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A. Histoire
A la fin de Seconde Guerre Mondiale, les États européens ont cherché une réconciliation autour de valeurs
communes. Par exemple, les droits de l’Homme, la démocratie et l’état de droit. Winston Churchill va
prononcer un discours à Zurich en 1946 dans lequel il va appeler de ses vœux, la création des États-Unis
d’Europe. En mai 1948, on organise le congrès de la paix à la Haye, qui va réunir environ 750 représentants
de gouvernements européens, syndicalistes, ingénieurs… cela aboutit au statut de Londres, le 5 mai 1949.
C’est à dire la création du Conseil de l’Europe. A l’origine on avait 10 États (Europe de l’Ouest),
progressivement on va voir arriver deux nouveaux États (Espagne et Portugal qui sont des dictatures), à la fin
de 1989 à la chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS va mettre une forte adhésion au Conseil de l’Europe.
Aujourd’hui, le Conseil de l’Europe est composé de 47 pays dont les 27 de l’Union Européenne. Le seul État
européen à ne pas être membre est la Biélorussie.
A. Les organes
Il est chargé de la représentation nationale des États, il est composé de ministres des affaires étrangères. Ce
comité occupe une place centrale car il est compétent pour agir au nom du Conseil de l’Europe. Au sein du
comité, les États sont tous égalitaires. On va élaborer des projets de traité pour qu’il puisse être ratifié par
chaque État. Par ailleurs, il est compétent pour vérifier si les États respectent les conventions internationales
qu’ils ont ratifié. Le comité vérifie que les États font appliquer les décision rendues par la Cour Européenne
des Droits de l’Homme.
2. L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE
Elle se compose 648 membres qui sont des représentants des Parlements de chaque État, c’est la taille de
chaque pays qui détermine le nombre de représentants. La taille correspond à la population et non la
superficie. La majorité des représentants en France du Conseil de l’Europe sont issue de la « République en
marche » car c’est la majorité parlementaire. Cette assemblée est un organe consultatif qui adopte que des
résolutions, recommandations. Elle n’a pas de pouvoir législatif. Elle se réunit quatre fois durant une
semaine par an en ciblant une thématique pour influencer les États membres.
B. Les activités
Sa mission principale est de créer des conventions internationales qui seront par la suite ratifiées par les États
membres. On discute de projets. La plus connue est la Convention Européenne des Droits de l’Homme
signée le 4 Novembre 1950. Cette convention dresse une liste de droits protégés. Par exemples : le droit à la
vie, la liberté de religion, l’expression, l’interdiction à la torture… Signer signifie qu’on est intéressé par le
projet mais le Parlement peut refuser le projet. Ce traité est met en place la Cour Européenne des Droits de
l’Homme qui siège à Strasbourg. La cour comprend 47 juges (Mathias Guyomard juge français) élus pour
un mandat de 9 ans non renouvelable. Cette cour est principalement saisie par des individus lorsqu’ils
s’estiment victimes d’une violation, par un État, d’un droit protégé par la convention. Si la requête est jugée
recevable, alors la cour pourra rendre un arrêt dans laquelle elle conclura soit la violation soit le non
violation du droit invoqué. Si il y a violation alors l’État a l’obligation d’exécuter l’arrêt, il va devoir
redresser la violation et le comité des ministres vérifiera que c’est bien le cas.
Paragraphe 2 : les autres organisations européennes
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A. Organisation de sécurité et la coopération en Europe
La Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe est fondée en 1973 dans le contexte de la guerre
froide. Son objectif est de favoriser le dialogue entre l’Ouest et l’Est. Cette conférence diplomatique a donné
lieu en 1975 à l’acte final d’Helsinki qui comprend notamment une déclaration régissant les principes entre
États (décalogue). Cette conférence joue un rôle de soutient pour les dissidents politiques emprisonnés à l’est
et qui une fois libérés avaient souvent l’asile à l’ouest. Evidemment avec la chute du mur, la mission
principale de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe, ne servait à rien. Donc en 1994, on
crée l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, qui comprend aujourd’hui 57 États dont
certains ne sont pas européens (USA et Canada). Aujourd’hui l’OSCE joue un rôle notamment dans le
domaine de la paix et de la sécurité mais aussi sur le plan démocratique. Par exemple, à l’issu de la guerre en
Yougoslavie (guerre des Balkans), c’est la OSCE qui c’est chargée de détruire un gros stock d’arme. Elle
met aussi en place des missions d’observation électorale. Elle siège à Vienne.
Cette organisation est née en 1954 et regroupait 5 États auxquels se sont ajoutés 5 autres États. A l’origine,
elle possédait des compétences économiques, sociales, culturelles, dans la sécurité et la défense. Cependant
avec la montée en puissance des autres organisations, elle est désormais seulement compétente pour la
sécurité et la défense. On a eu des missions en ex-Yougoslavie. A la fin des années 90, l’Union Européenne a
commencé à s’intéresser dans le domaine de la défense, et met ainsi en péril à la complémentarité des deux.
Au début des années 2000, elle est entrer en sommeil avant d’être dissoute en 2011. Elle était composée des
ministres des affaires étrangères et des ministres de la défense.
Proudhon, est l’un des premiers qui a théorisé l’idée d’une fédération européenne, c’est l’un des premiers
penseurs. Il est né au début du XIX ème siècle, socialiste, juriste … et principal représentant du mouvement
socialiste, mais il se définissait comme anarchiste. C’est en opposition avec les communistes européens qu’il
a bâti sa théorie fédérale. Au début du débat, on se posait des questions sur l’unification de l’Italie,
Garibaldi plaidait pour l’unité italienne centralisée, seule capable d’imposer le socialisme alors que
Proudhon part de l’idée qu’il faut nécessairement une fédération, puisque seule une fédération permet de
faire cohabiter deux principes fondamentaux et antagonistes de tous ordres politiques : l’autorité et la liberté.
Il faut trouver un équilibre entre les deux et le meilleur moyen d’y parvenir est la forme fédérale. Du
principe fédératif rédigé en 1863 théorise le fédéralisme. Il va donc défendre son idée en prenant l’exemple
italien. Ensuite il va transposer son idée à l’échelle de l’Europe, tant que les États ne s’accorderont pas dans
le cadre d’une fédération alors cela sera source de conflit. Il va alors dire qu’il faudrait, au sein de l’Europe,
des grandes puissances et plusieurs fédérations de petits États. Il va donc imaginer en Europe, une cour de
justice, et va imaginer un marché commun.
3. LE MOUVEMENT PACIFISTE
On le voit notamment dans les pays Anglo-Saxons après la fin des guerres napoléoniennes, qui a prit la
forme des « sociétés de la paix ». Ces sociétés s’inspiraient de motifs religieux, moraux dans l’objectif de
promouvoir la non violence, ces sociétés sont apparut à partir des années 1810. En France, les premiers
mouvements pacifiques s’appuyaient sur des considérations morales (Société de la morale chrétienne 1820)
ou les théories du socialisme utopique (Saint-Simon…).
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Le premier congrès de la paix européen a été convoqué en 1843 à Londres. Ce mouvement pacifique
matérialisé par ces sociétés pour la paix, va développer l’idée de l’interdiction de la guerre grâce à
l’association des États européens. Cette vision est confortée en France avec la révolution de 1848, les
révolutionnaires vont promouvoir la fraternité entre les peuples et c’est dans la lignée de ce mouvement que
Victor Hugo, à l’époque député de l’Assemblée Nationale va être nommé président du congrès pour la paix
de Paris en 1849. Il va prononcer un discours célèbre, le discours du congrès de la paix de Paris en août
1849, dans lequel il plaide pour la création des États-Unis d’Europe, pour la mise en place d’un marché
commun entre les États européens, et pour la création d’un parlement européen. Il n’a pas été prit au sérieux
(guerre franco-prussienne, Première Guerre Mondiale…).
Aristide Briand, en tant que ministre des affaires étrangères va œuvrer pour la paix mondiale, en étant
coauteur du pacte Briand-Kellog de 1928 qui consiste à l’interdiction au recours unilatérale de la force (la
guerre est hors la loi). C’est dans le même esprit que Briand engage une initiative pour créer une institution
européenne. Dans le discours du 5 septembre 1929, Briand va proposer de créer une organisation
européenne devant la société des nations (ancêtre de l’ONU). Il développe son idée d’une fédération
européenne. La fédération sera utilisée principalement sur le plan économique mais aussi politique et social.
Dans un document écrit, il va proposer des choses que l’on retrouve aujourd’hui, comme l’objectif d’éviter
toute nouvelle guerre en Europe, la mise en place d’institutions communes, un marché fondé sur la libre
circulation des marchandises, des capitaux, et des personnes. Ce projet va se fracasser sur trois obstacles :
- La
crise économique de 1929 qui favorise un repli des nations
- La
montée du ressentiment allemand à l’égard de la France (dictat de Versailles)
- Les
britanniques avaient peur que le projet de Briand vienne concurrencer la SDN.
L’arrivé de Hitler va faire tomber à l’eau toute idée de rapprochement entre les États.
A. L’a
morce du projet communautaire
1. LE PLAN SCHUMAN
Plan formulé par Robert Schuman alors qu’il était ministre des affaires étrangères. Il prononce le discours
de l’horloge le 9 mai 1950 parce qu’il a été prononcé dans le salon de l’horloge dans le ministère des affaires
étrangères.. Dans son discours il donne les bases théoriques de la construction communautaire, il fait un
constat, jusqu'à présent, à chaque fois qu’on a voulu faire une organisation, il y a une disproportion entre les
objectifs affichés très ambitieux et de l’autres côté, des moyens mises en œuvre très modestes. Il va dire de
faire tout l’inverse, avoir un objectif raisonnable mais pour l’atteindre, on va se donner de très importants
moyens en s’assurant que les règles communes adoptées seront effectivement appliquées. L’idée derrière la
proposition est d’avoir un objectif sur le long terme mais la mission immédiate confiée à cette organisation
ne sera qu’économique. C’est la « méthode fonctionnaliste » ou « l’effet d’entrainement » qui permettra petit
à petit d’arriver à une fédération en commençant par des missions économiques puis en étendant le champ
d’application à d’autres domaines. Pour lui, l’Europe ne va se faire en un jour et il faut d’abord des
institutions pour que mécaniquement on arrive à une communauté.
D’un point de vue symbolique, ce sont les matières premières indispensable à la guerre. On va mettre en
place une coopération technique mais pacifique. D’un point de vue économique, ces ressources sont
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nécessaires à la reconstruction économique de l’Europe suite à la seconde guerre mondiale. Le charbon est la
première source énergétique et l’acier, la première ressource pour l’industrie. L’Allemagne a des mines de
charbon et la France à des industries sidérurgiques.
