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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

UNIVERSITE DE TOLIARA

ECOLE NORMALE SUPERIEURE


DE PHILOSOPHIE

LE FIHAMINA MASIKORO

Mémoire en vue de l’obtention de CAPEN (Certificat d’Aptitude


Pédagogique de l’Ecole Normale)
Présenté par

RESISA Josline Alphonsine

Sous la direction de SAMBO Clément


Professeur à l’Université de TOLIARA

Date de soutenance : 08 Mars 2009

Année universitaire 2007-2008


LE FIHAMINA MASIKORO
1

INTRODUCTION

Le présent travail est un essai d‟endo-ethnologie, c‟est-à-dire une étude


ethnologique effectuée dans son propre groupe. Parmi les thèmes que l‟on peut
traiter, j‟ai choisi l‟anthropologie esthétique appliquée à l‟habillement. Pour les eth-
nies voisines des Masikoro avec lesquelles ils sont en parenté à plaisenterie, on
dit que les Masikoro ne savent pas s‟habiller ou s‟habillent mal. D‟autres avancent
qu‟ils manquent de goût et d‟élégance dans leurs tenues et ont beaucoup de re-
tard par rapport au progrès de la mode actuelle. Comme toutes les autres ethnies
de Madagascar, les Masikoro ont leurs propres coutumes et traditions et on les
reconnaît dans leurs manières de vivre et de se vêtir, de porter leur lamba et de se
coiffer.

J‟ai donc choisi le thème « FIHAMINA MASIKORO » pour mieux faire con-
naître la valeur traditionnelle de cette ethnie, si fière de ses traditions, que
j‟essayerai de révéler à travers certains aspects vestimentaires. Moi, étant masiko-
ro d‟origine, j‟ai toujours vécu dans la région du Fiherenana, et j‟ai eu la chance de
rencontrer des gens avec qui j‟ai eu des entretiens, et qui m‟ont parlé de
l‟évolution de leur manière de s‟habiller à travers les diverses périodes de
l‟histoire, depuis l‟ancienne société traditionnelle, en passant par l‟époque colo-
niale marquée par les deux guerres mondiales, jusqu‟à nos jours. J‟eus alors une
certaine connaissance de certains faits concernant les coutumes de cette ethnie
réputée traditionaliste et conservatrice. J‟aurais donc la fierté et aussi le plaisir de
transmettre à d‟autres personnes surtout à mes camarades de classe de
l‟université, cette richesse culturelle que ce peuple du sud-ouest de l‟île nous
montre à travers leurs manières de concevoir l‟habillement, de les adapter au cli-
mat et aux circonstances coutumières.

C‟est la raison pour laquelle, j‟ai décidé d‟effectuer des recherches sur ce
sujet afin d‟approfondir mes connaissances sur les coutumes et traditions masiko-
ro, si l‟on ne veut parler que de leur mode de s‟habiller à travers les différentes
étapes de leur histoire.
2

Les recherches que j‟ai effectuées sur les lieux, auprès des natifs, m‟ont
permis de développer ce thème, qui à ma connaissance, n‟a pas encore été sé-
rieusement abordé, mais qui pourrait aider sinon intéresser quelques grands cher-
cheurs. Et j‟ose aussi espérer que ces travaux de recherche me permettraient
dans l‟avenir d‟assumer consciencieusement mes rôles de mère de famille et
d‟éducateur de la future génération. Ces travaux pourraient en outre aider certains
compatriotes à réfléchir et apprécier l‟importance et la beauté de la culture mal-
gache et des masikoro en particulier dont la civilisation européenne tend à ternir
l‟image.

Ces recherches sont surtout axées sur le mode vestimentaire des masiko-
ro, son évolution à travers l‟histoire et selon les produits, depuis l‟ancienne société
traditionnelle jusqu‟à nos jours, c'est-à-dire depuis l‟utilisation du fanto et du vory
jusqu‟à celle des étoffes importées de l‟étranger. La manière de se coiffer, de por-
ter certaine parures et accessoires sera aussi évoquée tout au long de ce mé-
moire que je me suis efforcé de rendre assez exhaustif. Et enfin je parlerai de
l‟impact spirituel et social de chaque type de vêtements, c'est-à-dire, pourquoi telle
ou telle catégorie sociale ou d‟âge s‟habille de telle ou telle manière ?

Aujourd‟hui si j‟ai pu réaliser ce projet c‟est grâce à des enquêtes que j‟ai
effectuées auprès des anciens natifs, qui ont largement et gracieusement répondu
aux questions posées, et à qui je dois des remerciements. C‟est aussi grâce aux
travaux d‟investigation à travers des livres et documents, et à d‟autres personnes
qui m‟ont techniquement conseillée et surtout à mon maître de mémoire qui m‟a
orientée dans mes recherches et dans la rédaction de ce mémoire et à qui
j‟adresse mes plus grands remerciements.

Dans la région du sud-ouest de Madagascar, entre la plaine du Mangoky et


de l‟Onilahy, vit une ethnie appelé Masikoro, avoisinée à l‟est par la ethnie Bara,
occupant les plateaux de l‟Isalo, au sud et le long de la côte sud-ouest, par la eth-
nie Vezo et au Nord par la région du Menabe1.

1
RAKOTOMAMONJY Jean Bertin Irené, Ny hazomanga Masikoro, p.13.
3

Cette ethnie occupe donc une grande partie du sud-ouest de l‟Ile, dans les
environs de la plaine de Manombo et de Fiherena. Elle vit surtout de l‟agriculture
et de l‟élevage de zébus. Elle possède des vastes terres fertiles grâce aux allu-
vions apportées par les fleuves du Fiherena et de Manombo. On y cultive du ma-
nioc, du maïs et du pois du cap qui constitue les principaux produits agricoles et
une des ressources économiques en plus de l‟élevage.

Du point de vue climatique, la région offre un climat tropical avec une sai-
son chaude et pluvieuse d‟octobre en avril et une saison fraîche de mai en Sep-
tembre où il fait parfois très froid. Parfois les pluies se font rares entraînant une
grande chaleur et l‟aridité, et les cultures en souffrent considérablement.

Les Masikoro constituent une ethnie dont l‟origine historique remonte au


XVIIe siècle. L‟historien Flacourt avait appelé les ethnies du sud-est de l‟Ile, les
« Machocores », appellation qui fut adoptée par le roi Andrevola pour désigner
son peuple. D‟autres pensent que le nom « masikoro » serait la transformation de
l‟expression « misiky arefo » ou « misikarefo » (vêtu de arefo), le arefo étant une
plante aquatique de la famille des joncs que les anciens masikoro tressaient et
dont ils se servaient pour se couvrir car il n‟y avait pas encore è l‟époque des tis-
sus comme on en voit aujourd‟hui.

Puisque c‟est à Koronga que mes recherches ont été en grande partie ef-
fectuées, j‟aimerais attirer l‟attention des lecteurs sur l‟historique de ce village.

Situé à proximité de la ville de Tuléar, dans la plaine et sur la rive gauche


du Fiherena, entre la digue et l‟ancienne voie ferrée, à trois kilomètres de Mitsinjo,
dans la banlieue de Tuléar, à l‟ouest de la commune de Miary, au nord du village
de Befanamy, au nord-est de Belemboka-Nord. La distance qui sépare Ankoronga
de ces endroits est de un kilomètre environ. Il se trouve à une heure à pied de la
ville et on peut y accéder en charrette ou en voiture, ce qui facilite sa communica-
tion avec la commune urbaine de Tuléar.

Actuellement, Ankoronga est devenu un chef-lieu de Fokontany et fait partie


de la commune de Miary dans le district de Tuléar II dans la région du sud-ouest.
4

Le mot « koronga » désigne ces genres de grands récipients faits avec des
troncs d‟arbres creusés pour en faire des abreuvoirs pour les animaux et servir
également de cuve pour la distillation d‟alcool de canne à sucre. En effet dans ce
village, au temps des colons, il y avait une distillerie et aujourd‟hui on y trouve en-
core le reste de ces cuves qui ont donné leur nom à cet endroit où était bâti le vil-
lage.

Le village d‟Ankoronga s‟étend sur une longueur de 200 mètres d‟ouest en


est, et sur une largeur de 60 mètres du nord au sud. A l‟entrée du village, se
dresse le bâtiment de l‟école primaire, dominant les maisons d‟habitation de cons-
tructions variées : des cases en vondrona (joncs), des maisons en tôles, en terre
battue et en cimenterie.

Les habitants vivent en parfaite harmonie dans le respect des Ray aman-
dreny (les aînés appelés Lonaky) des coutumes et traditions, dans l‟entraide et
dans la solidarité villageoise qu‟ils manifestent dans les travaux de construction et
agricoles et pendant les récoltes par la pratique du « rima » à l‟occasion duquel
celui qui va récolter invitent tous les habitants du village pour l‟aider et en échange
il doit tuer une chèvre ou un mouton ou bien un bœuf selon l‟importance des
tâches, et préparer un festin. Cette pratique est pour les Masikoro une manière de
montrer leur esprit de collaboration et de soutien mutuel dans les activités et les
problèmes de la vie quotidienne.

L‟agriculture est la principale activité des habitants. Ceux-ci cultivent surtout


du manioc, du maïs et du pois du cap (dont la région du sud-ouest est la seule
productrice). Ce sont donc les trois produits de base, qui constituent leur princi-
pale nourriture mais quelques-uns cultivent des cannes à sucre, soit pour fabri-
quer de l‟alcool local (toa-gasy ou bekafo) soit pour la consommation car les Masi-
koro aiment croquer la chair tendre des cannes à sucre et en sucer le jus sucré
qui pour apaiser leur soif. Mais, la plupart des jeunes qui ont été scolarisés occu-
pent actuellement des fonctions dans des services publics ou privés. Il y a donc
des Masikoro gendarmes, policiers, militaires, instituteurs, médecins, techniciens,
chauffeur, commerçants.
5

Les Masikoro comme tous les Malgaches croient en un Dieu créateur de la


terre et de la nature qu‟ils appellent Zanahary et pratiquent le culte des Ancêtres
qu‟ils considèrent comme étant les intermédiaires entre le Zanahary et les vivants.
Ils se confient et confient tout ce qu‟ils font entièrement à leur Zanahary.qu‟ils in-
voquent pour demander des faveurs. Dans leurs prières, ils interpellent d‟abord le
Zanahary, avant de s‟adresser à leurs ancêtres, qu‟ils mettent au second plan
dans la hiérarchie des dieux. Cette conception de la hiérarchie se reflète dans leur
principe moral concernant le respect des aînés fondé sur le sens du paternalisme.
En effet, un enfant ne doit jamais appeler son père ou toute personne ayant un
statut de père de famille par son nom. Cette gérontocratie est très marquée chez
le foko masikoro et se manifeste dans tous les domaines de la vie quotidienne,
dans les rituels et au sein de la vie sociale et familiale. Les grandes personnes
sont toujours appelées « Nahoda », « Lonaky », « Fiasy » et, pour parler de cer-
taines parties de leurs corps, on dit par exemple « abo »,au lieu de « loha » ( la
tête), « fijery » au lieu de « maso » (les yeux)... Tout cela montre le grand respect
des jeunes à l‟égard des vieux et des aînés dont ils souhaitent la bénédiction.
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PREMIÈRE PARTIE LES COIFFURES :


SES ASPECTS ET SON EVOLUTION
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I.1 LA COIFFURE, SES ASPECTS, SON EVOLUTION

Si nous devions parler de ce qui se faisait autrefois, nous pouvons affirmer


que les Masikoro savaient se parer tant en matière de mode vestimentaire que de
coiffure et de marquage (tabaky) en usant de différents moyens.

Il est évident qu‟en cette époque reculée, il n‟y avait pas encore de tissus,
et encore moins de matériels pour s‟occuper de coiffure. En ce temps là, les gens
s‟habillaient avec des écorces appelées fanto et se couvraient aussi avec. Quant
aux femmes, elles se mettaient du suif dans les cheveux.

Et comme nous voulons mettre la mode en évidence dans ce travail de re-


cherche, voyons en détail comment, chez les Masikoro, les adultes (hommes et
femmes) ou les jeunes (garçons et filles) se paraient, quels changements se sont
produits et surtout comment a évolué la mode soit dans la coiffure, soit dans la
mode vestimentaire. Parlons en premier lieu de la coiffure.

Pour parler de coiffure, on peut dire que les hommes et les femmes se tres-
saient les cheveux malgré certaines différences qui montrent l‟évolution progres-
sive des Masikoro. Il est évident que la structure politique qui existait alors a
changé beaucoup de choses chez eux. Abordons tout d‟abord la coiffure chez les
hommes adultes.
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Photo 1 : Tressage en boule lors de la cérémonie de circoncision

Photo : Danielson, 2007

I.2 LES COIFFURES TRADITIONNELLES

Selon nos informations autrefois les gens se tressaient les cheveux ou les
tressaient en boules. S‟ils se coiffaient ainsi c‟est parce qu‟ils ne connaissaient
pas grand-chose à l‟époque et qu‟ils utilisaient ce qu‟ils voyaient. Aucun d‟entre
eux n‟avait encore changé l‟ordre qui existait chez les hommes, d‟autant plus qu‟ils
craignaient Dieu, créateur de l‟univers.

Pour les hommes, on tresse leurs cheveux, puis on les noue à la base en
forme de boucles, sauf qu‟on n‟y met pas de suif. Ce n‟est que plus tard, en 1896,
avec l‟arrivée des Français qu‟il y a eu une évolution dans la vie des gens, aussi
bien dans la mode vestimentaire que dans la coiffure. Voyons les changements
qui se sont produits au niveau de la coiffure.

Photo 2 : Coiffure de femmes bilo


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Photo : Danielson, 2007

I.3 LES CHANGEMENTS AU NIVEAU DE LA COIFFURE

Dès que les Européens sont arrivés à Madagascar, on peut dire que la vie
des gens a évolué peu à peu, étant donné qu‟ils ont apporté avec eux différents
matériels pour améliorer les conditions de vie de tous les Malagasy. C‟est à comp-
ter de cette date qu‟on a relevé la différence entre les hommes et les femmes en
matière de coiffure. Les hommes ont alors commencé à se couper les cheveux à
partir de 6 ans. On coupait les cheveux des garçons à partir de 5 ans car les pa-
rents pensaient que c‟est à compter de cet âge que les éléments contenus dans
sa boite crânienne (cerveau, etc.) commençaient à s‟épaissir. Les garçons de
moins de 5 ans ne se coupaient pas les cheveux. Ils gardaient leur chevelure
taxée d‟impure, « volo veta », jusqu‟à 6 ans. En voici la raison : ce n‟est pas que la
peau de la tête de l‟enfant est encore molle, mais on croit l‟existence, par exemple
des « sera ».

Par « Sera » il faut comprendre « ombres », sortes d‟esprits maléfiques qui


errent la nuit. Si quelqu‟un les rencontre, il peut faire l‟objet des malaises subits au
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niveau de son corps (sensation de froid, claquement des dents, sueur froide, nau-
sées,….). On reconnaît qu‟un enfant est victime de « sera » quand il pleure de
façon inhabituelle : ses pleures durent, non pas qu‟il ait sommeil ou faim mais
parce qu‟il ressent des douleurs parce qu‟il faut comprendre que l‟esprit maléfique
l‟influence à lui faire tellement mal.

Un tel phénomène ne se produit surtout que la nuit. Et ces cheveux impurs


(volo tiva), croit-on, le protégent des maladies passagères véhiculées par le « se-
ra ». Soulignons que ces cheveux ne sont jamais peignés. On les laisses tels
quels. Et lorsqu‟ils sont tellement emmêlés comme des cheveux tressés, on les
qualifie alors de cheveux de konko car ils n‟ont pas été tressés par la mère. Mais
qu‟est ce qu‟un konko ?

Les konko sont, dit-on, des êtres qui vivent dans les grottes des forêts. Ces
êtres, considérés comme à l‟origine du savoir des devins, craignent les êtres hu-
mains. En tant que devins, ils protégent les êtres humains des diverses maladies
qui peuvent les nuire, surtout les petits enfants tels que les nouveaux nés

Par conséquent, pour les anciens, les cheveux longs sont une sorte de
protection pour les enfants contre ces esprits malfaisants qui passent. Aussi, ce
n‟est pas qu‟après cinq ans passés que l‟on coupe leurs cheveux, car c‟est à partir
de cet âge qu‟on peut dire qu‟ils intègrent le Monde des adultes : leur corps de-
vient robuste, leurs organes sont dans l‟ensemble accomplis

Ainsi, une distinction a été établie entre les hommes et les femmes à partir
de l‟arrivée des étrangers à Madagascar. Les hommes devaient se couper les
cheveux pour se distinguer des femmes.

Soulignons toutefois qu „il existe plusieurs coupes de cheveux pour les


hommes. Chacune avait son nom, ou en avait reçu un. Les noms des coupes
changeaient selon les humeurs du temps et les évènements. Voici les coupes cé-
lèbres d‟alors :
- La coupe sport,
- La coupe swing,
- La coupe avec mèche,
- La coupe avec plumes
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Photo 3 : La coupe sport

Photo : Danielson, 2007

Pour la coupe sport, on coupe les cheveux des tempes et de derrière mais
on ne touche pas aux cheveux de devant. La coupe swing se présente ainsi : tous
les cheveux sont coupés très court puis les bords sont rasés. Pour la coupe avec
mèche, il va de soi que lorsqu‟ on coupe les cheveux, on n‟enlève pas les cheveux
de devant et on le peigne vers l‟avant.

Enfin, pour coupe avec plumes, il s‟agit d‟une coupe ordinaire ou arrangée.
Seulement, on insère 2 ou 3 plumes à volonté dans les cheveux.

Soulignons que la coupe sport et la coupe swing sont spécifiques aux Ma-
sikoro. Elles étaient célèbres de 1950 à 1970

En plus de ces coupes, il existe aussi diverses façons de se coiffer. On


parle de coiffure belaky quand on ramène les cheveux en arrière. Il y a aussi la
coiffure avec raie à droite ou à gauche comme on veut. La coiffure « afro » qui a
été en vogue de 1970 à 1980 était celle de gens qui ont beaucoup de cheveux.
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Suite aux changements dans la coiffure, cela a engendré des progrès chez le Ma-
sikoro. Les hommes et les femmes aiment se parer. En plus des coupes et des
coiffures, ils ne négligent pas tous ce qui orne leur tête.

