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.
2 0F . OCT. - DEC. 1980
MODERNE ET CONTEMPORAINE
N° 12 SPECIAL OCTOBRE-DECEMBRE 19 80
- Note historique :
Qu'est-il advenu des orgues de Compiègne sous la Révolution Française
(J. BERNET) P. 81
- Note technique :
Petit lexique de la facture d'orgue (J. RIBES) P. 91
INDICE :
Prefazione : Denise LAUNAY
Avvertenza : Jacques BERNET
STUDIO : PATRIMONIO (II) : GLI ORGANI DI COMPIEGNE E DELLA SUA REGIONE
1 N H A L I:
Einleitunq : D.LAUNAY
Vorwort : J.BERNET
- Karte liber die Orgeln in ostlichen Teil des Besicker "Oise" ( A.BERNARD )
- Die instrumente in Compiègne ( J.RIBES )
- Die Orgeln der Kathedrale von Noyon ( L.BERTRAND )
- Die Orgel des Abbei von Ourscamps ( J.BOUTEILLER )
- Die Orgel von Estrées St Denis ( G.BOUYSSOU )
- Die Zylinder - Orgel von Lachelle ( J.BERNET )
- Verberie : einer der ersten CAVAILLE - COLL ( J.BERNET )
- Die Orgel von Béthisy St Pierre ( J.RIBES )
- Pierrefonds : eine sehr gut gelungene Rekonstruktion ( J.P.GROSCLAUDE )
- Die orgel von Crépy en Valois ( J.B.FURET )
+ Geschichtliche Unmerkunq : was geschah mit den Orgeln von Compiègne zur Zeit des franzÕsischen Révolution ?
+ Tecnische Unmerkung : kleiner glossar einersOrgelbauers ( J.RIBES )
+ Verbund der Orgelfreunde von Compiègne und Umgebung ( G.LAMBERT )
+ Ein Musicker und Organist der Pikardie : Pierre du MAGE ( 1676-1751 ) ( J.BERNET )
+ Plattendiagramm : "Das goldene Buch " des franzÕsisches Orgel ( J.LE CALVE )
Que peut on attendre de l'auteur d'une préface ? Des éloges, sans doute, à l'adresse de l'au-
teur du livre ; quand il s'agit, comme c'est ici le cas, d'un ouvrage collectif, les éloges sont
mis au pluriel, car il y a lieu de louer, sincèrement, ces fervents de l'orgue qui ont su consacrer
du temps à prospecter la région, inventorier les instruments, les classer, puis les décrire et, en-
fin, à rédiger le résultat de leurs travaux en ces articles dont plusieurs sont substantiels et
compétents.
De la lecture d'une Préface on peut attendre autre chose, ne serait-ce que quelques conseils
pratiques, comme ceux-ci :
Après les mises en garde préliminaires il faut envisager les tâches. La première est de se
bien documenter en prenant contact, si possible, avec des Associations analogues à la nâtre,telles
qu'en possèdent certaines villes du Midi (Toulouse, Bordeaux, Vinça, Montpellier, etc ...)
ou d'au-
tres régions de la France (Guéret, Dijon, Saint-Nazaire, Lille, Macon, Chartres, Le Mans, Beauvais,
etc). Leur expérience peut nous instruire.
Un ultime voeu servira de conclusion : celui de voir naître, en l'Ecole de musique de Compiè-
gne, une classe d'orgue qui puisse attirer les jeunes à l'instrument à tuyaux qui, à tout prendre,
surpasse tout de même les machines à sons aujourd'hui dénommées "Orgues" et vendues sous ce nom,
sans honte aucune, sur tous les marchés ...
D. LAUNAY. (•)
Mais auprès de ces satisfactions, que de sujets d'inquiétude pour les orgues qui subsistent dans une
région où le Pape des instruments a tant souffert de l'histoire, de la fin du XVIIIe siècle aux deux guer-
res mondiales ayant tout spécialement meurtri villes, villages, églises et instruments picards.
Il nous est donc apparu on ne peut plus urgent d'opérer dans un premier temps un recensement le plus
exhaustif possible du patrimoine subsistant actuellement en matière d'orgues dans le département, de le
faire connaître par des publications documentées auprès d'un large public dont le rôle sera essentiel
pour sauver ce qui peut l'être et même si possible augmenter ce patrimoine par des créations, favoriser
sa mise en valeur musicale pour la satisfaction de tous.
C'est dans ce but que fut lancée en 1978 une enquête départementale auprès de toutes les paroisses,
à l'initiative de Mme le conservateur des Antiquités et Objets d'art du département, enquête à laquelle
notre Société d'Histoire a participé ainsi que d'autres Associations historiques du département,tel le
GEMOB de Beauvais. Il
en est résulté une masse d'informations fournies par les questionnaires
retournés,
qu'il s'agissait ensuite de vérifier, défricher, exploiter et mettre en valeur. Vue l'ampleur du travail
et la faiblesse des forces capables de le mener a bien, on a dû abandonner le projet d'une seule publica-
tion sur l'ensemble du département, d'autant que l'édition d'un tel monument posait de gros problèmes de
financement.
Les Associations parties prenantes du projet ont donc préféré procéder plus modestement, à partir
de leurs propres possibilités locales,et se sont donc partagées géographiquement le département, l'Ouest
pour le GEMOB, autour de Beauvais, l'Est pour notre Société d'Histoire, autour de Compiègne.
Ajoutons que l'année 1980, consacrée au Patrimoine, était tout à fait propice pour mener à bien ce
travail et en publier les premiers résultats ; l'intérêt pour l'orgue y a trouvé son compte tant du cô-
té des collectivités locales et des pouvoirs publics que de celui de diverses initiatives spontanées. On
a classé l'orgue à cylindre de Lachelle, exemple picard unique de ce genre de facture, au cours de l'été
dernier ; des Associations de sauvegarde sont nées, comme à Estrées St Denis et surtout à Compiègne. Cet-
te dernière Association, qui sera présentée par son Président dans la présente publication, créée en Juil-
let dernier dans le cadre des Activités des Séries de Compiègne, a déjà pris un départ fulgurant depuis
cet automne : elle vise à mettre en valeur ou faire restaurer les instruments de Compiègne et ses envi-
rons, de Noyon à Crépy en Valois, de Lachelle à Verberie, soit dans un secteur géographique englobé dans
un rayon de 30 km depuis Compiègne. Elle a déjà permis la rencontre des organistes et amateurs de la ré-
gion, organisé visites et concerts ; elle aura été essentielle pour cette publication, car nous avons
ainsi facilement fait appel aux meilleures compétences locales pour rédiger les monographies.
Ce N° spécial vouloir prétendre être définitif ni exhaustif, représente donc une pre-
de revue, sans
mière approche sur notre sujet, dans une aire géographique qui correspond à
peu près à celles des activi-
tés de l'Association des amis des orgues de Compiègne et ses environs. A cette occasion le tirage de la
revue a été porté à 1.100 exemplaires et le prix à 20 F, en raison du surcoût occasionné par l'abondance
des photos, toutes prises par les sociétaires, amateurs de talent. Nous comptons sur le franc succès de
cette première édition, qui sera, nous l'espérons, ultérieurement retirée sous une forme améliorée et
augmentée.
Nous souhaitons aussi que le travail de recensement et sa mise à la portée du public par l'édition,
9e poursuivent de proche en proche, afin de couvrir assez vite tout le département. Nous faisons ici
appel à toutes les personnes intéressées par le prolongement d'un tel inventaire, afin qu'elles se mettent
en rapport avec les amis des orgues de Compiègne ou d'autres associations locales. Nous aurons ainsi oeu-
vré efficacement en faveur d'un patrimoine qui n'est certes pas toujours spectaculaire, car en dehors des
orgues de St Jacques de Compiègne (restauré à la fin des années 60) et du Cavaillé Coll 1843 de Verberie,
nous n'avons pas particulièrement à faire à des instruments "historiques" ; fruits souvent modestes de la
facture des XIXe et XXe siècles, ils n'en sont pas moins intéressants ; heureusement on commence aujourd'
hui à se préoccuper de monuments qui ne sont plus uniquement des châteaux célèbres ou de grandes cathé-
drales ; on se rend compte à raison de l'intérêt et du charme d'objets plus modestes et familiers ; on
découvre trop souvent après coup que leur perte est irréparable : qu'il n'en soit pas ainsi pour les or-
gues, même les plus frustres, de notre région.
Jacques BERNET
LES ORGUES DE COMPIEGNE
J. R I B ES
La ville
de Compiègne possède à l'
heure actuelle quatre orgues à tuyaux,
tous placés dans une église ou une cha-
pelle ; nous les étudierons successive-
ment en commençant par le plus presti-
gieux d'entre eux, celui de Saint-Jac-
ques .
Notre lecteur trouvera l'ensemble
de nos sources non citées en note au
dossier " orgue " des Archives munici-
pales, reconstitué en collaboration avec
Mademoiselle DURRIEUX, archiviste muni-
cipale.
soient ici remerciées les per-
Que
sonnes qui nous ont aidé dans nos re-
cherches et en particulier MM. AUBRAIS,
FICHELLE et VILLAIN.
(1) Jean MARTINOD : "Répertoire des travaux des facteurs d'orgues du IXème siècle à nos jours" (Fisch-
bacher, 1970)
(2) Cette reconstruction de 1768 a également été attribuée à François-Henri CLICQUOT ; nous n'avons pu,
quant à nous, en trouver confirmation dans nos recherches
...
(3) "... plane fuit redintegratum ac sumptuose amplificatum Lud. Peronard Organario" inscription rappor-
tée notamment par LAMBERT DE BALLYHIER, "Compiègne historique et monumental" (Compiègne, 1842)
(4) RACINE, déjà organiste en 1749, l'était encore en 1795, date à laquelle lui fut adjoint Louis Lau-
rent POL.
(5) Notes datées du 3 Octobre 1825 dans le XIe volume du manuscrit de LERE (Bibliothèque municipale de
Compiègne).
1C1P.4LITÉ
MUN DE
J E fouffigné, Receveur du Difh iva de Com-
piegne . reconnois avoir reçu y - ^^ . x
la fanIme de
montant à
dépendant ci-devant
A Compiegne le l'an de la
République Françaife, une & indivifible.
Le 11 juin
le Conseil de Fabrique passa marché avec Pierre
1825,
Claude DOSSEREAU, facteur d'orgues domicilié à Crépy-en-Valois, pour un
relevage de l'instrument comprenant :
- la reconstruction de la soufflerie et son transfert dans la tour
du clocher,
- la réfection, l'harmonisation et l'accord de la tuyauterie,
- le remplacement de la voix humaine par une flûte 4 ou un bourdon
8, le tout pour 1.600 francs.
Un additif à ce devis initial, d'un montant de 200 francs, fut
signé par la suite, le 24 octobre 1825, prévoyant notamment la réfection
des mécaniques de positif et de pédale et la pose d'un dessus de flûte 8
ouvert à la place de la voix humaine à supprimer.
Le relevage de DOSSEREAU traînant en longueur, un violent diffé-
rend s'éleva entre le Conseil de Fabrique et le facteur, à qui il était
reproché notamment de "faire du bruit" pendant les messes (pour accorder
l'orgue) mais, par contre, de "perdre beaucoup de temps dans le cours des
après-midi" au lieu de travailler sur l'instrument. L'affaire s'envenima
au point que la Fabrique envisagea d'entamer des poursuites judiciaires
à l'encontre de DOSSEREAU.
Celui-ci termina néanmoins son travail fin Juillet 1826. L'on fit
alors venir, pour expertiser l'instrument, le facteur CAULIER-DUBOIS de
Lille, qui critiqua tant le travail de DOSSEREAU que celui-ci s'engagea à
apporter les retouches nécessaires pour les 15 septembre ; en guise de
dédommagement pour ce supplément de travail, lui furent attribués "les
trois vieux sommiers
... supprimés il y a des années et qui se trouvent
encore dans la tribune de l'orgue".