On va instituer le traité CECA à Paris le 18 avril 1951, il y a 6 pays qui signent le traité. La CECA est une
zone de libre échange sectorielle dans lequel le charbon et l’acier peuvent circuler sans droit de douane. Sa
spécificité tient de sa structure institutionnelle en effet, elle est composée de 4 institutions dont une qui a
beaucoup de pouvoir et qui s’appelle la Haute Autorité de la CECA. Elle est composée de 9 membres choisit
par les États pour 5 ans et ils sont autonomes des États membres. Elle définie l’intérêt général européen en
fixant une politique. On a également le Conseil qui est composé des ministres des États et ils assurent le lien
entre la Haute autorité et les États, il a très peu de pouvoir. On a également l’Assemblée Commune qui est
composée de parlementaires nationaux de chaque État, l’objectif est de servir d’alibi démocratique car elle
n’a aucun pouvoir de décision, seulement un rôle consultatif. Enfin, on a également la Cour de Justice. La
CECA préfigure ce que sera l’Union Européenne, c’est une entité supranationale qui réalise une intégration
beaucoup plus poussée que dans les organisations classiques. Les États vont pouvoir se faire imposer des
règles qu’ils n’ont pas consentis. C’est un véritable succès du point de vue économique, ce qui vient validé la
thèse de Schuman avec un domaine restreint qui pourra s’étendre vers d’autres domaines. Elle a été institué
pour 50 ans, véritablement en 1952 et elle a donc disparu en 2002.
C’est une idée de Jean Monet à la suite de la guerre de Corée à l’été 1950, on décide de défendre l’Europe
dans un cadre supranational. Le projet est de mettre en place une armée européenne permettant d’intégrer à
la fois une armée allemande pas encore constituée et ainsi que les armées des autres pays avec un seul
commandement. On va beaucoup plus loin que l’OTAN en effet, ce n’est pas qu’un accord militaire de
solidarité. Cela va beaucoup débattre en France car sous la IV ème République on est sous un régime
d’assemblée (instable) et donc le gouvernement est sans cesse renversée par l’Assemblée Nationale et il n’y
a jamais de majorité qui se dégage. On a un mécanisme de double opposition avec le parti communiste et les
gaullistes (chacun entre 20 et 30%). Les communistes qui s’opposent, y voient une alliance contre l’URSS et
les gaullistes qui s’y opposent, y voient un rapprochement des États-Unis. L’Assemblée Nationale va refuser
le texte le 30 août 1954. Il va y avoir 3 conséquences :
- Jea
n Monet démissionne de la Haute autorité de la CECA.
- Les
questions de défense sont exclues de la construction européenne et il va falloir attendre le traité
d’Amsterdam en 1997 pour reparler de ce sujet, bien qu’il soit encore embryonné aujourd’hui.
- Cet
échec vient rappeler que la construction européenne peut se faire que par petit pas. On va rester dans un
domaine économique
B. La
concrétisation du projet communautaire
On va revenir sur une coopération beaucoup plus modeste avec la création de deux nouvelles communautés :
- La
communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA)
- La
communauté économique européenne (CEE)
Elle est la moins connue des trois communautés va mettre mis en place par le traité CEEA à Rome le 25
mars 1957. L’idée est française puisqu’elle va parier sur le nucléaire pour des raisons :
- Une
raison d’indépendance énergétique
- Une
raison d’indépendance militaire
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Elle sera le quatrième État à disposer de l’arme nucléaire en 1960. Les ambitions militaires françaises vont
pousser sur un traité uniquement pour le nucléaire civil. On va mettre en place une agence
d’approvisionnement pour les États européens pour qu’elle puisse acheter des matières radioactives pour les
redistribuer. Ce traité a perdu beaucoup d’importance :
- L’ag
ence d’approvisionnement n’est plus utile du faite de l’importance des gisements
- La
France s’est détourné de ce traité par rapport à son ambition nucléaire
- Les
accidents nucléaires
C’est la dernière des communautés qui existent encore mais son rôle est limité.
6. COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE
Le traité de Rome du 25 mars 1957 est signé instituant la CEE. Son objectif est de regrouper l’ensemble des
économies des six pays membres au sein d’un marché unique. On revient a une méthode fonctionnaliste. Si
ce traité a une dimension purement économique mais il a un objectif a long terme, il s’agit de pacifier les
pays européens. Il s’agit de mettre en place une organisation d’intégration économique la plus poussée avec :
- Une
zone de libre-échange générale pour toutes les marchandises
- Une
union douanière avec un tarif commun en 1968
- Un
marché unique pour les marchandises, les services, les capitaux et les personnes
- Une
politique commerciale commune
- Une
politique agricole commune
- Une
politique des transports
Une union douanière est une zone de libre-échange avec des tarifs communs pour les États membres. Par
exemple, les USA paye 20% de taxes que ce soit en France, Allemagne ou Malte.
A partir de l’entrée en vigueur des deux traités de Rome de 1957, on a trois communautés qui vont
progressivement se rapprocher notamment à partir de 1965 avec l’adoption d’un traité de fusion des exécutif
de la CECA, la CEE et la CEEA
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A l’origine de cette crise, il y a une proposition sur le financement de la politique agricole commune qui est
faite par le président de la commission européenne qui est Walter Hallstein. Il propose une solution qui
prévoit que le conseil des ministres ne va plus prendre les décisions à l’unanimité mais à la majorité, un État
peut être mis en minorité. En 1965, la France est présidé par de Gaulle et elle voit un abandon total de
souveraineté, il est le principal bénéficiaire de la PAC et donc elle a peur qu’il lui fasse à l’envers. Le 1
juillet 1965, le gouvernement français décide de rappeler tous les représentants qui étaient à Bruxelles.
Pendant 6 mois, on a paralysé le fonctionnement des communautés. En janvier 1966, il y a le compromis de
Luxembourg, il n’a aucune valeur juridique mais politique très forte. Il vise a considérer que lorsqu’un pays
estime que ses intérêts essentiels sont en jeu, même en cas de vote à la majorité, les négociations doivent
continuer jusqu’à un compromis. Cette crise montre que le processus de construction européenne est fragile,
si on avait pas réussi à trouver de compromis, on aurait pu tuer l’œuf européen. En conséquence, cela a
freiné les ardeurs concernant l’approfondissement de l’intégration européenne, ce qui explique que pendant
30 ans, on a presque pas touché au traité.
La question de l’élargissement s’est très vite posée, une des grandes puissantes qui ne fait pas partie des
communautés européennes, il s’agit du Royaume-Uni. Déjà dans l’entre-guerre, le royaume-uni ne voulait
pas. En 1950, on lui a proposé pour la CECA, mais il préférait refuser pour plusieurs raisons :
- Gar
der ses relations avec les États-Unis et le Commonwealth.
- Le
Royaume-Uni voyait la communauté comme les vaincus de la Seconde Guerre Mondiale.
- Les
travaillistes ne sont pas d’accord avec les gouvernements européens qui sont de droite.
- Nati
onalisation des industries.
En 1957, on propose au Royaume-Uni d’entrer dans la Communauté Économique Européenne mais il va
refuser car s’il rentre il va y avoir une union douanière ce qui empêcherait les échanges sans droit de douane
avec les pays du Commonwealth.
En 1959, le Royaume-Uni décide de lancer une organisation concurrente qui existe toujours, il s’agit de
l’association européenne de libre-échange. Le Royaume-Uni a dû réviser sa positions pour trois raisons :
- Ses
liens avec les États-Unis se sont distendus avec la crise du canal de Suez.
- Le
commerce avec le Commonwealth ne fonctionne pas tellement.
- Les
pays membres de la CEE ont une forte croissance économique contrairement à lui.
Dès 1961, le Royaume-Uni revient la queue entre les jambe pour demandé son adhésion sauf que Charles de
Gaulle leur dit d’aller se faire voir ailleurs. Il redemanderont en 1967 avec un nouveau refus de Charles de
Gaulle.
Ces élargissements sont importants car bien qu’on fasse une intégration économique et même si les traités ne
disent rien sur les valeurs politiques des communautés, on comprend que de manière sous-jacente, la
condition requise pour 4 membres des communautés, c’est d’être une démocratie libérale (respectueuse de
l’état de droit, droits de l’Homme et de la démocratie). Pour adhérer, il faut respecter cela.
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E. La relance du processus d’intégration : l’acte unique européen
En 1984, le Parlement adopte un projet lancé par un italien, Spinelli. A partir de 1979, le parlement européen
est élu au suffrage universel direct et cela lui confère une légitimité démocratique. Le Parlement va mettre la
pression sur les États et les institutions pour proposer un traité sur l’Union Européenne qui ne sera pas adopté
mais obliger les États à se positionner. Le Président de la Commission Européenne qui est Jacques Delors
va proposer de donner un second souffle au projet européen :
- Ach
ever le marché commun en éliminant les derniers obstacles qui existent aux libertés de circulation.
- Coo
rdonner une politique étrangère pour peser sur les relations internationales.
En 1985, Jacques Delors va écrire le livre blanc qui sera traduit en 1986 en droit par un nouveau traité,
l’acte unique européen. Il sera adopté en février 1986 et va permettre plusieurs choses :
- On
va donner de nouvelles compétences dans le domaine de l’environnement ou la politique sociale pour
éviter que chaque État est sa propre règle.
- On
va voter en majorité et non plus en unanimité au sein du Conseil.
- On
va renforcer les pouvoirs du Parlement Européen.
- On
va embryonner la politique étrangère.
1. LE CONTEXTE HISTORIQUE
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UNION EUROPÉENNE
(sens large)
Il y aura 4 traité :
- Traité sur l’Union
Européenne
- Traité sur la
Communauté Européenne
- Traité sur la CECA
- Traité sur la CEEA
a. la PESC
On veut coordonner les politiques étrangères des États pour que l’Union Européenne puisse parler d’une
seule voix sur la scène internationale. La tache est difficile pour la souveraineté des États. Tous les États
n’ont pas les mêmes visions sur les sujets internationaux. Par exemple, l’invasion de l’Irak en 2003 par les
USA avec d’un coté l’Espagne, le Royaume-Uni qui est partie combattre et la France et l’Allemagne qui est
contre. Ces opérations militaires sont extrêmement rare car on a du mal a aller vers une vrai politique de
défense commune.