Photo 4 : Chapeau de feutre

Photo : Danielson, 2007

Si nous considérons cette période de progrès, les hommes portent des


chapeaux de feutres. Ce chapeau est très prisé car beaucoup d‟hommes en por-
tent. Ce type de chapeau comporte un ruban noir ou chocolat ou avec bordure en
soie. Ce sont les notables, les autorités ou les riches qui en portent souvent, étant
donné qu‟il coûte cher actuellement, son prix varie entre 20 000 et 24 000 Ar. Or
nous aimons l‟amélioration, nous, les humains, nous ne souhaitons pas être dé-
passé par les autres. Alors, nous nous efforçons pour être comme les autres.
Alors, si quelqu‟un n‟a pas d‟argent, ou s‟il n‟est pas fonctionnaire, il attend sa ré-
colte de maïs ou de manioc avant d‟en acheter un. Certains vont même vendre un
bœuf ou des chèvres pour pouvoir acheter ce chapeau. Les hommes rivalisaient
pour posséder ce chapeau. Celui qui ne portait pas un chapeau de feutre en allant
en ville ou en allant assister à une fête comme la circoncision se sentait amoindri.
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Ce chapeau de feutre symbolise également la notoriété et l‟estime témoignée à


celui qui le porte. Voilà donc pourquoi chacun s‟efforce d‟en avoir un. Par consé-
quent nous pouvons dire qu‟avec le progrès actuel, ces coupes anciennes ont pra-
tiquement disparu, vu que les hommes aujourd‟hui se coiffent simplement et por-
tent un chapeau de feutre. Soulignons que le port d‟un chapeau de feutre n‟est
pas obligatoire quand on va en ville ou quand on assiste à une fête. On peut por-
ter des chapeaux de pailles.

Photo 5 : Chapeau de paille et drapé de couvre-lit

Photo : Danielson, 2007

S‟il en est ainsi pour les hommes voyons les changements et l‟évolution de
la coiffure chez les femmes adultes.
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I.4. LA COIFFURE FEMININES

I.4.1. La coiffure traditionnelle

Nous avons déjà dit auparavant qu‟autre fois les hommes et les femmes se
tressaient les cheveux. La distinction au niveau de la coiffure n‟est survenue qu‟a
l‟arrivée des européens à Madagascar. Les hommes se sont fait couper les che-
veux alors que les femmes ont continué à se tresser ou à se coiffer en boucles.

Les femmes se tressent les cheveux sans plus de particularité. Les che-
veux tressés sont une spécificité féminine. Au départ, les Masikoro se tressaient et
nouaient leurs cheveux à la base ou bien le tressaient en boucles. A la différence
des hommes les femmes enduisaient leurs cheveux avec du suif.

Avant l‟arrivée des Européens, les femmes utilisaient la graisse extraite de


la bosse de zébu. Voici comment les femmes masikoro la préparaient. Elles pre-
naient 500g de bosse, les lavaient, puis les découpaient en menus morceaux. Le
tout était ensuite versé dans une marmite puis mis à chauffer. Signalons qu‟on n‟y
mettait pas de sel dans cette préparation. Lorsque quelques minutes après, la
graisse fondait, on la recueillait pour la mettre dans une calebasse bien sèche. On
bouchait bien la calebasse pour empêcher les insectes et les fournis d‟y entrer.
Cette calebasse faisait office de récipient car il n‟y avait pas encore de boite à
l‟époque.

Soulignons que cette graisse faisait pousser les cheveux et protégeait le


cuire chevelu. Mais quand les Européens arrivèrent à Madagascar, beaucoup de
choses ont changé car ils ont introduit tant de nouveautés à l‟origine de change-
ments et de progrès. Voyons maintenant les changements et le progrès réalisés
dans le domaine de la coiffure.

A partir de l‟arrivée des Européens à Madagascar, nous pouvons dire que


beaucoup de nouveautés ont transformé les Malgaches. Par exemple, au niveau
de l‟huile pour cheveux, moins en moins des femmes masikoro utilisaient du suif
pur. Elles le mélangeaient à de l‟huile coco ou à de l‟huile venant de l‟étranger.
Certaines n‟utilisaient plus de suif mais des huiles importées, la brillantine au co-
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co, etc. Or les femmes constataient que ces huiles abîmaient les cheveux. Que
pouvaient-elles néanmoins faire ? C‟était le lot du progrès. Les jeunes filles s‟en
servaient le plus souvent.

Par conséquent, lorsque les femmes abandonnèrent la coiffure des che-


veux en boules, elles adoptèrent les diverses coiffures que pratiquèrent au-
jourd‟hui les Masikoro. Voici les diverses coiffures de cette époque : tresses am-
baniandro, trois tresses lambomilitsy, tresses à envers, tresses « lève-toi car on
s‟en va ».

Soulignons que chaque tresse possède sa signification et que les jeunes


comme les vielles ont la leur propre. Il existe des tresses pour les femmes mariées
comme pour les vielles (mère de famille). Il y a aussi les tresses pour les jeunes
filles. Nombreuses sont elles les coiffures Masikoro. Nous ne parlerons que de
celles qui furent les plus célèbres.

Durant la première époque, c‟est-à-dire de 1945 à 1975, les tresses plus


célèbres étaient les tresses ambaniandro, le « lambo militsy », la tresse unique,
les deux tresses, les trois tresses, les tresses « lève-toi car on s‟en va ». Etudions-
les en détail.

Avant de se tresser, les femmes se lavent les cheveux au savon et à l‟eau


propre. Ensuite elles les enduisent d‟huile à volonté soit avec de l‟huile parfumée,
soit avec du suif. Puis on tresse la femme en fonction des tresses qu‟elle aime ou
en fonction de son âge.

Pour les tresses dites « ambaniandro », leur nom vient du fait que ce sont
les Ambaniandro qui furent les premières ou les plus fréquentes à s‟en parer. Les
Masikoro n‟ont fait que les imiter. Les femmes de tout âge peuvent le faire. Mais
elles sont les plus souvent réservées aux femmes mariées ou aux mères de fa-
milles. Les fillettes n‟en ont pas droit parce qu‟elles sont tout d‟abord trop jeunes et
parce qu‟ensuite elles n‟ont pas encore assez de cheveux.

- L‟unique tresse, on le fait quand on n‟a pas assez de temps, soit du coté
de celle qui va tresser, soit de l‟intéressée.
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- Les deux tresses sont réalisées pour les fillettes pudiques qui ne
souhaitent pas que leurs camarades se moquent d‟elles,

- Les trois tresses sont réservées aux enfants et les adultes comme leurs
cheveux sont très courts, on ne peut pas encore les tresses correctement. Alors
on en fait trois tresses pour arriver à assembler tous les cheveux. Les matrones
ont pour objectif de faire pousser les cheveux et de ne pas les mettre en désordre.
Leur but est qu‟ils puissent tenir adolescentes. C‟est comme si leurs parents leur
disaient : « Mettez vous en quête d‟argent car vous voici autonomes. Inutile de
dépendre de nous vos parents ».

Voici la signification des cheveux à deux ou trois raies : « Vous ne devez


pas suivre une seule voie, sinon les pisteurs vous trouveront très vite ».

Signalons quels cheveux tressés symbolisent les rayons du soleil qui met-
tent les hommes en relation avec les forces invisibles dont Zanahary qui a créé les
mains et les pieds.

I.4.2 Comment les femmes se coiffent

Voici quelques manières de tresser les cheveux chez les femmes âgées
(Njarahy). Le « taly telo » (trois tresses) est réservé aux vieilles femmes dont les
cheveux commencent à tomber et à blanchir. Il s‟agit de faire de tresse serrés et
liées ensemble de manière à ce qu‟elles collent bien sur la peau de la tête et ne se
détachent pas facilement.

Ces sortes de tresses sont aussi pratiquées par leurs filles ou leurs petites
filles. Le « taly randra » est à la fois porté par les sorciers et femmes âgées.
D‟après l‟histoire, Randrana fut un grand sorcier de l‟époque (1700-1710) et il ai-
mait porter ce genre des tresses. Ces tresses ne doivent pas être nouées ni atta-
chés ensemble, mais sont lâchées.

On racontait également que le taly randra des femmes furent inspirées des
Ambaniandro (Merina) qui étaient les premières à les porter, dans les cérémonies
et les fêtes familiales. Avant de renouveler les tresses, les cheveux doivent être
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lavés proprement et enduits d‟huile parfumée ou bain d‟huile de zébu. Les che-
veux doivent être tressés finement. C‟est ce qu‟elles appelaient « talin’ ambanian-
dro » (tresses à la Merina)

En cas de décile à la suite d‟un décès de parent proche, les femmes ne


doivent pas renouveler leurs tresses et laissent ainsi leurs cheveux jusqu‟au mo-
ment où le décile prendra fin. Elles s‟interdisent de mettre de l‟huile sur leurs che-
veux, et si elles sont surprises par la mauvaise nouvelle pendant qu‟elles se font
tresser elles doivent rester ainsi.

Le « taly mivo misy Tantehy » est surtout porté par les femmes pendant les
rites du savatsy, (circoncision)

Le savatsy, loin d‟être une simple opération chirurgicale sur le sexe d‟enfant
et surtout, dans la tradition Masikoro une cérémonie d‟initiation à la vie adulte, et
un moyen de confirmer l‟appartenance de l‟enfant dans la lignée paternelle et
dans la société dans laquelle il évolue.

Jadis, les enfants étaient circoncis à l‟âge de quatre à cinq ans, mais au-
jourd‟hui, ils subissent déjà cette épreuve de l‟âge d‟un an, au moment où l‟enfant
commence à faire son premier pas, car chez les Masikoro, engendrer un garçon
est une grande fierté et le père est impatient de la montrer au public et de le cir-
concire devant le Hazomanga « lieu culturelle traditionnel » pour faire connaître à
la société qu‟il a un garçon, donc un héritier.

Le tantely (du miel) avec lequel les femmes enduisent les cheveux est un
produit issu directement de la nature. Le miel dans les croyances Masikoro pos-
sède une certaine vertu. Il servait ainsi à la bénédiction des dieux et des ancêtres
que les femmes invoquent dans leurs chansons appelées « Kolondoy ». Et der-
rière la tête au niveau du muguet, une natte de cheveux sera lâchée.
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D‟après la croyance, les tantehy dans les cheveux des femmes et le « fo-
ly velo» ou le fil de la vie, qu‟elles portent autour de la tête serviraient à se proté-
ger des maléfices et à exaucer leurs vœux de réussite dans l‟opération du sava-
tsy.

Ce « taly vo misy tantehy » se fait généralement dans d‟autres épreuves


comme l‟accouchement, pour faciliter la venue au monde d‟un bébé et doit être
imposé à toutes les femmes de la famille. Certaines utilisent aussi le miel pendant
un procès devant un ethnienal concernant un membre de la famille pour obtenir
gain de cause.

Le but de cette pratique est toujours d‟avoir la bénédiction des ancêtres


bien que cela ne réussisse pas parfois mais il faille y croire malgré tout. Voilà donc
en ce qui concerne les femmes et qu‟en est-il des jeunes gens ?

I.4.3. Que penser de coiffure ?

On entend par « tantehy » un moment durant lequel on implore Zanahary


dans une situation difficile. Par exemple, si dans une famille une femme est sur le
point d‟accoucher et que des proches parentes sont alors en train de se tresser
les cheveux, elles laissent flotter une mèche de cheveux à la base du crâne sans
la mêler aux autres. Mais si personne ne se tresse les cheveux à ce moment-là,
on démêle alors une mèche de cheveux tressés. Ce geste a pour signification une
bénédiction de la parturiente pour que l‟enfant dans son ventre naisse sans pro-
blème et que la mère soit aussi en bonne santé. Accoucher c‟est lutté pour deux
vies à protéger.

Le « tantehy » a pour objectif de protéger une personne pour qu‟elle ne soit


pas victime d‟un esprit maléfique. Le « tantehy » signifie donc demander la protec-
tion de Zanahary. Telles sont les raisons de l‟existence des ces différentes coif-
fures. Voyons par contre les divers soins apportés à la chevelure ainsi que ce qui
est en rapport avec cela.
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Photo 6 : Coiffure « tantehy »

Photo : Danielson, 2007

Soulignons que les femmes masikoro ne prennent pas beaucoup soin de


leurs cheveux. Les plus important pour elles c‟est qu‟ils soient propres, tressés,
enduits de graisse et attachés au bas ou regroupés à la nuque. Il n‟est pas dans
les mœurs des femmes masikoro de tresser les cheveux. Nous en ignorons la rai-
son mais souvent, quand elles doivent venir en ville ou assister à une fête familiale
comme un mariage ou un circoncision, alors elles se préparent préalablement et
se tressent les cheveux, aussi bien la mariée que les jeunes filles.

Pourtant à notre époque actuelle, quelques femmes masikoro ont boulever-


sé cet ordre établi. Abordons donc l‟évolution de la coiffure.

Soulignons cependant que la coiffure « tantehy » ne se fait pas seulement à


l‟occasion de l‟accouchement mais pour toute circonstance jugée difficile et pou-
vant porter préjudice à la vie. Par exemple, quand un membre d‟une famille doit se
présenter à un procès, toute sa famille réalise le « mitantehy », pour qu‟il le gagne
ou qu‟il ne soit pas emprisonné. Le fait d‟être emprisonné est considéré comme
mauvais ou comme un déshonneur pour le Masikoro.
20

Un autre exemple : quand un membre de la famille passe un examen, la


famille entière est là pour le soutenir. Cette coiffure « tantehy », on la voit surtout à
l‟occasion de la circoncision, car l‟enfant à circoncire est à la fois soutenu par la
famille de son père et par celle de sa mère. La circoncision mettant en danger la
vie de l‟enfant, les deux familles le soutiennent pour que tout se passe bien. Avant
l‟opération, il a fallu consulter un devin pour savoir si elle n‟allait pas coïncider
avec un jour néfaste qui pourrait porter atteinte à la vie de l‟enfant …

I.4.4 Evolution de la coiffure

Les hommes ne sont jamais satisfaits de leur situation et ne cessent de


chercher ce qui pourrait améliorer leur vie. Si nous considérons l‟évolution la coif-
fure, certaines femmes masikoro défraient la chronique. Non seulement elles utili-
sent de l‟huile qui abîme leurs cheveux mais elles utilisent aussi des fers à repas-
ser ou des peignes en fer préalablement chauffés pour lisser. D‟autres vont même
dépenser de grosses sommes dans les salons de coiffure. Certaines femmes iront
jusqu‟à se couper les cheveux comme les hommes et les teindre en roux ou en
noir comme elles le souhaitent. Ces coloris, elles les achètent au marché, dans les
salons de coiffure ou les font même venir de l‟extérieur.

Nous pouvons dire que tout ce qui a été énoncé s‟oppose à la réalité exis-
tante. Et pourtant, il est inutile d‟accuser la personne qui agit ainsi, car de toute
évidence elle n‟est pas une paysanne qui n‟a pas étudié pour agir ainsi.

Soulignons que seules les fonctionnaires et les intellectuelles ont un tel


comportement. Quelle en est la raison ? C‟est parce qu‟elles ont étudié et réussi
qu‟elles connaissent toute chose de la vie et qu‟elles sont en mesure d‟apporter
des innovations. Par exemple, si une femme doit aller à l‟extérieur, elle doit savoir
qu‟elle ne se déplacera pas à pieds, ni en charrette, ni en voiture mais qu‟elle y
aura l‟avion pour cela.

Nous pensons que seuls les européens voyagent en avion. Or les Mal-
gaches eux aussi peuvent voyager en avion comme les européens s‟ils ont de
l‟argent. Et c‟est suite à cet état d‟esprit que seules les européennes voyageaient
21

en avion que les femmes masikoro ont changé leur mentalité. Elles se sont effor-
cées de ressembler aux femmes Ambaniandro. Les gens s‟imaginent que les pay-
sannes sont incultes ce que les gens ignorent cependant c‟est que c‟est par res-
pect pour les us et coutumes que les femmes masikoro ne suivent pas la mode.
Pour celles qui ont étudié en ville, suivre la mode du milieu dans lequel elles vivent
leur convient. Cela ne signifie pas qu‟elles sont devenues européennes et qu‟elles
ne sont Malgaches ou Masikoro. Masikoro, elles le demeurant, car le sang qui
coule dans leurs veines est Masikoro. Mais, c‟est parce qu‟ils ont fait des études et
qu‟elles ont abandonnée la coiffure Ambaniandro, qu‟elles veulent prouver à leur
famille que c‟est parce qu‟elles ont réussi qu‟elles agissent ainsi. C‟est ainsi
qu‟elles se distinguent des autres membres de leur famille. Même les universi-
taires se comportent ainsi. Il y a de moins en moins de jeunes Masikoro qui se
tressent

La plupart d‟entre elles fréquentent les salons de coiffure car elles se disent
évoluées et qu‟elles ne veulent pas être à la traîne. Et quand elles reviennent à la
campagne, elles sont fières de montrer à leurs compagnes qu‟elles ont fait
l‟expérience d‟une vie différente.

Par conséquent, il ne faut pas condamner les femmes qui changent de coif-
fure et qui suivent la mode car elles ne vivent plus dans leur milieu, initial. Leur
mentalité a évolué. En outre, leurs comportements ne vont pas à l‟encore des us
et coutumes, ils sont dictés par leur niveau intellectuel. S‟il en est ainsi des coif-
fures des femmes, qu‟en est-il de celles des jeunes gens ?
22

I.5 LES COIFFURES DES JEUNES GENS

Nous n‟avons pas beaucoup de chose à dire en matière de coiffures des


jeunes gens car tout a presque été dit précédemment quand nous avons parlé de
la coiffure des hommes. Toutefois il y a des différences entre la coiffure des
adultes et des jeunes gens. Voyons les changements qui se sont produits au ni-
veau de la coiffure des jeunes gens.

Photo 7 : Dames en parade lors d’une fête traditionnelle

Photo : Danielson, 2007

Nous avons dit précédemment qu‟il existe diverses coiffures pour les
hommes. Parmi elle, il y en a pour les jeunes gens et pour adultes. Par exemple,
les jeunes n‟aiment pas la coupe sport. Ils préfèrent la coupe swing, coupe qui
laisse les mèches à l‟arrière, surtout les jeunes à l‟esprit libéral. Il existe aussi une
coupe qui comporte une longue mèche, comme la crête d‟un coq, à l‟avant et
qu‟on appelle « coupe qui montre le plat »

Signalons que ces coiffures ont peu à peu changer et qu‟on ne les trouve
plus aujourd‟hui. Les coupes des cheveux des jeunes gens n‟ont pas subi beau-
23

coup de changements. Ils se coupent les cheveux très courts, comme les mili-
taires. Ils se font raser le crâne et ne laissent qu‟un peu de cheveux devant et/ou
au niveau de la fontanelle.

