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Alcool : ma recette
universelle, maison et low-
tech
! Jacques Tiberi " juin 2019 # 5 min de lecture

L’alcool – à consommer avec


modération – accompagne
l’humanité depuis le néolithique et
ne disparaîtra certainement pas
après l’effondrement. Notamment
parce que nous allons vous
apprendre à en produire « en mode
résilient », c’est-à-dire sans kit
industriel en plastoc !

Ne vous inquiétez pas : fabriquer de


l’alcool est bien plus simple,
enrichissant et ludique que ça en a
l’air. Il vous faudra juste un peu de
matos, et, surtout, beaucoup de
patience. Car la fermentation, ça
prend du temps.

Avertissement : avec cette méthode,


vous produirez des « vins » fermentés
tirant à moins de 20°, mais pas de
liqueurs fortes qui demandent une
distillation. D’ailleurs, il est
actuellement interdit de dépasser
cette limite des 20°, sans tomber sous
le coup de la loi des bouilleurs de
cru.

Saviez-vous d’où vient le mot alcool


? De l’arabe AL KHOL, qui apparaît
dans la péninsule ibérique en 1278 et
signifie « ce qui est très subtil ».

$ Lire aussi : Faire sa bière à la


maison, sans peine

Ingrédients et matos

Faire de l’alcool n’exige que 3


ingrédients :

une base aromatique aqueuse


(infusion de plante, jus de fruit…),
du sucre (pour compléter votre
base aqueuse)
de la levure

L’alcool naîtra de la transformation


du sucre des fruits ou plantes par les
levures, lors de la fermentation.

Pour votre « base aromatique »…

Il suffit de cueillir vos fruits et d’en


presser le jus (que vous pouvez
allonger avec une eau de qualité, riche
en minéraux). Vous pouvez aussi
aromatiser votre base, en y ajoutant
des plantes, des aromates, des fleurs,
des épices…

La reco du gendarme : pour l’heure,


il est interdit de planter chez soi plus
de 1000 m² (0.1 hectare) de vignes,
sinon, on devient un viticulteur. De
plus, si l’on se met à produire son
propre picrate, il faut effectuer un
enregistrement auprès du service des
douanes. Voilà voilà, et vive la France !

Pour le sucre, les choses se corsent.

En effet, parce qu’il vient de loin, le


sucre de canne pourrait être l’un des
premiers produits à manquer dans
les commerces. Heureusement
n’importe qui peut réaliser un sirop
de betterave naturel.

Il suffit de couper des betteraves en


dés et de les chauffer dans de l’eau
pour en extraire le jus, qui sera
ensuite évaporé lors d’une seconde
cuisson, afin d’obtenir le sirop. Une
méthode proche de celle de la
fabrication du sirop d’érable. Enfin,
ceux qui ont des ruches pourront
utiliser leur miel comme élément
sucré de la recette (et hop, de
l’hydromel !).

Il n’est pas obligatoire d’ajouter du


sucre. Mais c’est recommandé, dès
lors que l’on cherche à réaliser un
alcool qui tire à plus de 16°.

Tout l’art réside dans la maîtrise de la


quantité de sucre : trop de sucre et vos
levures ne pourront pas entièrement
le consommer (le transformer en
alcool) et vous aurez un alcool sucré.
Pas assez de sucre et votre alcool sera
plus sec ou amer.

$ Lire aussi : “Comment je suis


devenu végétarien” : un ex-
viandard témoigne

Le saviez-vous ? Un autre intérêt de


savoir fabriquer de l’alcool est que
cette méthode est la première étape
de la réalisation d’un vinaigre de
cuisine maison – mais pas le vinaigre
blanc « de ménage » qui est fabriqué
autrement.

Comment faire son vinaigre d…


VINAIGRE DE CIDRE MAISON avec LES
POMMES DE MON JARDIN
POPOTE & POTAGER • 96 k vues

9:44

Quant aux levures… il va falloir vous


accrocher !