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b. la JAI
c. l’union économique et
monétaire
Cette union est celle qui était voulue par la France en effet, c’est l’idée qu’il y ai une libre circulation des
marchandises et des capitaux mais elle est freinée par des monnaie différente. Cet objectif n’a été atteint
qu’en trois étapes. :
- La libéralisation des
capitaux à la fin de 1993
- La mise en place de
critères de convergence entre 1994 et 1999 :
• Inflation ≤ 2%
• Taux d’intérêts le
plus minime possible
• Fluctuation de
change
• Déficits < 3%
• Dette publique
- La mise en place
d’une monnaie unique et d’une banque centrale européenne entre 1999 et 2002. Seul 19 États sur les 27
ont adopté l’euro aujourd’hui. Des États ont fait voté des protocoles additionnels lors des traités pour
éviter d’avoir l’euro.
d. la citoyenneté
européenne
Cette citoyenneté est exceptionnelle car elle n’a aucun équivalent dans le monde, c’est une innovation
majeure du traité de Maastricht. Elle est déconnectée de toute nationalité alors qu’il n’y a pas de nationalité
européenne. Elle se superpose aux citoyennetés nationales, elle ne les remplace pas. Toute personne qui a la
nationalité d’un des États membres est citoyen européen.
Cette citoyenneté crée des droits :
- Un droit de vote et
d’éligibilité aux élections européennes et aux élections municipales dans tous les États membres aux
élections européennes et municipales. Par exemple, un français peut être le maire de Barcelone.
- Une liberté de
circulation des personnes et non plus seulement les travailleurs. Par exemple, les étudiants.
- Un droit de pétition
à travers l’initiative citoyenne européenne. Il faut avoir au moins 1 million de personnes ayant votées la
pétition et de minimum 7 pays pour que la Commission Européenne doit se prononcé publiquement (elle
peut accepté ou non).
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La chute du mur de Berlin a permit la réunification de l’Allemagne et d’arrimer les pays d’Europe de l’Est
anciennement communistes au bloc occidental. Les pays sont devenus des démocraties libérales et
prétendent à entrer dans l’Union Européenne. On sait dès les années 90 qu’à plus ou moins long terme, qu’on
va avoir beaucoup plus que 12 membres. Il va falloir adapter les institutions européennes.
1. LE TRAITÉ D’AMSTERDAM
Le traité d’Amsterdam est signé le 2 octobre 1997 avec deux objectifs principaux :
- Ter
miner le travail de Maastricht
- Prép
arer les élargissements future, en effet en 1995 il y a eu 3 nouveaux États membres (Suède, Finlande,
Autriche) donc il y a 15 États au moment du traité.
On va faire ce qu’on a pas eu l’occasion de faire à Amsterdam. Le traité de Nice est signé le 26 février 2001.
Les conditions n’étaient pas bonnes :
- Une
cohabitation Chirac/Jospin en France
- Un
non sur la ratification du traité par l’Irlande
- Berl
usconi est chef de l’opposition à la coalition du centre-gauche en Italie
La seule chose qu’on va réussir à faire, c’est de réduire le nombre de commissaire européen passant 2
commissaires pour les grands États à un seul comme les autres États. Si on maintient le nombres de
commissaires sachant qu’il va y avoir des élargissements, cela va être énorme donc il faut avoir au minimum
un commissaire par État membre. On avait un système très complexe de pondération (plus il y a d’habitants,
plus il y a des votes). En modifiant ce système, on va avantager les plus petit. La seule véritable réussite,
c’est la proclamation de la charte des droits fondamentaux de l’Union à Nice le 7 décembre 2000.
Alors tout a commencé lors du Conseil européen de Laeken (14-15 décembre 2001), on est un peu après les
négociations du traité de Nice, donc les chefs d’États et de Gouvernement vont adopter ce que l’on a appelé
la déclaration de Laeken sur l’avenir de l’Union Européenne. Cette déclaration met en place la convention
pour l’avenir de l’Europe. Le terme même de convention a été choisit en rapport avec la convention de
Philadelphie, analogie avec Philadelphie, elle est composée de parlementaires nationaux et européens, des
membres de la commission et des représentants des gouvernements des États. On va confier la présidence de
cette convention à Valery Giscard d’Estaing. L’objectif est d’élaborer un nouveau traité, cependant au lieu
de faire comme d’habitude, on a mis en place ce processus de convention qui est beaucoup plus transparent,
tout se fait de manière publique. Il va débouché sur un texte qui sera soumis aux 25 États membres, il sera
signé le 29 octobre 2004, soit après l’adhésion des 10 nouveaux Etats. On appelle ce traite le Traité
Etablissant une Constitution pour l’Europe (TECE).
D’un point de vu formel, ce traité supprime les traités existants à l’exception du traité Euratom, ils vont être
regroupés dans un seul traité. Ce traité proposait donc de supprimer le Traité sur l’Union européenne et le
Traité sur la Commission Européenne. Mais ils sont regroupés dans le nouveau Traité établissant une
Constitution pour l’Europe.
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- Polit
iques de l’Union Européenne
- Disp
ositions générales et finales
On retient que d’un point de vu formel, ce traité est beaucoup plus simple que d’habitude. Sur le fond, ce
traité est innovant en matière institutionnelle, en effet, si l’on résume les différents apports de ce traité :
- Créa
tion d’un Président du Conseil européen élu pour 2 ans et demi renouvelable une fois
- Créa
tion d’un ministre des affaires étrangères, à la fois membre du Conseil et de la Commission
- Réd
uction du nombre de commissaires
- Renf
orcement des pouvoirs du Parlement européen
- Renf
orcement des pouvoirs des Parlements nationaux
Ce traité donne également une valeur contraignante à la charte des droits fondamentaux. Donc elle devient
obligatoire pour les États. Et enfin, on va insérer toute une série de symboles constitutionnels dans ce traités.
Cela montre que l’on veut rapprocher l’Union d’un État fédéral :
- Le
terme même de Constitution
- L’id
ée d’un Ministre des Affaires Étrangères
- Un
drapeau
- Un
hymne
- Les
règlements et les directives européennes sont rebaptisés lois et lois cadres
Ce traité n’a cependant jamais vu le jour.
12. UN ÉCHEC RETENTISSANT
Une fois le traité signé, il doit encore être ratifié et plusieurs États dont la France vont décider d’organiser un
référendum, en France il a lieu le 29 mai 2005 et il en ressort un « non » des français. Côté néerlandais, c’est
la même conclusion, de même au Royaume-Uni, Pologne et République Tchèque qui décident de suspendre
leur ratification en conséquence. Sans doute que ce traité a « payé » le ressentiment des français. Depuis
2005, on ne demande plus l’avis du peuple en terme d’Union Européenne.
Le référendum de 2005 consiste en la principale rupture politique, il a eu pour conséquence très indirecte
l’avènement d’Emmanuel Macron.
1. PROCESSUS DE RATIFICATION
Le traité de Lisbonne est signé le 13 décembre 2007. A l’origine, il est une initiative de la chancelière
allemande Angela Merkel, qui vise à reprendre les principaux éléments du traité constitutionnel afin de
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s’adapter aux élargissements. Ce qui est d’autant plus nécessaire que l’on a deux nouveaux États en 2007 : la
Bulgarie et la Roumanie. De plus, on sait que d’autres États vont suivre, donc il est absolument nécessaire de
faire face à l’élargissement. Donc ce traité va finalement être ratifié par les 27 États membres de l’époque
avec quelques difficultés, notamment un référendum négatif en Irlande qui va nécessité un deuxième
référendum positif. Donc ce traité est en vigueur depuis le 1 er décembre 2009.
13. CONTENU
En fait le contenu est assez similaire à celui du Traité Établissant une Constitution Européenne. Ce traité de
Lisbonne a souvent été appelé « mini-traité » ou « traité simplifié » en réalité, il a rien de mini et il est plutôt
simple. Pour le présenter, on dira qu’il reprend l’essentiel des dispositions constitutionnelles, on a
simplement enlevé les symboles constitutionnels. Ce traité a eu pour objectif de reprendre pour l’essentiel les
dispositions du Traité Établissant une Constitution Européenne. Concrètement et d’un point de vue formel,
on conserve deux traités : le Traité sur l’Union Européenne et le Traité sur le Fonctionnement de l’Union
Européenne. On a modifié le TUE, mais il existe toujours et le Traité de la Communauté Européenne devient
le Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne. C’est pourquoi l’on dit que normalement on ne doit
plus parler de droits communautaires mais de droits de l’Union Européenne. La conséquence c’est que d’un
point de vue formel, il n’y a plus lieu de distinguer le pilier communautaire des autres piliers, on supprime
donc la construction en piliers. La charte des droits fondamentaux, se voit conférer une valeur contraignante.
La JAI a disparu, on parle d’espace de sécurité et de justice. La PESC existe toujours, et les décisions se
prennent toujours à l’unanimité, elle consiste donc en la dernière politique intergouvernementale. Il y a une
présidence stable pour le conseil européen. Donc, les deux matières de la JAI qui n’avaient pas été supra-
nationalisée (coopération judiciaire en matière pénale et la coopération policière) le sont maintenant. La
PESC est la dernière à fonctionner de manière intergouvernementale. Il y a ensuite d’autres innovations que
l’on verra plus tard. On retient simplement qu’incontestablement, on avait besoin d’une révision
institutionnelles pour que l’Union Européenne puisse fonctionner à 27/28 voire plus. Cependant, il est tout
aussi incontestable que l’adoption de ce traité, qui, en France n’a pas été adopté par référendum, mais par la
voie parlementaire, pose un problème démocratique.
1. LE BREXIT
Evidemment c’est l’actualité, on fait un très rapide retour historique pour dire qu’à l’origine on a un
référendum le 23 juin 2016 et les britanniques décident de voter majoritairement en faveur de la sortie de
l’Union Européenne. A la suite de ce vote va débuter un processus sur lequel on reviendra, qui va déboucher
sur la sortie formelle du Royaume-Uni, le 31 janvier 2020. Cependant, on avait mis en place une période de
transition pour négocier la relation future avec le Royaume-Uni qui s’est achevée le 31 décembre 2020 et
donc le Royaume-Uni est sorti d’un point de vue effectif. Il n’applique donc plus le droit de l’Union
Européenne.
Donc deux réflexions sur le Brexit, qu’on développera sur le retrait d’un État membre :
- Le
Brexit rappelle l’histoire compliquée du Royaume-Uni avec l’Union Européenne, (pour être un petit peu
trivial, depuis l’origine ils nous emmerdent). La situation aujourd’hui n’est pas si surprenante au vue de
son histoire.
- Les
conséquences de ce retrait pour la construction européenne sont assez difficiles à prévoir. Il y a souvent
freiné ou empêché des constructions, aujourd’hui il ne pourra plus le faire ; au contraire, il peut être perçu
comme l’amorce d’une désagrégation de l’Union Européenne, entrainant d’autres pays en dehors de
l’Union Européenne.
