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Les essentiels de la gestion Les essentiels de la gestion

de l’entreprise agricole
de l’entreprise agricole

les essentiels de la gestion de l’entreprise agricole bac pro agricole - bts du secteur productio n
BAC pro agricole
BTS du secteur production
Bac pro

N
agricole
L’environnement des entreprises agricoles s’est transformé et va continuer à se
modifier profondément avec des enjeux importants pour les agriculteurs et la
société : la fluctuation des prix de vente des produits agricoles et des matières
BTS du secteur production

E
premières, la qualité de l’alimentation, l’occupation du territoire, les normes
environnementales et l’arrivée de nouvelles pratiques pour produire. Les agri-
culteurs doivent s’adapter en permanence à ces mutations. Mais les bases du
métier d’agriculteur restent les mêmes avec la nécessité de compétences de
plus en plus pointues dans tous les domaines et la gestion est au centre de Jean-Pierre GAILLOT-DREVON
ces préoccupations. Michel GAUDIN

IM
La gestion est souvent présentée comme un domaine complexe avec beaucoup Michel JULIEN-LAFERRIÈRE
de chiffres, une multitude de critères, des règlementations nombreuses et évo-
lutives ce qui en fait une matière difficile à maîtriser par ceux qui démarrent une
formation en gestion. Les auteurs des Essentiels de la gestion de l’entreprise
agricole pensent au contraire que la gestion est facile à comprendre à condition
de le faire par étapes et d’acquérir les bases nécessaires : c’est l’ambition de
ce livre.
Pédagogues, les auteurs savent que le meilleur moyen de faire progresser des
jeunes en formation, c’est de les faire participer au maximum avec la nécessité

C
d’un lien étroit entre apports théoriques et étude d’entreprises. Le parti pris
des auteurs pour la construction de ce manuel a été de proposer huit dossiers
composés de fiches permettant d’aller directement chercher les informations
spécifiques attendues. Pour mettre en pratique les connaissances acquises,
chaque dossier propose une série d’applications, complétées par de nombreuses
applications interactives en ligne, sur le site compagnon du manuel.

E
Ce manuel reprend une grande partie des programmes de formation aux différents
baccalauréats professionnels de l’enseignement agricole dans les domaines des
sciences économiques et sociales.

Publics : bac professionnels, BTS du secteur production.

P
Les auteurs
Jean-Pierre GAILLOT-DREVON
Michel GAUDIN
Michel JULIEN-LAFERRIÈRE S
ISBN 979-10-275-0003-1
Prix
EG1503

26, Bd Docteur Petitjean - BP 87999 23 e


21079 DIJON CEDEX
Tél. 03 80 77 26 32 - 03 80 77 26 33
Fax 03 80 77 26 34
www.editions.educagri.fr
Copie accordée editions@educagri.fr
à sandrinechambrault@hotmail.fr
N
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IM
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Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr
Les essentiels de la gestion

N
de l’entreprise agricole

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IMJean-Pierre GAILLOT-DREVON

Michel GAUDIN

Michel JULIEN-LAFERRIÈRE
C
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Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr


Chez le même éditeur

Dynamiques des agricultures biologiques, Coll., 2014


Comprendre la comptabilité nationale, S. ROQUE, 2015
Comprendre et utiliser la comptabilité des exploitations agricoles,
dir. M. ASDRUBAL et G. GABORIAUD, 2009
L’entreprise horticole, G. BRON, É. DUCLAUD, J.-P. TOUSSAINT, 2012
Clefs pour comprendre la gestion d’entreprise, J.-P. GAILLOT DREVON,

N
C. GIFFON et R. PELLERIN, DVD-rom, 2005

E
Édition : Laetitia Perrier
Conception de la maquette et de la couverture : Sandrine Dubray
Montage PAO et Infographie : Sandrine Dubray
Coordination PAO et infographie : Brigitte Mignotte
IM
C
Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation,
intégrale ou partielle, de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit
(reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans le consentement de
l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon
E

sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès
du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) - 20 rue des Grands-Augustins
75006 Paris - Tél : 01 44 07 47 70 / Fax : 01 46 34 67 19.
P
S

© Educagri éditions, Dijon, 2015


ISBN : 979-10-275-0003-1

Educagri éditions
BP 87999 - 21079 DIJON Cedex
Tél. 03 80 77 26 32/03 80 77 26 33
Fax 03 80 77 26 34
www.editions.educagri.fr
editions@educagri.fr

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Introduction
Enseignants depuis plusieurs années dans des lycées agricoles, nous avons construit ce livre
avec un objectif prioritaire : « rendre accessible la gestion d’une entreprise agricole » à des
jeunes en formation.
La gestion est souvent présentée comme un domaine complexe avec beaucoup de chiffres,
une multitude de critères, des règlementations nombreuses et évolutives ce qui en fait
une matière difficile à maîtriser par ceux qui démarrent une formation. Nous pensons au

N
contraire que la gestion est facile à comprendre à condition de le faire par étapes et d’acqué-
rir les bases nécessaires : c’est l’ambition de ce livre.
L’environnement des entreprises agricoles s’est transformé et va continuer à se modifier pro-
fondément avec des enjeux importants pour les agriculteurs et la société : la fluctuation des
prix de vente des produits agricoles et des matières premières, la qualité de l’alimentation,

E
l’occupation du territoire, les normes environnementales et l’arrivée de nouvelles pratiques
pour produire. Les agriculteurs doivent s’adapter en permanence à ces mutations. Mais les
bases du métier d’agriculteur restent les mêmes avec la nécessité de compétences de plus en
plus pointues dans tous les domaines et la gestion est au centre de ces préoccupations. Cette
complexité a conduit beaucoup d’agriculteurs à travailler à plusieurs afin de se partager les
IM
responsabilités et d’autres à déléguer une partie de leur travail afin de maîtriser les domaines
essentiels de la gestion de leur entreprise.
Comme pédagogues, nous savons que le meilleur moyen de faire progresser des jeunes en
formation, c’est de les faire participer au maximum avec la nécessité d’un lien étroit entre ap-
ports théoriques et études d’entreprises. La démarche pédagogique la plus adéquate peut être
découpée en six étapes avec bien entendu une nécessaire adaptation au niveau de formation :
1. écouter des agriculteurs lors d’une visite de leur entreprise : ce sont eux qui sont au centre
de la gestion de leur entreprise ;
C
2. comprendre la stratégie et la logique de prise de décision des agriculteurs ;
3. analyser les performances économiques en raisonnant toujours sur plusieurs années ;
4. réaliser un diagnostic global en hiérarchisant les points forts et les points faibles ;
5. proposer, c’est-à-dire construire un projet pour répondre aux objectifs des exploitants ;
6. restituer ce travail aux agriculteurs qui sont les décideurs.
E

La gestion est une matière de synthèse qui doit avoir pour objectif de relier les savoirs entre
eux : agronomie, productions animales, économie agricole et gestion. C’est pourquoi les
activités pluridisciplinaires réunissant tous les enseignants sont indispensables aux jeunes en
formation pour qu’ils comprennent tous les éléments à prendre en compte dans la prise de
décision d’un agriculteur.
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Ce livre s’adresse particulièrement aux apprenants futurs bacheliers professionnels et aux


BTS du secteur production. Il reprend une grande partie des programmes de formation aux
différents baccalauréats professionnels de l’enseignement agricole dans les domaines des
sciences économiques et sociales.
S

Sa construction par dossiers et fiches vous permet d’aller directement chercher les informa-
tions spécifiques qui vous intéressent. Pour mettre en pratique les connaissances acquises,
chaque dossier propose une série d’applications, complétées par des applications interac-
tives sur le site compagnon du manuel.
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Site co

We http://editions.educagri.fr/sitecompagnon
Clé d’accès 2015EG1503

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Sommaire

DOSSIER 1 L’entreprise agricole dans la mondialisation 07


Fiche 1 L’ entreprise agricole : une structure productive et un groupement humain 08

N
Fiche 2 L’ entreprise agricole et la montée du productivisme 14

Fiche 3 Les entreprises agricoles et la politique agricole commune 16

DOSSIER 2 L’entreprise agricole et ses partenaires 21

E
Fiche 4 L’environnement socioéconomique de l’entreprise agricole 22

Fiche 5 Les différentes formes de mise en marché


IM 26

Fiche 6 Les entreprises et le marché 28



Fiche 7 Les entreprises et les démarches de qualité 30

DOSSIER 3 Les outils comptables nécessaire à la gestion 33


Fiche 8 L’entreprise et les documents commerciaux 34
C
Fiche 9 Produits et charges liés aux productions 36

Fiche 10 Les investissements et les financements 38

Fiche 11 Le compte de résultat de l’entreprise et les soldes intermédiaires de gestion 42


E

Fiche 12 Le bilan et comprendre le cycle comptable 44

DOSSIER 4 Analyse économique et financière d’une entreprise agricole 47


P

Fiche 13 Les marges brutes dans une entreprise agricole 48

Fiche 14 Analyser la rentabilité globale de l’entreprise à partir des soldes


intermédiaires de gestion (SIG) 54
S

Fiche 15 Les évolutions financières dans une entreprise 58

Fiche 16 L’analyse d’un bilan 60

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DOSSIER 5 Les choix essentiels à l’installation 67
Fiche 17 Les aides à l’installation en agriculture 68

N
Fiche 18 Les étapes d’un projet d’installation d’un jeune agriculteur ou d’une jeune agricultrice 70

Fiche 19 Les terres agricoles : l’achat ou la location 74

Fiche 20 Le choix d’un statut juridique pour une entreprise agricole 76

E
Fiche 21 Le statut des personnes dans une entreprise agricole 80

Fiche 22 La transmission des entreprises agricoles 82

Fiche 23
IM La TVA
DOSSIER 6 Les aspects fiscaux et sociaux 87

88

Fiche 24 L’impôt sur le revenu 90

Fiche 25 Les cotisations sociales des agriculteurs 94


C
Fiche 26 Les assurances et la protection du cadre de vie 98

DOSSIER 7 La prise de décision 101


Fiche 27 L’entreprise et la prise de décision 102
E

Fiche 28 Le budget partiel 104

Fiche 29 La prévision économique à court terme : le prix d’équilibre 108


P

DOSSIER 8 Quels débats et enjeux récents autour de l’activité agricole 113


Fiche 30 L’entreprise et le consommateur : qualité et coût de l’alimentation,
protection de la santé des consommateurs 114
S

Fiche 31 L’entreprise et le développement durable 116

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DOSSIER 1
L’entreprise agricole
dans la mondialisation
Au cours des cinquante dernières années, en France, l’unité de production

N
agricole a fortement évolué en même temps que les techniques de
production agricole et l’ensemble de la société. D’une exploitation
agricole familiale peu ouverte sur l’extérieur, on est passé à des en-
treprises, certes diverses, en nature et en taille, mais modernisées et
en prise avec les marchés.

E
La notion d’entreprise agricole est relativement récente et ne s’impose
pas naturellement : on lui préfère souvent celle d’exploitation agri-
cole. Ainsi, l’INSEE, dans le recensement agricole, parle d’exploitation
agricole et non d’entreprise agricole.
IM
Si dans d’autres sphères économiques, les termes pour qualifier le
chef d’entreprise sont plutôt stabilisés (commerçant, artisan, chef
d’entreprise, etc.), dans le monde agricole de nombreuses expressions
existent : cultivateur, fermier, paysan, agriculteur, exploitant, producteur,
chef d’exploitation, éleveur, céréalier. Le choix d’un terme n’est donc
pas neutre et renvoie à la diversité de l’agriculture française et des
unités de production qui la composent.
Structure productive avant tout, l’entreprise agricole constitue aussi
C
un groupement humain qui a dû et doit toujours s’adapter à un environ-
nement économique et social en mutation notamment en s’organisant
collectivement et avec la particularité d’une intervention importante
des pouvoirs publics.
E
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Fiche 1
L’entreprise agricole : une structure productive
et un groupement humain

Le contexte
Exploitation agricole ou entreprise agricole ?

N
Si longtemps l’expression « exploitation agricole » a prévalu et si elle est encore largement utilisée, l’expression « en-
treprise agricole » est de plus en plus employée et revendiquée par les agriculteurs eux-mêmes. L’unité de production
agricole est bien une entreprise : elle combine des facteurs de production (capital, travail, ressources naturelles) dans
le cadre d’une autonomie de décision pour produire des biens et des services destinés au marché afin de dégager un
revenu. Son caractère familial, dans de nombreux cas, ne s’oppose pas au fait qu’il s’agit bien d’une entreprise.

E
Entre le milieu du vingtième siècle et le début des années 2000, le nombre d’entreprises agricoles est passé de près de
2,5 millions à un peu moins de 500 000 : la France compte aujourd’hui cinq fois moins d’exploitations qu’en 1955.
Cette diminution s’accompagne d’une baisse de la population active agricole et d’un accroissement de la taille des
exploitations.
IM
Si l’entreprise agricole change, elle garde une grande diversité, cette diversité peut être appréhendée par différents
critères comme la taille, les productions mises en œuvre, le statut juridique, le résultat, etc.

Les outils
C
 L’entreprise agricole : une ou des définitions ?
L’INSEE (Institut national des statistiques et des études économiques), le RICA (Réseau d’information
E

comptable agricole) et la MSA (Mutualité sociale agricole) n’ont pas la même définition de l’entreprise
agricole, leur objectif respectif n’étant pas le même : statistique, économique ou social. Les seuils en-­
dessous desquels ils considèrent que la structure n’est pas une entreprise sont variables.
P

« – Une superficie agricole utilisée au moins égale à un hectare ;


– ou une superficie en cultures spécialisées au moins égale à 20 ares ;
– ou une activité suffisante de production agricole, estimée en cheptel, surface cultivée ou volume de produc-
INSEE tion.» Source : INSEE «Définition et méthodes »
La définition retenue pour le recensement agricole est très large : il suffit, par exemple, d’une surface agricole
S

utile (SAU) d’un hectare pour que l’unité de production soit comptabilisée comme exploitation.

« On entend par « exploitation agricole professionnelle » une exploitation suffisamment importante pour assurer
à l’agriculteur une activité principale et un niveau de revenu lui permettant de faire vivre sa famille. En pratique,
pour être classée comme « professionnelle », une exploitation agricole doit dépasser une dimension écono-
RICA mique minimale. »
Source : Commission européenne
Le Réseau d’information comptable agricole (RICA) ne retient dans son champ d’étude que les exploitations
professionnelles, c’est-à-dire celles dépassant une certaine « dimension économique ».

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« Le chef d’exploitation ou d’entreprise agricole, pour être affilié à la MSA, (doit) diriger et mettre en valeur une
exploitation d’une superficie au moins égale à la moitié de la surface minimum d’installation (SMI) (du) départe-
MSA ment. » Source : MSA 2014
Pour la MSA, qui assure la protection sociale de la population agricole, la définition est plus restrictive dans la mesure
où elle ouvre des droits sociaux. SMI ou autre référence : pour être reconnu comme chef.

 Nombre d’exploitations selon la dimension économique

1988 2000 2010

N
(milliers d’exploitations) (milliers d’exploitations) (milliers d’exploitations)
Petites exploitations 477 278 178
Moyennes et grandes 540 386 312
exploitations
Moyennes 393 218 151

E
Grandes 147 169 162
France métropolitaine 1 017 664 490
France (y compris Dom) 1 067 699 515
Source : GraphAgri 2014, p.19, d’après Agreste-Recensements agricoles 1988, 2000 et 2010
IM
La dimension économique est une donnée statistique qui permet d’évaluer le potentiel de production des
exploitations à partir de la production brute standard (PBS), un coefficient est attribué à chaque surface
de culture et à chaque unité de cheptel. Ce calcul permet de classer les exploitations en trois catégories :
petites, moyennes et grandes.
La référence à la dimension économique est plus pertinente que la seule référence à la surface agricole uti-
lisée (SAU) qui ne prend pas en compte, par exemple, la spécificité des exploitations hors sol.
Petites exploitations de 0 à 25 000 � de PBS, moyennes exploitations de 25 000 à 100 000 �, grandes exploi-
tations plus de 100 000 �.
C
 Orientation technico-économique des exploitations
Effectif d’exploitations (milliers d’exploitations)
E

Moyennes
Ensemble des exploitations
et grandes

1988 2000 2010 2010


P

Grandes cultures 175 126 119 71


Viticulture 132 98 70 47
Polyculture, polyélevage 199 100 61 39
S

Bovins viande 99 80 60 33
Ovins, autres herbivores 93 82 56 20
Bovins lait 175 76 50 48
Porcins, volailles 54 40 30 25
Fruits 33 24 19 8
Horticulture, maraîchage 34 19 15 11
Bovins mixtes 25 18 11 9

France métropolitaine 1 017 664 490 312

Source : GraphAgri 2013, p.19 , d’après Agreste-Recensements agricoles 1988, 2000 et 2010

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Fiche 1 L’entreprise agricole : une structure productive et un groupement humain

À partir de sa production principale, une exploitation agricole est classée dans une OTEX (orientation
technico-économique des exploitations). L’entreprise agricole « grandes cultures » est majoritaire en 2010
avec le quart des effectifs. Si l’on observe les évolutions différenciées des OTEX entre 1988 et 2010, on
peut appréhender quelques traits des changements de l’agriculture française au cours de ces 20 dernières
années (3,5 fois moins d’entreprises en bovins lait ; 1,5 fois moins pour les entreprises en grandes cultures).

 Statut des exploitations

N
1988 2010 exploitants
exploitants individuels
individuels 69 %
93 % EARL 16 %

E
EARL 0,2 % GAEC 8 %
GAEC 4 %
divers 7 %
divers 3 %

Source : GraphAgri 2013, p.20 , d’après Agreste-Recensements agricoles 1988, 2000 et 2010
IM
Diverses du fait de leur taille économique et de la nature de leurs productions, les entreprises agricoles
n’ont pas toutes le même statut juridique. On assiste ces dernières années à un développement des formes
sociétaires et à un recul de la forme traditionnelle qu’est l’entreprise individuelle.

 Disparité du revenu en fonction des OTEX


Disparités du résultat courant avant impôts selon les orientations
C
cultures générales
céréales et oléagineux
porcins
E

viticulture
2012
maraîchage
ensemble des orientations Troisième quartile

polyculture, polyélevage Médiane


volailles
P

Premier quartile
granivores mixtes
fruits et autres cultures permanentes
bovins mixtes
fleurs, horticulture diverse
S

bovins lait
bovins viande
ovins et caprins en milliers
0 20 40 60 80 100 120 d’euros

Note de lecture : en 2012 et sur l’ensemble des orientations, 25 % des exploitations obtiennent un revenu (RCA/Utans) inférieur
à 12 800 euros (1er quartile), la moitié en dessous de 26 400 euros (médiane), et 75 % de moins de 48 800 euros (3e quartile).

Source : SSP - Agreste - Rica et indicateurs de revenu par catégorie d’exploitations

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La diversité du fait de l’orientation de la production et de la taille des entreprises se traduit par une di-
versité des résultats : ainsi, en 2012, si la moitié des exploitations en bovins élevage et viande disposait
d’un résultat courant avant impôt (RCAI) d’environ 20 000 €, pour la moitié des exploitations de cultures
générales ce résultat était de l’ordre de 65 000 €. Cette diversité des entreprises qui trouve son origine,
pour partie, dans l’histoire même de chaque exploitation, dans son implantation régionale, dans les projets
individuels des exploitants, constitue une des richesses de l’agriculture française.

 L’entreprise agricole : une unité de production


Pour produire, les entreprises utilisent différentes combinaisons possibles entre le capital, le travail et les
ressources naturelles. Une entreprise peu mécanisée aura recours à beaucoup de main-d’œuvre. Une autre,

N
avec des capitaux importants, produira avec des équipements sophistiqués et une main-d’œuvre réduite au
minimum.
La production permet un accroissement de valeur entre les intrants et les produits élaborés qui est la valeur
ajoutée. Elle mesure la richesse créée par la production.
Pour exemple, la valeur d’une récolte de blé est bien supérieure à celle de la semence, des engrais, des pro-
duits de traitement mis en terre réunies.

E
Valeur ajoutée = valeur de la production - valeur des consommations intermédiaires
L’agriculture a besoin de capitaux importants (100 000 à 500 000 € par actif) avec une tendance forte au
remplacement de la main-d’œuvre par la mécanisation.
IM
 L’entreprise : une unité de répartition de la valeur ajoutée
Comment répartir cette valeur ajoutée ? Une partie est distribuée sous forme de salaires aux travailleurs,
de revenus au chef d’entreprise ou aux associés, de prélèvements sociaux aux organismes (MSA), d’impôts
auprès de l’État, de remboursement de prêts aux banques. L’autre partie peut être réinvestie dans l’entre-
prise pour assurer sa pérennité ou sa croissance. Ce qui correspond à l’autofinancement.
C
Partage de la valeur ajoutée (VA)
% moyen en France, avant impôt sur le revenu et sur les sociétés payés par tous ceux qui se partagent la VA.
E

entreprise 15 %

main-d’œuvre 56 %
dont salaires 35 %
dont charges sociales 21 %
propriétaire 15 %
P

banque 5 %
S

État 7 %

Sources : Rapport Insee, 13 mai 2009

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Fiche 1 L’entreprise agricole : une structure productive et un groupement humain

 L’entreprise agricole : un groupement humain


Diversité de la population travaillant dans les entreprises agricoles

chefs
d’exploitation population
/coexploitants agricole active
604 000

N
actifs
familiaux permanents salariés
811 000 970 000 saisonniers
conjoints non et occasion-
137 000 permanents nels

E
aides salariés
familiaux permanents
70 000 155 000

IM Source : Agreste, 2010

Les entreprises agricoles, outre les chefs d’exploitations, emploient d’autres actifs, familiaux principale-
ment mais aussi salariés. L’exploitation agricole moderne s’est construite autour de la cellule familiale de
l’exploitant pour des raisons historiques, mais aussi du fait de la politique agricole des années 1960, qui
mettait en avant l’exploitation agricole familiale de taille moyenne occupant deux actifs.
Selon le recensement agricole de 2010, le travail salarié permanent représenterait 17 % du travail en agri-
culture et la main-d’œuvre saisonnière ou occasionnelle assumerait 11 % du volume de travail. Aussi, la
question de la gestion des ressources humaines devient un aspect important dans la conduite de l’entreprise
agricole.
C
L’augmentation des formes sociétaires de l’entreprise agricole, le recours aux CUMA (Coopérative d’utili-
sation du matériel agricole), le développement de la mise en marché en circuit court, de la vente directe, de
la participation au travail des points de vente collectifs contribuent aussi à l’importance du facteur humain
dans l’entreprise agricole.
E

Le travail agricole
Le travail agricole en % des UTA (unité de travail annuel) en France métropolitaine en 2011

moyennes et grandes exploitations petites exploitations


P

chefs d’exploitation et coexploitants(1)


2% 4%1% conjoints non coexploitants(2)
12 % 57 % 5% 72 %
4% autres actifs familiaux
19 % salariés permanents non familiaux
S

14 %
salariés saisonniers
salariés ETA-Cuma(3)

y compris conjoints de chef d’exploitation


(1)

ou de coexploitant, eux-mêmes coexploitants.

3% conjoints non exploitants de chef


(2)

d’exploitation ou de coexploitant.
7%
(3)
ETA : entreprise de travaux agricoles

Source : Agreste -– Recensements agricoles et bilan annuel de l’emploi agricole

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1988 2000 2010 2011
Moyennes et grandes exploitations
UTA des chefs d’exploitation et coexploitants 498 435 373 368
UTA des aides familiaux 385 149 69 64
UTA des salariés permanents non familiaux 129 132 123 123
UTA des actifs permanents 1 012 716 565 556
UTA des saisonniers 73 90 75 77
UTA des ETA et Cuma 5 7 11 11

UTA totales France métropolitaine 1 090 813 651 644

N
UTA totales France … 834 670 662

Ensemble des exploitations


UTA totales France métropolitaine 1 401 957 751 742

UTA totales France … 1 000 786 776

E
Source : GraphAgri 2013, p 36

 La productivité du travail
L’agriculture comme les autres secteurs économiques vise la recherche de la productivité par une rationalisa-
IM
tion des tâches et une certaine division du travail. Il en résulte pour les agriculteurs et les salariés un certain
stress au travail lié à la monotonie des tâches et à un rythme de travail parfois élevé à certaines périodes.
C
E
P
S

La journée d’un producteur de légumes et de fruits commence bien avant l’aube, dans son hangar,
à trier et conditionner les produits à livrer dans la journée (vallée du Rhône, Drôme)

13
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Fiche 2
L’entreprise agricole et la montée du productivisme

Le contexte

Si l’exode rural commence au milieu du XIXe siècle avec la Révolution industrielle, la révolution du monde agricole com-
mence véritablement, elle, après la seconde guerre mondiale. Suite à la pénurie alimentaire qui a résulté de cette guerre,

N
la France met en œuvre une politique agricole visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Pour atteindre cette autosuf-
fisance alimentaire, les gouvernements de l’époque appliquent une politique volontariste au niveau national puis après le
traité de Rome de 1957 au niveau européen.
La révolution agricole qui a triomphé pendant ces 50 dernières années, repose sur l’utilisation de puissants moyens de pro-
duction : motorisation, grande mécanisation, engrais minéraux, produits de traitement, aliments concentrés pour le bétail.

E
Pour valoriser tous ces intrants les agriculteurs ont recours à la sélection génétique et à l’utilisation de variétés de plantes
et de races d’animaux à haut rendement. La modernisation de l’agriculture s’accompagne aussi d’une spécialisation des
exploitations et des régions rendue possible par les nouveaux moyens de transport, de conservation, de transformation
des produits agro-alimentaires.
IM
Les outils
C
 Évolution des rendements des principales céréales 1862-2007

q/ha
E

100

90 97 maïs grain

80
64 blé tendre
P

70

60 56 orge

50
44 blé dur
40
S

30

20

10

1862 70 80 90 1900 10 20 30 40 50 60 70 80 90 2000 07 prov.

Source : Agreste Primeur n°210, 2008

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 Les systèmes de production agricole

N
élevage bovin pour le lait N

élevages divers dont celui des bovins pour la viande


grande culture à dominante céréalière
100 km
vins, fruits, fleurs et légumes

zones au profil incertain où émergent grandes cultures et élevages

E
IM Source : ministère de l’Agriculture et de la pêche (recensement 2001), d’après Agreste 2001

 Les conséquences
La production agricole française a augmenté de plus de 50 % en 50 ans. Les rendements en céréales passent
de 30 à 70 quintaux à l’hectare et celui d’une vache laitière de 3 000 à 6 000 kg de lait par an. Cette révo-
lution « verte » entraîne la concentration des exploitations et l’augmentation de la productivité du travail
C
par actif agricole. Cependant, cette concentration provoque nécessairement le départ de nombreux petits
agriculteurs. La superficie par travailleur et la productivité du travail agricole ont largement augmenté, à tel
point que la population active agricole est tombée en dessous de 3 % en France comme dans tous les pays
développés. Aujourd’hui, moins de 500 000 entreprises agricoles suffisent pour nourrir, plus abondamment
que jamais, toute la population du pays.
E

 La productivité
PRODUCTIVITE = rapport entre les quantités produites et les facteurs de production utilisés (travail,
P

capital).
Par exemple : la productivité du travail = la quantité produite par actif agricole, pour qu’un hectare de blé
soit fauché et lié en une heure, il fallait :

Vers 1750 à la faucille


S

40 à 50 hommes

Vers 1830 à la faux 25 à 30 hommes

Vers 1870 à la faucheuse 8 à 10 hommes

Vers 1905 à la moissonneuse-lieuse 1 à 2 hommes

Il suffit de moins d’un homme ; de


En 1930 à la moissonneuse-batteuse
plus, la récolte est battue

Source : Brousse Henri, La productivité du travail dans l'agriculture française


et étrangère, In : Revue économique, Volume 4, n°5, 1953. pp. 628-642.

15
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Fiche 3
Les entreprises agricoles et la politique agricole
commune (PAC)

Le contexte
La PAC est l’une des seules politiques communes mise en place par l’Union européenne. L’objectif initial en 1962 était

N
la sécurité alimentaire de l’Europe. Aujourd’hui, l’Europe est largement autosuffisante pour les principales productions
agricoles sauf pour les protéines végétales dans les aliments du bétail.
Dans la gestion des exploitations agricoles, la PAC est très importante par les aides versées (la majorité des exploita-
tions touchent entre 20 000 et 50 000 � d’aides PAC par an), mais aussi par des normes à respecter qui modifient les
pratiques des agriculteurs.

E
Les aides versées aux agriculteurs sont diverses et ont largement évolué depuis la création de la PAC.

Les outils
IM
 Les deux piliers de la la PAC
L’architecture financière de la PAC repose sur une séparation en deux piliers, mais avec des transferts pos-
sibles au niveau des budgets. Les chiffres indiqués sont ceux prévus pour les budgets annuels sur la période
C
2015-2019.

premier pilier second pilier


7,5 milliards € 1,4 milliards €
E

aides directes aides au développement rural avec le principe du


couplées ET découplées cofinancement entre l’UE et chaque état
pour la première fois, certaines aides sont régionalisées
avec un cadre national souple et des mesures décidées
par chaque région en fonction de ses spécificités
P
S

versement des aides découplées :


DPU jusqu’en 2014 installation :
puis à partir de 2015 DPB, aide verte... dotation jeune agriculteur

environnement :
aides couplées : mesures agroenvironnementales climatiques (MAEC)
ex. de la prime pour les vaches allaitantes aides pour l’agriculture biologique

aides ICHN :
indemnités compensatoires à handicap naturel

16
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Les
 aides PAC du premier pilier pour la France :
d’un soutien des prix à une aide aux revenus
Périodes Les formes des aides Conséquences pour les agriculteurs
Le soutien par les prix Ce sont des aides indirectes qui ne sont pas visibles
1962
Le maintien de prix rémunérateurs par un soutien aux dans les comptabilités des agriculteurs
marchés (interventions par des stockages de produits Ce sont les prix à la production et les volumes produits
1991 excédentaires) et par une limitation des importations qui déterminent le revenu des agriculteurs
Les aides directes aux agriculteurs en lien Chaque agriculteur doit faire une déclaration PAC an-
avec les productions réalisées nuelle pour renseigner sur la surface de son exploita-
1992

N
Rupture totale de la PAC avec le versement des aides tion et les productions réalisées
directes aux agriculteurs et décision de diminuer les Les aides sont couplées aux productions et leur mon-
2005 soutiens des marchés avec une baisse des prix d’in- tant dépend de la surface et de la nature des produc-
tervention tions
Les aides au revenu avec une référence Chaque agriculteur se voit attribuer un DPU déterminé
individuelle historique à partir des aides versées sur la période 2000-2002.

E
Décision d’une rupture entre la production et l’aide Cela détermine la valeur unitaire des DPU en euro par
2006 versée : c’est le principe du découplage. Cela concerne hectare. La France fait le choix de références histo-
la majorité des aides sauf la prime concernant les vaches riques qui provoquent des différences importantes
2014 allaitantes maintenue couplée entre les agriculteurs
Les DPU (droit à paiement unique) sont marchands, Le versement des aides est conditionné par le respect
IM
c’est-à-dire que les agriculteurs peuvent les vendre
lors de la cession de leur entreprise
Les aides au revenu avec une convergence
de normes relatives à l’environnement et au bien-être
animal

Chaque agriculteur peut estimer l’évolution de ses


européenne et nationale aides après la réforme mise en œuvre de 2015 à 2019
2015
L’objectif est de réduire progressivement les différences Cela permet une visibilité sur les futures aides et no-
des aides par hectare entre les pays de l’Union euro- tamment de préparer une stratégie pour faire face à
2019 péenne et entre les agriculteurs. Les aides moyennes une diminution des aides si les aides 2014 sont éle-
par hectare dans l’UE sont d’environ 250 � par ha vées
C
 La réforme de 2015 : principes et conséquences

La réforme de 2015
E

les États de les députés du la commission


l’Union européenne parlement européen européenne
P

accord du 26 juin 2013 pour une réforme de la PAC


S

application en 2015 pour tous les agriculteurs européens


avec des spécificités nationales pour la répartition des aides

17
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Fiche 3 Les entreprises agricoles et la politique agricole commune (PAC)

Les aides de la France pour les aides directes


L’application de la réforme de la PAC se fera progressivement de 2015 à 2019. Globalement, le bud-
get des aides du premier pilier devrait s’établir aux environs de 7,5 milliards d’euros avec un montant
en baisse.

2014 2015-2019

aides découplées droits à paiement de base


(DPB)

N
=
aide verte

DPU paiement redistributif aides


aides jeunes agriculteurs découplées

E
aides couplées soutiens ciblés avec des
(vaches allaitantes aides couplées en faveur
essentiellement) de l’élevage

 Les
IM
évolutions des aides PAC en 2014 et 2019 dans quatre situations
(la démarche proposée est simplifiée et les données retenues sont celles disponibles en juin 2014.
De plus, nous avons arrondi les chiffres.)

Quatre agriculteurs avec une même surface ont des aides PAC avec des montants très différents :

Surface Aides PAC 2014 DPU net par ha Type de système de production
C
Système intensif avec souvent du lait à partir de maïs
Cas n°1 100 ha 50 000 � 500 �
ensilage, des taurillons et des cultures

Cas n°2 100 ha 40 000 � 400 � Système lait intensif et cultures


E

Cas n°3 100 ha 25 000 � 250 � Système cultures

Cas n°4 100 ha 15 000 � 150 � Système herbe extensif


P

2014 2019
Aides PAC Aides découplées Différence en %
DPU net par ha Total des aides
totales par ha 2019/2014
Cas
S

50 000 � 500 � 310 � 31 000 � - 38 %


N°1
Cas
40 000 � 400 � 260 � 26 000 � - 35 %
N°2
Cas
25 000 � 250 � 230 � 23 000 � -8%
N°3
Cas
15 000 � 150 � 210 � 21 000 � + 40 %
N°4
Les calculs présentés ne concernent que les aides découplées

18
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Deux choix importants en France : la convergence et la surprime des 52 premiers hectares.
­
– Ces quatre exemples illustrent le principe essentiel de cette réforme : la convergence. L’objectif est
d’arriver progressivement à une même aide pour tous les hectares d’un pays. C’est pour cela que
chaque pays applique un taux de convergence qui augmente chaque année (la France a retenu un
taux de 14 % par an soit 70 % en 2019). On le voit sur ces simulations : forte baisse pour les DPU
les plus élevés, augmentation sensible pour le cas d’un DPU faible. Mais en 2019, la convergence
n’est pas finie car il existe encore des différences entre les quatre agriculteurs.
Le DPU 2014 moyen en France est de 240 € par ha
­– Le paiement redistributif : la France a choisi d’accorder une aide spécifique pour les 52 premiers
hectares de chaque exploitation (chiffre correspondant à la surface moyenne d’une exploitation).

