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BP 13 - 78950 GAMBAIS
COMMISSION EUROPEENNE
DG XXIV
Octobre 1998
SOMMAIRE
OPTEM S.A.R.L. AU CAPITAL DE 150 000 F - R.C.S. VERSAILLES 339 197 444
TELEPHONE : (0) 134 871 823 - TELECOPIE : (0) 134 871 783
5.2.7 Les réparations automobiles
V.3 BILAN DES ATTENTES A L'EGARD DES AUTORITES PUBLIQUES
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CHAPITRE I :
INTRODUCTION
OBJECTIFS POURSUIVIS
METHODOLOGIE D'ETUDE
* Il s'agit d'une étude qualitative. Les études qualitatives, qui reposent sur des
techniques d'enquête et d'analyse psychosociologiques, visent à comprendre en
profondeur les attitudes et les comportements du public, les motivations et les
systèmes de représentations et de valeurs qui les sous-tendent, les logiques et
mécanismes de raisonnement, en laissant les personnes interrogées s'exprimer
librement, à partir d'un schéma d'entretien ouvert.
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Leurs résultats ne s'expriment donc pas en termes de pourcentages, mais en
termes descriptifs et explicatifs des attitudes présentant un caractère de généralité
dans l'ensemble ou dans des parties spécifiques des publics analysés.
Utilisés depuis des décennies à la fois pour éclairer les politiques et les actions de
marketing des entreprises et les politiques d'information des Pouvoirs Publics,
elles ont démontré leur parfaite fiabilité dans le domaine d'investigation qui est le
leur.
Selon les cas, les études qualitatives reposent sur des interviews individuelles en
profondeur ou sur des discussions de groupe.
On visait, en outre, une légère différenciation entre les deux groupes de chaque
pays par le niveau d'instruction des participants.
* On trouvera, en Annexe :
- la composition précise des échantillons de chaque pays
- le guide d'animation des discussions
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CHAPITRE II :
CRITERES DE CHOIX GENERAUX
DES PRODUITS ET SERVICES
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II.1 EVOCATIONS SPONTANEES DES FACTEURS DE CHOIX
Sans entrer au stade actuel dans le détail, on peut présenter les observations
suivantes :
- la qualité ne constitue pas une notion objective unique. On peut la
définir, lorsqu'on considère les choses au plan le plus global, comme le
facteur qui va entraîner la satisfaction du consommateur quant au produit
ou au service acheté, en fonction d'attentes, de besoins, ou de désirs qui
varient naturellement d'un type à l'autre de produit ou service, mais aussi
d'une personne à une autre et, chez la même personne, éventuellement
d'une circonstance à une autre.
- cette notion peut donc en incorporer beaucoup d'autres, allant
d'éléments très subjectifs à des éléments objectifs mais plus ou moins
aisément vérifiables (du goût d'un produit alimentaire, par exemple, du
confort d'un meuble, de la bonne réalisation d'une prestation de service, de
l'efficacité d'un produit ménager, à la solidité ou la fiabilité d'un bien
d'équipement, ou à la composition précise d'un produit alimentaire ou
textile ...)
- selon les produits ou les circonstances, l'influence respective des
facteurs de qualité et de prix varie : entre la recherche du meilleur
produit dans le cadre d'un plafond de prix maximum qu'on s'est
explicitement ou implicitement fixé, et la recherche du prix le plus
avantageux une fois fixés des seuils minimaux de qualité exigés, en passant
par les différents arbitrages que l'on est amené à faire dans la pratique entre
les deux.
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- la fonctionnalité, la praticité, la "convénience" (pour des biens durables
notamment, mais aussi pour des emballages de produits de consommation)
- l'apparence, l'élégance, le design (vêtements, mobilier, automobile,
appareils électroménagers,...)
- la solidité, la durabilité, la fiabilité (biens durables)
- la garantie (notion qui peut s'appliquer à une vaste de palette d'achats,
allant des produits durables techniques à l'alimentaire et aux services)
- le service (qui peut recouvrir à la fois l'avant-vente - qualité de conseil par
exemple - et l'après-vente)
- la sécurité ou l'innocuité en termes de santé du consommateur - ces
deux notions étant souvent évoquées ensemble
- l'origine du produit : cette notion interagit avec celles de qualité et de
fiabilité (réputation d'un pays pour la robustesse et la fiabilité de ses
voitures par exemple), de sécurité et de santé (en particulier pour les
produits alimentaires), tout en recouvrant parfois un nationalisme d'achat,
une défiance à l'égard de productions d'autres pays, européens aussi bien
extra-européens (chez des citoyens de pays du Nord de l'Europe à l'égard
de productions du Sud plutôt que l'inverse).
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II.2 POINTS D'APPLICATION ET ELEMENTS D'EVALUATION
RELATIFS AUX CRITERES DE QUALITE, SECURITE, PROTECTION
DE LA SANTE, RESPECT DE L'ENVIRONNEMENT, ET FACTEURS
ETHIQUES ET SOCIAUX
2.2.1 Qualité
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+ soit qu'on en ait une expérience positive pour un autre produit,
et qu'on en infère une présomption de qualité pour celui dont
on envisage l'achat
+ soit qu'on en ait indirectement l'expérience par le bouche à
oreille, les relations personnelles qui le possèdent ou l'utilisent,
ou toute autre source.
