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Leçon 8 : ETUDE DE LA MACHINE SYNCHRONE

I. Etude en fonctionnement Génératrice : L’Alternateur

Les génératrices synchrones ou alternateurs sont des convertisseurs électromécaniques qui


transforment l’énergie mécanique (fournie par un moteur ou une turbine) en énergie électrique. On
distingue les alternateurs Monophasés et les alternateurs triphasés.

1. Schéma équivalent et équations

Pour étudier l'alternateur (triphasé ou Monophasé), on modélise une phase de l'alternateur par une
f.e.m. EPN en série avec une résistance R et une réactance synchrone X = Lω.

Equations de fonctionnement pour une phase :

𝑼𝑹 = 𝑹. 𝑰 𝑼 = 𝑿. 𝑰 = 𝑳𝒘. 𝑰
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑬𝑷𝑵 = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼𝑹 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼𝑿 + 𝑽⃗⃗⃗ avec : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼𝑹 | et ⃗⃗⃗⃗⃗𝑿 | 𝑿
𝑼
⃗⃗⃗⃗⃗𝑹 , 𝑰) = 𝟎
𝝋(𝑼 𝝋(𝑼⃗⃗⃗⃗⃗𝑿 , 𝑰) = +𝟗𝟎°

2. Excitation des alternateurs


Lorsque l’inducteur n’est pas constitué d’aimants permanents, on doit l’alimenter en courant continu.

 1ère solution (Alternateur à bagues et balais) : Une source continue extérieure à la machine
fournit l’énergie au rotor par l’intermédiaire de balais frottant sur des bagues isolées.
 2ème solution (alternateur auto-excité) : Un petit alternateur à induit tournant, solidaire du
rotor, fournit des courants alternatifs qui, après redressement par un pont de diodes, alimentent
le rotor de l’alternateur principal.
Dans les 2 cas, il faut prévoir un rhéostat pour le réglage de l’intensité du courant d’excitation.

3. Conditions de couplage des alternateurs


Entre l’alternateur et le réseau, on doit avoir : des tensions identiques, des fréquences identiques et
un ordre des phases identique.

4. Caractéristiques de l’alternateur
a) Caractéristique interne ou caractéristique à vide
La caractéristique interne d’un alternateur est la courbe E = f(i) de la force électromotrice E en
fonction du courant d’excitation i. La fréquence étant en général imposée, elle se trace à vitesse
constante ns.

Le principe consiste à relever expérimentalement la f.e.m E en faisant varier le courant continu


d’excitation i (le courant induit I = 0). Elle correspond à un facteur près, à la courbe d’aimantation
du circuit magnétique de la machine. Son allure est la suivante :

Remarque : La f.e.m est proportionnelle à la vitesse de rotation et au flux magnétique. Sur la courbe,
on constate qu’il existe une f.e.m non-nulle relevée pour i = 0 : elle est due au champ rémanent des
pôles. L’alternateur sera utilisé loin de la saturation, c’est à dire dans la région où la courbe E(i) est
linéaire.

b) Caractéristique en court-circuit
La caractéristique en court-circuit est la courbe Icc = f(i) des variations de l’intensité efficace du
courant de court-circuit en fonction de l’intensité i du courant d’excitation. Elle est tracée à vitesse
de rotation ns constante et a l’allure suivante:

On observe que l’intensité de court-circuit Icc est proportionnelle à i. Ce sera toujours le cas
dans un alternateur synchrone.
c) Caractéristique externe ou caractéristique en charge
La caractéristique externe est une caractéristique en charge de l’alternateur. Elle est réalisée à l’aide
d’une charge d’impédance variable mais de cos ρ constant. C’est donc la courbe V = f(I) (ou U = f(I)
selon les cas) : Elle peut se tracer :

 A vitesse de rotation ns constante ;


 A courant d’excitation d’intensité i constante ;
 Avec une charge dont le facteur de puissance est constant.