Pour le moment, les États se disent plutôt que c’est bien compliquer de sortir de l’Union Européenne, donc
pas d’effet « domino ». Le Brexit nous montre quand même quelque chose : il n’y a pas, contrairement à ce
que l’on croyait, une irréversibilité de la construction européenne. En effet, on a longtemps penser que
l’intégration était irréversible, ce n’est pas vrai. On prend donc conscience de la fragilité de la construction
européenne.
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14. LA REMISE EN CAUSE DES VALEURS DE L’UNION EUROPÉENNE ET DE L’ETAT
DE DROIT
C’est un défi bien plus important et existentiel que ne l’est le Brexit. Depuis le début des années 2010,
plusieurs États membres sont dirigés par des gouvernements qui remettent en cause les valeurs de l’Union
Européenne. Il s’agit principalement de la Hongrie, dirigée par Victor Orban, et de la Pologne, dirigée par
le parti « Droit et Justice » (le PIS). Ils ont fait voté une baisse de la limite d’âge de la retraite, comme ça les
juges le plus importants s’en vont, et une deuxième loi qui dit que les juges seront votés directement par le
parlement, ce qui permet d’en avoir qui sont d’accord avec le gouvernement. En Hongrie, les médias ont
maintenant l’obligation d’appliquer un traitement équilibré sur le Gouvernement. Les ONG n’ont également
pas le droit de s’approcher des camps de migrants (limiter le fait que l’on voit ce qu’il s’y passe). On retient
donc que, cette manière d’exercer le pouvoir a été théorisée par Victor Orban qui nomme cela comme une
démocratie illibérale, démocratie avec élection du parlement libre et honnête et que le gouvernement suit,
mais l’on va contester la légitimité des contre-pouvoirs dans l’idée que le peuple n’as pas élu ces médias
donc on ne voit pas pourquoi elles seraient légitimes de critiquer le gouvernement. En clair, on s’en prend
aux contre-pouvoirs en estimant qu’ils n’ont pas de légitimité démocratique. On retient que, sans rentrer dans
le débat politique, en tout état de cause, cela pose un problème, car en adoptant ce type de démocratie ils
viennent remettre en cause les valeurs que l’on trouve dans l’article 2 du traité sur l’Union Européenne, qui
dit « les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi
que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces
valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-
discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes ». En clair la
Hongrie et la Pologne remettent en cause pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la
solidarité. Ce problème est plus grave que celui du Brexit, car ils remettent en cause les fondements de
l’Union Européenne qui peut donc s’écrouler.
Mais en plus, elles posent problème pour le fonctionnement de certains mécanismes en droit de l’union,
notamment c’est le cas s’agissant du mandat d’arrêt européen. Donc qu’est ce que l’on peut faire face à ces
Etats ?
Premièrement, il n’existe pas de clause d’exclusion. On ne peut pas l’obliger à partir, or il est clair que si
Pologne et Hongrie contestent les valeurs, elles n’ont pourtant pas envie d’en sortir, ils sont les principaux
bénéficiaires de l’Union Européenne.
Deuxièmement, on peut essayer de conditionner les aides européennes au respect de ces valeurs. En mettant
comme condition qu’on continue à leur donner de l’argent seulement s’ils respectent les valeurs. Cependant,
jusqu’à présent on n’a pas réussit à le faire (ou bien manque d’envie politique). On a essayé dans le cadre du
plan de relance européen, qui est important (sorte de fédéralisation budgétaire), ça a été compliqué, ces pays
ce sont opposés à ce plan de relance. On a donc opter pour une solution dont on ne sait pas si on pourra
imposer à ces pays de respecter ces valeurs par la suite.
On a essayé, depuis 2019, de les faire passer devant la cour de justice, elle rend des décisions qui viennent
condamner ces mesures prises par la Hongrie et Pologne. Le problème c’est que la compétence de la cour de
justice reste limitée, en particulier, elle n’a en principe pas la compétence pour sanctionner directement une
atteinte aux valeurs de l’Union (mais plutôt une atteinte à des textes qui mettent en œuvre les valeurs de
l’Union).
Troisièmement, le recours à l’article 7, qui prévoit justement une procédure de sanction quand un État viole
les valeurs de l’Union. Le problème, c’est qu’en pratique, cela ne marche pas. Sa procédure se divise en deux
stades :
- Le
conseil peut constater l’existence d’un risque clair d’une violation grave par un État membre des valeurs.
Pour cela, il doit statuer à la majorité des 4/5eme sur proposition soit d’1/3 des États membres, soit de la
commission, soit du parlement européen. Cette procédure à été lancée en 2017, contre la Pologne, à
l’initiative de la commission, et en 2018, contre la Hongrie, à l’initiative du parlement. Jusqu’à présent, le
conseil n’a pas statué.
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- Sur
proposition d’1/3 des États membres ou de la commission, le conseil européen peut à l’unanimité
constater l’existence d’une violation des valeurs et s’il le fait, alors cela peut déboucher sur des sanctions
à l’égard de l’État concerné, en particulier la suspension de ses droits de vote au sein du conseil.
Ce processus est tout d’abord marqué par des conditions que doivent respecter les États candidats, on
reviendra ensuite sur la procédure.
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- Une
condition politique, l’État doit respecter les valeurs européennes (démocratie, état de droit et droit de
l’homme)
- Une
condition économique, l’État doit avoir une économie de marché et viable
- Une
condition administrative et juridique, l’État doit pouvoir intégrer l’acquis communautaire, c’est à dire être
capable de transposer dans son droit interne, la législation européenne et de la faire appliquer.
L’article 49 du traité sur l’Union Européenne nous dit « Tout État européen qui respecte les valeurs visées à
l’article 2 et s’engage à les promouvoir peut demander à devenir membre de l’Union ». Il précise ensuite
« les critères d’éligibilité approuvés par le Conseil européen sont pris en compte ».
Ces trois critères dépendent uniquement de l’État candidat. Depuis 2006, le Conseil Européen a fixé un
quatrième critère, il s’agit de la capacité d’intégration de l’Union européenne.
b. La procédure d’adhésion
Avant le traité de Lisbonne, les traités étaient silencieux, c’est à dire qu’on ne se posait pas la question de
savoir si un État avait le droit de se retirer de l’Union Européenne.
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L’article 50 est très mal rédigé et en pensant que jamais un État puisse quitté l’Union Européenne. Le
principe posé est « tout État membre peut décider de se retirer de l’Union », c’est une décision unilatérale.
L’article fixe la procédure en 3 étapes :
- La
notification, l’État qui veut se retirer informe avec une lettre ses intentions au Conseil Européen.
- La
négociation, l’État va négocier avec l’Union Européenne un accord de retrait. Cet accord doit tenir compte
des relations futures qu’aura cet État avec l’Union Européenne.
- La
conclusion de l’accord de retrait, il se fait entre l’Union Européenne et l’État voulant se retirer. On
envisage deux possibilités :
• Soit on arrive à
conclure l’accord, dans ce cas, les traités européens arrêtent de s’appliquer dans l’État à la date de retrait.
• Soit on n’arrive pas
à conclure l’accord, dans ce cas, l’article nous dit que les traités européens cessent de s’appliquer dans
un délai de deux ans à partir de la notification. Or, il peut y avoir une prolongation de 2 ans si le Conseil
Européen veut encore négocier.
Si un État a quitté l’Union Européenne et qu’il veut revenir, il repasse toutes les mesures d’adhésion comme
s’il n’avait jamais été membre.
b. le Brexit
Le Brexit commence avec le référendum du 23 juin 2016 avec une petite majorité en faveur du retrait. Le 29
mars 2017, le Royaume-Uni notifie au Conseil Européen. On va ensuite négocier :
- Le
Royaume-Uni doit payer une facture à l’Union Européenne car il s’est engagé économiquement dans un
projet. Le Royaume-Uni va devoir payer aux retraités nationaux qui travaillaient à l’Union Européenne.
- Les
citoyens britanniques dans l’Union Européenne et des citoyens européen au Royaume-Uni
- L’Irl
ande du Nord, dans les années 60/70, il y a une guerre civile entre les catholiques qui voulaient rejoindre
l’Irlande pour former qu’un seul pays et les protestants qui voulaient rester dans le Royaume-Uni. En
1998, la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande doit rester ouverte avec l’Union Saint.
Cet accord doit tenir compte de la relation future. La question était : « Quelle relation commerciale va-t-on
avoir avec le Royaume-Uni ? » On s’est dit que durant ce délai de 2 ans il fallait aussi faire une déclaration
politique pour décrire la relation future souhaitée / le futur traité commercial. Cette relation commerciale
peut être plus ou moins approfondie. Le problème était qu’il fallait concilier les promesses du Brexit d’un
côté, et de l’autre la nécessité de maintenir une frontière ouverte en Irlande du nord. Le Royaume-Uni voulait
des accords de libre échange avec tout le monde, plus de libre circulation des travailleurs ; il voulait bien par
contre un accord de libre-échange mais seulement cet accord on est obligé de remettre une frontière dure en
Irlande du nord. Finalement Theresa May en novembre 2018 avait fini par conclure un deal avec les
européens mais le parlement britannique a refusé 3 fois. On a donc été obligé de repousser le délai des deux
ans. Il aura fallu l’arrivé au pouvoir de Boris Johnson à l’été 2019, pour renégocier un nouvel accord de
sortie avec l’Union Européenne. On va finalement donner un statut spécial à l’Irlande du nord qui va
continuer à appliquer des lois de l’Union Européenne permettant de maintenir les frontières ouverte et les
contrôles (notamment sur les marchandises britanniques) auront lieu entre la Grande Bretagne et l’Irlande du
nord. Le parlement britannique, suite aux élections de décembre 2019 a voté cet accord, ce qui a permis la
sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne le 31 janvier 2020. A partir de cette date s’est ouvert une
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période de transition qui s’est terminée le 31 janvier 2021 (il continuait d’en appliquer les règles bien que
plus membre). Pendant ce temps on a négocié le traité sur les relations futures. C’est ici ou on a eu des
problèmes de pêche… On a réussi à trouver un accord à la toute fin de 2020 : depuis le 1 janvier 2021, le
Royaume-Uni est véritablement sorti de l’union européenne et n’applique plus le droit européen.
