolte est rendu possible par
notre climat chaud et sec à l'époque de la moisson et qu'il a, par lui-
môme, de précieux avantages : rapidité d'exécution, réduction
considérable de la main-d'œuvre, suppression de la ficelle, diminution des
perles de grain, possibilité de livrer très tôt et par conséquent de
profiter des prix souvent avantageux de la période de soudure. Finis les
transports et les battages interminables avec de nombreuses équipes
peinant sous le soleil et dans la poussière, difficiles à conduire, presque
impossibles à recruter actuellement!
Le colon se résigne difficilement à laisser sa terre au repos; il lui
est venu tout naturellement à l'esprit l'idée de commencer ses labours
préparatoires aussitôt après la moisson. C'est le moment où les
tracteurs circulent sans difficulté, sans tasser le sol.
Dans les terres assez légères, le labour s'exécute bien, sans faire de
trop grosses mottes. Il n'y a pas grand inconvénient à les laisser tout
l'été. La terre se dessèche, entraînant la mort du Chiendent ; c'est
même le seul moyen pratique de le détruire.
Dans les terres fortes, le travail est d'exécution plus difficile, surtout
lorsqu'il est pratiqué pour la première fois. Les charrues, même les plus
lourdes, qu'elles soient à socs ou à disques, tiennent mal dans la terre
et le labour est irrégulier. Le sol se soulève en énormes mottes qui
cuisent et durcissent au soleil pendant tout l'été. 11 est inutile de penser
à les réduire ; aucun tracteur ne peut, pratiquement, circuler sur ces
labours, aucun outil ne peut économiquement briser ces mottes.
S'il survient en septembre ou octobre, de grosses pluies d'orage, les
mottes fusent, sedélitentetil devient possible d'entreprendredes façons
superficielles qui nivellent le terrain. Ce nivellement nécessaire à la
bonne exécution des travaux de semailles et à la régularité de la
végétation reste toutefois difficile à réaliser parfaitement lorsque les labours
ont atteint de 30 à 35 cm. de profondeur.
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Certaines années, les pluies d'orage de fin d'été et du début de


l'automne manquent ou sont trop peu abondantes pour déliter les mottes.
La période des semailles arrive avant que les jachères ne puissent être
nivelées; les pluies durent parfois assez longtemps, provoquant la
poussée de l'herbe au milieu des mottes. L'agriculteur se trouve alors
en présence d'un terrain enherbé dans lequel on ne peut faire circuler
aisément ni faucheuse pour couper la végétation spontanée, ni charrue.
L'herbe empêche d'ailleurs le terrain de se ressuyer et cette situation
s'aggrave de jour en jour. Le précepte « ni motte, ni herbe » n'est pas
suivi, la terre est « gâchée ».
Pour remédier tà ces inconvénients, il faut remplacer les gros labours
d'été par de$ scarifiages profonds qui disloquent la terre sans la
retourner et laissent la surface à peu près nivelée. Cette méthode a été essayée
et préconisée en Tunisie par l'un des agriculteurs tunisiens qui ont le
plus contribué à mettre au point la technique agricole dans la Régence,
M. Cailloux dans son beau domaine du Khoudiat, à Souk-el-Khemis.
Nous ne saurions mieux faire que de reproduire ici la partie
essentielle de sa communication (1) à la Journée des Céréales à la Semaine
Agricole de Tunis (avril 1928).
« L'apparition de théories nouvelles concernant la vie microbienne
du sol et l'enrichissement en azote, amène depuis quelques années, de
nombreux expérimentateurs a préconiser le remplacement du gros
labour à la charrue par un scarifiage profond.
« Cette méthode de culture semble entrer dans la pratique et
s'étendre de plus en plus.
« Presque tousles nouveaux types de charrues allemandes destinées
à la traction mécanique sont prévues avec socs sous-soleurs, et les
constructeurs anglais et américains affirment que depuis trois ou quatre
ans, leur construction de grosses charrues est presque entièrement
abandonnée et remplacée par celle de gros scarificateurs ou sous-
soleurs.
« En Californie, d'où nous viennent les instruments que nous
commençons à utiliser, les gros sous-soleurs ne sont plus employés pour
la préparation des terres à Céréales; ils servent au défoncement des
terres destinées aux piantalions arbustives et surtout à la destruction
de la couche comprimée par le passage répété des socs de charrue dans
les vergers et les vignobles.
« Quant aux céréalistes californiens, ils se contentent d'un scarifica-