N
C’est un moyen pour aider l’élevage qui a des surfaces plus faibles et plus d’emplois que les sys-
tèmes basés sur les cultures. De plus, les GAEC très présents en élevage bénéficient de la transpa-
rence, c’est-à-dire que les associés peuvent bénéficier d’une prime sur 52 ha multipliée par deux si
le GAEC correspond au regroupement de deux exploitations.

E
L’aide verte représente un montant assez élevé. Ce verdissement est conditionné par le respect de
trois conditions : la diversité des cultures, le maintien des surfaces en prairies et la prise en compte
de surfaces d’intérêt écologique. Des mesures plus spécifiques (MAEC : mesures agroenvironnemen-
tales et climatiques) doivent inciter les agriculteurs à s’engager dans des pratiques plus respectueuses
de l’environnement.
IM
La France a choisi le maximum possible d’aides couplées et de les cibler sur le soutien des produc-
tions les plus fragiles. Les années 2010 ont montré les difficultés des éleveurs et tous les soutiens sont
orientés vers les élevages à la fois en zone de plaine, mais aussi en zone défavorisée avec une revalo-
risation significative de l’ICHN (Indemnité compensatoire de handicap naturel).
C
E
P
S

Une bande enherbée (mélange fleuri) semée au titre des aides PAC en bordure de champs
de maïs dans une région de grandes cultures intensives de plaine (Vallée de l’Ain, Ain)

19
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S it e c
Applications b
We

M. Durand, le chef d’une entreprise de conditionnement et de réalisation de bouquets de fleurs coupées, souhaite faire évoluer et
moderniser ses activités. Il vous associe à cette étude et vous demande de faire le point sur les ressources utilisées dans l’atelier
de conditionnement.

N
Le facteur travail est l’activité humaine en vue de produire des biens et des services pour satisfaire un besoin. Ces activités
peuvent être classées en trois catégories : exécution ; organisation ; direction. Le facteur travail de l’entreprise Durand correspond
à l’ensemble des activités humaines qui permettent le conditionnement, la préparation et l’expédition des bouquets.
La quantité de facteur travail dépend du nombre de personnes au travail et du nombre d’heures fournies par chacun. C’est le travail
disponible dans l’entreprise. Travail disponible = nombre de personnes × nombre d’heures. M. Durand propose de vous intéresser
maintenant au personnel d’exploitation pour l’année qui vient de s’achever :

E
Intitulés des postes Nombre de personnes Nombre d’heures
Approvisionnement
2 personnes temps plein 35 h hebdomadaires du 01/01 au 31/12
IM
de l’atelier bouquets

Réalisation de bouquets
3 personnes temps plein
1 saisonnier
35 h hebdomadaires du 01/01 au 31/12
Du 01/04 au 30/09, 35 h hebdomadaires
1 personne temps plein Du 01/01 au 31/12, 35 h hebdomadaires
Conditionnement 1 temps partiel Du 01/01 au 31/12, 24 h hebdomadaires
et emballage Du 01/05 au 30/06 et du 01/12 au 31/12,
2 saisonniers temps partiel
12 h hebdomadaires chacun
C
 1- Calculez l’effectif total présent dans l’entreprise.
2- Relevez les différentes durées hebdomadaires dans l’entreprise.
3- Calculez le nombre d’équivalents temps plein dans l’entreprise disponibles à l’année.
E

4- Calculez la quantité de travail moyenne hebdomadaire disponible dans l’entreprise.

2 Le facteur capital est le capital technique (les différents matériels), on distingue habituellement le capital fixe du capital
P

circulant. Le capital fixe correspond aux biens dont la durée d’utilisation est longue (sur plusieurs années). Le capital circulant
correspond à des biens qui ne servent qu’une seule fois parce qu’ils sont transformés ou consommés.

 À
partir d’une entreprise que vous connaissez, identifiez les éléments qui composent
S

d’une part le capital fixe et d’autre part le capital circulant.

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DOSSIER 2
L’entreprise agricole et ses partenaires

L’entreprise agricole, comme les autres entreprises, évolue dans un

N
environnement socioéconomique en mutation permanente. Elle doit,
pour se maintenir ou se développer, s’adapter à ces évolutions, res-
pecter les acteurs, les infrastructures et les règles qui composent cet
environnement.

E
Le marché est aujourd’hui au cœur des préoccupations de l’entreprise
agricole avec, d’une part, le découpage et la renégociation régulière
des aides PAC au niveau européen et, d’autre part, les fluctuations
des prix agricoles au niveau mondial qui obligent les agriculteurs à se
IM
réapproprier la commercialisation de leur production. Ils peuvent ainsi
s’inscrire dans une démarche positive en produisant avec un signe qua-
lité (AOC, Label…) pour valoriser leurs prix de vente et accroître leurs
marges en ciblant des consommateurs exigeants.

Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise qui gèrent les risques
liés aux différentes composantes du métier : les éléments techniques
(les sols, les rendements, les animaux : la productivité et les aspects
C
sanitaires) ; les éléments économiques (les investissements, les pro-
ductions : leur rentabilité) ; le marché (maîtrise de la commercia-
lisation des produits et politique d’achats, suivi des prix, décision
vente ou achat) ; les éléments juridiques réglementaires, sociaux et
les éléments agroécologiques (protection de l’environnement, des
E

personnes).
P
S

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Fiche 4
L’environnement socioéconomique de l’entreprise agricole

Le contexte

L’existence d’une entreprise agricole repose sur un réseau relationnel important qu’il faut entretenir. L’objectif, ici, n’est
pas de présenter ce réseau de manière exhaustive, mais d’en donner les principaux acteurs.

N
On peut distinguer le microenvironnement qui contient les personnes en lien direct avec l’entreprise, et le macro
environnement qui englobe les personnes dont le lien avec l’entreprise est indirect. L’environnement socioéconomique
est aussi constitué d’éléments matériels, comme les infrastructures nécessaires aux transports et télécommunications
(routes, chemin de fer, câbles, etc.), et aussi d’éléments immatériels, comme les règles juridiques qui doivent être res-
pectées. Tous ces éléments de l’environnement de l’entreprise peuvent lui être plus ou moins favorables, et donc être

E
analysés en termes d’opportunités ou de menaces.
Il ne faut pas oublier que l’entreprise agit aussi sur son environnement sur les plans économiques, sociaux et écologiques.

Les outils
IM
 Fournisseurs
Un fournisseur est une personne qui vend des équi-
C
pements ou des intrants à l’exploitant agricole.
– Équipements : bâtiments, installations (silo, salle
de traite, serre…), les matériels sont achetés ou
loués, en dessous de 500 €, on les considère comme
de petits matériels.
E

– Intrants : semences, plants, engrais, produits de trai-


tement, aliments du bétail, produits vétérinaires,
gasoil, etc.
La mondialisation, les innovations technologiques,
les contraintes financières ou réglementaires ainsi
P

que d’autres facteurs influent fortement les choix de


l’entreprise pour ces équipements et fournitures.
S

L’utilisation de drones pour la télédétection au service


d’une agriculture de précision
 Clients
Un client est une personne qui achète les produits de l’entreprise agricole. Suivant les circuits de commer-
cialisation choisis, l’agriculteur peut avoir des clients très variés :
Grossiste : il achète de grandes quantités pour les revendre à un autre grossiste ou en plusieurs lots à des
détaillants.
Détaillant : il achète de petites quantités pour les vendre aux particuliers ou aux petites entreprises.

22
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IAA (industrie agroalimentaire) : elle achète aux agriculteurs (ou aux grossistes) pour transformer les pro-
duits agricoles en produits alimentaires. Elles sont de plus en plus souvent de très grandes tailles à l’image
de Danone, la plus importante en France.
Coopérative agricole : les agriculteurs peuvent se regrouper pour mieux acheter leurs intrants (coopérative
d’approvisionnement), pour mieux les vendre, souvent après transformation (coopérative de vente). Enfin,
ils peuvent constituer une CUMA (coopérative d’utilisation du matériel agricole) pour diminuer les coûts
de ce matériel, en réalisant des économies d’échelle.
Particuliers, restaurateurs… : les agriculteurs peuvent choisir un circuit court, en vendant directement aux
consommateurs (vente directe) ou par l’intermédiaire d’une seule personne (restaurateur, détaillant…).

 Réseau des autres agriculteurs

N
Les agriculteurs ont toujours eu un sens de la collectivité et du partage. Aujourd’hui encore, beaucoup
s’entraident de diverses façons : du simple coup de main informel, aux bourses d’échanges, en passant par
l’achat de matériel en copropriété ou en CUMA. Par exemple, un agriculteur vient avec son ensileuse chez
son voisin et, en contrepartie, ce dernier lui moissonne ses parcelles de céréales. Ces échanges peuvent être

E
plus ou moins codifiés. Autre exemple, trois agriculteurs peuvent acheter ensemble, en copropriété, un
décompacteur (ou sous-soleuse).

 Banque
IM
C’est un interlocuteur incontournable des agriculteurs dans des aspects usuels et courants comme pour
utiliser les moyens modernes de paiement (chèque, carte bancaire, virement…) ou pour placer de l’argent
en recherchant une rémunération (intérêt, dividende, plus-value…). Mais plus spécifiquement, pour au
contraire satisfaire un besoin de financement à court terme (découvert bancaire, prêt de campagne), ou à
plus long terme (emprunt pour s’installer, pour acheter des terres, un bâtiment ou du matériel…).

 MSA et autres assurances


C
La MSA est un partenaire obligatoire pour assurer un suivi médical
de la main-d’œuvre (médecine du travail), pour payer les cotisations
sociales obligatoires de l’exploitant et de ses salariés, pour percevoir
éventuellement des prestations sociales (remboursements de soins et
E

retraite notamment).
Les assurances privées : les agriculteurs paient des primes qui leur
permettent d’être indemnisés des conséquences financières de cer-
tains risques. Certaines assurances sont obligatoires (assurance auto
au tiers, par exemple), d’autres facultatives.
P

 État, Union européenne et collectivités territoriales


Du fait de la spécificité des produits agricoles (production aléatoire et saisonnière, denrées souvent
S

périssables, produits répondant au besoin essentiel de se nourrir…), l’État ou l’Union européenne et


les collectivités territoriales interviennent fortement en agriculture (voir fiches 3 « Les entreprises et la
politique agricole commune » et 18 « Les aides à l’installation en agriculture »).
Ces organismes prélèvent donc des impôts et des taxes pour financer des aides, sous la forme de subventions,
de prêts bonifiés ou d’autres interventions (soutien des prix ou aides au stockage) comme la DJA (dotation
jeune agriculteur, voir sur le site du ministère : http://agriculture.gouv.fr/Aides-a-l-installation,2484). Le ser-
vice des impôts aux entreprises et la DDT (Direction départementale des territoires : représentants de l’État)
sont les interlocuteurs publics les plus courants des agriculteurs comme par exemple sur la conditionnalité des
aides (voir sur le site du ministère : http://agriculture.gouv.fr/la-conditionnalite). Ces organismes imposent
aussi des réglementations, des normes et s’assurent de leur respect par des contrôles.

23
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Fiche 4 L’environnement socioéconomique de l’entreprise agricole

 Organismes professionnels agricoles (OPA)


Les exploitations étant de très petite taille, elles ne peuvent elles-mêmes
faire de la recherche pour améliorer leur façon de produire et la qualité de
leurs produits. L’État a donc organisé avec la profession un système de re-
cherche et de développement :
– Les chambres d’agriculture fournissent des aides dans tous les domaines :
économiques, juridiques, techniques. Elles représentent l’ensemble des
agents économiques de l’agriculture (des agriculteurs aux propriétaires fon-

N
ciers, en passant par les banques agricoles, les syndicats, les coopératives
agricoles…). Elles ont un rôle consultatif important vis-à-vis des pouvoirs
publics.
­– Les instituts techniques sont plus spécialisés. Ils font de la recherche appliquée et de l’expérimentation au
profit des agriculteurs. Il en existe une vingtaine, chacun étant spécifique à un domaine particulier, comme

E
par exemple l’ITAB : Institut technique de l’agriculture biologique.
– Les centres de gestion apportent leurs services pour la comptabilité et la gestion des exploitations.
– Les syndicats agricoles défendent les agriculteurs et cherchent à améliorer leur situation. Ils sont plu-
sieurs, chacun n’ayant pas la même vision de l’avenir de l’agriculture en France. Les trois plus connus sont
la FNSEA (Fédération nationale des exploitants agricoles, syndicat majoritaire dans de nombreux départe-
IM
ments), la Confédération paysanne et la Coordination rurale.
Il existe beaucoup d’autres OPA, comme les coopératives agricoles, les SAFER, les contrôleurs laitiers, les
groupements de défense sanitaire, les caisses de crédit agricole, etc.
C

 Autres organismes
E

Les agriculteurs sont en relation avec beaucoup d’autres personnes. Citons-en quelques-unes, mais on en
trouve certainement d’autres, en fonction de la localisation ou de la spécialisation.
– Les organismes certificateurs : ils effectuent des démarches pour attribuer et contrôler les labels ou appel-
lations.
– Les organismes de formation : ils assurent la formation initiale ou continue des agriculteurs. Ils peuvent
P

être publics ou privés. Le Vivea finance la formation continue des exploitants agricoles. Il est en effet indis-
pensable que ceux-ci se forment tout au long de leur carrière, car les évolutions économiques, techniques,
juridiques sont très rapides. La mise en place d’agricultures durables (dans les trois dimensions : écolo-
gique, économique et sociale) est un enjeu fondamental pour les décennies à venir.
S

– Pôle emploi : les exploitants peuvent avoir besoin d’une main-d’œuvre importante sur de courtes périodes.
Cet organisme peut les accompagner dans leur démarche.
– Les concurrents : les agriculteurs sont plus en situation de partenariat avec les autres exploitants agricoles
qu’en concurrence. Cela est dû à leur très petite taille par rapport à celle des marchés agricoles. Ils ont donc
souvent intérêt à se regrouper et à travailler ensemble, plutôt qu’à chercher à lutter contre la concurrence
de proximité. Par contre, la concurrence étrangère peut être un réel souci, notamment sur des produits
standards comme le lait ou les végétaux d’ornement.
– Le secteur associatif est aussi très présent autour des agriculteurs. Un exemple : les AMAP (association
pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui réunissent des agriculteurs et des consommateurs.

24
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 Opportunités et menaces
Une opportunité est une relation favorable à la réalisation des finalités de l’exploitation, à l’inverse, une
menace est défavorable à la réalisation des finalités de l’entreprise. Les finalités étant les objectifs à très
long terme de l’exploitant, l’idéal qu’il cherche à atteindre. Tout exploitant va bien sûr avoir comme finalité
celle de vivre de son exploitation. Mais la façon de vivre et le niveau de revenu recherché va être propre à
chacun (notamment si la famille de l’exploitant dispose, ou pas, d’autres sources de revenu).
Un élément peut être une menace ou une opportunité, suivant les objectifs de l’exploitant. Par exemple,
une implantation en milieu périurbain est une menace pour l’agriculteur qui chercherait à s’agrandir, mais
une opportunité pour celui qui souhaiterait développer la vente directe.

N
 L’environnement socioéconomique de l’entreprise agricole

E
clients
vente directe, IAA,
IM grossistes, etc.

autres fournisseurs
certification, d’équipements
formation, etc. d’intrants

entreprise
agricole
assurances économie
C
et MSA sociale
coopératives,
cotisations,
bourse de travail,
indemnisations, copropriété,
prestations banque etc.
E

dépôts,
placements,
crédits
P
S

25
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Fiche 5
Les différentes formes de mise en marché

Le contexte

Lorsque les productions agricoles sont prêtes à la vente, le chef d’entreprise peut alors mettre ses produits sur le
marché. Les produits agricoles peuvent alors suivre plusieurs chemins, chacun de ces chemins est alors appelé « circuit

N
commercial ». On distingue le circuit long avec plusieurs intermédiaires entre l’agriculteur et le consommateur final, du
circuit court sans intermédiaire. À chaque intermédiaire, il y aura prélèvement d’une marge commerciale nécessaire à
la rémunération de l’activité et des risques de cet intermédiaire.

E
Les outils IM
 Les grandes productions animales et végétales
Les agriculteurs ont recours :
– aux coopératives agricoles de collecte et/ou de transformation ou aux industriels de l’agroalimentaire ;
– aux grandes surfaces alimentaires ;
– aux grossistes de produits agricoles.
C
Avantages Contraintes

Ceux de la mise en marché par gros volumes : L’essentiel de la valeur ajoutée de la mise en marché
Le temps consacré à la commercialisation des produits est échappe à l’agriculteur
E

réduit Les rentrées de trésorerie sont importantes au moment de la


Ce mode de mise en marché permet de limiter les frais de vente et de la livraison donc, de ce fait, irrégulières avec une
stockage sur l’exploitation forte saisonnalité
P
S

Secteur des fruits et légumes du marché international de Rungis

26
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 La vente directe et les circuits courts
Le producteur vend ses productions lui-même ou par l’intermédiaire d’une structure qu’il contrôle (SARL ou
GIE). Il peut alors vendre : à la ferme, dans un local, sur les marchés ou sur un stand installé sur un lieu de
passage (lieu touristique ou galerie marchande). Il peut aussi disposer d’un magasin individuel ou collectif.

N
E
IM
C
Les consommateurs redécouvrent les circuits courts, voire la vente directe. La traçabilité est alors totale.
Clients et producteurs peuvent dialoguer : les premiers pour exprimer leurs besoins, les seconds pour
expliquer leurs contraintes et la qualité objective de leurs produits. L’exemple type est le développement
E

des AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui réunissent des agriculteurs et
des consommateurs (voir fiche 30).
P

Avantages Contraintes

La valeur ajoutée liée à la vente béné- Le temps passé à la vente directe est nécessairement long et suppose d’adapter les
ficie à l’agriculteur horaires de vente aux besoins de la clientèle
Permet une meilleure connaissance Ce type de vente réclame aussi des compétences : il suppose un certain goût pour la
S

des besoins des clients, ce qui va fonction commerciale et la relation avec le client, d’où la nécessité parfois de se former
aider l’agriculteur à adapter ses Ce type de vente suppose souvent une offre diversifiée : pouvoir offrir au client un
productions assortiment large et varié, un bon produit au bon moment et au bon prix
Permet une régularité des rentrées La vente directe suppose une proximité de l’agriculteur avec les marchés de consom-
d’argent donc de la trésorerie mation

27
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Fiche 6
Les entreprises et le marché

Le contexte

La seconde moitié du XXe siècle est marquée par deux faits importants : l’autosuffisance alimentaire et la stabilité des
débouchés et des prix. Produire était la première préoccupation des agriculteurs. Ils connaissaient par avance les prix

N
de leurs productions et, de ce fait, les entreprises n’étaient pas en situation de concurrence.
Aujourd’hui, l’abandon quasi général des prix garantis des grandes productions végétales et animales oblige les agri-
culteurs à se tenir informés en permanence des cours mondiaux des produits agricoles. Les entreprises agricoles en
situation concurrentielle doivent s’adapter sur leurs marchés pour rester compétitives ou se développer. Pour cela, elles
doivent prendre en compte les contraintes de leur environnement et savoir tirer parti commercialement des situations

E
favorables ou des changements qui interviennent sur leurs marchés. Par exemple, une modification du comportement
des consommateurs.
Les entreprises qui produisent pour des marchés de proximité, doivent nécessairement placer les clients au centre
de toutes leurs préoccupations. Ceci concerne les producteurs qui vendent au détail des produits de base (lait, fruits,
IM
légumes...), des produits transformés (conserves de légumes ou de fruits) ou des prestations de service tels qu’accueil
ou hébergement à la ferme. Autrement dit, ce sont les besoins et attentes de leurs clientèles qui doivent guider leur
démarche.
En somme, l’optique commerciale, aujourd’hui, prime sur l’optique production. La démarche doit être inversée.
C
Les outils

 Le marché
E

On définit par marché l’ensemble des offreurs d’un produit ou service


et des demandeurs (clientèle) sur une zone géographique déterminée.
L’objectif de la mercatique est de définir les atouts de l’entreprise
pour saisir les opportunités du marché. Autrement dit, la mercatique
P

définit l’ensemble des moyens dont dispose l’entreprise pour vendre


ses produits à ses clients. Cette approche de la mercatique concerne
en particulier tous les agriculteurs en vente directe ou avec des cir-
cuits courts de distribution. Mais cette prise en compte du marché
S

concerne tous les agriculteurs à des degrés divers. Aussi, après avoir
repéré les forces et faiblesses de l’entreprise sur son marché, nous
pouvons établir un diagnostic commercial de l’entreprise : pour qui
produit-elle ? Quels avantages compétitifs sur ses concurrents ?
Combien produire ? Pour quelle satisfaction au final de sa clientèle ?
À partir de notre propre expérience de consommateur, nous consta-
tons bien que nos habitudes d’achat évoluent et changent. Par consé-
quent, l’entreprise doit s’adapter à ces changements. Par exemple, le
marché des produits alimentaires avec le programme national nutri-
tion santé et son slogan « manger sucré, salé, gras est nocif à la santé ».

28
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 Plan d’action mercatique
Ce plan d’action sur le marché comporte cinq points :

1. Un bon produit : il n’est pas nécessairement le


meilleur ni le plus beau. Savoir repérer et surtout
identifier les besoins du client, alors le bon produit
avec le bon conditionnement apparaît comme celui
qui répond le mieux aux attentes de la clientèle ; par
exemple, la qualité régulière et constante, la fraî-
cheur, le goût pour les aliments, un bon assortiment…

N
2. Dans la bonne quantité et au bon moment :
l’étalement de la consommation et de la demande
des produits obligent l’agriculteur à trouver deux

E
solutions :
– le stockage et la conservation ou la transformation qui coûtent cher ;
– le juste à temps qui consiste à étaler la production dans le temps, choix de plusieurs variétés et planning
de production par séries.
IM 3. Au bon prix : comment déterminer le prix ? Ni le
plus bas, ni le plus élevé. Les coûts doivent servir de
guide pour la fixation des prix qui pourra dépendre
aussi du prix psychologique, celui que le client ac-
cepte majoritairement et du prix de marché. Le prix
de vente doit permettre au producteur d’avoir une
marge lors de la vente.
C
E

4. Un produit bien mis en valeur : une bonne présen-


tation, une attractivité, des conseils, un rangement
clair et précis sur le point de vente vont assurer aux
produits un écoulement régulier et une bonne satis-
faction de la clientèle.
P

5. Un produit avec une bonne communication : la


publicité et la promotion des ventes doivent faire
S

connaître le produit et stimuler ses ventes.

C’est la mercatique qui permet de définir ce plan d’action. Son objectif est de tout mettre en œuvre pour la
meilleure satisfaction possible du client.

29
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Fiche 7
Les entreprises et les démarches de qualité

Le contexte

L’entrepreneur doit vendre ses produits en quantité et à un prix suffisant pour dégager un bénéfice. Pour gagner sa
place sur les marchés, il doit montrer aux clients potentiels que ses produits répondent à leurs attentes. Cela peut passer

N
par une démarche de qualité.

E
Les outils

 Définition de la qualité des produits


IM
La qualité est définie par l’AFNOR : « un produit ou service de qualité est un produit dont les caractéris-
tiques lui permettent de satisfaire les besoins exprimés ou implicites des consommateurs ».
La qualité est donc une notion relative basée sur le besoin. On doit en général rechercher davantage une
qualité optimum, qu’une qualité maximum.

Un produit « parfait » pour le client n’est pas forcément de bonne qualité. Par exemple, le Saint Marcellin
est sans doute un des meilleurs fromages français, mais il ne s’exporte pas, car les clients étrangers ne l’ap-
précient pas. Ainsi, les Italiens et les Hollandais exportent plus de fromages que la France. Le client est roi :
C
c’est lui qui décide qu’un produit est de qualité.
Les clients achètent en fonction de ce qu’ils voient, et donc de critères apparents de qualité.
Par exemple, une pomme d’un gros calibre, bien lisse et luisante, bien ronde, sans défaut va être considérée
comme de bonne qualité par la plupart des consommateurs. Mais un agriculteur « en bio », va pouvoir ex-
pliquer que ses pommes sont certes moins belles d’aspect extérieur, mais meilleures sur les plans sanitaire,
E

gustatif et nutritif. Le client doit donc se fier aux informations données par le vendeur ou sur les emballages
des produits alimentaires. C’est pourquoi l’État impose un minimum d’informations à fournir par le ven-
deur sur les produits alimentaires (voir fiche 30).
P

lieu de naissance non présent sur cette étiquette :


lieu d’élevage labels qui garantissent un animal élevé
Catégorie à laquelle lieu d’abattage suivant un ensemble de pratiques de qualité
appartient l’animal
jeune bovin (mâle de - 2 ans)
génisse (femelle n’ayant pas eu de veau)
S

le boucher
vache (femelle ayant eu des veaux)
bœuf (animal castré de + 2 ans) origine : France n° traçabilité : 067923577 n° de traçabilité
Catégorie : vache Type XXXX : viande
Avfjejhfe : ksjfksfhq France Avfjejhfe : ksjfksfhq France
type d’animal :
VIANDE BOVINE race à viande
le nom du morceau ENTRECÔTE X1 race laitière
A GRILLER race mixte
la date d’emballage Date d’emballage : 10 01 2011 CD J7 27 POIDS NET : 0,36 KG
A consommer PRIX/KG : 25.91 KG
jusqu’au : 14 01 2011 FF
PRIX
la date limite
de consommation ou DLC 9,43 €6,181 €/kg

30
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Ingrédients : Farine de maïs (27 %),
E422 (raffermissant) farine de blé, eau, huile végétale, stabili-
sant : glycérol, gluten de blé, sel,
E450i (émulsifiant)
dextrose, poudre à lever : diphosphate
E500ii (acidifiant)
disodique, carbonate acide de sodium,
E471 (émulsifiant)
émulsifiant : mono- et diglycérides
d’acides gras, conservateur : sorbate de
E202 (agent conservateur) E330 (acidifiant)
potassium, acidifiant : acide citrique.

N
 Critères de qualité
Certains critères de qualité sont subjectifs, par exemple, les consommateurs
français veulent des œufs à coquille ocre, alors que les anglais en souhaitent
à coquille blanche. Or, la pigmentation de la coquille n’a aucune consé-
quence sur la qualité nutritive ou gustative de l’œuf ! D’autres critères sont

E
plus objectifs. La réglementation impose aux vendeurs des critères objectifs
de qualité. Par exemple, le lait produit par un éleveur va être analysé pour
apprécier sa qualité et donc son prix. Le collecteur détermine plusieurs cri-
tères : taux protéique, taux de matière grasse, taux butyrique, nombre de
IM
germes et de cellules somatiques, présence d’inhibiteurs, mode d’alimentation de la vache (absence d’ensilage
pour certaines productions de fromages comme le Comté), etc.

 Signes officiels de qualité des produits alimentaires


La certification qualité est une procédure par laquelle des agriculteurs ou des industries alimentaires obtiennent
d’un organisme certificateur indépendant le respect d’une norme de qualité. La certification autorise générale-
ment l’utilisation d’un label qui atteste de la qualité de son produit auprès du consommateur.
C
Quelques exemples en agriculture :
En France, une exploitation sur quatre est concernée par ces signes pour plus
de 1 000 produits. En termes de chiffre d’affaires, les vins dominent largement
tous les autres produits ayant des signes officiels de qualité.
E

Les principaux signes sont les AOC français (Appellation d’origine contrôlée)
et les AOP européens (Appellation d’origine protégée), les IGP (Indication
géographique protégée), les Labels rouges et le label Agriculture biologique.
L’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) est l’organisme qui gère
tous ces signes officiels. La France a été précurseur dans ce domaine (l’INAO
P

a été créée en 1935).


Un « cahier des charges » définit précisément les caractéristiques du produit, les exigences de production
tout au long de sa fabrication et les critères d’attribution de l’attestation de qualité.
Des contrôles externes, par un organisme agréé par l’INAO, sont obligatoirement effectués pour bénéficier
de ces attestations.
S

Cela donne ainsi une réelle garantie de qualité pour le consommateur. Certains acceptent alors de payer
plus cher les produits qui ont ces attestations que les autres. Mais le prix reste encore le premier critère de
choix pour la grande majorité des clients. C’est pourquoi, par exemple, les produits issus de l’agriculture
biologique représentent un faible pourcentage (mais en augmentation) des produits alimentaires achetés.

Pour retrouver les définitions précises de ces signes de qualité, vous pouvez aller
sur le site suivant : http://www.inao.gouv.fr/

31
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S it e c
Applications b
We

1 Un GAEC est composé de deux frères associés dont les deux parents donnent souvent un coup
de main. Il est situé à 10 km de Lyon, dans une zone périurbaine en développement démographique
et économique. Sa surface est de 10 ha dont 4 de vergers (pommiers, poiriers et pêchers), 2 ha de
petits fruits (fraises, groseilles, framboises) et 6 ha de légumes (une dizaine dont les principaux :

N
salades, carottes, pommes de terre). Les parcelles sont dispersées, avec des expositions variées. Les
sols sont soit argilo-calcaires sur 6 ha, soit sablonneux (arènes granitiques) sur 4 ha. Ils pratiquent
une agriculture « raisonnée », et sont fortement impliqués dans les OPA. Ils subissent une forte
concurrence d’un centre commercial à moins d’un kilomètre. Ils commercialisent sur l’exploitation,
sur 4 marchés et à des cantines scolaires de proximité. Le matériel et les installations sont vétustes,

E
mais bien entretenus. Notamment une chambre froide permet de stocker pommes et poires pour les
vendre de novembre à mai.
 C
onstruisez un schéma illustrant l’environnement socioéconomique de cette exploitation.
Puis cherchez les opportunités et les menaces pour cette exploitation.
IM
2 L’INAO est un établissement public administratif sous tutelle du ministère de l’Agriculture
qui est chargé de la mise en œuvre de la politique française relative aux produits sous signes officiels
d’identification de l’origine et de la qualité.
 S
 ur le site de l’INAO : www.inao.gouv.fr, cherchez une appellation ou un label de votre
C
région.
 Analysez le cahier des charges.
 E
 xpliquez pourquoi cette attestation de qualité entraîne des coûts supplémentaires pour
l’agriculteur.
E

 E
 xpliquez pourquoi certains consommateurs acceptent de payer plus cher ce produit que
celui standard.
P
S

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DOSSIER 3
Les outils comptables
nécessaires à la gestion

N
Le chef d’entreprise a en permanence deux types de préoccupations
concernant les chiffres de l’entreprise. Tout d’abord, il doit tenir sa
comptabilité : enregistrer les opérations dans les comptes selon une
méthode normalisée et identique pour aboutir à deux documents

E
essentiels : le bilan et le compte de résultat. C’est la carte de visite
auprès du banquier ou du fournisseur. C’est pourquoi la comptabilité
doit respecter des règles de prudence, de fidélité et de sincérité.
Ensuite, à partir des éléments fournis par la comptabilité, il va pouvoir
IM
organiser la gestion de son entreprise : prendre les bonnes décisions,
faire les bons choix, veiller à la rentabilité des activités, veiller au
bon équilibre du bilan, surveiller la trésorerie pour éviter le risque de
cessation des paiements.
Le chef d’entreprise veille ainsi à toujours avoir de l’argent disponible
sur le compte bancaire, ou avoir une autorisation de découvert pour
garantir la bonne marche de l’entreprise. Il pourra ainsi régler les
factures courantes et effectuer les paiements nécessaires.
C
E
P
S

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Fiche 8
L’entreprise et les documents commerciaux

Le contexte

Fréquemment, l’entreprise réalise des opérations d’achats et de ventes, de biens ou de services (par exemple, achats
d’engrais, règlement d’une quittance d’électricité ou d’eau, vente de céréales…). Pour chaque opération, le fournisseur

N
a l’obligation d’émettre une facture. Ce document est obligatoire car il sert notamment au calcul de la TVA. C’est aussi
une pièce justificative enregistrée en comptabilité et qui doit être conservée. Selon le type d’opération, la facture peut
être précédée de deux autres documents, le bon de commande et le bon de livraison. Ainsi deux cas sont à distinguer,
le cas de service par abonnement (fourniture d’eau, d’électricité, de téléphone ou d’accès Internet). Il y a ouverture, au
préalable, d’un contrat et une facturation périodique, papier ou numérique, du service par exemple mensuelle ou trimes-

E
trielle. Ensuite, le cas d’une commande de biens, par exemple une certaine quantité d’aliments du bétail à la coopérative.
La commande débute par l’édition d’un bon de commande des produits et des quantités qui est envoyé au fournisseur.
À la livraison, il y a contrôle des marchandises en quantité et en qualité. Dans la plupart des cas elles sont conformes et
il y a signature du bon de livraison. Lorsque les marchandises sont jugées de qualité insuffisante ou en cas d’erreur sur
IM
les quantités, des restrictions sont mentionnées sur le bon de livraison. Elles peuvent engendrer également un retour de
marchandise. Le chauffeur remet au chef d’entreprise un exemplaire du bon de livraison signé. Enfin, la coopérative ou le
fournisseur établit une facture en deux exemplaires. L’un conservé par la coopérative, l’autre envoyé au client. Toutes ces
opérations, aujourd’hui, sont simplifiées par le numérique.
C
Les outils
E

 La facture
P

Une facture est un document papier ou numérique sur lequel figure :


– des mentions obligatoires (identité fournisseur, client, adresse du siège, date, no SIRET, RCS éventuel,
no de facture),
– la liste des articles (code, désignation, prix unitaire et quantité),
– enfin, la facture mentionne les réductions commerciales (rabais, remise, ristourne), le montant hors taxe
S

(HT), le net à payer toutes charges comprises (TTC), ainsi que les conditions de règlement.

Elle est obligatoire, elle représente la dette du client envers le fournisseur jusqu’au règlement. En fin de
période, le mois ou le trimestre, le fournisseur adresse à son client un relevé de factures : c’est un état réca-
pitulatif de la période écoulée qui mentionne les factures d’avoir en cas de retour de marchandise.

34
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NOM, adresse du fournisseur*
Doit
NOM et adresse du client
(et adresse du lieu de livraison)
N° de la facture par ordre chronologique
(et rappel éventuel des références du devis, du bon de commande, du bon de livraison…)

FACTURE

N
Lieu, date de facturation

Désignation nombre prix unitaire (en �) prix total (en �)

E
Produit A, réf. F 154 5 300 1 500, 00
Produit B, réf. L 111 4 500 2 000, 00
Sous total 3 500, 00
Remise 10 % - 350, 00
Net commercial
Transport à votre charge
IM 3 150, 00
150, 00
Total HT 3 300, 00
Taux de TVA : 20 % montant TVA 660, 00
Total TTC (net à payer) 3 960, 00
C
Date limite de règlement (avant le… ; sous 30 jours ; à la fin du mois ; etc.), (et escompte pour paiement comptant (sous huit jours) : 1 %)

(Mode de paiement, coordonnées bancaires, RIB pour une facture envoyée à un établissement public…)
Conditions générales de ventes (souvent au verso). Par exemple : clause de réserve de propriété : « la propriété des marchandises livrées
E

reste acquise au vendeur jusqu’au paiement intégral du prix ».