Paragraphe 2 : la place des États au sein de l’Union européenne
A. Une place variable dans le processus d’intégration
A l’origine, le but est de limité la place des États avec la souveraineté et le nationalisme en effet, Schuman
nous a dis dans le discours de l’horloge « l’Europe n’a pas été faite et il y a eu la guerre ». En conséquence,
on a adopté un anti-étatisme. On va donner beaucoup de pouvoir à la Commission Européenne ainsi que la
Cour de Justice de l’Union Européenne, on ne demandait pas l’avis des États membres. Paradoxalement, cela
change avec le traité de Maastricht en 1992 avec un retour en force des États avec la mise en place de
politiques intergouvernementales. Cela permet de garder une renaissance de la souveraineté pour chaque
État. A partir du traité de Maastricht, on a une forte augmentation du nombre de traité. Entre le traité de
Rome de 1957 et l’Acte unique en 1986, les États sont faibles car on ne touche pas aux traités.
Le Conseil Européen jusqu’à présent existait de manière informelle tandis que maintenant cela devient une
véritable institution à part entière. Le traité sur l’Union Européenne nous dis que c’est le Conseil Européen
qui donne à l’union « les impulsions nécessaires à son développement et en définit les orientations et les
priorités politiques générales ». Il est venu prendre des compétences de la Commission européenne. L’article
4 du traité sur l’Union Européenne nous dis « L'Union respecte l'égalité des États membres devant les traités
ainsi que leur identité nationale ». On demande à l’Union Européenne de rester à sa place. Le traité de
Lisbonne marque le retour des États et une certaine défiance envers les institutions supra-nationales de
l’Union Européenne notamment la Commission européenne. La commission européenne a une très mauvaise
image notamment car les gouvernants européens jouent un rôle dans cette mauvaise image.
A partir de Maastricht en 1992 et Lisbonne en 2009, on avait mis en place une structure en pilier qui était
redoutablement complexe puisque l’Union Européenne était fondée sur trois pilier :
- Com
munautaire
- Polit
ique étrangère et de Sécurité Commune
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- Justi
ce et Affaires Intérieures
Cependant, quand on parlait de l’union on pouvait désigner uniquement les deuxième et troisième pilier afin
de distinguer communauté européenne et union européenne. L’idée était de distinguer les communautés avec
la méthode supranationale et intergouvernementale pour les autres.
Avec le traité de Lisbonne, la structure en pilier a disparu et il ne reste que l’union européenne. Aujourd’hui
on distingue les politiques intégrées où on applique la méthode supranationale, c’est à dire que toutes les
politiques de l’Union Européenne se retrouvent dans le traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne.
C’est le cas de l’ancien troisièmes pilier. Sauf pour la politique étrangère et de sécurité commune : seule
prévu dans le traité sur l’union européenne.
Donc une seule entité l’union européenne, ses politiques réponde à la méthode supranationale sauf la
Politique Etrangère de Sécurité Commune où on applique la méthode intergouvernementale. A partir du
traité de Lisbonne on simplifie les choses. On avait deux entités qui cohabitaient : union qui pouvait désigner
l’ensemble (communauté européenne et les deux autres piliers ou bien au sens strict que les deux autres
piliers) et la communauté européenne complètement indépendante. Aujourd’hui on a seulement l’union
européenne avec les Etats, les individus et l’union agis à travers ses institutions.
l’Union Européenne
Avant Lisbonne, les trois communautés avaient la personnalité juridique. En 2002, avec la disparition de la
CECA, il ne reste que deux personnes juridiques et ainsi continué à conclure des contrats, signer des traités
internationaux avec des États… On a différents problèmes :
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- On
avait différentes personnalités juridiques ce qui pouvait atteindre à l’unité de l’ensemble communautaire.
- L’U
nion Européenne, n’avait pas expressément de personnalité juridique, elle ne peut pas donc exercer des
droits. Par exemple, saisir une juridiction. Malgré cela, l’Union Européenne a quand même conclue des
traités internationaux. Par exemple, les traités internationaux d’extraditions avec les États-Unis. Cela
signifie donc que l’Union Européenne a la personnalité juridique.
On avait donc une juxtaposition de quatre personnalités juridiques de 1992 à 2002. Les États-tiers se
questionnaient véritablement à qui doit-on s’adresser.
M. La personnalité explicite reconnue par le Traité de Lisbonne
Depuis le 1er décembre 2009, la communauté européenne a disparu, il ne reste que l’Union Européenne et
l’article 47 du Traité sur l’Union Européenne qui nous dis « l’Union Européenne a la personnalité
juridique ». Il ne reste qu’une seule entité bien qu’Euratom soit toujours là. L’Union Européenne a le droit de
légation (représentation diplomatique). L’Union Européenne va pouvoir être membre d’autres organisations
internationales. En conséquence, au niveau internationale, l’Union Européenne se rapproche d’un véritable
État.
D’un point de vu formel, l’Union Européenne est une organisation internationale. Cependant, elle possède de
larges compétences ce qui nous renseigne pas sur sa nature véritable. C’est pourquoi certains ont essayé de
rentrer l’Union Européenne dans la catégorie de l’État fédéral.
Il n’y a pas de nation alité européenne donc l’Union Européenne ne peut pas être considéré comme un État.
Cependant, depuis Maastricht, a été mis en place une citoyenneté européenne qui découle de la nationalité
des États membres. Ce statut de citoyen européen permet de bénéficier de droits qui normalement sont
reversés aux sols nationaux. Par exemple, le droit de vote pour les élections européennes et municipales.
Par principe, seul l’État est souverain, c’est lui qui a décidé souverainement a décidé d’appartenir à l’Union
Européenne et de lui conférer des compétences. Il peut tout a fait quitter l’Union Européenne et reprendre ses
compétences. Dans de nombreux domaines, l’État n’est plus libre de décider puisque seule l’Union
Européenne est compétente. Par exemple, la politique monétaire. Le conseil constitutionnel français dans sa
décision du 9 nombre 1992 sur le traité de Maastricht, a estimé que les transferts de compétences consenties
à l’Union Européenne étaient « de nature à porter atteinte aux conditions essentielles de l'exercice de la
souveraineté nationale », d’où la nécessité de réviser la Constitution. Si d’un point de vu formel, c’est bien
l’État qui reste souverain, en pratique on se trouve dans une situation où la souveraineté est partagée entre
l’État et l’Union Européenne. Cela rappelle l’État fédéral. La grande différence c’est que l’Union
Européenne ne possède pas la compétence de la compétence, c’est à dire que si on voulait donner plus de
compétences à l’Union Européenne, il faut réviser les traités et pour réviser les traités, il faut l’accord de tous
les États membres. Tandis que dans un État fédéral, en principe, la Constitution va pouvoir être révisés à la
majorité.
Paragraphe 3 : synthèse
Il ressort que c’est difficile de rentrer l’Union Européenne dans une case, c’est la qualification juridique. En
clair, on se trompe nécessairement, si on essaye de rentrer l’Union Européenne dans une catégorie juridique
préexistante. L’Union Européenne est qualifiée d’une entité sui generis, c’est une nouvelle catégorie
juridique qui signifie « dans son genre ». Par exemples, Jacques Delors parle de fédération d’États nations
ou encore la cour fédérale allemande parle d’association d’États. L’Union Européenne, on peut la définir
comme une union de droit.
Dans le cadre des relations internationales, les États ont la faculté d’être représenté dans d’autres États, c’est
le droit des représentation diplomatique. En pratique, c’est la possibilité d’avoir une ambassade, c’est le droit
de légation. On distingue le droit de légation active et le droit de légation passive. Le droit de légation active,
c’est la possibilité d’être représenter dans un État tiers. Le droit de légation passive, c’est la possibilité de
recevoir des représentants sur son territoire. Dans un tel système, on ne parle que des États. Historiquement,
il n’y avait que les États, tandis qu’aujourd’hui, les organisations internationales participent aussi à ses
relations diplomatiques. Leurs places sont réduites. La plupart vont avoir un droit de légation passive. Par
exemple, la France a un siège à l’ONU. Cependant, elle n’exercent pas de droit de légation active. Par
exemple, l’ONU n’a pas de siège en France. L’Union Européenne exerce un droit de légation passive car elle
accueille des missions diplomatiques aussi bien de ses États membres que de la part des États-tiers. Par
exemple, la mission des États-Unis à Bruxelles. L’Union Européenne exerce en outre son droit de légation
active car elle possède des délégations dans la quasi-totalité des États du monde. On est dans un rôle
similaire d’une ambassade. Par exemple, elle envoie en ce moment des messages aux autorités birmanes
pour désapprouver le coup d’État.
Elle a considérablement évolué au fil du temps et en particulier avec le traité de Lisbonne. La question est de
savoir qui représente politiquement l’Union Européenne à l’étranger. Le problème, c’est qu’avant Lisbonne,
il y avait deux acteurs :
- La
Commission Européenne, en particulier le commissaire chargé des relations extérieures uniquement pour
le pilier communautaire. Par exemple, le commerce.
- Le
Conseil Européen pour le deux autres piliers. Par exemple, la politique étrangère. Depuis le traité
d’Amsterdam, le conseil avait nommé un haut représentant pour la PESC.
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Il y avait un problème car on pouvait à la fois susciter le commissaire et le haut représentant, il y avait donc
des tensions car ils étaient en concurrence pour représenter l’Union Européenne. L’article 18 du traité sur
l’Union Européenne prévoit la création d’un haut représentant qui sera consacré au traité de Lisbonne. Le
haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité va fusionner les deux fonctions. Il est
président du Conseil de l’Union Européenne dans sa formation affaires étrangères et vice-président de la
Commission Européenne. Dans le cadre du traité constitutionnel de 2005 (qui n’a pas aboutit), on l’avait
appelé le ministre des affaires étrangères de l’Union Européenne.
Malgré ces deux handicaps, elle est membre de l’OMC, la FAO, OIV. En revanche, elle n’est pas membre de
l’ONU car la charte de San Francisco prévoit que seul des États peuvent être membre de cette organisation
internationale. Si on veut peser sur la scène internationale et qu’on est pas membre, cela est compliqué. C’est
pourquoi, l’Union Européenne dispose d’un statut d’observateur privilégier au sein du l’assemblée générale
de l’ONU (avant c’était la CEE et il fallait renégocier). A l’assemblée, l’Union Européenne ne peut pas voter
mais elle peut prendre la parole, elle peut agir à travers ses États membres. Par exemple, elle peut demander
de voter telle ou telle résolution à ses États membres. Cela dépend de la bonne volonté de ses États membres.
Par exemple, le Royaume-Uni c’était opposé 70 fois à l’Union Européenne.
L’Union Européenne n’a aucun équivalent dans le monde, elle nous perturbe car c’est difficile de la rentrer
dans une case.