Photo 8 : Jeune homme en parade

Photo : Danielson, 2007

Les jeunes Masikoro n‟ont pas l‟habitude de tresser les cheveux, comme
les « rasta man » actuel, depuis la différenciation d‟avec les femmes. Les jeunes
sont élevés pour être d‟une part de bons pères de famille, et d‟autre part des mo-
dèles à l‟occasion des circoncisions, étant donné qu‟ils y ont un rôle à jouer en
tant qu‟oncles maternels. Ce sont les oncles maternels qui portent leurs neveux
sur leurs épaules pendant la circoncision. Soulignons que si l‟oncle maternel est
de mauvaises mœurs, on lui interdit de porter son neveu sur les épaules, de peur
que cet enfant ne lui ressemble. Si l‟oncle maternel est voleur ou alcoolique, do-
mestique, paresseux, on ne souhaite pas que son neveu lui ressemble c‟est pour-
quoi la famille réfléchit à ce qu‟il faille faire ou ne pas faire en pareille circons-
tance. Si les jeunes gens ont un de ces défauts, ils n‟ont aucun poids au sein de la
société et on ne leur confie aucune responsabilité quand on aura besoin d‟eux.
24

Certains jeunes se teignent les cheveux à l‟oxygène ou au mercure au


chrome quand ils veulent se faire beaux. Ceux qui agissent ainsi ne sont pas en-
core mûrs, ils se comportent comme des gamins, ne réfléchissent à ce qu‟ils font.

En fait, on n‟a pas relevé beaucoup de changement au niveau des coiffures


des hommes jusqu‟en ces XXIe siècle. Voyons maintenant les coiffures des jeunes
filles, leur changement et leur évolution.
25

I.6 LES COIFFURES DE JEUNES FILLES

Si nous considérons la population actuelle, on peut constater que ce sont


surtout les jeunes filles qui aiment suivre à la mode, par rapport aux hommes. Il en
est de même pour les jeunes filles Masikoro, pour les coiffures et ce qui les ac-
compagne ainsi que pour la mode vestimentaire. Les Masikoro n‟ont pas
l‟habitude de rassembler leurs cheveux. Souvent les jeunes ou vielles, se tressent
chez les femmes masikoro. Néanmoins, les jeunes ont leurs coiffures spécifiques,
surtout en cette époque ou elles découvrent beaucoup de changements.

Dés que les jeunes filles masikoro ont abandonné la coiffure en boules,
elles ont adopté diverses façons de se tresser, mentionnées précédemment, entre
autres les tresses « kiraoky » et « shaggy ». Les jeunes filles ne gardaient pas
leurs tresses longtemps. Elles les changeaient deux fois par semaine.

Photo 9 : Coiffure de jeune fille à la mode

Photo : Danielson, 2007


26

Ce qui mérite d‟être retenu c‟est que les jeunes filles se lavent les cheveux
à l‟eau et au savon avant de se tresser. Puis elles les enduisent avec de l‟huile
parfumée pour attirer les jeunes gens ou hommes en vue du mariage. Elles les
enduisent avec de l‟huile parfumée appelée « jolie star », par exemple, avant de
se tresser les cheveux comme les Ambaniandro ou le Masikoro. Aujourd‟hui, elles
font des tresses très fines qu‟elles assemblent ensuite. Elles continuent à faire des
tresses « lève-toi car on s‟en va » Le « tantehy » se fait en des circonstances bien
précises.

Comment ont évolué les coiffures des jeunes filles ?

En ce XXIe siècle où l‟on se trouve en face d‟une évolution fulgurante de la


façon de vivre des jeunes Malagasy, les jeunes filles Masikoro ne sont pas à la
traîne. Pour les jeunes filles en particulier, nous savons combien elles aiment se
parer. Plus elles savent se parer, plus vite elles trouveront un postulant. Ce qui
tend à confirmer la thèse futiliste selon laquelle un homme n‟épouse qu‟une jeune
fille sachant bien se parer. Les Masikoro n‟aiment pas les jeunes filles qui
s‟occupent des cheveux, qui lissent leurs cheveux avec un fer à repasser ou une
peigne en fer, ou qui fréquentent les salons de coiffures. Parce que ces façons
d‟agir ne sont pas conformes à leur culture. Les Masikoro pensent que cela va
perturber l‟ordre social établi. Pour eux, toutes jeunes filles doivent coiffer ses
cheveux en nattes comme les Ambaniandro, ou se les tresser, or, pour les jeunes
filles qui résident en ville ou qui ont fait des études, ce comportement s‟oppose à
leur façon de vivre. Relevons que parmi les étudiantes Masikoro, rares sont celles
qui se tressent encore les cheveux. Les effets qui accompagnent les coiffures sont
conformes aux couleurs de leurs habits. Elles savent donc agencer les couleurs et
se coiffer selon leur bon vouloir. Parfois, elles n‟attachent pas leurs cheveux mais
les laissent flotter pour montrer aux gens qu‟elles ont des beaux ou de long che-
veux. Et alors, nombreux sont les jeunes gens qui leur montre de l‟admiration.
Certains ne se retiennent pas et disent : « c‟est la fille de qui ? Comment
s‟appelle-t-elle ? ». La jeune Masikoro, quand elle se fait belle, elle n‟aspire qu‟à
une chose : trouver un mari.
27

Les jeunes filles frivoles aiment les tresses « shaggy » ou « kiraoky ».II
s‟agit de coiffures de filles qui courent après les hommes, de filles qui ne choisis-
sent pas les hommes à aimer et avec qui sortir. Les tresses « shaggy » ont été
purement inventées. Shaggy est le nom d‟un chanteur étranger célèbre.

Cet homme ne se fait pas couper les cheveux. Il les tresse. Alors les jeunes
femmes qui veulent l‟imiter en font de même. Les jeunes Masikoro voient ces di-
verses coiffures à la télévision, dans les journaux ou dans les livres. Elles sont la
conséquence de l‟ « évolution de la mentalité des hommes.

En général, ce sont les jeunes femmes qui courent après la mode. Les
vielles et les femmes mariées ne se soucient plus beaucoup de cela. Par consé-
quent, si on résume ce qui a été dit au sujet de la coiffure chez les Masikoro, nous
pouvons affirmer que les hommes se coupent les cheveux, que les notables por-
tent un chapeau de feutre, que les jeunes Masikoro ne se coiffent pas comme les
rasta même s‟ils ont fait des études supérieures.

Quant aux femmes, jeunes et vieilles, elles se tressent les cheveux. Elles
ont des nattes comme les Ambaniandro la plupart du temps, et elles considèrent
que cette coiffure les rend honorables.C‟est la coiffure dite Ambaniandro qui dis-
tingue la femme Masikoro, coiffure appelée coiffure en tresses.

Par contre les femmes qui ont étudié, fonctionnaires ou mariées à des fonc-
tionnaires ne se coiffent plus ainsi, vu qu‟elles vivent dans un milieu différent de
celui de leurs compagnes. Alors elles sont obligées de s‟adapter à la mode des
autres, pour ne pas être taxées de paysannes. Ces dernières, dit-on, ne savent
pas se parer. Alors, celles qui sont en ville suivent la mode. Un tel comportement
ne ruinera pas la coiffure Masikoro pour autant car la mentalité Masikoro restera.
La preuve en est la persistance de la coiffure en boules toujours réalisée lors de la
circoncision et du « tantehy ».

L‟existence de différentes huiles importées n‟est pas faite pour faire table
rase de la tradition. L‟apport extérieur n‟est que caprice. Une femme qui vient
d‟accoucher pour faire pousser ses cheveux, les enduits de suif mélangés à de
l‟huile coco.Nous n‟avons jamais entendu une nouvelle accouchée enduire ses
28

cheveux avec de l‟huile parfumée comme d‟une jolie star, du Boss. Le suif a été
utilisé depuis toujours par les ancêtres. Cela prouve donc que les femmes masiko-
ro n‟oublieront jamais ou ne rejetteront pas la coiffure des ancêtres ni la graisse
qu‟elles utilisent, même si nous sommes actuellement au XXI° siècle. C‟est ce qui
est à l‟origine du dicton « Mets en valeur ta culture, car celle des autres ne sera
jamais tienne ».

En général, le fait de porter des tresses chez les jeunes gens n‟a pas de si-
gnification bien précise car pour les garçons, il n‟y a qu‟un seul but : plaire aux
jeunes filles de son âge. Suivant les circonstances, leurs coiffures portent des va-
leurs qu‟ils se donnent eux-mêmes. Comme le « tsokotsoko telo » qui consiste à
raser la tête et en ne laissant que trois mèches de cheveux à l‟extrémité du crâne,
au niveau du front et qu‟il faut laisser bien en évidence, bien dressés au dessus du
front. D‟après un conte masikoro, chacune de ces trois mèches possèdent suc-
cessivement comme signification :

- les notables du village ne sont pas à haïr ; (olo-be an-tana tsy atao
hala),

- il ne faut jamais avoir confiance en l‟enfant de son épouse ; (ana-baly


tsy atao anake),

- Ne jamais livrer son point faible à sa femme (raha mahafaty tsy am-
bara valy).

C‟est le genre de coiffure porté par les garçons pendant leurs conquêtes
amoureuses. Aujourd‟hui beaucoup de garçons portent la coiffure « rasta » à
l‟image des chanteurs reggae sud-africains, mais elle marque un retour à la vieille
tradition bien qu‟elle soit considérée excentrique car porter par des marginaux.

Comme les mentalités ont changé, la différence de sexe est montrée par la
façon de porter les cheveux : long ou tresse chez les femmes et les filles, courts
pour les hommes et les garçons. Et puis le port de cheveux est devenu à la mode
chez les adolescents et constitue à leurs yeux un aspect de progrès. Chacune de
ces nouvelles coiffures porte un nouveau nom qui servirait à les reconnaître,
29

comme par exemple les coupes de cheveux telles que « belamaky », « lohatsako-
dara » qui étaient célèbres à l‟époque et que nous allons essayer de définir dans
les lignes suivantes.

- La coupe « belamaky » sur laquelle on plante deux ou trois plumes


d‟oiseau,

- La coupe « lohatsakodara » du nom de l‟oiseau du genre rupicole


dont la forme de la tête fait penser à ce genre de coiffure,

- Il ya aussi plusieurs façons de se peigner les cheveux comme le


« soribila » avec une raie de côté et les cheveux rabattus de chaque côté de la
tête comme les Pakistanais, et le « belamaky » où les cheveux sont rabattus vers
l‟arrière. Et quel que soit la coupe ou la façon de se peigner les cheveux le but est
toujours le même : attirer les filles.

Avant les hommes masikoro gardent toujours des cheveux sur la tête. Ja-
mais ils ne les coupent ni ne les rasent complètement. Ceci leur permet de chan-
ger de temps en temps de coiffure et la façon de se peigner.

Lorsqu‟ils sont en deuil à cause du décès de leurs proches, ils rasent leurs
cheveux et s‟interdisent de les coiffer jusqu‟à la fin de la période de deuil.

Aujourd‟hui les « Mpamaraky » (adolescents) pour se faire beau aux yeux


des « Somonjara » (jeunes filles) adoptent des variétés de coiffure qu‟ils appellent
plaisamment « hety snob » qui ne sont pas plus appréciés des parents qui les as-
similent à des fous. Les genres de coiffures excentriques souvent personnalisées
présentent diverses formes selon les inspirations, exemple des lignes ou des
formes tracées au rasoir, une mèche attachée en queue de cheval ou en tresse
derrière la tête ou les cheveux sont plus longs.

Ainsi, les jeunes gens Malgaches s‟éloignent de plus en plus de la tradition


en imitant des artistes étrangers qui ne cessent de présenter des modèles de coif-
fures de plus en plus osés.
30

Ceux qui portent aujourd‟hui des tresses ne les portent plus comme leurs
ancêtres les portaient avant, même s‟ils affirment qu‟ils ne font que revenir à
l‟ancienne tradition, pour éviter les critiques. Mais pour certains Malgaches tradi-
tionalistes, porter des cheveux longs ou tressés comme les femmes, constituent
une folie, une entrave à l‟ordre ancienne.

Chez les « Somonjara », la coiffure présente plus d‟aspects car elles sont
très créatives dans le domaine de l‟esthétique, la coquetterie étant généralement
féminine. Elles ont donc plusieurs façons de tresser leurs cheveux qu‟elles inven-
tent elles-mêmes pour donner un certain attrait à leur physionomie. Parmi ces
types de coiffure voici quelques exemples :

- Le taly raiky (tresse unique),

- Le taly roa (deux tresses),

- Le taly malitsy (tresses rampantes) où les tresses s‟entrelacent,

- Le taly kiraoky : pour les cheveux courts où les tresses se soutien-


nent en se fixant sur le crâne. Ces types de coiffure ont des significations pour les
jeunes filles.

Le taly raiky dont la préparation ne demande pas beaucoup de temps et


pratique pour les personnes qui sont pressées et dans le cas d‟urgence. On peut
le transformer en taly militsy en mettant ensemble deux tresses, puis en une ran-
gée de tresses de chaque côté de la tête.

Il y a aussi un autre type de coiffure appelé « mitsangana fa handeha» pour


les filles de certains âges (la trentaine) encouragées par leur mère à chercher des
hommes qui leur donneraient de l‟argent sans trop choisir.

Aujourd‟hui le taly kiraoky est appelé « saggy » par les jeunes filles qui sont
plus branchées sur la vie des artistes modernes. Ainsi, elles veulent plaire à des
garçons ayant les mêmes goûts qu‟elles et en faire un compagnon ou un amant.
Maintenant, presque toutes les jeunes gens sont passionnées par cette nouvelle
31

coiffure très à la mode, avec des tresses très fines et très peu portent la coiffure
« mitsangana fa handeha ».

Ces jeunes filles donc se laissent séduire par le phénomène de la mode qui
ne cesse de se répandre même dans les zones rurales et abandonnent les coif-
fures traditionnelles, sauf, pendant les cérémonies ancestrales comme le savatsy
et autres en signe de respect pour leur identité ethnique car être un bon Masikoro
c‟est respecter la tradition Masikoro.

Maintenant venons-en au symbole des vêtements.


32

DEUXIÈME PARTIE :
La façon de s’habiller
33

II.1 LES VIEILLARDS

Dans le monde entier la manière de s‟habiller varie selon le pays, l‟ethnie et


le groupe social de l‟individu et permet à celui-ci de s‟identifier et de mettre en va-
leur sa personne. Elle varie aussi selon le temps, l‟espace et les circonstances.

Cet exposé sera surtout basé, sur la façon de s‟habiller des Masikoro une
ethnie voisine des vezo, au sud-ouest de Madagascar. Les Masikoro sont atta-
chés, conservent encore cette manière de s‟habiller héritée de leurs ancêtres.
Nous allons voir plus particulièrement comment s‟habillaient les hommes, les
femmes, les jeunes hommes et les jeunes filles.

Jadis, à l‟époque Royale selon un rapporteur, il n‟y avait pas encore de tis-
sus comme on en trouve actuellement et les gens s‟habillaient avec du fanto fait
d‟écorces de bois appelé vory sorte d‟arbres géants qu‟on trouve dans les grandes
forêts du sud. Pour obtenir ces écorces, il faut choisir le plus beau tronc et avec
une grande hache, ou coutelas on fait une entaille de 2 à 3 cm autour du tronc
d‟arbre. Ensuite, on frappe avec une tige de bois vert afin que l‟écorce se détache
du tronc d‟arbre, puis on emmène l‟écorce ainsi obtenue à la rivière pour être la-
vée et battue encore une fois, afin de se débarrasser des éléments organiques.
On laisse trempée dans l‟eau pendant deux ou trois jours jusqu‟à ce qu‟elle de-
vienne plus souple. Après on fait sécher au soleil en la mettant à plat et bien éta-
lée. Quand elle est devenue bien sèche, on l‟enroule comme une natte et
l‟emmène au village. Elle va alors servir de couverture pour la nuit et pendant la
journée, de vêtement que les hommes, les femmes et les enfants portent de ma-
nières différentes.

II.1.1 Leur façon traditionnelle de s’habiller

Comme il a déjà été évoqué plus haut, les fanto servait de lamba (étoffe),
mais la façon de l‟utiliser n‟est pas la même. Pour les vieillards, un fanto de 1m, 80
de long et 40 à 50cm de large, servait de pagne (salaka ou sadia) pour cacher les
parties intimes pendant la journée, qu‟il fasse chaud ou froid. Et pendant la nuit, ils
se couvraient de lamba fanto. Durant la saison froide, ils se contentaient d‟allumer
34

un peu de feu de bois pour se réchauffer jusqu‟à l‟aube, car le lamba fanto n‟est
pas assez réchauffant. En réalité, ces couvertures d‟écorce sont souvent à
l‟origine de démangeaisons et sont sources de parasites comme les poux blancs.
Que faire ?

Photo 10 : Façon de s’habiller d’un vieillard

Photo : Danielson, 2007

En plus du fanto, certains utilisent une natte en vinda (sorte de jonc) en


guise de couverture pour confectionner des habits. Mais il existe une sorte de
natte qui sert seulement de couverture comme celle qui est en satra, moins souple
et plus épaisse.

Ces genres de vêtement peuvent se porter partout où l‟on va et où l‟on est.


Donc, les gens de cette époque utilisaient du fanto et de natte, mais à la diffé-
rence que le fanto ne peut pas servir de vêtement alors que le tsihy, surtout en
vinda est bon pour l‟habillement.

Voici comment on confectionnait un vêtement de natte : après être tressée


elle sera pliée en deux et au milieu du pli on fait un trou assez grand pour faire
35

passer la tête, puis on l‟attache au niveau de la ceinture pour la fixer au corps. La


natte ne peut pas servir de pagne à cause de sa rigidité, et le fanto ne peut pas
servir de vêtement.

Ces modes d‟habillements ont alors changé depuis l‟arrivée des étrangers
dans l‟île. Les gens ont adopté une nouvelle manière de s‟habiller, dont nous al-
lons parler ci après.

II.1.2 La nouvelle façon de s’habiller

Dès l‟arrivée des étrangers (Européens et Asiatiques à Madagascar en


1896, beaucoup de choses ont changé d‟aspects dans les coutumes des mal-
gaches. Ceci est dû à l‟apport de nouvelles pratiques que les étrangers
s‟efforçaient d‟introduire au sein de la société malgache traditionnelle, dans le but
de changer les mentalités. Ce qui constitue l‟une des stratégies coloniales par
exemple, l‟évangélisation pour instaurer le christianisme, l‟édification des églises,
la création d‟école, les hôpitaux, pour inviter les Malgaches aux pratiques étran-
gers.

Ces changements se font surtout sentir dans la manière de s‟habiller. Les


indigènes, peu à peu, abandonnèrent leur fanto et leur natte et commencèrent à
se vêtir et à se couvrir d‟étoffes importées de l‟étranger.

Il y avait plusieurs variétés d‟étoffes étrangères et celle appelée sempo fut


le plus célèbre. Le sempo est une toile noire épaisse à bordures blanches, et
seuls les riches pouvaient s‟en acquérir et s‟en vêtir à cause de sa cherté.