(1) M. Cailloux. — La préparation des terres à Céréales. Son évolution. La


Tunisie Agricole, 1928, p. 88.
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teur avec lequel ils s'efforcent de remplacer par un travail à 30 cm. de


profondeur, leur ancien labour à 20 cm.
« Nous avons voulu faire davantage et avons choisi le plus gros
modèle de sous-soleur pour l'exécution de notre travail d'été.
« Dans la plaine de Souk-el-Khemis, dans les domaines de Zaouem
et du Khoudiat.nous utilisons un sous-soleur à cinq dents écartées de
45 cm. Cet appareil traîné par un tracteur de 75 CV peut travailler les
terres les. pi us fortes à 45 cm. de profondeur à la vitesse de 2 km. 500
à l'heure. La largeur utile est de 2 m. 25, le rendement est de 4 ha.
en 10 heures et la consommation d'essence de soixante litres à l'ha.
« 11 est bien préférable de travailler à une vitesse supérieure.
Quelques essais effectués ce printemps à près de A km. à l'heure avec
des tracteurs de 50 GV à roues, attelés en tandem, m'ont semblé
intéressants. Je compte utiliser ce dispositif et préparer cet été à l'aide de
ces tracteurs ou, à défaut, de 75 GV démultiplié, la presque totalité de
ma jachère.
« Seules recevront un gros labour, à la charrue, quelques parcelles
incomplètement débarrassées du Chiendent.
« Ce dernier est un ennemi terrible pour nos cultures dans les
années un peu sèches, aussi devons-nous dans les terres où il se
maintient encore, faire exécuter périodiquement un gros labour d'été à la
charrue.
« Avec le travail au scarificateur, le terrain n'est pas ondulé ; dans
les plus fortes terres, ont peut facilement circuler en automobile en
tous sens, dès l'exécution du premier recroisemenl. Après un gros
labour d'été au contraire, même après cinq à six façons, la circulation
est presque impossible perpendiculairement au premier labour. »
« L'expérience nous indiquera s'il est suffisant de ne procéder a ce
gros scarifîage que toutes les deux récoltes.
« L'année intermédiaire, nous aurons recours à un autre instrument
qui pourra être moins puissant, mais devra comporter un plus grand
nombre de dents. Dans tous les appareils de ce type l'écartement des
outils travaillant doit être sensiblement égal à la profondeur.
« Quant aux résultats, nous n'en avons pas encore. Pour avoir son
plein effet, cette façon doit être exécutée en été, immédiatement après
la moisson. J'ai préparé en août-septembre 1927, après brûlage des
chaumes, trois cents ha. de mes terres silico-argileuses, j'ai également,
à titre d'essais, scarifié une centaine d'ha. de terres de diverses
natures.
« Toutes ces parcelles seront ensemencées en novembre prochain,
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quels que soient les résultats, ces essais seront continués et plusieurs
années seront encore nécessaires avant que nous puissions chez nous
décréter la suppression de la grosse charrue.
« II est dangereux de modifier Irop rapidement des pratiques
agricoles qui ont fait leurs preuves. J'estime, cependant, que le travail au
scarificateur, même s'il n'augmente pas nos rendements, constitue par
les facilités qu'il nous procure une très grande amélioration de nos
méthodes de culture.
« Après cette première façon qui doit être terminée avant
l'apparition des pluies d'automne, il y a lieu d'exécuter un croisement
superficiel pour détruire les mauvaises herbes, qui n'étant pas enterrées
profondément, pointeront dans les quinze jours qui suivront la première
chute d'eau suffisante. Ce travail a une très grande importance ; il
devra être exécuté en quelques journées ; de grosses herses ou des
cultivateurs canadiens suffiront alors à détruire une végétation qui, si
elle n'était pas freinée dès le début serait très difficile à arrêter plus
tard.
« De janvier à mars a lieu le premier recroisement sérieux de
ISIS cm. de profondeur. Suivant les circonstances, il est exécuté avec
des canadiens, des polysocs ou polydisques. Ces derniers appareils
nouvellement apparus en Tunisie semblent intéressants. Un hersage
complète toujours utilement ce travail.
« Un deuxième recroisement identique sera exécuté en avril-mai ;
il y a intérêt à le retarder le plus possible pour détruire, dès leur levée,
les herbes d'été.
« Dans la quinzaine qui suivra, le sarclage à la main de la jachère
est à recommander; ce travail est peu coûteux, un homme muni d'une
sape fait facilement un ha. par jour. Il permet de supprimer les grosses
plantes à racines pivotantes et les touffes de folle Avoine qui peuvent
avoir échappé aux instruments. »
« En été enfin, une deuxième façon au polysoc pourra être
nécessaire dans certaines terres. Elle les débarrassera momentanément de
quelques plaques de Chiendent qui gêneraient les semoirs en ligne.
« Si des pluies précoces, que nous ne souhaitons pas, surviennent
en septembre ou octobre, il est de toute nécessité de procéder à un
croisement général dès la levée de l'herbe.
« Non seulement les terres qui doivent être ensemencées quelques
semaines plus tard, mais encore celles qui viennent d'être labourées
et sacrifiées en été, doivent être recroisées le plus rapidement possible.
Le travail pourra être très superficiel ; un coup de herse suffit si
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l'herbe est prise de bonne heure; j'insiste sur la nécessité qu'il y a


