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AU 30 JUIN 2015
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sommaire Chiffres-clés du groupe page 3
Mouvement des fonds propres consolidés y compris parts des minoritaires page 17
Impression
Artgraphic Cavin SA, Grandson
Textes
(M. M.) Marc Müller
(B.S.) Blaise Simon
Personnel
Amortissements :
– investissements corporels 2.9 2.6 6.3
– investissements incorporels 0.4 0.4 0.8
Investissements :
– corporels 3.8 4.1 6.1
Remarque préalable
La version définitive du présent rapport intermédiaire a été achevée le 14.08.2015 et porte
pour l’essentiel sur la période sous revue. D’éventuels événements ou des modifications
des conditions-cadres qui seraient intervenus entre la fin de la rédaction du texte et sa
publication n’ont donc forcément pas été pris en considération. Par ailleurs, les résultats
intermédiaires n’ont pas été audités par PwC.
i. marche (M.M.) Ces dernières années, voire ces dernières décennies, jamais le secteur agricole
des affaires n’avait vécu autant d’incertitudes simultanées. La décision prise apparemment en toute
2015 indépendance par la Banque nationale suisse (BNS), le 15.01.2015, de ne plus défendre
le cours plancher de 1 euro pour 1 franc 20 a déprécié d’un jour à l’autre la valeur de la
Suisse en tant que site de production. Ce jour-là, elle a oublié, ou pour le moins sciemment
ignoré, la formule figurant dans son communiqué de presse du 06.09.2011, publié sous la
responsabilité d’un patron extrêmement profilé et très réputé : « La surévaluation actuelle
du franc est extrême. Elle constitue une grave menace pour l’économie suisse et présente
le risque de développements déflationnistes. »
Entre-temps, les milieux économiques libéraux, la plupart du temps proches du Parti libé-
ral-radical, qui avaient montré beaucoup de compréhension pour la décision de la Banque
nationale, sont devenus d’autant plus préoccupés que le moteur économique connaît déjà
des épisodes plutôt graves. Après l’application de taux d’intérêts négatifs, l’augmentation
du chômage partiel, les réductions de salaires, les augmentations non rémunérées de la
durée du travail, les délocalisations prévues ou déjà réalisées et les suppressions d’emplois
que l’on ne peut plus nier, les partis bourgeois majoritaires commencent à adopter en
sourdine et progressivement des positions auxquelles n’étaient favorables, au début de
l’année, que les partis de gauche isolés sur cette question.
Ceux qui croyaient que les branches économiques principalement actives sur le marché
intérieur, la meunerie par exemple, seraient épargnées par ces turbulences monétaires se
sont lourdement trompés. Considérée dans son ensemble, l’économie suisse est probable-
ment la plus imbriquée d’Europe dans les économies étrangères. Le commerce de détail
et ses dizaines de milliers de petits et moyens fournisseurs directs et indirects perdent des
milliards de francs de chiffre d’affaires à cause des achats transfrontaliers en partie encou-
ragés par l’État lui-même (p.ex. trains spéciaux des CFF à destination de gares frontalières
étrangères) et de la forte augmentation des importations de produits prêts à consommer,
qui ne sont plus transformés en Suisse et n’y génèrent par conséquent aucune plus-va-
lue. Ces pertes ont des effets délétères pour les divers échelons situés en amont (voir
Chapitre I / Volume du marché.)
Même si le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann ne se lasse pas de parler de
l’indéniable capacité d‘adaptation de l’industrie suisse, on n’imagine guère que la chaîne
de valeur agricole soit apte à compenser la pression supplémentaire sur les coûts engen-
drés par les distorsions des cours de la monnaie sans prendre à l’interne des mesures
drastiques, ni sans le soutien simultané de mesures d’accompagnement temporaires de
la Confédération. Les premiers signes annonciateurs d’espoir, comme l’augmentation pour
2015 du montant du fonds de la loi chocolatière de CHF 70 mio à CHF 95.6 mio (fonds
combattu avec véhémence par la majorité des socialistes depuis des années sans que l'on
ne comprenne bien pourquoi), ne seront avec un peu de chance pas seulement des opé-
rations uniques destinées à apprivoiser le potentiel électoral agricole dans la perspective
des élections fédérales.
Ce serait pourtant plus qu’une négligence que de croire à la « normalisation » des cours de
change et, par conséquent, à des conditions concurrentielles certes très exigeantes, mais
correctes et loyales. Négligence d’autant plus grave que les dettes publiques poursuivent
leur ascension rapide dans tous les pays de l’espace européen importants pour la Suisse.
