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Honoraires

Historique
Ancien Régime : honoraires tarifés qui ne pouvaient être inférieurs à une certaine somme.
1602 : on exige des avocats qui établissent, dans les dossiers qu’ils remettaient aux tribunaux, un état
retraçant le montant des honoraires perçus par eux. Célèbre grève de 1602 car opposition des
avocats.
Honoraires : rémunération tarifée et conventionnelle de l’activité déployée par l’avocat dans l’intérêt du
client.
CAMUS : honoraire = « don spontané de la reconnaissance du client » mais usage de la provision.
19ème siècle : pour échapper à tout contrôle et toute censure même indirecte, les avocats décidèrent
de s’abstenir de tout recouvrement en justice de leurs honoraires.
Loi 31 Décembre 1957 = droit pour les avocats de réclamer leurs honoraires en justice.
Articles 174s. Décret 27 novembre 1991 = réglementation du recouvrement des honoraires en justice.

Eléments composant la rémunération de l’avocat


Article 10 Loi = 3 éléments distincts qui font l’objet d’un contentieux de recouvrement différent :
- L’honoraire proprement dit : plaidoirie, consultation, rédaction d’actes = il est libre ;
- Les frais : dans les matières autres que celles où le ministère d’avocat est obligatoire, ils
font l’objet d’un compte distinct des honoraires et peuvent être recouvrés séparément ;
- La rémunération de la postulation : ministère obligatoire de l’avocat représentant le
plaideur en matière civile devant le TGI qui peut s’ajouter à celui de la plaidoirie ou en
demeurer distinct. Elle est tarifée proportionnellement à l’intérêt du litige et donne lieu à un
contentieux de recouvrement distinct.

Détermination des honoraires


Principe de liberté de la fixation des honoraires
Honoraire : légitime rémunération du travail demandé à l’avocat qui couvre ses consultations, ses
1 plaidoiries, ses conseils et les actes juridiques qu’il peut établir dans l’intérêt des clients.
Article 10 al. 1 Loi = ces honoraires sont fixés librement avec le client dans le cadre d’une convention
d’honoraires et à défaut : Article 10 al. 2 Loi = à partir de certains critères. (Pas pour la postulation).

L’avocat a droit au règlement des honoraires qui lui sont dus en rémunération du travail fourni et ce
même si le dossier lui est retiré avant sa conclusion et dans la mesure du travail accompli : Article 10
Décret 200 et Article 11.1 RIN.
Cass. Civ. 2ème 2 juin 2005 = si retrait du dossier et si un contrat d’abonnement fixant une
rémunération pour un ensemble de prestations ayant été établi, les prestations effectuées avant cette
résiliation demeurent régis par ladite convention. Résiliation unilatérale d’une convention d’honoraires
ne vaut que pour l’avenir.
Cass. Civ. 1ère 19 mai 1999 = résiliation anticipée d’un tel contrat a nécessairement un effet rétroactif
et l’honoraire devra être fixé par le juge de l’honoraire selon diligences accomplies.
Cass. Civ. 2ème 27 mars 2003 et Civ. 1ère 22 sept. 2005 = l’avocat a droit à la rémunération des
diligences accomplies avant la date de la demande d’AJ.

Article 10 Décret 12 juillet 2005 et Article 11.2 RIN = l’avocat est tenu d’informer préalablement son
client sur les conditions de sa rémunération.
Dès sa saisine, puis de manière régulière, l’avocat doit informer son client des modalités de
détermination des honoraires et de l’évolution prévisible de leur montant.
Avis Conseil national de la Concurrence 20 déc. 2000 = affichage ou remise à la clientèle d’un
document comportant les tarifs des plus couramment appliqués dans le cabinet, le coût de
consultation ou tarif horaire.