Adhérent d’un centre de gestion agréé (et donc acceptation des paiements par chèque).

*
Statut, capital, siège social, SIRET (ou SIREN), code APE, n° RCS et ville à mettre sur tout courrier ou autre document écrit.
P

Exemple : SA au capital de 23 000 euros – RCS B 145 251 478 Lyon - APE 014 B

RIB : relevé d’identité bancaire (numéro du compte bancaire et référence de la banque)


SIREN : service informatique du répertoire des entreprises (INSEE). Il est composé de 9 chiffres et se présente comme suit
S

selon votre activité : - Profession libérale / artiste auteur : 000 000 000 - Commerçant : 000 000 000 RCS - Artisan : 000
000 000 RM 000
SIRET : service informatique du répertoire des établissements. Le numéro de SIRET, qui identifie géographiquement l’éta-
blissement d’une entreprise, est composé de 14 chiffres correspondant au SIREN (9 chiffres) + le NIC (5 chiffres). Il peut
donc y avoir plusieurs SIRET à partir d’un seul SIREN si l’entreprise à plusieurs établissements.
SIRENE : service informatique du répertoire des entreprises et des établissements
RCS : registre du commerce et des sociétés
APE : activité principale de l’entreprise (utilisant la NAF : nomenclature des activités françaises)
Le N° DE TVA intracommunautaire : il doit obligatoirement figurer sur les factures lors des échanges intra-communau-
taires. Ce n° comporte 2 lettres (FR pour France) + 2 chiffres clé + les 9 chiffres du SIREN [Ex : FR 24 000 000 000]

35
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Fiche 9
Produits et charges liés aux productions

Le contexte

Un chef d’entreprise doit également maîtriser deux notions comptables de base qui sont la notion de charge et la notion
de produit. Elles constituent le compte de résultat, document comptable annuel obligatoire, qui est nécessaire pour

N
connaître l’état de santé de la société.

E
Les outils

 Définitions
IM
Un produit peut se définir comme une ressource monétaire immédiate ou future liée à l’activité et qui
contribue au résultat. Exemples de produits : fleurs ou plants produits sur l’exploitation, ventes d’animaux,
indemnité d’assurance…
Une charge est un emploi d’argent immédiat ou futur lié aux productions et qui diminue le résultat.
Exemples de charges : la consommation d’engrais ou d’électricité, l’usure d’un véhicule, la réparation d’un
matériel par un artisan, le salaire d’un ouvrier…
C
 Les produits d’exploitation
Les produits regroupent des postes divers que l’on peut synthétiser ainsi :
vente de services autoconsommation par la famille
à des tiers de produits de l’exploitation
E

total des produits


P

vente à des tiers variation de stocks les subventions


de produits stockables stocks fin - stocks début d’exploitation

exercice N-1 exercice comptable N


S

inventaire inventaire
avec les stocks début ventes avec les stocks fin

Explication sur les stocks pour l’exercice N


Total des produits de l’exercice N =
ventes + autoconsommation +stocks fin exercice N – stocks début exercice N + subventions d’exploitation
Les biens stockés à la fin de l’exercice sont ajoutés, car ils ont été produits pendant l’exercice N. Par contre, les
biens stockés au début de l’exercice sont soustraits, car ils ont été produits pendant l’exercice précédent N-1.

36
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 Les charges courantes
Les achats correspondent à la fois à des approvisionnements stockables ou non, à des services mais aussi à
une charge particulière liée aux biens présents sur plusieurs années : les amortissements (cette notion sera
précisée dans la fiche 10).
Explication sur les stocks pour l’exercice N

achats de services
les amortissements
à des tiers

N
total des charges

achats des approvisionnements variation de stocks des approvisionnements stockables

E
stockables stocks début - stocks fin

exercice comptable N
IM
inventaire
avec les stocks début achats
inventaire
avec les stocks fin

Total des charges de l’exercice N =


achats de biens et services + stocks début exercice N - stocks fin exercice N + amortissements
Les biens stockés au début de l’exercice N (correspondant à des achats de l’exercice N-1) sont ajoutés, car
ils sont consommés pendant l’exercice N. Par contre, les approvisionnements stockés à la fin de l’exercice
C
sont soustraits, car ils seront utilisés pendant l’exercice suivant (N+1).

 Ne pas confondre recette, vente et produit


E

Illustrons par trois exemples :


– Le blé stocké à la fin de l’exercice N est un produit de l’exercice N, mais il n’est pas vendu et n’a pas généré
de recettes.
– Le déblocage d’un prêt est une recette, mais ni une vente, ni un produit.
– Des porcs sont vendus à la fin de l’exercice N, mais l’encaissement arrive après la fin de l’exercice : c’est
P

donc une vente et un produit pour l’exercice N, mais pas une recette pour l’exercice N.
Le produit correspond à des ventes + les stocks fin – les stocks début
S

 Ne pas confondre dépense, achat et charge


Illustrons par trois exemples :
– La consommation d’un stock d’engrais est une charge, mais n’est ni une dépense, ni un achat.
– Le remboursement d’une dette est une dépense, mais n’est ni une charge, ni un achat.
– L’achat des semences pour une prairie implantée pendant l’exercice N et payées pendant l’exercice N+1
est une charge pour l’exercice N, mais pas une dépense de l’exercice N.
La charge correspond à des achats d’approvisionnements – stocks fin + stocks début

37
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L’entreprise agricole : une structure productive
Fiche 1 et un groupement humain en évolution
Fiche 10
Les investissements et les financements

Le contexte

Une entreprise investit fréquemment pour trois motifs principaux : augmenter sa capacité de production, moderniser ses
moyens de production ou simplement assurer le renouvellement d’un bien. Les investissements ont tous la caractéristique

N
de correspondre à des biens durables utilisés pendant plusieurs cycles de production. La plupart des investissements sont
des biens matériels, mais il existe aussi des investissements immatériels : dépôt de marques ou financiers (parts sociales de
coopératives). Toute entreprise doit trouver des sources de financement pour ses investissements qui représentent souvent
des sommes importantes.

E
Les outils

 Les
IM
investissements et les immobilisations
En comptabilité, les investissements correspondent toujours à des immobilisations qui sont utilisées
pendant plusieurs années et il faut en tenir compte pour la gestion. Mais il est nécessaire de distinguer
les différentes immobilisations du fait de leur nature.
C
Immobilisation incorporelle Immobilisation corporelle Immobilisation financière

Fonds de commerce ou agricole


Cf. exemples ci-dessous Parts sociales de coopératives
Dépôt de marques
E

Bâtiments-matériel
Biens immobilisés Terres Animaux reproducteurs
Plantation-drainage
P

Pas de dépréciation Dépréciation Amortissables pour certains chevaux


Caractéristiques
avec le temps avec le temps Non amortissables pour les autres animaux

Aucune liée à l’achat


Amortissements pour chevaux ou
Charge annuelle (sauf en première année Amortissement
Achats +/- variation de stocks
avec les frais d’acquisition)
S

L’amortissement, c’est quoi ?


Amortir consiste à étaler sur plusieurs exercices le montant lors de l’investissement. Les amortissements se
pratiquent exclusivement sur des biens qui perdent de la valeur avec le temps, du fait, notamment de l’usure
physique, de l’évolution technique ou de règles juridiques. Il est logique de prendre en compte l’usure pro-
gressive d’un bien sous forme d’une charge nouvelle et de l’intégrer au calcul du bénéfice. L’amortissement
comptable est soumis à des règles précises.
L’amortissement est donc la constatation comptable de la perte de valeur d’un bien durable.

38
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 L’amortissement : comment le calculer ?
La base de l’amortissement : le montant à amortir est la valeur d’achat HT (hors taxe) ou le coût réel de
réalisation d’un bâtiment avec les différents matériaux et le travail salarié. Le travail de l’agriculteur est
exclu lorsqu’il participe aux travaux. Pour les biens qui gardent une valeur marchande, il faut soustraire
de la valeur d’achat la valeur résiduelle. Par exemple, un tracteur que l’on amortit sur 10 ans, gardera une
valeur marchande après cette durée.

La durée de l’amortissement : en principe, elle doit correspondre à la durée probable d’utilisation. Pour des
raisons fiscales ou de prudence, la durée retenue est souvent plus courte que la durée réelle d’utilisation.
Les durées les plus pratiquées sont les suivantes :

N
Bâtiments Installations
Les différents biens Matériel Plantations
Drainage dans les bâtiments

Durées d’amortissement 5 -10 ans 10-15 ans 7 -10 ans 15 - 20 ans

E
Le rythme d’amortissement : il existe plusieurs méthodes pour amortir un bien. Nous n’étudierons que la
plus courante, l’amortissement linéaire. Le bien est amorti de façon constante sur la durée choisie. Il com-
mence le jour de mise en service et, la première année, l’amortissement est calculé au prorata des jours (on
considère que chaque mois dure 30 jours et une année 360 jours).
IM
Les autres méthodes correspondent mieux à la réalité (calcul en fonction d’unité d’œuvre comme les km
parcourus, les ha travaillés, les heures d’utilisation), ou permettent une optimisation fiscale (exemple de
l’amortissement dégressif).

 Exemple de calcul des amortissements sur un matériel


Un agriculteur conduisant une entreprise a acheté un tracteur pour une valeur de 60 000 � le 10 février
dans l’exercice N, amorti selon un mode linéaire sur une durée de 5 ans. L’exercice comptable de cet agri-
C
culteur correspond à l’année civile. Amortissement de ce tracteur sur sa durée totale :

Valeur nette comptable


Exercices comptables Amortissement annuel (�)
début exercice (�)
12 000 × 320/360 = 10 667 (le matériel est présent
E

01/01 N – 31/12 /N 60 000


sur 320 jours pendant cet exercice comptable)
N+1 49 333 12 000

N+2 37 333 12 000


P

N+3 25 333 12 000

N+4 13 333 12 000

N+5 1 333 (amortissement sur 40 jours) 1 333


S

Fin de période 0 Soit un total de 60 000 �

Détails du calcul :
– La charge d’amortissement de ce matériel présent une année complète est de 12 000 � soit 60 000 � ré-
partis sur les 5 années.
– Il faut tenir compte de la durée de présence de ce matériel pour la première année (320 jours du 10 février
au 31 décembre en comptabilisant des mois à 30 jours).
– L’amortissement se termine le 10 février N+5 et donc l’amortissement est calculé sur 40 jours.
– La valeur nette comptable se détermine par la différence entre la valeur du matériel et les amortissements
pratiqués.

39
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Fiche 10 Les investissements et les financements

En conclusion, la charge d’amortissement apparaissant dans le compte de résultat de cette entreprise en


année N sera de 10 667 � et correspond à la dépréciation du tracteur sur le premier exercice comptable.
Il est important de retenir qu’un amortissement est une charge calculée liée à un bien durable, mais n’est
pas une dépense. La dépense se fait lors de l’achat, de l’investissement.
C’est donc une charge calculée par l’exploitant. La méthode de calcul a une influence sur le résultat comptable.
Il est important de le savoir lorsqu’on interprète les documents comptables (bilan et compte de résultat) d’une
entreprise.

N
 Les financements des investissements
Montant de l’investissement
(Autofinancement, subvention, emprunt LMT, crédit-bail)
– L’autofinancement : si l’entreprise dégage des

E
excédents (bénéfices) suffisants, elle a les moyens
de financer tout ou partie d’un investissement. Une
autre source d’autofinancement peut être d’utiliser
de l’épargne personnelle pour l’entreprise.
IM
– Les subventions : cela correspond à un apport exté-
rieur d’argent obtenu par l’entreprise suite à une
demande officielle auprès d’organismes (direction
départementale du territoire, conseil régional…).
Ce financement correspond à un don qui ne donne
lieu à aucun remboursement par l’entreprise, mais
son attribution est soumise au respect de conditions précises.
– L’emprunt : c’est la forme principale de financement avec un exemple chiffré présenté ci-après. L’argent
C
est demandé à une banque par constitution d’un dossier pour obtenir son accord. Les caractéristiques d’un
emprunt sont les suivantes :
• Le montant : il dépend de celui de l’investissement et de la part de l’autofinancement assuré par l’entre-
prise. Les banques souhaitent fréquemment une part (même mineure) d’autofinancement, mais emprunter
la totalité du financement est parfois possible.
E

• La durée de l’emprunt : elle est toujours liée à la durée de vie du bien financé. D’une part, Il est difficile
de rembourser sur une durée trop courte (le montant des remboursements annuels serait trop lourd) et
d’autre part, continuer à rembourser alors que le bien n’est plus présent n’aurait plus de logique écono-
mique et serait même dangereux s’il fallait souscrire un deuxième prêt pour remplacer le matériel usagé.
P

• Le taux d’intérêt : l’emprunteur recherche le taux le plus bas possible et dans la plupart des cas, un taux fixe.
• La périodicité : le remboursement peut être mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel. C’est à négocier avec
la banque en fonction de la saisonnalité des rentrées d’argent dans l’entreprise. Quand le remboursement
est annuel, on parle d’annuité d’emprunt.
S

– Le crédit-bail ou leasing est une solution alternative au crédit bancaire classique. Il s’agit d’une formule
proposant une location pendant une durée et une option d’achat avec un prix indiqué à l’avance. Le cré-
dit-bail repose sur un contrat entre un financeur (propriétaire du bien) et l’agriculteur utilisateur qui loue
le bien avec l’obligation d’assurer et d’entretenir le bien. Cette formule est intéressante pour les entreprises
avec un fort endettement, ou pour des raisons fiscales.

40
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 Illustration pour un emprunt long moyen terme (LMT)

montant de l’emprunt

durée de l’emprunt
échéancier de remboursement
taux d’intérêt
annuité, mensualité ou autres
durée de l’emprunt
taux d’intérêt

N
remboursement charges financières
de capital (intérêts)

E
Un agriculteur emprunte 10 000 � avec un taux d’intérêt de 3 % sur 5 ans.
Lors de la constitution du dossier, le conseiller bancaire annonce une annuité constante de 2 183 � à régler
chaque année. Au total, cet agriculteur aura payé (2 183 × 5) soit 10 915 �. On peut en déduire la charge
financière totale liée à l’emprunt au terme des 5 ans, le remboursement de capital est de 10 000 � et les
charges financières sont de 915 �.
IM
Que se passe-t-il la première année ?
L’agriculteur paie une annuité de 2 183 � et la charge financière est de 10 000 × 3 % = 300 �.
Donc le remboursement de capital est obtenu par la différence entre l’annuité et la charge financière soit
2 183 – 300 = 1 883 �

charges financières 300 €


C
annuité
2 183 € remboursement de capital
1 883 €
E

Cette annuité comprend une partie de capital remboursé à la banque : c’est une dépense mais pas une
charge. L’autre partie de l’annuité correspond au coût de l’emprunt et s’appelle la charge financière avec
P

des frais financiers (et parfois d’autres frais).


S

41
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Fiche 11
Le compte de résultat de l’entreprise
et les soldes intermédiaires de gestion

Le contexte

Le compte de résultat fait partie des éléments financiers indispensables que le chef d’entreprise doit élaborer pour indiquer

N
la performance de son activité. Il mesure le bénéfice ou la perte liés aux activités d’une entreprise, avec ses produits et ses
charges pour une période donnée, appelée exercice comptable. Ce compte de résultat s’inscrit dans une période limitée
avec une date de début et une date de fin de l’exercice comptable. Dans la très grande majorité des cas, la durée de
l’exercice est d’une année. Mais il existe des exceptions avec souvent des durées plus courtes et il est difficile d’analyser
ce résultat en agriculture où les cycles de production sont longs. Il a pour but de faire connaître à l’administration fiscale

E
le montant du bénéfice réalisé (ou la perte) et prouver la rentabilité de l’entreprise aux financeurs potentiels. À partir du
compte de résultat, le chef d’entreprise peut construire le tableau des soldes intermédiaires de gestion qui retracent les
éléments qui ont permis à l’entreprise de produire de la valeur.
IM
Les outils

 La présentation du compte de résultat


C
Le classement des produits et des charges suit une logique comptable résumée dans le tableau suivant et il
est important de bien le comprendre.
E

Classement Produits Charges

Ventes de produits agricoles Consommation de biens et de services


Exploitation et services de l’exploitation pendant l’exercice
en relation avec les activi- agricole
tés de production Les amortissements = charge répartie sur
P

Subventions d’exploitation plusieurs exercices d’un bien durable Activité courante


Financier Frais financiers liés aux emprunts LMT
en relation avec le finance- Produits financiers Frais financiers sur des dettes court terme
ment de l’entreprise (CT) et découvert bancaire
S

Exceptionnel Revente d’immobilisations


Amortissement dérogatoire Opérations
tout ce qui n’est pas cou- Amortissement des subven-
Valeur nette comptable du matériel revendu exceptionnelles
rant dans l’entreprise tions d’investissement

Le solde du compte de résultat peut être un bénéfice ou une perte et correspond à la différence entre le
total des produits et le total des charges.
La présentation du compte de résultat peut prendre des formes différentes selon les organismes de ges-
tion, mais l’organisation globale repose sur les mêmes principes. Ci-après, la forme la plus fréquente de
ce document.

42
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Le compte de résultat – exercice du .................... au ....................

Produits
+ stocks

+ stocks
Charges
- stocks

- stocks
Achats

Ventes
Les différents Les différents postes de

début

début
fin

fin
=

=
postes d’achats produits

Total Total produits


approvisionnements stockables
Ventes de services

Total services extérieurs Autoconsommation

N
Impôts et taxes Aides couplées

Salaires Aides découplées autres sub-


Cotisations sociales ventions d’exploitation
Total produits
Amortissements

E
d’exploitation
Intérêts des emprunts LMT
Produits financiers
Intérêts CT

Charges exceptionnelles Produits exceptionnels

Total charges
IM Total Produits

Résultat de l’exercice = total des produits – total des charges

 Les soldes intermédiaires de gestion ou les SIG


C
À partir du compte de résultat, il est facile de calculer des soldes intermédiaires de gestion qui vont être
largement utilisés dans l’analyse économique (voir fiche 15).
Nous vous proposons dans une première approche un schéma expliquant l’enchaînement des différents
soldes intermédiaires de gestion :
E

aides liées
produits de l’entreprise liés à l’exploitation aux productions

total des produits en lien avec les productions = productions d’exploitation


P

les charges les services


valeur ajoutée
des approvisionnements extérieurs

- impôts
+ aides découplées
S

- charges de personnel
excédent brut d’exploitation = EBE
- amortissements
- charges financières
résultat courant

- charges exceptionnelles + produits exceptionnels

résultat d’exercice

43
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Fiche 12
Le bilan et comprendre le cycle comptable

Le contexte

Le cycle comptable est l’ensemble des opérations comptables pour chaque exercice comptable, en général chaque année.
L’exercice comptable est l’intervalle de temps entre deux inventaires. L’inventaire est l’estimation régulière des différents

N
biens de l’entreprise et notamment des stocks. Le point de départ de la comptabilité est le bilan d’ouverture ; ce document
comptable essentiel est nécessairement établi à partir d’un inventaire de départ, ce qui consiste à lister et évaluer tous les
biens et valeurs présents dans l’entreprise ainsi que toutes les dettes. Alors l’entreprise peut entrer en activité, réaliser des
achats et des ventes, régler les services (eau, électricité, assurances, entretien du matériel…), les impôts, les salaires…
À la fin d’une période donnée - le trimestre par exemple de manière facultative ou obligatoirement l’année au regard de

E
la loi - l’entreprise fait le point des entrées et sorties de son activité et établit ainsi le compte de résultat afin d’en calculer
le bénéfice ou la perte. Le cycle comptable se termine par l’établissement du bilan de clôture.

Les outils
IM
 Le bilan
Un bilan comptable est un document qui synthétise à un moment donné ce que l’entreprise possède, appelé
C
l’« actif », et ses ressources, appelées le « passif ». Par définition, l’actif est toujours égal au passif car le chef
d’entreprise n’a pu utiliser plus d’argent à l’actif qu’il n’en a eu en ressources au passif. Donc le bilan est
une « photographie » du patrimoine de l’entreprise à un instant donné.

L’actif
E

Il s’agit de l’ensemble des emplois d’argent de l’entreprise, à une date donnée (côté gauche du bilan).
– Immobilisations : emplois d’argent nécessaires pour acquérir des biens durables. Elles peuvent être cor-
porelles, non corporelles ou financières.
– Actif circulant : emplois d’argent destinés à ne pas rester plus longtemps que la durée du cycle de production.
• Stocks : éléments transitant provisoirement sur l’exploitation avant d’être consommés ou vendus.
P

• Créances : sommes dues par les clients (ou d’autres personnes) à l’entreprise.
• Disponibilité : monnaie stockée sur un compte bancaire (banque) ou en pièces et billets (caisse).

Le passif
S

Il s’agit de l’ensemble des ressources de l’entreprise à une date donnée (côté droit du bilan).
Les capitaux propres sont les capitaux appartenant aux agriculteurs avec des appellations différentes selon
la nature de l’entreprise. Dans ces capitaux propres peuvent aussi apparaître des réserves et des subven-
tions. Les réserves sont des bénéfices antérieurs non distribués. Elles constituent, avec le résultat de l’an-
née, des ressources internes à l’entreprise. Les subventions sont des sommes d’argent versées à l’entreprise
pour investir.

Les dettes
Somme d’argent que l’on doit à quelqu’un (banque, État, salariés, organismes sociaux, fournisseurs…). Il
y a les dettes financières à long (plus de 5 ans), moyen et court terme (un an et moins) et les dettes non
financières (fournisseurs, organismes sociaux, État et collectivités locales, salariés, etc.)

44
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BILAN AU ... /... /...
VALEUR Amortissements VALEUR
ACTIF PASSIF VALEUR
BRUTE et provisions NETTE
Immobilisations incorporelles
Fonds de commerce
Frais d’installation Capital social ou capital per-
sonnel
Immobilisations corporelles prélèvements,
Terrains apports,
Aménagements fonciers réserve
Constructions Résultat de l’exercice
Installations

N
Subventions
Matériels
Plantations pérennes
Immobilisations financières
Parts sociales
TOTAL IMMOBILISATIONS TOTAL CAPITAUX PROPRES

E
Stocks et encours Dettes financières
Avances aux cultures Emprunts long terme
Stocks approvisionnements Emprunts moyen terme
Stocks produits Concours bancaires courants
Créances
Créances clients
Autres créances
IM
Disponibilités Dettes non financières
Placements à court terme Dettes fournisseurs
Banque Dettes fiscales et sociales
Caisse Autres dettes non financières

TOTAL ACTIF CIRCULANT TOTAL DETTES


C
TOTAL ACTIF TOTAL PASSIF

 Le cycle comptable et l’équilibre des documents de synthèse


E

nombreuses opérations d’achats et de ventes pendant l’exercice comptable


avec des enregistrements respectant un plan comptable avec classement des comptes
P

compte
de résultat
charges du ... au ... produits
S

résultat (positif)
résultat (positif)

actif
le bilan passif
au .../...

emplois ressources

investissements emprunts nouveaux

45
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p a gn
om

on
S it e c
Applications b
We

1 Un agriculteur chef d’entreprise a acheté un véhicule pour une valeur de 15 000 € le 15 mars
de l’exercice N amorti selon un mode linéaire sur une durée de 6 ans. L’exercice comptable de cet
agriculteur correspond à l’année civile.

N
 D
ans un tableau, présentez l’amortissement de cet achat en trois colonnes : année ; amor-
tissement ; valeur nette comptable .

E
2
L’entreprise Vert jardin est créée le 01/01/12 avec un capital de 45 K� et un emprunt de 15 K�.
L’entreprise acquiert une construction de 30 K� et des matériels pour 15 K� le tout réglé
au comptant.
IM
 Calculez le solde (le montant restant) de la banque après ces opérations au 1er janvier.
 Établissez le bilan d’ouverture au 01/01/12.

L’entreprise Vert jardin entre en activité :


• Au 05/02, elle règle un salaire de 1,2 K�.
• Au 18/02, elle achète pour 5 K� d’approvisionnements, règlement à 30 jours.
C
• Au 25/02, elle règle au comptant pour 7,8 K� de services ( électricité, communication, eau,
chauffage…) et 2 K� d’intérêts sur emprunt.
• D’autre part, elle vend pour le mois de janvier 32 K� de produits avec un règlement par le client
à 60 jours.
 Établissez le compte de résultat des deux premiers mois, calculez le bénéfice ou la perte.
E

 Calculez le solde de la banque au 28/02/12.


 Établissez le bilan de clôture au 28/02/12.
P
S

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DOSSIER 4
Analyse économique et financière
d’une entreprise agricole

N
L’étude de ce domaine est essentielle car une entreprise doit dégager
un bénéfice suffisant pour permettre aux agriculteurs et à leurs familles
de vivre correctement de leur métier. Les agriculteurs ne recherchent
pas seulement une rentabilité maximale, ils ont des objectifs tels

E
que la qualité de vie, le choix de l’autonomie dans leur métier, la
production de qualité, la pérennité d’une entreprise familiale...
Une entreprise en bonne santé financière est le meilleur moyen de
vivre pleinement son métier et c’est pour cela que les agriculteurs
IM
doivent maîtriser la gestion de leur entreprise en maintenant les
équilibres financiers. Une erreur sur un investissement important
peut avoir des conséquences sur plusieurs années entraînant des
problèmes financiers pour l’entreprise.
L’agriculteur doit être autonome dans ses prises de décision. La
première étape de l’autonomie est de connaître les outils disponibles et
de comprendre les chiffres pour leur donner un sens et de valoriser les
conseils qu’il sollicite. Le danger est de se perdre dans des calculs...
C
souvent inutiles. La difficulté principale est d’avoir un raisonnement
global mesurant toutes les conséquences d’une décision.
Quels sont les outils nécessaires à l’analyse économique et financière ?
– la marge brute d’une activité (MB) : voir fiche 13 ;
– le compte de résultat d’un exercice comptable : voir fiche 11 ;
E

– les soldes intermédiaires de gestion (SIG) : voir fiches 11 et 14 ;


– le tableau de financement : voir fiche 15 ;
– le bilan : voir fiche 16 ;
– le coût de revient d’une production (ou prix de revient) qui est la
P

somme de tous les coûts (directs et indirects) liés à une activité, avec
la rémunération de l’agriculteur. Ce coût de revient est comparé au
prix de vente constaté ou prévu du produit.
S

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Fiche 13
Les marges brutes dans une entreprise agricole

Le contexte

Généralement, une exploitation agricole vend plusieurs produits différents sur le marché et il est nécessaire de mesurer
la rentabilité des différentes activités présentes dans l’entreprise. Les marges brutes sont un outil largement utilisé en

N
agriculture permettant de lier les choix techniques de conduite d’une production et le résultat économique obtenu. Il existe
des références disponibles permettant d’apprécier son niveau. La gestion analytique consiste à déterminer des marges par
produit puis à les analyser.
Pour définir les différentes activités de l’entreprise et déterminer les cessions internes dans l’entreprise, il faut commencer
par déterminer les différentes activités de l’entreprise qui vont conduire aux calculs des marges. Ces activités sont basées,

E
le plus souvent, sur les produits finis commercialisés. Mais il faut aussi pouvoir isoler les charges liées à la production : c’est
parfois difficile quand un agriculteur produit de nombreux biens. Dans certains cas, on dissocie le produit vendu en deux
activités distinctes et donc deux marges. L’objectif est d’avoir une réflexion sur la rentabilité à différents niveaux du cycle
de production. Par exemple, il peut être réalisée une marge liée à la production et une marge liée à la transformation et à
IM
la vente directe du produit avec un prix de cession de l’activité production à l’activité vente directe.

Les outils
C
 Les cessions internes
Le découpage par activité implique de tenir compte des cessions internes, c’est-à-dire des biens qu’une
activité cède à une autre activité de l’entreprise
E

Valeur d’une cession interne = quantité cédée × prix unitaire du bien cédé

Les quantités cédées sont fournies par des enregistrements réalisés par l’agriculteur. La qualité de ces in-
formations est importante pour la fiabilité de la marge. Le prix unitaire du bien cédé est, le plus souvent,
P

le prix de vente d’un produit équivalent sur le marché. Mais d’autres choix peuvent être faits (par exemple
le prix de revient) et il faut être vigilant sur les choix réalisés, car les prix des cessions internes influencent
directement le niveau des marges.
Un point important dans les calculs : une cession interne en produit dans une activité se retrouve obligatoi-
S

rement en charge dans une autre activité (ou plusieurs). Donc la somme des cessions internes est nulle et
les cessions internes n’influencent pas le niveau de valeur ajoutée d’une entreprise.

Exemple de calcul des cessions internes : entreprise produisant du lait, des taurillons et du blé :
– du blé (grains) est cédé à 15 € par quintal : 400 quintaux pour le troupeau laitier, 500 q pour les taurillons  ;
– de la paille de blé au prix de 35 € par t : 80 t pour le troupeau laitier, 40 t pour les taurillons  ;
– 45 veaux laitiers pour les taurillons au prix de 140 € par veau  ;
– du lait bu par les veaux mâles (taurillons) : 20 000 l cédés au prix de 250 € par 1 000 l.

48
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Produits en cessions internes Charges en cessions internes
Grains : 900 q × 15 € = 13 500 €
Blé
Paille : 120 t × 35 € = 4 200 €
Aliment produit 400 q × 15 € = 6 000 €
Troupeau laitier Veaux 45 × 140 € = 6 300 €
Paille produite 80 t × 35 € = 2 800 €
Veaux cédés 45 × 140 € = 6 300 €
Taurillons laitiers Aliment produit 500 q × 15 € = 7 500 €
Paille produite 40 t × 35 € = 1 400 €

Total 24 000 € 24 000 €

N
 Le classement des charges
les facteurs de production
les productions
fonctionnement, achat et financement

E
avec le cycle de production
terres, bâtiments, matériel, main-d’œuvre

les charges opérationnelles ou variables les charges de structure


IM
ensemble des charges utilisées pour assurer la production et qui
possèdent les deux caractéristiques suivantes : elles sont affectables
aux activités, ce sont des charges directes et facilement imputables à
- charge qui ne dépend pas du
volume de la production, mais
qui évolue en fonction de la
une activité et elles sont variables, elles apparaissent ou disparaissent modification de la capacité de
avec ces activités et varient avec la dimension des productions : production (taille des bâtiments,
- charge dont le montant est proportionnel au volume de production nombre de salariés, nombre et
(au nombre d’unités produites) ; capacité des machines...)
- si x est le volume de production et y la charge variable, on peut - exemples : dotation aux
amortissements, salaires, taxe
C
écrire l’égalité suivante : y = ax ;
- exemples : contenants (pots, barquettes...) ; substrats (terreau, laine foncière, frais d’électricité, de
de roche...) ; semences, plants, boutures et redevance (obtenteur) ; téléphone, d’irrigation...
produits phytosanitaires spécifiques, régulateur de croissance...
E

 Les différentes marges existantes, parfois disponibles dans les documents de gestion

Produit total = ventes produits principal + stocks de fin – stocks de début + sous-produits + aides PAC couplées
P

Charges opérationnelles ou variables Marge brute de l’activité


Charges de structure liées à l’activité Marge directe
Charges de structure
S

Marge nette
communes

 La marge brute d’une activité : définition et présentation


Les marges brutes sont très utilisées pour l’analyse des productions en agriculture et de nombreuses réfé-
rences sont disponibles. Elles permettent de faire des liens entre les choix techniques d’un agriculteur et le
résultat économique d’une production.
Les produits de l’activité pendant un exercice : ce sont des produits liés directement à la mise en place de
la production.

49
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Fiche 13 Les marges brutes dans une entreprise agricole

Ventes Variation Cessions Autoconsommation


Aides PAC
à des tiers des stocks internes familiale
Stocks fin exercice Prix × quantités estimées par Choix d’un prix × quantité
Prix × quantité Aides couplées
Stocks début exercice l’agriculteur donnée par l’agriculteur

La marge brute d’une activité = produits de cette activité – charges opérationnelles

N
 Deux exemples de présentation d’une marge brute
Les productions végétales

E
Les charges opérationnelles Montant Différents produits Montant
Charges d’intrants
Produit de la production
Achats + SD - SF
Engrais
Semences
Traitement
IM Grains
Paille
Ventes + SF - SD

Travaux par tiers pour la récolte ou la mise en Cessions de grains pour les animaux
place des cultures Cession de paille utilisée par les animaux
Aides PAC couplées, indemnités d’assurance
Total charges opérationnelles Total produit de l’activité
C
Marge brute de l’activité = produit – charges opérationnelles

Les productions animales


E

Total Produits

Ventes + SF- SD + / - cessions internes - achats d’animaux + aides PAC couplées = produit net
P

Charges opérationnelles

Coût de la surface fourragère + concentré + paille + vétérinaire = frais d’élevage

On obtient une marge totale de chaque atelier ce qui permet de situer leur importance dans l’entreprise :
S

c’est souvent une donnée disponible dans les documents de gestion fournis par les centres de gestion.

Activité 1 Activité 2 Activité 3


Marge brute

Marge brute globale de l’entreprise

50
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 Les intérêts d’une marge brute pour l’analyse économique
Les marges brutes présentent trois intérêts principaux pour les agriculteurs et les conseillers :
– pouvoir se comparer à un groupe pour dégager ses forces et ses faiblesses ;
– suivre les évolutions d’une production de l’entreprise dans le temps ;
– comparer ces productions entre elles pour faire des choix avec création, augmentation, diminution, suppres-
sion d’une production.

 Comment analyser une marge brute ?


L’analyse d’une marge brute exige d’avoir une approche globale pour faire ressortir tous les éléments qui

N
ont influencé le niveau obtenu et les écarts obtenus entre les années. L’important est la cohérence globale
du système et le résultat final.
Étape 1 : Situer la marge brute (MB) de la production étudiée dans la marge globale

Marge brute globale de l’exploitation

E
MB production 1 MB production 2 MB production 3

Il faut calculer les pourcentages de chaque activité par rapport à la marge brute totale de l’entreprise, puis
il faut approfondir l’analyse des marges qui représentent une part importante dans la marge brute.
IM
Étape 2 : Analyser la marge brute totale de la production sur 2 ans (ou 3 ans)

Chiffres globaux Exploitation exercice N Exploitation exercice N -1 Analyse des écarts


Produit total dont le produit
principal
Charges opérationnelles
dont la charge principale
C
Marge brute totale

Ce montant global permet de cerner les variations et de montrer les écarts entre les années. Cette compa-
raison est intéressante si la dimension est identique et permet de mesurer concrètement la différence entre
« une bonne et une mauvaise année ».
E

Étape 3 : Analyser la marge brute par unité et comparer à un groupe de référence


Choix du facteur le plus limitant de la production
P

Exploitation exercice N Moyenne groupe la plus récente


Produit total unitaire
Charges opérationnelles/unité
MB par unité
S

– Chaque poste doit être expliqué.