Mais, suite aux conclusions d'un premier procès-verbal de récep-
tion dressé par LECHOPIE "organiste de l'Eglise de Senlis", une nouvelle
convention passée le 25 septembre 1826 entre le Conseil de Fabrique et
DOSSEREAU stipula qu'une seconde expertise de LECHOPIE aurait lieu après
travaux complémentaires à l'orgue. La réception définitive eut lieu le
12 octobre 1826 : l'organiste de Senlis y conclut à
... l'irrécevabilité
de l'orgue (soufflerie défectueuse, mécanique impraticable, mauvais tra-
vail sur la tuyauterie). DOSSEREAU offrit alors, pour en finir avec le
différend l'opposant à la Fabrique (1) de renoncer à ce qui lui était dû,
en échange de quoi on réglerait à sa place les dettes contractées pour
la réparation de l'orgue, soit 1.750 francs.
peine huit ans plus tard, la Fabrique décidait de financer à nou-
A
.veau un relevage de l'orgue, qui se trouvait en état de délabrement en
dépit - ou à cause - des travaux de DOSSEREAU. Elle s'adressa pour cela,
tout naturellement, à CAULIER, naguère appelé comme expert et qui, depuis,
avait construit un nouvel instrument en l'église Saint-Antoine. Le fac-
teur, qui résidait alors à Valenciennes, proposa, le 11 juin 1834, pour
la somme de 6.000 francs, une réfection de la soufflerie, des claviers,
de la tuyauterie défectueuse, enfin l'harmonisation et l'accord général
de l'instrument. Mais ces travaux, achevés le 14 octobre 1836, furent
mal exécutés et la Fabrique, malgré plusieurs plaintes, ne parvint pas à
faire revenir CAULIER à Saint-Jacques pour réparer les insuffisances de
son travail. Ayant renoncé finalement en 1840 à une action en justice,
elle diminua de plus de la moitié le solde dû au facteur, qui de 3.000 F.
fut réduit à 1.200 F.
Suite aux travaux de CAULIER, l'orgue présentait la composition
suivante, qui avait très peu évolué depuis 1768 (2) :
Réci t Pédale
1. Cornet 5 rangs 1. Flûte 8
2. Trompette 8 2. Flûte 4
3. Trompette 8
4. Clairon 4
Quelques années après les "expériences malheureusesé de DOSSEREAU
puis CAULIER-DUBOIS, la Fabrique fit
appel à la maison CAVAILLE-COLL pour
restaurer son instrument. Les facteurs, "Dominique Yacinthe CAVAILLE-COLL,
père, Vincent de Paul CAVAILLE, aîné et Aristide CAVAILLE, fils
ca- fils
det, tous trois demeurant à Paris rue Pi gale n° 22", proposèrent le 24
août 1843 devis de restauration, complété un peu plus tard par un ad-
un
ditif ; ils envisageaient, sur une période de six mois à compter de la
conclusion du marché, le relevage général de l'instrument et la construc-
tion à neuf de la soufflerie, des sommiers de grand-orgue et de récit, des
claviers et d'un certain nombre de jeux. Le montant total des travaux pré-
vus s'élevait à 15.000 francs. Sur la base de ce devis, un marché fut si-
gné le 27 décembre 1843 entre la Fabrique et Aristide CAVAILLE-COLL, re-
présentant ses père et frère.
La restauration des CAVAILLE-COLL dura finalement bien plus long-
temps que prévu et ce n'est que le 15 octobre 1845 que l'instrument put
être expertisé par HAMEL, juriste beauvaisien et éminent expert organier
(1) qui rédigea un très long rapport donc voici les conclusions :
"...
D'après toutes les observations qui précèdent, j'estime :
" 10 que les claviers doivent être adoucis au point de pouvoir être joués
" facilement lorsqu'ils sont tous accouplés soit que, pour y parvenir,
" les facteurs en modifient le mécanisme, soit qu'ils en changent le sys-
" tème
"20 que les altérations, les tremblements et les houppements qui se font
" sentir dans le jeu, soit pour l'effet des dimensions des portevents,
" soit par l'emploi des réservoirs élastiques, soit par toute autre cause,
" doivent disparaître entièrement
"3° que le timbre la force et l'harmonie de tous les jeux doivent être
" rectifiés et régularisés. _,
" 40 que les tuyaux de montre et ceux de bombarde doivent être solidement
" assujettis consolidés et accrochés de manière à ne pouvoir plus friser3
3
(1) Il avait reconstruit à partir de 1827 le grand orgue la Cathédrale de Beauvais, en collaboration
de
(1) Installé pour le 18 mars 1882, il se trouvait encore à Saint-Jacques au début de ce siècle.
(2) "Vous réservant par là des tonnerres c'est le cas de le dire d'applaudissements concentrés de la
- -
part de vos paroissiens ..." (STOLTZ au Curé de Saint-Jacques).
Finalement, la restauration se monta à la somme de 12.700 francs,
dépassant de beaucoup les prévisions et ... les ressources de la Fabrique.
L'inauguration de l'orgue eut lieu le 15 octobre 1882 et sa récep-
tion fut assurée, le lendemain, par les abbés GEISPITZ (maître de chapel-
le et organiste à Notre Dame de Paris) et DE MAINDREVILLE (curé de St-
Germain de Compiègne), Clément LIPPACHER, organiste de St Eugène à Paris,
et Julien BENARD, titulaire. Tous donnèrent au travail des facteurs une
appréciation élogieuse : jeux de caractère, mécanique facile et précise,
pédales de combinaison commodes.
L'orgue avait alors la composition suivante (on notera quelques
discordances avec les devis) :
Grand Orgue (54 n.) Positif (54 n.) Récit (54 n.)
1. Montre 16 1. Prestant 4 1. Bourdon 8
2. Montre 8 2. Bourdon 8 2. Gambe 8
3. Bourdon 8 3. Gambe 8 3. Voix Céleste 8
4. Flûte harmonique 8 4. Salicional 8 4. Flûte octaviante 4
5. Kéraulophone 5. Flûte 4 5. Octavin 2
6. Prestant 4 6. Nazard 2 2/3 6. Trompette 8
7. Doublette 2 7. Doublette 2 7. Basson-Hautbois 8
8. Plein-jeu rangs
3 8. Trompette 8 8. Voix humaine 8
9. Cornet 5 rangs 9. Cormorne 8
10. Bombarde 16 10. Hautbois 8
11. Trompette 8
12. Clairon 4
Depuis lors, les 34 jeux de l'orgue sont ainsi répartis (dans l'or-
dre des jeux aux sommiers) :
INAUGURATION
GRANDES ORGUES
DES
RECONSTRUITES
PAR m. ADRIEN VAN 73EVER, DE "BRUXELLES
MARDI 19 DÉCEMBRE 1882
— PROGRAMME —
PREMIÈRE PARTIE
1. M'"" DESLOGES : Moi-ceit I d'entrée (Lemmens).
( A. LEMMENS: Marche pontificale Lemmens).
1 B. LEMMENS : Prière (Lefebure).
3. LAMARCHE, Il'1' prix de rOpëra : David devant Saiil, solo de Ténor.
4. GIGOUT : Fugue en rt; mineur de Xiedermeyer.
5. MARIOTTI : Piècc pour Violoncelle et Orgue.
6. DE MAINDRKVILLE : Scène pastorale. (Grand Orgue).
7. LAMARCHE : Chant dr.: 'Pâques, de ROllgnon, accompagne sur la Harpe par
BOUSSAGOL, de ïOpéra, et par le grand Orgue.
8. GKISIMT/. :
Prière. iG. and Orgue).
DEUXIEME c.PARTIE
9. Sermon par le R. P. JOLIN, prieur des Dominicains de Paris
10. LEMMENS : Scherzo symphonique.
JI. GIGOUT : Versets du Laudate Doiiii;iziti-i de cœlis.
12. Bénédiction de l'Orgue par M. l'abbé Roseau, archiprêtre de Noyon.
TROISIÈME "PARTIE : SALUT
13. BÉNARD : entrée. s(Grand Orgue).
14. LAMARCHE et F. LECOMTE : O Salutaris de DIETSCH ; duo pour ténor et baryton.
15. MARtOTTi: Violoncelle et Orgue.
16. LAMARCHE: Ave, éftfaria. sur l'air de la Pâque (Halévy). Accompagnement de
Harpe par BOUSSAGOL.
17. GIGOUT: Sortie; Grand chœur dialogue.
ORGUE DE SAINT-ANTOINE
1{econstruit par M. oAdrien VAN 73EV VER, de ?3ruxelles,
2" Clavier. —
kT{écit expressif : .9 Jeux.
Pédales séparées.
(1) dessin figurant dans le XIIe volume du manuscrit de LERE (Bibliothèque Municipale de Compiè-
Au vu du
gne) et que nous reproduisons à l'article consacré par J. BERNET à la Révolution.
(2) Orgue probablement acquis par ledit CHARLOT au moment de la vente des biens ecclésiastiques sous la
Révolution ; une attestation de prêt lui fut délivrée par la Fabrique le 16 août 1805 ("Registre d'ad-
ministration pour la Fabrique de la Succursale de St Antoine de Compiègne", folio 32 - Archives munici-
pales de Compiègne).
(3) Registre d'administration pour la Fabrique folio 73
(4) Registre d'administration folio 33
...,
(5) Manuscrit, volume XII
...,
(6) CRETE connaissait CAULIER qui venait, quelques mois plus tôt, d'expertiser l'orgue de St Jacques suite
aux travaux de DOSSEREAU (cf. notre article sur les orgues de St Jacques).
(7) Le curé AUGER venait (ou était sur le point) d'obtenir une aide de la reine Marie-Amélie, à quiil
avait fait appel pour la dotation en mobilier de son église ; aide qu'il consacra en partie au finance-
cement de l'orgue. Cf. Archives Municipales - liasses Correspondance 1830-38 (lettre du 5 octobre 1832)
" de Beauvais, étant Curé de la Paroisse3
" M. Boudeville puis M. Santerre3
" vicaires, et M. Nocq, organiste ;
"et Mess. De La Vallée De Calfeuxs
" M. De Champlieux, le Comte de
" Béthune, Laurent, et le Comte de
" La Bélinaye, étant membres du
" Conseil de la Fabrique ;
" A la faveur d'une souscription ouverte dans la paroisse, confor-
" mément au voeu de feu M. Bourgeois,ancien curé, et d'une per-
" sonne pieuse qui a donné une somme considérable, et d'après une
" délibération du Conseil en date du 21 Xbre 1828, le présent or-
" gue a été fait et posé par M. Caulier-Dubois de Valenciennes".
L'instrument de CAULIER est toujours en place de nos jours sur une
tribune du XVIIIe siècle à balustrade pleine, ornée d'une série de pan-
neaux simplement moulurés, et soutenue par quatre colonnes cannelées à
chapiteauxcorinthien s.Le buffet double est élégant dans sa sobriété :
Au positif de dos, trois tourelles en V de cinq tuyaux chacune en-
cadrent deux plates-faces de treize tuyaux (montre de 4 pieds). Les culs-
de-lampe sont ornés de feuilles d'acanthe et d'une pomme de pin. A l'enta-
blement, horizontal, quelques motifs de feuillages. La tourelle centrale
est surmontée d'une horloge (qui n'est pas d'époque ...).
Au buffet du grand orgue sont reproduits les mêmes éléments décora-
tifs, à l'entablement comme aux culs-de-lampe. Là encore, trois tourelles
de cinq tuyaux (montre de 8) entourent deux plates-faces, portées ici à
quinze tuyaux (montre et prestant). Lors de la reconstruction de 1882 un
motif sculpté semblable à celui de l'entablement, reposant sur un écoin-
çon et portant trois faux tuyaux, a été ajouté, de part et d'autre des
tourelles latérales, afin de masquer les grands panneaux de tissu dissi-
mulant la nouvelle tuyauterie de pédale.
Ce buffet renfermait en 1830 un instrument de conception classique
de 22 jeux, soit 14 au grand orgue et 8 au positif dorsal. (1). Nous pou-
vons reconstituer en grande partie sa composition, d'après les indica-
tions données par des devis postérieurs. (2)
Grand Orgue (54 n.) Positif de dos (54 n.) Pédalier (12 marches)
1. Montre 8 1. Prestant 4 en tirasse permanen-
2. Prestant 4 2. Bourdon 8 te sur le grand orgue
3. Cornet 5 rangs 3. Flûte à cheminée 4 (sans jeux propres)
4. Bourdon 8 4. Nazard (?)
5. Flûte à cheminée 4 5. Doublette 2
6. Nazard 3 6. Tierce (?)
7. Doublette 2 7. Cromorne 8
8. Tierce (?) 8. Dessus de Hautbois 8
9. Dessus de flûte 8 (?)
10. Fourniture (?)
11. Cymbale (?)
12. 1ère Trompette 8 Accouplement Positif/Grand Orgue à tiroir
13. 2ème Trompette 8
14. Clairon 4
Positif (54 n.) Grand Orgue (54 n. ) Récit expressif (42 n.)
