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A7 F 01 97
Tour Amboise
204, rond-point du Pont-de-Sèvres
92516 BOULOGNE-BILLANCOURT CEDEX
Tél. : 01 46 09 26 91
Fax : 01 46 09 27 40 La démarche ergonomique
OBJET : Cette fiche fournit des repères pour aborder les problèmes de sécurité et de prévention
des risques grâce à une démarche nouvelle dans le BTP : l’ergonomie.
Centrée sur les caractéristiques de l’opérateur positifs, il est nécessaire d’identifier les logiques
humain, elle repose sur l’élaboration de normes et des utilisateurs, les contextes dans lesquels se
de recommandations. situent leurs actions et les buts qu’ils poursuivent.
Par ailleurs, pour la conception des machines, dans
les conditions prévues d’utilisation, la gêne, la L’accent pourra être mis sur un ou plusieurs critères
fatigue et les contraintes psychiques de l’opérateur (sécurité, confort), mais les conséquences sur
doivent être réduites le plus possible, compte tenu l’homme et les performances du système sont les
des principes de l’ergonomie (règles techniques critères d’efficacité de l’ergonomie indissociables et
prévues par l’article R 233-84). complémentaires.
Les équipements de protection individuelle doivent
eux aussi être conçus et fabriqués selon des cri-
2.3 - Les types d’ergonomie
tères ergonomiques (art. R 233-51, annexe II).
Selon le moment où l’ergonomie intervient dans le
2.1.2 - La conception de systèmes de production projet, on distingue deux types d’approche :
- l’ergonomie de conception qui permet la prise en
Dès les premières phases de la conception, l’ergo-
compte des caractéristiques de l’homme au travail
nomie peut contribuer à la réflexion sur :
dès les premières phases de la conception,
- les espaces et les environnements de travail, - l’ergonomie de correction lorsque des modifica-
- les moyens matériels de production (machines, tions sont apportées sur la base de critères ergono-
équipements), miques pour faire face à des difficultés rencontrées
- les moyens immatériels (logiciels), en exploitation.
- l’organisation du travail (contraintes de temps par Les apports de l’ergonomie sont toujours plus effi-
exemple), caces et moins coûteux lorsqu’ils sont réalisés dès
- les programmes de formation pour le personnel. les premières phases de la conception.
Cette réflexion doit prendre en compte les caracté-
ristiques des opérateurs (sexe, âge, expérience, état
de santé) qui travaillent dans ces situations.
3 - LA DÉMARCHE ERGONOMIQUE
On parlera d’ergonomie de l’activité de travail. Elle
repose sur l’analyse de l’activité des opérateurs en Cette démarche qui est globale repose sur trois
situation réelle de travail (“Qui fait Quoi et composantes principales : l’analyse ergonomique
Comment”). du travail, l’utilisation des connaissances en ergo-
nomie, la participation du personnel.
2.2 - Les critères d’efficacité
3.1 - L’analyse ergonomique du travail
La conception de dispositifs adaptés aux caracté-
ristiques de l’homme et aux tâches à réaliser vise un Cette analyse ergonomique ne se réduit pas à l’ana-
double objectif : les conséquences sur l’homme et lyse du travail prescrit (ou tâche prescrite ou tâche
les performances du système. officielle) dont les objectifs et les méthodes
(gammes opératoires, procédures, consignes) sont
2.2.1 - Les conséquences sur l’homme définis par des instructions.
A partir des objectifs qui leur sont fixés, les opéra-
Il s’agit d’éviter les risques à court terme (par
teurs (ou utilisateurs) organisent leur activité (ou
exemple la diminution des accidents) à moyen et à
tâche réelle ou travail réel) en fonction de multiples
long termes (par exemple les maladies liées au tra-
facteurs, des urgences, de leur charge de travail.
vail).
L’activité est la mise en œuvre de l’organisme et de
L’ergonomie vise également à diminuer toutes les
la pensée pour réaliser les tâches. Elle comporte
formes de fatigue, qu’elles soient liées au métabo-
différents aspects comme la recherche d’informa-
lisme de l’organisme (travail en ambiance chaude
tions, la prise de décisions, l’action sur des com-
par exemple), au travail des muscles et des articula-
mandes, l’adoption de diverses postures, la
tions, au traitement de l’information, au maintien de
fourniture d’efforts, les déplacements éventuels, les
la vigilance.
communications avec d’autres personnes.