A côté du sempo, il y avait aussi le couvre- lit que les malgaches appellent
« kovarly » (couvre lit), et les nappes, appelées « masoara » (mouchoir). Ces lam-
ba ont un certain prestige et coûtaient très cher. Il y avait aussi, les flanelles, les
lambaoany. Ces lamba servaient à la fois de couverture et d‟habit d‟apparat et
depuis, les gens ne portaient plus des pagnes de fanto et ne se couvraient plus de
nattes, mais d‟étoffe étrangère qui se répandait progressivement à travers l‟île. Le
« vaky landy » et le « toka siky » furent également très célèbres. Le vaky landy,
mélange de coton et de soi, est destiné aux vieux et aux notables et le toka siky,
36

fait uniquement de soie, est porté par les grandes personnes. Donc ces types de
lamba sont réservés à des personnes de certain âge et de certain statut social.
Voici quelques types de salaka (pagne) les plus célèbres de l‟époque.

Le sadia arindrano fait de mélange de coton et de soie.

Sadia be hofaka « à grande queue »

Ces sadia ou salaka sont fabriqués sur place mais n‟ont pas été importés
de l‟étranger.

Les salaka de drap blanc (soga) sont portés par les Tandonaka (notable)
les chefs de ethnie et les ombiasa (devins guérisseurs) de l‟époque considérés
comme des dignitaires de la société.

Photo 11 : Deux devins en train d’officier

Photo : Danielson, 2007


37

Les ombiasa font partie des catégories des personnes ayant un certain
pouvoir magique, que les gens ordinaires utilisent pour guérir le mal ou bien aussi
pour jeter des sorts. Autrement dit, le Ombiasa peut soigner en cas de maladie par
la divination « sikidy » et par l‟utilisation de plante médicinales, mais il peut provo-
quer la mort de quelqu‟un en utilisant les mêmes choses.

L‟ombiasa porte un sadia de soga et de lamba « arindrano » avec une


échappe pendue sur l‟épaule gauche. De cette façon, il peut montrer aux gens en
se découvrant, sa force sa puissance et son pouvoir magique, pour pouvoir im-
pressionner les gens et les inciter au respect et aussi se faire craindre, car il est
capable de tout même de tuer.

Bref, l‟Ombiasa joue surtout le rôle de guérisseur et utilise des forces ma-
giques. C‟est pour cela qu‟il se montre souvent arrogant envers les membres de la
société.

Photo 12 : Le devin avec son amulette sur le dos participant à un sacrifice

Photo : Danielson, 2007


38

A cette époque, on voit toujours les grandes personnes porter de salaka et


se vêtir du lamba quand ils vont aux champs et une fois arrivés là-bas ils se dé-
barrassent de leur lamba et les suspendent soigneusement à un arbre et ne gar-
dent que le sadia pour travailler. Et quand ils retournent aux villages ils reprennent
leur lamba. En plus du sadia, les hommes peuvent aussi porter le lamba sempo,
vêtements prestigieux parce que coûtent cher à l‟époque.

Les autres catégories de la masse populaire se contentent de tissu de fla-


nelle dans toutes les occasions. Donc le lamba en général, constitue le seul effet
vestimentaire chez les Masikoro.

Pendant la crise de l‟après guerre, il y eut une pénurie à cause de la ferme-


ture des magasins de vente et le lamba se faisait de plus rare. Alors, ce fut le re-
tour au fanto. Seuls le roi, les princes et les notables pouvaient se procurer de ces
textiles étrangers. Les Masikoro font partie des gens privilégies parce qu‟ils habi-
tent une région proche de port tels que Tuléar, Saint- Augustin, Manombo, Mangi-
ly, où accostaient quelques rares bateaux marchands.

En plus du fanto où de sacs de chanvre issu des emballages (gony) confec-


tionnés de la même manière que le fanto mais dont la bordure du col est cousue
d‟une bande d‟étoffe. Et ce sont les vieillards qui le portaient.

Ce manque de lamba avait duré assez longtemps et les gens en souffraient


beaucoup, parce qu‟ils étaient déjà habitués au luxe des habits de tissus et obli-
gés de revenir au fanto.

Après quelques années la situation s‟établit peu à peu sur le plan commer-
cial et les Malgaches pouvaient se procurer des tissus importés, et s‟habiller à leur
guise. La manière de s‟habiller connu donc une évolution dont nous allons parler
ici après.

II.1.3 L’évolution de l’habillement

Après la 2e guerre mondiale, la paix est revenue et le commence reprenait


son cours normal. Madagascar recevait beaucoup de marchandises venant de
39

l‟étranger par bateaux, car tous les ports étaient de nouveaux ouverts. Les mar-
chandises se répandaient dans toute l‟île et surtout des produits textiles nouvelles
et de bonne qualité.

Comme le Masikoro aime la nouveauté ! Ils sont toujours en quête de nou-


velles marques de tissus et cherchent à tout prix à les acquérir par esprit de con-
currence. Par exemple, au moment où le lamba appeler « Saphira » ou celui ap-
pelé « Velory » était en vogue, tous les Masikoro s‟efforcèrent par tous les moyens
à l‟acquérir. Il en est de même pour les autres lamba comme le « Mizaobositsy »,
assez épais, avec des franges sur les deux côtés et de différentes couleurs. Ces
lamba sont destinés pour les grandes circonstances et les cérémonies tradition-
nelles et portés par les hommes de certain âge.

Qu‟ils aillent assister aux cérémonies dans les grandes villes ou aux funé-
railles, les hommes s‟habillent toujours de la même façon en portant leurs deux
lamba favoris, l‟un en écharpe sur l‟autre autour de la taille. Ces deux lamba re-
présentent pour celui qui les porte une marque de grandeur et de prestige sociale,
d‟identité c‟est-à-dire la fierté d‟être Malgache, d‟être Masikoro mais dans la vie
quotidienne en seul lamba suffit. Ces lamba réservés aux grandes cérémonies
sont strictement réservés au père de famille et ni son épouse, ni ses enfants ne
peuvent les porter.

En plus de ces deux lamba, les hommes pour mieux se faire remarquer,
portent un chapeau de feutre, une sagaie ou un fusil de chasse ou bien un bâton
ou une manchette à large manche. Ces objets ne font que renforcer le prestige de
la personne.

Les hommes sont bien rasés et portent des cheveux coupés court, tiennent
à la propriété corporelle en se baignant souvent dans les rivières et en se brossant
les dents avec le sable, et n‟utilisant parfois de la dentifrice quand ils sont à la
maison.

Après la toilette, quand ils sont bien propres, ils mettent une veste et une
culotte et des sandales de caoutchouc ou de nylon, les fonctionnaires et les intel-
lectuels, un pantalon, des chaussures fermées et pardessus ces habits, ils portent
40

les symboliques lamba, le chapeau de feutre, le fusil ou la sagaie ou bien le bâton,


avant de sortir.

Photo 13 : Manière de s’habiller typiquement Masikoro

Photo : Danielson, 2007

Ainsi les Masikoro se sont bien mis à l‟aise dans son accoutrement avec un
sentiment de fierté et de grandeur. Ils attachent beaucoup d‟importance aux vête-
ments qu‟ils portent, et dans les lignes suivantes nous allons parler du symbolisme
vestimentaire chez les Masikoro. Et maintenant, nous allons voir l‟habillement
chez les femmes masikoro.
41

II.2 CHEZ LES FEMMES

II.2.1 Les vêtements traditionnels

Sur le plan vestimentaire quelque soit l‟ethnie, ce sont surtout les femmes
qui attachent le plus d‟importance à la façon de s‟habiller. Rares sont les femmes
qui s‟intéressent aux nouveautés surtout en ce qui concerne les vêtements et sur-
tout les femmes masikoro (les sevaky)

Sevaky désigne en général le sexe féminin : épouse (njarahy), jeunes filles


(somondrara), petite fille (zaza), sont « Njarahy » les femmes mariées ou de cer-
tain âge. Njarahy est également un signe de respect pour interpeller une femme.

Comme nous l‟avons signalé plus haut les Masikoro avaient déjà leur ma-
nière de s‟habiller qui leur sont propre, depuis l‟usage du fanto jusqu‟ aux tissus
modernes.

- Les Njarahy portent un lamba fanto enroulé autour de la taille remon-


tant jusqu‟au niveau des aisselles de manière à couvrir la poitrine (siky an-tratra)
et attaché par un cordon. Ce vêtement rudimentaire se porte dans toutes les cir-
constances : dans les cérémonies, au village et pendant la nuit, et les femmes ne
s‟en séparent presque jamais.

Après le fanto, ce fut la natte en vinda qu‟on plie en deux, avec un trou de
col pour laisser passer la tête et qu‟on attache avec un cordon au niveau de la
taille pour bien l‟ajuster sur le corps et pour mieux cacher la partie intime de la
femme. Plus tard, le fanto et la natte seront remplacées par les tissus modernes
apportés par les étrangers et qui ont marque un grand changement des effets ves-
timentaires dont nous allons parler ci-après.

II.2.2 Le changement dans la manière de s’habiller

L‟armée des étrangers à Madagascar, entraîne un grand changement dans


la manière de s‟habiller. Le fanto et le natte furent abandonnées pour laisser la
place à de tissus modernes tels que le « sempo » le « gavoraly » le « masoara »,
42

la flanelle (folanely).Cette dernière fut la plus célèbre et la plus portée par les Nja-
rahy, le lamba de flanelle sert également à confectionner des robes froncées à
longues manches, la toile indienne (zandiany) plus légère sert aussi des robes
taillés de la même manières et la popeline tissu plus raffiné. En général, les njara-
hy portent des robes amples se convient de masoara.

Rappelons que pendant la crise économique en France de 1943 à 1945


due à la 2e guerre mondiale, des stocks rares de tissus sont vendus au marché
noir et après cette pénurie, les tissus étranges reviennent en abondance, ce qui a
permis aux malgaches d‟améliorer leur manière de s‟habiller, surtout chez les
femmes.

II.2.3 L’évolution de l’habillement

Comme tout le monde, les Masikoro aiment le progrès malgré leur atta-
chement à la tradition. En effet malgré leur sens de la nouveauté, ils veulent à tout
prix conservé leur valeur traditionnelle, en évitant toute influence européenne vé-
hiculée par les médias tels que la télévision, les films et certains livres.

Mais qu‟ils le veuillent ou non, les Masikoro doivent se soumettre pas cer-
tain besoin que le progrès impose à la société à laquelle ils appartiennent, sans
pour autant abandonner les habitudes traditionnelles, au risque de perdre leur
identité ethnique.

En effet au siècle où nous vivons nous sommes, soumis, confronté aux di-
vers aspects du progrès scientifique qui ne cesse d‟évoluer en créant ainsi des
besoins toujours nouveaux, qui souvent dénature l‟homme. Les femmes, par
exemple, peuvent changer l‟aspect des visages à l‟aide de produits achetés en
pharmacie. C‟est pour dire que l‟homme est déjà capable de changer la nature
c‟est-à-dire ce que Dieu a crée.

Grâce au progrès, rares sont maintenant les femmes masikoro qui


s‟habillent de flanelle ou de zandiany. Elles peuvent choisir parmi les tissus qui ne
cessent de se répandre, de se diversifier et de s‟améliorer en qualité. C‟est pour-
quoi une certaine dame Delphine parle en ces termes : « Aujourd‟hui les enfants
43

ont de la chance. Ils peuvent s‟habiller à leur guise. Qui aurait pensé qu‟avec une
somme de 500 Ar, une femme pourrait maintenant avoir un vêtement de friperie ».
Elle veut exprimer par là son regret de n‟avoir pas vu sa jeunesse en cette période
pour jouir de ces avantages. Elle ne se contente que d‟apprécier les nouvelles
choses qu‟elle trouve sur la place du marché, et qui ne ressemblent pas à celle
d‟antan.

Actuellement, on voit apparaître différentes sortes de tissus, aussi beaux


les uns que les autres, la mode change au fil des ans, et même des femmes
âgées s‟habillent à la mode et d‟autres même se mettent en pantalon.

D‟où la réaction de la dame Delphine « Qui aurait pensé qu‟une femme Ma-
sikoro porterait un jour un pantalon ? Nous les Masikoro nous n‟avions jamais por-
té de pantalon, même les hommes. Mais que faire ? C‟est le progrès et chacun fait
ce qu‟il veut »

Elle veut affirmer par là que l‟homme ne respecte plus l‟ordre de la nature et
fait ce que bon lui semble. D‟après la dame Delphine, ce qui sied à une Masikoro
« c‟est être propre, se faire tresser les cheveux, porter un lambaoany, un foulard
ou un chapeau pour sortir en ville ou aller au culte ».

Donc les femmes masikoro ou njarahy doivent s‟habiller et se présenter de


la manière suivante : Les cheveux bien propres, porter de beaux habits, le corps
bien lavé, les dents nettoyées, porter des sous-vêtements, se frotter les mains et
les jambes avec du savon, s‟envelopper d‟un lamba flanelle ou d‟un lambaoany
propre, porter un foulard sous le tête ou un chapeau et le tout recevra une der-
nière retouche une fois devant un miroir avant de se rendre au marché, en ville, à
une fête ou d‟aller assister aux funérailles.

Maintenant nous allons parler de la manière de s‟habiller des jeunes gens


depuis l‟époque des rois jusqu‟à nos jours.
44

II.2.4 Comment les jeunes gens s’habillent ?

Il n‟y a pas tellement de différence entre les jeunes et les grandes per-
sonnes sur la manière de s‟habiller parce qu‟ils sont du même sexe, mais il y a
quand même une petite différence.

II.2.5 Les vêtements traditionnels

Il a été signalé plus haut que jadis, le fanto servait à la fois de vêtement et
de couverture et pour les jeunes ces fanto servait surtout de pagnes (sadia) mais
fut remplacé peu à peu par le vinda, qui à l‟arrivée des vazaha (étrangers) a chan-
gé, même les coiffures et surtout l‟habillement.

II.2.6 Les vêtements ont changé d’aspect

Chez les jeunes, un changement a été marqué par l‟abandon progressif du


sadia en fanto ou en natte, qu‟ils ont remplacé par l‟usage du tissu, selon leur
possibilité d‟achat.

Parfois, ils portent des sadia de flanelle, de sempo et de zandiany, ou de


soga. Les mêmes genres de tissus sont aussi utilisés pour faire des vêtements,
des chemises à long manche. Et le Masikoro étaient content d‟avoir abondé ces
lamba d‟écorces parce qu‟ils provoquent des démangeaisons.

Maintenant, pour inciter les gens à acheter, les vendeurs donnent à certains
vêtements des noms de personnage ou d‟artistes célèbres. Exemple « Jean Tsili-
va ». Tsiliva étant un grand chanteur et danseur de Kilalaka apprécié par beau-
coup de jeunes, il en est de même pour les chemises « Jean Aimé », du chanteur
de « Zouk love ». C‟est en quelque sorte pour attirer les acheteurs et à lancer des
artistes.
45

Ces jeunes en plus de porter des vêtements à la mode, adoptent des


coupes de cheveux à la mode, se débarrassent des poils du visage avec des
pinces à épiler et font eux même leur lessive à la rivière ou ils font en même
temps, leur toilette. Les vêtements ainsi lavés sont séchés bien tendus, pour qu‟ils
n‟aient plus besoin d‟être repassés. Ils aiment s‟exposer avec leurs vêtements en
allant se promener le soir par groupe de deux ou trois.

Comme les adultes, les jeunes portent aussi des bâtons. D‟autres se pro-
mènent avec des radios K-7 avec des chansons du pays, de leurs chanteurs pré-
férés, pour impressionner les gens surtout des filles. Ainsi, ils veulent montrer leur
fierté et parfois quand ils sont en état d‟ivresse, ils dansent ou chercher à provo-
quer les autres.

Comme les adultes ils portent aussi des chaussures dont la qualité varie
selon le pouvoir d‟achat.

Si les jeunes gens portent de beaux vêtements, c‟est toujours pour plaire
aux filles qui vont devenir leurs compagnes ou leurs épouses. Après avoir parlé
des jeunes gens, venons-en aux jeunes filles (somonjara)

II.2.7 En ce qui concerne les somonjara

Les somonjara sont plus décentes que les garçons dans leur tenue, pour
plaire aux garçons et dans le but de se faire épouser. Donc, nous allons voir
comment elles s‟habillent pour se faire belles.

II.2.8 Dans l’ancienne tradition

Au temps des fanto, elles se couvraient le corps jusqu‟au niveau de la poi-


trine comme les njarahy de fanto ou de tsihy. Plus tard, cette manière de s‟habiller
a changé.
46

II.2.9 Le changement dans l’habillement

Après le fanto et le tsihy, la mode d‟habillement a changé avec l‟arrivée des


étrangers à Madagascar. Ceux-ci ont introduits des textiles dont le prix varie selon
la qualité. Donc il y a des produits destinés à chaque catégorie sociale : les riches,
les moyens riches ainsi qu‟à chaque catégorie d‟âge : les vieux, les adultes, et les
jeunes.

Voici quelques échantillons de tissu destiné aux jeunes filles : tissu de


crêpe, de tissu brillant, des modèles différents : robe en cloche ou froncée. Pour
s‟habiller, elles portent autour de la taille un pagne appelé « adala voatay », un
tissu blanc, bordé d‟une bande rouge. A l‟heure actuelle la mode est en essor et
évolue en même temps que l‟éducation et la technologie avec l‟apparition de
l‟ordinateur et du téléphone portable.

II.2.10 Le progrès de la femme dans la manière de s’habiller

Ce phénomène de la mode atteint surtout les femmes masikoro. Elles cher-


chent par tous les moyens à se faire belles aux yeux de son entourage, en faisant
la course à la mode.

Elles portent de moins en moins de robes ou des jupes et enfilent parfois


des pantalons comme les filles des grandes villes parce qu‟elles évoluent dans un
monde de progrès malgré la réticence de certains parents quant à cette façon de
s‟habiller qui ne fait que compromettre la valeur traditionnelle et ancestrale. Ceux-
ci pensent qu‟une femme en pantalon est une femme corrompue, en décadence
de moeurs. En effet l‟idéal pour une jeune fille Masikoro, c‟est de mettre un lam-
baoany bien propre autour de la taille, et de se garder toujours bien propre, se
tresser les cheveux et s‟enduire d‟huile parfumée. Tout cela dans un seul but
d‟attirer les jeunes gens.

Quand elles sont aussi habillées, elles vont en ville, ou à la fête par groupe
de deux ou trois, exhiber leur toilette et leurs plus beaux habits, elles portent aux
pieds des scoubidous ou de chaussures légères, elles mettent parfois du rouge à
47

lèvres et se maquillent pour mieux se faire remarquer par des prétendants poten-
tiels. Elles affichent toujours un air souriant pour compléter leur charme et pour
attirer l‟attention des gens et surtout des garçons, elles poussent ensemble des
grands éclats de rire appelés « tohaky ».

Ces jeunes filles portent le même style de coiffure que le njarahy et la façon
de s‟habiller des somonjara ont des significations que nous allons essayer de dé-
terminer dans la 3ème partie de l‟exposé.