1. Flûte 8 1. Montre 8 1. Flûte traversière 8
2. Bourdon 8 2. Flûte 8 à pavillon 2. Flûte harmonique 4
3. Salicional 8 3. Bourdon 16 3. Gambe 8
4. Prestant 4 4. Bourdon 8 4. Trompette 8
5. Doublette 2 5. Prestant 4 5. Hautbois 8
6. Trompette 8 6. Quinte 3 6. Cor anglais 8
7. Cromorne 8 7. Doublette 2
8. Cornet 5 rangs
9. Plein-jeu 5 rangs
10. 1ère trompette 8
11. 2ème trompette 8
12. Bombarde 16
13. Clairon 4
(1) Depuis 1871, l'entretien en était confié à FOUQUET,serrurier et organiste, moyennant 50 francs par an
(Archives paroissiales).
(2) Indiquons ici qu'il existait avant 1881 un orgue de choeur a St Antoine, mentionne en 1857 1866 et
,
1874, mais dont nous ne savons rien.
(3) L. DEBIERRE écrit : "C'est le modèle le plus parfait que j'aie fait".
(4) Voir, plus loin, notre article consacré à l'orgue de Notre Dame de Bon Secours.
(5) Renseignements communiqués par MM. AUBRAIS et VILLAIN.
(6) Lettre de M. MARGUET au curé de St Antoine le 17 sept. 1881 depuis Roye.
Les VAN BEVER, Adrien, dirigeant l'affaire,
et Salomon (1), étaient
originaires de Belgique où ils
conservèrent un établissement dans le fau-
bourg bruxellois de Laeken (2). s'installèrent à Paris, en qualité de
Ils
successeurs de H. LORET, et leurs travaux en France (3) s'échelonnèrent
de 1880 (construction de l'orgue d'Aubigny-sur-Nère, dans le Cher) à 1925
(relevage de l'orgue de Notre Dame à Mamers, dans la Sarthe). travail- Ils
lèrent beaucoup dans l'Oise, où leur passage est signalé à Senlis (Collège
Saint-Vinvent), Neuilly-en-Thelle, Baboeuf, Méru, Crèvecoeur-le-Grand ...
En 1881-82 ils résidaient à Amiens, travaillant à l'orgue de l'é-
glise St Jacques, à l'inauguration duquel se rendirent, en observateurs in-
téressés, les abbés LECOT et MAINDREVILLE, curés de St Antoine et St Germain
de Compiègne.
Pour Saint-Antoine, ils présentèrent deux projets de
l'orgue de
restauration : - un premier projet conservant le positif de dos, se mon-
tant à 5.900 francs ;
- un second projet avec récit expressif, pour 8.100 francs
qui fut finalement retenu par la paroisse.
Entre-temps, le 19 décembre 1881, le facteur STOLTZ (qui venait,
trois jours auparavant, de passer contrat pour la réparation de l'orgue de
Saint-Jacques) manifesta sa déception de ne pas avoir été choisi également
à Saint-Antoine où il avait pourtant proposé ses services. Et, ne s'avouant
pas vaincu pour autant, il avança ses propositions : pour lui, conserver
les parties essentielles de l'orgue serait une erreur (soufflerie à refai-
re, sommiers de médiocre construction, mécanique défectueuse). Il proposa
donc la construction d'un instrument neuf avec réemploi "des bois de la
soufflerie, du buffet, des tuyaux de montre et d'une partie des jeux". La
composition qu'il projetait était la suivante (pour 12.500 francs, "tout
posé") :
(1) Ils avaient au moins un autre frère qui ne semble pas avoir travaillé avec eux.
(2) et où ils construisirent un certain nombre d'instruments dont l'un, celui de St Pierre à Jette (ban-
lieue de Bruxelles) a fait récemment l'objet d'un disque SCHOTT.
(3) cités par Jean MARTINOD dans son "répertoire des travaux des facteurs d'orgues du IXème siècle à nos
jours" (Fischbacher, 1970).
(4) On notera les différences de prix entre STOLTZ et VAN BEVER.
sagée pour un supplément de 3.600 francs). Les principales clauses de la
convention étaient les suivantes :
" ... Art. 1. La soufflerie sera regarnie à neuf avec renouvellement des
" soupapes dans l'intérieur du soufflet.
" Pour fqciliter dans l'avenir l'addition d'un pédalier effec-
" tif
qui occasionnerait alors une bien plus grande dépense de vent, les
" pompes seront remplacées par des neuves beaucoup plus puissantes : elles
" auront lm 30 de largeur sur 0,90 de long. sera établi une bascule pour Il
" souffler aux pieds.
" On ajoutera un nouveau porte-vent pour obtenir le parfait
" équilibre de l'alimentation des sommiers.
" Art. 2. On établira un réservoir sous les sommiers, pour empêcher l'
" altération des jeux.
" Art. J. On démontera les sommiers du grand-orgue pour agrandir les
" trous dans les chapes, les coulisses et la table, afin de mieux alimenter
" les tuyaux qui ne reçoivent pas assez de vent actuellement.
" La même opération sera faite au Positif3 qui sera déplacé,
" installé derrière le grand orgue, et converti en récit expressif au moyen
" d'une armoire à jalousies3 en bois fort, parfaitement construite.
" Art. 4. Les conduits de vent, beaucoup trop petits, seront remplacés.
n
" Art. 8. Le pédalier sera refait entièrement r. neuf. Les touches seront
" à l'allemande, au nombre de 27, soit deux octaves et deux notes d'ut gra-
" ve à ré aigU. Tout le mécanisme en sera également neuf ...
rr
" • • •
Art. 12. Récit sera entièrement remanié et restauré.
Le sommier du Il
" sera agrandi3 et on y ajoutera de nouvelles chapes pour recevoir les jeux
" neufs.
" Art.13.... j la mécanique du Récit sera neuve.
n
" • • •
Art. 15. Jeux neufs. Il sera fourni
pour le grand orgue un Bourdon de
" 16. Les 27 notes graves seront en bois de lep choix ; le surplus en métal
" de choix, ensemble 54 notes ; 20 une flûte harmonique de 8, dont la basse
" sera aussi en bois, pour mieux résister aux vibrations.
" Pour le récit expressif : 1° une Viole de Garrbe tout en étain
" fin ; 20 un Salicional, qui formera par sa réunion à la gambe la voix cé-
" leste de 42 notes. Ces deux jeux seront indépendants ; 3° une Trompette
" de 54 notes ; 40 une flûte octaviante de 54 notes ; 5° une Voix Hurraine de
" 54 notes ; 60 deux octaves graves de basson pour compléter le Hautbois.
" La matière de ces jeux neufs sera, ou en étain fin, ou en bois de 1er
" choix, le tout d'une épaisseur convenable. (1)
" Art.16. Les jeux de Trompette3 Clairon3 Hautbois et Cromorne, qui exis-
" tent revevront des anches, lames et rasettes neuves. Les autres jeux an-
" ciens conservés seront remis en parfait état.
" Art.17. L'orche (sic) sera mis au diapazon normal.
" Art.18. Le facteur s 'engage à exécuter tous les travaux ci-de s sus dé-
" signés, et à fournir les jeux neufs d'une manière absolument irréprocha-
" ble sous tous les rapports3 moyennant la somme de 9.775 francs.
n
" Art.24. Dates de paiement. sera remis au facteUp
" après un mois de travaux faits à l'église
Il , 2.000 F
" à la fin du second mois de 2.000 F
" à la fin du 3ème mois 2.000 F
" Après la réception de l'orgue 1.775 F
" et enfin, après un an qui suivra la réception, le solde de lA
" somme totale, qui produira intérêt de 4 pour cent l'an, au 7.775 F
" profit du facteur.
Durant la Grande Guerre, des éclats de vitraux brisés lors des bom-
bardements de la ville vinrent s'éparpiller dans l'instrument ; un releva-
ge fut entrepris en 1932 par le facteur amiénois Félix VAN DEN BRANDE, qui
installa le ventilateur électrique actuel.
Enfin, en décembre 1951 et janvier 1952, l'orgue connut une der-
nière restauration, menée par Robert BOISSEAU (2). Un relevage de l'instru-
ment (nous ignorons son importance) s'accompagna de quelques modifications
de la composition dans une optique "néo-classique" : c'est ainsi qu'au
grand-orgue, mélophone, nazard et cromorne cédèrent la place à une fourni-
ture, une cymbale et une bombarde sans première octave ; au récit, la flû-
te d'écho de 4 pieds et le piccolo furent remplacés respectivement par na-
zard et doublette.
Depuis cette intervention de BOISSEAU, l'instrument est ainsi com-
posé (nous donnons 1'ordre des jeux sur les sommiers) :
Grand Orgue (54 notes)
1. Montre 8 7. Flûte harmonique 8
2. Pres tant 4 8. Doublette 2
3. Cornet 5 rangs 9. Bourdon 16
4. Bourdon 8 10. Bombarde 16 (à UT2)
5. Cymbale 3 rangs 11. Trompette 8
6. Fourniture 3 rangs 12. Clairon 4
(1) Arc. mun. Comptes de la fabrique St Antoine 1866-69 et 1880-93. A noter que l'ensemble des "quêtes ex-
traordinaires" au profit de l'orgue rapporta en 1882 la somme de 6.607,70 Frs.
(2) A cette époque, l'atelier BOISSEAU était représentant à Poitiers de la maison Roethinger de Strasbourg»
Récit expressif (54 notes) Pédalier (27 notes)
1. Voix humaine 8 1. Trompette 8
2. Hautbois basson 8 2. Bombarde 16
3. Trompette 8 3. Violoncelle 8
4. Doublette 2 4. Flûte 16
5. Gambe 8 5. Soubasse 16 (UT1- UT3)
6. Nazard 2 2/3 emprunt du Bourdon 16 du grand-
7. Voix céleste (à UT2)
8. Flûte octaviante 4 orgue
9. Bourdon 8
Premièrement
"Avoir fait a deux compagnon chacun douze journée pour déposer et
" reposer le buffet d'orgue a raison de trois livres par jour
" fait pour - 72
" Avoir fourny une échelle en chaine de neuf pieds de Menier pour
" monter a le dit orgue .... 24 -
" Avoir fournÿ douze livres de doux a raison de vingt cinq sols
" la livre 15 -
(2) Période pour laquelle des documents d'archives nous manquent. Nous avons seulement releve,une mention
de l'orgue en 1842 et, dans le budget prévisionnel établi le 3.4.1864 pour l'année 1865 (archives dé-
partementales, liasse I V 148), les traitements de l'organiste et du souffleur,d'un montant global de
200 Frs.
(3) Les archives paroissiales précisent que cet orgue était "sans aucune valeur".
Nousidentifierons le nouvel orgue de Saint-Germain à l'instrument
décrit par MERKLIN sur le document ci-contre, non daté, que nous avons
retrouvé dans les archives municipales.
Il s'agissait donc d'un instrument d'occasion de sept jeux, entiè-
rement expressif (en dehors de la montre) et de conception romantique.
Trente ans, presque jour pour jour, après son inauguration, cet
orgue fait l'objet
d'une requête du curé au Conseil Municipal de Compiègne
qui, lors de sa séance du 21 novembre 1911, évoque l'urgence d'un rele-
vage dans ces termes :
r/
:
K
v-
- ' €/
M E R K Ll N & C'." ,
[texte_manquant]
DIPLÔME DHONNEUR
[texte_manquant]
DE LACADtM!E NATIONALE
AGRICOLE
f
IN0USTRIlLLE * COMMERCIAL!
1878 ..
Of y^ ...
^
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.
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S^&'C^^tL—.
lë^-Z-S — - - y;
f "
—
. , __
-
J/
- •
La console se trouve à l'avant du buffet, tournée vers le choeur de l'é-
glise.
début des années cinquante, l'orgue se trouvait en mauvais
Au
état (poussière, fuites, tuyaux affaissés ou muets, ...). Deux devis de
réparation furent établis, le premier le 25 juin 1955 et le second le 29
juillet 1959, par la maison BEUCHET-DEBIERRE qui proposa, outre un rele-
vage complet, l'échange de la trompette, jugée trop puissante, par une
autre plus menue, et l'adjonction, sur la chape laissée libre par Van
Den Brande, d'un plein jeu de trois rangs. Ces travaux étaient chiffrés
à 537.000 F en 1955 et à 875.000 F en 1959.
