Vous êtes sur la page 1sur 2

216

COMMENTAIRE DE LA VITA AVRELIANI

allusion à des mesures d'Aurélien concernant les surfaces cultivables abandonnées, mais rien
ne nous dit qu'il s'agisse de terrains situés en Érurie ou qu'ils eussent été destinés à la culture
de la vigne. Quant au texte de Prob. 18,8, qui est très proche d'Aurélius Victor (373) e d'Eutrope
(9,17,2), et qui dérive donc de la «Kaisergeschichte d'Enmann, il conceme assurément aussi
l'extension de la culture de la vigne sous le règne de Probus, et il est sans doute en relation
avec le présent passage, mais sans constituer le moins du monde un élément authentifiant pour
ce dernier. Peut-être «Vopiscus» a-t-il tout simple ment tiré de la le motif qu'il développe ici en
utopie. Cf. aussi Alex. 585.

6361 (48,1-3) Pour la précision du paragr. 1 quod perpetuum. conceperat, cf. 45,1 et 47,3. Pour
la bonne intelligence du système exposé au paragr. 2, il convient au préalable de trancher la
difficult suscitée par le texte gratia dare, ou gratis dare, fourni par les mes, en traditionnellement
corrigé en pretia dare (cf. app. crit.). Hohl avait d'abord 450 proposé de lire: quid tamen uellent
gratis dare. Dans son édition, il imprime quantum uellent gratis dare, corrigé dans le tirage de
1955 en qui tamen uellent gratis dare, selon la suggestion de Klotz (p. 300-301). Hallén (p.
81-83) a ensuite proposé qui tamen uellen gratiam dare, et il a été suivi par Hartke 51, ainsi
que, dans leurs édi tions, par Soverini et Chastagnol. La correction est très économique, elle
permet de rattacher commodément le génitif locorum incultorum à un substantif, gratiam, et
suppose l'existence d'une «iunctura» gra- tiam dare, dans le sens de gratiam facere (cf. Aur.
5,6; Alb. 6,6), inse rée dans la structure alicui gratiam alicuius rei dare 452 Je me suis ral lié à
cette solution. Le système proposé consiste à libérer sur une base volontaire, les propriétaires
de surfaces non cultivées des charges fis cales liées à ces terrains à condition qu'ils acceptent
qu'on y installe des prisonniers de guerre pour qu'ils y plantent de la vigne: ceite pro duction
resterait libre de toute charge fiscale et serait gratuitement attribuée à la plèbe romaine.
Aurélien aurait en outre envisage ube serie de mesures accessoires pour aider à la réalisation
de ce projet. Om se reportera utilement aux considérations que Hartke développe sur les liens
qui existent entre le projet ici prêté à Aurélien et la réalité écono mique de la fin du 4e s53. La
uia Aurelia, prolongée par la uia Aemi- lia Scauri, va de Rome vers le nord-ouest en suivant la
côte occiden tale de la péninsule jusqu'à Gênes et au-delà. Le présent passage montre que,
vers la fin du 4e s., on donnait le nom d'Aurelia à l'ensemble de la route allant de Rome à la
frontière de la Gaule, ce qui

450. Beiträge.p. 407.

451. Kinderkaiser..p. 280, n. 1 452. CI. ThIL VI 2, 2217,38-39 et 57-2218,15 (Hey. 1955)
453. Kinderkaiser... p. 280-283; il y parle notamment de la procédure iunctio, qui consiste à
remettre aux propriétaires voisins les surfaces abandon- nées, avec bien sur les charges
fiscales qui pesaient sur elles.

dite

Vous aimerez peut-être aussi