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PARTIE 2 : L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLE DE
L’UNION EUROPEENNE
CHAPITRE 1 : LES PRINCIPES CARDINAUX DE
L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLE
Section 1 : Les principes établis
Paragraphe 1 : le principe d’équilibre institutionnel
Il constitue la traduction au niveau européen de la séparation des pouvoirs
1. LA SIGNIFICATION DU PRINCIPE
Si on dit que la séparation des pouvoirs ne peut pas s’effectuer au niveau de l’Union Européenne, c’est parce
qu’elle a d’autres problèmes. Son principal défi est de faire cohabiter en son sein, trois sources de
légitimités :
- Une
légitimité intégrative, c’est à dire la légitimité du projet européen en lui-même. On doit défendre le projet
et la Commission Européenne a reçu cette mission.
- Une
légitimité démocratique, même si à l’origine ce n’était pas une préoccupation, on a progressivement
associer les peuples européens aux fonctionnement de l’Union Européenne. Pour cela, on va mettre en
place le Parlement Européen.
- Une
légitimité étatique, en effet, les États n’ont pas disparu et doivent continuer à défendre leurs intérêts
propres. Elle va être incarné par le Conseil Européen et le Conseil de l’Union Européenne.
Ce principe va permettre la réalisation d’un équilibre entre ces trois sources de légitimité. Il se distingue de la
séparation des pouvoirs car l’objectif n’est pas de diviser le pouvoir pour éviter l’autoritarisme mais on veut
préserver l’autonomie de chaque institution afin de préserver la source de légitimité qu’elle incarne.
Ce principe on le retrouve pas en tant que tel dans les traités. Pour la première fois, c’est la Cour de Justice
qui l’a illustré dans son arrêt Meroni du 13 juin 1958. Aujourd’hui on considère que ce principe figure à
l’article 13 du Traité sur l’Union Européenne qui nous dis « Chaque institution agit dans les limites des
attributions qui lui sont conférées dans les traités ».
La fonction principale est de préserver l’ordre constitutionnel existant et pour cela, on va donner pour chaque
institution des outils pour défendre les prérogatives. Le principal outil, c’est la possibilité est de saisir la cour
de justice à chaque fois qu’elle estime qu’une autre institution n’a pas respecter ses prérogatives. En clair,
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l’arbitre du principe d’équilibre institutionnel, c’est la cour de justice qui va ici se comporter comme une
vraie cour constitutionnelle. Par exemple, si le conseil de l’Union Européenne adopte une décision en se
fondant sur la PESC, dans ce cas, la commission et le parlement n’ont rien a dire. Si la commission ou le
parlement estime que la décision relève d’un autre domaine alors ils pourront saisir la cour de justice pour
l’annuler.
CHAPITRE 2 : LES INSTITUTIONS ET ORGANES DE
L’UNION EUROPÉENNE
Section 1 : Les institutions politiques
Paragraphe 1 : le Conseil européen
En 1957, on n'avait pas prévu de regrouper les chefs d’État ou de gouvernement pour ne pas concurrencer la
Commission Européenne. On ne pouvait empêcher des personnes de dialoguer. De manière informelle, dès
1961, on va organiser des conférences au sommet qui regroupaient des chefs d’État et de gouvernement. A
partir de 1974, on va appeler ça le Conseil Européen, cela n’existait pas dans les traités. Il va falloir attendre
l’acte unique européen en 1986, pour donner une assise juridique au conseil européen qui va être mentionné
dans les traités. Jusqu’en 2009 avec le traité de Lisbonne, il n’était pas extrêmement clair de savoir si le
conseil européen est juste une formation particulière du Conseil ou de savoir si c’est un organe autonome. Le
traité de Lisbonne a mis fin à ce débat, le Conseil Européen est l’une des sept institutions mentionnées à
l’article 13 du traité de l’Union Européenne et l’article 15 du traité sur l’Union Européenne est entièrement
consacré à lui.
Il est composé de chefs d’État ou de chefs de Gouvernement. Par exemple, pour la France c’est le Président
de la République. Par exemple, pour l’Allemagne c’est le chancelier et non le Président de la République. On
a le Président du Conseil Européen, le Président de la Commission Européenne et le haut représentant pour
les affaires étrangères. Le Conseil Européen se réunit au minimum deux fois par an mais son Président peut
organiser des réunions extraordinaires. Par exemple, le Brexit. En principe, le conseil européen se prononce
par consensus mais il existe de très nombreuses exceptions. Le traité lui même prévoit que le conseil peut
voté à l’unanimité, à la majorité qualifiée ou la majorité simple.
Ce poste est une innovation du traité de Lisbonne en 2009. Avant 2009, le Conseil Européen était présidé par
le chef de l’État ou du Gouvernement qui assurait une présidence tournante de l’Union Européenne (tous les
6 mois). Par exemple, Nicolas Sarkozy en 2008 était le Président du Conseil Européen. Avec le traité de
Lisbonne, on a voulu donner un visage à l’Union Européenne, en mettant une présidence stable. L’article 15
du traité de l’Union Européenne précise que le conseil européen élit son Président pour une durée de deux
ans et demi et renouvelable une fois. L’idée est qu’il va être élu pour cinq ans mais s’il est incompétent, il ne
fait que deux ans et demi. Cette élection a toujours lieu après les élections du Parlement Européen. La
dernière élection a été en 2019 et le Président du Conseil Européen est Charles Michel (ancien Premier
Ministre belge). En général, les Présidents du Conseil européen étaient auparavant des chefs d’État ou des
chefs de Gouvernement (ils ne peuvent pas faire les deux). Le vote est organisé à la majorité qualifiée, c’est
un peu plus que la majorité des États membres. Le Président du Conseil Européen sert à animer les travaux
du Conseil Européen, il fixe les travaux à l’ordre du jour, il facilite les consensus et c’est lui qui assure à son
niveau la représentation extérieure de l’Union Européenne. Il est sensé être le visage de l’Union Européenne
à l’étranger, mais cela n’a pas beaucoup marché car on ne sait pas vraiment qui il est car jusqu’à présent on a
nommé des personnes peu connu à part dans leur pays d’origine. Par exemple, Donald Tusk en Pologne.
Outre la personnalité des présidents du Conseil Européen, le problème vient du fait qu’ils doivent cohabiter
avec d’autres personnages en particulier le Président de la Commission Européenne, le haut représentant
pour les affaires étrangères et la présidence du Conseil de l’Union Européenne (tournante). On avait
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imaginer de fusionner à terme le Président du Conseil Européen et le Président de la Commission
Européenne pour avoir une plus grande légitimité afin de représenter l’Union Européenne.
La mission principale est de donner à l’Union Européenne les impulsions nécessaires à son développement.
Il fixe les orientations et les politiques générales de l’Union Européenne. Le Conseil Européen est le centre
névralgique de l’Union Européenne, c’est à dire que c’est de là que tout part. Cette mission à l’origine était
assurée par la Commission Européenne. Depuis le traité de Lisbonne, la commission a perdu se pouvoir, on a
donc renforcé la légitimité étatique au détriment de la légitimité intégrative. Il va disposer d’un pouvoir de
nomination, c’est lui qui nomme le futur Président de la Commission Européenne, c’est lui qui nomme le
haut représentant pour les affaires étrangères et le Président de la Banque Centrale Européenne. Il va jouer
un rôle en matière de révision des traités, c’est à dire de modification de traité. Si on veut modifier, l’article
48 du traité de l’Union Européenne précise que le Conseil Européen se charge de convoquer soit une
convention, soit une conférence intergouvernementale.
Aujourd’hui, c’est l’institution la plus puissante au sein de l’Union Européenne. Cependant, le Conseil
Européen n’exerce aucune fonction législative, il ne vote donc pas les lois européennes (directives et
règlements).
1. LA COMPOSITION DU CONSEIL
Le conseil est formé d’un représentant de chaque État membre au niveau ministériel donc 27 ministres. Le
problème, c’est que le Conseil qui est une entité juridique unique mais il va siéger en différente formation en
fonction du thème abordé (pas la même composition). En effet, il y a 10 formations différentes. Par exemple,
la formation transport et énergie. C’est le ministre en charge du thème qui va siéger. Par exemple, on parle
d’agriculture, les 27 ministres de l’agriculture vont se réunir. Le conseil des faire étrangères qui regroupe les
27 ministres des affaires étrangères (en France, c’est Jean-Yves Le Drian) est toujours présidé par le haut
représentant pour les affaires étrangères. Pour essayer d’avoir une certaine cohérence et continuité entre
toutes ces formations, il existe au sein du conseil, le comité des représentants permanents, qu’on appelle le
Coreper. Il est composé d’ambassadeurs de chaque État membre qui eux siègent tout le temps au Conseil de
l’Union Européenne. En pratique, ce Coreper est important car c’est lui qui se charge de l’essentiel du
travail, il se réunit avant les réunions du Conseil de l’Union Européenne et il va essayer de parvenir à un
consensus entre les États membres sur le plus de questions possibles. Si bien que lorsque les ministres
arrivent, l’essentiel du travail est fait et ils vont discuter sur les sujets où on a pas encore mit tout le monde
d’accord.
a. le secrétariat général
Le secrétariat général est là pour assister le Conseil de l’Union Européenne, aider la présidence du Conseil
de l’Union Européenne. Son rôle est de représenter le Conseil de l’Union Européenne face aux autres
institutions. Par exemple, c’est lui qui représente le Conseil de l’Union Européenne devant la Cour de Justice
de l’Union Européenne.
a. la présidence
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Le Conseil de l’Union Européenne lui aussi a une présidence, qui préside les travaux sauf pour les affaires
étrangères. Elle est là pour planifier les travaux du Conseil de l’Union Européenne, pour fixer l’ordre du jour
des réunions. Elle est assurée par chaque État membre de manière tournante.
Par exemple, si la France veut avancer sur une question de sécurité et bien lorsque c’est son tour, elle peut
forcer à la discussion. Le problème, c’est que chaque pays à des idées différentes et donc cela peut stopper la
continuité d’une politique au bout de 6 mois. En réalité, on fonctionne en trio, c’est à dire que trois pays qui
doivent succéder vont essayer de se mettre d’accord sur un programme de 18 mois. Le trio actuel est
composé de l’Allemagne entre le 1 juillet 2020 et le 31 décembre 2020, le Portugal depuis le 1 janvier 2021
jusqu’au 30 juin 2021 et la Slovénie le 1 juillet 2021 jusqu’au 31 décembre 2021. La France succèdera la
Slovénie, le 1 janvier 2022 et la dernière fois c’était en 2008.