(1) Il
est mentionné à Saint-Germain en 1901 et 1904 ; lors d'un inventaire le 29 janvier 1906, il
est es-
timé 1.800 francs.
(2) Le jeu de montre 8 n'est réel (tuyaux en métal ouverts) qu'a partir de Mi2 ; chacune des seize premie-
1
L. BERTRAND (-)
1er clavier
1
- Montre de 4 pieds
2 - Deux Bourdons de 4 pieds bouchés sonnant le 8 pieds
3 - Flûte de 4 pieds
4
- Nazard, donnant la quinte du 4 p (donc 2 p 2/3)
5
- Doublette 2 pieds
6 - Tierce 1 3/5
7
- Larigot 1 1/3
8 - Basse de Flageolet, dont la hauteur n'est pas précisée
9
- Cornet (sans autre indication)
10 - Fourniture
11 - Cymbale
12 - Trompette Pieds à deux registres (Basses et dessus)
8
13 - Clairon Pieds à deux registres (Basses et dessus)
4
14 - Voix Humaine 8 Pieds à deux registres (Basses et dessus)
15
- Bourdon 8 pieds
16 - Prestant 4
17 - Nazard
18 - Doublette
19 - Tierce
2u - Fourniture
21 - Cromorne
Clavier de Pédales
(*) Organiste titulaire de l'orgue de choeur de la cathédrale de Noyon, ancien employé dans la facture
d'orgue.
Etait-ce l'orgue décrit ci-dessus ? il ne semble pas car dans un
"Mémoire" de Philippe PICARD, facteur d'orgues, demeurant à NOYON, il est
question de la restauration d'un orgue primitivement installé en tribune,
avec agrandissements et améliorations.
Ace dit "Mémoire" figurent également d'autres ressources et même
la vente de Cloches.
C'est donc vraisemblablement entre les années 1697 et 1702 que fut
édifié le Nouvel Orgue, car au chapitre des "DEPENSES" nous trouvons qu'il
avait été réglé :
1) Une somme de 825 livres au sieur DOLLE, charpentier pour la charpente-
rie du Jubé du dit nouvel orgue.
2) Aux sieurs PICARD, facteurs d'orgues, demeurant à NOYON la somme de
5.300 livresvaloir sur celle de 6.000 prévue pour le nouvel orgue,
à
suivant marché du 7 Septembre 1701, plus 400 livres, plus une gratifi-
cation de 200 livres à la date du 1er Janvier 1702.
3) Une somme de 2.258 livres payée aux menuisiers Jean PETIT et Jean
ENARME pour la menuiserie du BUFFET (réglée le 22 Août 1702).
4) Au sieur BAUDRIMONT la somme de 1.000 livres pour la soufflerie, qui
après plusieurs transactions et changement d'emplacement, fût instal-
lée dans un petit bâtiment construit en bois sur la terrasse hors de
la Nef au pied de la grande Fenêtre (ce travail fût exécuté en Novem-
bre 1699).
le mémoire de PICARD il est question de SIX soufflets ou HUIT
Dans
si on les éloigne en les mettant sur les voûtes des collatéraux de l'é-
glise, les dimensions des dits soufflets étant de 6 pieds de long et 3
pieds de large.
Mais finalement les soufflets ont été installés comme il est dit
ci-dessus.
On pouvait passer de l'Orgue à la soufflerie par une porte qui a
été refaite au même emplacement lors de la reconstruction de la grande
fenêtre, dont l'architecture a été modifiée puisqu'elle est maintenant à
3 meneaux.
.
FOURNITURE 4 rgs le plus gros tuyaux faisant la QUINTE de la
doublette
GROSSE FOURNITURE 2 rgs à l'unisson de la Doublette
.
CYMBALE 3 rgs
.
TROMPETTE 8 p.
.
CLAIRON 4 p.
.
VOIX HUMAINE 8 p.
.
Tous ces jeux sur Sommiers neufs.
Troisième clavier .
CORNET SEPARE
.
BOURDON 8p. de 3 Octaves
PRESTANT 4
.
NAZARD 2 2/3
.
DOUBLETTE 2
.
TIERCE 1 3/5
.
CROMORNE 8 p.
.
également sur sommier neuf
Clavier de PEDALES - 30 touches
FLUTE 8 p. 30 notes, avec ravalement à partir du FA de
.
12 p.
PRESTANT 4
.
TROMPETTE 8
.
CLAIRON 4
.
sur deux sommiers en deux corps de 15 notes.
Comme dans toutes les orgues anciennes on remarque l'absence de
16 pieds à la Pédale.
engagement de Philippe PICARD et de son fils Antoine à la
Suit un
bonne exécution des travaux décrits, lequel est daté du 13 Mars 1698 (ce
qui équivaut à Garantie).
.
BOURDON 8 pieds Grosse taille
GROSSE FLUTE 4
.
DOUBLETTE 2 pieds
.
NAZARD 2 2/3
.
TIERCE 1 3/5 dessus seul de 4 Octaves
.
CROMORNE 8 il
.
boîte Expressive
d) Une munie de jalousies, en bois de sapin ren-
fermera les jeux du Récit.
e) Toute la partie mécanique des claviers, registres, accouple-
ments remplacée par des tubes de plomb dur épais et sans soudure.
f) Il était stipulé que TOUS les ANCIENS JEUX seraient revus et ré-
parés, ceux qui auraient des défauts irrémédiables seraient remplacés par
des tuyaux neufs, etc
...
g) L'Orgue était garanti 20 ans !!
il faut croire que cette garantie n'ait pas porté ses fruits
longtemps, car dans un extrait de séance du 4 Septembre 1905,
il est dit que "le Trésorier s'entendra avec MM. REYGART Frè-
res, facteurs d'orgues à AUXERRE, pour réparations à faire aux
Grands Orgues).
.
MONTRE 16 pieds ouvert jusqu'en bas
.
BOURDON 16 pieds
.
MONTRE 8 pieds
.
VIOLON 8 pieds jeu neuf
.
FLUTE HARMON. 8 le dessus sera neuf et octaviant
BOURDON 8
.
PRESTANT 4
.
NAZARD 2 2/3
.
DOUBLETTE 2
.
GRAND CORNET aura sa première rangée en tuyaux bouchés pour
.
rendre le jeu moins clair ?
.
CLARINETTE 8 jeu neuf
BOMBARDE 16 à remanier complètement
.
TROMPETTE 8
.
CLAIRON 4
.
.
MONTRE 8 laisser le jeu tel qu'il est mais le renforcer
BOURDON 8
.
.
DULCIANA 8 à renforcer pour la mettre en identité avec le
Salicional ?
PRESTANT 4
.
DOUBLETTE 2
.
.
TROMPETTE 8 Remanier anches et languettes
CROMORNE 8 If
.
CLAIRON. 4
.
Troisième clavier - RECIT EXPRESSIF
COR DE NUIT
8
.
VIOLE DE GAMBE 8 Jeu neuf
.
VOIX CELESTE 8
.
FLUTE OCTAVIANTE 4
.
OCTAVIN HARMON. 2
.
CARILLON 2 rgs
.
.
PLEIN JEU 2-3-4-5 rangs transformé
place réservée pour un Basson de 16 p. accoustique
TROMPETTE HAR. 8 pieds Jeu neuf
.
BASSON HAUTBOIS 8 " complètement
.
VOIX HUMAINE 8
.
16 pieds
GROSSE FLUTE OUVERTE jeu neuf
.
VIOLONCELLE-CONTREBASSE 16 pieds
.
SOUS BASSE 16 pieds par transmission
.
GROSSE FLUTE 8
.
BOMBARDE 32 jeu neuf
.
BOMBARDE 16
.
TROMPETTE 8
.
C - L'ORGUE DE CHOEUR
BOURDON 16 pieds
.
MONTRE 8
.
FLUTE HARMON. 8
.
SALICIONAL 8
.
PRESTANT 4
.
NAZARD 2 2/3
.
Clavier de PEDALES
.
SOUBASSE 16 pieds Réelle
.
BASSE 8 par extention
.
BOURDON 16 par emprunt du G.O.
Tirasses,
Accouplements en 16 - 8 - 4 au G.O. et au RECIT et entre-eux
Appel des Anches
Appel du Trémolo.
Il est
en outre doté de :
4 combinaisons fixes P. - M.F. - F. - Tutti - Annulat
4 combinaisons enregistrables,
commandées soit par :
4 pistons au-dessus du pédalier
soit par 4 boutons poussoirs disposés sous chaque clavier.
Les combinaisons enregistrables établies suivant le système Casavant
ont action sur les Registres disposés en tableaux de chaque côté des cla-
viers
à gauche : la pédale 3 registres
le G.O. 6 registres
à droite : le Récit 9 registres
Les accouplements, appel anches et Trémolo étant commandés par des Dominos
à mouvement de coeur, disposés au-dessus du deuxième clavier.
Il faudrait procéder à :
Une révision complète du système électrique, en particulier les
.
combinaisons ajustables dont on ne peut plus se servir.
Rendre plus accessibles certaines parties, tels les contacts des
.
claviers à rouleaux difficilement réglables.
Remplacer toute la peausserie des membranes individuelles à chaque
.
note, revoir ou remplacer les ressorts des dites membranes.
Revoir également les commandes de notes au besoin en simplifier
.
le système, de même pour les commandes de jeux, car si les tuyaux sont
faux ou muets, c'est plus par les défauts des commandes de notes qui fonc-
tionnent mal, que du fait des tuyaux.
TRANSFERT ;
.
BOURDON 16 pieds
.
MONTRE 8 18 tuyaux en façade
.
SALICIONAL 8 10 tuyaux en façade
FLUTE HARMON. 8
.
.
PRESTANT 4 6 tuyaux en façade
.
DOUBLETTE 2 en remplacement du Nazard
2ème Sommier (emploi partiel après transformation du sommier G.O.)
.
BOURDON 8 pieds jeu en stock
FLUTE OUVERTE 4
.
FLAUTINO 2
.
.
SESQUIALTERA 2 2/3
1 3/5
.
FOURNITURE 3.4.5 rgs à recomposer
.
TROMPETTE 8 jeu en stock
CLAIRON 4 Il
.
Clavier de POSITIF (emploi partiel du sommier pos. en stock).
.
PRINCIPAL pieds jeu en stock
8
.
BOURDON en cheminée 8 pieds "
FLUTE DOUCE 4
.
.
NAZARD 2 2/3 actuellement au G.O. choeur
.
FLAGEOLET 2 jeu existant
.
TIERCE 1 3/5 jeu existant
LARIGOT 1 1/3 à recomposer
.
CYMBALE 4 rgs jeu neuf
.
CROMORNE 8 p.
.
VOIX HUMAINE 8
.
41 Jeux
J BOUTEllLER*
Le souci initial
du créateur placer l'organiste
de l'instrument de
au milieu des stalles pour l'insérer dans la communauté des moines et le
faire participer plus directement à l'expression musicale de l'office a
conduit à une disposition inhabituelle de la console, séparée du buffet
par une trentaine de mètres. Outre qu'elle impose, bien évidemment la
transmission électrique, cette disposition entraîne un décalage entre le
jeu de l'organiste et sa perception de la note jouée qui crée, pour lui,
une difficulté supplémentaire bien inutile. On peut d'autant plus regret-
ter cette installation isolée de la console que l'esprit de réforme li-
turgique qui a cru devoir bannir la musique et le Plain Chant des Offices
religieux, a, en même temps, chassé les moines de leurs stalles, les éloi-
gnant du même coup de l'organiste, isolé, en fin de compte, tant de la
communauté monastique que de son instrument. Cette disposition, enfin,
ne va pas sans poser de problèmes techniques du fait de la multiplicité
des câbles électriques qui relient la console au buffet et dont la lon-
gueur augmente évidemment la vulnérabilité. Un entretien régulier de l'en-
semble de l'installation électrique a permis, jusqu'à une époque récente,
un fonctionnement satisfaisant de l'instrument. La fragilité d'un câblage
qui a maintenant plus de trente ans rend cependant nécessaire une révi-
sion complète de l'ensemble de la transmission électrique. Cette révision
sera vraisemblablement réalisée au début de l'année 1981.