– Attention à la période entre le groupe et l’exploitation du fait des fluctuations des prix entre les années.
Il faut faire ressortir les points forts et les points faibles de l’activité permettant de mettre en évidence les
marges de progrès pour les années à venir. Un agriculteur a besoin de pistes pour essayer d’améliorer les
résultats de ses productions, mais il faut bien isoler les éléments qui dépendent de ses pratiques et donc de
ses choix. Il ne faut jamais oublier qu’un agriculteur travaille avec du vivant qu’il lui est difficile de maîtriser
tous les facteurs.

51
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Fiche 13 Les marges brutes dans une entreprise agricole

 Les facteurs à prendre en compte pour analyser une marge brute

les facteurs externes à l’entreprise


(indépendants de la volonté de l’agriculteur)

N
les marchés : les aléas techniques avec :
- prix de vente des produits les terres
- les accidents climatiques
- prix d’achat des approvisionnements - les problèmes sanitaires avec le potentiel des sols
avec des conséquences
sur les rendements

E
les facteurs internes à l’entreprise
(sur lesquels l’agriculteur peut agir)

IM
technicité
de l’agriculteur
- la conduite
Qualité des moyens de production
lien entre
les productions
- fertilisants organiques
d’une production - précédents culturaux
- la cohérence une conduite adaptée au potentiel des sols - les prix de cession
dans la conduite - la présence de l’irrigation
- la rigueur dans - l’état des bâtiments
le suivi - la performance des matériels
C

Dans le schéma proposé, une limite importante des marges brutes est mise en évidence : la marge brute
d’une production dépend étroitement du système de production et des liens entre activité. Or, la marge
E

brute a pour objectif de séparer les productions entre elles et de les comparer.
Par exemple, la rotation avec plusieurs cultures est un moyen pour avoir une meilleure maîtrise d’une
culture. Autre exemple, un blé après un protéagineux permet de réduire les apports d’azote et d’avoir sou-
vent moins de problèmes avec les mauvaises herbes. La marge blé avec cette rotation sera meilleure grâce
P

au système cultural et il faudrait raisonner en marge moyenne sur la rotation.


Une autre limite à l’analyse par les marges brutes est d’omettre tous les éléments qui agissent sur les
charges de structure. Par exemple, irriguer du maïs va accroitre sa marge brute, mais le résultat de l’exploi-
tation ne sera pas obligatoirement meilleur.
Il est aussi important de savoir que chaque centre de gestion, chambre d’agriculture ou autre organisme a
S

sa propre façon de calculer les marges brutes, avec des différences parfois importantes dans le choix des
produits et charges pris en compte. Il faut donc regarder comment ces marges brutes sont construites avant
de pouvoir les étudier correctement.
Le raisonnement sur trois ans permet d’éviter les marges exceptionnelles et de prendre du recul pour une
analyse plus objective. Cela permet de voir simplement la volatilité des prix, les écarts de rendements entre
les années et de relativiser des problèmes de conduite sur une année.

52
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 Repères sur les marges brutes de quelques productions
Ces marges brutes ont été établies à partir des prix moyens constatés sur les années 2008-2014
Facteurs expliquant les différences entre
Marge par unité
les exploitations classés par ordre d’importance
¼ in- ¼ supé
Moyenne 1 2 3
férieur -rieur
Blé par ha (charges Intrants par quintal, Prix de vente du grain
opérationnelles sans 600 900 1 200 surtout engrais Rendements obtenus avec périodes (stoc-
travaux par tiers) et traitements kage, contrat)
Lait par 1 000 l 180 230 270 Coût alimentaire Prix de vente du lait Le produit viande

N
Vaches allaitantes par Coût alimentaire avec Productivité avec
Prix de vente
VA avec engraissement 600 850 1 000 la part de l’herbe et les nombre de veaux nés
des animaux
des animaux quantités de concentré et les pertes d’animaux
Prix de vente moyen par Le prix d’achat des Le coût alimentaire
Taurillons race
150 250 400 animal avec le poids et le broutards et le prix de avec le coût du maïs et
à viande par animal
prix par kg cession des veaux les aliments achetés

E
La productivité par
Porc naisseur Le coût alimentaire avec
truie : nombre de Le prix du porc avec la
engraisseur 500 750 1 000 l’indice de consommation
porcs vendus par truie plus-value obtenue
par truie présente et l’autonomie alimentaire
présente
Volailles par m2 Nombre de lots par an et Les charges alimen- Les charges énergé-
Standard
Label
IM20
25
30
35
35
40
durée du vide sanitaire en
lien avec l’entreprise
taires : indice de
consommation
tiques donc la qualité
du bâtiment
C
E
P
S

53
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Fiche 14
Analyser la rentabilité globale de l’entreprise
à partir des soldes intermédiaires de gestion (SIG)

Le contexte

La rentabilité est une nécessité pour une entreprise, elle doit dégager une rentabilité suffisante sur plusieurs années. Si ce

N
n’est pas le cas, sa situation financière se dégrade et sa pérennité peut être remise en cause avec le risque d’un arrêt de
l’entreprise.
Quel est le niveau nécessaire de rentabilité pour une entreprise agricole ? Il n’y a pas de chiffres absolus et identiques pour
tous, ils dépendent des objectifs personnels des agriculteurs, de leurs besoins familiaux, des besoins d’autofinancement et de

E
l’endettement de l’entreprise. Mais on peut retenir des chiffres moyens, utilisés dans beaucoup de projets d’installation de
jeunes agriculteurs, qui sont de 25 à 30 000 € et un niveau de prélèvements privés de 15 000 à 20 000 € par personne.
Comment analyser la rentabilité ? À partir du compte de résultat, on peut calculer des soldes intermédiaires en cascade :
produits, valeur ajoutée, EBE et résultat d’exercice. L’analyse de ces soldes doit permettre de comprendre l’origine d’une
IM
rentabilité bonne ou insuffisante.

Les outils
C
 Le produit de l’exercice
C’est la valeur totale des biens et des services produits par une entreprise pendant un exercice comptable. Il
dépend des quantités produites (vendues, stockées, autoconsommées) et des prix de marché. C’est donc un
indicateur de la taille d’une entreprise et un moyen de suivre son évolution sur plusieurs années. L’objectif
E

des agriculteurs est de maintenir ou d’augmenter ce produit. Plusieurs possibilités s’offrent à lui : augmen-
ter la taille (surfaces, bâtiments...), accroitre les rendements ou augmenter les prix de vente en valorisant
mieux ses produits.
P

 La valeur ajoutée
Elle mesure la richesse créée par une entreprise grâce à son activité de production. C’est un bon indicateur
de l’efficacité économique globale d’un système de production. Rappelons sa définition :
S

valeur ajoutée = produits de l’exercice - consommations intermédiaires (approvisionnements + services extérieurs)


L’objectif pour l’agriculteur est d’avoir une valeur ajoutée la plus élevée possible lui permettant de rémuné-
rer le travail et de renouveler l’outil de production. Pour cela, plusieurs choix sont possibles : soit augmen-
ter le produit de l’exercice (voir solde précédent), soit diminuer les consommations intermédiaires (utiliser
moins d’intrants, mieux acheter, limiter les gaspillages...).
Pour porter un diagnostic, on calcule fréquemment un taux de valeur ajoutée = VA/produits. Plus ce taux
est élevé, plus l’entreprise crée de la valeur en limitant ses charges. Ce taux dépend beaucoup de la nature
des productions et de la manière de produire. Par exemple, en horticulture, un taux de VA/P de 50 % est
jugé satisfaisant. En vaches laitières, un taux de 35 % est admis comme une bonne performance.

54
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 L’excédent brut d’exploitation ou EBE
Il est intéressant, car il permet de comparer les performances de différentes entreprises en faisant abstrac-
tion de leur politique de financement et d’amortissement. C’est donc un bon indicateur de la performance
économique de l’entreprise dans le cadre de son activité courante (production et commercialisation). Un
EBE traduit donc la capacité d’un agriculteur à « gagner de l’argent » en faisant son métier.

Valeur ajoutée Aides découplées


Impôts et taxes Cotisations sociales des agriculteurs Charges liées aux salariés EBE

L’EBE prend en compte, entre autres, la rémunération des salariés (salaires et charges sociales) pour les

N
entreprises avec des salariés, les cotisations sociales des agriculteurs et souvent les aides découplées versées
dans le cadre de la PAC.
Il faut souligner que le travail des agriculteurs en entreprise individuelle ou des associés exploitants en so-
ciété n’est pas pris en compte dans l’EBE.
Taux d’EBE = EBE/produit de l’exercice avec des repères spécifiques à chaque système de production.

E
Mais le critère le plus utilisé est l’EBE obtenu par unité de main-d’œuvre (UMO) familiale. Il faut souvent
atteindre au moins 30 000 à 40 000 € par personne pour faire face à tous les besoins.

 Le résultat d’exercice
IM
C’est le solde final du compte de résultat qui s’obtient par : EBE – (amortissements + charges financières).
Un résultat élevé est toujours le signe d’une bonne rentabilité. Un résultat faible doit être analysé avec
prudence si par exemple les amortissements élevés correspondent à des investissements récents avec une
rentabilité à venir.
On calcule le résultat par unité main-d’œuvre (UMO) familiale et il faut le comparer aux prélèvements
privés par actif familial en année moyenne, ce résultat doit être supérieur pour augmenter les capitaux
propres de l’entreprise.
Le secteur agricole se caractérise par des revenus très hétérogènes entre les agriculteurs avec de nom-
C
breuses causes à l’origine de ces différences, mais il faut souligner que les productions conduisent à des
résultats très inégaux depuis de nombreuses années. (voir tableau page suivante)

Un point important, il est indispensable de raisonner sur plusieurs années, car le revenu des agriculteurs
varient beaucoup entre les exercices. Les causes principales sont à rechercher dans la volatilité des prix des
E

produits et des achats, et dans les conditions climatiques qui continuent d’avoir une influence considérable
sur les rendements et la qualité des produits.

Résultat courant avant impôts en valeur 2013 : moyenne par actif non salarié par région
P

milliers d’euros 2013 moyenne 2010 -2012

80 2012
70 2013 provisoire
60
50
S

40
30
20
10
0
France
métropolitaine
Alsace

Aquitaine

Auvergne

Basse-Normandie

Bourgogne

Bretagne

Centre

Champagne-Ardenne

Corse

Franche-Comté

Haute-Normandie

Île-de-France

Languedoc-Roussillon

Limousin

Lorraine

Midi-Pyrénées

Nord-Pas-de-Calais

Pays de la Loire

Picardie

Poitou-Charente
Provence-Alpes-
Côte d’Azur
Rhône-Alpes

Champ : exploitations moyennes et grandes (PBS>=25 000 €, France métropolitaine).

D’après Agreste primeur N°314- juillet 2014 – Résultat par actif non salarié de 1988 à 2013
55
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Analyser la rentabilité globale de l’entreprise
Fiche 14 à partir des soldes intermédiaires de gestion (SIG)

Résultat courant avant impôts par actif non salarié, niveaux moyens et tendances d’évolution
Données 2013 provisoires
Évolution annuelle moyenne % annuel Valeurs moyennes milliers d’euros 2013
Régions
et départements Moyenne
2012 2013 2013 / 2012 2013 / 2010 -2012 « 2013 » / « 2000 »
2010 -2012
Île-de-France 65.3 76.4 38.9 - 49.1 - 40.4 + 2.9
Champagne-Ardenne 69.0 55.0 66.2 + 20.3 - 4.0 - 0.6

N
Picardie 58.4 65.0 45.4 - 30.2 - 22.2 + 3.2
Haute-Normandie 38.5 41.3 27.2 - 34.1 - 29.3 + 1.5
Centre 50.7 56.9 40.9 - 28.0 - 19.2 + 3.4
Basse-Normandie 29.7 29.2 25.1 - 13.9 - 15.4 + 1.8
Bourgogne 35.8 39.4 28.8 - 26.9 - 19.6 - 0.6
Nord-Pas-de-Calais 41.9 42.2 36.2 - 14.2 - 13.6 + 3.1

E
Lorraine 37.8 37.2 26.1 - 30.0 - 31.1 + 1.3
Alsace 34.5 35.9 18.2 - 49.3 - 47.3 + 0.2
Franche-Comté 32.9 31.4 25.6 - 18.4 - 22.2 + 2.0
Pays de la Loire 29.2 32.5 26.7 - 18.0 - 8.8 + 1.9
Bretagne 34.0 34.0 28.1 - 17.5 - 17.5 + 3.3
Poitou-Charentes
Aquitaine
Midi-Pyrénées
Limousin
IM 47.0
24.1
24.3
19.3
56.2
27.3
26.4
22.7
41.7
14.1
13.1
21.3
- 25.9
- 48.6
- 50.3
- 5.9
- 11.3
- 41.8
- 46.0
+ 10.6
+ 6.0
- 2.0
+ 1.3
+ 0.0
Rhône-Alpes 26.1 26.5 28.2 + 6.3 + 8.0 + 1.0
Auvergne 23.3 23.0 22.1 - 33.9 - 5.0 + 1.0
Languedoc-Roussillon 19.7 19.6 19.6 - 0.1 - 0.5 - 1.9
Prov.-Alpes-C. d’Azur 26.3 29.3 29.7 + 1.4 + 13.0 + 0.4
Corse 27.1 24.8 22.6 - 9.1 - 16.6 + 2.3
C
France métropolitaine 34.3 35.7 28.9 - 19.1 - 15.6 + 1.5
« 20… » : moyenne triennale affectée à l’année indiquée (2013 : moyenne des résultats 2011, 2012 et 2013 affectée en 2013).
Champ : exploitations moyennes et grandes (PBS > = 25 000 €, France métropolitaine).
Source : SSP – Agreste – Rica et résultats provisoires pour 2013
E

Les SIG calculés vont être valorisés avec cinq critères complémentaires. L’analyse peut se faire en compa-
rant ces critères sur plusieurs années dans la même entreprise mais aussi en utilisant des références issues
des analyses de groupe souvent disponibles grâce au travail des chambres d’agriculture et des centres de
gestion qui diffusent leur travail assez largement.
P

 Les cinq critères à utiliser dans une analyse économique globale


Critères Signification
S

Montant des produits réalisés par unité de main-d’œuvre


Produits liés aux productions par UMO en € Plus il est élevé, plus la productivité du travail est importante pour une production
donnée
Part de valeur ajoutée restante dans l’entreprise par rapport aux produits réalisés
Valeur ajoutée / produit en % Ce ratio mesure le poids des charges de fonctionnement nécessaires pour produire :
plus il est élevé, plus l’entreprise est économe pour produire
Mesure de la performance économique par actif familial
EBE par UMO familiale en € Plus cet EBE est élevé, plus l’entreprise est performante dans ses activités de pro-
duction et de commercialisation

56
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Mesure de la rentabilité par rapport à la production en prenant en compte l’ensemble
des charges courantes de l’entreprise
Résultat courant / produit en %
Plus ce ratio est élevé, plus l’entreprise est économe en charges de fonctionnement
et en capitaux
Bénéfice ou perte pour une unité de main-d’œuvre familiale : c’est le solde final qu’il
Résultat d’exercice par actif familial
faut comparer aux prélèvements privés réalisés par actif familial

L’objectif pour tout agriculteur est d’obtenir un résultat suffisant pour répondre aux besoins de l’entreprise
et bien vivre son métier. La question essentielle est de connaître les facteurs sur lesquels l’agriculteur a une
influence importante et les facteurs externes avec lesquels il faut composer.

N
C’est pourquoi il faut relier les résultats économiques et la stratégie choisie par l’agriculteur (ou de plus
en plus souvent plusieurs agriculteurs associés). L’important est de comprendre qu’il y a plusieurs chemins
possibles pour obtenir une rentabilité correcte et qu’il ne faut pas se limiter à un modèle d’entreprise qui
pourrait être choisi par tous. Il faut prendre en compte ses objectifs, mais aussi les atouts et contraintes liés
à son entreprise.

E
Stratégie choisie Conséquences sur les SIG et analyse
par l’agriculteur La force principale Une faiblesse fréquente
Système à grande échelle : Produits élevés par UMO Besoin de capitaux importants donc souvent
une dimension importante

Système intensif :
IM avec des quantités vendues importantes
Produits élevés par actif grâce
à des rendements importants
des amortissements élevés

Acheter beaucoup d’intrants pour


produire le maximum produire donc VA / produits = faible
par ha ou par animal
Système qualité : Produits satisfaisants grâce
Besoin en main-d’œuvre important
valoriser ses produits par un label à des prix de vente élevés
VA / produits = élevé, car peu de charges
Système économe :
C
utilisées pour produire grâce à un Rendements souvent plus faibles
limiter les intrants et les charges
système économe
E
P
S

Système intensif Système qualité

57
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Fiche 15
Les évolutions financières dans une entreprise

Le contexte

Les évolutions financières doivent s’analyser sur plusieurs années, ce qui permet d’observer les tendances pour faire
ressortir les améliorations ou les dégradations de la situation financière. La durée souhaitable est de trois ans, mais une

N
analyse sur un an peut se justifier quand la situation est stable et satisfaisante. Par contre, une situation financière com-
plexe et instable peut demander une analyse sur une durée d’au moins cinq ans.
La présentation des tableaux de financement dans les documents comptables prennent des formes très différentes selon
les centres de gestion et les termes utilisés sont également variables selon les organismes ce qui complique la lecture des
comptabilités. C’est pourquoi nous vous indiquons plusieurs termes pour désigner le même critère.

E
La question à se poser est de savoir si l’entreprise dégage une capacité à s’autofinancer et si celle-ci est suffisante. Une
bonne capacité à s’autofinancer sur plusieurs années permet de faire face à tous les besoins de l’entreprise et de la famille.
De plus, il est essentiel d’avoir des réserves en trésorerie, car beaucoup de productions agricoles subissent des crises impor-
tantes avec de brutales chutes de prix et ont des cycles de production longs.
IM
Les outils
C
Critères
 essentiels pour les évolutions financières calculées
à partir du tableau de financement
Capacité d’autofinancement (CAF) ou marge de sécurité (MS) ou capacité interne de financement des investissements (CIFI)
= EBE - annuités des emprunts LMT - frais financiers court terme (FF CT) - prélèvements privés courants
E

EBE
P

annuités emprunts LMT FF CT prélèvements privés courants CAF ou MS ou CIFI

engagements besoins préparer


S

du passé du présent l’avenir

 Analyse de la CAF ou CIFI


Les annuités des emprunts LMT dépendent des emprunts réalisés dans le passé (montant, durée et taux
d’intérêt). On utilise fréquemment le ratio annuité sur EBE qui mesure la part d’EBE consacrée à payer les
annuités des emprunts et c’est un critère traduisant le risque financier, plus il est élevé, plus le risque est élevé.
Excellent Correct Élevé Très élevé
Annuité/EBE - de 35 % 35 à 50 % 50 à 60 % + de 60 %

58
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Ces taux sont à utiliser avec prudence, car ils dépendent de la dimension de l’entreprise, et des productions,
de l’âge de l’entreprise, mais ce sont des repères pratiques et très utilisés.
Le montant des frais financiers à court terme dépend de la trésorerie de l’entreprise. Si la trésorerie est
positive pendant l’année, les frais financiers à court terme sont nuls. Par contre, si l’entreprise utilise des
crédits bancaires de type emprunt à court terme ou ouverture de crédit, il en résulte le paiement d’une
charge annuelle appelée frais financiers à court terme ou parfois agios (exemple de taux d’intérêt annuel
pour un emprunt court terme fin 2014 : 3,5 à 5 %).
Certains centres de gestion utilisent un critère de synthèse pour mesurer le coût de la trésorerie : ils font la
différence entre les produits financiers correspondant à des placements et les frais financiers à court terme.
Le montant des prélèvements privés dépendent d’abord de la situation familiale : célibataire, marié, divor-
cé, nombre et âge des enfants, activité du conjoint, etc. Ils sont aussi fonction des objectifs de chacun en

N
termes de niveau de vie qui sont différents d’un individu à l’autre. Il ne faut pas confondre prélèvements
privés réalisés à partir des ressources d’une entreprise et les dépenses totales de la famille. Il y a souvent
d’autres revenus disponibles, notamment si le conjoint a une autre activité professionnelle et il ne faut pas
oublier les prestations sociales reçues par le ménage notamment s’il y a présence d’enfants à charge.
La capacité d’autofinancement doit être en moyenne positive si on raisonne sur plusieurs années. Chaque
entreprise a un besoin annuel pour autofinancer une partie des investissements réalisés, l’augmentation du

E
cheptel reproducteur ou des stocks. Selon la dimension de l’entreprise et ses besoins en capitaux, ce besoin
peut être évalué entre 5 000 € et 20 000 €. L’objectif fréquemment utilisé pour estimer la CAF nécessaire
est qu’elle atteigne 10 à 15 % de l’EBE.

 L’utilisation
IM
de la capacité d’autofinancement
Quand la capacité à s’autofinancer est positive, l’agriculteur ou les associés ont le choix entre quatre affectations
possibles, mais parfois la marge de manœuvre est faible.

l’agriculteur ou les associés ont le choix entre quatre utilisations possibles


C
1 pour des investissements
nouveaux Les investissements
2 pour faire face à une emprunts nouveaux LMT
E

augmentation des stocks


- achat de terres
3 - construction de bâtiments
pour améliorer la trésorerie subventions d’investissement
- achat de matériels
- acquisition de parts sociales
P

4 pour des prélèvements


privés exceptionnels - augmentation du cheptel reproducteur
autofinancement
(pour des placements)
S

Il faut analyser les choix de financement des investissements avec la part empruntée et la part autofinan-
cée. L’autofinancement est la différence entre tous les investissements sur une année et les ressources
extérieures correspondant aux emprunts et aux subventions liées à certains investissements. La capacité
à s’autofinancer est dégagée grâce à l’EBE satisfaisant de l’année en cours. Mais il est fréquent que les
agriculteurs réalisent des prélèvements privés exceptionnels les années précédentes pour les placer sur
un compte privé et les ramener dans leur entreprise quand l’investissement est réalisé. C’est une pratique
fréquente pour financer les achats de terres.

59
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Fiche 16
L’analyse d’un bilan

Le contexte

Le bilan est disponible dans toutes les comptabilités et c’est un document essentiel pour connaître la situation financière
d’une entreprise. Le bilan est une photographie de la situation comptable d’une entreprise à une date donnée.

N
La présentation du bilan prend des formes différentes selon les centres de gestion et selon les formes juridiques (entreprise
individuelle ou société). L’objectif est de s’approprier cet outil et de ne pas s’enfermer dans les détails.

E
Les outils

 La
IM
méthode d’analyse
Une analyse en cinq étapes permet de faire ressortir les éléments essentiels, l’objectif n’est pas de multiplier
les calculs mais de donner un sens aux calculs réalisés.
Étape 1 : construire un bilan en grandes masses
Il faut regrouper les postes et les exprimer en pourcentage du total du bilan. Ce document doit être réalisé
à l’échelle, il permet une représentation graphique de la structure financière d’une entreprise et de la suivre
sur plusieurs années.
C
ACTIF = PASSIF =
utilisation des capitaux origine des capitaux
E

DATE DONNÉE

immobilisations capitaux propres


comptes classe 1
comptes classe 2
P

emprunts à long
stocks
FONDS DE ROULEMENT et moyen terme
comptes classe 3
comptes classe 1
S

créances emprunts et dettes


et disponible bancaire à court terme
comptes classes 4 et 5
comptes classes 4 et 5

Total du bilan = total actif = total passif

capitaux classés par ordre de l’exigibilité


biens classés par ordre de liquidité
décroissante : du plus exigible en bas
décroissante : du moins liquide en haut
au moins exigible en haut avec prise
au plus liquide en bas
en compte de l’origine des capitaux

60
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Les critères financiers calculés à partir d’un bilan
Critères Calcul
total actif – terres
Capital d’exploitation / UTH
nombre unités de main-d’œuvre (y compris les salariés)

total des capitaux propres


Taux d’autonomie financière
total du passif

emprunts LMT+ emprunts CT + ouverture de crédit + dettes CT


Taux d’endettement global
total passif

N
Fonds de roulement (FR) (total capitaux propres + emprunts LMT) - total de l’actif immobilisé

(créances + charges constatées d’avance + disponible bancaire)


Trésorerie globale (TG)
- (emprunts CT + dettes CT + ouverture de crédit)

E
Étape 2 : l’analyse de l’actif
Le total de l’actif mesure le besoin en capitaux d’une entreprise pour réaliser ses productions. Ce montant est
très variable selon les productions réalisées, la taille de l’entreprise et les choix stratégiques de l’agriculteur
avec notamment les investissements réalisés. La tendance, depuis de nombreuses années, est de substituer du
IM
travail par du capital, donc le montant du capital par unité de main-d’œuvre augmente et les actifs des entre-
prises agricoles sont de plus en plus élevés. On sépare souvent les terres du reste de l’actif pour plusieurs
raisons : certains agriculteurs n’ont pas de terres en propriété, d’autres ont des montants importants donc la
comparaison est faussée. De plus, les terres sont souvent la propriété des associés et rarement celle de la
société, donc elles n’apparaissent pas dans le bilan de la société qui sera analysé.

terres en propriété capital d’exploitation


C
analyse avec comparaison avec un groupe

Pour donner des ordres de grandeur, le capital d’exploitation en agriculture par actif peut aller de 100 000 �
à 500 000 �. Il faut bien comprendre qu’un montant élevé ou faible n’est pas une force ou une faiblesse,
E

mais doit être mis en relation avec la rentabilité de l’entreprise. Plus les capitaux sont élevés, plus il faut
que l’entreprise dégage un bénéfice important pour rémunérer ces capitaux qui sont souvent financés par
des emprunts.
Le critère de synthèse
P

Cas étudié Groupe avec les mêmes productions


Capital d’exploitation par actif
S

Étape 3 : l’analyse des capitaux propres


C’est l’ensemble des capitaux appartenant aux agriculteurs pour l’entreprise individuelle ou aux associés
dans une société. La présentation des capitaux propres est différente selon la structure juridique :

Entreprise individuelle Société


Capital social (montant fixe) + compte courant associé (mon-
Capital personnel début exercice + résultat de l’exercice
tant variable)(1) + résultat social (à répartir) = total des capitaux
- prélèvements privés = capitaux propres fin d’exercice
propres
(1) Certains bilans comptables placent les comptes associés dans les dettes de la société et il faut les replacer avec les capitaux propres pour l’analyse financière.

61
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Fiche 16 L’analyse d’un bilan

Des capitaux propres élevés traduisent souvent une bonne santé financière de l’entreprise. Mais ce montant
dépend beaucoup de l’âge et de la durée d’activité.

Les deux critères les plus utilisés dans l’analyse financière sont le taux d’autonomie financière et la capitalisation
moyenne annuelle

Taux d’autonomie financière Capitalisation moyenne annuelle


C’est le % des capitaux propres par rapport au C’est le montant des capitaux propres divisé par
Calcul

N
total des capitaux le nombre d’années d’activité
Ce % dépend fortement de la durée d’activité C’est la part de bénéfice non prélevé par l’agriculteur donc
Analyse Logiquement, ce taux est faible pour un jeune elle est fonction du résultat de chaque exercice
et élevé pour un agriculteur en fin de carrière et du niveau de vie mesuré par les prélèvements privés
Entre 0 % et 25 % selon ses apports initiaux
L’objectif d’un jeune agriculteur est d’augmenter
Cas d’un jeune

E
L’agriculture est un secteur économique considéré
de 10 à 20 000 � par an ses capitaux propres
agriculteur(e) à faible risque financier par les banques et donc
pour sécuriser son entreprise
un jeune peut démarrer avec de faibles apports
Entre 40 et 80 % selon la rentabilité de l’entre- Souvent plus faible, car il y a fréquemment un transfert de pa-
Cas d’un agricul-
prise et les choix de niveau de prélèvements trimoine professionnel vers des placements privés (exemple :
teur en croisière privés
IM
Ces capitaux propres présents dans un bilan ont trois origines principales
achat d’une maison pour sa retraite)

Les subventions Les résultats accumulés


Les apports personnels
d’investissements par l’entreprise
L’épargne accumulée avant l’installation La dotation jeune agriculteur Résultat d’exercice – prélèvements privés = part de
pendant une période de salariat résultat non prélevée par les agriculteurs : on l’appelle
Les subventions liées à des
C
Les donations et héritages familiaux investissements spécifiques la capitalisation

Étape 4 : l’endettement de l’entreprise


Cet endettement regroupe deux masses à distinguer : le capital restant dû des emprunts réalisés dans le
E

passé (emprunts à long – plus de 5 ans – et moyen terme – 2 à 5 ans) et les emprunts à court terme (d’une
durée inférieure à deux ans), les ouvertures de crédit (découvert bancaire professionnel autorisé) et les
dettes fournisseurs dues aux tiers (fournisseurs, état, organismes sociaux...). Il faut bien distinguer ces deux
masses, car leur nature est très différente. Généralement, les emprunts long et moyen terme (LMT) sont
P

plus importants et leur paiement se fait sous forme d’annuités prévues sur plusieurs années.

Les critères utilisés pour analyser l’endettement

Montant total Mesure du risque financier


S

Taux d’endettement
des emprunts et dettes à LMT
% du total des emprunts et dettes par
Calcul Faire la somme au passif Annuité / EBE en %
rapport au total du passif
Fonction de la durée et de la nature
Mesure du total des engagements Part de l’EBE utilisée pour payer les
Analyse de l’activité et des choix de finance-
financiers pour une entreprise annuités à la banque
ments des investissements

62
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Étape 5 : le fonds de roulement et la trésorerie
Le fonds de roulement (FR) est la part des capitaux permanents présents dans l’entreprise disponible pour
financer une partie des stocks et des créances nécessaires à l’activité : c’est une sécurité financière pour
financer l’activité sans faire appel à des financements à court terme. Un FR insuffisant fragilise la situation
financière d’une entreprise et génère des frais financiers importants (les taux des crédits CT sont plus élevés
que ceux des emprunts MLT).
Le fonds de roulement doit nécessairement être positif ce qui signifie que toutes les immobilisations sont
financées par des capitaux permanents : c’est indispensable pour une entreprise afin d’éviter une grande
fragilité financière et pour mieux résister à une période de crise. En effet, un bien doit être financé sur toute
sa durée de vie. Il est donc dangereux de financer une immobilisation par un crédit à court terme.

N
 Quel est le niveau nécessaire du FR pour une entreprise ?
La norme pratique de fonds de roulement à retenir est la possibilité de convertir le FR en nombre de jours
de ventes par le calcul suivant :

E
(Valeur FR × 360) / montant des ventes TTC (ou chiffre d’affaires TTC) = nombre de jours
L’objectif à atteindre pour un FR satisfaisant est de plus de 30 jours pour beaucoup de productions. Pour
les activités à cycle de production très long (viticulture, pépinières, viande bovine...), ces seuils sont souvent
beaucoup plus élevés. IM
Nombre de
Diagnostic du FR Conséquences
jours de FR
Possible de manière
Négatif Trésorerie négative et risque de cessation de paiement, sauf cas particuliers
passagère mais risquée
Trésorerie durablement négative sur l’exercice et nécessité d’apport de capitaux
0 - 15 jours Insuffisant
stables pour l’améliorer

15 - 30 jours Correct Besoins ponctuels de trésorerie liés à la saisonnalité de l’activité


C
30 - 45 jours Satisfaisant Trésorerie positive et stabilité financière

+ 45 jours Très confortable Trésorerie excédentaire, capacité d’épargne et placements possibles


E

Une autre approche est possible dans le secteur agricole, on associe le FR aux stocks nécessaires à l’activité,
car l’agriculture a un cycle de production assez long en moyenne (avec des disparités selon les productions) et
le FR doit financer une partie des stocks : au moins le niveau correspondant au minimum des stocks présents
dans l’entreprise.
P

stocks permanents FR FR
(incompressibles) minimum objectif
S

stocks cycliques financement


(ou saisonniers) CT

63
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Fiche 16 L’analyse d’un bilan

Type de financement
Productions Montant maximum accordé par la banque
préconisé
Grandes cultures 350 � par ha ou 80 % des charges opérationnelles ECT*
Vaches laitières 250 à 300 � par VL ou 1 mois de chiffre d’affaires OC*
Vaches allaitantes naisseur 300 � par VA OC
Taurillons à partir de broutards Achat + 300 � ECT
Porcs naisseurs - engraisseurs 600 à 700 � par truie OC

N
Volailles (poulets) 30 à 35 � par m² OC
Aides PAC 80 % du total des aides ECT
Subvention d’investissement Montant accordé - prévoir 1 an ECT
Ces chiffres sont des montants indicatifs utilisés par les banques en 2014.
*ECT = emprunt à court terme - OC = ouverture de crédit

E
Ce tableau montre les montants utilisés par une banque pour accorder un plafond (ou maximum) d’encours
à court terme à une entreprise afin de l’aider à financer ses stocks si elle en a besoin.

 Analyse
IM
de la trésorerie
Le bilan mesure le niveau de la trésorerie à un moment donné dans une entreprise. Mais la nature de la
trésorerie est de varier chaque jour en fonction des encaissements et décaissements. Donc il ne faut pas
accorder une trop grande importance au montant de la trésorerie du bilan même si celle-ci donne une ten-
dance. La date du bilan, souvent choisie à une période de faible activité et de fin de cycle de production, et
donc de besoin en trésorerie faible, fausse l’analyse.
Il existe des moyens pour suivre la trésorerie : le suivi du solde bancaire reste le plus rapide. Certains agri-
culteurs font un suivi mensuel de leurs recettes et dépenses et le plus intéressant est de faire un prévisionnel
C
pour anticiper les besoins de financements ou les placements des excédents de trésorerie.
E
P
S

64
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p a gn
om

on
S it e c
Applications We
b

1 Analyse des SIG de quatre entreprises spécialisées en bovins lait


Les chiffres sont arrondis mais issus de cas réels avec des données chiffrées des années 2010-2014.
L’analyse peut se faire sans avoir de connaissances techniques relatives à la production laitière.