Chez les Masikoro le lamba constitue le vêtement de base de toutes les ca-
tégories d‟âge et de statue social. La valeur de chaque catégorie de personne est
reflétée à travers la qualité de lamba qu‟elle porte. Ce port de la lamba varie selon
les catégories, le « lamba be » est porté par les hommes, le lambahoany par les
somonjara et le lamba flanelle par les plus jeunes.

Photo 14 : Parade rituelle

Photo : Danielson, 2007


48

II.2.11 Le port des vêtements

Comme nous l‟avons signalé dans les paragraphes précédents, le port de


lamba (lambabe, lambahoany…) est obligatoire chez les Masikoro quel que soit
les lieux où l‟on va et les circonstances. C‟est une marque d‟appartenance eth-
nique et de prestige social.

Chaque catégorie sociale a donc son type de lamba qui lui est propre et un
nahoda, une njarahy, un mpamaraky et un somonjara ne portent pas les mêmes
lamba.

II.2.12 Pour les vieillards (nahoda)

Les Masikoro s‟habillent différemment selon les circonstances surtout


quand ils viennent assister aux funérailles et suivant l‟âge du défunt, un enfant, un
adolescent, une adulte, une personne âgée, ou lorsqu‟ils assistent aux cérémo-
nies traditionnelles telles que le savatsy, le bilo, le mariage (fandeo).

Exemple dans les funérailles comme nous savons tous que la mort est tou-
jours imprévisible et peut survenir d‟un moment à l‟autre, on n‟a pas le temps de
se préparer, après avoir reçu la mauvaise nouvelle et l‟on se contente de se vêtir
de vêtements qu‟on a sur soi, et d‟accourir auprès du défunt.

C‟est aussi qu‟on voit par exemple un homme qui porte seulement une
chemise, un paletot et un grand lamba pour assister aux funérailles. D‟autres n‟ont
même pas le temps de se laver convenablement ni d‟arranger sa coiffure. Les
Masikoro ne portent jamais de chasse dans ces genres de circonstances surtout si
le défunt est un enfant ou un adolescent. Donc en cas d‟imprévu les Masikoro
s‟habillent sommairement car ils n‟ont pas le temps de se préparer minitieusement
comme ils en ont l‟habitude et le fait de bien s‟habiller pendant les jours de funé-
railles est très mal vu socialement contrairement pendant les cérémonies ou les
festivités. Ainsi, les beaux habits servent à montrer la joie, le bien-être tandis que
les vêtements simples servent à montrer une certaine compassion vis-à-vis des
proches du défunt d‟où cet adage « miara faly amin’ny faly, miara ory amin’ny
49

ory » (on doit partager la joie et la tristesse) c‟est pourquoi, pendant les festivités
et les cérémonies (mariage, bilo, savatse) les nahoda mettent leurs plus beaux
lamba et vêtements, et en ces occasions ils n‟hésitent pas à dépenser de l‟argent
pour s‟en procurer. Comme ils sont invités et prévenus trois mois à l‟avance, ils
ont largement le temps de se préparer. Ils portent toujours de nouveaux vête-
ments à chaque cérémonie ou festivité et sont fiers de les montrer à l‟assistance.
C‟est aussi une occasion de montrer aux gens qu‟ils sont riches et on ne manque
pas de les admirer. La parure vestimentaire est donc d‟après les Masikoro, le re-
flet de la richesse, donc du prestige surtout quand les hommes portent de belles
chemises, des paletots, des chapeaux de paille ou de feutre, des fusils ou des
bâtons ou bien des machettes, des lamba be qu‟ils portent en écharpe ou autour
de la taille.

Photo 15 : La tenue modèle

Photo : Danielson, 2007

Le port de ces vêtements chez les hommes est un signe de grandeur, un


moyen de montrer leurs personnalités, c‟est-à-dire leur donner une certaine allure
d‟homme honorable, inspirée par la richesse vestimentaire tels qu‟une chemise,
50

un paletot ou des pièces d‟étoffe de grande valeur. En effet lorsqu‟ils les achètent,
ils considèrent plus le prix que la qualité. Mais il y a d‟autres raisons par exemple
en cas de mort accidentelle, les lamba serviraient à envelopper son corps, et au
cas où il passe la nuit ailleurs, il n‟aura pas besoin d‟en demander aux gens qui
l‟hébergent au risque d‟être mal vu ou mal considéré car un Masikoro sans lamba
n‟est pas un Masikoro normal. C‟est pourquoi les Masikoro se déplacent toujours
avec leurs lamba. Ils portent des chapeaux pour mettre en valeur leur âge mais
aussi pour se protéger du soleil. Les plus riches portent des chapeaux de feutre
pour se démarquer des autres. Cela montre un esprit très compétitif des Masikoro
qui ont tendance à s‟assimiler aux fonctionnaires dont la plupart portent ce genre
de chapeau. Le bâton et la canne en bois dur comme le « mpanjakaben’ny tany »
ne servent pas seulement à se défendre contre un ennemi potentiel mais aussi
contre les mauvais esprits parce que paraît-il ces bâtons ou ces cannes leur por-
tent chance et leur donnent une apparence de grandeur et de dignité, mais ser-
vent aussi à montrer leur statut de chef de famille à l‟image des bergers du temps
d‟Abraham. Le bâton ou la canne est aussi le symbole de la force et du pouvoir,
de la maturité d‟esprit et de la vie. Il a donc un certain rapport avec le feu qui ré-
chauffe et donne de l‟énergie, car c‟est avec le bois qu‟on allume le feu.

Les armes blanches comme la sagaie et la machette que les hommes por-
tent, servent à le protéger contre toute tentative d‟agression. Ceux qu les portent
donc ne les cachent pas pour intimider certaines personnes mal intentionnées.
Ces armes, toujours tenues dans la main droite seront prêtes à être utilisées
contre d‟éventuelles attaques.

Quant au fusil de chasse, c‟est plutôt pour montrer qu‟on est plus riche que
les autres, que pour se défendre, car il coûte très cher et est très considéré
comme étant l‟arme des riches, donc de prestige à cause de sa valeur (cinq à six
millions de Francs). Ceux qui détiennent les fusils ne sont pas seulement ceux qui
possèdent plusieurs têtes de bœufs, mais aussi ceux qui veulent être considérés
comme riches, donc toujours, on retrouve chez les Masikoro cet esprit de compéti-
tion, dussent-ils sacrifier les produits de leur récolte et cacher ainsi leur misère
derrière un beau fusil pour sauvegarder l‟honneur.
51

II.2.13 Pour les dames (Njarahy)

En général, les femmes sont les plus modestes que les hommes. Elles
tiennent surtout à la propreté corporelle et vestimentaire. Il leur suffit donc de por-
ter des lamba et des vêtements propres. Mais pendant les jours de fête elles ai-
ment faire de la concurrence entre elles en arborant leurs plus belles coiffures et
leurs plus beaux vêtements, pendant les savatsy et les cérémonies traditionnelles.
Mais pendant les funérailles, elles sont plus simples dans leur manière de
s‟habiller pour montrer leur compassion collective vis-à-vis des parents défunts.

Photo 16 : Dames en parade lors d’une fête traditionnelle

Photo : Danielson, 2007

Pendant les festivités, elles portent de jolies tresses et mettent des foulards
ou des chapeaux sur leur tête, des robes longues qui descendent jusqu‟au des-
sous des genoux ou des vêtements à deux pièces, mais elles portent toujours un
lambahoany autour de la taille. Le port de chaussures n‟est pas obligatoire. Le
foulard qu‟elles portent sur la tête sert à protéger leur coiffure de poussière et de
la chaleur mais le foulard sert aussi d‟ornement au même titre que les beaux cha-
peaux qu‟elles portent. Le lambahoany est une marque de la décence vestimen-
52

taire car une femme Masikoro sans lamabahoany est une femme à demi nue. Les
sandales pour les femmes servent seulement à protéger les pieds du sol brûlant et
des épines. Elles aiment marcher sans chaussures pour affermir les pieds. C‟est
pourquoi les Masikoro aiment marcher les pieds nus, mais ceux qui habitent en
ville comme les fonctionnaires, par exemple, sont obligées de porter des chaus-
sures.

Donc l‟essentiel pour une femme Masikoro, c‟est de s‟habiller proprement et


décemment.

II.2.14 Pour les adolescents

Les jeunes gens s‟habillent toujours de manière à attirer les filles pendant
les festivités comme le savatsy, le bilo, où il y a des manifestations musicales et
de danses traditionnelles avec des accordéonistes les jours de mandolines, des
tambourins et parfois de l‟orchestre avec des instruments de musique modernes,
et les jeunes gens s‟amènent avec leurs plus beaux vêtements, exhibent leurs
radiocassettes et leurs mandolines. Ils accrochent des peignes à leur cheveux et
quand un jeune veut signaler à une jeune fille de le suivre, il déplace le peigne
derrière la tête tout en s‟éloignant.

La radio-cassette que le garçon emmène à la fête sert à montrer qu‟il pos-


sède de l‟argent, donc les moyens de vivre. Les cassettes contiennent souvent
des chansons Masikoro, œuvres des artistes locaux comme la chanteuse Redia-
ny.

La radio cassette est aussi un moyen de prouver aux filles qu‟ils désirent
épouser, qu‟ils sont capables de les rendre heureuses. C‟est pour montrer qu‟ils
sont riches. Certains, surtout quand ils ont un peu trop bu, cherchent à provoquer
les autres en leur lançant des défis qui consistent à jeter dans l‟eau leurs appareils
pour en acheter d‟autres.

Ces jeunes portent des hachettes ou de grands couteaux quand ils sortent
du village, pour se protéger contre d‟éventuelles agressions. Ils les portent soit à
l‟épaule, soit accrochés à le lambahoany.
53

II.2.15 Pour les adolescentes (somonjara)

Pour les jeunes filles, la façon de s‟habiller est plus compliquée mais se ré-
vèle comme les femmes beaucoup plus simples quand elles assistent aux funé-
railles. Elles se contentent de porter un lambahoany réservé à ces genres de cir-
constances.

Pendant les festivités, les jeunes filles se montrent plus élégantes que les
femmes par leurs parures très variées. Elles couvrent leur visage de poudre Talc
pour avoir la peau plus claire (mythe du vazaha). D‟autres utilisent même des pro-
duits blanchissant au risque de détériorer la peau du visage et se parfument pour
attirer les garçons.

Donc la façon de se parer et de s‟habiller dépend des circonstances et


grâce aux aspects vestimentaires, on reconnaît que les Masikoro se trouvent dans
une situation heureuse ou malheureuse.

En conclusion, les Masikoro attachent beaucoup d‟importance aux vête-


ments qu‟ils portent et se soucient de la beauté corporelle. Dès leur jeune âge, ils
s‟initient déjà à cet ordre de l‟habillement et de l‟esthétique, pour devenir plus tard
un homme ou une femme remarquable par sa tenue. Mais plus ils vieillissent, plus
ils reviennent à la mode traditionnelle.

Les parents reprochent toujours aux enfants leur tendance à la modernité


qui ne fait que ternir l‟image de leur tradition à laquelle ils tiennent beaucoup. En
effet les jeunes filles et les femmes portent de plus en plus rarement le lambahoa-
ny quand elles sortent en ville et même dans le foyer familial. Il y a des filles qui
osent montrer un vêtement serrés et réduits devant leur père, leurs oncles et leurs
frères, chose taboue chez les Masikoro ; ce sont ces genres de vêtements appe-
lés aujourd‟hui « juste au corps » ou « je m‟en fous ».

Donc chez les Masikoro le lambahoany, le lambabe (flanelle) constituent


toujours leurs vêtements typiques, les seuls acceptés par la société traditionnelle.
54

TROISIÈME PARTIE :
LA MANIERE DE SE PARER
55

III.1 LES VETEMENTS TRADITIONNELS

III.1.1 Le mythe du zébu.

Tout comme les foko bara, mahafaly et antandroy, le foko masikoro étant
une société de bovidés attachent beaucoup d‟importance à l‟élevage de bovins qui
constitue leur principale richesse avant d‟être un moyen de survie comme les acti-
vités agricoles. Pour eux, le fait de posséder des zébus n‟est pas seulement une
marque de richesse et de prestige, mais aussi sert parfois de moyen pour honorer
certains rites traditionnels comme celui de demande en mariage (fandeo) des
fiançailles ou de la confirmation de la filiation (soritry),les sacrifices d‟animaux (so-
ro). Quelquefois, les zébus sont vendus au marché pour subvenir à leurs besoins
matériels et alimentaires en cas de force majeure, en temps de crise due aux pé-
riodes de mauvaises récoltes.

Ainsi, le zébu a toujours été considéré comme étant un biens sacré et pour
les Masikoro, avoir beaucoup de zébus, c‟est pouvoir jouir d‟une certaine faveur
des Zanahary, avoir leur bénédiction, car le zébu fournit à la fois, en plus de la
viande, d‟autres éléments utiles tels que le sang utilisé dans les rites du « soro »,
les os pour fabriquer un médicament (le ranomena),même les excréments utilisés
comme « antibiotique » dans les circoncisions, et surtout la peau pour fabriquer
des bonnets pour les hommes, surtout pour les notables (les Nahoda).

III.1.2 Les Nahoda et leur bonnet en peau de zébu

C‟est avec la peau de la bosse de zébu que les anciens confectionnaient


leur bonnet. Le port de ce genre de coiffure chez les grands hommes est à la fois
une marque de richesse et de prestige. C‟est aussi un moyen de protection contre
d‟éventuels chocs sur la tête.

En effet, pour montrer qu‟ils sont des grands éleveurs, les Nahoda masiko-
ro exhibent leurs bonnets de peau de zébu qui servent aussi de bouclier pour pro-
téger la tête contre d‟éventuels attaques avec des armes pointues ou tranchantes
56

car une fois bien séchée, le cuir,impénétrable, résiste aux coups. Il protège éga-
lement la tête des rayons du soleil, et l‟isole de la chaleur et du froid.

Le cuir de zébu est aussi utilisé pour fabriquer des récipients servant à por-
ter de l‟eau, du lait ou du miel car l‟odeur du cuir éloigne les fourmis. On peut éga-
lement fabriquer des sandales très solides et très légères destinées aux longues
marches à pied pour se protéger les pieds des herbes épineuses et des sols ro-
cheux. Elles sont surtout portée par les Dahalo (voleurs de bœufs) Ceux-ci utili-
sent aussi le cuir de zébu pour fabriquer leur frondes (pilatsy), une arme à projec-
tiles dangereuses dont se servent surtout les Dahalo (voleurs de bœufs) et les
bouviers.

III.1.3 La fabrication du bonnet de cuir

Pendant qu‟on enlève la peau d„un zébu abattu, on fait bien attention à ne
pas faire des entailles sur la peau de la bosse, surtout quand il s‟agit d‟un grand
taureau châtré (vositry) à grosse bosse proéminente. Après l‟avoir débarrassée de
sa peau, celle-ci sera ajustée à un morceau de bois ayant la forme d‟une tête et
laissée sécher au soleil, après quoi elle sera taillée selon la forme voulue. La paroi
sera grattée et nettoyée pour rendre le bonnet plus mince et plus légère.

III.1.4 La ceinture en cuir de zébu

Dans l‟ancienne société traditionnelle, il n‟y avait pas encore eu de ceinture


manufacturée comme on en trouve aujourd‟hui, et les anciens Masikoro se con-
tentaient de confectionner leurs propres ceintures avec des lanières de peau de
zébu pour attacher autour des reins et maintenir en toute sécurité leur lamba ou
leur pagne (sadia).

On découpe dans une peau à moitié séchée, c'est-à-dire encore souple,


une bande de longueur et de largeur voulues, puis on la laisse sécher au soleil,
tendue à l‟aide de morceaux de bois, puis, on gratte la partie intérieur pour la
rendre plus fine et plus souple et on rétrécit les deux bouts pour pouvoir l‟attacher
facilement car elle n‟avait pas de boucle.
57

III.1.5. Les sandales de cuir de zébu

Aujourd‟hui, on trouve encore à la campagne des Masikoro avec ces


genres de sandales avec les quelles ils se protègent les pieds contre les épines,
les souches d‟arbres et les pierres du sol. Elles servent aussi à isoler les pieds du
sol brûlant des saisons chaudes et à les protéger contre les morsures de certaines
bestioles tels que les scorpions.

Ces sandales, très pratiques et très légères, sont faciles à porter. Ils les ap-
pellent « hana » ou « kapa hana ». Elles sont parfois portées par les femmes pen-
dant les longs trajets à pied. Peu à peu ces sandales de cuir est remplacé par le
« kapa pira » ou sandales de caoutchouc fabriquées avec des lanières de caout-
chouc taillées dans des chambres à air de voiture et morceaux de pneu. Mais
beaucoup préfèrent encore les sandales de cuir à cause de sa légèreté

Le cuir de zébu constitue donc une des matières premières pour fabriquer
des effets vestimentaires tels que le bonnet des grands hommes, la ceinture, les
sandales et aussi des accessoires comme les récipients et la fronde (pilatsy). Et
qu‟en est-il des autres vêtements des Nahoda ?
58

III.2 COMMENT S’HABILLENT LES HOMMES

III.2.1 Le sadia ou salaka

Après l‟usage du fanto obtenu à partir de l‟écorce d‟un arbre appelé vory,
utilisé aussi bien pour les hommes que pour les femmes et les enfants, et très ap-
précié des poux blancs (haofoty), les Masikoro commençaient à se vêtir de lamba,
étoffe venu de l‟étranger, avec lequel ils confectionnaient des sadia, longue bande
d‟étoffe, qu‟ils enroulaient autour des reins après l‟avoir fait passer entre les cuisse
pour cacher et protéger le sexe.

Ainsi, le sadia solidement attaché selon une technique, laisse apparaître


par devant et plus allongé par derrière le bout souvent frangé, ressemblant à une
queue de grand taureau. Ils s‟assimilaient ainsi à leur animal admiré et vénéré.

Le sadia est surtout destiné à être porté par les jeunes gens dans les com-
pétitions de boxe (« doranga » ou « morengy » ) et de lutte traditionnelles (« rin-
ga » ) pendant lesquelles ils défiaient leurs adversaires en dansant et en exhibant
leurs muscles au rythme d‟un tambour (« langoro » ou « daba lava » ), et de bat-
tements de mains (« rombo » )et de chants des jeunes filles du village.

Pour les hommes, porter un sadia est une grande fierté et, dès
l‟adolescence, ils apprenaient déjà à se l‟attacher. Pour se défendre contre les
Dahalo, les hommes se mettent aussi en sadia pour se mettre bien à l‟aise dans
les combats et pendant les courses-poursuites car le sadia est très léger. Mettre
son sadia c‟est se préparer à un combat d‟où l‟expression «misadiana laha lehila-
hy » (si tues un homme mets- toi en sadia).