Effet anticoncurrentiel des barèmes indicatifs d’honoraires


Ces barèmes s’appliquaient dans toutes les procédures engagées dans le ressort du tribunal et
n’avaient qu’une valeur indicative et ne pouvaient pas lier les juridictions saisies du recours sur les
honoraires.
2 Décisions de Commission de la Concurrence et des Prix 5 août 1982 = la diffusion de barèmes
d’honoraires établis et diffusés par l’Ordre des avocats à la Cour de Paris et par des associations de
conseils juridiques a été déclaré contraire aux règles de la concurrence.
Cons. Concurrence 12 nov. 1996 = il a continué à condamner, après l’entrée en vigueur de
l’ordonnance du 1er décembre 1986, la pratique de barèmes indicatifs CAR un barème même indicatif
peut constituer une incitation à respecter un tarif minimum et ainsi aboutir à une hausse des tarifs dont
le client pourrait être victime.
« Bon » barème : il renseigne les clients sur le coût éventuel d’une défense en justice.
« Mauvais » barème : il planifie les honoraires en indiquant des minima et devient donc
anticoncurrentiel.

Convention d’honoraires
Réellement obligatoire qu’en matière d’AJ partielle, elle doit être préalable à toute intervention de
l’avocat. Pour pouvoir en apporter la preuve, les parties la consignent par écrit sans condition de
forme particulière.
Cass. Civ. 1ère 18 juil. 2000 = l’avocat doit simplement avertir le client préalablement des conditions de
fixation de sa rémunération.
Cass. Civ. 2ème 18 déc. 2003 = Le consentement du client à la convention d’honoraires doit être sans
faille.
Le fait par le client de verser des honoraires en dehors de toute convention ne constitue pas la
reconnaissance du bien-fondé de leur montant et les tribunaux restent compétents pour en ordonner
la restitution même s’il existe une convention d’honoraires acceptée par le client.

Convention d’honoraires signée avec un mandataire


La convention d’honoraires doit être conclue avec le client ou avec son mandataire à la condition que
ce dernier contracte une obligation personnelle de payer les honoraires dus par son mandant en sa
qualité de dominus litis.
A défaut de convention expresse, le fait d’avoir agi comme mandataire du client n’est pas à lui seul
suffisant pour créer une solidarité pour le paiement des honoraires entre le client et le mandataire et
l’avocat créancier.

Montant des honoraires – Honoraire complémentaire de résultat


2 La convention d’honoraires peut prévoir un honoraire de base pour des prestations dues à l’affaire, un
prix horaire et un honoraire complémentaire de résultat.
Article 10 al. 3 Loi modifié par la Loi du 10 juil. 1991 (sur AJ) : toute fixation d’honoraires qui ne le
serait qu’en fonction du résultat judiciaire est interdite = le pacte de quota litis à l’état pur fixant à
l’avance les honoraires en fonction du seul résultat à intervenir est interdit en France : l’honoraire de
résultat ne peut être qu’un honoraire complémentaire. Prohibition du pacte de quota litis en matière
juridique et judiciaire.

Honoraire : rémunération du travail fourni, du servie rendu et supplément de rémunération = pratique


du palmarium qui consiste à associer directement et exclusivement le travail de l’avocat aux chances
du procès.
L’honoraire de résultat doit faire l’objet d’une convention expresse et préalable : Cass. Civ. 1ère 3 mars
1998 = aucun honoraire de résultat n’est dû s’il n’a été expressément stipulé dans une convention
préalablement conclue entre l’avocat et son client.

Cass. Civ. 1ère 27 mai 2003 : annulation d’une convention d’honoraires prévoyant un honoraire de
résultat sans la mention des frais et honoraires rémunérés pour la même instance = honoraire de
résultat et honoraire de prestation doivent figurer dans la même convention.
Article 10 al. 1er Décret 12 juillet 2005 = le client et l’avocat peuvent ne pas faire de convention. Dans
ce cas, le client doit être informé dès qu’il saisit l’avocat, des modalités de détermination des
honoraires et de l’évolution prévisible de leur montant.
Cass. Civ. 2ème 7 mai 2003 et 18 sept. 2003 = l’exigence de la convention préalable disparaît lorsque,
après service rendu ou la fin du litige, le client offre librement de payer à l’avocat un honoraire
supplémentaire.