1. Bilan de puissance et rendement


a) Bilan de Puissance
 Puissance absorbée
La puissance absorbée est une puissance mécanique : Pa = Ωs.TM = 2πnsTM

 Bilan des pertes


o Pertes par effet joule dans l’inducteur : Toute l’énergie absorbée dans l’inducteur est perdue
par effet joule et on a : 𝐏𝐞 = 𝐏𝐉𝐞 = 𝐔𝐞 . 𝐈𝐞 = 𝐑 𝐞 . 𝐈𝐞𝟐
𝟑
o Pertes par effet joule dans l’induit : 𝐏𝐣 = 𝟐 𝑹𝑰𝟐 ; Où R est la résistance vue entre deux

bornes de l’alternateur. Ces pertes dépendent de la charge.


o Pertes dites « collectives » Pc : C’est la somme des pertes mécaniques de rotation et des pertes
fer qui ne dépendent pas de la charge Pc = Pméca + Pfer.
 Puissance utile
En triphasé avec une charge équilibrée de facteur de puissance cos ρ on a : 𝐏𝐮 = 𝐔𝐈√𝟑 𝐂𝐨𝐬𝛒

b) Rendement
𝐏𝐮 𝐔. 𝐈√𝟑. 𝐂𝐨𝐬𝛗
𝛈= =
𝐏𝐚 𝟑
𝐏𝐮 + 𝑼𝒆𝑰𝒆 + 𝟐 𝑹𝑰𝟐 + 𝑷𝒄

NB : U= Tension entre phase ; I = Courant en ligne ; R = Résistance entre deux phases du stator ; Ue
= Tension d’excitation ; Ie = Courant d’excitation ; TM = Couple mécanique de la machine
d’entraînement.

II. Etude en fonctionnement Moteur


Le moteur synchrone converti la puissance électrique qu’il reçoit en puissance mécanique. Pendant
longtemps, ce moteur fût relativement peu utilisé en raison de la difficulté à réguler sa vitesse. Ce
problème est maintenant résolu grâce au progrès de l'électronique de puissance et des onduleurs qui
lui sont associés.

1. Principe de fonctionnement
En fonctionnement moteur, le stator de la machine est alimenté par une tension alternative de
fréquence f. Il se crée alors un champ magnétique tournant à la vitesse ns= f.p et entrainant à la même
vitesse le rotor de la machine. Comme pour l'alternateur, on modélise une phase du moteur synchrone
par les éléments EPN, R, X et V.

2. Schéma équivalent d'un moteur synchrone et équations des tensions

La relation entre les différentes tensions est : ⃗𝑽


⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼𝑹 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼𝑿 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑬𝑷𝑵 avec :

𝑼𝑹 = 𝑹. 𝑰 𝑼𝑿 = 𝑿. 𝑰 = 𝑳𝒘. 𝑰
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼𝑹 | (Souvent négligeable) et ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑼 𝑿 |
⃗⃗⃗⃗⃗𝑹 , 𝑰) = 𝟎
𝝋(𝑼 ⃗⃗⃗⃗⃗𝑿 , 𝑰) = +𝟗𝟎°
𝝋(𝑼

3. Bilan de Puissances et Rendement

a) Bilan de Puissance

Le bilan des puissances reste le même qu’avec l’alternateur ; à la seule différence que :

 La puissance absorbée devient : Pa = UI√𝟑 Cosρ + UeIe (c’est une Puissance électrique)
 La puissance utile devient : Pu = TuΩS = 2πnsTu (c’est une Puissance mécanique)

b) Rendement d'un moteur synchrone :


𝐏𝐮 𝐓𝐮.Ω𝐬 𝟐𝛑𝐧𝐬𝐓𝐮
Le rendement d'un moteur synchrone est : 𝛈 = 𝐏𝐚 = =
𝐔.𝐈√𝟑.𝐂𝐨𝐬𝛗 𝐔.𝐈√𝟑.𝐂𝐨𝐬𝛗

4. Essais sur les Machines Synchrones


Ils sont pratiquement les mêmes que ceux vus à l’étude des machines asynchrones

III. Utilisation d’une machine synchrone en compensateur synchrone.

On appelle Compensateur Synchrone une machine synchrone tournant à vide et dont la seule
fonction est de consommer ou de fournir de la puissance réactive au réseau. C’est en ajustant le
courant d’excitation qu’il est possible de fournir de l’énergie réactive (si la machine est surexcitée)
ou de consommer de l’énergie (si la machine est sous excitée). De telles machines sont utilisées
notamment pour fournir de l’énergie réactive lorsque le réseau est chargé, et pour absorber de
l’énergie réactive générée par les lignes lorsque la consommation est faible.

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