Système de production Moyens de production


Système le plus fréquent avec ½ maïs et ½ herbe
Bâtiments récents avec une salle de traite très fonction-
Cas 1 Pâturage sur 6 mois mais le maïs ensilage est distribué

N
nelle permettant de bonnes conditions de travail
toute l’année
Alimentation dominée par le maïs ensilage à ¾ du total Bâtiments très fonctionnels. 2 robots de traite récents
Cas 2
de l’alimentation. Il n’y a pas de pâturage Équipement complet de matériel en propriété
Conduite en agriculture biologique. Système avec uni- Bâtiments anciens mais fonctionnels pour les animaux
Cas 3 quement de l’herbe avec du séchage en grange afin de Bâtiments récents pour le séchage du foin

E
produire un fourrage de qualité Matériel essentiellement en CUMA
Bâtiments anciens et aménagés par l’agriculteur afin de
Alimentation à base d’herbe avec du maïs
Cas 4 limiter les investissements
en complément : ¾ d’herbe, ¼ de maïs ensilage
Très peu de matériel en propriété et beaucoup en CUMA

Structure juridique
IM
Nombre d’UMO (unité de main-d’œuvre)
EARL couple
2
Cas 1
GAEC tiers
3
Cas 2
GAEC père -fille
2
Cas 3 Cas 4
Individuelle
1
Surface en ha 70 ha 140 ha 75 ha 50 ha
Quantité de lait vendue 500 000 l 1 200 000 l 300 000 l 250 000 l
Nombre de vaches 60 130 60 40
Les SIG globaux dans les quatre entreprises
Produits totaux liés à la production 210 000 � 480 000 � 160 000 � 100 000 �
C
Valeur Ajoutée 70 000 � 120 000 � 72 000 � 40 000 �
EBE 80 000 � 156 000 � 82 000 � 45 000 �
Résultat Courant 50 000 � 75 000 � 50 000 � 25 000 �
Résultat d’exercice 50 000 � 75 000 � 50 000 � 25 000 �
Données chiffrées détaillées issues des comptes de résultat
E

Les produits
Produit principal = Ventes de lait 175 000 � 420 000 � 126 000 � 87 500 �
Prix en � par 1000 l 350 � 350 � 420 � 350 �
Aides PAC couplées 0 0 12 000 � 0
Aides PAC découplées 26 000 60 000 26 000 13 000
P

Les charges
Total approvisionnements 90 000 � 260 000 � 30 000 � 25 000 �
dont achat d’aliments 50 000 � 144 000 � 6 000 � 12 000 �
dont intrants cultures (engrais-semences- phyto) 15 000 � 50 000 � 4 000 � 8 000 �
Total services extérieurs 50 000 � 100 000 � 50 000 � 35 000 �
S

Cotisations MSA exploitants 16 000 � 24 000 � 16 000 � 8 000 �


Amortissements totaux des bâtiments 25 000 � 76 000 � 26 000 � 16 000 �
et du matériel
Charge financière 5 000 � 10 000 � 6 000 � 4 000 �

Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr


 R
emplir ce tableau d’analyse des SIG pour la comparaison des quatre cas.
Vous devez utiliser les données à votre disposition et réaliser les calculs nécessaires.
Critères utilisés Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4
Produits liés aux productions par UMO en �
Facteur principal pour expliquer les écarts
Quantité de lait vendu par UMO
Autre facteur à prendre en compte
Produit en � par ha
Valeur ajoutée / produit en %
Facteur principal pour expliquer les écarts
Total approvisionnement / produit total

N
Critère complémentaire
Charge aliments par 1000 l en �
EBE par UMO exploitant en �
Facteur principal pour expliquer les écarts
Valeur ajoutée par UMO

E
Critère complémentaire
Aides PAC par UMO
Résultat courant / produit en %
Facteur principal pour expliquer les écarts
Amortissements : produit total

 E
IM
Résultat d’exercice par UMO exploitant

n comparant les résultats par agriculteur dans les quatre entreprises et les produits
dégagés, quelle idée principale pouvez-vous mettre en évidence ?

2
C
Analyse de la marge du blé dans quatre entreprises
Quatre agriculteurs ont mis en place 50 ha de blé et obtenu les résultats en année N indiqués dans le
tableau qui suit :
Toutes les données sont par ha Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 Groupe
Marge brute en � 1 080 995 760 660 840
E

Produits en � 1 500 1 245 1 415 1 160 1 330


Charges opérationnelles en � 420 250 655 500 490
Détail sur les produits
Rendement en quintal 85 65 75 60 70
P

Prix en � par quintal 17 17 17 17 17


Sous-produit : la paille 140 140 140 140 140
Détail sur les charges
Engrais 180 100 260 210 200
Semences 80 30 125 90 100
S

Produits phytosanitaires 140 100 250 180 170


autres 20 20 20 20 20

 C
omparez la marge brute du blé en raisonnant à la fois par ha mais aussi avec la marge
totale de la production de blé des quatre entreprises : qu’en concluez-vous ?
 E
xpliquez la marge du blé par ha de chaque entreprise par rapport au groupe. Pour vous
aider dans votre démarche, nous vous conseillons de calculer un critère de synthèse : les
charges opérationnelles par quintal produit.
Faites une phrase de synthèse résumant votre analyse pour chaque cas.
 

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DOSSIER 5
Les choix essentiels à l’installation

L’agriculture a une image très controversée avec des productions en

N
crise, des règlementations de plus en plus contraignantes, un métier où
l’on ne compte pas ses heures, des risques sociaux... Et pourtant... Beau-
coup de jeunes ont pour projet de devenir agriculteurs. Les projets sont
diversifiés avec des hommes et des femmes qui ont la volonté d’innover
et de s’adapter à une société en mouvement. Mais beaucoup de jeunes

E
ne prennent pas assez conscience de la complexité de ce métier et de
ses conséquences.
Le plus important pour chaque jeune est de pouvoir construire un projet
correspondant à leur souhait en ayant l’autonomie de décider et de valo-
IM
riser les conseils des organisations qui accompagnent l’installation des
agriculteurs.
Cela passe par une solide formation initiale pour avoir les bases de rai-
sonnement de la gestion d’une entreprise et des choix stratégiques,
mais aussi par une poursuite de sa formation tout au long de sa vie en
valorisant les échanges en groupes. Bien entendu, une expérience pro-
fessionnelle avant l’installation est un atout pour construire son projet.
Devenir agriculteur est un engagement professionnel sur le long terme
C
qui doit correspondre à un projet de vie pour celui qui entreprend, mais
qui doit aussi être partagé par ses proches. Si ce n’est pas le cas, le « ré-
veil » quelques années plus tard peut être très difficile.
Les jeunes agriculteurs ont les mêmes aspirations que les autres caté-
gories sociales avec l’envie d’avoir du temps libre, un niveau de vie cor-
E

rect, un certain confort de travail. Aspiration renforcée par le développe-


ment des installations hors cadre familial, mais aussi par des conjoints /
conjointes exerçant un métier en dehors de l’agriculture.
Pour accompagner l’installation des jeunes agriculteurs, des aides, des
P

outils existent et il est important de connaître les démarches nécessaires


pour réussir son projet.
S

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Fiche 17
Les aides à l’installation en agriculture

Le contexte

L’installation en agriculture est essentielle pour assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs. Les enjeux sont
multiples avec l’emploi d’actifs dans le secteur agricole, le développement des productions mais aussi le maintien de

N
l’agriculture sur tout le territoire et notamment dans les zones défavorisées. C’est pourquoi les politiques en faveur de
l’installation des jeunes agriculteurs ont commencé en 1973 avec pour objectif d’avoir suffisamment de jeunes qui aient
envie de s’installer, mais aussi surtout d’assurer la réussite de ceux qui décidaient de devenir agriculteurs.
Les dispositifs évoluent en permanence, tant au niveau national que régional. Il faut souligner que la majorité des
agriculteurs qui s’installent aujourd’hui ne demandent pas d’aides. Soit parce qu’ils s’installent après 40 ans, soit parce

E
qu’ils ne répondent pas aux nombreux critères exigés, soit, enfin, parce qu’ils ne souhaitent pas dépendre d’un cadre
règlementaire avec un parcours imposé.

Les outils
IM
 Favoriser l'accès aux moyens de production
La difficulté majeure pour les jeunes agriculteurs est l’accès aux terres avec une forte concurrence entre
C
les agrandissements et les installations. L'État a donc mis en place un contrôle des structures qui dans un
grand nombre de cas impose une autorisation administrative pour pouvoir exploiter les terres. Les jeunes
agriculteurs bénéficiaires des aides à l'installation de l'État sont toujours prioritaires pour la reprise des
terres disponibles (mais cette reprise reste difficile sans l'accord du propriétaire). Les jeunes agriculteurs
sont aussi souvent prioritaires pour obtenir des droits à produire des quotas supplémentaires et aussi pour
E

l’obtention des aides PAC spécifiques (par exemple, les primes vaches allaitantes).
Pour limiter la diminution croissante du nombre total d’agriculteurs, l’État et les collectivités territoriales
ont donc mis en place une politique volontariste d’aide à l’installation des jeunes.
P

 Aider à la reprise des capitaux


L'agriculture est un secteur économique qui demande des capitaux importants pour produire.
Une majorité des installations se font encore dans le cadre familial et donc souvent les familles trouvent des
accords pour une transmission progressive des capitaux. Cela passe fréquemment à la fois par la création
S

d'une société familiale et par des donations (notamment sur les terres).
Mais les installations hors du cadre familial se développent fortement et c'est une tendance lourde qui va
durer. Le financement des reprises est souvent plus complexe et la valeur de reprise doit être en cohérence
avec les performances économiques de l'entreprise. Il faut souligner que plusieurs innovations ont été
mises en place pour favoriser le financement de certains projets avec des apporteurs de capitaux. Les deux
aides les plus connues sont la DJA et le MTS JA, ces aides sont cofinancées par l'État et l'Union européenne
(voir la fiche 3 « Les entreprises agricoles et la politique agricole commune »).
La dotation jeune agriculteur ou DJA est une aide au démarrage de l'activité pour la trésorerie de l'entre-
prise. Son montant varie beaucoup avec un minimum de 8 000 � et est modulé en fonction de la difficulté du
projet d'installation, mais aussi de la zone géographique (il y a un découpage de la France en trois zones).

68
Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr
Le prêt jeune agriculteur (on parle souvent de MTS JA : moyen terme spécial) est un prêt bonifié c'est-à-
dire avec un taux d'intérêt plus faible que celui du marché. En 2014, les taux d'intérêt étaient de 2,5 % en
zone de plaine et de 1 % dans les zones défavorisées. La différence entre le taux d'intérêt du marché et celui
payé par le jeune agriculteur est une aide qui s'appelle la subvention équivalente.
Il est fréquent que ces aides soient complétées par d'autres dispositifs mis en place par les collectivités
locales (régions, départements, communes). Ces aides sont ciblées et souvent réservées à certains types de
projets, notamment les plus difficiles à réaliser.

 Diminuer les charges de l'entreprise pendant les premières années


Avantages sociaux avec une exonération de la MSA

N
Tous les agriculteurs âgés de moins de 40 ans bénéficient d'une exonération partielle des cotisations sociales
payées pendant les cinq premières années. Cette aide est plafonnée mais elle permet à chaque jeune agri-
culteur de dégager un résultat supplémentaire grâce à ces cotisations plus faibles. Le montant total possible
d'exonération est d'environ 10 000 �.

E
Avantages fiscaux
Les agriculteurs bénéficiaires des aides ont le droit à un abattement de leur bénéfice imposable (en sim-
plifiant, 50 % pendant 5 ans). C'est ce revenu qui sert au calcul de l'impôt sur le revenu et permet aussi de
bénéficier de certaines aides pour les familles. Un autre avantage fiscal est le dégrèvement de 50 % de la
taxe foncière sur les terres.
IM
Les conditions pour bénéficier des aides à l'installation
âge capacité professionnelle PPP ou 3P PE
+ 18 ans niveau de formation plan de plan d’entreprise avec une étude
et obligatoire professionnalisation économique sur 5 ans
- 40 ans personnalisé
C
conditions liées conditions liées au projet
au jeune agriculteur revenu disponible supérieur au SMIC
E

 Objectif des aides


Des jeunes formés et préparés au métier d'agriculteur
P

Une obligation de formation professionnelle a été mise en place avec un niveau minimum jugé nécessaire pour
devenir agriculteur. Le niveau actuel est le niveau 4 (Bac professionnel ou équivalent) avec en complément
un parcours imposé à travers un plan de professionnalisation personnalisé validé par le Préfet et avec une
durée minimale de stage de formation collectif.
De plus en plus de jeunes agriculteurs ont un niveau de formation supérieur au minimum requis.
S

Des projets rentables


Le projet présenté dans une étude économique complète doit être rentable et le solde retenu pour montrer
la viabilité de l'entreprise est le revenu disponible par exploitant. La définition est présentée dans le dossier
suivant. Mais la banque qui finance le projet a une approche plus complète.
Ces jeunes bénéficiaires des aides s'engagent à respecter un ensemble de règles, notamment de rester agri-
culteur pendant une durée minimale de 5 ans.

69
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Fiche 18
Les étapes d’un projet d’installation d’un jeune agriculteur
ou d’une jeune agricultrice

Le contexte

Un projet humain : pourquoi devenir agriculteur ?

N
S’installer en agriculture est un choix professionnel, mais c’est également un choix de vie qui doit permettre de concilier
le travail et la vie familiale. C’est pourquoi le jeune qui a un projet d’installation en agriculture doit associer les personnes
proches de lui. Beaucoup de choix vont s’imposer à lui. Un choix essentiel est de s’installer seul ou avec d’autres dans le
cadre d’une société. Sans bénéfice suffisant, l’exploitation en société ne peut perdurer. Mais la mésentente entre associés

E
est souvent la cause de l’absence de rentabilité. Le facteur humain est donc essentiel, et le jeune agriculteur devra également
faire des choix cruciaux sur le plan économique.

Les outils
IM
 Un jeune agriculteur
C
une situa
tion
familiale
ses
UN JEUNE formation avec un p
: rojet à
m ot iv ations expérience partager
avec
nces
pour son futur ses compéte le conjoin
t
métier
E

Le lieu de vie : le plus souvent, le siège de l’entreprise et le lieu d’habitation sont les mêmes. La plupart des
agriculteurs ont pris soin de bien séparer l’exploitation de la maison, par exemple, il est essentiel d’avoir un
P

bureau d’exploitation qui ne soit pas dans la maison du couple.


Le temps de travail : pendant la période d’installation avec un cumul entre les travaux liés aux productions
et ceux liés aux aménagements de l’entreprise (bâtiment à construire ou rénover par exemple...), le temps
de travail est souvent élevé. Mais ce temps de travail varie en fonction des choix personnels faits lors de la
réalisation du projet. La gestion du temps de travail est primordiale en agriculture avec une activité sai-
S

sonnière qui demande une souplesse dans son organisation avec souvent des périodes de travail intense.
Certaines activités, notamment en élevage, ont un travail d’astreinte important avec des interventions quo-
tidiennes qui rendent difficiles la prise de weekend et de vacances. C’est une raison du choix de certains de
s’installer en société. Mais un agriculteur seul peut se faire remplacer ponctuellement et des solutions ont
été mises en place dans tous les départements avec des services de remplacement spécialisés et des salariés
compétents. Ces weekends et vacances courtes sont très souvent indispensables à l’agriculteur mais aussi à
ses proches.
Le niveau de vie : l’entreprise doit dégager des prélèvements privés suffisants pour faire vivre la famille.
Beaucoup de jeunes font le choix de limiter ces prélèvements privés afin de sécuriser leur installation, mais
il est impératif que ce choix soit partagé par l’autre et que les ressources de la famille soient suffisantes

70
Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr
pour répondre à leur objectif de dépenses. La situation fréquente est qu’un revenu extérieur à l’exploitation
contribue largement aux dépenses familiales. Dans la majorité des cas, l’installation demande des capitaux
élevés souvent financés par des emprunts. Les banques demandent des garanties qui impliquent souvent
les deux conjoints.

 Trouver une exploitation agricole : après qui ou avec qui s’installer ?

s’installer s’installer installation


reprise après
des parents seul ou en en société avec des membres
ou des proches avec d’autres de sa famille : parents
couple

N
associés ou frères/sœurs

reprise installation

E
après tiers avec des tiers

Toutes les chambres d’agriculture ont mis en place des dispositifs pour faciliter les rencontres entre des
IM
cédants sans successeur et des jeunes à la recherche d’une entreprise, ils s’appellent généralement les
« Répertoires départs installations » (RDI) et les informations sont disponibles dans les « points info ins-
tallation » présents dans chaque chambre d’agriculture. Mais il existe de multiples moyens de trouver une
entreprise, à commencer par le réseau de connaissances du milieu local découvert au cours des stages et
des expériences professionnelles.

Des mesures spécifiques ont été mises en place pour aider l’installation en société avec deux dispositifs
principaux :
– Un stage de parrainage de longue durée (souvent entre 6 et 12 mois) pour travailler avec ses futurs asso-
C
ciés : c’est indispensable pour découvrir l’entreprise et les personnes dans le travail au quotidien avec les
habitudes et le rythme de travail, le contexte local avec les voisins, les membres de la CUMA, etc. Ce stage
s’avère encore plus important pour un(e) jeune arrivant dans une nouvelle région.
– Une formation avec tous les associés de la société pour avoir une réflexion sur les exigences du travail
à plusieurs, la répartition des responsabilités avec le besoin d’autonomie de chacun et la mise en place
E

d’une communication indispensable pour parler de ce qui va et ne va pas... Certains futurs associés vont
plus loin avec un travail sur les personnalités de chacun et une vraie réflexion sur les relations humaines
dans le cadre d’une société.
Cette préparation est indispensable pour faire un choix : s’associer ou décider de ne pas le faire. Il est
fréquent que les stages de parrainage aboutissent à la décision de ne pas s’installer dans la société. Ne pas
P

préparer une installation dans une société en fonctionnement constitue un risque important d’échec.

Une idée reçue à combattre : penser qu’une société familiale nécessite peu de préparation. C’est très dif-
férent d’avoir des relations familiales et des relations professionnelles. Un conflit va avoir de multiples
S

conséquences qui dépassent largement le cadre de l’entreprise et touchent beaucoup la vie de famille.

 Le coût de l’installation : trouver un accord sur la valeur de reprise


La valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale est une estimation d’une entreprise se basant sur une évaluation des différents biens
à reprendre avec une approche de prix de marché pour certains biens et une approche « coût de revient »
pour d’autres.
– Les bâtiments : il faut actualiser le prix d’origine (donc arriver à une valeur à neuf au moment de
l’évaluation) et estimer la durée restante d’utilisation du bien. Il faut tenir compte de l’état des

71
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Les étapes d’un projet d’installation d’un jeune agriculteur
Fiche 18 ou d’une jeune agricultrice

constructions et de leur vétusté.


Valeur d’un bâtiment = valeur actualisée × durée restante d’utilisation / durée totale du bien
– Les matériels : ils sont évalués le plus souvent en fonction de leur valeur marchande sur le marché d’occa-
sion pour les biens les plus courants. Pour des biens plus spécifiques et notamment le matériel d’élevage,
on peut appliquer le même principe que pour les bâtiments avec une actualisation de leurs valeurs et une
estimation de leur durée probable d’utilisation.
– Les cheptels : les animaux sont le plus souvent évalués au cours du jour donc selon le prix de marché.
C’est assez simple pour les animaux « courants » vendus mais ces prix peuvent varier fortement selon la
conjoncture.

N
La valeur économique

prévision économique

E
avec des volumes et des prix

IM EBE prévisionnel
montant de
l’emprunt possible
=
rémunération du travail autofinancement montant disponible en annuité valeur
des agriculteurs des investissements pour emprunter et financer la reprise économique

On détermine la valeur de l’entreprise à partir de sa rentabilité mesurée par l’EBE. Les cédants qui ob-
tiennent une bonne rentabilité, utilisent souvent l’EBE moyen obtenu sur les 3 dernières années et estiment
C
que leur entreprise a ce potentiel économique. Les repreneurs déterminent l’EBE futur avec souvent des
hypothèses plus pessimistes notamment sur les prix de vente de leurs produits.

Exemple simplifié de détermination d’une valeur économique d’une entreprise


E

Prélèvements Autofinancement Solde pour annuité Emprunt possible 3 %


EBE
privés des investissements de reprise sur 15 ans
25 000
50 000 � 15 000 � 10 000 � 25 000 � = 298 450 �
0,083766
P

C’est le cas d’un jeune agriculteur reprenant seul une entreprise. Il part sur un EBE prévisionnel de 50 000�,
il prévoit des prélèvements privés de 15 000 � pour vivre et a pris 10 000 � par an pour investir en auto-
financement. Il reste donc 25 000 � pour payer les annuités de reprise et en prenant dans la table financière
le coefficient (0,083766), cela permet de réaliser un emprunt de 298 450 �. Donc la valeur économique de
S

cette entreprise est d’environ 300 000 �.

Ces deux approches sont complémentaires mais différentes. La valeur patrimoniale est appréciée par les
cédants, car elle prend en compte tous les biens présents alors que la valeur économique privilégie la ren-
tabilité future en se déconnectant des capitaux investis. Ces deux valeurs sont déterminées pour permettre
une discussion entre des vendeurs et des acheteurs sur des bases réalistes.
Un agriculteur reprenant une entreprise peut acheter à une valeur supérieure à la valeur économique s’il
fait un apport personnel conséquent. Cela peut être le cas d’un agriculteur s’installant après avoir accumulé
de l’épargne avec un autre métier exercé ou de celui qui revend une entreprise.

72
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 Construire un plan de financement
investissements
montant de la reprise nouveaux

coût total de l’installation

apports aides emprunts ANNUITÉS

N
personnels publiques totaux EN CROISIÈRE

Construire une étude économique prévisionnelle avec une analyse des risques

E
dimension résultats des cédants
avec les quantités analyse de groupe
produites perspectives économiques
et des prix prévisionnels EBE
IM prévisionnel

revenu disponible pour vivre et autofinancer annuités emprunts LMT


critère réglementaire : 1 SMIC annuel maximum souhaitable : 60 % de l’EBE

Le revenu disponible correspond à l’EBE auquel on enlève les annuités et les frais financiers pour financer
le CT. Ce revenu disponible doit permettre d’assurer la rémunération de l’agriculteur par ses prélèvements
C
privés et d’avoir une capacité à autofinancer de futurs investissements ou une croissance des stocks.
Ce revenu disponible est un critère règlementaire et il doit être supérieur au SMIC annuel en année 5 c’est-
à-dire à environ 14 000 �. C’est un minimum et un projet laissant seulement ce niveau laisse peu de marge
de manœuvre au jeune agriculteur.
Au final, le point crucial est de réussir à obtenir l’accord d’une banque qui dépend de ce revenu disponible,
E

mais aussi des qualités du jeune agriculteur et de sa capacité à convaincre en maîtrisant son projet.

O
btenir les autorisations administratives nécessaires
et une validation du projet par la CDOA
P

La CDOA (Commission départementale d’orientation de l’agriculture) est une commission composée de


représentants des agriculteurs (en fonction des résultats des syndicats aux élections de la chambre d’agri-
culture) et de représentants de l’État (DDT, préfet). Elle examine les dossiers d’aide à l’installation et
donne un avis sur les autorisations d’exploiter.
S

 Choisir la structure juridique


Entreprise individuelle ou société (voir fiche 20 « Le choix d’un statut juridique pour une entreprise agricole »).

 Les autres points à aborder


Les partenaires économiques avec les contrats proposés, la sécurité sur les terres avec les baux signés.

73
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Fiche 19
Les terres agricoles : l’achat ou la location

Le contexte

La terre est indispensable à la très grande majorité des jeunes agriculteurs pour concrétiser leur projet. Nous avons déjà
mis en évidence que les politiques en faveur de l’installation essaient de privilégier les jeunes agriculteurs avec le contrôle

N
des structures et l’intervention des SAFER quand cela est possible.
Il faut souligner deux contraintes qui freinent l’installation et l’accès aux terres des jeunes, les pertes continues de terres
agricoles au profit d’espaces artificialisés (routes, habitats, entreprises, etc.) et la volonté et les besoins en agrandissement
des agriculteurs en place qui contournent, pour certains, le contrôle des structures. On peut aussi affirmer que les revenus
élevés de certains agriculteurs leur donnent des moyens pour acheter des terres à un prix élevé avec une part importante

E
d’autofinancement.
Au milieu de ces contraintes, un jeune agriculteur est confronté à une autre problématique : doit-il acheter ou louer ses terres ?

Les outils
IM
 L’achat des terres par un jeune agriculteur
La plupart des jeunes agriculteurs n’ont pas les moyens d’acheter des surfaces importantes, car ils ont une
C
reprise à financer et pas assez de ressources financières pour faire face à l’achat.
Par exemple, pour un jeune agriculteur qui doit acheter 40 ha lors de son installation et qui n’a pas d’épargne,
le financement doit se faire par emprunt. Nous retiendrons les 3 hypothèses suivantes :
1. Un prix des terres variant de 4 000 € à 10 000 € par ha, correspondant à ceux rencontrés dans les diffé-
rentes régions françaises avec des écarts liés à la qualité agronomique, mais aussi en lien avec la concur-
E

rence locale. Les prix les plus élevés se rencontrent dans les zones des vignobles AOC, les régions avec
de bons potentiels céréaliers et ceux avec une forte densité d’élevages.
2. Un financement en totalité par un emprunt sur 20 ans au taux de 3 % (taux en 2014). La durée est justi-
fiée pour de la terre, car c’est un bien qui ne se déprécie pas et c’est logique de la financer sur une période
longue.
P

3. Une taxe foncière est liée à la propriété du foncier non bâti : hypothèse de 40 € par ha (montant variable).
Prix des terres par ha 4 000 € 6 000 € 8 000 € 10 000 €
Taxe foncière par ha 40 €
S

Annuité par ha (obtenue en multipliant la valeur d’achat par un coeffi-


269 € 403 € 538 € 672 €
cient d’une table financière)
Dépenses totales par ha avec l’achat 309 € 443 € 578 € 712 €
Prix du fermage si location 140 € 160 € 180 € 200 €
Variation de revenu = dépenses liées à l’achat - fermage
disponible - 169 € - 283 € - 398 € - 512 €

Variation de revenu disponible pour 40 ha - 6  760 € - 11 320 € - 15 920 € - 20 180 €


Ce tableau montre clairement que si le jeune agriculteur achète 40 ha au prix de 6 000 €, il devra dépenser
11 320 € en plus par rapport à la location et cela suppose qu’il dégage un EBE plus élevé. Cela risque de

74
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mettre en danger son installation car il aura trop d’annuités. Une solution possible pour le jeune agriculteur
est de trouver des investisseurs pour financer les terres. Cela peut être dans la cadre familial, mais cela peut
aussi être des épargnants qui recherchent, de plus en plus, de la terre comme investissement à long terme
avec une espérance de plus-value (le prix de la terre augmente depuis quelques années, mais la France reste
un des pays d’Europe avec les prix les moins élevés).

Cas de plus en plus fréquent : des terres achetées par un associé et exploitées par une société
Avec le développement des sociétés, cette situation est de plus en plus courante : un associé est propriétaire
de terres et décide de l’exploiter à travers une société dans laquelle il travaille. Une convention de mise à
disposition (MAD) est conclue entre l’associé propriétaire et tous les associés. La société cultive ces terres
et en contrepartie verse un loyer. Cette société est souvent un GFA (groupement foncier agricole), type

N
particulièrement bien adapté pour cela.

 La location des terres : le bail rural


La location des terres se fait avec un bail rural soumis au statut du fermage qui définit les relations entre

E
bailleurs (propriétaires) et preneurs (locataires). C’est un statut d’ordre public, c’est-à-dire que personne
ne peut déroger aux dispositions contenues dans le Code rural. Ce statut du fermage est très important car
il concerne la grande majorité des surfaces agricoles.

Le statut du fermage est protecteur pour les locataires pour les raisons suivantes :
IM
1. La durée d’un bail rural : un gage de sécurité
La durée minimale est de 9 ans et il y a renouvellement automatique. Si un bailleur veut donner congé à
un preneur, plusieurs conditions sont exigées :
– il doit avertir le fermier 18 mois avant la fin du bail par lettre recommandée ;
– il doit reprendre la terre pour lui-même ou un descendant ayant la capacité professionnelle ;
– la terre reprise doit être exploitée pendant 9 ans par le repreneur.
Toutes ces conditions conduisent à une sécurité pour les fermiers avec très peu de reprises par les propriétaires.
Les baux à long terme, les plus fréquents, sont de 18 ans. Ils doivent être faits par un notaire obligatoire-
C
ment et sont intéressants pour le fermier par la sécurité qu’ils apportent et le propriétaire pour la réduc-
tion des droits de succession qu’ils permettent.
2. Le prix du fermage : un loyer encadré
Le montant du loyer n’est pas libre car les prix des fermages sont encadrés par la loi et il doit être compris
entre un minima et maxima fixé par un barème départemental. Le bail rural peut concerner un ensemble
E

de biens constitués par la maison d’habitation, des bâtiments d’exploitation et des terres. Chaque année,
le prix du fermage évolue en fonction d’un indice national unique des fermages.
3. Le droit de préemption : une sécurité si le bien loué est mis en vente
Un locataire titulaire d’un bail rural est prioritaire si le bien en fermage est mis en vente : c’est le droit de
préemption. Le bailleur doit informer le locataire par une lettre recommandée de la vente du bien et des
P

conditions de prix. À partir de cette date, le locataire a deux mois pour répondre. Ce droit de préemption
peut être transféré à un descendant.

 Un statut particulier : le métayage


S

Dans ce statut, le propriétaire et le métayer ont des relations plus étroites qu’avec le fermage :
– le prix de l’utilisation des terres n’est pas fixe, mais est d’un montant correspondant à un pourcentage de
la récolte (1/3 le plus souvent) ;
– le propriétaire paie une partie des frais de cultures, toujours sur le principe du tiers.
Sinon, les lois concernant le fermage s’applique (notamment par rapport à la protection du métayer, la
durée minimum du bail et le droit de préemption).
Ce statut a pratiquement disparu en France, sauf en viticulture et arboriculture fruitière. Pour ces produc-
tions, il permet au métayer de ne rien devoir au propriétaire pendant la période de non production entre la
plantation et la première récolte.

75
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Fiche 20
Le choix d’un statut juridique pour une entreprise agricole

Le contexte

Depuis 40 ans en France, les statistiques montrent une diminution du nombre des entreprises individuelles et un dévelop-
pement des sociétés agricoles. Cela signifie que les agriculteurs trouvent des intérêts multiples à la création d’une société

N
plutôt que de continuer à produire dans une entreprise individuelle.
Les sociétés agricoles représentent en 2010 un peu plus de 30 % du total du nombre des exploitations agricoles mais elles
exploitent 57 % des surfaces et représentent 64 % des ventes totales (source : Agreste – recensement agricole 2010). On
peut citer six causes à l’origine de l’essor des sociétés :
1. Travailler à plusieurs dans une entreprise à la fois pour des raisons économiques mais aussi pour améliorer ses conditions

E
de travail avec la volonté de se libérer plus facilement.
2. Permettre à chaque conjoint d’avoir le même statut dans l’entreprise avec la qualité d’associé(e).
3. Assurer la transmission progressive d’une entreprise.
4. Protéger le patrimoine privé en séparant le patrimoine professionnel des biens personnels.
IM
5. Diminuer les prélèvements obligatoires et surtout les cotisations sociales payées par les agriculteurs sur leur bénéfice.
6. Intégrer des associés apporteurs de capitaux extérieurs pour financer une entreprise.

Les outils
C
 Comprendre ce qu’est une société
Une société est un contrat entre plusieurs personnes pour la mise en commun de biens en vue d’en retirer
E

un bénéfice. C’est une entité juridique, appelée une personne morale. Elle a des biens, un numéro RCS, un
siège social, un ou plusieurs gérants. Son propre patrimoine est bien distinct de celui de ses associés.

 Définir ce qu’est un associé


P

Dans une société, il y a un ou plusieurs associés. Un associé possède des parts sociales en fonction des ap-
ports (biens ou numéraire) faits à la société. Lors de la création de la société, les associés doivent fixer le
nombre de parts et leur valeur unitaire ; la somme de toutes les parts sociales constitue le capital social. Les
associés exploitants sont des associés qui sont agriculteurs avec une inscription à la MSA en tant que chef
S

d’exploitation. Les associés non exploitants apportent des capitaux mais ne sont pas agriculteurs.

 Les différentes formes juridiques possibles pour une entreprise agricole


La législation offre de nombreuses possibilités de statuts juridiques pour l’entreprise agricole. Il faut souli-
gner que la réglementation évolue et influence ainsi le choix. Le meilleur exemple concerne la création d’un
GAEC possible entre deux époux depuis 2010, formellement interdit avant.

76
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Au niveau juridique, l’activité agricole est définie comme de nature civile. Cela englobe toutes les activités
de production et les activités de transformation et de vente directe de cette production. Les sociétés choi-
sies par les agriculteurs sont donc adaptées à ces activités.
Les formes juridiques les plus fréquentes pour l’entreprise agricole

Société d’exploitation agricole (environ 150 000)


Entreprise SCEA
individuelle EARL (environ 80 000) GAEC (37 000) Sociétés
Société civile
Exploitation agricole à Groupement agricole d’ex- commerciales
(340 000) d’exploitation
responsabilité limitée ploitation en commun
Environ 31 000

N
(Données chiffrées de 2010)

Mais il faut aussi rajouter les sociétés de gestion du foncier (GFA) et les sociétés commerciales (SARL),
voire le GIE, et dire qu’il en existe d’autres, pour des cas particuliers (SCI, SA, etc.).

E
 Comparaison entre les trois principales sociétés agricoles

IM GAEC EARL SCEA

Les associés
Nombre 2 à 10 1 à 10 (EARL unipersonnelle si 1 seul associé) 2 et +
Personnes morales Exclusion Exclusion Possible (une société
peut avoir des parts)
Travail Obligation pour tous les Obligation pour les associés, les exploitants Aucune obligation
associés à titre exclusif mais autre activité professionnelle possible
Associés non exploitants Impossible Possible (- ½ du capital social) Possible
Gérant nommé
C
Collégiale 1 ou plusieurs associés exploitants
Gérance de la société Pouvoir en fonction
1 associé = 1 voix Pouvoir en fonction du capital détenu
du capital détenu
Capital social
Minimum de 1 500 € Minimum de 7 500 € Pas de minimum
minimum
E

Responsabilité finan- Illimitée au prorata


2 fois le capital social 1 fois le capital social
cière des parts

Mais cette responsabilité limitée n’est pas toujours respectée car les créanciers
prennent souvent des garanties personnelles, notamment si le capital social est
Mais
faible et si l’actif est constitué de biens sans valeur marchande sûre et difficile-
P

ment vendables en cas de problèmes financiers

Immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS)


Formalités Enregistrement obligatoire des statuts au centre des impôts
communes
Faire publier dans un journal agréé les éléments concernant la création ou les modifications de la société
S

de constitution
Recours au notaire obligatoire en cas d’apport d’immobilier (terres, bâtiments)

Nécessité d’avoir un accord


par un comité d’agrément
Formalités Intervention obligatoire d’un commissaire aux
départemental qui vérifie la Aucune
spécifiques apports
conformité et décide de la
« transparence » du GAEC

77
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Fiche 20 Le choix d’un statut juridique pour une entreprise agricole

 Comment choisir une forme juridique pour un agriculteur ?