A l'exception
du remplacement d'une Trompette au clavier de grand
orgue par un Bourdon de 8 pieds, il y a une vingtaine d'années, la compo-
sition des jeux est celle d'origine. L'orgue comporte 28 jeux répartis
sur trois claviers manuels de 61 notes et un clavier de pédale de 32 no-
tes. Cette composition est la suivante :
G BOUYS S OU
(La petite VÂULZ d'E6tltée6 St VztuA, tnavzsazz peut la toute de6 FlandAZA,
poAAzdz une ckojvmantz égltsz au canactznz tAZÂ JtuJuLt, bltuéz au centte du
noyau de l'
anuen bowig, à quzlquzà c.ent1úne6 de mztJizJ* de la nationale.
E,stxéu, qui poKta le d'E6tAézj> Fnanctadz sous la Révolution Fnançai-
nom
6Z, avait Azmblz-t-tl déjà un OHJQUZ au XVIIIe &<izclz, pui.6que l'on men-
l'
ilonne, dam> lzi> Jteg-il>tJr.e./.) de déHbénatioYiA du cLUtsUct de Compiègne,
Ubag e
de 6on bu^zt poux bznvÂJi de :tJúbune à la Société VopulaÂJiz du
lieu dans l'égliôz tsianb 60Jtmée en Temple de la Ration en 1793-95 ... L'inô-
tltumen-t aurait donc dispatu au COUAA de la déc.hWilaYLi6a:Uon, Aan6 que
l'on AacJiz tien de 6a tatltz ni de 6ZA qualité*. Nous ignoton6 A-i cet ins-
btument &ut Jtec.oYlJ.>tltUÁ;t ou sizmplacé avec. le Kztûuh. du cuttz catholtquz, au
début du. XIXe btzdLz, comme pounxatt le £aÀJiz Auppo&zA £-'impoxtance du
bou/ig (pluô de 1.000 habttantij.
L'actuzJL tn&tSLumznt, datant au pluA du début du bi.zetz, de puAz faactu/iz
ptcawdz, Y/.OM ZAt ici
décrut pan. J.>0n actuzZ tiXulouuiz, M. G. BouyAAou,
pkaAmacizn à La Uzu\jÂJULzh.oy. N.D.L.R. )
réelles quantités surtout en ce qui concerne les jeux de fond qui ont une
"rondeur" et un "moëlleux" très remarquables. Il était donc urgent que
l'on fît quelque chose pour sauver cet instrument et ce, dans un double
but : cultuel les offices devenant de plus en plus difficiles à accom-
,
pagner en raison de la non-fiabilité du mécanisme mécano-pneumatique de
l'instrument, mais aussi culturel de façon que la richesse du répertoire de
l'orgue pénètre de plus en plus tous les milieux. Beaucoup considèrent
encore, par ignorance le plus souvent, que la musique d'orgue est avant
tout une musique religieuse et partant fastidieuse, pour ne pas dire
soporifique ! Quel dommage, quand on songe à certaines pièces follement
gaies de Clérambaut, tout l'humour des musiciens français du XVIIIe, au
lyrisme d'un Franck, aux grandioses épanchements d'un Vierne et de tant
d'autres. Tant de richesses ignorées !
C'est pourquoi été fondée depuis juin 1980 l'Association pour la
a
Sauvegarde des Orgues d'Estrées St-Denis qui veut remplir ce double ob-
jectif en obtenant, par tous les moyens à sa disposition, la restauration
de l'instrument. Le premier concert donné en juin par Mme Bertrand titu-
laire des Grandes Orgues de St Etienne à Beauvais et Mr Mauro Maur, trom-
pettiste a connu un franc succès, tout à fait encourageant d'autant que
l'effort de publicité a été des plus réduits. Le 15 novembre 1980, c'est
Claude Moreau, titulaire des Grandes Orgues de la Cathédrale de Senlis,
qui a bien voulu, par un concert exceptionnel, poursuivre cet effort d'ani-
mation culturelle autour de cet instrument. Il est certain que notre orgue
sort petit à petit d'une trop longue période d'oubli et en qualité de
président de l'Association je ne peux que m'en réjouir.
DE
LACHELLE
J. BERNET
De fait
petit instrument de LACHELLE, orgue mécanique à cylindres cepen-
ce
dant pourvu d'un petit clavier, par ailleurs accompagné d'une importante collec-
tion de rouleaux, nous offre un des rares témoignages oisiens - voire picards -
d'un type de facture qui fut très florissante il y a un siècle et demi. Le fait
que nous ayons, grâce à elle, un des plus anciens cas d' "enregistrements" de mu-
sique n'est pas son moindre intérêt.
(1) Pour ce § nous ne pouvons que recommander aux lecteurs de se reporter à l'excellent petit ouvrage de M. J.Marie
MEIGNIEN sur "l'orgue à cylindre de Moussey" dans l'Aube. (Troyes, Impr. Patton 1974). Cet ouvrage très documenté
publié à l'occasion de la restauration de cet instrument champenois, nous a fourni de nombreuses données et ré-
férences pour cet article.
célèbre et savant traité de DOM BEDOS, " L'art du facteur d'Or-
Le
gue " (1778), ne dédaigne pas de consacrer un chapitre entier à ce type
d'instrument, dont il connait bien la technique et apprécie les mérites :
de la plus petite "serinette" au vrai grand orgue à cylindre, l'invention
permet aux paroisses et aux communautés religieuses de pallier l'absence
d'organiste ou le peu de talents de celui-ci. (1)
Le père ENGRAVELLE avait même consacré en 1775 un traité entier à
la "tonotechnie" ou art de noter les cylindres, problème que d'ailleurs
Dom Bedos aborde dans tout le chapitre 4 de son ouvrage.
Au milieu du siècle suivant, l'orgue à cylindres, dont on a alors
fabriqué de nombreux modèles en France, inspire d'importants développe-
ments à HAMEL dans son "Nouveau manuel du facteur d'orgues" (1849).
De fait
la facture de ce type d'instruments avait nettement fleuri
dans la première moitié du XIXe siècle ; on trouvait quelques fabricants
à Paris (DAVRAINVILLE, FOURNEAUX, VERDURE ...), mais surtout à Mi recourt
dans les Vosges, centre bien connu d'artisanat musical. Les fabriquants
d'instruments de musique ne négligeaient pas le marché des horloges musica-
les, jeux de flûtes, serinettes et autres engins mécaniques, parmi les-
quels prospéraient les orgues à cylindres destinés aux églises de campa-
gne.
noter que ce type d'orgue fut aussi construit par des grands fac-
A
teurs, constructeurs ou restaurateurs d'instruments célèbres : on peut ci-
ter ainsi Nicolas Antoine LETE, important facteur pour le Nord Est de la
France, et dont la maison fabriqua les orgues à cylindres de Moussey et
Chessy les Prés, en Champagne méridionale. (2) Parmi les spécialistes mi-
recurtiens de la construction d'orgues à cylindres, on trouve surtout
CLEMENT, les frères CLAUDE, ROLLIN, POIROT, authentiques facteurs et non
simples vendeurs de bric à brac.
(1) Largue restauré à MOUSSEY dispose de 8 registres (Flûte 8, Prestant 4, Doublette 2, Plein Jeu, Bour-
don 8, Flûte 4, Nazard 3, Trompette 8), soit 280 tuyaux et 28 notes parlant au clavier manuel. Celui
de Chessy les Prés n'a pas moins de 650 tuyaux, 11 registres, 1 clavier manuel de 53 notes, 1 péda-
lier de 12 notes. Ces deux instruments ont une Montre réelle et sont dotées d'importantes collections
de rouleaux (21 pour le 1er, 16 pour le second). L'orgue de Lachelle s'apparente plutôt à celui de
Berulle (5. registres, 115 tuyaux). (Selon J.M. MEIGNEIN, op. cité).
restauration : on a ainsi regroupé dans la sacristie 14 tuyaux de Bourdon
à calottes soudées et à oreilles - il n'en manque qu'un ; 7 tuyaux ou-
verts marqués de la lettre P. (Prestant) ; 9 tuyaux ouverts avec la lettre
Q, ce qui semble indiquer Quinte - il s'agirait plutôt d'un Nazard - ;
19 tuyaux ouverts avec la lettre D, que l'on peut supposer signifier Dou-
ble tte ; enfin une douzaine de tuyaux sans marque et de petite taille, soit
de Tierce, soit Larigot ou encore Sifflet.
Si l'on
dispose à LACHELLE d'une importante série de rouleaux in-
tacts - seuls les pignons en sont abimés par usure-, en revanche l'état de
l'instrument lui-même est vraiment défectueux (pièces disparues ou cas-
sées, bois attaqué par les parasites, saleté repoussante de l'ensemble ...)
Avant même le classement intervenu le 18 juillet 1980, à l'initiati-
ve de la Commission des Orgues appelée par maire de Lachelle,
M. LAMBERT,
ce dernier avait fait
faire un devis de restauration par un spécialiste
de ce genre d'instrument, M. Jacques PETIT FALAIZE de Signy l'Abbaye dans
les Ardennes, en mars 1980.
Les frais
transport, démontage, restitution complète et remonta-
de
ge de l'orgue étaient alors chiffrés à près de 100.000 F (nouveaux). L'ad-
jonction d'un ventilateur électrique coûterait 4600 F supplémentaires, la
restauration des cylindres 440 F par exemplaire.
Ce devis assez élevé ne tient pas compte de la réfection nécessai-
re de la tribune dont l'état est inquiétant ; il faudrait aussi supprimer
l'horrible pseudo-buffet et le remplacer par une boiserie ou une façade
factive de tuyaux. Ces derniers travaux risquent de doubler la note et
sont d'un coût bien élevé pour une toute petite commune qui a d'ailleurs
déjà fait
de gros emprunts pour les autres travaux nécessaires dans l'é-
glise. Le classement de la partie instrumentale de l'orgue donne aux Beaux
Arts - donc à l'Etat - la charge financière d'une part importante des frais
de restauration. C'est la dessus que compte M. LAMBERT, l'actif
maire de
LACHELLE, qui a déjà sollicité l'appui et le concours financier des col-
lectivités locales (département et région) pour cet instrument. Espérons
qu'en dépit de la dépense, le projet pourra prochainement aboutir, en sor-
te que nous puissions entendre ce petit orgue si curieux et rare, dans une
charmante église qui pourra facilement devenir un lieu d'animation musi-
cale.
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Notage
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Auguflill
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LAUDATE DOMINUM
... IN ORGANO - PS. 150
INAUGURATION
DE
PROGRAMME
Bénédiction de l'Orgue, par M. le Curé de Yeiberie.
Morceau d'entrée, exécuté sur l'Orgue, par M. buc, organiste de Samte-Marguerite, à P...j..
BÉNÉDICJlJlI°.11 DU ^AINT-JSAS^BMBNT
Sortie, par^.!. GALLOIS.
UN DES PREMIERS
( /f u/ / y//////yi /V'///y
' .
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r
(
1
'
'
J BERNET
Verberie.
(3) Voir la reproduction du programme imprimé de cette inauguration.
" L'excès, VenbeAie a été dimanche, témoin d'une intéAessante
de.
" cérémonie. On y ^ouUcuX en eiiet Vinauguration d'un Oftgue. de.
" M. CAUAILLE, le. célêbfte 6a.cte.uSL de. Paxis. L'instrument provenant
" du château d'Áfta.mont, avait été généreusement ofâent à l'égtue,
" remplaçant avantageusement un instournent kofis d'usage. La céfié-
" monte qui avait attiré beaucoup de. monde a présenté un vi6 inté-
net. Plusieurs organistes 6e sont ait entendre : M. GALLOIS,
"
"
"
ancien organiste au Sénat ; M. ISAAC ( ofiganiAte de. S te MM-
guerite a Paris, M. l'abbé de MAIVREVILLE, curé de St Antoine à
1 ,
" Compiègne., qui a prononcé un intéressant discours de. c..Vtc.oYL6ta.n-
" ce sur le fiole de. l'ofigue dan6 le6 églises,
" Pendant le salut qui a clos fa cérémonie on a entendu un déli-
" deux morceau d'ofigue et de violon, et M. BREGY de. Paris a chanté
" plusieurs motets d'une voix magistrale et puissante.
" La quête a été fiaire pendant le salut pat Mme de MAINVREVILLE, la
" gfiacieuse châtelaine d'Aftamon,t. Nous croyons savoin. que cette
" quête a été fructueuse". (2)
1) Aspects extérieurs :
(1) Ce jeune organiste aveugle avait été recommande a la fabrique par Cavaille-Coll pour devenir titulai-
re de l'instrument.