L’honoraire de résultat prévu par la convention n’est dû que lorsqu’il a été mis fin à l’instance par un
acte ou une décision juridictionnelle irrévocable (pas exigible même si décision exécutoire).

L’honoraire de résultat peut excéder l’honoraire principal et représenter en fait l’élément principal de la
rémunération.
Même si le juge peut toujours réviser le montant des honoraires, il ne peut le fait dès lors que le
principe et le montant de l’honoraire ont été accepté par le client après service rendu, qu’il ait été
précédé ou non d’une convention.

Mais l’interdiction du pacte de quota litis ne saurait concerner un avocat étranger car il n’est pas
contraire à l’OP international. Dans un contrat international, le pacte doit recevoir application même si
l’avocat demandeur et la partie à la convention d‘honoraires relève du statut du barreau français.

Provisions sur frais et honoraires


L’honoraire peut être payé en plusieurs versements constituant chacun une provision.
Article 11.4 RIN : « peut » (avant RIU : peut) = pas obligation de demander une provision.
Article 11.4 RIN et Article 11 Décret 12 juillet 2005 = la provision ne peut pas aller au-delà d’une
estimation raisonnable des honoraires et des débours probables entraînés par le dossier. A défaut de
paiement de la provision demandée, l’avocat peut renoncer à s’occuper de l’affaire ou s’en retirer à
condition d’en informer son client en temps utile pour que ses intérêts soient sauvegardés

Fixation des honoraires en l’absence de convention – Article 10 al. 2 Loi


A défaut de convention préalable : l’honoraire est fixé selon les usages, en fonction de
- la situation de fortune du client,
- la difficulté de l’affaire : critères de droit et de fait
- des frais exposés par l’avocat : frais et charges du cabinet
- sa notoriété : appréciation in concreto = ancienneté au tableau, considération talent
- des diligences effectuées dans le dossier : travail utile et efficace fourni, travail intellectuel.
Cass. Civ. 1ère 3 mars 1998 : liste limitative MAIS Cass. Civ. 2ème 22 janvier 2004 : liste non limitative.
Prohibition de la rémunération des apports d’affaires
Article 10 Décret 12 juillet 2005 et Article 11.3 RIN = le droit à rémunération en matière juridique ne
saurait aboutir à rémunérer directement ou indirectement des trafics d’influence prohibés. Les
relations professionnelles, même licites, ne sauraient justifier une rémunération en dehors du service
rendu qui consiste à préparer juridiquement et techniquement un dossier.
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Règlement des honoraires
Compte détaillé et Facture
Le client peut demander mensuellement des « notes d’honoraires », de frais et « débours » avec un
détail précis jour par jours des prestations accomplies.
Si le client règle spontanément les sommes ainsi demandées, il est censé avoir accepté les
honoraires qui n’étaient pas des provisions mais des factures pour prestations fournies.

Article 12 Décret 12 juillet 205 et Article 11.7 RIN = l’avocat détient à tout moment, par dossier, une
comptabilité précise et distincte des honoraires et de toute somme qu’il a pu recevoir et de l’affectation
qui leur a été donnée SAUF en cas de forfait global.
Avant tout règlement définitif, l’avocat remet à son client « un compte détaillé » qui fait ressortir
distinctement les honoraires, les frais et déboursés, les émoluments tarifés. Il doit porter les sommes
reçues à titre de provision.
Article 242 nonies A CGI Ann. II = une fois les prestations effectuées, l’avocat établira une facture
portant certaines mentions.

Modes de règlement
Article 11.6 RIN = espèces, chèques, virement, billet à ordre et carte bancaire.
Remises d’objets ou marchandises non acceptées SAUF si don spontané du client.
Mais si remises = règlement : l’objet mobilier doit être évalué pour permettre le calcul de la TVA et le
calcul des revenus de l’avocat.