III.2.2 Des accessoires pour les hommes

Les hommes masikoro n‟aiment pas beaucoup se déplacer les mains vides
et en plus de leurs parures vestimentaires, ils disposent de certains accessoires
telles que le bâton, la hachette, la sagaie.
59

III.2.3. Le bâton

Le kobay est une sorte de bâton de commandement et en général, c‟est le


« Hazomanga » (patriarche) ou le « Mpisoro » (officiant) ou bien les notables qui
portent souvent cette espèce de bâton comme marque de prestige et d‟autorité.
Avant, ils portaient le kobay appelé « viky », sorte de bois ressemblant au « vo-
loando » (bambou) et ce sont surtout les « Ambiasa » (sorciers devins et guéris-
seurs) qui les portent). Certains portent des bâtons en « manjakabetany » (Bois
Royal, symbole de la domination).

Ces genres de bâton, auxquels on atethniee certaines vertus, seraient un


signe de grandeur, de sagesse et d‟autorité que les Hazomanga, les Mpisoro, les
notables et les Ambiasa incarnent au sein de la société traditionnelle qui leur doit
respect, considération, soumission et obéissance.

Plus tard, tout a changé car actuellement,ce n‟est plus le viky ou le bambou
qui sert de bâton mais d‟autres espèces de bois réputés pour leur dureté tels que
le « vaovy », le « katrafay », le « hazomena » et d‟autres.

Ces bâtons ne sont pas seulement un symbole de grandeur et de puis-


sance, mais ont également des utilités pratiques. En effet, le bâton peut aussi ser-
vir de canne pour les personnes âgées, d‟arme de défense contre les agresseurs,
sert aussi à porter de lourdes charges sur l‟épaule.

III.2.4 Le « anapamaky » ou hachette

Ce sont surtout les adolescents et les hommes qui portent pendant leurs
déplacements ces petites haches qu‟ils appellent complaisamment « robosaky »
(robe en forme de sac) et ils ne s‟en séparent presque pas à cause de leurs carac-
tères belliqueux car ils s‟attendent toujours à d‟éventuelles attaques. Ces ha-
chettes, très bien affûtées, servent également, en guise de couteau, à trancher de
la viande pendant leurs voyages ou à l‟occasion d‟un sacrifice de zébu où les
jeunes garçons, selon la coutume, se taillent discrètement des petits morceaux de
viande (manombits‟ena).
60

Ces haches ne se portent pas toujours à la main mais sont cachées et en-
veloppées dans leurs lambaoany.

III.2.5 Le « lefo » (sagaie)

C‟est une sorte de petite lance d‟environ un mètre cinquante de longueur


avec une manche (zahandefo) fine en bois de vory ou de hazomena, avec à un
bout un fer plat (lelandefo) en forme de flèche de dix à quinze centimètres, très
pointue et à double tranchants et à l‟autre bout un autre fer (rohindefo), en forme
de, de même dimension mais en forme de queue d‟aronde. Les deux fers de la
sagaie, munis d‟une douille sont solidement fixés à la manche.

La sagaie est donc à la fois un objet d‟ornement et l‟arme par excellence


des Masikoro et peut remplacer le kobay. Les Masikoro s‟en arment lorsqu‟ils se
lancent sur les traces des voleurs de boeufs. Pendant les fêtes traditionnelles ils
dansent en brandissant et en faisant tournoyer leurs sagaies. Mais toujours est-il
que le port de ces armes est actuellement prohibé par les forces de l‟ordre pour
raison de sécurité et d‟ordre public et, quand ils circulent sur la place du marché ils
enlèvent le fer pointu et ne gardent sur la manche que le fer de queue. Celui-ci
sert parfois à creuser la terre pour déterrer des racines sauvages appelées « ba-
bou » et servant à apaiser la soif.
61

III.3. LES VETEMENTS DE TISSUS

Pour mieux se vêtir les hommes portent deux pièces de flanelle de coloris
différents : une enroulées autour de la taille, et une autre portée en écharpe par-
dessus l‟épaule. Cette manière de porter le lamba a pour avantage d‟être très pra-
tique car on peut s‟en habiller et s‟en débarrasser rapidement et facilement. Les
flanelles se portent surtout pendant les fêtes ou pendant les cérémonies tradition-
nelles ou bien pendant les funérailles. Pour plus d‟aisance, on met la flanelle sur
les deux épaules en rejetant les deux extrémités sur le dos surtout quand on
marche. Elle leur sert aussi pour se couvrir pendant la nuit et à se caler comme
dans un fauteuil quand ils s‟assoient à même le sol pendant un long moment car
les Masikoro n‟aiment pas, comme les africains, utiliser la chaise. C‟est pour mon-
trer leur attachement à la terre. Ils s‟assoient ainsi, confortablement, le dos bien
calé par le lamba, les genoux bien pliés et étroitement enveloppés et attachés.

Sous le lamba qui entoure la taille (siky ambania ou kitamby) et qui doit être
solidement attaché pour résister aux mouvements, il doit y avoir un sadia et ou
une petite culotte bouffante (barboteuse) pour éviter de se retrouver nu au cas où
le lamba tomberait, surtout les femmes pendant les veillées funèbres.

Il y a, selon le sexe, deux façons d‟ajuster le lamba autour de la hanche :


pour les hommes, le lamba doit descendre jusqu‟à la hauteur des genoux ; pour
les femmes il descend jusqu‟aux chevilles. Ils enroulent le lamba sur sa longueur
autour de la taille. L‟un des deux bouts supérieur est plié, tordu et noué au niveau
de la ceinture et la partie inférieure du kitamby est laissée plus ouverte de manière
à permettre à la personne de bouger les jambes avec aisance pour marcher. Ce
sont surtout les hommes qui s‟habillent de cette manière et aussi les garçons lors-
qu‟on les envoie annoncer le décès d‟une personne. En les voyant venir habillés
ainsi, on comprend tout de suite qu‟il s‟agit d‟une triste nouvelle.

Ces étoffes de flanelle s‟appellent le « lambabe ». Il y a aussi d‟autres types


de lamba plus léger comme le « lambaoany ou tsimivitra »

Après 1947, période de retour au calme après la deuxième guerre mon-


diale, des tissus de tous genres se répandirent à Madagascar et les Masikoro, et
62

surtout les femmes commencèrent à porter des vêtements confectionnés dont les
premiers étaient le « vaky an-tratra » ou le « mila vango », une sorte de robe pour
les femmes, très simple et sans beaucoup d‟attrait.

D‟autres genres de tissus sont introduits à Madagascar et l‟on vit apparaître


des espèces diverses comme les lamba flanelle (foranely), très appréciés des
hommes, mesurant deux mètres cinquante de longueur sur deux mètres de lar-
geur après avoir découpé et assemblé un coupon de cinq mètres.
63

III.4. COMMENT S’HABILLENT LES FEMMES

III.4.1 Les femmes et leurs « siky an-tratra »

Le « siky an-tratra » chez les femmes masikoro, c‟est cette manière très
appréciée de leurs hommes, de porter un lamba léger enroulé autour de la taille
jusqu‟à la hauteur de la poitrine (tratra) et passant sous les aisselles.

Dans la région du Sud-Ouest, le respect du tabou sexuel, surtout chez les


femmes, est très strict. Ainsi, une femme ne doit pas se montrer à demi-nue de-
vant ses proches parents masculins, ni dans les cérémonies traditionnelles. Elles
doivent surtout cacher certaines parties du corps comme le derrière et la poitrine
dont la rondeur et la proéminence souvent marquées chez les jeunes filles et non
moins appréciées des hommes, pourraient incestueusement frapper certain re-
gard vicieux, surtout la zone de l‟organe génital.

C‟est pour cette raison donc, que le siky an-tratra est très recommandé
dans les réunions familiales. Il peut remplacer la robe ou autre vêtement féminin. Il
doit être d‟une longueur raisonnable et doit descendre jusqu‟au-dessus des ge-
noux.

Toujours pour renforcer ce sens très aigu du tabou sexuel chez les Masiko-
ro, les dessous de vêtements, après avoir été lavés ne doivent pas pendant le sé-
chage, exposés à la vue des hommes, mais dans un lieu où ils ne pourraient pas
être vus. Le fait de les exhiber en public est considéré comme étant une attitude
incestueuse portant atteinte aux bonnes mœurs de la société, et la femme en
question sera sanctionnée selon les règles par le conseil de famille.

Jusqu‟ici, nous n‟avons parlé que des tenues vestimentaires à l‟occasion


des circonstances habituelles. Mais qu‟en est-il des personnes en deuil ?

III.4.2 Les femmes et leurs « lambaoany »

Le lambaoany appelé aussi « tsimivitra » est le vêtement par excellence


des habitants du sud-ouest de Madagascar. C‟est le symbole même de la région,
64

le signe de l‟hospitalité car aujourd‟hui, les personnalités de l‟état en visite dans le


pays reçoivent de leurs hôtes des lambaoany en guise de bienvenue et ils en sont
habillés par des jeunes femmes choisies parmi les plus charmantes du lieu. Mais
pour les femmes cette pièce d‟étoffe sert surtout à cacher la forme du corps en
s‟habillant ainsi plus décemment au sein d‟une société aussi traditionaliste dont la
vue du sexe constitue un véritable tabou.

Comme les Masikoro vivent dans une région chaude, le lambaoany, beau-
coup plus léger que la flanelle, est très recommandé et même la nuit, ils se cou-
vrent de lambaoany. Les jeunes filles l‟utilisent également pour se voiler la tête et
la protéger ainsi du soleil car les femmes masikoro n‟ont l‟habitude de porter des
chapeaux, et la protéger des poussières pendant les « jihè » (chants en groupe
courant pour invoquer les esprits des ancêtres pendants les circoncisions).

III.4.3 Le foulard en guise de coiffure (« fonondoha »)

Le foulard ou fonondoha (couvre-tête) est un carré d‟étoffe de très bonne


qualité, soyeuse et très colorée, de quarante à cinquante centimètres de côté avec
laquelle les jeunes filles se couvrent la tête. Il est plié en diagonal pour avoir une
forme triangulaire avant d‟être ajusté sur la tête et noué par les deux bouts sur li
front ou sur la nuque.

Le foulard est destiné non seulement à orner la tête mais aussi à protéger
les cheveux des poussières. Parfois, si la femme n‟a pas eu le temps d‟arranger
sa coiffure, elle dissimule ses cheveux dans un foulard avant de sortir de la mai-
son pour aller au marché ou ailleurs.

Le foulard chez les jeunes filles Masikoro, est devenue très à la mode et
constitue un vêtement de beauté qui font leur fierté et elles ne manquent de se
concurrencer entre elles : « une femme qui ne portent pas de foulard n‟est pas
une femme » (tsy ampela ze tsy manday folaro) se plaisent-elles à clamer. Notons
que cet esprit de compétition est très marqué chez les jeunes filles concernant les
habits et les parures. En effet, elles veulent à qui mieux mieux se faire remarquer
pour attirer des prétendants.
65

Mais le foulard sert également pour les femmes en couches (jabely) à cou-
vrir la tête, très sensible au froid. Elles évitent ainsi le « sovoke », un malaise dû
au refroidissement du corps, et qui se manifeste par des douleurs au niveau du
bas-ventre.
66

III.5 L’ART DE SE COIFFER CHEZ LES FEMMES MASIKORO

Les femmes masikoro, et surtout les jeunes filles sont très douées dans la
manière d‟arranger leur chevelure et présentent ainsi différentes types de coiffures
variant selon les âges et les statuts sociaux (mariées, non mariées, vieilles
femmes, jeunes filles) et aussi selon les circonstances. Les filles et les femmes
masikoro dont les cheveux sont, en général, drus et frisés, préfèrent porter des
tresses et ne lâchent jamais leurs cheveux. C‟est pourquoi le tressage des che-
veux est plus une culture qu‟un art dans la mesure où il présente non seulement,
un caractère technique, mais aussi et surtout un aspect social par sa diversité. En
effet, le mode de coiffure et le style des tresses varient selon le statut social et la
catégorie d‟âge de la personne. Ceci va donc nous amener à parler des différents
types de tresses ou « taly ».

III.5.1 Le « taly mivo » ou « taly vo »

Le « taly vo » qui signifie littéralement tresse nouée, a souvent un caractère


sacré. En effet, ce genre de coiffure est porté par toutes les femmes lors des cé-
rémonies traditionnelles pendant les rites du « bilo », du « savatsy » et du fitam-
poha, en signe de respect aux vieilles traditions et pour demander la bénédiction
des Ancêtres pour souhaiter la réussite (mitantehe) dans des épreuves difficiles
au cours des circoncisions pouvant mettre les enfants en danger, et pendant
l‟accouchement qui pourrait être fatal pour la femme.

Le port du « taly vo » serait donc le signe du respect des traditions ances-


trales, donc de soumission aux règles coutumières et à la volonté des Ancêtres
dont on sollicite la protection et la bénédiction en cas de difficulté. Les tresses, lors
de ces cérémonies, sont attachées par des fils de coton appelés « foly velo » (fil
vivant), une sorte de fétiche pour écarter les mauvais génies.

III.5.2 Le « taly randra »

Ce type de coiffure consiste à faire plusieurs tresses de chaque côté de la


tête et à les nouer ensemble à leurs extrémités à la hauteur de la nuque. Le « taly
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randra » est porté par les femmes mariées et d‟âge mûr. La plupart des femmes
portent le taly randra

III.5.3 Le « taly misy tantely »

Le “taly misy tantely” (tresses avec du miel), est destiné aux femmes en
couche. Le miel servant à éviter la chute de cheveux et à conserver de la chaleur
dont la femme a besoin durant son enfermement (mifana).

III.5.4 Le « taly telo » (trois tresses)

Ce genre de tresses est réservé aux femmes âgées et aux grand-mères at-
teintes de chute de cheveux. Leurs chevelures, devenues de plus en plus éparses
sont finement tressées et nouées, et divisées en trois mèches isolées les unes
des autres par trois raies : deux devant de chaque coté de la tête et une derrière.
Et ce sont leurs petites filles qui s‟amusent à tresser de la sorte les cheveux de
leurs grands-mères car c‟est très simple et facile à faire, donc une sorte d‟activité
d‟apprentissage pour les enfants. Ainsi, le tressage est un art à la portée de tout le
monde. Donc, femmes et jeunes filles savent plus ou moins tresser les cheveux.

III.5.5 Le « taly roe »

Le taly roa ou coiffure à deux tresses et la plus simple. Elle est surtout por-
tée par les enfants qui se la font elles-mêmes. Il suffit de faire une raie médiane du
front à la nuque pour diviser la masse de cheveux en deux et tresser les deux
bouts à la hauteur des oreilles, une coiffure qui fait penser aux Indiens peaux-
rouges.

III.5.6 Le « taly mitsangana fa handeha »

« Mitsangana fa handeha !» signifie en termes simples « debout ! c‟est le


moment de partir ». C‟est la coiffure la plus simple et très facile à faire et, comme
son nom l‟indique, et quand une femme veut sortir à l‟improviste, elle n‟a pas le
temps de se faire tresser convenablement
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III.5.7 Le « taly kiraoky »

Le taly kiraoky est surtout destiné aux cheveux courts avec des tresses qui
s‟enchevêtrent entre elles et qui sont collées solidement à la tête. Ce sont les en-
fants qui le portent et aussi les femmes dont les cheveux poussent mal. Ces pe-
tites tresses solidement attachées peuvent résister au frottement et aux intempé-
ries pendant plusieurs jours.

III.5.8. Le « taly mirotsarotra» (style rasta).

C‟est le type de coiffure portée par les jeunes filles de la nouvelle généra-
tion inspirée du célèbre artiste mozambicain Bob Marley, et aussi par les garçons
fanatiques de l‟artiste et du reggæ. Mais ce genre de coiffure n‟est pas très appré-
cié des anciens à cause de son caractère excentrique. Et l‟on pense que ce genre
de coiffure va de paire avec la drogue.
69

III.6 LES TENUES DE DEUIL

Quand un homme vient à perdre un être proche (sa femme, un de ses pa-
rents, son enfant, sa sœur ou son frère.....), il doit, en signe de deuil, éviter de
s‟exhiber en public et de montrer son visage qu‟il essaie de cacher en laissant
pousser sa barbe et en se couvrant presque entièrement de son « lambabe »
lorsqu‟il sort de la maison. Et quand il sort ainsi habillé, on ne peut voir que sa
main gauche tenant son lamba. Il évite même en marchant de balancer les bras
car ce geste dénote une certaine fierté qui serait une offense à une telle situation.
Il doit donc rester dans cette attitude jusqu‟à ce que le défunt soit bien inhumé et
qu‟il revienne au village. Et quand vient le moment de lever le deuil, un de ses
amis intimes vient le surprendre en lui arrachant son lamba qui n‟a jamais été lavé
et avec des ciseaux et un rasoir, il lui coupe les cheveux et lui enlève la barbe
malgré ses protestations et ses larmes. Il lui conseille de se résigner et de revenir
à la vie normale.

Cette manière de lever le deuil est identique aussi bien pour les hommes
que pour les femmes. Pour celles-ci les cheveux seront enduits d‟huile de bosse
de zébu avant d‟être tressés et un bain leurs sont imposé avant d‟être habillées de
nouveaux vêtements. Ces personnes qui portent le deuil s‟appellent les « Mahafe-
rinay » (celui ou celle qu‟on plaint).
70

CONCLUSION

A l‟issue de mes recherches, j‟ai donc pu constater que le foko masikoro


attache beaucoup de valeur et d‟importance à ses vieilles mœurs et traditions qu‟il
révèle à travers ses façons de s‟habiller qui le distinguent des autres ethnies et
auxquelles il est toujours resté fidèle. En effet, un masikoro s‟identifie toujours par
sa façon de se vêtir, de se coiffer et de se parer. C‟est une façon de confirmer son
identité et son appartenance ethnique.

Nous avons donc parlé, dans un premier temps, de l‟évolution historique


des habits masikoro, et dans un deuxième temps, du symbolisme des vêtements
et coiffures masikoro.

Les travaux d‟investigation que j‟ai effectués à ce sujet m‟ont permis de


constater et surtout d‟apprécier la valeur des traditions masikoro et combien ce
foko s‟attache à sa culture, si l‟on ne parle que de sa manière de s‟habiller dont il
est foncièrement fier. En effet, il aime porter de beaux vêtements très colorés et
de belles coiffures dont les photos du corpus ci-jointes nous montrent quelques
exemples.

Chez les Masikoro, les diverses couches sociales se distinguent par leurs
habits et par leur manière de se vêtir. Ainsi on peut facilement sur le plan écono-
mique reconnaître la différence entre les riches et les moins riches, et sur le plan
social et biologique les différentes catégories : notables, père ou mère de famille,
marié ou célibataire, fille ou garçon. Et c‟est pour nous un grand privilège que de
voir encore en cette époque du XXIe siècle où les vieilles coutumes sont mena-
cées de disparition à cause des progrès scientifiques qui se révèlent parfois as-
servissants et acculturants, en étouffant nos belles vieilles traditions dans les tour-
billons de la modernité.