Du fait de l’érosion croissante de l’euro, il n’est pas totalement exclu que la monnaie unique
européenne finisse par s’effondrer, ce qui ne ferait que renforcer le mouvement de fuite
en direction du franc suisse.
Rapport intermédiaire 5
Récolte 2015
Comme chaque année, au moment de boucler la rédaction du rapport intermédiaire, on
ne sait pas définitivement comment se présentera la récolte 2015, d’autant moins que les
informations à disposition, provenant de nos propres sources et de sources extérieures,
ne sont pas suffisamment représentatives pour que l’on puisse en tirer des conclusions
fiables. Ce qui est certain, par contre, c’est que nous avons affaire en 2015 à une année
hors du commun, comme en 2014, mais pour de toutes autres raisons. Au début de la
période de végétation, les sols étaient encore largement pourvus en eau. Mais la situa-
tion a rapidement changé puisque les précipitations d’avril / mai ont été insuffisantes, ce
qui pourrait avoir influé négativement sur l’absorption de l’azote et, par conséquent, sur
la formation des protéines. Malgré cela, début juin, les champs avaient une très belle
apparence, ce qui a conduit des protagonistes de la chaîne de valeur, trop peu familiers
en la matière, à établir des pronostics pratiquement euphoriques. Le résultat montre
toutefois que l’on est toujours bien inspiré de s’en tenir à la règle commune en Suisse
romande : « On ne peut rien dire tant que ce n’est pas battu. » Entre mi-juin et fin juil-
let, il n’y a eu que des précipitations négligeables alors que les températures battaient
des records, si bien qu’il a été possible d’avancer le début de la récolte de plus de deux
semaines. Alors qu’en 2014, la récolte n’avait démarré avec retard qu’à partir de la der-
nière semaine de juillet, avec des taux d’humidité rendant le séchage du grain au centre
collecteur indispensable, elle était déjà largement terminée cette année au même mo-
ment (du moins pour le blé). On peut dire sans entrer dans les détails que nous avons
affaire en 2015 à une récolte quantitativement et qualitativement très hétérogène, difficile
à qualifier et ne s’approchant guère d’une des récoltes des dernières décennies. Les ren-
dements à l’hectare varient de façon inhabituellement marquée entre les sols légers et
les sols lourds, tout comme les teneurs en protéines, qui affichent des valeurs en partie
inexplicables. (Il n’est guère possible de différencier les blés de la classe Top des blés
des classes 1 et 2, les premiers étant même partiellement dépassés par les seconds.)
Des poids à l’hectolitre supérieurs à la moyenne et des temps de chute élevés, correspon-
dant aux conditions météorologiques sèches, plaident en faveur de la récolte 2015. Mais
cette image est troublée par le fait que le pourcentage de « petits grains » est beaucoup plus
important qu’habituellement, si bien que le rendement de farine n’évoluera guère comme
on aurait pu l’imaginer, malgré des poids à l’hectolitre et des temps de chute élevés.
6 Rapport intermédiaire
Les centres collecteurs de céréales, tout comme les moulins d’ailleurs, seront de nouveau
fortement sollicités cette année, après deux récoltes successives difficiles 2013/2014 (voir
rapport de gestion GMSA 2014), pour produire à partir de lots extrêmement divers des
produits finis (farines) homogènes et qualitativement stables répondant intégralement aux
attentes du 2ème échelon de transformation.
Dans les réflexions qui ont amené à ce changement de système de prise en charge ayant
une incidence sur les prix, il y avait non seulement la volonté de se rapprocher des pra-
tiques du système de taxation bien ancré sur le marché international des céréales depuis
des années, mais bien davantage celle de suivre une stratégie de la qualité déterminée
répondant aux exigences de l’OFAG. Depuis des années, suivant le régime des précipita-
tions et surtout la difficulté des conditions climatiques durant la récolte, les moulins sont
contraints, pour respecter les critères de qualité définis par l’industrie et la boulangerie
artisanale, d’enrichir beaucoup de farines de base avec du gluten sec naturel (constituant
du blé), parce que la présélection de la matière première n’a pas été suffisante dans les
centres collecteurs.