(2) Echo de l'Oise du 21 Octobre 1980. La quête faite ce jour la dans l'église
; avec 01- rapporta 4UU t
autres dons la fabriaue disposait alors F environ ; elle ne payera le solde qu'en 1891.
de 1300
vers
(3) Un prospectus de la maison Henri FIRMIN de Granville, daye des années 1920, mentionne cependant Ver-
berie parmi les orgues sur lesquels ce facteur avait fait des travaux.
tuyaux de la façade.
L'étage du récit a été visiblement rajouté en 1890, afin de masquer
la nouvelle place du sommier et de la boite expressive d'une part, de
mieux adapter l'instrument à l'église d'autre part. On a en effet agrandi
les boiseries vers le haut en construisant des lambris et une caisse d'al-
lure géométrique devant laquelle se trouve une rangée de tuyaux qui ne
parlent pas et proviendraient de la montre de l'orgue précédent. (1) Cette
partie supérieure du buffet est surmontée d'une croix, encadrée par ail-
leurs d'ornements de bois aux lignes sinueuses et de deux statues repré-
sentant des anges musiciens, de part et d'autre de la fausse montre du ré-
cit. Le style de ces éléments et de ces statues tranche nettement d'avec
la sobriété géométrique du reste de la boiserie ; tout nous porte à croi-
re qu'il s'agit d'ornements récupérés sur l'ancien orgue du XVIIIe, pla-
cés là pour rappeler le précédent instrument et pour égayer le style un
peu froid du reste du buffet. Malgré cette hétérogénéité l'ensemble of-
fre une pureté de lignes que l'on peut préférer à la fadeur des buffets
néogothiques de la seconde moitié du XIXè siècle.
2) Composition :
(1) Il s'agit bien ea effet d'anciens "vrais tuyaux" qui aujourd'hui ne parlent plus. La fabrique avait
indiqué désir de conserver une rangée de la montre de
en 1890 son l'orgue précédent. (Correspondan-
ce Cavaillé-Coll/curé Paris).
(2) Les basses du clavier de récit fonctionnent sur les jeux du G.O.
(3) Le facteur a conservé ce système primitif en 1890, qui ne permet que deux positions pour les jalou-
sies de la boite expressive (ouvertes ou fermées) alors qu'aujourd'hui l'on peut produire un effet
d'ouverture ou de fermeture progressive.
(4) "La palette sonore de Cavaillé Coll", essai de F. SABATIER. Jeunesse et Orgue N° spécial de 1979.
L'orgue Verberie peut donc être comparé à des petits orgues d'
de
accompagnement à deux claviers réalisés par A. Cavaillé-Coll en assez
grand nombre pour qu'il en ait fait des devis modèles. (1) Mais faut il
ajouter à cela la date précoce de notre orgue dans la carrière du facteur,
témoignant en quelque sorte de sa "première manière" où l'on observe main-
tes traces de la tradition : étendue réduite et caractère soliste du Ré-
cit, caractère de transition de la registration en particulier au Grand
Orgue (2). Si l'instrument de Verberie se signale par un certain nombre
d'intéressantes innovations techniques et esthétiques, n'en reste pas il
moins marqué de souvenirs de la période classique, que ne sauraient effa-
cer les nouveaux noms donnés à des jeux anciens. L'instrument de Verberie
se trouve donc vraiment à la charnière entre l'orgue classique et l'orgue
romantique ; on pourrait le qualifier de "pré-romantique".
On observe en effet la registration suivante :
Pour une partie des jeux Cavaillé Coll a utilisé une autre dénomi-
nation qui apparait sur les étiquettes de la console ; ainsi,
au Grand Or-
gue indique-t-il VIOLONCELLE au lieu de Montre 8, FLUTE DOUCE au lieu
de
Bourdon 8, OCTAVIN à la place de doublette 2 ; au Récit on trouve CLARI-
NETTE pour le Cromorne 8, COR ANGLAIS pour le Hautbois 8.
apparaissent typiques de la volonté
Ces changements de noms nous
du facteur de "moderniser" la registration en la rapprochant des instru-
ments de 1'orchestre.
+ Lesjeux du Grand Orgue :
Parmi les FONDS nous trouvons la famille des PRINCIPAUX (Montre 8,
Prestant 4, Doublette 2). Il faut attribuer à leur taille moyenne leur
sonorité mordante incisive et cependant chaleureuse. A leur côté chante
la Flûte harmonique, dont les tuyaux aigus, deux fois plus grands que la
normale, ont un corps percé d'un trou à mi-hauteur. Le Bourdon 8 est au
contraire composé de tuyaux deux fois plus petits que ceux de la Montre,
mais bouchés par une calotte, si bien qu'il résonne à l'unisson avec el-
le, avec une sonorité plus douce que celle des Principaux, un chant plus
discret et plus intime. La Dulciana est un jeu romantique typique, ici
d'une finesse digne du grand Cavaillé-Coll ; elle peut chanter en solo ou
juxtaposée au Bourdon de 8, combinaison qui lui donne un style musette
non dépourvu de charme. L'ensemble des fonds du G.O. a une belle sonorité
toute empreinte de légèreté. (3).
Le sommier du G.O. étant composé de deux layes, certains jeux re-
çoivent l'air à une pression plus forte que les autres : c'est précisé-
ment le cas des ANCHES qui imposent leur chant majestueux aux jeux de fond
dans les tutti ; la trompette a ici un bel éclat doublé d'un riche tim-
bre ; l'autre jeu d'anches est ici plus complexe puisqu'il comporte un
dessus de hautbois 8 et une basse de clairon 4, intéressante innovation
de Cavaillé-Coll qui fournit une assise dans les aigus tout en conservant
de la légèreté aux basses. (4)
pédalier :
+ Le
L'instrument de Verberie, conçu pour le salon d'un château, n'offre
qu'un pédalier (à l'allemande) très restreint de 18 notes, sans jeux pro-
pres, ne fonctionnant qu'en tirasse sur le Grand Orgue. Cette disposition
pose souvent de gros problèmes d'interprétation et oblige à des réductions
des parties de pédale.
(1) La Voix Celeste est citée par Cavaillé-Coll comme un des Jeux existant dans le Récit lorsque celui-
ci rédige son devis de translation en 1890 ; il
ne l'a donc pas rajoutée à cette date. Il
se peut
cependant qu'elle ait été adjointe lors des travaux de 1868. L'examen des tuyaux nous donne cepen-
dant à penser qu'elle date de la construction de l'orgue.
sibilités. qu'espèrent voir prochainement les amis de cet orgue,
C'est ce
priorité des priorités dans la région de Compiègne, élément majeur de no-
tre patrimoine qu'il est urgent de classer, sauver et surtout faire
pleinement revivre.
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE :
+ Sources :
Archives Paroissiales de Verberie (Presbytère)
-
Délibérations du conseil de fabrique de la paroisse St Pierre
Rg. 1 et 2 (1738-84 ; 1785-94)
+ Bibliographie :
- J. MARTINOD : Répertoire des travaux des facteurs d'orgue, Paris Fischbacher 1970
CI. NOIZETTE DE CROZAT : L'orgue romantique (La revue musicale, 1977)
-
M. VANMACKELBERG : L'esthétique d'A. Cavaillé-Coll (l'Orgue 1968)
-
F. SABATIER : La palette sonore de Cavaillé-Coll (Jeunesse et Orgue 1979)
-
C. et E. CAVAILLE-COLL : Aristide Cavaillé-Coll,ses origines, vie, son oeuvre, Paris
- sa
Fischbacher, 1929
J. BERNET, Ph. GEOFFROY : Un instrument historique, l'orgue Cavaillé Coll de Verberie (Ed. ronéo
-
Compiègne 1975).
P. HARDOUIN : Compte rendu sommaire d'une visite de l'orgue de Verberie en juin 1980, N° 35
-
Connaissance de l'orgue - été 1980.
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-' wc-KaeXf e4-1e,"VfaCIL,
J. R 1 BES
1953,
En il est restauré par J. TISSERAND de Compiègne et, depuis
quelques années, il est doté d'un ventilateur électrique.
[[]]
L'instrument qu'un clavier manuel de 54 notes et un pé-
ne possède
dalier de 18 marches (UT, - FA2) en tirasse permanente. La console est
placée sur le côté gauche du buffet : la traction est mécanique.
1. Dessus de Trompette
2. Basse de Trompette
3. Prestant
4. Dessus de Bourdon (8)
5. Basse de Bourdon (8)
6. Salicional (8)
7. Violoncelle (8)
Cette composition semble être celle d'origine.
(1) premier versement de 1.600 Francs au facteur figure au budget paroissial pour 1857, 1.420 Francs
Un
sont payés au troisième trimestre 1858 et 600 Francs au quatrième trimestre 1858.
(2) Un prospectus de la maison FIRMIN de Coutances signale des travaux effectués sur l'orgue dans les
années 1920.
LES GRANDES ORGUES DE PIERREFONDS
J P GROSCLAUDE
Nous avions une base solide pour partir, c'était toute la tuyaute-
rie de l'orgue qui était d'une facture irréprochable.
Les personnes qui désirent être tenues au courant par lettre des Rendez-
Vous de PIERREFONDS peuvent figurer au fichier en retournant leur adres-
se à la MAIRIE DE PIERREFONDS, Pierrefonds, 60350 CUISE LA MOTTE.
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LES ORGUES
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DE L'EGLISE SAINT DENIS
CREPY EN VALOIS
J. B. FURET
- Bourdon 16 - Flûte 8
- Bourdon 8 - Prestant 4
- Flûte 8 - Hautbois
- Prestant 4
- Doublette 2
Pédalier notes15
Quinte 2 2/3 :
- (en tirasse sur G.O.)
- Trompette 8
- Clairon 4 Avec accouplement G.O. /R.
(1) Cecornet avait été suggéré par l'organiste, qui conçoit plus son 2ème clavier comme de Positif que
comme Récit ; il demandait cependant en même temps une boite expressive, ce qui nous montre bien que
nous sommes alors en pleine période de transition esthétique et technique.
(2) Selon J.M. TOMASINI (art. cité). Là aussi nous émettons quelques doutes en ce qui concerne le buffet,
car l'actuelle façade est bien celle d'un Positif classique dont il
reste la boiserie ancienne autant
que la tuyauterie ; à moins de supposer qu'elle ait été masquée de 1840 à 1928 par un autre élément
décoratif, comme le suggère le dessin de la page précédente.
Deux des plus beaux intruments picards :
Buffets classique et néo-renaissance
MANUFACTURE DE GRANDES ORGUES
TH. JACQUOT & FILS
DE RAMBER VILLE RS (VOSGES)
AGENCE GÉNÉRALE
ET ATELIERS
9. RUE FRIANT. 9
PARIS (14c)
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J. BERNET
Mis en vente le 8 juin 1791, cet orgue fut adjugé, avec sa tribune,
lors des enchères du 5 décembre, au notaire compiègnois Louis PENON, qui
obtint l'ensemble pour 655 t. Cette somme n'était pas négligeable pour
l'époque, mais elle était sans doute loin d'atteindre la valeur d'un ins-
trument sur lequel les archives nous donnent tout de même quelques pré-
cisions. (5) Il avait été acquis par l'abbaye compiègnoiseen 1691, rache-
té à celle de Prémontré (6) pour la somme de 1500 6 ; un menuisier com-
piègnois avait construit la tribune en fond de la grande nef, confection-
né un nouveau buffet de 12 pieds de large, celui de Prémontré étant inu-
tilisable. L'inauguration de ce nouvel instrument eut lieu le 24 décembre
1691. Profitant du passage à Compiègne du facteur parisien DESLANDES, en
(1) les établissements maintenus à la suite des voeux de ces religieuses furent tous fermes et nationali-
sés à la suite de la nouvelle législation consécutive a la "2de Révolution" du 10 août 1792,
laquelle
la chute de la monarchie et une nouvelle phase de la Révolution.
amena
(2) Sur les établissements religieux de Compiègne à la veille de la Révolution, voir un article de M. H.
Hist. Compiègne (1950) "Les paroisses de Compiègne enj?89".
MULLER publié dans le Bull. de la Soc. de
(3) Cette paroisse qui ne servait guère qu'aux religieux et aux fermiers de l'abbaye, sera la première
supprimée dans la ville, en décembre 1790.
(4) A.D. Oise 1 Q III- 790 dossier orgues et horloges.