Paiement par lettre de change accepté si elle est acceptée par le tiré, client de l’avocat.
Endossement : unqt au profit de la banque de l’avocat aux seules fins d’encaissement.
Si lettre de change impayée : l’avocat peut agir devant le TC.
Article 11.6 RIN = Mais si contestation d’honoraires : saisine du Bâtonnier et solliciter sursis devant le
TC.
Paiement par cautionnement : procédé irrégulier et contraire à la délicatesse.
Règlement des honoraires par un tiers
L’avocat doit refuser le paiement de ses honoraires par un tiers dans 2 cas :
- s’il sait que le tiers n’est pas éclairé sur les circonstances du règlement,
- si à l’occasion de ce règlement, le tiers se place en contravention avec la loi, les
règlements.
Article 11.3 RIN = l’avocat ne peut recevoir des honoraires que du client ou de son mandataire.

Honoraires versés par des détenus à leur avocat


Le magistrat instructeur peut bloquer tout ou partie du pécule dont dispose le détenu et peut donc
viser la lettre par laquelle le détenu veut régler des honoraires à son conseil en précisant que le
pécule est ou n’est pas bloqué = fin du contrôle du magistrat qui ne peut taxer, même indirectement,
les honoraires de l’avocat.

L’avocat ne peut exercer de rétention de pièces pour obtenir le règlement de ses honoraires
Article 14 Décret 12 juillet 2005.
Cass. Civ. 1ère 25 avril 1989 = l’avocat ne peut retenir de sa propre autorité à titre d’honoraires une
somme qui lui a été remise par son client au profit d’un tiers sans avoir reçu l’accord de son client.
Article 8 Décret 12 juillet 2005 = l’avocat ne peut disposer de fonds, effets ou valeurs ou aliéner les
biens du mandant que si le mandat le stipule expressément ou à défaut après y avoir été autorisé
spécialement et par écrit par le mandant. Sinon possibilité de condamnation pour abus de confiance.

Article 174s. Décret : sont soumises à l’arbitrage du Bâtonnier les difficultés qui peuvent survenir au
cas de refus pour le client de verser une provision réclamée avant une plaidoirie ou au cas d’abandon
de ses avocats par le client avec demande de restitution de tout ou partie de la provision demandée.

Provision : garantie préalable à l’exécution de la prestation de l’avocat.

Contentieux des honoraires : Recouvrement et Contestations


Honoraires et retrait du dossier
4 Article 10 Décret 12 juillet 2005 et Article 11.1 RIN = des honoraires sont acquis à l’avocat chargé par
un client d’un dossier même si ce dernier lui est retiré avant sa conclusion dans la mesure du travail
déjà accompli.
Mais si l’avocat qui a reçu les honoraires se trouve empêché de remplir ou d’achever sa tâche : il doit
proposer la restitution de la part d’honoraires devenue injustifiée.
Procédure spéciale en matière de recouvrement ou de contestation des honoraires
Champ d’application
Ancien Régime : recouvrement des honoraires en justice.
18ème siècle : usage de prohiber le recouvrement judiciaire des honoraires.
19ème siècle : recevabilité juridique d’une action en recouvrement judiciaire mais l’avocat qui
introduisait cette action se retranchait lui-même du barreau.
Loi 31 décembre 1957 : procédure spéciale de recouvrement des honoraires de justice.
Article 10 Loi et Articles 174 à 179 Décret.
Cass. Civ. 1ère 10 fév.2004 : exclusion du référé provision. CAParis 20nov.2000 : exclusion du recours
à l’arbitrage.

= les contestations sont soumises successivement au Bâtonnier de l’Ordre des Avocats auquel
appartient l’avocat concerné (incompétence du Bâtonnier du bureau secondaire : Cass. Civ. 2ème 12
mai 2005) puis au 1er Président de la CA dans le ressort de laquelle l’Ordre est établi.
Articles 46 et 47 NCPC : inapplicables car seul compte le barreau où est inscrit l’avocat.
Le Bâtonnier et le 1er Président de la CA sont compétents pour connaitre des exceptions relatives à la
validité de la convention d’honoraires.
Les honoraires soumis à cette procédure sont afférents à chacune des affaires plaidées par l’avocat
pour le compte du client = pas possible de les globaliser en vue d’un règlement d’ensemble.