Mais aujourd‟hui, certains masikoro de la nouvelle génération, fiers de leur


culture, exhibent encore leurs vêtements traditionnels par sentiment d‟apparte-
nance et d‟identité sociale, même si certains ne savent pas pourquoi ils s‟habillent
ainsi. Ils s‟habillent en masikoro parce qu‟ils sont tout simplement des masikoro.
71

Ces travaux de recherche visent également l‟éducation des jeunes en leur


apprenant comment on peut se débrouiller dans la vie. En effet, en apprenant
l‟histoire de leurs ancêtres, sur l‟utilisation de certains végétaux comme le vory ou
le fanto pour se faire des habits ou pour se couvrir, ils comprendront qu‟on peut
toujours se débrouiller dans la vie et que la nature que Dieu nous a donnée peut
tout nous donner.

Et de plus, ces manières de s‟habiller qui nous sont transmises de généra-


tion en génération par nos ancêtres, ne sont pas un simple héritage de coutumes
mais aussi et surtout un moyen pour nous transmettre la sagesse ancestrale. En
effet, chaque type de vêtement a une signification profonde, et reflète une ri-
chesse culturelle dont les futures générations doivent hériter pour la survie des
coutumes et traditions malgré la prolifération des vêtements dits à la mode que
beaucoup de publicités ne cesse de vanter en exhibant des mannequins portant
des vêtements souvent excentriques pour lancer la mode « sexy » qui, malheu-
reusement, ne manque pas aujourd‟hui, d‟attirer les jeunes, et faire frémir de
honte les parents.

Mais toujours est-il que les vêtements et les coiffures traditionnelles conti-
nuent d‟exister grâce à la persistance de certaines ethnies à l‟instar des masikoro,
à conserver leurs vieilles coutumes en continuant de porter leurs vêtements tradi-
tionnels afin de préserver leur identité ethnique et sociale. C‟est pourquoi un masi-
koro, quelque soit sa catégorie socioprofessionnelle, même s‟il est fonctionnaire
ou grand étudiant d‟université ou bien quelqu‟un de très connu dans les milieux
gouvernementaux, doit,une fois arrivé dans son village d‟origine, s‟habiller en vrai
masikoro et ne hasarderait pas de se mettre en cravate et veston au risque d‟être
mal vu par les siens et de paraître ridicule à leurs yeux, surtout pendant les fêtes
et les cérémonies traditionnelles pendant les quelles il doit porter le « lambabe »
et le « kitamby » (pièce d‟étoffe enroulée autour des hanches).

On pourrait donc affirmer que les Masikoro tiennent beaucoup à leurs cou-
tumes vestimentaires qui dénotent à la fois la beauté, l‟élégance et la sagesse. Et
le respect de ces coutumes leur assure l‟intégration dans la société où ils évoluent
et vivent en parfaite harmonie, donc en sécurité car leurs vêtements et leurs coif-
72

fures, non seulement les protègent du froid et des intempéries, mais aussi leur
donnent une certaine image de leur personnalité, c'est-à-dire que le fait d‟être cor-
rectement vêtu inspire le respect et la considération de la part de ses proches.

Comme je l‟ai mentionné plus haut, le contenu de ce travail de mémoire est


loin d‟être exhaustif et certains points pourraient être élargis selon les besoins.
J‟aimerais donc, chers lecteurs, attirer votre aimable attention sur l‟importance et
la valeur que le foko masikoro accorde à cet aspect de sa culture que beaucoup
de gens ignorent encore malgré sa longue histoire et qu‟il ne faut pas oublier que
parfois la souveraineté d‟un pays, aussi pauvre soit-il, vient de sa culture car un
pays sans culture est un pays sans âme... Le foko masikoro n‟est ici cité qu‟à titre
d‟exemple.

Donc, je m‟adresse à nous qui prétendons être des intellectuels, nous de-
vons être conscients de ces valeurs qui vont faire de nous de véritables enfants de
la Nation. Nous avons eu la chance d‟avoir hérité de nos ancêtres cette sagesse
et cette noblesse d‟esprit qui nous distingue des autres races humaines. Nous,
Masikoro surtout, devons être fiers de porter nos lamba, nos sadia, nos lambaoa-
ny, nos kitamby et nos coiffures qui sont le symbole de notre attachement à nos
coutumes et traditions, à nos ancêtres, donc à notre ethnie et à notre pays. Nous
devrons donc aimer et conserver ces belles traditions qui font de nous de vrais
masikoro. Mais cette recommandation s‟adresse aussi à tous les enfants se la
nation.
73

CORPUS
74

Rahay taloha, nanao fisikina, nisiky an-tratra avao. Ezao. Rahay nanao taly
mivo avao, tsy nanao taly mbeombeo. Fa taly mivo avao.

Lafa niavy ñy Ambaniandro, nanao rahay taly gigodra (taly telo), ezao, na-
nao rahay taly kiraoky, taly randra.

Ka lafa rahay koa nanomboky nisalotsy, ezao nisalotsy arobo zao. Salotsy
lava zisiky an-tomboky añy.

Ezao. Nanao koa Rahay salotsy didy eny zao, nanao koa Rahay salotsy la-
kolosy la andrambon-tomboky añy zay. Ezao. Zay ñanay taloha

Laha rahay ro manavatsy, fa samy manao taly mivo ñampela ndra y ro mi-
nono (aja kelikely), fe asia fehi-bolo raiky an-katoky ao. Ezao. Zao ñy fombanay
taloha

 Ka nañino fisikina añy, ro mbo iñy la natao lava eo?

 Tsy mahay raha rahay. Faly anay ñy manao fisikina añabon‟ongotsy


eo.

Tsy soahitam-paly ñy fotroña na ñy lohalika. Ezao. Ka izay la anaova azy la


aroy io. Ka laha teña ro hiboaky ( hiala an-trano) ka miakanjo, la misy ñy mivola
manao hoe:

“Ay, añy lahy iano, la manao arobo, ka la ay”. Manao arobo hoe. Zay ñy fi-
sikinanay taloha

 Ñy dikan‟io raha volañin‟olo io dia sahala mideradera an‟iñy olo iñy


teña. Manatsaratsara azy fa soa ñy fiskinany.

Rahay taloha tsy misy fisikina ivolañan‟olo anay hoe raty, na nibokan‟olo
anay, fa lafa misiky na mihamy, la soa iaby, la deraderain‟olo teña.

Ndra trebiky didy eny nataon‟ny Ambaniandro reo, la mbo tsy miova
amin‟iñy arobo iñy avao.

Ka lafa avy anaky henany toy, hafa ñy fombany.


75

Mandika faly. Aia koa ñy ampela ro manao kiloty, ka misy koa ñy sasany
mihety volo, ampela io. Zao lahy fomba soa. Tsy olo mandika faly zao. Mandika
faly satria manao ñy fomba tsy fanao. Ka manao akory? Tsy ela maty, ndra mbo
kely ka fa roña (banga nify)

 Ino ñy mahatonga anio?

 Tsy mañaja ñy fomba taloha, mandika faly, bakeo tsy soroñy.

 Soroñy atao ahoa?

 Rahay taloha, ndra tihy io avao, lafa rahay ro mipetraky an-tihy, tsy
azon‟ny ñy anadahinay ñy mañitsaky na mandika an‟iñy tihy iñy. Fa laha y ro ma-
nao an‟io, voamboy (sazy) satria mandika faly zay. Ezao. Ka lafa mandika faly,
manjary voamboy ka manao hifikifiky, mañifikifiky amin‟ny sofin‟aomby.

Ala aomby iñy, angala kelikely iñy sofin‟aomby iñy ka iñy ra

Ka laha tsy ta-hovoam-boy teña, hajà io lalàna io. Ezao. Lafa mipetraky an-
tihy ñy faly an-teña, ezao,mandeha lala añilany teña na asinda tihy iñy, zay vao
mandalo. Izay ro y aminy.

Ka ñy anaky henany toy, ndra ñy salotsy ñy faly azy isalorany. Izao lahy ra-
ha soa. Raty ñy fomban‟ny mpamaraky henany. Tsy masiro ndra rozy mihamy.
Mba ta ho vazaha vasa?. Engà koa fomba naha lava taola ñy baba amin‟ny neny
iñy fa manao fomba tsy hay zao. Ka aia, tsy soa teña, tsy lava velo. Mbo kelikely,
fa kely roña (banga)

 Ka manao akory koa ñy fisikinan‟ny somonjara, mpamaraky amizao


fotoana izao?

 Io fisikinan-drozy heneny io, tsy ao io. Ndra ñan‟ny somonjara zay,


ndra an‟ny mpamaraky, ezao.

.Fotony, tsy mandika faly. Ezao. Aia koa lahy teña sevaky iñy ro manao ka-
liso, manao siky ampoto-pe ezao, mbo manao siky mampiboaky foetsy.
76

Laha ñy manahaky ahy, la tsy tiako rey, ezao. Fe hatao akory moa lahy fa
fahavazaha ñy tany ka ! Tsy hita ñy atao,la manenty avao

Tsy matavy io fisikinan-drozy henany io, ezao. Ñy taloha,ezao. Siky miloko


mainty atao hoe sempo zao ñy añarany io ro atao an-tratra. Io ñy sikin‟ny somon-
jara taloha io.

Henany zao koa tsy misy zay,ezao. Rava iaby ndra ñy siky natao an-
drambontomboky añy iñy,ndra robo lava iñy. Fa manao zipo mihanto voho ka-
zanky mampiseho foetsy,ezao.

Manao kaliso bory na lava ezao,manao akanjo mampiseho ñy raha tokony


tsy ho hitam-paly rey.Tsy ia ñy faly fa ñy Ray amin-dreny voho ñy anadahy.Ino ñy
farany, lany mbo sisy (tanora)ñy taranaky satria meloky ñy matoe, ñy raza, fa ma-
nao raha tsy mety ñy zaza henany.

 Ino mba ñy anatsy omenao ny tanora henany toy mikasiky ñy fisiki-


nan-drozy io? Na ino ñy mba soso-kevitra tianao hambara ho janjinay?

 Eka, laha ñy fisian‟ny mpamaraky henany toy tsy mahasoa raha rey.
Fa mivaliky ñy tany toy.

Mitotonga baka andrefa ka lany ñy taranaky.Laha misy maty eto, mbo tsy
milevy iñy, fa hafa koa ñy maty.

Taloha zao, laha misy faty ñeto amin‟ny tao toy, la amin‟ny tao ho avy koa
vohomaharé faty amin‟ny tany hafa añy, ezao.

Raha henany zao tsy misy fahasoava. Ñy fisikinan‟ny mpamaraky, tsy misy
fahasoava. Fa io mandany io, ezao.

Siky tokony tsy hanovan-drozy ñy siky lapanihy (siky maintyio), tsy misy
siky tian-drozy laha tsy lapanihy io. Siky natao ho fiojia io taloha lafa misy ñy olo
maty. Ka ñy longon‟io olo io ro manao azy. Ka y amin‟izao, tsy misy somizy io, fa
andesy avao, rozy henany io volañy zao, la manenty iaby ñy Ray amin-dreny iñy
ezao. Ka ino lahy hahasoa raha zao. Lany ñy taranaky, fisikina toy tsy mety.
77

Ka laha eto lahy fa mila ñy soso-kevitsy baka amiko iha, zaho lahy tsy ma-
hita raha ho volañy fa la meloky ñ‟aiko. Fotony, manaon-tao fahatany reo anaky
henany reo.

 Kanao moa njarahy, taloha tsy nisy siky nareo, ka tsy nahatsiaro nija-
ly va nareo laha ampitaha amin‟izao? Ka nañino zaza reo halanareo laha maña-
raky ñy lamaody henany koa?

 E lahy, marin‟iñy. Rahay lahy tsy mahay raha taloha, ndra nianatsy
ka tsy nataoko. Ka laha eto lahy, hanao ahoa moa teña Ray amin-dreny io, fa la
manenty avao izay ataon-drozy. Sady rozy koa manna-drala. Aia lahy ndra ñy ke-
likely, kely fa mahay mamarotsy, manao kibaroa ava. Hatao akory zay, ezao. I
manandrala, ka viliny izay raha tiany ho vily.

Fe zao avao ñahy : ho tahindro raza amin‟ny matoe nareo tsy hañahy.
Ezao. Fe ka enganareo reo fomban-drazareo. Ts‟ino zay fa ñy savatsy ankazo-
manga laha mana anaky lahy, ñy soron‟anaky.

 Ka ia ñy añaranao njarahy?

 Ñ‟añarako : Lovà na Fatena io ñy añarako an-karatsy. Mipetraky any


Tsianisiha zaho, fa namonjy savatsy teny Miary.

 Nanao akory nahoda ñy fisikinanareo taloha, ndra ñy volon‟ñ‟ampela


iñy?

Ñy fisikina taloha baka amin‟ny fañatety (loha) añy zisiky amin‟ny fande-
hana añy.

Rahay taloha, ñy johary (lehilahy) ndra izay ro nahoda, ndra izay ro mpa-
maraky, tsy mihety volo.Manahaky an‟izay koa ñy sevaky (ampela) ndra izay ro
njarahy, ndra izay ro somonjara, fa mitaly rahateo.Mitaly volo iaby ñ‟olo taloha,
manao taly kirotra, manao taly mivo, ezao.

Amin‟ny ñy fisikina koa : “aia lahy siky voantay reñy lahy? Aia lahy ñy siky
sempo rey zay? Aia lahy ñ‟ano govaraly rey zay? Fa hamonjy fisà aho.”
78

Ñy dikan‟ireo raha volañiko rreo dia izao : ireo ñy siky mihaja atao hoe siky
volamena lafa teña rohamonjy fisà. Teña mberoa la maro ñy mideradera indrindra
fa lafa mahita an-teña rey ampelam-batotsy rey (ampela be tsy manambaly). La
mibango volo ka la misy aza ñy sasany la vaky feo ka manao an‟izao hoe: “Ah,
mba henteo lahy iano roy, la vangoan‟ny ñy siky sempo añy zay, voho govaraly
lahy ka ! Ay meratsy iñy lahy.”

Na koa hoe : “Iano añy zay lahy, la vangoan‟ny govaraly añabo, ka la ma-
soara ambany, ka la ay! Meratsy lahy zay añy.”

Ñy dikan‟ireo resak‟olo reo ezao, fideradera ñy fihaminan‟olo iñy. Fañiria fa


soa, fe misy koa ñy sasany mikizaky na faly mare ka la vaky feo, tsy ampoizy.

Ka zao avao ñy ho volañiko, lafa miakanjo, manaova akanjo soa, mba ho


maro ñy mpañiry voho ñy pideradera.

Fa laha ñy ampela koa ro mihamy, manao an‟izao koa ñy nahoda, na ñy


njarahy namany aza mivola manao hoe : “Añy lahy iano zay, la meratsy zay añy fa
la vangoan‟ny masoara añabo, ka la ay. Meratsy iñy añy lahy.”

Lafa soa fisikina teña hoy zaho teo, ezao, maro ñy mañiry anteña.

Ka laha eto lahy, amin‟ny henany zao, maito (maty) le tao, tsy misy le siky,
hanao akory tsik‟eo?. Rava ñy raha soa eñy. Fa talohan‟ireo mare rahay, nanao
sadia amin‟ny holing-kazo atao hoe vory zao. Ezao.

Io vory io ro atao sadia voho isafora. Fa maty ñy valahanay laitsy, marañitry


raheo, mangily iaby ñy sandrin-teña

 Ka manao akory ñy haofoty ?

 Fa tsy hay volañy ñy hao, mitovy amin‟ny olitsy mihina hazo rey.

 Ka manao akory ñy raha nataonareo an-tomboky ?

 Angozy, Io kiranyl io mbo tsy tetoy, fa nao ñy nandimby angozy io,


kapa pira.
79

 Atao akory ñy fanaovanareo añozin‟aomby iñy ho kapa ?

 Lafa vita lenta aomby iñy, ka afaky ñy angoziny ezao, iñy ro alà ka
farita izay tokony hatao kappa, ka kitsahy angozy iñy, bakeo sority na kitsahy iñy
raha iñy la orita eo añabo eo ñy tomboteña. Ezao. Bakeo atany amin‟ny taninan-
droky soa ho maiky soa lafa vita ñy fañamboara azy ho kiraro. Ezao. Atao añabo
koa tsy ho hanim-biby.

Ezao lafa y maiky soa zay voho andesy, ka lafa tsy matin‟ny hafanà voho
ñy fatiky teña.

Ezao. Io kiranyl io mbo tsy tetoy, fa nao mba tetoy kapa pira. Tafaran‟ny
kapa angozy io.Ezao.

 Ka ino koa ñy kobay nandesinareo taloha ?

 Eka, manday kobay rahay taloha.

Ilà kobay atao hoe teny zao natao kobain‟ny aomby hiaraky.

 Nañino nareo nitingy kobay handesy miaraky aomby, misy antony va


rey ?

 Tiningy manokana ireñy kobay reñy, fa reñy hahazoa hanaña, ary tsy

hahasimbasimba anteña.

Ka y eo ye, maly ñy maly. Henany ñy henany. Ñ‟ataon‟ny ñy zaza fa be re-


to, fe mahita fihamina henany zao.ezao. Hanao akory moa teña Ray amin-dreny ?

 Manao akory ñy fahitanao ñy fihamina henany ?

 Zaho manan-dray ka mandova aho amin‟izao.Zaho koa fa be, ka tsy


hitako ñy raha

hovolañiko, fa tany toy hoy aho teo, ezao,fa mitotonga (mivaliky).

Ka araky ñy fisikinan-drozy henany toy, anaky henany zao manjaka.


80

Tsy eo ñy mampanjaka azy fa izao. “ Ino zany ñy ampela koa ro mikaliso


(kilaoty amin‟ny ankapobeny) na boribory io na lava. Mampanahira loha hoy aho.
Zaho moa lehy tsy mahay raha. Kanefa ho hay avao reheñy fa ho raty”. Ino zany
Ray amin-dreny mañeriñery ñy fisikinan-teña ? Laha tokony mba misy fandiniha
zay raha zay. Ezao. Raha zay y talohaloha teo nanao hoe : “Añy iha baba, henteo
zay.” Fisikina mbo tampotroña iñy zay. Ka io mbo tohizan-drozy fe tsy mba salotsy
soa na hafa fa lakolakon‟ny ñy teo. Alà koa foetsy iñy aseho an‟ny Ray amin-dreny
iñy. Ezao.

Reo lahy hoy ñ‟ataoko : “Tsy mety.” Satria ñy raha mihaja tsy tokony ho hi-
tam-paly iñy ro aseho. Fe hanao akory moa lahy ñy anaky henany toy, tampo, tsy
vata io. Ka ndra io ro avènao mbety,mberoa tsy vita reo.Sandraky mba ampiany
ñy video henany toy. Bakao any angalàn-drozy io karazam-pihamina raty io. Ka
ino ñy atao? Hentea avao rozy, fa tsy volañy tsy noho hamono fo, fa izao ñy raha
sengen-drozy anaky henany toy.