Par exemple, si la tâche prescrite fixée à une équipe
2.2.2 - Les performances du système
est de poser les bordures d’un trottoir ; la tâche réelle
L’efficacité de l’utilisation d’un produit ou d’un sys- (ou l’activité) est l’ensemble des opérations, des
tème de production (fiabilité, productivité) peut être actions qui permettent à l’équipe de poser les bor-
compromise par des sollicitations inappropriées ou dures : la constitution de l’équipe, le type de pose
excessives des fonctions humaines. Le “bon sens” (manuelle ou mécanisée), les difficultés auxquelles
du concepteur ne suffit pas à identifier les situations l’équipe est confrontée, le matériel dont elle dispose,
où l’homme risque d’être mis en difficulté, ni même l’environnement, la durée du chantier ... sont autant
à élaborer les solutions appropriées. d’éléments constitutifs de l’activité des opérateurs.
D’autre part, le “bon sens” du concepteur n’est pas C’est le travail réel (ou activité) qui constitue l’objet
celui de l’utilisateur. Trop souvent le postulat implici- principal de l’analyse ergonomique. (schéma n° 1).
te est celui de la seule vraie logique qui est celle du L’ergonome dispose pour cette analyse des outils
fonctionnement technique. Or, pour adapter les dis- suivants :
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FICHE N° A7 F 01 97
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Le choix du niveau le plus pertinent dépend de mul- - les sièges : dimensions, réglages possibles, prise
tiples facteurs : type de demande, problème(s) et en compte des vibrations afin d’améliorer le confort,
moyens donnés pour les résoudre, délais de réalisa- - l’environnement : éclairage, ambiance thermique,
tion... bruit, vibrations, pour augmenter le confort et la
compréhension des bruits utiles.
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compléter par l’analyse prévisionnelle des risques dent (coût tangible) jusqu’à la pénibilité, démotiva-
liés aux changements à venir. tion, stress, ... qui sont autant de coûts, plus diffus,
à apprécier.
Par exemple : A travers l’analyse du travail et l’utilisation de la
- pointes d’activités saisonnières, démarche ergonomique, c’est un autre regard sur les
- changements liés à la nature de l’activité (chan- situations de travail qui est proposé (schéma n° 3),
tiers), contribuant à l’amélioration de la sécurité et des
- arrivée de machines, d’outils, conditions de travail sur les chantiers du BTP.
- adoption d’une nouvelle technologie,
- modification dans l’ordre de rangement des pro-
duits livrés.
La méconnaissance de la manière dont l’équipe “se BIBLIOGRAPHIE
débrouille” avec les outils qu’elle possède, et dans
le temps qui lui est imparti, peut paraître anodine et
– Code du travail : art. L 230-2.
sans conséquence. Pourtant, elle est à l’origine du
– Code du travail : R 230-2, R 233-1, R 233-151,
flou existant qui empêche d’avoir un point de vue
L 233-5, R 233-83, annexe à R 233-84.
exact sur les savoirs et expériences réels des com-
pagnons, sur les nécessités de formation et d’infor- – Manuel pratique de prévention n° 4 : Le port
mation, sur l’amélioration possible des conditions manuel des charges - OPPBTP.
de travail, de la sécurité et de la qualité de réalisa- – La MAECT (méthode d’analyse et d’évaluation des
tion des ouvrages. Donc, l’activité de travail est un conditions de travail), 1992 - OPPBTP.
carrefour où se rencontrent de nombreux facteurs. – Recueil des normes Ergonomie, Paris - AFNOR,
Lorsque la confrontation de l’opérateur avec cet 1995.
ensemble de facteurs s’opère mal : postures – Ergonomie et prévention, Paris - INRS, ED 774.
pénibles, outils mal adaptés, formation insuffisante, – Comprendre le travail pour le transformer (F. Guérin
elle est préjudiciable à la santé et la sécurité. et collaborateurs). Collection outils et méthodes,
La dégradation de cette relation peut aller de l’acci- ANACT 1991.