(5) A.D. Oise H 2169 (dossier orgue de St Corneille) et 2146 + pp. 86 et 147
(6) Il s'agit probablement de Premontre actuellement oans î Aisne.
juillet firent relever l'instrument auquel furent alors
1726, les moines
apportées quelques améliorations : réfection des piliers de la tribune,
adjonction d'un jeu en Positif, fabrication d'un buffet pour ce dernier
qui, par économie semble-t-il, en était jusque là dépourvu. (1) Une tra-
dition, non confirmée par les archives en notre possession, veut égale-
ment que cet orgue ait fait ultérieurement l'objet de travaux de la
part de François CLICQUOT.
En
cas tout St Corneille était encore en bon état en
l'orgue de
1790, tenu par deux titulaires, Mathurin MARIELLE et Albin Claude Fran-
çois NOCQ, ce dernier étant le professeur de musique du Collège, alors
tenu par les Bénédictins de St Corneille.
Nous ignorons ce que put bien faire le notaire PENON de son acqui-
sition ; comme il
acheta en même temps un autre des 4 orgues alors mis en
vente, nous pensons qu'il dut les mettre en pièces détachées pour en re-
vendre tous les matériaux et éléments monnayables.
"
... un otigue, de 8 pied6 à cJtavleJiÀ avec. pédale. et écho,
" ficuix. 6 ...
pO.6itÁ.. d'une ttàA t
bonne fiacXuAe, ..."
(3)
Il s'agissait
là aussi d'un orgue assez important puisque dé-
donc
pourvu de 3 claviers et d'un pédalier à jeux indépendants ; si deux des
claviers nous sont connus (Grand Orgue et Echo - ou dessus d'Echo), on
peut s'interroger sur l'identité du 3° qui eût dû être logiquement un Po-
(1) Le dossier 2169 mentionne un instrument précédent de 7 jeux, acheté 450 fc au facteur parisien P.
H
THIERRY en 1664 ; les religieux le jugeant insuffisant, essayèrent en vain d'acheter un autre orgue
mis en vente à St Rémi de Reims en 1666. Rappelons que St Corneille jouissait d'une illustre tradi-
tion en matière d'orgue : elle avait abrité dès le Ville siècle le premier instrument connu en Fran-
ce, cadeau de l'Empereur Byzantin Constantin V à Pépin le Bref en 757, placé dans l'abbaye à l'occa-
sion d'un concile de 120 Evêques et abbés.
(2) A.D. Oise 1 Q III
- 790 dossier orgues et horloges.
(3) Même source que précédemment.
sitif de dos, mais on parle ici d'un "faux positif" ce qui suggère un pe-
tit buffet vide en avant de l'instrument ; placé le Positif avait-il été
initialement ou ultérieurement dans le corps du buffet du Grand Orgue ou
au dessus, comme on nous l'indique précisément pour un autre instrument
compiègnois à l'époque ? Nous l'ignorons, en l'absence d'autres référen-
ces sur cet orgue. Soulignons aussi que les auteurs des affiches n'étaient
pas forcément des spécialistes de la facture ...
En tout cas cet instrument important ne fut mis en vente que pour
la somme dérisoire de 50 k, vendu à 165 6, tout de même, au terme des en-
chères de décembre 91. L'état défectueux de l'orgue explique peut être la
modicité de la somme. L'acquéreur fut cette fois un personnage local im-
portant : l'
imprimeur de Compiègne L.F. BERTRAND, alors secrétaire du
district, homme politique bien en vue puisqu'on l'appelait alors le "Mi-
rabeau compiègnois", leader des Jacobins du lieu, futur Conventionnel
suppléant et Procureur syndic du district sous la Convention. (1) Là aus-
si nous ignorons le but de son achat et la destination qu'il en f1t ; la
taille de l'instrument nous incite à penser qu'il dut le démonter et en
récupérer les matériaux pour lui-même ou pour les revendre.
Enfin un quatrième et dernier instrument nous est mentionné dans
la même fournée : celui possédé par l'ex-couvent des Minimes, situé der-
rière l'Hôtel de Ville et dont existe toujours la belle chapelle, trans-
formée aujourd'hui en salle de sport et stand de tir.
Cet instrument était le plus modeste des quatre :
Le bilan
de la fermeture et de la suppression des couvents compiè-
gnois en 1790-92 nous fait donc apparaître l'existence d'au moins 6 ins-
truments d'importance diverse, parmi lesquels celui de l'abbaye St Cor-
neille, daté du XVIIe siècle, était, semble-t-il le plus grand et le plus
intéressant. Ce chiffre est minimum, car nous ne savons rien sur les biens
de couvents disparus un peu avant la Révolution, comme les Célestins de
St Pierre en Chastres et Ste Croix d'Offémont, ni sur ceux des Capucins
de St Germain ou du monastère cistercien de Monchy Humières. Quatre de
ces six instruments au moins ont à coup sûr disparu entre 1791 et 1793,
le cinquième ayant peut être poursuivi sa carrière dans une église parois-
siale de village, le sixième (celui des Minimes) dans St Germain de Com-
piègne.
(1) projet municipal comportait une arrière pensée politique, car Compiègne s'efforçait déjà d'annexer
Ce
le proche village de Margny.
(2) Troupe particulière, chargée de contrôler les voies d'approvisionnement de Pans ; elle joua un rô-
le idéologique et politique essentiel dans la période à Compiègne.
(3) A.D. Oise L 4
- délibérations de la Société Populaire de Compiegne. Rg. 2
Finalement seul l'orgue de St Jacques eut vraiment cet usage, lors
des grandes fêtes civiques et pour les cérémonies républicaines organi-
sées chaque décade en remplacement des anciennes messes, où l'on chantait
des hymnes patriotiques en lieu et place des cantiques. De la sorte le
culte de la Raison - puis de l'Etre Suprême à partir de mai 1794 - contri-
bua à la conservation de ce bel instrument de St Jacques, dont nous admi-
rons toujours les buffets 17ème et 18ème siècles.
En revanche, les édifices de St Antoine et St Germain furent pas-
sablement dévastés par leurs usages militaires ; toutefois les orgues n'y
furent nullement démolies et subsistèrent tant bien que mal dans un en-
vironnement peu propice à leur bonne conservation.
En l'an III (été 1795), les circonstances politiques nationales
ayant changé, la Convention thermidorienne finissante connut une irrésis-
tible poussée populaire en faveur du rétablissement du culte catholique.
Le statut de l'Eglise avait bien changé : totalement séparée de l'Etat
depuis septembre 1794, devenue donc privée, appauvrie et suspecte aux
yeux des autorités républicaines, celle-ci devait jouer très serré pour
récupérer ses lieux de culte ; or les anciennes églises étaient des bâti-
ments nationaux ou municipaux : il fallut donc une forte pression popu-
laire en même temps que des artifices juridiques - comme la location -
pour rouvrir St Antoine puis St Jacques aux cérémonies du culte catholi-
que. (1)
Pour St Jacques, restée lieu d'un culte civique aussi décadent qu'
il était décadaire, les catholiques durent contenter de partager l'édi-
se
fice avec les autorités : selon les jours et les heures, on pouvait y
entendre des cantiques ou des hymnes patriotiques, toujours accompagnés
par l'orgue resté en état de marche et profitant de ce "simultaneum".
J.RIBES
par d'importantes innovations et améliorations techniques, la place primordiale accordée aux grands ensembles
de fonds et d'anches au détriment des jeux de détail ou brillants, la création de nouveaux timbres (jeux har-
moniques, gambes, etc ...).
TUYAU : l'élément sonore de l'orgue ; en bois (chêne, sapin ...) ou en métal (étain, alliage étain/plomb,plomb, cui-
vre), ouvert ou fermé, à corps cylindrique, parallélépipédique ou conique, de taille plus ou moins large. Se-
lon le mode d'émission du son, on distingue deux familles de tuyaux (voir également JEU) :
1) Les tuyaux à bouche, dans lesquels la colonne d'air contenue dans le corps du tuyau est mise en vibration
par l'air venu du pied et ayant frappé contré le biseau de la bouche. La hauteur du son dépend de celle du
tuyau : plus le corps du tuyau est long, plus le son émis est grave. La hauteur des tuyaux s'exprime en
pieds (env. 0,33 m) ; c'est par la hauteur du premier tuyau (UT1) d'un jeu que l'on définit ce dernier (ex.
la montre 8 est un jeu dont le tuyau le plus grave mesure 8 pieds de hauteur, soit environ 2,60 m).
2/ Les tuyaux à anche : le son émis résulte du battement d'une languette de laiton contre un canal appelé an-
che, le corps du tuyau jouant le rôle de résonnateur. Ici, la hauteur du son est fonction de la longueur
vibrante de la languette.
VERGETTE : voir MECANIQUE
L'ASSOCIATION DES AMIS DES ORGUES
DE COMPIEGNE ET SES ENVIRONS
G.LAMBERT 0
L'Association des Amis des Orgues de Compiègne et ses environs
est née
...
Il est
apparu important en effet, de défendre un patrimoine extrê-
mement riche dans le département de l'Oise et notamment dans la région de
Compiègne.
Nous nous sommes réunis autour d'un double projet
tout d'abord, :
sauvegarder les orgues dans leur cadre historique, c'est-à-dire les res-
taurer en respectant les traditions artisanales ; puis leur donner une
nouvelle existence en les faisant connaître à ceux qui, sensibles à la
fois au passé et à l'art, ne manqueront pas d'écouter leurs échos renais-
sants.
tous et aux jeunes en particulier, le désir de connaître
Donner à
et aimer des lieux et des chefs d'oeuvre, nous semble être la justifica-
tion essentielle de l'Association.
Créée en juillet
1980 et déclarée comme Association loi de 1901,
les Amis des Orgues de Compiègne et ses environs s'intéressent aux instru-
ments d'un secteur géographique situé dans l'Etat de l'Oise, environ dans
un rayon d'une trentaine de km autour de Compiègne, de Noyon à Crépy en
Valois, de Lachelle à Verberie. On y trouve une douzaine d'orgues de pé-
riodes et d'importance variables, mais qui méritent toutes d'êtres connues,
entretenues ou restaurées, mises en valeur par des animations et des con-
certs.
L'Association s'efforcera de sensibiliser le public local au sort
des instruments les plus menacés ou nécessitant des travaux urgents ; el-
le fera tout son possible pour réunir des fonds pour cette oeuvre, tant
du côté des particuliers que des pouvoirs publics et collectivités loca-
les.
Au cours du dernier trimestre de 1980 l'Association a organisé
deux excursions afin de faire connaître les orgues d'Estrées-St-Denis et
Lachelle, d'une part, de Pierrefonds et Crépy en Valois d'autre part. Le
concert organisé avec les trompes de chasse du grand Débuché de Paris à
Ourscamps, en octobre dernier, a connu un vif succès ; en novembre ce sont
les orgues de St Jacques et St Antoine de Compiègne qui feront l'objet
de concerts-animations, avec le concours de Mlle Denise LAUNAY, organiste
de Notre Dame de Lorette à Paris.
Nous ne sommes qu'au début des activités d'une Association très
jeune mais espérant rassembler bientôt de nombreux adhérents et créer un
vaste mouvement d'opinion en faveur des orgues de notre région. C'est
pourquoi nous appelons tous les amateurs de musique d'orgue à rejoindre
rapidement nos rangs.
Mme, Mlle, M. :
Profession
Adresse
désire adhérer l'Association des Amis des Orgues de Compiègne et ses environs.
à
A
,
le
Signature
UN MUSICIEN ET ORGANISTE PICARD :
" ... j'ay tâché de faire selon la savante école et dans le goût
" de l'illustre Monsieur MARCHAND mon Maître ..."
(1) Citons le cas de son contemporain champenois Nicolas SIRET, organiste de la cathédrale de Troyes
qui préféra finalement la vie de saltimbanque à celle d'organiste.
(2) Restauré en 1967 après 50 ans de silence, l'orgue de St Quentin est un des plus grands et plus beaux
instruments français, fréquemment enregistré.
(3) Il en reste aujourd'hui le buffet, mais l'instrument,
très modifié au XIXe est actuellement en cours
de restauration.