En outre, les producteurs de céréales liés aux centres collecteurs doivent être encouragés
financièrement à correspondre encore mieux aux attentes du marché. Rétrospectivement
parlant, comme nous n’avons guère pris au sérieux les interdépendances au sein de la
chaîne de valeur que nous constituons tous, nous avons entrepris trop tard et avec trop
peu d’insistance de réaliser cet objectif (la meunerie portant sa part de responsabilité dans
ce retard). Ce qui est clair, et pas seulement pour la recherche en production céréalière,
c’est qu’à l’avenir, pour parvenir à l’optimum, les variétés et les classes de blé devront être
adaptées avec beaucoup plus de finesse aux types de sol, aux particularités pédologiques
et aux conditions climatiques d’une région.
La protéine devrait donc être maintenue selon toutes probabilités comme nouveau critère
qualitatif important pour la prise en charge et la mouture au terme de ces trois ans d’essai,
même si des modifications mineures devaient être apportées au système. Il s’ensuit une
pression supplémentaire sur les centres collecteurs de céréales, encore beaucoup trop
nombreux et en certains endroits imprégnés de couleur locale. Le problème le plus simple
devrait être celui de la mesure de la teneur en protéines. Mais pour la plupart des centres
collecteurs, les investissements nécessaires à cet effet sont encore à peine supportables.
Si bien que le fossé entre les centres collecteurs performants, bien organisés, disposant
d’une infrastructure complète, gérés professionnellement et les centres ne disposant ni
des installations techniques adéquates, ni d’un personnel suffisamment formé ne va pas
cesser de se creuser. Il ne fait donc aucun doute que ces prochaines années, il faudra
démarrer une nouvelle concentration des centres collecteurs afin de former des centres
plus importants, intégrés en réseau et performants, capables de traiter sur un pied d’éga-
lité avec les producteurs de céréales et les moulins. En revanche, il serait trompeur de
conclure que le processus de stratégie de la qualité est achevé avec la détermination du
Rapport intermédiaire 7
taux protéique. Les travaux entrepris depuis de nombreuses années chez notre grand voisin
du Nord montrent que d’ici à ce que les analyses de laboratoires permettent de déterminer
de manière fiable, par un test rapide, la qualité du gluten et des protéines et de donner ainsi
une image moins partielle de la qualité de blé, ce n’est qu’une question de temps. Pour les
centres collecteurs, la barre s’en trouverait placée beaucoup plus haut.
Volume du marché
Rétrospectivement, les doutes que nous exprimions dans le rapport intermédiaire 2014 à
propos de la totale fiabilité des chiffres à disposition concernant le marché n’étaient pas
entièrement dénués de fondements, notamment après la publication par la Fédération
des meuniers suisses (FMS) des données statistiques concernant la transformation des
céréales en Suisse durant l’année 2014. Nous avions en effet affirmé que le volume de mou-
ture ne pouvait pas avoir augmenté de 470’000 t à 488’000 t (chiffres arrondis) entre 2012
et 2013 en partant des mêmes chiffres. Nous avions attiré l’attention de la FMS, qui est
bien obligée de faire confiance aux chiffres annoncés par ses entreprises membres, sur la
possibilité que certains moulins aient inclus en 2013 (peut-être déjà auparavant) dans leurs
chiffres de ventes des volumes de mouture qui n’auraient pas dû y figurer en principe (blés
ou farines destinés à des utilisations techniques et non soumis aux règles en matière de
stocks obligatoires.) Les chiffres publiés entre-temps – la FMS fait état pour toute la Suisse
d’un volume de mouture de céréales panifiables (blé/seigle/épeautre) d’environ 466’000 t
– devraient être corrects. Si l’on déduit les quelque 4’000 t produites par 20 moulins dont la
production est inférieure à 500 t / an et qui sont exclues des relevés statistiques conformé-
ment aux usages en vigueur en Suisse et en Europe, on parvient à un volume de marché
d’environ 462’000 t (mouture de céréales panifiables destinées à l’alimentation humaine).
En considérant un rendement (théorique) moyen analogue à celui de l’année précédente
(2014), on parvient à un marché d’un volume d’environ 370’000 t de farine panifiable, ce
qui atteste un recul généralisé. Ce n’est que lorsque nous disposerons des chiffres pour
l’année céréalière 2014 / 2015 (01.07.2014 – 30.06.2015) que nous connaîtrons la réalité du
mouvement du seul marché qui nous importe.
Part de marché
D’un point de vue purement arithmétique (basé sur l’année civile), notre part du marché
suisse, que le rapport intermédiaire précédent annonçait à 32 %, ne devrait guère s’être
modifiée du fait du recul de notre volume des ventes, correspondant à l’évolution générale
du marché suisse. Il s’agit toutefois d’une maigre consolation, car c‘est la performance
commerciale absolue qui doit correspondre aux outils de production à notre disposition
qui est prioritaire pour pouvoir présenter un résultat opérationnel solide.