Un peu d’histoire : ce sont les travaux


de Pasteur sur les vins d’Arbois (Jura),
décrits dans son “Mémoire sur la
fermentation alcoolique” (1857), qui
ont révélé le rôle essentiel des levures
dans la fermentation de l’alcool.
Jusqu’alors – c’est-à-dire depuis les
Sumériens il y a 4000 ans !!! –
l’humanité faisait du vin sans même
connaître l’existence du champignon
microscopique unicellulaire
Saccharomyce cerevisiae ! Pourquoi ?
Parce que les levures responsables de
la fermentation sont endémiques à
notre environnement : elles sont
partout dans l’air.

Aujourd’hui, la sélection des levures


est devenue l’art secret des
œnologues : selon le type de levure
choisi, ils obtiendront l’arôme qu’ils
souhaitent pour leur alcool.

La levure, comment ça marche ?

pour le pain, il faut de l’air. À l’air,


la levure va transformer le sucre
qu’elle consomme en gaz
carbonique… et faire gonfler la pâte
ou naître les bulles !
pour l’alcool, il faut du vide. Sans
air, la levure va transformer le sucre
en alcool.

Heureusement, il est tout à fait


possible de créer une levure maison
naturelle, à base de fruits ou de
légumes. En voici la recette avec une
pomme de terre :

Attention : vos ustensiles soient


parfaitement propres voir stériles,
sinon les bactéries viendront bouffer
vos bébés levures.

1 cuillère à soupe de sel


1 cuillère à soupe de sucre
4 verres d’eau
Une pomme de terre de taille
moyenne pelée

Faites cuire la pomme de terre dans


l’eau bouillante, puis mettez de côté
l’eau de cuisson. Écrasez la pomme de
terre en purée, à la fourchette. Ajoutez
le sucre et le sel à la purée. Une fois la
purée tiède, ajoutez l’eau de cuisson.

Pour que les levures naissent, il


faudra laisser fermenter le mélange
dans un bol couvert d’un linge (pas de
bocal étanche : faut que ça respire !),
pendant 2 jours minimum, à une
température supérieure à 20°c. Si rien
ne se passe alors… il faudra retenter
votre chance. Si ça marche, conservez
vos levures dans une boite
hermétique, au frigo.

La reco du fainéant : rien ne vous


interdit d’en faire un stock massif de
levures du commerce en préparation
de l’effondrement. Surtout que ces
sachets de levures prennent très peu
de place et se conservent très
longtemps. Des sites comme
Destillatio ou Univers Bière en
proposent une grande diversité.

Grandes étapes de la production


d’alcool maison

Maintenant que nous avons nos


ingrédients, on peut se coller à la
fabrication proprement dite du
nectar. En voici les 4 principales
étapes :

1. Mélangez votre purée ou jus de


fruit avec l’eau, le sucre et des
levures. Couvrez d’un linge. Laissez
reposer à température ambiante
pendant 3 à 4 jours. La fermentation
débute.
2. Quand la préparation commence à
buller, filtrez ce premier vin dans
une bouteille, une amphore de terre
ou un tonneau qui sera
hermétiquement fermée. Le
contenant devra disposer d’un
robinet permettant de goûter
l’alcool régulièrement durant la
fermentation.
3. Laissez fermenter quelques mois (3
minimum) à l’abri de la lumière.
4. Mettre en bouteille et laisser vieillir
dans un endroit frais (11 à 15°) et
sombre.

Attention, ceci n’est pas une recette


! Les quantités et durées vont varier
en fonction de l’alcool que vous
voulez faire (vin, bière…) et du fruit ou
de la céréale que vous utilisez. C’est à
vous de « créer » votre alcool à partir
de cette base – et/ou d’une recette
particulière.

Pour ceux qui souhaitent se lancer,


rendez-vous sur le Wikignole :
l’encyclopédie en ligne de l’alcool !
On remercie nos amis Belges pour cet
admirable travail !

Pour vous inspirer – et vous rassurer –


on a aussi sélectionné cette excellente
vidéo… un peu survivaliste,
agrémentée d’une magnifique
musique techno des années 90 !

ALCOOL maison avec FRUITS


La distillation
phylgom • 150 k vues

23:09

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