Elles ont considérablement évolué avec le traité de Lisbonne. Selon que je vais choisir le vote à l’unanimité
ou à la majorité qualifiée, je ne vais privilégier les mêmes objectifs. Si je choisi l’unanimité, on est dans un
modèle intergouvernemental avec le respect de l’État mais l’inconvénient ce sont que les décisions vont être
plus difficiles à prendre. Par exemple, l’affaire Navalny. Si je choisi la majorité qualifiée, on est dans un
modèle supranational, c’est plus facile de prendre des décisions mais le risque est de mettre en minorité.
Même si je choisi la majorité qualifiée, il faut la définir. Si on ne prend en compte que le nombre d’État. Par
exemple, il faut 60% des États membres, cela va privilégier les petits États. Par exemple, si le texte est
approuvé par des États avec au moins 50% des habitants de l’Union Européenne, cela va privilégier les
grands États.
a. ancien système
Avant le traité de Lisbonne, on avait mis en place un système de pondération des voix, c’est à dire que
chaque État avait un certains nombres de voix en fonction de sa taille. Lorsqu’il y avait que 6 États,
L’Allemagne, la France et l’Italie avait 4 voix, la Belgique et les Pays-bas avait 2 voix et le Luxembourg
avait 1 voix. Pour qu’une décision soit voté, on avait besoin que des gros pays. En revanche, pour éviter
qu’un seul pays soit contre, on peut le mettre en minorité. A six États on avait que 17 voix mais juste avant le
traité de Lisbonne, on en avait 362. Non seulement c’était compliqué mais cela pose également un problème
démocratique.
b. système actuel
Aujourd’hui, l’article 16 du traité sur l’Union Européenne prévoit que par principe, le Conseil de l’Union
Européenne statut à la majorité qualifiée par exception lorsque le traité le prévoit, le Conseil de l’Union
Européenne statut à l’unanimité. On estime aujourd’hui que globalement le Conseil de l’Union Européenne
statut à 80% à la majorité qualifiée. Par exemple, la politique étrangère est voté à l’unanimité. La majorité
qualifiée a été modifiée et il faut réunir 55% des États qui doivent représenter 65% de la population
européenne. Depuis le Brexit, il faut 15 États sur les 27 avec au moins 65% de la population européenne. Le
traité de Lisbonne a mis en place une certaine garantie pour les petits États. Une minorité de blocage doit au
moins représenter 4 États. On a fait cela car la France, l’Allemagne et l’Italie représente plus de 35% de la
population européenne et donc ils bloquent les 24 autres pays. Il faut désormais qu’ils en convainquent un
autre pour bloquer. Depuis le Brexit, la population européenne est passé de 510 millions d’habitants à 445
millions. Cela va renforcer la place des grands États. L’Allemagne et la France représente un tiers de la
population européenne. D’un point de vu politique, en pratique, la France et l’Allemagne ne sont jamais mis
en minorité.
R. Attributions du Conseil
L’article 16 du traité sur l’Union Européenne prévoit que le Conseil de l’Union Européenne exerce
conjointement avec la Parlement Européen, les fonctions législatives et budgétaires. Par ailleurs, l’article 16
ajoute qu’il exerce aussi des fonctions de définition de politiques et de coordinations. Le Conseil de l’Union
Européenne va donc exercer une fonction législative, budgétaire et exécutive. On ne peut pas appliquer la
théorie de séparation des pouvoir au sein de l’Union Européenne. Dans la domaine de la concurrence, il n’a
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aucun pouvoir et c’est la Commission Européenne qui est compétente. Il bénéficie de pouvoirs exclusifs dans
le domaine de la PESC. Il va partagés son pouvoir dans le domaine législatif et le domaine budgétaire avec le
Parlement Européen, il va partagé le pouvoir exécutif avec la Commission Européenne.
Paragraphe 3 : le Parlement européen
L’idée du assemblée parlementaire au niveau européen n’allait pas de soi à l’origine, même aujourd’hui il est
extrêmement rare qu’une organisation internationale possède un organe parlementaire. On considère que
relations internationales relèvent uniquement du pouvoir exécutif avec le Gouvernement. Dès le traité CECA
en 1951, on avait mis en place une assemblée commune sur le même modèle que l’assemblée parlementaire
du Conseil de l’Europe. Cette assemblée commune n’avait pas ou peu de pouvoir. Cette assemblée commune
va décider elle-même de se donner un nom, dès 1962, elle va s’appeler Parlement Européen. Le Parlement
Européen est l’une des sept institutions listées à l’article 13 du traité de l’Union Européenne, de plus c’est la
première.
1. LA STRUCTURE DU PARLEMENT
b. la composition du Parlement
Le Parlement reflète la légitimité démocratique, l’article 14 du traité sur l’Union Européenne qui lui est
consacré, nous dit qu’il est composé de représentants des citoyens de l’Union Européenne. Le Parlement
Européen est composé en réalité de députés européens élus au suffrage universel direct depuis 1979 mais qui
sont élus dans chacun des États membres. Le nombre de députés dans chaque État dépend de la population,
ainsi chaque État possède un nombre proportionnel de député par rapport à sa population. Le traité de
Lisbonne a modifié la composition de ce Parlement et dorénavant l’article 14 du traité sur l’Union
Européenne prévoit un nombre minimum et maximum de députés. Un État ne peut pas avoir moins de 6
députés et plus 96 députés. Par exemples, Malte, Chypre et le Luxembourg ont 6 députés et l’Allemagne a 96
députés. Il ne peut être composé en tout de 750 députés, plus le Président du Parlement Européen. La
composition exacte du Parlement est proposé par le Parlement Européen au Conseil Européen, celui-ci
adopte une décision et cette décision doit être approuvé par le Parlement Européen. La composition a évolué
à cause du Brexit, le Royaume-Uni aurait du sortir du 29 mars 2019, puis cette sortie a été repoussée en 31
janvier 2020. Normalement les élections étaient prévues en mai 2019 sans le Royaume-Uni mais avec le
repoussement le Royaume-Uni a élu ses députés. En 2018, en anticipant le départ du Royaume-Uni, la
France aurait pu élire 79 députés mais seulement 74 ont été élus en 2019. En février 2020, une fois le
Royaume-uni partit, la France a élit 5 autres députés pour combler le vide. Une fois que les députés anglais
ont quitté le Parlement, 73 places ont été libérées dont certaines ont été distribué et d’autres non. Aujourd’hui
il y a 705 places. Les députés européens ne sont pas regrouper en fonction des nationalités mais des groupes
politiques, il y en a 8. Le groupe du parti populaire européen est le plus représenté, en deuxième position on
a le parti socialiste européen, en troisième position, on a les renew puis les verts européens …
Traditionnellement les deux grands partis européens avaient toujours la majorité (376 députés), ils
s’entendaient toujours sur la présidence du Parlement Européen en alternant tous les deux ans et demi. En
2019, ces deux partis non plus la majorité et ils sont obligés de négocier avec le groupe Renew et le groupe
des verts. Aujourd’hui le Président du Parlement Européen est Davide Sassoli. Il faut toujours négocier avec
les autres groupes pour faire passer un texte. Même si les députés siègent par groupes, il est assez fréquent
que ces groupes ne votent pas d’un seul bloc et qu’on retrouve les nationalités. Par exemple, sur la question
de la pêche, l’Allemagne va éventuellement se désintéresser car elle veut soutenir les industriels tandis qu’en
France, la pêche est plus ancrée dans l’économie.
c. le statut du Parlement
Une décision est adoptée en 2005 pour fixer le statut, il précise que les parlementaires ont un mandat
représentatif. Les députés européens ne peuvent pas être membre d’un Gouvernement national et d’un
Parlement national. A l’origine, la rémunération d’un député européen est calqué sur la rémunération, d’un
député national, cela posait des problèmes d’équités. Aujourd’hui on a aligné la rémunération, chacun touche
environ 8500€ avant impôt européen et 6600€ après l’impôt. Les salaires de l’Union Européenne sont
indexés par un juge de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Cela représente 38,5% d’un salaire d’un
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juge de la Cour de Justice. Il prévoit que chaque parlementaire a le droit à des assistants grâce à une
enveloppe de 25000€ par mois.
Les assistants doivent travailler pour le Parlement Européen et ils ne doivent pas être membre de la famille
du parlementaires.
d. la désignation du Parlement
Le Parlement adopte lui-même son règlement intérieur, ce règlement va régir l’ensemble du Parlement
Européen. On va distinguer trois formes de commission :
- Les
commissions permanentes : il y en a 20 et elles sont basées sur des thèmes. C’est là que les députés
travaillent les textes législatifs
- Les
commissions temporaires : elles se réunissent dans une durée maximale d’un an avec pour objectif une
question particulière et transversale (plusieurs commissions). Par exemple, réprimer pénalement les
atteintes à l’environnement.
- Les
commissions d’enquêtes : elles sont instituées pour examiner les allégations d’infraction ou de mauvaises
administrations. Par exemple, le scandale du Diesel Gates avec l’entreprise Volswagen.
e. sièges et sessions
La majorité des députés veulent un seul siège à Bruxelles mais les députés français ou luxembourgeois
n’entendent pas de cette oreille.
Le Parlement Européen tient une session annuelle mais il peut se réunir en session extra-ordinaire en été à la
demande de la majorité des parlementaires ou de la Commission Européenne ou du Conseil Européen. Par
exemple, en 2020 concernant la Covid-19.
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En vertu de l’article 14 du traité sur l’Union Européenne « Le Parlement européen exerce, conjointement
avec le Conseil, les fonctions législative et budgétaire. Il exerce des fonctions de contrôle politique et
consultatives conformément aux conditions prévues par les traités. Il élit le président de la Commission ».
Dans ce domaine, les pouvoirs du Parlement se sont considérablement développés. Par principe, le Parlement
exerce la fonction législative conjointement avec le Conseil. Pour adopter une loi européenne, on adopte une
procédure législative ordinaire définie à l’article 289 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne :
- Prop
osition de projet
- Tran
smission du projet au Parlement
- Vote
du Parlement en formant des amendements
- Tran
smission au Conseil
• Si le Conseil adopte
le texte comme le Parlement alors il est adopté
• Si le Conseil adopte
le texte en le modifiant alors le texte doit retourner devant le Parlement qui devra faire une deuxième
lecture.
Si après deux lectures, il n’y a toujours pas d’accord, on va essayer de trouver une solution négociée. C’est
donc le comité mixte de la conciliation, il se réunit et si il y a accord, alors le parlement et le conseil devront
adopter chacun le texte dans le cadre d’une troisième lecture. Si il n’y a toujours pas d’accord, le texte n’est
pas adopté. On précise enfin, que si, dans l’immense majorité des cas, c’est cette procédure ordinaire qui
s’applique. Mais cependant, il existe des procédures législatives spéciales : notamment des hypothèses dans
lesquelles le parlement est simplement consulter, ou encore le texte adopté par le conseil doit seulement être
approuvé par le Parlement Européen.
d. domaine budgétaire
e. domaine international
Le Parlement européen connait une grande extension de ses pouvoirs notamment s’agissant des traités que
conclut l’Union Européenne. Il est fixé à l’article 218 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union
Européenne dans l’immense majorité des cas le Parlement doit approuver les traités. Par exemple, le traité
commercial entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni.