Rapport intermédiaire 9
L’idée qui a présidé à ce rapprochement en deux étapes entre GARN et GMSA a été tout
simplement la raison économique. Il est à cet égard symbolique que les deux parties aient
pensé à s’appuyer sur un volume de production se situant au-dessus du point culminant de
leur « masse / taille critique ». Déjà engagée en 2004, la délocalisation de Sion vers Granges-
près-Marnand de la production des farines de base a été une décision justifiée – du moins
en principe – en termes de gestion d’entreprise. Mais la réflexion n’avait à l’époque pas été
poursuivie tout à fait jusqu’au bout. Le maintien de la production des farines spéciales à
Sion avait été décidé pour trois raisons : premièrement, l’absence des conditions techniques
au siège de la société ou à Bruggmühle Goldach AG, sa filiale ; deuxièmement, l’impossibilité
de satisfaire à l’extérieur du canton les exigences liées à l’emplacement du moulin (AOC,
puis AOP) ; troisièmement, des réflexions en matière de politique de la concurrence. Nous
avons par conséquent maintenu avec les Moulins de Sion SA un site de production qui
n’avait plus aucune justification économique depuis longtemps.
10 Rapport intermédiaire
Projets d’investissements / désinvestissements
Ces dernières années, hormis les diverses acquisitions qui ne peuvent guère être prévues,
nous nous sommes efforcés de définir des points forts en matière de calendrier et de loca-
lisation des investissements. Par ailleurs, il va pratiquement de soi que ce sont finalement
les conditions économiques de l’entreprise dans son ensemble qui dictent en partie les
priorités dans ce domaine. Inutile de préciser que de nombreux souhaits ne sont ainsi pas
encore devenus réalité.
Pour être de nouveau à la pointe en matière de technique et de gestion de la production,
nous avons consacré l’an dernier 70 % à 80 % de notre budget d’investissements aux ins-
tallations de production des Moulins de Granges SA. Il en ira de même durant l’exercice en
cours. Le changement d’affectation du bâtiment et des cellules de silo occupés autrefois
par Biomill SA (entreprise vendue au 01.01.2011) s’est avéré un projet très compliqué et de
longue haleine. Les travaux de transformation encore en cours à l’intérieur du bâtiment du
moulin à farine de blé tendre et le remplacement de vieilles machines soumises à une utili-
sation intensive – indépendamment de l’installation d'un nouveau système de commandes –
devraient être terminés au cours du 1er trimestre 2016. Les années suivantes, nous pourrons
nous consacrer sur ce site, avec des moyens modestes, à la remise en état et à la rénovation
modulaires des silos et de l’enveloppe du bâtiment.
Sur le site de Bruggmühle Goldach AG, qui opère à un niveau de technicité élevé, nous
n’avons procédé cette année, comme au cours des trois exercices précédents, qu’à des
investissements proportionnellement modestes, puisque le processus en cours à Granges-
près-Marnand y avait déjà été réalisé précédemment. Il n’en demeure pas moins qu’à
Goldach, il existe depuis des années un projet de construction plus ou moins prêt à être
démarré (station de chargement / cellules à farines / cellules pour issues de meunerie / entre-
pôt pour palettes supplémentaires), qui permettrait d’organiser judicieusement et à faibles
coûts non seulement la production, mais également le flux des marchandises dans les
secteurs du chargement, de l’entreposage et de la préparation des commandes (interface
avec la logistique). En outre, la diversité des labels – liée à une gamme de produits de plus
en plus large et à des exigences sévères en termes de respect des spécifications du pro-
duit – demande de disposer de bâtiments et d’infrastructures techniques répondant à des
exigences incomparablement plus sévères qu’il y a seulement dix ans.
Des moyens importants ont également été investis chez Steiner Mühle AG, Zollbrück,
depuis son acquisition (01.01.2011), notamment pour faciliter le flux de marchandises d’une
unité de production extrêmement complexe dans le secteur Bio. Il nous a été possible de
remédier dans une large mesure aux négligences et aux défauts d‘entretien des équipe-
ments techniques et des bâtiments, qui nous étaient d’ailleurs connus lors de l’achat de
l’entreprise en 2011. Le nouvel entrepôt pour palettes qui fonctionne depuis ce printemps
est le symbole d’une nouvelle ère et traduit le nouvel esprit qui règne désormais au sein
de cette entreprise.