avec la méthode que je préconise, à disposer d'un matériel très
important d'appareils de croisement léger: Herses ou Culiivateui's
canadiens.
« La superficie totale de la propriété doit pouvoir être hersée ou
scarifiée en une dizaine de jours.
« Avec cette méthode de préparation du sol, la récolte ne dépend
plus guère que de la réussite des semailles et d'une bonne maturité. »
« Je ne suis pas partisan des façons d'entretien (hersage ou roulage
de printemps) difficiles à exécuter en temps voulu et parfois
dangereuses. En ce qui me concerne, je les ai complètement abandonnées.
« Ces méthodes de culture ont donné déjà des résultats
encourageants :
« En 1922, avec 260 mm. utiles, malgré une sécheresse totale à
partir du 23 février, et quatre journées successives de siroco violent en
fin d'avril, j'ai vu des Blés donner encore, dans les terres argileuses
profondes entièrement crevassées, des rendements moyens de 14 qx à l'ha.
« Avec une bonne maturité et 300 mm. bien répartis, j'ai pu
constater à plusieurs reprises et sur des parcelles de 100 ha., des
rendements de 28 qx à l'ha. Ce résultat que nous n'aurions pas jugé possible
autrefois, provient surtout de l'application pendant plus de vingt
années d'un assolement biennal (jachère labourée, Blé) toujours plus
strictement observé.
« Pour pratiquer avec quelques chances de succès les méthodes de
culture de Céréa^s que je viens de vous décrire, il faut pouvoir :
« Labourer la sole de jachères en 50 à 60 journées si l'on choisit le
labour d'été.
« En 15 à 20 journées si l'on conserve le labour d'hiver ou de
printemps précoce.
« Herser ou scarifier la totalité de la sole en 5 à 6 journées (Disques,
polysocs, polydisqaes) et semer en 12 ou 15 journées.
« Inutile de dire que seule la traction mécanique permet d'atteindre
ce résultat.
(à suivre )

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