Les formes
Avantages ou intérêts Limites ou contraintes
juridiques
Responsabilité financière illimitée sans séparation
Simplicité de création sans obligation de rédiger et avec les biens familiaux (mais possibilité de proté-
Entreprise déposer des statuts avec une simple déclaration à faire ger son habitation principale)
individuelle
Un fonctionnement simple au niveau comptable Des cotisations sociales plus élevées
si les revenus sont corrects

N
Reconnaissance de chaque associé comme Chaque associé doit travailler exclusivement dans
un agriculteur individuel avec les mêmes avantages : cela le GAEC (des dérogations limitées sont possibles)
GAEC s’appelle la transparence du GAEC Obligation de travail de chaque associé
Avantages multiples : productions, aides publiques, fiscalité... et interdiction des associés non exploitants
Un seul associé possible

E
Un travail extérieur possible pour un associé exploitant Obligation de la majorité du capital social apparte-
EARL Présence possible d’associés non exploitants nant aux associés exploitants
Responsabilité financière limitée au capital social Personnes morales interdites dans le capital social
de chaque associé

SCEA
IM
Forme la plus souple avec par exemple des apporteurs de
capitaux pouvant être des personnes physiques
mais aussi d’autres entreprises
Responsabilité financière illimitée au prorata
du capital social détenu

++ + - --
C
société
GAEC EARL SCEA commerciale
ou ou ou
E

C’est le GAEC qui apporte le plus d’avantages mais qui a aussi le plus de contraintes. Généralement, le
P

premier choix se porte sur le GAEC, si ce choix n’est pas possible, l’agriculteur se tourne d’abord vers
l’EARL et enfin la SCEA. Si une société civile n’est pas possible, il faut envisager le choix d’une société
commerciale : c’est le cas si les activités de nature commerciale sont importantes comme par exemple
l’achat et la revente de marchandises.
S

 Le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) : une société originale


Mis en place par les lois d’orientation de 1962, les GAEC ont joué (et jouent) un rôle important dans les
évolutions de l’agriculture française et ont participé aux mutations des entreprises agricoles.
Le GAEC est une forme originale de société qui permet de regrouper des hommes et des femmes, des
capitaux et des capacités de production.
Mais la création d’un GAEC est soumise à un contrôle des pouvoirs publics et de la profession agricole : un
comité d’agrément départemental étudie les dossiers avec plusieurs critères à respecter. Un point essentiel
est de pouvoir démontrer le travail en commun dans le GAEC ce qui justifie par exemple la fixation de
distances maximales entre les sièges d’exploitation.

78
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Un agrément permet la reconnaissance officielle du GAEC et de ses associés : chaque associé a des droits
au moins équivalents à ceux d’un agriculteur individuel au niveau économique et fiscal. C’est le principe
de la « transparence » des GAEC qui a été reconnu au niveau européen en décembre 2013 et qui est très
important pour le versement des aides PAC.
Plusieurs dispositions récentes ont renforcé les intérêts des GAEC : la loi de modernisation de l’agriculture
du 27 juillet 2010 a ouvert la possibilité de constituer un GAEC entre conjoints (époux si mariage, parte-
naires dans le cadre d’un PACS, concubins si union libre). Ce GAEC entre deux personnes vivant ensemble
était formellement interdit avant cette loi et les conjoints optaient le plus souvent pour une EARL.

N
E
IM
C
E
P
S

79
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Fiche 21
Le statut des personnes dans une entreprise agricole

Le contexte

Le choix d’un statut a des conséquences importantes et multiples pour les personnes. Il doit être replacé dans le contexte
de l’exploitation et analysé en relation avec les objectifs des agriculteurs. Mais il faut toujours raisonner sur le long terme

N
et se méfier des raisonnements à court terme avec, par exemple, des gains de cotisations sociales.
Plusieurs statuts sont possibles pour les personnes travaillant dans une entreprise agricole : exploitant ou associé exploitant
(le plus fréquent), conjoint collaborateur (un statut spécifique), salarié (fréquent et de plus en plus nombreux), aide fami-
lial (ce dernier n’est pas abordé dans cette fiche), apprenti et stagiaire.

E
Les outils

 Exploitant
IM
ou associé exploitant : statut le plus fréquent

Statuts des personnes Statut de l’entreprise Conditions


Chef d’exploitation Exploitation individuelle La loi d’avenir pour l’agriculture de 2014 a mis en place la notion d’activité
minimale d’assujettissement ou AMA avec 2 critères utilisés pour l’apprécier :
C
– la surface minimale d’assujettissement (SMA) en hectares fixée par un
Société agricole recon- arrêté préfectoral sur proposition de la MSA du département
Associé exploitant nue légalement (GAEC, – le temps nécessaire à la conduite de l’activité agricole qui doit être au
EARL, SCEA) minimum de 1 200 heures par an
Si l’un de ces 2 critères est atteint, l’agriculteur doit cotiser à la MSA en tant
E

que chef d’exploitation ou associé

Les avantages de ce statut :


– c’est le statut qui permet une véritable reconnaissance du travail de chacun, en particulier pour les
conjoints. Chacun est au même niveau de responsabilités. Cela permet notamment de différencier les
revenus des conjoints, ce qui peut s’avérer utile par exemple en cas de divorce ;
P

– ce statut permet d’avoir une protection sociale complète, en particulier pour la retraite ;
– c’est un statut qui permet l’accès aux aides à l’installation et à la modernisation si la personne répond aux
critères exigés (niveau de formation, en particulier).
S

 Conjoint collaborateur ou conjointe collaboratrice : un statut spécifique


Ce statut est possible pour le conjoint (mariage), le concubin ou le partenaire signataire d’un PACS d’un
chef d’exploitation en entreprise individuelle ou d’un associé dans une société. C’est actuellement le statut
qui s’applique automatiquement à un conjoint du chef d’exploitation ou de l’associé dans toutes les so-
ciétés à condition que celui-ci travaille sur l’exploitation. Cela peut être l’homme ou la femme. Il suffit de
demander son application à la MSA. Le conjoint qui exerce à titre secondaire sur l’exploitation (avec un
autre métier à titre principal) peut bénéficier de ce statut donnant le droit à une retraite proportionnelle.
Le principal avantage de ce statut est le faible coût des cotisations, mais sa limite se trouve dans le niveau
modeste de la retraite.

80
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 Le statut de salarié
Les exploitations agricoles ont besoin de main-d’œuvre
saisonnière (comme les vendangeurs ou les ramasseurs de
fruits), recrutées en CDD (contrat à durée déterminée), ou
de main-d’œuvre toute l’année, embauchée alors le plus
souvent en CDI (contrat à durée indéterminée).
Le salarié a signé un contrat de travail avec son employeur.
Il travaille sous ses ordres et perçoit en échange une rému-
nération. Il bénéficie des règles légales en vigueur, notam-
ment en matière de durée de travail et de congés payés.
Un conjoint peut être salarié dans une exploitation in-

N
dividuelle ou une société et l’employeur peut être l’autre
conjoint : un conjoint peut donc être salarié de son mari ou
de son épouse en individuel ou de la société dans laquelle il
ou elle est gérant.
Le principal avantage du statut de salarié est la forte pro-

E
tection sociale qu’il permet mais en contrepartie le niveau
des cotisations sociales à payer est élevé.
Certains agriculteurs décident d’embaucher un salarié soit
directement par un contrat de travail, soit indirectement
par une association de remplacement ou un groupement
IM d’employeurs.

salaire brut un salarié présent


un salarié présent
mais le contrat de travail
avec un contrat direct
est signé par une autre
avec l’entreprise agricole
structure

c’est une prestation c’est une charge


C
de service pour de personnel pour
charges charges l’entreprise agricole l’entreprise agricole
salaire net
sociales sociales
montant payé au salarié
salariales patronales
E

charges pour l’entreprise agricole


une facture de prestations de leunsalaire brut
salarié présent
services correspondant au lesmais
charges sociales
le contrat de travail
nombre d’heures du salarié lesestcharges patronales
signé par une autre
charges sociales Ordre de grandeur du coût structure
Ordre de grandeur
totales
P

18 à 25 € par heure de 24 000 à 36 000 € par an


travail incluant la rémunéra- pour un salarié à temps plein
tion du salarié et les charges
de fonctionnement de la
charge totale du salarié pour l’entreprise stucture
S

 Apprenti et stagiaire
Un apprenti est un salarié en CDD, mais qui ne perçoit qu’une partie du SMIC, car il n’est pas à temps
plein dans l’entreprise puisqu’il suit aussi une formation dans un CFA (centre de formation d’apprentis).

Un stagiaire signe une convention de stage avec une entreprise et l’établissement scolaire. Il reste sous
la responsabilité de cet établissement, car le premier but d’un stage est la formation. C’est pourquoi il ne
touche pas de salaire, mais éventuellement une indemnité de stage. Une indemnité ne rémunère pas le
travail du stagiaire, mais est destinée à rembourser ses frais de stage (déplacement, repas, hébergement…)

81
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Fiche 22
La transmission des entreprises agricoles

Le contexte

La transmission des exploitations agricoles est un sujet majeur pour l’avenir de l’agriculture qui ont des conséquences
sur l’emploi, la vie sociale et l’économie des territoires ruraux. Cette transmission est complexe car elle concerne à

N
la fois des aspects humains et financiers. L’augmentation de la taille des entreprises agricoles rend plus difficile leurs
ventes et va donc nécessiter la mise place d’outils. Les capitaux nécessaires dans les entreprises agricoles sont de plus
en plus importants et variés avec des biens physiques (bâtiments, matériel, cheptel, parfois terres) mais aussi des biens
non physiques (comme les contrats de production, les aides découplées, par exemple).
L’enjeu majeur pour les années à venir est de savoir si les agriculteurs resteront comme actuellement les propriétaires

E
de la majorité des capitaux ou s’il y aura l’arrivée d’investisseurs extérieurs avec des conséquences importantes sur
la gestion des entreprises. La question essentielle pour les cédants et les repreneurs est simple : comment financer les
reprises des entreprises ? Il existe des solutions multiples et il y a de nombreuses innovations avec l’objectif de faciliter
la reprise par de jeunes agriculteurs. Il est certain que les règlementations juridiques vont évoluer dans les années à
IM
venir pour élargir les modes de financement.

Les outils
C
 La transmission d’une entreprise : les trois moyens principaux utilisés
E

un agriculteur et son entreprise avec des capitaux à transmettre


P

solution 1 solution 3
solution 2
vente de tous les actifs transmission progressive
vente d’une partie des actifs
à un repreneur avec création d’une société
et location de certains biens
et achat de parts sociales
S

La première solution parait la plus simple avec la vente de l’ensemble des actifs par le cédant. Elle est par-
fois possible quand le capital se limite aux moyens nécessaires à la production : cheptel, bâtiment, matériel,
stocks. Elle est plus difficile à mettre en œuvre quand il y a vente de la terre. Mais le point fondamental est
la stratégie de l’agriculteur cédant : a-t-il préparé l’arrivée d’un jeune en modernisant son entreprise tout
en raisonnant les capitaux investis ?
Si l’agriculteur cédant vend tous ses biens y compris ses terres en propriété, un jeune agriculteur ne pourra
pas se porter acquéreur seul et devra trouver des capitaux extérieurs car les banques ne financeront pas des
projets provoquant des risques financiers élevés.

82
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Cette solution convient pour des agriculteurs en activité qui souhaitent s’agrandir ou pour des porteurs de
projet avec une épargne importante. Mais elle pose d’importants problèmes dans le cas d’une transmission
à un jeune agriculteur.

La deuxième solution est fréquente dans les transmissions des entreprises agricoles avec une séparation
entre des biens vendus et des biens loués ce qui réduit le montant de la reprise.
La transmission est donc centrée sur du capital productif avec la recherche d’une cohérence entre les
résultats dégagés par l’entreprise et les financements bancaires proposés. Des solutions de financement
peuvent être utilisées en complément des banques et des initiatives nombreuses se mettent en place dans la
recherche de capitaux pour aider des agriculteurs à s’installer.

La troisième solution est de plus en plus utilisée avec une transmission progressive dans le cadre d’une

N
société.
La société permet de diviser le capital d’une entreprise en titres appelés parts sociales représentant les
biens de l’entreprise. Cela permet à un jeune agriculteur d’acheter une partie de l’entreprise sous forme de
parts sociales. Il peut aussi acheter ces parts sociales en plusieurs fois pour étaler les remboursements des
emprunts.

E
durée longue : 10 -15 ans

arrivée nouvel associé


IM
achat d’une partie diminution des capitaux
de l’entreprise sous forme par les cédants par le biais
de parts sociales des comptes associés
C
Une société peut permettre une transmission sur une longue durée des capitaux et éviter une trop forte
pression financière sur une durée courte.
En complément de la société d’exploitation, les associés recherchent souvent une sécurité sur leurs terres
E

par des baux cessibles entre associés et en achetant des terres en commun par une société foncière (la plus
utilisée est le GFA : groupement foncier agricole).

 Les particularités de la transmission des parents aux enfants


P

L’agriculture est un secteur économique caractérisé par beaucoup de reprises des entreprises dans un contexte
familial. C’est pourquoi le droit des familles va avoir une grande importance sur les choix professionnels.

La donation avec réserve d’usufruit


S

Cette pratique fréquente en agriculture se concrétise par une donation avec réserve d’usufruit. Une dona-
tion est le choix que fait une personne de son vivant de donner une partie ou la totalité de ses biens, elle est
irrévocable et peut se faire en pleine propriété ou en nue-propriété avec réserve d’usufruit pour le donataire.
Un bien en pleine propriété permet de le vendre ou de l’utiliser soit directement, soit en le louant.
En France, le droit de propriété peut être séparé temporairement en deux droits différents :
– la nue-propriété : droit permettant à son titulaire de disposer d’un bien mais l’empêchant d’en user (par
exemple habiter une maison) ou d’en tirer les revenus (louer le bien) ;
– l’usufruit : droit permettant à son titulaire d’user d’un bien et d’en tirer des revenus mais l’empêchant de
le vendre ou de le donner.
Quand l’usufruitier décède, le nu-propriétaire devient le propriétaire à part entière du bien.

83
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Fiche 22 La transmission des entreprises agricoles

La pratique fréquente pour les parents est de faire une donation avec réserve d’usufruit à un enfant. L’in-
térêt pour les parents est d’avoir une sécurité sur certains biens (maison, terres) et de percevoir les revenus
du bien en complément de retraite. Ils organisent leur succession de leur vivant évitant ainsi des conflits
ultérieurs entre les enfants. Si l’usufruitier utilise une maison, il a à sa charge les frais habituellement payés
par les locataires. Le nu-propriétaire a la charge des grosses réparations payées par les propriétaires.
Barème fiscal pour la répartition entre usufruit et nue-propriété en 2014

Âge usufruitier (ans) - 20 21-30 31-40 41-50 51-60 61-70 71-80 81-90 + 91

N
Valeur usufruit (%) 90 80 70 60 50 40 30 20 10

Valeur nue-propriété (%) 10 20 30 40 50 60 70 80 90

 Exemple d’une cession d’entreprise agricole

E
Un agriculteur âgé de 63 ans a deux enfants et va cesser son activité agricole et prendre sa retraite. Sa fille
va devenir agricultrice par une reprise de l’entreprise de son père, alors que son fils exerce un métier dans
l’informatique. Le père décide de faire une donation à ses deux enfants avec la répartition suivante :
IM Valeur des biens
Biens donnés Valeur de la donation
en pleine propriété
Fils Maison en pleine propriété 120 000 � 120 000 �

Fille 40 ha en nue-propriété 200 000 � 200 000 × 60 % * = 120 000 �


* Le père a 63 ans donc l’usufruit représente 40 % de la valeur du bien et la nue-propriété 60 %
en utilisant les données du tableau sur la répartition en fonction de l’âge de l’usufruitier.
C
À travers cet exemple, on voit que le père avait trois priorités :
– assurer l’équité entre les deux enfants : c’est souvent un point essentiel pour les parents,
– aider sa fille à reprendre son entreprise : la donation de biens professionnels comme les terres facilite la
transmission des capitaux,
– assurer des revenus complémentaires pendant sa retraite : sa fille lui versera un fermage représentant
E

l’usufruit du bien (40 ha × 150 � par ha = 6 000 � par an).


P
S

84
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p a gn
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Applications

on
S it e c
b
We
1 Projet d’installation d’une jeune agricultrice
Valérie, née en 1982, est pacsée et a deux enfants de 13 et 10 ans. Elle a un BTS ACSE, une forma-
tion complémentaire en licence professionnelle et une longue expérience professionnelle (9 ans)
de conseillère agricole dans un centre de gestion agricole. Valérie a toujours eu le projet de devenir
agricultrice et son compagnon la soutient mais souhaite conserver son emploi actuel de salarié.
Un agriculteur proche de leur habitation cède une exploitation d’arboriculture bio (pommiers, poi-
riers et pruniers) avec une commercialisation des fruits en vente directe (ventes à la ferme, magasins
de produits biologiques et un marché important dans une ville de 100 000 habitants). Il a un salarié à
temps plein qui souhaite poursuivre son activité au sein de l’entreprise. Le cédant n’a pas de succes-

N
seur et souhaite transmettre son entreprise à un jeune. Il a rencontré Valérie à plusieurs reprises pour
approfondir le projet au niveau humain et économique.
Valérie est allée au point info installation (PII) où un conseiller lui a proposé le Plan de profession-
nalisation personnalisé (3P) suivant : un stage de 12 mois chez le cédant, un stage de 1 mois chez un
autre arboriculteur, un stage d’un mois chez un producteur de volailles avec beaucoup de vente di-

E
recte et enfin le stage collectif de 40 h pour travailler sur son projet. Ce 3 P a été validé en mars 2014.
Le cédant et Valérie ont décidé de concrétiser le projet par un stage de parrainage avec un contrat de
12 mois qui a commencé le 1/6/2014. L’installation est prévue le 1er octobre 2015, date correspondant
au départ en retraite du cédant.
IM
Les critères économiques en année 5
Prélèvements
Ventes totales EBE Annuités emprunts LMT Frais financiers CT
privés
100 000 � 52 000 � 24 000 � 2 000 � 18 000 �

 M
ontrez que toutes les conditions d’accès aux aides à l’installation (DJA et prêt bonifié)
sont réunies dans ce projet.
C
e cédant et Valérie ont trouvé un accord pour le montant de la reprise de l’entreprise :
 L
la valeur économique. Expliquez cette notion.
 V
alérie souhaite que la marge de sécurité du projet représente 10 % des ventes ce qui per-
mettrait de faire face à de mauvaises années ou à des difficultés de commercialisation.
E

Est-ce le cas de ce projet ?


 Pour vous, quels sont les risques principaux de ce projet pour Valérie ?

2
P

Pour chacun des cas suivants, choisissez la forme sociétaire la plus adaptée et justifiez
votre choix :
Cas 1 : 2 voisins agriculteurs avec chacun une entreprise individuelle vont regrouper les 2 fermes
et veulent créer une société.
S

Cas 2 : un jeune s’installe seul en reprenant l’entreprise de ses parents et rachète l’ensemble
des biens.
Cas 3 : 2 jeunes agriculteurs ont un projet commun de reprise de 2 exploitations voisines et
vont travailler exclusivement dans l’entreprise.
Cas 4 : un couple va reprendre une entreprise agricole. Leur projet est que monsieur va tra-
vailler à ½ temps dans l’entreprise et à ½ temps à l’extérieur alors que madame va travailler
exclusivement dans l’exploitation agricole.
Cas 5 : un jeune, avec un capital social de 120 000 �, reprend une entreprise et les cédants, avec
un capital social de 60 000 �, conservent des parts sociales pour faciliter la transmission.

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Cas 6 : 3 voisins : A actuellement en statut individuel, B et C actuellement en EARL ont un
projet commun d’investir dans un outil de transformation de lait et de vendre des produits en
commun en vente directe.
Cas 7 : un couple avec une exploitation individuelle souhaite changer le statut de leur entre-
prise en créant une société.

3 Analyse financière du bilan d’un jeune agriculteur


C’est le cas d’un jeune agriculteur installé depuis cinq ans. Lors de son installation, il a fait le
choix en accord avec sa banque de consacrer son épargne personnelle à l’achat d’une maison

N
à proximité de son entreprise et n’a fait aucun apport personnel pour financer son entreprise.
Il a repris après un tiers une entreprise axée sur la production bovine laitière avec un cheptel
de bonne valeur génétique. Le montant des biens repris est détaillé dans le tableau ci-dessous :

Achat
Bâtiment Matériel Cheptel Stocks Total

E
de 10 ha
Montant en
40 000 � 80 000 � 40 000 � 75 000 � 15 000 � 250 000 �

Cet agriculteur a fait quatre choix stratégiques essentiels :


IM
– Modernisation importante des bâtiments avec une mise aux normes environnementales pour
un montant de 180 000 �. Cet investissement lui permet de travailler efficacement et dans de
bonnes conditions.
– Ne pas investir en matériel et déléguer ses travaux culturaux à une CUMA avec salariés.
– Développer progressivement la quantité de lait vendu (augmentation de 250 000 l à 350 000 l).
Ces choix lui permettent de travailler seul dans son entreprise en ayant un temps de travail
raisonnable. Il vend en moyenne 350 000 l de lait par an.
– Limiter ses prélèvements privés pour sa famille à 12 000 � par an en moyenne depuis 5 ans et
sa priorité a été de sécuriser son entreprise en augmentant ses capitaux propres.
C
Le dernier bilan au 31/03/N de l’entreprise
Montant Amortissements
Actif VNC 31/03/N Passif 31/03/N
d’origine cumulés
E

Terres 40 000 40 000 Capital début exercice 80 000


Constructions 260 000 80 000 180 000
Matériel 50 000 25 000 25 000 + résultat de l’exercice 35 000
Parts sociales 5 000 5 000
Cheptel reproducteur 80 000 80 000 - prélèvements privés 15 000
P

Total Immobilisations 435 000 105 000 330 000 Total capitaux propres 100 000
Approvisionnements 10 000 Emprunts LT terres 30 000
Produits en stocks 16 000 Emprunts LMT 250 000
Avances aux cultures 4 000
Total Stocks 30 000 Total emprunts LMT 280 000
S

Créances clients 15 000 Dettes Fournisseurs 10 000


Créances TVA 10 000
Total créances 25 000 Total Court Terme 10 000
Disponible bancaire 5 000
Total Actif 390 000 Total passif 390 000

 Réalisez un bilan en grandes masses, et analysez.

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DOSSIER 6
Les aspects fiscaux et sociaux

La fiscalité repose sur un bouquet d’impôts qui ont deux caractéristiques :

N
leur assiette (ce sur quoi l’impôt s’applique, par exemples salaires, patri-
moine, bénéfice, tabac, produits pétroliers) et leurs taux (le pourcentage
de prélèvement appliqué à chaque assiette).
Le contribuable va être taxé sur son revenu (son salaire ou le produit de
son épargne), des cotisations sociales vont être prélevées sur son salaire

E
pour payer sa sécurité sociale et sa retraite. Le contribuable paie aussi
des taxes sur ce qu’il achète, la plus commune de celles-ci est la TVA
prélevée sur la plupart des biens de consommation des ménages.
Il paie la taxe d’habitation sur son logement, et, s’il en est propriétaire,
IM
la taxe foncière. Enfin, lorsque ses parents décèdent, il est soumis à des
droits de succession pour la transmission de leur patrimoine.

Alors que la TVA est dite proportionnelle (le même taux pour tous) qu’on
soit riche ou pauvre, l’impôt sur le revenu est lui progressif. Quelle diffé-
rence entre les deux ?
Pour un impôt progressif tel que l’impôt sur le revenu, l’administration
va découper le revenu du plus aisé en plusieurs tranches. Pour les plus
C
modestes, les revenus de la première tranche sont soumis à un taux très
faible, sur la deuxième tranche le pourcentage est plus fort, encore plus
élevé sur la tranche suivante, et ainsi de suite.

Dans l’agriculture, l’entreprise et son chef d’exploitation sont soumis à


E

des prélèvements différents. L’entreprise peut être soumise à la TVA, à


la taxe foncière, aux cotisations sociales, aux taxes parafiscales, aux
droits de mutation, etc. L’exploitant est soumis aux mêmes prélèvements
(hormis les taxes parafiscales) auxquels s’ajoute l’impôt sur le revenu. Il
P

intègre les revenus agricoles dans sa déclaration de revenu.


En plus de ces prélèvements obligatoires, l’exploitant et l’entreprise
doivent s’assurer contre certains risques.
S

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Fiche 23
La TVA

Le contexte

La TVA – taxe sur la valeur ajoutée - est un impôt indirect prélevé lors d’un achat. Elle concerne la plupart des biens et
services en France et dans l’Union européenne. Elle est comprise dans le prix à payer par l’acheteur, prix toutes taxes

N
comprises. Cet impôt représente la principale recette de l’État puisque près de la moitié des ressources budgétaires de l’État
proviennent de la TVA.

E
Les outils

 La TVA comment ça marche ?


IM
L’entreprise vend ses produits et services toutes taxes comprises, cela signifie que le vendeur encaisse la
TVA payée par ses clients. C’est la TVA sur vente dite TVA collectée. Cette TVA est due à l’État, elle re-
présente une dette de l’entreprise en faveur de l’État.
L’acheteur paie à ses fournisseurs la TVA qui est récupérée par l’entreprise, cette TVA est dite déductible :
elle représente une créance envers l’État.
Deux cas sont possibles :
– si la TVA collectée est supérieure à la TVA déductible, alors la différence est la TVA nette à payer par
C
l’entreprise à l’État ;
– si la TVA collectée est inférieur à la TVA déductible, alors la différence est un crédit TVA et l’entreprise
peut en demander le remboursement.
E

 Les quatre taux applicables

journ
al Concerne la presse
2,1 % et les médicaments remboursables
P

Concerne les produits alimentaires, les abonne-


ments au gaz et à l’électricité, les livres et
5,5 % spectacles, les logements sociaux et l’amélioration
S

URE

de la qualité énergétique de l’habitat


FACT ctricité
- éle
Gaz

Concerne les produits agricoles non transformés,


10 % le bois de chauffage, le transport de voyageurs et
la restauration

Concerne la grande majorité des biens et des


20 % prestations de service

88
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 Les différents régimes de TVA pour l’entreprise
1. Non assujettis et ne demandant pas à bénéficier du remboursement forfaitaire : l’agriculteur est considéré comme
un consommateur et non un producteur, il facture hors taxe (HT) et ne récupère pas la TVA sur ses achats.

2. Le remboursement forfaitaire : tous les agriculteurs non assujettis de manière obligatoire ou facultative
à la TVA peuvent bénéficier du remboursement forfaitaire (ventes encaissées pendant l’année × taux de
remboursement). Le taux de remboursement varie de 3 à 5 % des ventes. Ils ne peuvent alors déduire la
TVA sur leurs achats et facturent leurs produits HT.

3. L’assujettissement à la TVA : l’assujettissement est obligatoire si les recettes moyennes HT sur deux an-
nées civiles consécutives dépassent 46 000 �, ou si l’exploitant vend selon des méthodes commerciales (sur

N
marché à place fixe avec personnel, dans un magasin spécialement aménagé, à l’aide de moyens publici-
taires), ou s’il vend des produits obtenus avec des procédés industriels.

L’assujettissement peut aussi être choisi sur option. Le taux de TVA est de 10 % sur les produits agricoles.
L’agriculteur paie la TVA sur ses achats et facture la TVA à ses clients. Il calcule la TVA nette qu’il devra

E
reverser à l’État selon la formule suivante :
TVA nette = TVA sur les ventes – TVA sur les achats
Il peut choisir deux régimes de règlement de la TVA nette : une régularisation annuelle avec des acomptes
trimestriels, ou une déclaration et un paiement trimestriels.

Mécanismes de la TVA
IM
producteur SOLDE TVA ÉTAT
1 vente pour 50 € HT + TVA 10 €
re

60 € reçu du grossiste dont 10 € de TVA + 10 10


C
grossiste
60 € payé au producteur
soit 50 € HT dont 10 € de TVA - 10
E

revend à magasin pour 75 € HT + TVA 15 € 5


90 € reçu du magasin dont 15 € de TVA + 15

magasin
90 € payé au grossiste dont 15 € de TVA - 15
P

vend au consommateur 160 HT + 32 de TVA 17


192 € reçu de l’acheteur dont 32 € de TVA + 32

le consommateur paie au magasin 192 € TTC


S

il ne récupère pas la TVA de 32 € comprise


dans le prix et qui correspond à la TVA totale
perçue par l’État soit, 20 % de 160 € HT

TVA totale perçue par l’État = 32 €

89
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Fiche 24
L’impôt sur le revenu

Le contexte

Les agriculteurs ont un régime fiscal spécifique : les bénéfices agricoles (BA). Quelles sont les activités concernées ? Toutes
les activités de productions végétales et animales, les activités liées aux chevaux (entraîneurs, dressage), les activités de

N
transformation des produits de l’exploitation, la vente de biomasse (compost par exemple) issue des produits de l’exploi-
tation ainsi que la production d’énergie à partir majoritairement de produits ou sous-produits de l’entreprise (méthanisa-
tion)… Cette liste des activités n’est pas exhaustive et évolue avec la réglementation fiscale.
Qui est concerné par ce régime fiscal des bénéfices agricoles ? Tous les agriculteurs dans une exploitation individuelle, tous
les associés exploitants dans une société (EARL, GAEC, SCEA, SARL familiale…), dans certaines sociétés, il est possible d’op-

E
ter pour le régime de l’impôt sur les sociétés (IS) mais c’est pour l’instant rare en agriculture et concerne des agriculteurs
avec des revenus élevés.
Il existe deux principaux régimes d’imposition des agriculteurs : le régime du forfait collectif et le régime du réel
IM
Les outils

 Détermination de l’impôt sur le revenu


C

un foyer fiscal des revenus


barême de l’impôt
avec des taux
E

progressifs
détermination d’un impôt sur le revenu à payer
P

L’impôt sur le revenu est un impôt progressif, c’est-à-dire que les taux d’imposition augmentent quand le
revenu du foyer fiscal croît :

Taux applicables aux revenus 2013 (impôt 2014)


S

- revenu imposable par part


jusqu’à 6 011 � 0%
de 6 011 � à 11 991 � 5,5 %
de 11 991 � à 26 631 � 14 %
de 26 631 � à 71 397 � 30 %
de 71 397 � à 151 200 � 41 %
plus de 151 200 � 45 %

90
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 Les différentes étapes pour comprendre la détermination de l’impôt sur le revenu
Nous avons choisi de simplifier le calcul de l’impôt pour mieux le comprendre. Il existe de nombreux sites
et guides pour faire sa déclaration et surtout optimiser (c’est-à-dire diminuer) son impôt sur le revenu.
1. Définir le foyer fiscal avec la détermination du nombre de parts
Le foyer fiscal correspond à une ou plusieurs personnes réalisant une déclaration commune de leurs re-
venus obtenus pendant un an. Les personnes mariées ou pacsées font une déclaration commune de leurs
revenus avec souvent des enfants à charge. À partir de la taille des familles, il y a la détermination d’un
nombre de parts fiscales, donnée essentielle pour le calcul de l’impôt.
2. Identifier tous les revenus du foyer fiscal
Il existe de multiples revenus possibles pour les ménages en France : les salaires pour une majorité des ac-

N
tifs, les revenus des professions indépendantes (dont les bénéfices agricoles pour les agriculteurs), les pen-
sions de retraites, les revenus fonciers issus des locations immobilières (maisons, appartements, terres…)
et les revenus financiers liés aux placements.
Tous ces revenus ont des règles fiscales spécifiques pour déterminer le revenu imposable. Pour prendre le cas
le plus simple, les salariés ont le droit à une déduction de 10 % du montant annuel perçu pour tenir compte de

E
leurs frais professionnels ou peuvent opter pour des frais réels liés à des déplacements professionnels importants.
3. Arriver à un revenu fiscal ou imposable du foyer fiscal
Le revenu imposable du foyer est obtenu par la somme de tous les revenus des différents membres du foyer
fiscal. Certaines charges sont déductibles de ces revenus et permettent ainsi de diminuer le revenu impo-
IM
sable : exemple de la déduction des intérêts liés à l’emprunt pour la résidence principale.
Par exemple, pour comprendre, un foyer fiscal avec un couple marié (salarié-agricultrice), un enfant à
charge et un enfant majeur et indépendant au niveau fiscal :

Mari Cadre salarié Épouse agricultrice Revenu commun


Revenus Salaire annuel Bénéfice Agricole Location d’un appartement
Règles spécifiques Loyer annuel - 30 %
Revenus imposables Salaire annuel - 10 %
(voir partie spécifique) si choix du régime forfaitaire
C
Le revenu imposable du foyer =
salaire + bénéfice agricole + revenu de l’appartement - pension alimentaire pour leur enfant

4. Déterminer le quotient familial


E

nombre de parts du foyer fiscal revenu fiscal total du ménage

quotient familial = revenu imposable / nombre de parts


P

5. Calculer l’impôt brut


L’impôt sur le revenu s’obtient à partir du quotient familial obtenu, du revenu imposable et de l’utilisation
S

du barème de l’impôt voté chaque année.


6. Prendre en compte les réductions et les crédits d’impôt
Il existe de nombreux cas permettant d’obtenir des réductions ou crédit d’impôt : prenons deux exemples
largement utilisés : les dons aux associations reconnues d’utilité publique (66 % du versement) permettent
une réduction d’impôt, et les frais de garde pour des jeunes enfants (50 % des dépenses effectives) per-
mettent un crédit d’impôt.
7. Obtenir l’impôt à payer
L’impôt à payer s’obtient avec l’impôt brut auquel on enlève les réductions et crédit d’impôt, exemple de
calcul de l’impôt sur le revenu dans trois cas avec le barème suivant :

91
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Fiche 24 L’impôt sur le revenu

Quotient familial - 10 000 � 10 000 à 27 000 � 27 000 à 70 000 � 70 000 à 150 000 � + 150 000 �
Taux d’imposition 0% 14 % 30 % 41 % 45 %
L’exemple consiste à comparer l’impôt de trois foyers fiscaux : nous nous limitons à des célibataires salariés
avec pour seul revenu leurs salaires. Cet exemple a pour objectif d’expliquer le principe de calcul de l’im-
pôt : tous les foyers fiscaux ont des tranches de revenus imposés à 0 %, puis à 14 %, puis à 30 %...