Mais cette procédure spéciale ne s’applique pas en cas d’AJ SAUF si les honoraires demandés par
l’avocat lorsque la condamnation prononcée au profit du client bénéficiaire de l’AJ lui procure des
ressources telles que, si elles avaient existé au jour de la demande, l’aide n’aurait pas été accordée.
La procédure spéciale ne s’applique pas non plus lorsque les honoraires concernent un avocat
étranger et que le client a accepté la compétence étrangère en cas de contestation des honoraires.

CCL : cette procédure n’est applicable qu’aux litiges opposant les avocats à leurs clients.
Il peut s’agir d’un ancien avocat et ses clients relativement à des honoraires dus ou réclamés en
répétition par le client à son avocat.
Cette procédure permet de trancher la contestation relative à la fixation et recouvrement des
honoraires et n’a pas forcément pour objet de déterminer le débiteur de ces honoraires.
Le juge de l’honoraire n’est pas le juge de la responsabilité.

Article 19 Décret 2005 et Article 9.3 RIN = en cas de succession d’avocats dans un dossier, le nouvel
avocat doit seulement s’efforcer d’obtenir de son client qu’il règle les sommes restant éventuellement
dues au confrère précédemment saisi du dossier. S’il reçoit un paiement du client, il doit en informer le
Bâtonnier.
L’avocat qui succède dans un dossier à un confrère intervenant au titre de l’AJ ne réclamer des
honoraires que si le client a expressément renoncé au bénéfice de l’AJ : information du confrère, du
Bâtonnier et du BAJ.

Cass. Civ. 2ème 18 janv. 1995 = le recours institué sur le fondement de la procédure spéciale est
exclusif du contredit prévu par les articles 80s. NCPC.

Cass. Civ. 2ème 22 mai 2003 = action en paiement des honoraires librement fixés se prescrit par 30
ans.
Cass. Civ. 2ème 4 janv. 2006 = prescription décennale pour la dette d’honoraire d’une société
commerciale découlant des prestations d’un avocat effectuées pour son compte.

Introduction de la procédure
Article 175 al. 1er Décret = la saisine du Bâtonnier est ouverte à toutes parties par LRAR ou remise
contre récépissé. Cass. Civ. 2ème 17 mars 2005 : irrecevabilité d’une lettre simple.
Le Bâtonnier accuse réception de la réclamation et informe l’intéressé que, faute de décision dans un
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délai de 3 mois, qui court à compter du jour de la réception de la LRAR ou de la remise contre
récépissé, l’intéressé devra saisir le 1er Président de la CA dans un délai d’1 mois.
Le Bâtonnier peut proroger le délai de 3 mois dans la limite de 3 mois supplémentaires par décision
motivée et notifiée par LRAR.
Mais une ordonnance rendue tardivement par le Bâtonnier doit être annulée par le 1 er Président alors
autorisé à statuer sur le fond.

Détermination des demandeurs


La procédure peut être introduite soit par l’avocat sot par le client.

Compétence du Bâtonnier
Compétence du Bâtonnier en exercice au moment de la contestation et de la décision.
Article 7 Décret = Il peut déléguer ses pouvoirs de taxation à un confrère.
Il agit comme autorité judiciaire mais également comme conciliateur. Il peut accorder au justiciable
des délais de règlement excédant 1 année.
Exception : Article 179 Décret = lorsque la contestation porte sur les honoraires du Bâtonnier =
compétence du Président du TGI qui est saisi et statue dans les conditions prévues par les articles
177 et 178 Décret.
Disposition non applicable pour les honoraires du collaborateur du Bâtonnier mais applicable si les
honoraires sont dus à SCP d’avocats dont le Bâtonnier est partie.