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a. le contrôle de la Commission
b. le contrôle du Conseil
Ce contrôle est beaucoup plus limité. Le parlement ne dispose d’aucun pouvoir de sanction à l’égard du
conseil, mais il dispose de pouvoirs d’information (notamment dans un certain nombre d’hypothèse, le
conseil est tenu d’informer le parlement européen des décisions qu’il prend). Mais une fois que le parlement
est informé, si il n’est pas d’accord, il ne peut rien faire.
Paragraphe 4 : la Commission
A l’origine, celle-ci bénéficiait d’une forme de prééminence, ce qui s’expliquait par sa fonction de garant de
l’intérêt général communautaire. Force est de constater qu’elle a pas mal perdu de sa splendeur passée,
notamment du fait de l’accroissement du pouvoir du parlement et de la volonté des États de reprendre la
main sur la construction européenne (processus d’intégration).
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1. LA COMPOSITION DE LA COMMISSION
A l’origine, la commission était composée de 2 commissaires pour les grands États et d’un pour les petits.
Donc la première commission était composée de 9 commissaires. Cependant, avec les élargissements, une
telle composition est devenue impossible en pratique. En effet, avant le Brexit avec 6 grands Etats, on aurait
eu une composition à 34 commissaires. Alors, c’est la raison pour laquelle, dans le cadre du traité de Nice de
2001, les grands États ont accepté de renoncer à leur deuxième commissaire. Donc la commission est
composée d’un commissaire par État membre. A noter que même un commissaire par État membre est vite
apparut comme « trop ». L’article 17 du traité sur l’Union Européenne dispose que « A partir du 1er
novembre 2014, la Commission est composée d'un nombre de membres, y compris son président et le haut
représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, correspondant aux deux tiers
du nombre d'États membres, à moins que le Conseil européen, statuant à l'unanimité, ne décide de modifier
ce nombre ». Donc en principe, on aurait du avoir 2/3 de 27, soit 18 commissaires. Donc tous les États
n’auraient pas eu en permanence 1 commissaire au sein de la commission (système de roulement). En 2013,
les États, s’inquiétant de l’entrée en vigueur de cette réforme, se sont réunis au sein du conseil européen et
ont décidé à l’unanimité de maintenir le principe d’un commissaire par État membre. C’est pourquoi on a 27
commissaires et non 18. On pourrait imaginer que le conseil européen décide de changer cela et de revenir à
la règle de l’article 17. Parmi ces 27 commissaires, on a donc le président de la commission, le haut
représentant pour les affaires étrangères, et les différents vice-présidents.
23. LA DÉSIGNATION DE LA COMMISSION
f. la désignation du Président
Le parlement européen va désigner l’ensemble de la commission en précisant que une fois que le Président a
été élu, il doit composer sa commission. En réalité, chaque État propose au président élu, le nom d’un futur
commissaire. En théorie, le président a la possibilité de refuser le nom d’une personne, en pratique
cependant, il n’en demeure pas moins que le président n’a que très peu de pouvoir contre les grands États. Et
ensuite, l’ensemble de la commission revient devant le parlement pour être « validée », investie dans sa
totalité. Et une fois cette deuxième investiture votée, la commission rentre en fonction.
La commission est un bloc derrière lequel s’effacent les individualités. C’est bien collégialement que la
commission est responsable devant le parlement. Par ailleurs, on mentionnera qu’elle se réunie une fois par
semaine et adopte ses décisions à la majorité simple. Enfin, lorsqu’elle agit, la commission agit comme un
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bloc. Par exemple, lorsqu’elle propose une directive ou un règlement, il s’agit d’une proposition de la
commission et non d’un commissaire particulier.
Si la commission exerce bien sur des attributions politiques, elle est avant tout à la tête de l’administration
européenne. Ainsi, chaque commissaire se trouve à la tête de ce que l’on appelle « une direction générale »
(ou plusieurs d’ailleurs), équivalent des ministères. Sur ce point, la commission est très inspirée de
l’administration française. Il y a 31 directions générales. Donc il faut bien imaginer qu’à la tête de ces
directions il y a un commissaire, assisté par un cabinet des directions générales. Il y a une direction générale
particulière que l’on appelle le service européen pour l’action extérieure (SEAE). Ce service est dirigé par le
haut représentant. Il est particulier car des fonctionnaires de la commission européenne vont y travailler,
mais aussi des diplomates des différents États membres ainsi que des fonctionnaires du secrétariat général du
Conseil. L’idée est donc d’avoir un seul service pour gérer toute l’action extérieure de l’Union Européenne
pour assurer une cohérence de cette action.
Le président a progressivement acquis un rôle prépondérant au sein de la commission. C’est le véritable chef
de la commission. Ainsi, on peut définir ses pouvoirs :
- Il
définit les grandes orientation de la commission européenne. C’est notamment lui qui va présenter le
programme politique de la commission devant le parlement. Il va faire chaque années un discours sur
l’état de l’Union Européenne devant les parlementaires (qui ne se privent pas de lui faire des remarques).
Le président décide de l’organisation interne de la commission, ce qui est important avec les
élargissements car on a beaucoup de commissaires. Le problème c’est que, dans la mesure ou chaque État
propose un commissaire de sa nationalité, il en résulte une sorte d’incohérence politique au sein de la
commission. Donc, le président doit garantir la cohérence, notamment en distribuant ce que l’on appelle
« les portes feuilles » des commissaires. En pratique, le président est obligé de tenir compte du poids
politique des différents États. En clair, les commissaires des grands États occupent généralement les
postes les plus importants au sein de la commission.
- Il
nomme les vice-présidents. Il n’a cependant pas de marge de manœuvre pour le haut représentant, qui est
d’office vice-président. En pratique, l’octroie d’un statut de vice-président, permet de compenser un porte
feuille jugé secondaire. Donc si un État a obtenu un porte feuille de moindre importance, on va nommer
son commissaire vice-président (ça sert à rien mais ça permet de montrer qu’on a réussit à peser).
- Il est
le supérieur hiérarchique des commissaires puisqu’il peut exiger la démission d’un commissaire.
Même si la commission a perdue certaines de ses prérogatives, elle conserve des pouvoirs assez larges.
1. LE RÔLE D’INITIATIVE
La commission, en tant que garant de l’intérêt général européen, exerce un rôle d’initiative dans la
législation. Un acte législatif de l’Union Européenne ne peut, en principe, être adopté que sur proposition de
la commission. Elle a donc le monopole de l’initiative législative. Il existe cependant des exceptions, mais on
ne s’étend pas dessus.
Lorsque l’union veut traiter avec un État extérieur, c’est la commission qui négocie. On précise cependant
que lorsqu’elle négocie, elle ne va pouvoir le faire qu’en suivant les directives de négociation données par le
conseil.
Avant d’aborder cette question précise, il faut relever le double sens de l’expression « cour de justice de
l’Union Européenne ». Elle peut désigner une institution de l’Union Européenne et en même temps l’une des
juridictions qui compose cette institution. En effet, si on lit l’article 19 du traité sur l’Union Européenne « La
Cour de justice de l'Union européenne comprend la Cour de justice, le Tribunal et des tribunaux
spécialisés ». Elle est composée de deux juridictions aujourd’hui : la cour de justice et le tribunal. On note
que l’article 19 prévoit également des tribunaux spécialisés, mais il n’y en plus aujourd’hui. En effet, en
2004, on avait créé une juridiction spécialisée, le tribunal de la fonction publique. On a réorganiser
l’institution de la cour de justice de l’Union Européenne et donc on a décider de doubler le nombre de juges
au tribunal de l’Union Européenne et en échange on a supprimé le tribunal spécialisé le 1er septembre 2016.
1. LA COUR DE JUSTICE
Elle est composée de 27 juges, 1 par État membre, auxquels il faut ajouter 11 avocats généraux. Leur rôle est
de présenter, avant que la cour ne rende son arrêt, des conclusions pour dire selon lui dans quel sens devrait
statuer la cour de justice. L’idée c’est d’avoir une personne extérieure au jugement et d’expliquer les cas
présentés devant la cour et leurs enjeux. On retient que parmi ces avocats généraux, les 5 grands États
aujourd’hui (France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Pologne) disposent toujours d’un avocat général
de leur nationalité, et les 6 autres postes sont soumis à un roulement. Les juges et avocats généraux sont
nommés par les gouvernements des Etats membres pour un mandat de 6 ans renouvelable. Une fois nommés,
ils vont élire pour un mandat de 3 ans, le Président de la cour de justice (aujourd’hui c’est un belge : Koen
Lenaerts). On précise enfin que la cour de justice est organisée conformément au protocole N°3 annexé au
traité qui prévoit la composition des formations de jugement.
Ce tribunal a été mis en place en 1988 afin de soulager la cour de justice. Aujourd’hui, il doit être composé
de 54 juges (le double d’avant), chaque État dispose de 2 juges au tribunal, en pratique, tous les juges n’ont
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pas encore été nommés mais ils seront au total 54 pour un mandat de 6 ans renouvelable. Il sont proposés par
chaque gouvernement. Le comité 255 est là pour vérifier la compétence de ces juges.
Précisons immédiatement qu’il y a un rapport hiérarchique entre la cour de justice et le tribunal. En effet,
lorsque le tribunal rend un arrêt, il est toujours possible de demander un pourvoi devant la cour de justice,
dans ce cas la cour n’examinera que les question de droit et non de fait.
La mission principale de la cour de justice est de vérifier l’application du droit dans l’application des
traités. Elle va pouvoir être saisie de 3 manières différentes :
- Par
le renvoi préjudiciel, qui permet à un juge national d’interroger la cour de justice sur l’interprétation ou la
validité du droit de l’Union Européenne. C’est la procédure qui permet à une juridiction nationale
d'interroger la Cour de justice de l'Union européenne sur l'interprétation ou la validité du droit de l’Union
dans le cadre d'un litige dont cette juridiction est saisie.
- Par
un recours en annulation. Il permet de demander l’annulation d’un acte adopté par une institution, organe
ou organisme de l’Union Européenne.
- Par
le recours en manquement. Qui peut être introduit soit par la commission soit par un État, lorsque l’on
estime qu’un État n’a pas respecté ses obligations issues du droit de l’Union Européenne.
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