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ELEONORE GOTTLIEB-Le Chercheur Dor - (Atramenta - Net)
ELEONORE GOTTLIEB-Le Chercheur Dor - (Atramenta - Net)
le chercheur d'or
Eleonore Gottlieb
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le chercheur d’or
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m’enivre quand nous nous aimons si fort que tout se
mêle. Jardin d’amour enflammé d’effluves suaves.
Ce matin que portes tu ? Un stupide et insipide
déodorant sans doute ? Tes pieds prisonniers dans du
cuir poli et blessant sont en souffrances ! Tes pauvres
pieds que j’aime tant embrasser quand ils ont
déambulé longtemps dans la prairie émaillée de
perles blanches.
Que fais-tu mon amour ? Perdu si loin de moi. Que
cherches-tu dans ce désert sans âme, dans cette ville
artificielle qui n’est faite que pour « les hommes
d’affaires pressés. » Que vas-tu trouver pour apaiser
ta faim superbe ? Rien n’est vrai là où tu es, rien
n’existe de ce que tu aimes.
Que vas-tu faire ce soir dans ta chambre d’hôtel
désincarnée ? Regarder la télé aux 600 chaînes
câblées ? Marcher dans les rues sombres ? Succomber
aux plaisirs factices d’une enjôleuse de comptoir ?
Je marche le long du ruisseau, les pieds dans la
rosée. Je pense à toi. Je pense que je t’aime, que je
voudrais ta main sur ma peau, tes lèvres sur les
miennes. Je pense à ton retour. Où irons nous
régénérer notre passion ? Où irons nous reconstruire
notre amour ? Entre menthe et verveine pour un appel
plus intense ? Reviendras-tu un soir quand la lune
étonnée rira de te revoir ? Ou peut-être au matin me
surprendras tu à demi endormie dans la plume
adoucie de lavande fugace et langoureuse. Peut- être
reviendras tu sur la pointe des pieds pour recueillir
curieux la fleur de mes songes ?
Quand les hommes étaient chercheurs d’or, ils
sentaient la terre chaude et la sueur poisseuse et
musquée. Je t’imagine laqué, repassé, propre et
parfait et je regrette ce temps où les hommes étaient
vrais.
Je pense à toi mon amour, je t’attends impatiente et
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bandée dans cette espérance.
Le ruisseau me conduit vers la rencontre originelle.
Je plonge dans le torrent glacé en criant ton nom !
Quand le soleil m’aura séché je t’aurais réincarné.
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FIN