Décision du Bâtonnier
Article 175 Décret = le Bâtonnier prend sa décision dans les 3 mois, après avoir entendu
préalablement et obligatoirement l’avocat et la partie (si pas convocation ou information parties :
annulation décision Bâtonnier).
La procédure est orale et la déclaration faite par une partie à l’audience du Bâtonnier ou devant le
rapporteur désigné par celui-ci constitue un aveu judiciaire au sens de l’article 1356 Code civil.
Le délai de 3 mois peut être prorogé dans la limite de 3 mois par décision motivée et notifiée.
La Décision du Bâtonnier est notifiée dans les 15 jours de sa date et elle doit mentionner à peine de
nullité le délai et les modalités de recours.
Si pas de décision dans le délai de 3 mois : il est dessaisi de l’affaire qui est directement portée
devant le 1er Président de la CA = Article 176 al. 2 Décret.
Sanction de l’absence de réponse : pas nullité de la procédure mais possibilité pour la partie de saisir
dans le délai d’1 mois le 1er Président de la CA.
Saisine du 1er Président par LRAR : Article 176 al. 1er Décret.
Cass. Civ. 2ème 22mai2003 : si silence du Bâtonnier, la partie peut toujours réitérer sa requête auprès
du Bâtonnier.

La décision du Bâtonnier peut être «  rendue exécutoire  »


L’intervention du Bâtonnier est essentiellement une conciliation : elle constitue l’établissement a
posteriori d’une convention d’honoraires = pas 1er degré de juridiction.
Article 178 Décret = La décision du Bâtonnier n’est pas exécutoire de plein droit mais peut être rendue
exécutoire par Ordonnance du Président du TGI.
Les décisions du Bâtonnier ou du Président du TGI si elles sont définitives et exécutoires en France,
peuvent être exécutées dans les pays parties à la Convention de Bruxelles.

Recours devant le Premier Président de la Cour d’appel


La décision du Bâtonnier est susceptible de recours devant le 1 er Président de la CA qui est saisi par
LRAR.
Le recours doit notamment comporter les moyens d’identification (signature) de celui qui le forme. A
défaut la déclaration est inexistante et le recours irrecevable.
Article 176 al. 1er Décret = Délai de recours : 1mois.
Article 177 al. 1er Décret = Avocat et partie convoqués au moins 8 jours à l’avance par le greffier par
LRAR.
Le 1er Président les entend contradictoirement en chambre du conseil.
Le recours en contestation d’honoraires ne peut être porté que devant le 1 er Président et non devant la
Cour ou de nouveau devant le Bâtonnier.
L’Ordonnance du 1er Président est notifiée par LRAR aux parties et elle est susceptible de pourvoi en
6 cassation pour lequel les parties ne sont pas dispensées par la loi de constituer un avocat aux
conseils.

Il peut être saisi d’un appel incident.


Mais le client ne peut, à l’occasion d’une procédure de recouvrement d’honoraires diligentée contre lui
par un avocat, former une demande reconventionnelle contre ce dernier fondée sur une faute
professionnelle ni forme une demande de compensation incidente.
L’avocat demandeur et qui a obtenu satisfaction par la décision du Bâtonnier pourrait former un appel
incident et même une demande additionnelle excédant sa demande initiale (demande qui peut être
formée directement devant la CA sans être soumise à la conciliation du Bâtonnier).

Le 1er Président peut, comme le Bâtonnier, accorder des délais de grâce sur l’article 1244-1 Code civil.

Réduction des honoraires


L’honoraire, si fixé par l’avocat en accord avec le client, est intangibles et ne peut être modifié sauf
nouvel accord.
MAIS Cass. Civ. 1ère 3 mars 1998 CREDIMO = sur le visa de l’article 1134 C. civ. et Article 10 Loi
1971, le 2nd des textes ne saurait faire obstacle au pouvoir des tribunaux de réduire les honoraires
convenus initialement entre l’avocat et le client dès lors que ceux-ci apparaissent exagérés au regard
du service rendu.
Mais limite au pouvoir de révision du juge : Cass. Civ. 2ème 5 juin 2003 = si les juges du fond
apprécient souverainement d’après les conventions des parties et les circonstances de la cause, le
montant de l’honoraire dû à l’avocat, il ne leur appartient pas de le réduire dès lors que le principe et le
montant de l’honoraire ont été acceptés par le client après service rendu.

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