Ary farany, ñy ananky henany manjaka vatany. Fotony, maro ñy velomam-


po ataon-drozy. Ka io velomam-pon-drozy reo la vatany ahitan-drozy drala vatany,
ohatsy zao laha mamboly lihy zay ety, ka masaky vokatsy iñy, la mahasaky añ-
ketsiny ñy dralam-bokatsy iñy. Hataony ino moa iñy? Anaovany izay mahafaly azy.
Anaovany polezira mbeombeo.Tsy saky volañin-teña rozy fa herim-pon-drozy hoe
ka matahotsy koa teña.

Soa, majaka, anaky henany toy. La ñy tsy manboly avao ro tsy manna-
drala. Ka ñy ebo ro mangalatsy, fa tsy soa sasy iñy. Ezao. Ñy mangalatsy koahy
mbo soa, tsy raha raty avao ro kiniany.

Mañino teña laha manao? Ho an-teña va hanañan‟olo iñy? Fa tsy ho an‟ny


ñ‟anany?

Ato reha-drehan-tsika henany iñy, ezao. Ñ‟anaky henany toy ho aho maha-
vaky tany.

Tamin‟ny faha ro aza, tsy mahita izaop fiaina henany toy. I nareo anaky he-
naniky domo nareo ñy itaperan‟ny tany toy.
81

 Raha ireo tsy mety hoy iha amin‟ny maha Ray amin-dReny anao, ka
atao akory zay?

Ino rehaky bakaminao? Fa maro ñy tanora fe mandeha añilany ñy fisikinany


ndra johary zay, ndra sevaky zay? Ñy lahy, mitaly voho mikiviro; Ñ‟ampela koa
manapa-bolo voho mikiloty?

 Zay mampitotonga tany toy io. Io ñy raha la mahatseriky ahy. Tsy vi-
tan‟ny ñy mikiviro, fa mbo mañisy kipiny zao ñy lehilahy. Ezao. Ino ñy dikan‟izay,
lehilahy mitaly zay? Misy ñy sasany lasa atao ho talin-draza iaby.Zay la mahatse-
riky ahy. Ino ñy maha talin-draza azy? Tsino fa ñy faha zana-tany va sa ino?

Fa tsy hay ñy mañavaky hoe ndroy ñy lehilahy, ndroy ñy ñ‟ampela, fa miro-


trarotra volo fahatany. Te-hanao ñy fomba taloha rozy, fe tsy mahay. Ezao. Tsy
hain-drozy. Hafa ñ‟androzy.

 Ka ñy olo taloha va nirotrarotra volo koa?

 Eka, satria lava ka taly. Fe tsy manao ñ‟androzy henany io, atao ta-
lin-draza fa mipakopako reo.

 Ka tsy nisy sizo va ñy taloha?

Nisy fe laha manao rozy, manao hoe : “ tsika hidory.”

Ñy dikany hidory zao : la manao poalintso ( coco rasé) na koa mivola ma-
nao hoe : “ Zaho koahy doroy ê”. Ataovy poalintso koahy aho.

Ka ñy taloha ndra y ro mirotrarotra volo, hainy ñy mamo azy. Fa tsy atao


manahaky ñ‟androzy henany mipakopako reo. Tsy haiko ñy dikany noho ñy maha-
tonga azy hipakopako.

 Fihamina manao akory koa rey manday kobay na rabosaky na basy


reñy?

 Rey fihamina manday basy rey, tsy ho fihamina loatsy rey. Fa ho fia-
rova amin‟ny malaso. Satria ñy malaso tsy ino ñy asany fa hangalatsy aomby
avao. Ezao. Ka laha mba manam-basy teña, hatahotsy rozy laha hangalatsy
82

ñ‟aomby teña.Hoy ñy sasany mivola manao an‟izao : “Ah, manam-basy an‟ny


koahy nahoda io ka…” Naman‟ny malaso rey mivola zay. Farany matahotsy ka la
tsy avy.

Basy reñy koa ndraiky, midika fa olo manna-draha ñy manañazy.

Ka kobay rey, andesy mba hiarova ñy vata mban-dala eñy. Ary koa mba
hanehoana ñy vata fa hoe olobe. Manasongady ñy maha olo an-teña rey kobay
reñy. Ka laha teña ro tsy manday azy, la mahatsiaro ho maiva, mitovy
amin‟nympamaraky na zaza kely. Kanefa ñy mpamaraky aza mbo manday kobay
lafa miboaky. Fa ñy tena dikany ezao, dia ho fiarova ñy vatan-teña laha misy ñy
manafika.

Tsizay avao, fa mariky ny fanaña aomby koa reñy kobay reñy. Ka laha teña
ro miboaky la misy ñy mitsiko manao an‟izao : “Ah, manañ‟aomby koahy iano roy,
la manday kobay ampendry”.

Ñy tian‟ny ho volañy amin‟izay dia ñy hasarobidin‟ny ñy kobay na ñy fa-


nañan-kasiny.

Iñy kobay atao hoe “ ampendry” iñy ro famantara amin‟ny fananan-kanaña.


Fa tsy hoe hikizo olo. Ñy dikany hikizo zao : hiamby.

Tsy hiamby olo ñy fandesa kobay na koa hoe hamonoa olo, fa ho mariky ñy
fanan-kanaña ka handesinao mievotsy amin‟ny ñy manodidina anao.

Tsy lafa hiboaky traño koa teña ndra hamangy olo ka handay azy, fa lafa
hamonjy fisà.

Ohatsy lafa hamonjy savatsy fa izao ñy fisà misy amintsika masikoro, na bi-
lo, na koa lafa hian-tsena, eka ndra hamonjy faty koa. Azo atao ñy manday kobay.

 Ka ia la ñy añaranao nahoda?

Ñ‟añarako Remototsy 82 tao aho. Mipetraka eto Koronga.


83

Azafady lahy baba, fa misy raha añotaniako anao mikasiky ñy fihamina ma-
sikoro. Ka mba mangataky anao aho mba hamaly ahy laha ohatsy ka azonao
atao?

 Manao akory ñy fisikinanareo taloha?

 Ñy fisikinanay taloha, ezao. Nanao siky fanto zao rahay. Ezao. Iñy
fanto iñy ro natao sadia voho isafora. Niala ñy fanto rahay, nilkitsy amin‟ny siky
atao hoe sempo zao. Io sempo io tamin‟ny fiavian‟ny vazaha teto taloha, nilitsy ñy
siky atao hoe govaraly zao, siky landy zao. Eo iaby izao sadia atao hoe adala
voantay zao.

Ka lafa rahay ro hihamy ah, meratsy ñy fisikinanay azy. Manday lefo rahay,
misiky satroky holi-tsena (angozy), manday kappa angozy na hana hoy rozy talo-
ha. Fa hay zay fa olo mpañarivo, manna-kanaña. Mbo ampiany ñy govaraly voho
sempo iñy la tsy misy koa ñ‟añy.

Rahay taloha, la hita miavaky ñy fisikinan‟ny mpañarivo voho ñy mahantra.


Satria ñy tsy manna-draha tsy hitovy amin‟ny ñy mpañarivo ndra ñy hasarobidin‟ny
ñy raha andesiny. I la mitovitovy, fe misy avao koa ñy mampiavaky azy. Satria ñy
olo mijaly na mahantra tsy hahavoavily ñy raha anañan‟ny ñy mpañarivo. Ohatsy
avao ñy govaraly. La olo mana vatany ñy mana azy. Satria nisarotsy ñy drala talo-
ha. Ohatsy faharoe : lafa miboaky nahoda toy fa hamonjy savatsy sahala
amin‟izao ñy fisikinany foranely ambany, la vangoan‟ny Govaraly añabo na arin-
drano añabo. Fa hay avao fa iñy olo iñy manankarena lahy iñy.

Zay ñy fisikina taloha.

Ka y amin‟ny fotoa henany zao, fa tsy misy raha toy. Fa tsy misy famantara
sasy ñy olo mpanakarena voho ñy tsy mana. Satria be manna-drala ñy anaky he-
nany. Lositsy ñy fisikina na ñy fihaminan‟ny mpanan-karena ñy fisikinan‟olo
amin‟izao fotoana izao. Ezao. Sartia manan-drala ñ‟olo henany zao, ka samy mivi-
ly zay raha zakan‟ny ñy dralany.

 Manaoakory ñy lamaodin‟ny ñy zaza henany araky ñy fijerinao azy


baba?
84

 Ñy lamaody henany, lamaody fahatany. Ts‟ino ñy mahafahatany azy


fa manday amin‟ny hadalà. Tsy manahaky ñy taloha manday amin‟ny fahendrea
rey. Ñy fisikinan‟olo taloha, fisikina ampahendrea fa tsy manahaky ñy henany zao.
Izay ñy fahitako azy.

Fe ñy zaza henaniky, fa tsy rozy koa ro hanaranao ezao, fa iha Ray aman-
dReniny koa ro anariny. Ataony tsy mahay hoy iha laha mañanatsy azy. Fa rozy
anaky henany zao ro mahay raha maré.

Ka ñy taloha, lafa mivola na mibaiko ñy Ray aman-dReny, la mañaraky ñy


anaky, ndra zay ro faly ndra tsy faly. La eo zay. Iñy resaky ñy Ray aman-dreny iñy
avao ro embenany.

Fa ñy henany la mifanohitsy amin‟izay. Ze ta-hataony,ataony. Na manday


sadia zay, ts‟ino ñy sadia fa reto kaliso borin-drozy reto, na manday siky tatatataky
zay, na manday siky am-poto-pé zay, na manday siky ino y, sandraky moa kali-
son-drozy reto, fa tsy hay volañy reto.

Tsy vitan‟io, fa hirikirifa iaby soñy, oro, sofy atao hiriky telompolo (fañoha-
ran-draha). Zay ñandrozy henany zao.

Ka io fisikina na fihamina fahatany io, tsy handesy mañaia, tsy hahavy an-
teña aia, fa manday anteña amin‟ny hadala. Ka manaoakory?. Maty sisy, Teña
kelikely iñy ro roña, tsy ampy firy tao fa maty.

 Ino lahy nahoda ñy anatsy baka aminao mikasiky io fisikina na ñy fi-


haminan‟ny zaza henany io?

 Zao avao ñ‟ahy, ndra iha ro hanao ñy vatanao ho vazaha, ts‟ino ñy


vazaha fa mañaraky na ñy mandika ñy fomban-draza taloha, ka haliño na ka aria
reñy fomban-draza rey. Iha masikoro io. Masikoro avao iha ndra ro an-dafy añy.

Marina fa, tsy mitovy tamin‟ny fiainanay taloha ñanareo henany toy fe so-
mary fa lositsy maré.
85

Ka ñy tokony hataonareo, lafa nareo ro mandeha mamangy Ray amn-


dReny ambanivohitsy añy, mba tokony hanao lambahoany ndra izay ro manao
kaliso, ho anareo sevaky zay.

Hatao akory moa nareo io, ñ‟olo iaby va manao na miova, ka la teña avao
va lahy io tsy hanao ze raha ataon‟ny ñ‟olo.

Ndra mivola hoe manao fisikinan‟olo adala ñy zaza henany ka, ino moa ñy
azoko atao. I volañy zay, tany toy fa miody. Ñy raha tsy nihitan-teña taloha rey,
miboaky iaby amin‟izao fotoana izao.

Ohatsy : teña mbo tsy nahita volo lokoa zao. Henany zao lokoa koa ñy volo
izay loko itiavan-teña azy.

Tsy mba hoe misy volofoty ka lokoa mainty, fa iñy volo mainty iñy koa lokoa
ho moly mena na mavo. Izao lahy tsy fa raha manao ñy vatany ho mahay mihoat-
sy an-drañahary.

Zao lahy ñahy : “Tsy mahita raha ho volañy aho fa raha toy fa manerana ñy
tany iaby. Ka hatao akory moa ñy heloky an-drozy, fa izao koa ñy nanaovan-
drañahary an-drozy. Fa la tahin-drañahary lahy nare, ho soa, tsy hañahy fe ka ha-
liño ñy fomban-draza reñy ndra y ro harianareo reñy fisikinan-draza reñy. Indrindra
fa ho anreo sevaky. Mba ka mañaraky sinjak‟olo lahy. Añy volan-drazantsika izay
manao hoe : “Anteña, an-teña avao ndra y ro raty”.

“Tahio ñ‟anteña fa ñ‟anolo tsy ho meany”.

Ñ‟añarako : Kolokely na Rekolo 71 tao aho. Mipetraky eto Befanamy.


86

BIBLIOGRAPHIE

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rat], INALCO, Paris, 1987, 510 p.

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rière. Tul. CUR 1979. 15 p.

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Journal de la société des africanistes, 1965. 35 p.

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cycle philosophique. 1994-1995. Grand séminaire Saint Jean Bap-
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87

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15. ELIADE Mércea : Aspects du mythe. Paris Gallimard. 245 p.

16. Louis MICHEL : Mœurs et coutumes des Bara. 1975 p. 160.

17. CHEVALIER Jean Gheerbrant Alain ; Dictionnaire des symboles « Mythes,


rêves, coutumes, gestes, figures, couleurs, nombres. ». Edition
Revue et Augmentée, Edition Robert Laffont S.A. et Edition Jupi-
ter, Paris 1982.
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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION .......................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE LES COIFFURES : SES ASPECTS ET SON EVOLUTION .... 6

I.1 LA COIFFURE, SES ASPECTS, SON EVOLUTION ............................... 7


I.2 LES COIFFURES TRADITIONNELLES .................................................. 8
I.3 LES CHANGEMENTS AU NIVEAU DE LA COIFFURE .......................... 9
I.4. LA COIFFURE FEMININES ................................................................. 14
I.4.1. La coiffure traditionnelle .......................................................... 14
I.4.2 Comment les femmes se coiffent ............................................. 16
I.4.3. Que penser de coiffure ?......................................................... 18
I.4.4 Evolution de la coiffure ............................................................. 20
I.5 LES COIFFURES DES JEUNES GENS................................................ 22
I.6 LES COIFFURES DE JEUNES FILLES ................................................ 25

DEUXIÈME PARTIE : La façon de s’habiller......................................................... 32

II.1 LES VIEILLARDS ................................................................................. 33


II.1.1 Leur façon traditionnelle de s‟habiller ...................................... 33
II.1.2 La nouvelle façon de s‟habiller ................................................ 35
II.1.3 L‟évolution de l‟habillement ..................................................... 38
II.2 CHEZ LES FEMMES ............................................................................ 41
II.2.1 Les vêtements traditionnels .................................................... 41
II.2.2 Le changement dans la manière de s‟habiller ......................... 41
II.2.3 L‟évolution de l‟habillement ..................................................... 42
II.2.4 Comment les jeunes gens s‟habillent ? ................................... 44
II.2.5 Les vêtements traditionnels .................................................... 44
II.2.6 Les vêtements ont changé d‟aspect ........................................ 44
II.2.7 En ce qui concerne les somonjara .......................................... 45
II.2.8 Dans l‟ancienne tradition ......................................................... 45
II.2.9 Le changement dans l‟habillement .......................................... 46
II.2.10 Le progrès de la femme dans la manière de s‟habiller .......... 46
II.2.11 Le port des vêtements ........................................................... 48
II.2.12 Pour les vieillards (nahoda) ................................................... 48
89

II.2.13 Pour les dames (Njarahy) ..................................................... 51


II.2.14 Pour les adolescents ............................................................. 52
II.2.15 Pour les adolescentes (somonjara) ....................................... 53

TROISIÈME PARTIE : LA MANIERE DE SE PARER ............................................. 54

III.1 LES VETEMENTS TRADITIONNELS ................................................. 55


III.1.1 Le mythe du zébu................................................................... 55
III.1.2 Les Nahoda et leur bonnet en peau de zébu ......................... 55
III.1.3 La fabrication du bonnet de cuir ............................................. 56
III.1.4 La ceinture en cuir de zébu .................................................... 56
III.2 COMMENT S‟HABILLENT LES HOMMES .......................................... 58
III.2.1 Le sadia ou salaka ................................................................. 58
III.2.2 Des accessoires pour les hommes ........................................ 58
III.2.3. Le bâton ................................................................................ 59
III.2.4 Le « anapamaky » ou hachette .............................................. 59
III.2.5 Le « lefo » (sagaie) ................................................................ 60
III.3. LES VETEMENTS DE TISSUS .......................................................... 61
III.4. COMMENT S‟HABILLENT LES FEMMES ......................................... 63
III.4.1 Les femmes et leurs « siky an-tratra » ................................... 63
III.4.2 Les femmes et leurs « lambaoany » ...................................... 63
III.4.3 Le foulard en guise de coiffure (« fonondoha ») ..................... 64
III.5 L‟ART DE SE COIFFER CHEZ LES FEMMES MASIKORO ............... 66
III.5.1 Le « taly mivo » ou « taly vo » ................................................ 66
III.5.2 Le « taly randra » ................................................................... 66
III.5.3 Le « taly misy tantely »........................................................... 67
III.5.4 Le « taly telo » (trois tresses) ................................................. 67
III.5.5 Le « taly roe » ........................................................................ 67
III.5.6 Le « taly mitsangana fa handeha » ........................................ 67
III.5.7 Le « taly kiraoky » .................................................................. 68
III.5.8. Le « taly mirotsarotra» (style rasta). ...................................... 68
III.6 LES TENUES DE DEUIL ..................................................................... 69
CONCLUSION ............................................................................................ 70

CORPUS ................................................................................................................... 73
90

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................ 86
91

TABLE DES PHOTOS

Photo 1 : Tressage en boule lors de la cérémonie de circoncision ......................... 8


Photo 2 : Coiffure de femmes bilo ........................................................................... 8
Photo 3 : La coupe sport ....................................................................................... 11
Photo 4 : Chapeau de feutre ................................................................................. 12
Photo 5 : Chapeau de paille et drapé de couvre-lit ............................................... 13
Photo 6 : Coiffure « tantehy »................................................................................ 19
Photo 7 : Dames en parade lors d‟une fête traditionnelle ...................................... 22
Photo 8 : Jeune homme en parade ....................................................................... 23
Photo 9 : Coiffure de jeune fille à la mode ............................................................ 25
Photo 10 : Façon de s‟habiller d‟un vieillard .......................................................... 34
Photo 11 : Deux devins en train d‟officier .............................................................. 36
Photo 12 : Le devin avec son amulette sur le dos participant à un sacrifice ......... 37
Photo 13 : Manière de s‟habiller typiquement Masikoro ........................................ 40
Photo 14 : Parade rituelle ...................................................................................... 47
Photo 15 : La tenue modèle .................................................................................. 49
Photo 16 : Dames en parade lors d‟une fête traditionnelle .................................... 51

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