Les objectifs liés aux investissements pour Grands Moulins de Cossonay Sàrl, à Penthalaz,
auxquels appartiennent encore deux centres collecteurs de céréales (Penthalaz / Cossonay
et Orbe), sont extrêmement ambitieux. Conformément à la modularité de notre politique
d’investissements, nous procédons très prudemment et avec pragmatisme afin de nous
garantir en permanence une marge de manoeuvre suffisante, malgré les conditions-cadres
très difficiles dans lesquelles travaille la meunerie. Cette façon d’agir génère, pour des raisons
bien compréhensibles, une certaine impatience. Toutefois, au cours des prochains mois,
nous devrions savoir jusqu’à quand notre locataire (Provimi Kliba SA / Cargill) entend rester sur
le site de production de Penthalaz, ce qui nous offrira une base solide pour planifier l’avenir.
L’accord trouvé en mai (voir chapitre II / Concentration des forces en Valais) nous per-
met de transférer la production des Moulins de Sion SA à Naters (Gebr. Augsburger AG,
Rhonemühle Naters) au cours du 2ème semestre 2015. Dans quelques mois, nous n’aurons
donc plus besoin des bâtiments et de l’infrastructure technique de Sion, qui n’auront plus
d’importance pour les activités opérationnelles du groupe. Le Conseil d’Administration a
donc décidé la mise en vente de cet immeuble. Même si les immeubles de ce type ont un
caractère très particulier – une partie non négligeable des bâtiments doit être conservée
pour la préservation du patrimoine construit -, on peut partir de l’idée que la vente pourra
être réalisée au cours du 2ème semestre 2015. Bien que l’on puisse vraisemblablement
en attendre un bénéfice comptable, la priorité est donnée à l’amortissement de la dette
du groupe par le biais des liquidités disponibles. En outre, et c’est encore plus impor-
tant, il sera possible ainsi d’infléchir la structure des coûts à l’échelon du groupe dans la
direction souhaitée.
Un peu plus tôt, au cours du 1er semestre 2015, nous avons pu vendre de manière groupée
le site des Moulins de La Chaux-de-Fonds, qui n’était plus en activité depuis plus de 25 ans,
ainsi qu’un petit immeuble de la même ville, reliquat d’une tentative douloureuse de diver-
sification manquée entreprise à la fin des années 90. Pour qui connaît La Chaux-de-Fonds
et les difficultés économiques dans lesquelles la région se débat depuis des décennies (à
l’exception de l’industrie horlogère), il est facile de comprendre qu’on ne pouvait attendre de
résultats mirobolants d’un tel désinvestissement. Mais la règle doit être respectée : il faut se
séparer de tels immeubles dignes de protection (selon les autorités), mais sans importance
pour l’activité opérationnelle de l’entreprise et constituant plutôt une charge à long terme,
quand un entrepreneur local, financièrement à l’aise, souhaite concrétiser des idées et des
projets visionnaires pour de tels bâtiments.
Reste à réaffirmer que nous devons continuer à nous concentrer avec détermination sur
notre coeur de compétences – la meunerie – et nous interdire de lorgner sur d’autres acti-
vités entrepreneuriales qui nous sont étrangères. C’est dans cet esprit qu’il faut aussi com-
prendre nos projets d’investissements et les désinvestissements réalisés.
12 Rapport intermédiaire
commentaires [B.S.] Les chiffres des états financiers du semestre ne sont pas audités, comme d’ordinaire.
sur les résultats Cependant, toutes les recommandations (SWISS GAAP RPC 2014 / 2015) et particulière-
ment la norme RPC 31 ont été appliquées.
Deux immeubles hors exploitation ont été vendus à La Chaux-de-Fonds dégageant ainsi
une plus-value au niveau des autres produits d’exploitation. Cette manne est temporaire-
ment neutralisée au 30 juin en raison des revenus liés à l’activité « Centres Collecteurs »,
revenus qui se matérialiseront essentiellement sur le mois de juillet 2015.
En outre, la vente de l’immobilier du site de Sion n’est pas finalisée. C’est pourquoi, les
revenus et les coûts s’y afférant ne devraient impacter nos résultats que sur le deuxième
semestre 2015.
Tenant compte des charges d’impôts et des parts de résultat revenant à des actionnaires
minoritaires, le résultat net se monte à KCHF 1’933, soit une augmentation de 4.3 % par
rapport au premier semestre 2014.
Après paiement du dividende (2014) et compensation du goodwill estimé sur notre nouvelle
participation, nos fonds propres se sont légèrement réduits pour atteindre KCHF 82’500,
portant le ratio à 59.7 %.