Cas 1 Cas 2 Cas 3


Salaire annuel 12 000 � 24 000 � 48 000 �

N
Déduction forfaitaire 10 % : - 1 200 � 10 % : - 2 400 � 10 % : - 4 800 �
Salaire imposable 10 800 � 21 600 � 43 200 �
Nombre de parts 1 1 1
Quotient familial 10 800 � 21 600 � 43 200 �
0 - 10 000 : tranche à 0 %
0 - 10 000 � - taux de 0% 0 - 10 000 : tranche à 0 %

E
Calcul de l’impôt (27 000 - 10 000) × 14 % (43 200
(10 800-10 000) × 14 % (21 600 - 10 000) × 14 %
- 27 000) × 30%
Impôt brut 112 � 1 624 � 7240 �
Don aux associations 0 500 � 1 000 �
Réduction Décote (500 × 0.66) = 330 � 1 000 × 0,66 = 660 �
Impôt payé
IM
Taux moyen d’imposition
0
0
1 294 �
1 294 / 21 600 = 6 %
6 580 �
6 580 / 43 200 = 15,23 %

Ces 3 cas montrent la progressivité de l’impôt sur le revenu :


Le cas 1 : une grande partie de son revenu n’est pas taxé à l’impôt (0 à 10 000 �) et il sera non imposable
car il existe une décote de l’impôt pour les revenus faibles.
Le cas 3 est plus imposé que le cas 2 avec des taux moyens respectivement de 15 % et 6 %. Le cas 3 a une
partie de son revenu taxée à 30 % (c’est le taux marginal : celui de la tranche la plus haute).
C
Il est faux d’affirmer qu’un contribuable avec un revenu très élevé (revenu imposable de plus 150 000 �)
est imposé à 45 % : c’est seulement la partie de revenu dépassant les 150 000 � qui est imposée à ce taux.

 Le régime du forfait collectif


E

Qui est concerné ?


Ce régime s’applique aux agriculteurs en exploitation individuelle dont la moyenne des recettes annuelles,
calculée sur deux années consécutives est inférieure à 76 300 �. Il existe un projet pour 2016 de revalorisa-
tion de ce seuil.
P

Il s’applique aussi automatiquement pour les deux premières années aux jeunes agriculteurs s’installant en
exploitation individuelle et il concerne aussi des associés de GAEC à condition que les recettes de la société
ne dépassent pas certains seuils (GAEC 2 associés : - de 152 600 � - GAEC 3 associés : - 230 000 �)
Comment est déterminé le bénéfice agricole d’un agriculteur au forfait ?
S

La détermination du forfait dépend à la fois de données collectives avec la détermination d’un bénéfice
forfaitaire départemental (ou d’une petite région spécifique) et de la dimension de l’entreprise (essentiel-
lement la surface). Ce forfait départemental est issu de discussions entre l’administration fiscale et des
représentants de la profession agricole, ce forfait s’applique à tous les agriculteurs de la zone géographique
concernée. Il est admis que ce forfait collectif est souvent faible et minore le revenu des agriculteurs (la
cour des comptes a mis en évidence ce problème connu depuis de longues année…).
Donc le revenu fiscal pour un agriculteur relevant du régime du forfait collectif est déterminé par la dimen-
sion de son entreprise et un bénéfice collectif moyen sur sa zone géographique : il n’a donc aucun lien avec
les résultats obtenus dans son entreprise.

92
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 Le régime du réel
Qui est concerné ?
Ce régime s’applique aux agriculteurs en exploitation individuelle dont la moyenne des recettes annuelles,
calculée sur deux années consécutives est supérieure à 76 300 �.
Il est obligatoire pour tous les associés en EARL et SCEA et certains agriculteurs en exploitation indivi-
duelle choisissent d’opter pour le régime du réel. Donc le régime du réel concerne une majorité des agri-
culteurs et plus la dimension des entreprises augmente, plus il y a d’agriculteurs soumis au régime du réel.

Comment est déterminé le bénéfice agricole d’un agriculteur au réel ?


Il est déterminé à partir de la comptabilité réalisée pendant un exercice comptable et peut se résumer ainsi :

N
Bénéfice agricole imposable = produits imposables – charges fiscalement déductibles
Le revenu fiscal n’est pas toujours égal au revenu indiqué dans la comptabilité de l’entreprise.

Règles fiscales spécifiques au réel


Les agriculteurs au réel peuvent utiliser des règles fiscales spécifiques leur permettant de réduire leur bénéfice

E
agricole annuel et notamment les bonnes années. Le principe est toujours le même :

Présentation simplifiée de quelques mesures fiscales pour les agriculteurs au réel


IM
bénéfice agricole annuel de l’entreprise
outils
pour diminuer
le revenu imposable
bénéfice agricole imposable
C
les outils fiscaux qui est concerné ? le principe
les jeunes agricul- réduction de 50 % du bénéfice
abattements
teurs bénéficiant des agricole pendant les 5 premières
E

jeune agriculteur aides à l’installation années


la déduction fis- déduction d’une somme du bénéfice
cale pour inves- agricole avec un plafond commun
tissement DPI DPI/DPA
P

la déduction pour cette déduction doit être justifiée


tous les agriculteurs
aléas : DPA pendant les années suivantes

exonération possible des plus-values si


les plus-values
plus de 5 ans d’activité et si les recettes
professionnelles ne dépassent pas un certain seuil
S

En conclusion, la fiscalité des agriculteurs propose de nombreux outils fiscaux permettant aux agriculteurs
de prendre en compte les variabilités de leurs revenus et ainsi de diminuer les bénéfices imposables les
bonnes années limitant ainsi l’augmentation des prélèvements obligatoires (impôt, cotisations sociales).
Cette souplesse dans l’utilisation des outils fiscaux est une force pour les agriculteurs à condition de ne
pas mettre la fiscalité au centre de sa stratégie conduisant à des investissements non indispensables pour
diminuer le bénéfice imposable.
Le bénéfice agricole est un des revenus qui s’ajoute éventuellement à d’autres pour la détermination de
l’impôt sur le revenu de son foyer fiscal.

93
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Fiche 25
Les cotisations sociales des agriculteurs

Le contexte

Les agriculteurs ont l’obligation de cotiser à un régime spécifique pour leur protection sociale : la MSA (Mutualité sociale
agricole). Cela concerne tous les exploitants agriculteurs qu’ils soient en entreprise individuelle ou en société. C’est un

N
guichet unique servant à la fois d’organisme de paiement des cotisations mais aussi pour le versement des différentes
prestations sociales.
Les agriculteurs ont obtenu au cours de ces dernières années une harmonisation de leur régime de sécurité sociale par
rapport au régime général. Leurs cotisations ont augmenté en même temps que leur protection sociale : retraite complé-
mentaire, revalorisation des petites retraites, accidents du travail…

E
Les cotisations sociales dépendent des revenus dégagés par l’entreprise au cours des trois dernières années : plus ce revenu
est élevé, plus les cotisations sont importantes permettant aux exploitants d’augmenter leur droit à la retraite pour l’avenir.
L’approche des cotisations sociales est souvent trop restrictive avec une analyse se limitant à juger la MSA « comme une
charge excessive » pour les agriculteurs sans prendre en compte toutes les prestations sociales permises par ces cotisations.
IM
Les outils
C
 Cotisations et prestations de la MSA : comment ça marche ?
MSA =
guichet unique
pour les agriculteurs
E

cotisations sociales prestations sociales


P

AMEXA = assurance maladie des exploitants maladie, maternité, invalidité et accidents


de la vie privée

les cotisations pour la retraite droit à une retraite avec trois parties :
forfaitaire, proportionnelle et complémentaire
S

cotisation AVI = assurance vieillesse individuelle


cotisation AVA = assurance vieillesse agricole
cotisation RCO = retraite complémentaire obligatoire

la famille prestations familiales diverses : allocations


cotisations AF = allocations familiales pour les enfants, allocations logement

les accidents du travail indemnités pour arrêt de travail si accident


cotisation ATEXA = accident du travail professionnel, pension pour invalidité
pour les exploitants agricoles si incapacité

CSG = contribution sociale généralisée pour financer une partie de la santé


(sur tous les revenus)

94
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 La détermination des cotisations sociales MSA pour un agriculteur

cotisations sociales MSA d’un agriculteur pour l’année N = x

assiette triennale prenant


taux de cotisation fixé
en compte les revenus professionnels
chaque année
des années N-1, N-2 et N-3

N
exploitation individuelle taux en vigueur en 2014 (arrondis)
revenu pris en compte = bénéfice agricole imposable (ces taux sont détaillés par catégorie de cotisation)
taux global : 36 % jusqu’au plafond sécurité sociale
dans les sociétés, le revenu est déterminé par associé taux global : 22 % au-dessus du plafond sécurité sociale

Certaines cotisations s’appliquent sur la totalité du revenu, d’autres sont limitées au plafond sécurité

E
sociale : 38 040 � pour 2015.
Il existe toujours un minimum de cotisations à payer calculées en fonction du SMIC horaire en vigueur sur
l’année (9,53 � de l’heure pour 2014).
Option possible : l’assiette annuelle qui consiste à retenir une seule année pour le revenu, celle de l’année
N-1 avec une durée obligatoire de 5 ans reconductible.
IM
Les nouveaux installés de moins de 40 ans bénéficient d’une exonération de cotisations MSA, qui est
dégressive pendant 5 ans.

 Exemple de calculs de cotisations sociales


Calcul cotisations MSA Calcul CSG
Revenu professionnel brut =
Assiette Revenu professionnel net
C
revenu professionnel net + MSA
36 % jusqu’au plafond sécurité sociale
Taux à appliquer 8 % sur la totalité du revenu
(3 840 �) puis 22 % au-delà

Si l’on prend le cas d’un agriculteur dans une exploitation individuelle en moyenne triennale : quelles
E

seront les cotisations MSA et la CSG à payer pour l’année N ?

N-3 N-2 N-1


MSA + CSG payées 7 000 � 12 000 � 11 000 �
P

Revenu professionnel net 35 000 � 22 000 � 18 000 �

Montant à payer en année N Calcul cotisations MSA Calcul CSG


S

Assiette de cotisation = (35 000 + 22 000 + 18 000) / 3 (25 000 + 10 000 MSA moyenne)
revenu professionnel moyen sur 3 ans = 25 000 � = 35 000 �
Taux à appliquer 36 % 8 % sur la totalité du revenu
Montant à payer 25 000 × 36 % = 9 000 � 35 000 × 0,08 = 2 800 �

Cet agriculteur va donc payer une cotisation MSA et CSG de 11 800 � * en année N et ces calculs montrent
que sa cotisation dépend du revenu des trois années précédentes. (* Ce montant sera plus élevé, car il existe
un forfait supplémentaire pour l’assurance accident compris entre 400 et 450 � selon les productions)

95
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Fiche 25 Les cotisations sociales des agriculteurs

 Cotisations et prestations pour les salariés


Bulletin de paie du 01 au 31 janvier 2014 à conserver sans limitation de durée

EMPLOYEUR SALARIÉ
Entreprise (raison sociale) : ............................ Nom / Prénom : ....................................................
Adresse : ......................................................... N° de Sécurité sociale (facultatif): .......................
Code NAF : ..................................................... Emploi : ...............................................................
MSA de : ......................................................... Coefficient : .........................................................

N
Compte MSA N°: ............................................. Convention collective applicable (s’il y a lieu) : ...
Durée des congés payés : ..................................
Durée des délais de préavis : .............................
Congés payés du ………... au ............................

E
SALAIRE MENSUEL BRUT 1 445,38 �
SALAIRE DE BASE 9,53 �
HORAIRE MENSUEL 151,67
Heures supplémentaires à 25 % : ...................... ...................
Heures supplémentaires à 50 %  : ..................... ...................
Heures majorées  : ............................................ ...................
IM
Primes (nature, montant) : ................................
Avantage(s) en nature : ....................................
SALAIRE BRUT TOTAL (soumis à cotisations)
...................
...................
1 445,38 �

Cotisations patronales Cotisations salariales


RETENUES Base
Taux Montants Taux Montants
Sécurité sociale
Assurance maladie Salaire total 13,55% 195,85 � 0,75% 10,84 �
C
Solidarité autonomie Salaire total 0,30%
Assurance vieillesse de 0 à PSS 8,45% 122,13 � 6,80% 98,29 �
Assurance vieillesse Salaire total 1,75% 25,29 � 0,25% 3,61 �
Allocations familiales Salaire total 5,25% 75,88 �
Accident du travail Salaire total 4,55% 65,76 �
E

Aide au logement de 0 à PSS 0,10% 1,45 �


Réductions des cotisations patronales -28,10% - 406,15 �
Assurance chômage
ASSEDIC de 0 à 4 × PSS 4,00% 57,82 � 2,40% 34,69 �
P

AGFF de 0 à PSS 1,20% 17,34 � 0,80% 11,56 �


AGFF non cadres de PSS à 3 × PSS 1,30% 0,90%
Fonds de garantie des salaires de 0 à 4 × PSS 0,30% 4,34 �
Retraite complémentaire
Non cadres tranche A de 0 à PSS 4,58% 66,20 � 3,05% 44,08 �
S

Non cadres tranche B* de PSS à 3 × PSS 12,08% 8,05%


Contribution exceptionnelle temporaire* de 0 à 4 × PSS 0,22% 3,18 � 0,13% 1,88 �
Assurance décès de 0 à PSS 1,50% 21,68 �
CSG part déductible 98,25 % sal. brut 5,10% 72,42 �
TOTAL 250,77 � 277,38 �
Indemnités non soumises à cotisations Repas 139,60 �
CSG part non déductible 98,25 % salaire 2,40% 34,08 �
CRDS (non déductible) 98,25 % salaire 0,50% 7,10 �
NET FISCAL 1 202,09 � Cotisations non déductibles 41,18 �
NET A PAYER 1 266,42 � Payé le : 28/09/2013

96
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• Assurance maladie : elle est financée par des cotisations sur les salaires et par la CSG (contribution
sociale généralisée).
• Assurance accident du travail : le taux de cotisation varie en fonction du nombre d’accident dans la
branche. Pour l’agriculture, elle est assez élevée. En effet, le travail n’étant pas posté, mais en milieu
extérieur et en déplacement, les risques sont plus importants.
• Assurance vieillesse : elle finance la retraite, selon un régime par répartition. Les cotisations prélevées
aujourd’hui financent les pensions de retraite d’aujourd’hui et non pas celles des salariés qui cotisent.
• Assurance chômage : elle permet, pour environ un chômeur sur deux, de bénéficier, sous conditions,
d’indemnité de chômage.
• Salaire brut : salaire prévu sur le contrat de travail ou la convention collective. Il permet de calculer les
cotisations et le salaire net.

N
• Salaire net : salaire versé au salarié, une fois les cotisations prélevées. Salaire net = salaire brut – cotisa-
tions salariales.
• Cotisations sociales patronales : contribution de l’entreprise au financement des organismes sociaux
(MSA, Unedic, retraites complémentaires…).

E
• Cotisations sociales salariales : contribution du salarié au financement des organismes sociaux (MSA,
Unedic, retraites complémentaires…).
• Relations avec la MSA : http://www.msa01-69.fr/lfr
IM
C
E
P
S

97
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Fiche 26
Les assurances et la protection du cadre de vie

Le contexte

Les employeurs sont responsables de la sécurité de leurs salariés. Ils payent une cotisation assurance accident du travail et
doivent veiller au respect des règles d’hygiène et de sécurité dans leur entreprise. Des règlements de plus en plus stricts

N
visent à limiter les problèmes. « L’agriculture présente la particularité bien connue d’être particulièrement exposée aux
aléas naturels. Ce qui est moins perçu, en revanche, c’est la diversité des risques auxquels est confronté l’exploitant et le
degré d’exposition aux aléas de chaque secteur de production. […] Dans un contexte où l’agriculteur ne peut plus se
contenter d’être un producteur technicien mais un véritable producteur gestionnaire, l’assurance est l’instrument le plus
efficace pour intégrer la gestion des risques dans les prévisions comptables et financières de l’exploitation », L’assurance

E
récolte et la protection contre les risques en agriculture, C. Babusiaux, ministère de l’Agriculture et de la pèche – ministère
de l’Économie, des finances et de l’industrie, octobre 2000.

Les outils
IM
 Protection des personnes
Droits et obligations des employeurs et des salariés
C
Le Code du travail, la convention collective départementale de l’agriculture et le contrat de travail définissent
les droits et obligations des employeurs et des salariés. La Directe (Direction régionale des entreprises, de la
concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) de votre région peut vous fournir la convention
collective qui vous concerne. Des inspecteurs du travail sont chargés de conseiller et de surveiller le respect de
ces droits et obligations. En cas de litige, le conseil des prud’hommes est le tribunal compétent.
E

Cas concret : les heures supplémentaires


Un employeur peut exiger d’un salarié qu’il fasse des heures en plus des 35 h hebdomadaires. Ces heures sup-
plémentaires sont mieux payées (25 ou 50 % de plus). Elles sont limitées dans le temps, car la durée de travail
P

ne peut dépasser certains plafonds : 10 h par jour (voire exceptionnellement 12 h), 48 h par semaine, (voire
exceptionnellement 60 h). Ses heures supplémentaires ne peuvent excéder 220 h par an.

 Protection des biens


S

Assurances obligatoires
– Responsabilité civile
Une entreprise doit réparer les dommages corporels, qui peuvent être causés à un tiers, par les biens ou les
personnes qui sont sous sa responsabilité.
Par exemple, si une branche d’un arbre de votre propriété tombe sur une voiture et l’endommage, vous êtes
responsable et votre assurance responsabilité civile couvrira ses dommages.
– Assurance multirisque agricole
Les agriculteurs doivent obligatoirement la souscrire. Elle couvre les dommages causés à l’exploitation,
c’est-à-dire les bâtiments (y compris les locaux d’habitation), leur contenu (mobilier, matériel agricole,
etc.), et les produits, les animaux ou les récoltes engrangées.

98
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– Assurance auto
Tout véhicule qui circule sur la voie publique doit être au minimum assuré « au tiers » (assurance responsa-
bilité civile). En cas d’accident, les personnes autres que le conducteur, et les biens, autres que ceux dans le
véhicule de l’assuré, sont couverts. Par contre, les dégâts concernant le conducteur et les biens de l’assuré
(véhicule notamment) ne sont pas couverts.
Assurances volontaires
On peut pratiquement tout assurer, mais cela coûte cher et n’empêche pas les accidents : cela ne compense
que le préjudice financier (et souvent pas entièrement). Pour diminuer le montant de la prime, on peut
avoir une franchise ou des clauses qui excluent l’indemnisation dans certaines circonstances.
La franchise est la somme qui reste à la charge de l’assuré à la suite d’un sinistre et ne sera donc pas rem-
boursée par l’assureur. Elle peut être fixe ou variable (en pourcentage du préjudice), absolue ou relative (le

N
remboursement est total si le préjudice dépasse le montant du seuil de la franchise).
Certains risques ne sont pas assurables, mais sont pris en charge par l’État. C’est le cas des catastrophes
et calamités naturelles. Un décret interministériel déclare si la situation (sècheresse, inondation, tempête,
etc.) est une calamité ou une catastrophe naturelle.

E
 Les médecins du travail
Ils veillent à la santé des salariés dans le cadre de leur travail, grâce à des visites médicales obligatoires :
une visite à l’embauche, une tous les deux ans (biennale), et une lors des reprises de travail après un arrêt
maladie de plus de trois mois.
IM
 Les commissions paritaires d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CPHSCT)
Elles sont constituées dans chaque département. Elles sont des lieux d’échanges, de réflexion et de concer-
tation entre les partenaires sociaux (les représentants des exploitants agricoles, des salariés, et de l’admi-
nistration), http://agriculture.gouv.fr/les-commissions-paritaires-d.

 EPI
L’équipement de protection individuelle (EPI) (chaussure, gants, capuche, visière, lunettes, masque, com-
C
binaison, etc.) protège un individu contre un risque donné en fonction de l’activité qu’il exerce.
Ils sont de trois catégories :
- de conception simple destinés à protéger contre des risques minimes ;
- de conception complexe destinés à protéger des risques non mortels ;
- de conception complexe destinés à protéger des risques mortels ou qui peuvent nuire gravement et de
E

façon irréversible à la santé de l’utilisateur.


Dérogations à l’utilisation des machines dangereuses pour les moins de 18 ans. Les mineurs ne peuvent
pas utiliser les machines dangereuses. Mais en respectant une certaine procédure, les employeurs peuvent
déroger à cette règle.
P

 Certiphyto
Il s’agit d’un certificat pour sécuriser l’usage des produits phytopharmaceutiques. Obligatoire pour tous les
professionnels, et donc pour les agriculteurs et leurs salariés (depuis 2014), il vise à diminuer les risques
pour l’utilisateur et son environnement. Il en existe plusieurs en fonction de votre branche d’activité (agri-
S

culture, travaux et service, collectivités territoriales, commercialisation) et de votre fonction (décideur ou


applicateur). Certains bacs pro donnent droit à certains Certiphyto.

 CACES : certificat d’aptitude à la conduite en sécurité


Il suffit d’avoir 16 ans pour avoir le droit de conduire un tracteur sous certaines conditions : s’il est rattaché
à une exploitation agricole, et si sa vitesse de marche en palier, à la construction, est inférieure à 40 km/h,
si la largeur n’excède pas 2,50 m, et s’il ne transporte pas de personnel dans une remorque.
Mais pour d’autres engins (comme certains chariots élévateurs) il faut avoir une autorisation de conduite
délivrée par l’employeur. Celui-ci peut exiger au salarié de passer un CACES.

99
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p a gn
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on
S it e c
Applications b
We

1 Pour l’année N, l’entreprise Desplantes a effectué les ventes et les achats suivants :

Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Ventes de produits
2 132 3 040 3 515 5 612 6 132 7 017 7 122 12 019 4 31 3 915 3 230 2 832

N
hors taxe
Achats de biens et
712 540 317 1 022 856 413 329 136 140 1 017 535 710
services hors taxe
Achats d’immobilisa-
3 022 1 215
tions hors taxe

E
La TVA sur les ventes est de 10 % et la TVA sur tous les achats est de 20 %.
Quelques formules :
– montant de la TVA = montant hors taxe X taux de TVA ;
– montant TTC = montant hors taxe X 1,1 (si TVA 10 %) ;
– montant hors taxe = montant TTC / 1,1 (si TVA 10 %).
IM
 Établissez la balance TVA de l’entreprise pour l’année N.
 Établissez le solde TVA de l’année pour l’entreprise. Comment l’interpréter ?
En cas de solde positif quel montant de chaque versement trimestriel auprès du fisc doit
 
faire l’entreprise pour l’année N+1 ?
 En cas de crédit TVA que doit faire le chef d’entreprise ?

2
C
Consultez la convention collective des salariés agricoles de votre département (cherchez-la sur Internet).
 Connaissez-vous les organismes qui l’ont signée ?
Consultez la classification des emplois, à quel niveau et échelon pensez-vous pouvoir
 
prétendre ?
E

Regardez le chapitre concernant les « grands travaux ». Trouvez-vous les dates cohé-
 
rentes ? Essayez de les expliquer pour les productions qui vous concernent.
 Les salaires minima vous paraissent-ils corrects ? Pourquoi ?
P

3 Pour comprendre ce qu’est un contrat d’assurance, demandez à vos parents de vous montrer
un contrat. La syntaxe et le vocabulaire vous semblent-ils facile à comprendre ?
S

 N
otez des mots que vous ne comprenez pas, cherchez-les dans un dictionnaire et recopiez
leur définition.

4 Pour vos stages, vous avez signé une convention.


 R
elisez-la et repérez les clauses qui concernent les règles de sécurité. Ont-elles été respec-
tées ? Donnez des exemples concrets d’applications de ses règles dans l’entreprise de
votre stage ou sur l’exploitation du lycée.

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DOSSIER 7
La prise de décision

L’entreprise doit s’adapter à son environnement qui change continuel-

N
lement avec le rythme des saisons, les conditions météorologiques
capricieuses et qui supposent de la part de l’agriculteur de prendre
des décisions judicieuses.

Il y a tout d’abord les décisions à long terme, qui peuvent être perma-

E
nentes en fonction des finalités poursuivies par le chef d’entreprise
et sa famille. Par exemple, en ce qui concerne la rentabilité de l’ex-
ploitation et le niveau de revenu recherché, les grandes décisions à
prendre peuvent être différentes entre un jeune qui vient de s’instal-
IM
ler avec un certain endettement et un exploitant proche de la retraite.
En effet, le premier va tout mettre en œuvre pour avoir une rentabilité
la meilleure possible alors que le second limitera éventuellement les
investissements avec des décisions visant la réduction des activités, la
recherche de meilleures conditions de vie et de travail. Autre exemple,
concernant le niveau de qualité des produits recherchés, les décisions
techniques et commerciales à prendre peuvent varier selon que l’agricul-
teur envisage la vente directe ou la vente par l’intermédiaire de coopéra-
C
tives ou de grandes surfaces.
À côté des décisions à long terme, l’agriculteur prend continuellement
des décisions au quotidien, au fil des saisons qui se répètent plus ou
moins dans le temps. Elles sont d’ordre techniques (mettre en route
un chantier, intervenir sur une parcelle ou une culture, démarrer une
E

récolte, la stocker ou la livrer…), commerciales (rechercher et choi-


sir un fournisseur, lancer une commande, rechercher de nouveaux
clients, négocier une vente, facturer, se faire payer…), de gestion
(prévoir et surveiller la trésorerie, renégocier les délais de paiement
P

des clients et fournisseurs, choisir entre deux investissements, affec-


ter les bénéfices, combien prélever pour la famille…).

Pour toutes ces décisions, l’agriculteur individuel au final est seul


et il en supporte tous les risques. Néanmoins, certains outils de ges-
S

tion peuvent faciliter la décision. Par exemple, la comparaison de


marge brute pour le choix de production, le budget partiel, le seuil
de rentabilité. Cette prise de décision est aussi facilitée par tous les
réseaux d’informations et les organismes professionnels qui entourent
et viennent à l’appui de l’agriculteur. La presse professionnelle, les
centres de gestion, les coopératives, les centres d’élevage par leurs
conseils aident et facilitent grandement cette prise décision.

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Fiche 27
L’entreprise et la prise de décision

Le contexte

Tout au long de la vie de l’entreprise, l’agriculteur prend des décisions. De la qualité des décisions prises ou à prendre, de
la pertinence des choix réalisés dépend la bonne marche de l’entreprise, sa pérennité ou son développement. Ces décisions

N
sont diverses (modifier une rotation, investir dans un équipement, créer ou développer un atelier ou encore le supprimer,
etc.) et n’ont pas la même portée, certaines ont des répercussions à long terme, d’autres plus fréquentes ou immédiates
(intervenir sur une culture ou un atelier, soigner les animaux, etc.).
Cette prise de décision est plus ou moins facile pour une entreprise familiale individuelle, alors qu’elle réclame un bon
dialogue entre les associés dans le cas d’une société. Le dialogue et un bon climat social sont des conditions nécessaires

E
d’une bonne application des décisions dans le cas d’une plus grande entreprise avec salariés.

Les outils
IM
 Le processus de décisions
Les deux premières étapes qui sont la fixation des objectifs et l’analyse de la situation sont souvent confon-
dues, car les objectifs doivent s’adapter à la situation.
C
À l’origine de toutes décisions, le chef d’entreprise consciemment ou inconsciemment pose un diagnostic
de l’entreprise dans son environnement. Compte tenu des forces et des faiblesses de l’entreprise qu’il a bien
repérées, vu les contraintes et les opportunités de l’environnement, les décideurs font le point. Exemple de
diagnostic : pour envisager une nouvelle culture, l’agriculteur fait le point sur son savoir-faire, ses compé-
tences, ses équipements en lien avec les facteurs climatiques et agronomiques de son environnement. Autre
E

exemple, pour envisager une diversification de production, l’agriculteur repérera d’abord les débouchés
possibles dans son environnement tout en vérifiant les ressources financières disponibles dans l’entreprise.
Ainsi, toute décision dans l’entreprise doit être préparée en amont par une recherche d’informations pré-
cise auprès des sources professionnelles proches de l’agriculteur (presse professionnelle, conseillers tech-
niques et de gestion, chambres d’agriculture et des coopératives, banques…).
P

La troisième étape est la mise en œuvre de la décision, le diagnostic favorable étant posé, le chef d’entre-
prise peut passer à l’action.
Enfin, le chef d’entreprise procède à l’évaluation des résultats de l’action par rapport aux objectifs. Le
chef d’entreprise consciemment ou non va chercher à évaluer les résultats des actions engagées. Sont-ils
S

conformes à ses attentes, à la hauteur des prévisions ? Faut-il revoir les objectifs ou le détail de la mise en
œuvre des actions engagées ?

 Schéma de cohérence
L’agriculteur doit assurer le pilotage de son entreprise et donc prendre des décisions. C’est de la confronta-
tion de la situation et des finalités que vont naître ces décisions.
Le critère de décision n’est pas l’optimisation mais l’obtention d’une solution satisfaisante ou acceptable.
En effet, une fois un premier équilibre acceptable trouvé, même si ce n’est pas le meilleur possible, l’entre-
preneur s’arrête de chercher plus loin (le mieux est l’ennemi du bien).

102
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Système de décisions

VALEURS
histoire

modifications
finalités situation perçue
adaptations
atouts et contraintes

N
DÉCISIONS
stratégiques

E
évaluations
modifications
modifications

décisions tactiques
IM choix d’ajustement

ACTIONS

 Les types de décisions


Ces décisions ne sont pas toutes au même niveau. On distingue trois niveaux essentiels de hiérarchie des
objectifs et des décisions.
C
Le niveau stratégique
Il correspond aux décisions en rapport direct avec les orientations à long terme du système et les objectifs
opérationnels, traductions concrètes des objectifs généraux. Ces décisions stratégiques engendrent une
action dont la portée est à long terme (investissements…) et souvent irréversible sans bouleversements
trop importants pour la pérennité de l’entreprise. Par exemples, le choix du statut, de l’emplacement de
E

l’exploitation, de la construction des bâtiments, des activités principales, de l’image que l’on veut donner
aux clients, etc.
Le niveau tactique
Il est celui des décisions élémentaires, prises en accord avec les décisions stratégiques et en tenant compte
P

de la situation et des moyens tels qu’ils se présentent. C’est donc le niveau des pratiques et de la mise en
œuvre. Par exemples, l’embauche en CDD plutôt qu’en intérim, etc.
Le niveau opérationnel
C’est aussi le niveau des choix d’ajustement (ou opérationnel) : ce sont les décisions prises au quotidien. Par
S

exemples, le choix du jour pour traiter une parcelle en fonction de la météo, l’organisation du chantier pour
la matinée, les décisions à prendre face à une mauvaise météo, au congé maladie d’un salarié, à la casse
d’un matériel, à la réception d’un retour de chèque impayé, à l’accueil inopiné d’un client, etc.

103
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Fiche 28
Le budget partiel

Le contexte

Pour décider entre plusieurs productions, la comparaison des marges brutes est parfois suffisante, mais souvent il faut
utiliser un autre outil : le budget partiel.

N
Le budget partiel est un outil de gestion prévisionnelle pour préparer une décision. Il permet de répondre à la question
suivante : Ai-je intérêt ou non à mettre en place ce projet ?
On part de la situation actuelle moyenne de l’entreprise (appelée situation de référence) et on la compare à une situation
hypothétique à laquelle on doit arriver en mettant en œuvre le projet envisagé. Il est qualifié de partiel car il ne prend en
compte que les changements (favorables ou défavorables) provoqués par la décision. Il s’agit donc de recenser toutes les

E
conséquences engendrées par la décision à prendre (attention aux réactions en chaîne), puis de les chiffrer, si possible. Il
faut bien entendu toujours partir des objectifs de l’entrepreneur.

Les outils
IM
 Le tableau de comparaison
BUDGET PARTIEL
C
PROJET
Description du projet
E

Éléments défavorables Éléments favorables


Éléments chiffrés défavorables Éléments chiffrés favorables
Produits en moins Produits en plus
P

Charges en plus Charges en moins

Total 1 Total 2
S

Total 2 -total 1 = gain ou perte chiffrée =


Éléments non chiffrés défavorables Éléments non chiffrés favorables

Précisions sur l’hypothèse choisie (rendement, prix, techniques de production, de commercialisation…)

Décision argumentée

104
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Dans un tableau, on oppose d’un côté les éléments défavorables au projet aux éléments favorables au pro-
jet. Il ne faut surtout pas négliger les éléments non chiffrables, ils sont souvent déterminants dans le choix
d’un projet.
Le budget partiel est effectué pour une année, il faut donc calculer des amortissements pour les biens du-
rables (amortissement annuel = coût d’acquisition / durée de vie probable), et des frais financiers moyens
pour les annuités de prêt (en cas de financement par l’emprunt).
Frais financiers moyens = annuité – (capital emprunté / durée de l’emprunt)
Cette méthode est rapide et efficace pour des projets de petite envergure, qui ne modifient qu’une petite
partie de l’entreprise, mais elle devient insuffisante pour des projets plus importants. Il faut alors construire
entièrement une étude prévisionnelle avec comptes de résultat et budgets de trésorerie sur plusieurs années.

N
 Construction d’un budget partiel – Projet avec vente directe de veaux fermiers
Le contexte du projet
Des associés souhaitent développer la vente directe déjà exis-

E
tante dans leur GAEC. C’est pourquoi ils envisagent d’en-
graisser des veaux issus des vaches laitières et de les nourrir
exclusivement au lait entier. L’objectif est de proposer un
produit de qualité aux consommateurs et les agriculteurs
sont persuadés que les clients existants vont acheter ce pro-
IM
duit. Les associés estiment avoir le temps nécessaire pour ré-
aliser cet atelier supplémentaire. Le temps de travail global
(production et vente) est évalué à 10 heures par veau. Il faut
souligner que l’abattage, la découpe et la préparation des
caissettes sont délégués à une entreprise spécialisée.
La problématique
Les agriculteurs ont pour objectif de mesurer la rentabilité de cette activité de vente directe. Le budget
partiel leur apporte une première réponse sur la rémunération de leur travail. En observant les prix des
C
autres producteurs, ils décident de fixer le prix de vente aux consommateurs à 12,50 € par kg de viande.
Leur objectif est de rémunérer leur travail à 15 € par heure réalisée.
Comment construire un budget partiel mettant en évidence toutes les modifications chiffrées et non chif-
frées en lien avec ce projet ?
Il faut rechercher des données techniques dans l’entreprise, mais aussi utiliser des informations spécifiques
E

disponibles en lien avec la mise en place du projet.