Dans les huit pièces composant une suite où Ton trouve l 'ensemble
de son 1er livre d'orgue (Plein Jeu, Fugue, Trio, Tierce en taille, Basse
de trompette, Récit, Duo, Grand Jeu), notre compositeur picard se montre
bien disciple de MARCHAND ; cette oeuvre mi-liturgique, mi profane pré-
tend défendre la tradition de la "savante école" et son "zèle pour le ser-
vice divin", en se fondant avant tout sur la polyphonie à 4 voix, qui
laisse d'ailleurs une large place à la Pédale. Enregistrée, comme l'a fait
André ISOIR, sur un bel instrument restitué tel l'orgue KERN de St Seve-
rin à Paris, elle permet de mettre en valeur les sonorités si riches et si
variées de l'orgue français du début du XVIIIe.
Discographie CALLIOPE Cal. 1914 Arpège 1974 ; N° 14 du Livre
: -
d'Or de l'Orgue Français. André ISOIR - St Séverin
à Paris (l'autre face contient des oeuvres de Jean-
François d'ANDRIEU).
Bibliographie :
J. LE CALVE
La publication de ce numéro spécial sur les orgues de la région de Compiègne est pour
nous une occasion de présenter un éditeur de disques français qui nous touche d'autant
plus qu'il s'agit d'un Compiègnois bien connu, Jacques Le Calvé, vingt ans disquaire
d'Arpège, et maintenant uniquement éditeur des disques CALLIOPE.
Une de ses premières réalisations a été consacrée à des oeuvres de trois compositeurs
en première rrondiale,enregistrée sur l'orgue St Jacques de Compiègne, premier des
trente disques de la prestigieuse série LE LIVRE D'OR DE L'ORGUE FRANCAIS, considérée
par la presse comme "l'une des plus grandes réalisations de toute l'histoire du dis-
que" et couronnée par le Grand Prix 1977 du Président de la République.
Nous sommes donc particulièrement heureux de laisser ici
la plume à M. Jacques Le Calvé.
L'OCCASION
Il faut croire à sa bonne étoile. Il faut croire
la chance, mais aussi reconnaître
à
que les conjonctions ont une grande importance : voici presque exactement dix ans, la
réfection tant attendue de l'Orgue St Jacques de Compiègne me poussa à célébrer cette
réalisation par un disque, la clientèle fidèle et confiante que je m'étais constituée
en dix ans de disquaire à Compiègne me permettant de prendre le risque financier im-
portant d'une telle réalisation.
Amoureux de la perfection, il n'était pas question "d'utiliser les moyens du bord" :
magnétophone semi-professionnel et organiste amateur. Depuis plusieurs années, j'admi-
rais un ingénieur du son exceptionnel, alliant perfection technique et musicalité.
Pour l'interprète de ce disque, je demandai conseil à plusieurs directeurs artistiques
amis, dont celui d'Erato. Une unanimité - une conjonction - s'accomplit pour André
ISOIR. Avec un pincement au coeur, je joignis donc cet organiste en lui suggérant d'en-
registrer des oeuvres de Bach. Avec bonhommie mais fermeté, il me répondit :
"Comment i Un instrument de facture française pour du Bach ! Vous n'y pensez pas. Il
faut enregistrer des contemporains français de Bach inconnus comme Boyvin, Ni vers et
Raison".
- Ah ?
Nous rions encore, André ISOIR et moi de ce "ah" qui suivit cette "défense et illustra-
tion de la musique française". Je découvrais un univers qui m'était étranger et qui al-
lait me passionner pendant sept ans ...
Les trois nuits de l'enregistrement me révélèrent un prodigieux artiste, aussi simple
qu'exigeant pour lui-même, aussi épanoui que draconien pour se juger. L'ingénieur du
son se révéla être ... mon jumeau (malgré un poids double). Loin de l'astrologie, est-
il courant de trouver un ... russe blanc né le même jour, à la même heure, la même an-
née que soi ?
LE PLAN
Toutes ces conjonctions ne pouvaient ne suite : ma connaissance du ca-
point avoir de
talogue discographique me permettait d'être étonné qu'il n'y ait aucune version récen-
te de l'oeuvre d'orgue de Franck, de Messiaen, que cette musique française pour la-
quelle je commençais à me passionner était presque totalement inédite.
Ainsi, follement mais méthodiquement, je suggérais à André Isoir de batir une vaste an-
thologie - aux allures d'encyclopédie - dressant un panorama de la musique d'orgue
française, de la Renaissance à nos jours
- Et si on faisait des découpages de trois disques ?
- Pourquoi trois disques ?
- Parce que Franck, cela fait trois disques, Grigny aussi et Messiaen deux fois trois
disques et parce que (en 1973) on peut proposer ces coffrets juste en-dessous de
cent francs.
- Bon, soit, mais c'est pas commode pour le reste. Je vais réfléchir.
Cette réflexion, c'est ce découpage conçu avec les suggestions du musicologue Harry
Halbreich : dix coffrets de trois disques :
LES PRECURSEURS - LE GRAND SIECLE - COUPERIN-MARCHAND - GRIGNY-LEBEGUE - LE SIECLE DE
LOUIS XV - AUTOUR DE LA REVOLUTION - FRANCK - L'ORGUE SYMPHONIQUE - MESSIAEN 1 et 2
Un survol de cinq siècles d'orgue français, comportant forcément des choix, des om-
bres, des coupes, des développements, où il ne pouvait être question de retenir toutes
les symphonies de Vierne (six disques), où il était nécessaire de développer des oeu-
vres de génie jamais enregistrées (Titelouze), de souligner les oeuvres charnières, d'
illustrer parfois une grande période par des oeuvres mineures mais qui suggèrent la
continuité.
Au deux cents oeuvres de soixante compositeurs dont plus de la moitié d'inédits.
total,
Que l'on veuille bien remarquer le travail colossal d'André Isoir qui a réussi à faire
de chaque face d'inédits de véritables récitals où jamais les tonalités ni les tempi
ne se heurtent, mais au contraire constituent de véritables "suites", le tout en ayant
suffisamment d'imagination et de connaissance de la facture pour choisir des instru-
ments représentant le mieux la période illustrée.
Nous touchons là une des particularités remarquables de cette entreprise : avoir choi-
si douze instruments représentatifs de la facture française de la Renaissance à au-
jourd'hui, ainsi que l'utilisation d'un orgue régale, construit par André Isoir lui-
même. Pour achever de faire de toutes ces conditions une véritable quadrature, sachez
que le bon usage veut qu'un organiste n'enregistre pas une oeuvre sur le même instru-
ment que celui choisi par un de ses confrères. Sachez encore que tel instrument de rê-
ve se révèle impossible à utiliser parce que le clavier n'est pas assez étendu ou que
le pédalier ne permet pas de respecter la registration demandée. Reste que tel instru-
ment idéal est situé dans une église jouxtant un carrefour où la circulation automo-
bile est importante même la nuit, et vous aurez un pâle reflet de la véritable quadra-
ture cercle d'un enregistrement de haut niveau, surtout si l'on lève le voile sur
du
l'état mécanique de tels instruments prodigieux et rarissimes: sait-on que le prodi-
gieux orgue Isnard de la basilique Saint-Maximim de Provence tient "avec des bouts de
ficelle", que l'enfoncement du clavier varie d'une note à l'autre du millimètre au
centimètre ? Que le nombre de tuyaux muets de l'orgue Clicquot de Poitiers empêche 1'
utilisation de plusieurs jeux essentiels ? que la rue Saint-Jacques jouxtant l'église
de Saint-Séverin permet d'enregistrer seulement de deux heures à cinq heures du matin,
et encore, en obligeant l'organiste à recommencer jusqu'à dix fois une oeuvre de moins
d'une minute pour ne pas avoir davantage de bruits d'échappement que de musique ?
LE RESULTAT
Ainsi, en sept ans, ces trente disques furent réalisés par série de un, deux ou trois
disques à la fois, la numérotation prévue d'avance de 1 à 30 ayant donné au début la
sensation de références aléatoires. La critique fut particulièrement élogieuse : les
six disques de Messiaen, les trois premiers disques, le treizième ayant obtenu chaque
année un Prix avant que le prix le plus envié de l'histoire du disque : le prix de
son centenaire en 1977 couronne l'ensemble de cette réalisation. Sur les douze instru-
ments utilisés, cinq sont enregistrés pour la première fois : Compiègne, Saint-Germain
des Prés, Angers, Luçon et le seul orgue de cabinet au monde : le François-Henri Clic-
quot du Palais de Fontainebleau.
Ces trente disques prestigieux ont pourtant longtemps été un poids financier difficile
à amortir, mais le "prestige" de la qualité de l'enregistrement et de l'interprétation
ont permis à Calliope d'acquérir une audience internationale : plus de vingt pays ont
salué ces disques et donné à notre catalogue ses lettres de noblesse. Avec nostalgie,
il faut pourtant constater que le seul disque des Toccatas de Jean-Sébastien Bach par
André Isoir se vend davantage que ces trente disques réunis : c'est tout le problème
de la culture que l'on touche du doigt : malgré de fréquentes auditions à la radio,
malgré la présence de ces disques dans toutes les discographies sélectives, Mozart,
Bach, Beethoven et Vivaldi attirent davantage que la musicologie même dynamique et
accessible.
Il est toujours difficile d'établir un bilan. Il est pourtant certain que si tant de
disques - comme tant de livres - meurent en quelques trimestres - l'intérêt pour cet-
te collection augmente chaque année. Reste la fierté d'avoir, d'une certaine manière,
préfiguré l'année du patrimoine pour apporter une contribution essentielle à la con-
naissance de la musique française pour orgue. Notre "folie" de qualité nous a conduit
à faire appel à deux musicologues éminents pour écrire les notices accompagnant cha-
que disque. Un livre en est né, qui constitue le seul ouvrage consacré à l'orgue fran-
çais. Pour davantage qu'une génération, nous avons apporté une pierre dans l'édifice
de la culture musicale française.
Jacques Le Ca1ve-..
,
* Grand Prix du disque.
dt disques, achevée 1976, qui dresse le plus vaste panorama de la musique d'orgue française sur les instruments les plus prestigieux comportant une
Une série 30 en
lettre de repérage sur la tranche qui permet un classement chronologique rationnel et élégant.
u seuil- collection entièrement enregistrée avec le procédé Dolb)" par le même éminent preneur de son :
Georges KissdhofT.
Des notices musicologiques extrêmement complètes signées de Harry Halbreich et Gilles Cantagrel.
André Isoir,
aux grandes orgues de Saint-Jacques de Compiègne
1 disque 33 t de 30 cm, gravure universelle
38,50 F (Calliope CAL 1801)
Orgues de
de
'
port
de Compiègne
Cde
40 F
40 F
Pal
....... Ville ................
DEMARCQ (J.) Un chapitre oublié des encyclopédistes, Gournay sur Aronde (montage de
photos originales) N° 10
- p. 34
Gare au train (C.R. de l'exposition d'Amiens) N° 10
- p. 71
La vie quotidienne à Pierrefonds de train derrière Viollet le Duc N° 11
- p. 3
Gobain - La Fère N° 9 47
VINOT (B) Le tramway de Tergnier
- St - p.
ILLUSTRATEURS ET PHOTOGRAPHES :
- Gournay sur Aronde : 4 siècles de luttes paysannes pour la terre (J. BERNET) N° 10
- p. 21
XIXe :
XXe :
La"surprise" des élections de 1902 dans l'Oise (J.P. BESSE) N° 9
- p. 5
-
Projets de tramways à Compiègne et dans l'Oise dans les années 1900 (J.BERNET) N° 9
- p. 19
-
Tramways de Picardie, tramway de Soissons (J. BERNET) N° 9
- p. 39
-
Le tramway de Tergnier St Gobain - La Fère (B. VINOT) N° 9
- p. 39
- -
Sur les C.S.A. autour de Château Thierry (A. LEFEBVRE) N° 9
- p. 45
-
La grève des Boutonniers de Méru en 1909 (JL. AUDUC) N° 9
- p. 53
-
La séparation de l'Eglise et de l'Etat picard (0. KOVAL) N° 9
- p. 63
-
début du siècle (G. HERMANT)
... en
- Clairoix au N° 9
- p. 67
Complément sur le tramway de Soissons (B. ANCIEN) N° 10
- p. 71
-
L'alimentation Picardie (A.J.M. BERNARD) N° 11
- p. 33
- en
A propos de Fleurant Agricola (correspondance de G. STRA) N° 11
- p. 68
-
DIVERS :
Eco-Musée du Beauvaisis (CI. CARTIER) N° 11
- p. 52
-
- Interview de Mme et M. de VARINE (Patrimoine, vie et action culturelle) N° 10
- p. 56
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