Rapport intermédiaire 13
ACTIF
Circulant
Immobilisé
PASSIF
Fonds propres
Total fonds propres avant parts des actionnaires minoritaires 82'227 59.50 % 82'468 57.40 %
Total fonds propres y compris parts d’actionnaires minoritaires 82'500 59.70 % 82'740 57.59 %
Résultat net avant déduction des parts d’actionnaires minoritaires 1'938 2.69% 1’862 2.54 %
Variation des autres dettes à court terme tiers et société liée 759 -248
présentation Groupe Minoteries SA a établi ses états financiers consolidés selon les normes SWISS
et principes GAAP RPC 2014/2015 et plus particulièprement en appliquant la recommandation RPC 31
comptables qui, comparé aux comptes annuels, admet que les indications et la présentation soient
condensées.
Le 20 mai 2015, Groupe Minoteries SA par le biais de sa filiale Moulins de Sion SA a pris
une participation de 30 % dans la société Gebr. Augsburger AG, Rhonemühle Naters. Le
goodwill a été estimé puis amorti par les fonds propres. Au cours du deuxième semestre, ce
goodwill sera déterminé avec précision et ajusté dans les comptes consolidés annuels 2015.
Les mêmes principes comptables ont été appliqués pour le rapport intermédiaire 2015 que
pour les comptes consolidés annuels 2014.
III. perspectives (M.M.) On souhaiterait vivre à nouveau une année « normale », avec une récolte abondante
de très bonne qualité, des prix de revient plus raisonnables à l’achat de la matière première
et un marché global en légère augmentation, mais au minimum sans stagnation ni recul.
On souhaiterait aussi lutter avec des concurrents respectant les règles de la loyauté, dans
un environnement économique avec des cours de change acceptables et un environne-
ment politique dans lequel tous les courants s’entendraient sur le caractère indispensable
d’une agriculture suisse indépendante, réussissant à produire plus de la moitié des calories
nécessaires à l’alimentation. On souhaiterait enfin de nouvelles conditions-cadres supplé-
mentaires, avantageuses, qui participent au développement de notre entreprise.
Mais dans le quotidien de la meunerie, la réalité est en partie très éloignée de la ligne idéale
précitée. Même si la récolte 2015 est incontestablement meilleure que celle de l'année
précédente, elle est encore nettement plus faible que la récolte 2012. Une pression com-
merciale et concurrentielle souvent exagérée pèse sur les produits que nous fabriquons,
parce qu’il y a tout simplement trop de capacités de production en Suisse et que les fron-
tières nationales sont devenues extrêmement perméables.
Parallèlement, les prix des issues de meunerie, qui représentent 20 % à 25 % du volume
de production, n’ont jamais été aussi faibles que cette année.
La tendance à la disparition des boulangeries artisanales se poursuit sans frein.
Les achats transfrontaliers, la forte augmentation des importations de produits finis et
le dénigrement parallèle de l’aliment extrêmement précieux qu’est le pain par une vision
pervertie et américaine – comment pourrait-il en être autrement – de l’alimentation saine,
autant de facteurs qui contribuent à la contraction du marché. De plus, quelques prota-
gonistes du marché qui, par manque d’élégance, de respect, d’une expérience suffisante
et de connaissances spécifiques de la branche cherchent à prendre une place qui ne leur
revient pas, nous créent bien du souci. Mais tout cela mis à part, après les élections fédé-
rales de l’automne 2015, l’air devrait être toujours plus rare pour le secteur agricole, car il
est actuellement plus facile de proférer quelques accusations simplistes et dénuées de
réflexion contre une agriculture « pataugeant dans les subventions » que de s’attaquer au
fond des véritables problèmes politiques, économiques et sociaux de ce pays.
En bref, notre tâche consiste, dans un contexte extrêmement difficile, à faire vivre une en-
treprise économiquement performante pour notre actionnariat, pour les échelons en amont
et en aval et pour nos collaborateurs. Après les acquisitions de ces dernières années, nous
nous trouvons encore dans une phase transitoire de formation d’un groupe de moulins
aux structures plus légères, plus efficaces et plus percutantes. C’est pourquoi nous ne
tergiversons pas quand il s’agit de nous séparer de charges inutiles (voir chapitre II / Projets
d’investissements / désinvestissements et Concentration des forces en Valais). D’autres
mesures complémentaires d’optimisation sont à l’étude afin de pouvoir faire face à la
réalité économique.