Présentation du projet
Le projet consiste à engraisser 12 veaux par an et à vendre des caissettes de viande aux consommateurs.
P

– Les veaux sont, pour l’instant, vendus à l’âge de 15 jours au prix de 100 € par unité. Les veaux sont élevés
pendant 5 mois au lait entier produit par les vaches avec les caractéristiques suivantes :

Besoin en lait Besoin en vaches Charges opérationnelles


Produit viande lié à ces vaches en +
par veau supplémentaires pour produire ce lait
S

800 €
1 400 l 3 180 € par 1 000 l
(vente supplémentaire des vaches de réforme)

– Pour produire ce lait supplémentaire, il est nécessaire d’augmenter la surface en fourrages et de diminuer
la surface en blé :

Surface de blé en - Ventes de blé par ha Charges opérationnelles par ha de blé

3 ha 1 050 € par ha 450 € par ha

105
Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr
Fiche 28 Le budget partiel

– Les charges liées à l’abattage, découpe et préparation des caissettes :

Frais d’abattage, découpe et préparation des barquettes Coût annuel


270 € par veau (hors déplacement) 270 × 12 = 3 240 €

– Les charges fixes liées à la vente directe (assurance, communication, téléphone, gestion...) : 1 500 € par an.

N
– La vente des veaux aux consommateurs
Les agriculteurs ont développé la vente directe à la ferme en produits laitiers frais et ils estiment que la
clientèle actuelle leur permettra d’écouler une grande partie de la viande produite. Mais ils ont prévu une
communication spécifique sur ce nouveau produit. Une associée du GAEC est en charge de la commercia-
lisation des produits.

E
Prix de vente envisagé
Poids de vente moyen par veau Produit annuel
aux consommateurs
90 kg de viande commercialisable (cais-
12,50 € par kg 12,50 × 12 × 90 = 13 500 €
sette de 5 ou 10 kg)
IM
– Les investissements nécessaires
Les agriculteurs veulent limiter les investissements nouveaux. Ils vont aménager un bâtiment existant pour
l’élevage des veaux et vont acheter une chambre froide d’occasion pour stocker la viande. Ils estiment le
montant à 10 000 € et cet investissement sera amorti sur 5 ans. Cet investissement sera autofinancé par la
trésorerie du GAEC.

La construction du budget partiel : est-il intéressant de développer la vente directe des veaux ?
C
Éléments défavorables chiffrés Éléments favorables chiffrés
Produits en +
Produits en -
Ventes des veaux 13 500 €
Vente des veaux de 15 jours 1 200 €
E

Produit viande des vaches en plus 800 €


Ventes de blé 3 150 €
Charges opérationnelles en -
Charges opérationnelles en + 1 350 €
3 024 € pour le blé
Pour la production de lait
Pour l’abattage et découpe 3 240 €
P

Total 10 614 € 15 650 €

Variation de marge brute : 15650 – 10614 = 5 036 €

Charges fixes en + 1 500 €


S

Amortissements en plus 2 000 €

Variation du résultat = + 1 536 €

À quel prix vendre la viande pour rémunérer le travail des agriculteurs à 15 € par heure ?
• Rémunération du travail : 15 € × 120 H = 1 800 €
• Il manque donc (1 800 – 1 536) = 264 €
• Les agriculteurs vendent 1 080 kg par an (12 veaux × 90 kg)
• 264 € / 1 080 kg = 0,24 € par kg

106
Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr
Donc si les agriculteurs veulent rémunérer leur travail à 15 € par heure, ils doivent vendre leur viande à
12,50 € + 0,24 € soit environ 12,75 €.

Limites Intérêts

Cette activité permet d’augmenter le résultat de l’entreprise


Rentabilité moyenne à cause
Projet complémentaire de la vente directe existante et c’est un moyen de valoriser des veaux
d’un prix insuffisant
Projet avec de faibles investissements sans emprunt nouveau

N
boutique
Vente directe

E
veaux
IM
clients associés du GAEC

associés du GAEC
C

Système traditionnel
E

supermarché veaux
P

supermarché

boucher
S

clients grossiste

107
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Fiche 29
La prévision économique à court terme : le prix d’équilibre

Le contexte

Depuis plusieurs années, l’agriculture est marquée par des fluctuations importantes des prix de vente de beaucoup de
produits. Il suffit d’observer les prix du blé depuis 2007 pour mesurer les variations des cours et leurs conséquences. Pour

N
d’autres secteurs, les quantités produites varient beaucoup selon les années climatiques avec des conséquences importantes
sur les ventes réalisées.
Face à ces incertitudes, le chef d’entreprise doit maintenir l’équilibre de trésorerie de son entreprise. C’est pourquoi les agri-
culteurs ont besoin de repères à court terme et de s’adapter à cette volatilité des prix qui obligent à prendre des décisions
rapides avec une contrainte forte : les cycles de production en agriculture sont longs.

E
L’enjeu est de proposer un outil de gestion simple facile à calculer et à valoriser par les agriculteurs. L’objectif est d’avoir
sur le court terme (maximum : 2 ans) des repères assurant l’équilibre budgétaire d’une entreprise.

Les outils
IM
 Démarche et outils possibles
C
autres produits

charges totales
dans l’entreprise si quantité connue,
E

prévues sur l’année quel prix pour assurer

à venir chiffre d’affaires l’équilibre ?


à réaliser par
la production
P

si prix
principale fixé et stable,
quelle quantité minimale
à vendre ?
S

Ce schéma met en évidence une démarche et deux outils possibles. Il faut identifier toutes les dépenses
nécessaires au fonctionnement de l’entreprise pour le prochain exercice comptable. Pour y parvenir, on
s’appuie sur des données comptables disponibles (le dernier exercice ou le plus souvent les 3 derniers exer-
cices comptables) et sur des données prévisionnelles connues (par exemple, un échéancier des emprunts en
cours avec les annuités).
Il y a souvent des produits autres que la production principale car les entreprises ont un système de produc-
tion avec plusieurs activités. De plus, il faut prendre en compte les aides PAC reçues par une grande majo-
rité des agriculteurs. En faisant la différence entre les dépenses totales et ces autres produits, on obtient le
chiffre d’affaires à réaliser par la production principale pour couvrir les dépenses.

108
Copie accordée à sandrinechambrault@hotmail.fr
Cet équilibre peut être valorisé par deux outils :
– beaucoup d’entreprises agricoles connaissent les volumes à produire, on détermine alors le prix minimal
ou prix d’équilibre. Nous vous proposons un exemple en bovins laitiers mais cette démarche est possible
dans nombreuses autres productions ;
– d’autres agriculteurs connaissent le prix de vente du bien, il faut alors déterminer la quantité minimale à
vendre pour assurer l’équilibre.

 Le prix d’équilibre
Utilité du prix d’équilibre

N
Dans le cas d’un prix de vente inférieur au prix du lait nécessaire, cela génère un déséquilibre négatif de la
trésorerie future à court terme. Des mesures correctives sont indispensables. Parmi celles-ci :
– réduction temporaire des prélèvements privés,
– des solutions de production plus économes (substitution d’un achat de concentré par la culture de légumineuse…),
– augmentation de la productivité par vache ou par hectare, etc.

E
Un exemple de détermination du prix d’équilibre en production laitière
Un couple conduit une entreprise avec une production principale en bovins laitiers et du blé en production
complémentaire. Ces agriculteurs souhaitent connaître le prix d’équilibre de leur production principale :
les bovins laitiers.
Les chiffres présentés pour construire ce prix d’équilibre sont issus :
IM
– des documents comptables passés pour les données internes ;
– de la prise compte de données réglementaires avec l’exemple des aides versées dans le cadre de la PAC
avec prise en compte d’une modification à partir de 2015 ;
– des prévisions pour les annuités des emprunts ;
– des discussions avec le couple pour déterminer les besoins en prélèvements privés pour la famille compre-
nant des annuités privées pour l’achat et la rénovation de la maison d’habitation.
Données nécessaires à la construction du prix d’équilibre
C
La première étape est de recueillir toutes les informations en relation avec ce projet : les données tech-
niques, les caractéristiques des bâtiments, le coût des financements, les résultats économiques des autres
producteurs, le contrat proposé par l’entreprise...
Le système prévisionnel
• L’assolement
E

Prairie Maïs ensilage Blé Surface totale


35 ha 25 ha 25 ha 85 ha
P

Alimentation du troupeau laitier vente

• La production laitière : prévision sur l’exercice N+1

Produit viande Charges opérationnelles


Objectif de quantité vendue
S

(vente de vaches et veaux) pour produire le lait


400 000 l produits par 55 vaches 20 000 € 70 000 €

• Les cultures de vente

Marge brute par ha Marge totale


Montant en € 700 € 17 500 €

109
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Fiche 29 La prévision économique à court terme : le prix d’équilibre

Pour la détermination d’un prix d’équilibre, toutes les dépenses annuelles liées à l’entreprise sont addition-
nées et les recettes autres que le produit principal sont soustraites.

La démarche Montant global

Prélèvements privés pour les besoins familiaux 30 000 €


+ Annuités LMT emprunts existants 32 000 €
+ FF CT (pour financer le coût de la trésorerie) 1 000 €
+ Autofinancement d’un investissement 6 000 €

N
Besoin en EBE 69 000 €

+ Impôts et taxes 2 000 €


+ Cotisation MSA agriculteurs 14 000 €
+ Salaires (salaires et charges patronales) 1 500 €

E
- Aides PAC 28 000 €

Besoin en valeur ajoutée 58 500 €

+ Charges fixes (liées au fonctionnement des moyens


50 000 €
de production : entretien, fermage, frais de gestion...)
IM Besoin en marge brute globale

- Marges brutes des cultures de vente


108 500 €

17 500 €

Marge brute nécessaire en lait 91 000 €

+ Charges opérationnelles en lait 70 000 €


- Produits viande du troupeau laitier 20 000 €

Produit nécessaire en lait (ou chiffre d’affaires) 141 000 €


C
Quantité de lait prévisionnelle (en 1000 l) 400 €

Prix du lait nécessaire en € par 1000 l 352,50 €


E

Ces agriculteurs ont besoin d’un prix du lait de 352,50 € par 1000 l de lait pour assurer l’équilibre financier
de leur entreprise. Ils vont observer les prévisions économiques dans la filière lait pour savoir si le prix de
vente du lait sera proche de ce prix minimal, plus élevé ou plus faible.
Bien entendu, ce prix d’équilibre constitue un repère qui va leur permettre d’adapter la conduite de leur
P

production laitière en fonction des prévisions économiques en tenant compte de leur situation interne
(cheptel, fourrages disponibles, quantité maximale de lait possible…)
S

110
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L
es différents outils de gestion prévisionnels pour mesurer la rentabilité
Les outils de gestion Critère prévisionnel principal La nature des projets
Le prix d’équilibre (ou prix seuil) Le prix minimum de vente du produit Connaître sur le court terme le prix minimal
de la production principale principal de la production principale assurant l’équilibre
dans un système financier de l’entreprise
Année à venir
Seuil de rentabilité Quantité minimale à vendre pour assurer Mise en place d’une nouvelle activité souvent
en année de croisière l’équilibre financier en vente directe
Rendement ou productivité nécessaire

N
pour une activité
Le budget prévisionnel global Les résultats d’exercice prévisionnels Projets d’installation
sur plusieurs années
Évolutions de la marge de sécurité Projets avec des investissements importants
Projets avec une longue phase de mise en place
Le budget partiel La variation du résultat Pour des changements précis et limités du système

E
en année de croisière de production
La variation du revenu disponible
La matrice de gains Les variations de revenu disponible Outil complémentaire du budget partiel permettant de
en année de croisière faire varier 2 ou 3 facteurs (rendements, prix, indice...)
Prix de revient d’une production Prix minimum de vente : Mise en place d’une nouvelle activité
ou

en année de croisière
IM
prix d’équilibre pour une production
– Prix de revient : approche comptable
avec amortissements et frais financiers
– Prix d’équilibre : approche trésorerie
avec des investissements importants
Projet de vente directe avec investissements
et rémunération du travail
avec annuités et prélèvements privés
C
E
P
S

111
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p a gn
om

on
S it e c
b
We

Applications

1 Un jeune agriculteur travaillant seul conduit une entreprise avec des vaches laitières (50
vaches) et des cultures (25 ha). Son épouse est actuellement salariée dans une banque et souhaite
devenir agricultrice avec son mari dans un GAEC. Le projet du couple est axé sur la construction de
trois bâtiments afin de produire des volailles bénéficiant d’un label rouge avec une conduite associant

N
bâtiment et parcours en plein air. Ce projet est né d’une proposition d’une entreprise régionale avec
une forte réputation pour la qualité de ses produits et qui cherche de nouveaux producteurs pour
faire face au développement de ses activités mais aussi pour assurer le renouvellement de ses produc-
teurs partant en retraite. Cette activité demande environ 1 200 h de travail annuel ce qui correspond à
l’objectif de la jeune agricultrice car elle souhaite concilier sa vie professionnelle avec sa vie familiale

E
(ils ont 3 jeunes enfants).
Données essentielles du projet volailles Label
– Chaque bâtiment volaille mesure 400 m² et il est prévu la construction de trois poulaillers.
– L’investissement des trois bâtiments
IM
Montant total de l’investissement Durée de l’amortissement Montant de l’amortissement annuel
216 000 € 12 ans 18 000 €

– Le financement des bâtiments

Montant Durée de Frais financiers


Taux d’intérêt Annuité
de l’emprunt l’emprunt en année moyenne
200 000 € 12 ans 3% 20 092 € 3 425 €
C
– Les parcs nécessaires aux parcours des volailles sont de 6 ha et seront pris au détriment du blé. La
marge prévisionnelle du blé est de 800 € par ha. De plus, la diminution de cette surface en blé va
conduire l’entreprise à acheter de la paille supplémentaire pour un montant de 1 000 €.
– La marge brute prévisionnelle est estimée à 35 € par m² (dans le groupe, elle varie entre 28 € pour
le ¼ inférieur, 35 € en moyenne et 42 € pour le ¼ supérieur).
E

– Ces trois poulaillers vont fournir du fumier ce qui va permettre de réduire les achats d’engrais. En
retenant les prix actuels des fertilisants, les économies totales sont estimées à 3 000 € par an.
– Le financement des stocks (poussins et aliments) : les frais financiers courts termes sont estimés
à 1 000 €.
– Les charges fixes supplémentaires sont évaluées à 3 000 € /an (assurances, frais de gestion, entre-
P

tien, électricité).
– Pour le calcul des cotisations MSA, vous retiendrez 25 % du revenu disponible brut.
– Le travail demandé par ces 3 bâtiments est estimé à 1 200 h par an pour les agriculteurs.
 C
onstruisez un budget partiel mettant en évidence toutes les modifications chiffrées en
S

lien avec ce projet de construction des bâtiments volailles ? Ce budget partiel est construit
pour une année de croisière et nécessite l’utilisation d’autres outils prévisionnels qui me-
sureront les évolutions économiques et financières pour l’ensemble de l’entreprise. Nous
nous limitons au budget partiel dans cette application.
 Analysez le projet au regard de ce budget.
 Quels aspects non chiffrés vous paraissent importants ?

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DOSSIER 8
Quels débats et enjeux récents
autour de l’activité agricole

N
La société est de plus en plus exigeante vis-à-vis des produits agricoles
et des entreprises qui les créent. Elle supporte de moins en moins les
risques, pourtant inhérents à toute vie. L’entreprise est responsable
de ses actes et de leurs conséquences multiples, de la satisfaction du

E
besoin vital de se nourrir jusqu’au bouleversement climatique mondial.
« Les pratiques agricoles sont incontestablement devenues des ques-
tions de société, des enjeux de concurrences, de conflits, de rapport de
force et de légitimité autour d’une question centrale : quelle agriculture
IM
et quelle alimentation voulons-nous pour demain ? », Dynamiques des
agricultures biologiques, A. Cardona, F. Chrétien, B. Leroux, F. Ripoll,
D. Thivet.
C
E
P
S

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Fiche 12 Comprendre le cycle comptable
Fiche 30
L’entreprise et le consommateur : qualité et coût
de l’alimentation, protection de la santé des consommateurs

Le contexte

Suite aux différentes crises de l’agroalimentaire, les entreprises agricoles se sont retrouvées dans l’obligation de

N
faire face à de nouvelles exigences des consommateurs. L’agriculture et l’agroalimentaire dans son ensemble doivent
répondre à des critères tels que la sécurité sanitaire, la qualité alimentaire et environnementale dans un contexte de
marché international.

E
Les outils IM
 Quatre S : saveur, santé, sécurité, service, + R : régularité
1. Saveur : satisfaire le goût. Si le goût est d’abord l’un des cinq sens et résulte d’une opération chimique,
il est aussi lié à la culture de chacun. Ainsi, autrefois, les Français consommaient du lait frais entier,
aujourd’hui la plupart des jeunes ne supporteraient plus d’en boire (le goût étant trop prononcé), ils pré-
fèrent le lait UHT demi-écrémé.
Le goût n’a fait l’objet de recherche d’amélioration que récemment. Les autres critères ont souvent été
C
prépondérants. Ainsi, pour la fraise ou la tomate, on a surtout développé des recherches sur leurs facilités
de culture et de conservation. Ce n’est que depuis quelques décennies que les variétés gustatives ont été
développées.
Cette notion dépend parfois d’habitudes alimentaires très anciennes : grenouille en France, chien en Chine,
criquet en Afrique, araignée en Amérique…
E

2. Santé : être nutritif. Les nutriments sont les principes actifs des aliments : eau, protéines, glucides,
lipides, oligoéléments (vitamines et minéraux). Ils doivent être présents selon des proportions, des quanti-
tés mais aussi une qualité correcte pour apporter une alimentation suffisante et équilibrée.
Les pouvoirs publics ont instauré un Programme national nutrition santé (PNNS) pour définir les priorités
P

à apporter dans l’amélioration de l’alimentation des Français : http://www.mangerbouger.fr/pnns/


3. Sécurité : être sûr. Les consommateurs accordent beaucoup d’importance à ce critère. L’alimentation
n’a jamais été aussi sûre qu’aujourd’hui. Il y avait environ 15 000 décès par intoxication alimentaire en 1950,
moins de 200 aujourd’hui ! Pourtant chaque cas fait l’objet d’articles nombreux dans les médias. La toxicité
d’un produit est difficile à estimer (on parle de dose létale, de dose admissible quotidienne ou cumulée…),
S

d’autant plus que les effets ne peuvent apparaître que plusieurs années après la prise de l’aliment. Les per-
turbateurs endocriniens sont dangereux même à de très faibles doses, remettant en cause le principe « c’est
la dose qui fait le poison ».
L’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), ainsi que
de nombreux autres organismes comme la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consom-
mation et de la répression des fraudes) sont chargés d’améliorer la sécurité de l’alimentation en France.
4. Service : être facile d’emploi. La satisfaction des consommateurs passe aussi par les critères de conser-
vation et de présentation. L’amélioration génétique (sélection de variétés qui se conservent mieux, notam-
ment dans les fruits et légumes), la maîtrise des conditions de stockage et notamment de la chaîne du froid
ou les innovations techniques sont des aspects importants qui sont développés avec pour objectif premier

114
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la simplicité de l’emploi. Le développement de la 4e gamme est un exemple d’innovation qui répond bien à
ce critère de qualité (exemple des salades prêtes à l’emploi : lavée et découpées).
5. Régularité dans la quantité (et la qualité) tout au long de l’année. Les Français veulent par exemple
manger des tomates toute l’année. Les agriculteurs en produisent donc de janvier à décembre, même si
cela coûte cher (cultures en serres chauffées), et donne des tomates ayant peu de goût et d’oligoéléments
(minéraux et vitamines).
Les sociologues ajoutent la Symbolique et la Société. En France, certains aliments (comme le pain ou
le champagne) sont très symboliques et les repas ont un rôle social encore très fort (repas d’affaire, repas
festifs, repas conviviaux…). La gastronomie française n’a-t-elle pas été inscrite au patrimoine mondial par
l’UNESCO en 2010 ?

N
 Contrôles et traçabilité
La traçabilité permet de suivre un produit tout au long d’une chaîne de production, du fournisseur de
matière première jusqu’au consommateur final. Par exemple, pour un steak de viande bovine, elle permet
de connaitre les conditions d’élevage de l’animal, son abattage, sa découpe et son circuit de distribution.

E
« L’étiquetage des viandes bovines, hormis les viandes hachées, doit comporter obligatoirement :
– un numéro assurant le lien entre le produit et l’animal ou le groupe d’animaux dont il est issu,
– le pays d’abattage et le numéro d’agrément de l’abattoir,
– le pays de découpage et le numéro d’agrément de l’atelier de découpe. » (voir fiche 7)
http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Tracabilite-de-la-viande-bovine

 Le
IM
prix de l’alimentation
La part du budget des Français consacré à l’alimenta-
1000
tion n’a cessé de baisser depuis 1945, baisse due à l’aug- blé tendre
mentation du pouvoir d’achat des français. Il reste ce- 900 évolution des cotations
pendant le premier poste du budget des ménages, si on
800
inclut la restauration hors foyer. Les produits agricoles
C
étant essentiellement destinés à satisfaire notre besoin 700
04/01/2013
cotation 798,25 $/Boisseau

vital de manger, leur consommation évolue peu avec


le revenu : ce n’est pas parce que notre revenu double 600

qu’on va doubler notre consommation de pommes de 500


terre ! Par contre, on achètera sans doute plus de frites mai sept jan mai sept jan
E

surgelées et moins de pommes de terre nature. Cela


coûte plus cher au consommateur, mais n’apporte rien de plus à l’agriculteur.
http://www.terre-net.fr/marche-agricole/culture/marche-chicago-ble-tendre/a1b1531
Les prix des produits alimentaires fluctuent très fortement à court terme, à cause des fortes variations de
l’offre qui dépendent notamment des aléas naturels. Par exemple, un gel tardif peut compromettre la produc-
P

tion de cerises dans toute une région et entraîner une forte hausse du prix de ce fruit. Des intempéries dans
un pays peuvent même avoir des conséquences sur le prix mondial d’un produit agricole comme le blé. Cette
forte fluctuation est très pénalisante pour les agriculteurs qui ont ainsi des revenus très variables, et même
négatifs certaines années.
S

Un agriculteur ne peut immédiatement adapter sa production à l’évolution des prix. S’il a semé du blé cet
automne, il sera obligé de récolter l’été prochain, et de vendre son blé quel que soit son prix (sauf s’il dispose
de silos pour le stocker).
Les prix des produits alimentaires sont déconnectés des prix des produits agricoles. Par exemple, le prix de
vente d’un bovin viande par l’agriculteur peut baisser alors que, en même temps, le prix d’un steak à la bou-
cherie peut augmenter. En effet, le prix des produits agricoles ne rentrent que pour en moyenne un quart
du prix des aliments. Les coûts de transformation, transports et distribution sont prépondérants.
Tous ces éléments sont le plus souvent défavorables aux agriculteurs. C’est pourquoi les pouvoirs publics
français et européens ont mis en place des systèmes plus ou moins efficaces pour réguler les prix ou assurer
des revenus plus stables aux agriculteurs.

115
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Fiche 31
L’entreprise et le développement durable

Le contexte

L’activité agricole s’inscrit dans un projet global de société. Depuis le « sommet de la terre » de Rio en 1992, est apparue
la notion de développement durable. Ce principe se concrétise petit à petit et bouleverse les habitudes, y compris dans

N
l’agriculture. L’agriculture est doublement impactée par cette problématique, puisqu’elle participe par certaines pratiques
au réchauffement climatique, tout en étant une des premières victimes de ce dernier du fait de sa sensibilité aux variations
climatiques.

E
Les outils IM
 Nuisances et pollutions agricoles
Toute activité humaine génère des nuisances et des pollutions, le seul fait de respirer dégage du CO2, gaz
à effet de serre.
L’activité agricole n’échappe pas à cette règle. L’agriculture conventionnelle a permis d’améliorer très for-
tement les rendements et la productivité du travail, mais en augmentant aussi les niveaux de pollution. La
mauvaise utilisation des engrais, l’usage abusif des pesticides, le travail excessif du sol, etc. engendrent des
pollutions néfastes pour l’homme et la nature. C’est pourquoi d’autres types d’agricultures plus respec-
C
tueuses de son environnement sont recherchés.
Les pouvoirs publics incitent les agriculteurs à diminuer leurs nuisances et pollutions par des aides, des
règlementations ou des pénalités. Ainsi, les aides européennes sont conditionnées au respect de bonnes
pratiques agricoles. Le plan Ecophyto vise à diminuer fortement l’utilisation des produits phytosanitaires.
De nombreux produits phytosanitaires ont vu leur AMM (autorisation de mise sur le marché) retirée.
E

Le Cetiom (centre technique interprofessionnel des oléagineux et du chanvre), par exemple, propose des
méthodes de cultures pour limiter l’apport d’intrants : http://www.cetiom.fr/colza/cultiver-du-colza/implan-
tation/cultures-associees/
P

 Effets externes positifs


À l’inverse, les activités agricoles ont involontairement des actions positives pour leur environnement,
qu’on appelle des « effets externes positifs ».
S

Les agriculteurs sont les premiers aménageurs du territoire français. La beauté et la diversité des paysages
ruraux français est le fruit du travail de générations d’agriculteurs. Les alpages, les cultures en terrasse, les
bocages, les hortillonnages, etc. en sont quelques exemples.
C’est pourquoi il est indispensable de maintenir l’agriculture sur tout le territoire, et surtout là où les condi-
tions ne lui sont pas favorables : dans les zones « défavorisées » de piémont, de montagne ou autres.
Cela justifie amplement les subventions octroyées aux agriculteurs dans ces zones, notamment les « ICHN »
(indemnités compensatrices des handicaps naturels). Les communes n’acceptent-elles pas de payer des ser-
vices publics ou des entreprises privées pour entretenir leurs espaces verts ?

116
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 Agricultures durables
Le développement durable est un développement qui satisfait les besoins
actuels de tous les humains (à commencer par ceux des plus démunis) sans écologique
compromettre la possibilité, pour les générations suivantes, de satisfaire
les leurs.
vivable viable
L’agriculture durable est une agriculture :
– économiquement viable, durable
– écologiquement saine, social économique
– socialement juste, équitable
qui vise à satisfaire les besoins humains sans détruire

N
les ressources naturelles.

En France, aujourd’hui, il n’existe pas d’agriculture qui réponde totalement à cette définition. Il convient
donc de s’approcher le plus près possible de cet idéal.
L’agriculture conventionnelle a permis aux agriculteurs d’avoir, en moyenne, des revenus comparables à

E
ceux de l’ensemble des ménages français. Mais elle pose des problèmes écologiques (notamment avec
l’utilisation des engrais minéraux et des produits phytosanitaires, et les rejets des déjections animales), et
des problèmes sociaux (notamment avec la baisse importante des actifs agricoles et la fragilisation du tissu
social rural).
L’agriculture biologique répond mieux aux critères sociaux et écologiques, mais tous les consommateurs ne
IM
peuvent supporter le supplément de prix. Elle n’est donc actuellement pas économiquement viable si on
l’imposait à toute l’agriculture française.
Il reste donc à inventer les modèles d’agriculture durable, en fonction des conditions naturelles, sociales et
économiques locales. Cette recherche doit s’effectuer par des équipes de chercheurs dans les sciences éco-
logiques, agronomiques, économiques et sociales. C’est ce qu’entreprend, par exemple, l’INRA (Institut
national de la recherche agronomique).
Un diagnostic de chaque exploitation peut être fait pour situer son niveau de « durabilité ». Pour cela il
existe plusieurs méthodes (IDEA, SOLAGRO, la FADEAR, etc.).
C
Exemple concret de mise en œuvre d’une action en agriculture durable : les remembrements ont souvent
supprimé les haies qui entravaient le passage des engins agricoles. Pourtant les agriculteurs s’aperçoivent
aujourd’hui qu’elles ont un rôle important sur les plans agronomiques et écologiques. L’État encourage
donc leur réimplantation. Ce sont des coupe-vent, des rétenteurs d’eau et des sols, des épurateurs, des
pièges à nitrates et pesticides, des limites pour les animaux d’élevage, des refuges pour les auxiliaires des
E

cultures, des zones de production (notamment de bois de chauffe et de fourrage), etc.

 Quelques exemples de systèmes agricoles plus durables


P

L’agriculture biologique : « Elle garantit une qualité attachée à un mode de production respectueux de
l’environnement et du bien-être animal. », http://www.agencebio.org/
http://agriculture.gouv.fr/l-agriculture-biologique
L’agroforesterie : « L’agroforesterie désigne l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une
S

même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ.


Il existe une grande diversité d’aménagements agroforestiers : alignements intra-parcellaires, haies, arbres
émondés (trognes), arbres isolés, bords de cours d’eau (ripisylves)…
Ces pratiques comprennent les systèmes agrosylvicoles mais aussi sylvopastoraux, agrosylvopastoraux ou
pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers). », http://www.agroforesterie.fr/index.php
L’agriculture de conservation repose sur les trois axes que sont la réduction du travail du sol, le semis
direct et la couverture végétale. http://agriculture-de-conservation.com/

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p a gn
om

on
S it e c
Applications b
We

1 Les produits transformés représentent la majorité des produits consommés en France. Prenez
un emballage d’un aliment transformé de votre choix.
 Q
uels sont les aspects positifs de l’aliment mis en valeur par le texte et les illustrations

N
immédiatement visibles ?
 À première vue, que va vous apporter nutritionnellement cet aliment ?
 R
egardez maintenant les informations nutritionnelles et les composants de cet aliment.
Faites la comparaison entre ces informations et votre premier jugement.

E
2
IM
L’agriculture de conservation repose sur les trois axes que sont la réduction du travail du sol, le
semis direct et la couverture végétale. La rotation est une stratégie importante dans ce mode d’agri-
culture.
 Pourquoi pratiquer une rotation des cultures ?
 Quels en sont les inconvénients pour les agriculteurs ?
C
E
P
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 BIBLIOGRAPHIE ET AUTRES SOURCES
Comprendre et utiliser la comptabilité des exploitations agricoles, dir. M. Asdrubal et G.
Gaboraud, Educagri éditions, 2009.
Comprendre la comptabilité nationale, S. Roque, Educagri éditions/CNPR, édition 2015.
Gérer l’emploi au sein de l’exploitation agricole, M. Mallot, Educagri éditions, 2008.
Comment utiliser les marchés à terme agricoles et alimentaires, Educagri éditions/Éditions
France agricole, 2010.
L’entreprise horticole. Approche globale et durable, diagnostic, É. Duclaud, J.-P. Toussaint,
Educagri éditions, 2012.

N
Pack économie-gestion (33 ressources en ligne), coll. d’auteurs, Educagri éditions, 2009.
Clefs pour comprendre la gestion d’entreprise, J.-P. Gaillot-Drevon, C. Giffon et R. Pellerin,
DVD-Rom, 2005.
Dynamiques des agricultures biologiques, A. Cardona, F. Ripoll, D. Thivet, F. Chrétien,
B. Leroux, Educagri éditions / Éditions Quae, 2014

E
 SITES INSTITUTIONNELS
http://www.service-public.fr/
http://www.vie-publique.fr/
IM
http://agriculture.gouv.fr/
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/
http://www.franceagrimer.fr/
http://www.educagri.fr/
http://www.insee.fr
http://www.chlorofil.fr
C
 DROIT DU TRAVAIL ET PROTECTION SOCIALE
http://www.legifrance.gouv.fr/
http://www.msa.fr/lfr
E

 RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
http://www.inra.fr/
http://www.acta.asso.fr/diffusion/sel_ictaorg2.asp
P

 PRESSE AGRICOLE
http://www.lafranceagricole.fr/
S

 SYNDICATS AGRICOLES
http://www.fnsea.fr/
http://www.confederationpaysanne.fr/

 CRÉDITS PHOTOS
p. 13 : © M. MEURET/Inra ; p. 19 : © M. MEURET/Inra ; p. 22 : © Airinov/Inra ; p. 26 : My-
rabella / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0 ; p. 27 : © BlueOrange Studio/Fotolia, © Le
potager des sept lieux ; p. 29 : © Pictures news/Fotolia, © Robert Kneschke/Fotolia, © Tyler
Olson/Fotolia ; p. 31 : © Fotolia ; p. 40 : © Fotolia ; p. 57 : B. NICOLAS/Inra, S. NORMANT/
Inra ; p. 79 : © Fotolia ; p. 81 : J. WEBER/Inra ; p. 105 : © Fotolia
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Les essentiels de la gestion Les essentiels de la gestion
de l’entreprise agricole
de l’entreprise agricole

les essentiels de la gestion de l’entreprise agricole bac pro agricole - bts du secteur productio n
BAC pro agricole
BTS du secteur production
Bac pro

N
agricole
L’environnement des entreprises agricoles s’est transformé et va continuer à se
modifier profondément avec des enjeux importants pour les agriculteurs et la
société : la fluctuation des prix de vente des produits agricoles et des matières
BTS du secteur production

E
premières, la qualité de l’alimentation, l’occupation du territoire, les normes
environnementales et l’arrivée de nouvelles pratiques pour produire. Les agri-
culteurs doivent s’adapter en permanence à ces mutations. Mais les bases du
métier d’agriculteur restent les mêmes avec la nécessité de compétences de
plus en plus pointues dans tous les domaines et la gestion est au centre de Jean-Pierre GAILLOT-DREVON
ces préoccupations. Michel GAUDIN
IM
La gestion est souvent présentée comme un domaine complexe avec beaucoup
de chiffres, une multitude de critères, des règlementations nombreuses et évo-
lutives ce qui en fait une matière difficile à maîtriser par ceux qui démarrent une
Michel JULIEN-LAFERRIÈRE

formation en gestion. Les auteurs des Essentiels de la gestion de l’entreprise


agricole pensent au contraire que la gestion est facile à comprendre à condition
de le faire par étapes et d’acquérir les bases nécessaires : c’est l’ambition de
ce livre.
Pédagogues, les auteurs savent que le meilleur moyen de faire progresser des
jeunes en formation, c’est de les faire participer au maximum avec la nécessité
C
d’un lien étroit entre apports théoriques et étude d’entreprises. Le parti pris
des auteurs pour la construction de ce manuel a été de proposer huit dossiers
composés de fiches permettant d’aller directement chercher les informations
spécifiques attendues. Pour mettre en pratique les connaissances acquises,
chaque dossier propose une série d’applications, complétées par de nombreuses
applications interactives en ligne, sur le site compagnon du manuel.
E

Ce manuel reprend une grande partie des programmes de formation aux différents
baccalauréats professionnels de l’enseignement agricole dans les domaines des
sciences économiques et sociales.

Publics : bac professionnels, BTS du secteur production.


P

Les auteurs
S

Jean-Pierre GAILLOT-DREVON
Michel GAUDIN
Michel JULIEN-LAFERRIÈRE

ISBN 979-10-275-0003-1
EG1506MN

Prix
26, Bd Docteur Petitjean - BP 87999 23 e
21079 DIJON CEDEX
Tél. 03 80 77 26 32 - 03 80 77 26 33
Fax 03 80 77 26 34
www.editions.educagri.fr
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