"Avec des marques comme Miele, Bosch, Siemens, on sait ce qu'on
a. C'est plus cher à l'achat, mais au bout du compte, on s'y
retrouve" (Allemagne)
"C'est l'assurance que c'est un bon produits" (France)
"Je sais que les pâtes Misco sont de bonne qualité parce que c'est
une marque bien connue en qui j'ai confiance ; j'en achète sans
aucune arrière pensée" (Grèce)
Implicitement ou explicitement , il y a l'idée qu'une marque connue
est à la fois garante d'un niveau de qualité minimal et d'une
constance de qualité, parce qu'elle ne peut prendre le risque d'y
déroger sans ruiner le capital d'image qu'elle a construit dans son
propre intérêt.
"Je sais simplement que c'est une marque qui a une histoire derrière
elle, et qui veut garder sa bonne réputation" (Suède)
"Une société très connue ne peut pas prendre le risque de vendre
des produits de mauvaise qualité" (Italie)
Cela ne veut pas dire, cependant, qu'on s'estime pour autant en
mesure de faire un choix optimal, les informations ou les
impressions plus ou moins étayées dont on peut disposer sur
différentes marques en présence n'ayant pas nécessairement un
caractère comparatif.
En outre, la notion de marque ne s'applique pas à tous les
produits et services; en sont pratiquement exclus une bonne partie
des produits alimentaires frais, ainsi que la plupart des services de
proximité.
d) les effets de réputation et d'image transmis par le "bouche à
oreille" qui parvient jusqu'au consommateur ou qu'il sollicite plus
activement, en prenant l'avis ou le conseil d'amis, de relations.
- soit au titre de réassurance complémentaire par rapport à
des éléments objectifs d'information qui existent pour certains
produits
- soit comme source principale de repérage pour juger
d'autres produits et de beaucoup de services, ainsi que de leurs
fournisseurs (producteurs dans le cas de produits de marque,
détaillants dans ceux de produits sans marque, fournisseurs de
services).
"Avant d'acheter, il faut s'informer, par exemple en demandant
l'avis à des amis" (Luxembourg)
"(Pour les services) Là, on recherche particulièrement la
recommandation de quelqu'un qu'on connaît" (Irlande)
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* Les dimensions subjectives du choix ont donc une grande importance
dans de nombreux cas.
Elles se traduisent par l'idée d'une confiance qui est étayée dans des
mesures très variables par des informations précises ou par des
impressions plus ou moins concordantes, mais qu'il faut bien se résoudre
à accorder pour pouvoir prendre une décision d'achat.
2.2.2 Sécurité
Elle n'est généralement pas mise en cause, encore qu'il y ait une attente
constante à l'égard des pouvoirs publics pour faire progresser et évoluer
les dispositions qu'ils arrêtent, notamment face au développement de
nouveaux produits.
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2.2.3 Protection de la santé
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c) mise en cause, par des citoyens de pays (géographiquement ou
culturellement) du Nord de l'Europe, de productions de pays du
Sud, dont ils pensent qu'ils ne respectent pas les mêmes normes en la
matière.
Ce type d'attitude, dans lequel entre une part de nationalisme
revendiqué, s'observe surtout, et d'une façon très répandue, en
Suède, au Danemark, aux Pays-Bas et en Autriche, où les citoyens
paraissent convaincus qu'ils disposent de standards nationaux et de
sérieux dans les contrôles très supérieurs à ceux d'autres pays.
"Si nous regardons notre histoire, nous avons toujours été en
avance" (Danemark)
"Nous sommes fiers de nos réglementations très strictes" (Autriche)
d) difficulté à comprendre l'information qui est fournie, notamment
en ce qui concerne les indications de contenu des produits :
+ ingrédients désignés sous des termes techniques, peut être
inévitables, mais qui n'évoquent pas forcément grand chose
pour le consommateur non spécialiste
+ appellation peut être non standardisée des ingrédients entre un
producteur et un autre
+ ambiguïté de la signification et de la portée des informations
fournies - l'exemple typique en étant les indications des
composants E (souvent plus évocateurs de risque, surtout
quand ils figurent en abondance sur l'étiquette d'un produit,
qu'interprétés comme sans danger puisqu'autorisés)
+ enfin, sensation d'être parfois "noyé" dans le nombre des
indications figurant sur une étiquette ou sur un emballage.
"Je trouve qu'en fait aujourd'hui, le consommateur est
dépassé. Vous n'avez qu'à entrer dans un hypermarché, vous
êtes écrasé par le choix, rien que pour du pain ou de la
charcuterie. On peut passer des heures devant les gondoles à
lire les emballages. A la fin, on ne sait plus du tout quoi
acheter" (Allemagne)
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2.2.4 Protection de l'environnement
* Ce facteur - qui n'est pas sans relation, aux yeux des consommateurs
interrogés, avec ceux de sécurité et de protection de la santé - n'est
que peu actif dans les décisions de choix des Européens interviewés,
sauf chez une partie - mais une partie seulement - des populations
nordiques et germaniques.
* Chez beaucoup d'autres, dans ces mêmes pays ou dans d'autres, et bien
que la conscience de l'importance des problèmes d'environnement se
soit indéniablement développée, sa traduction en actes concrets de
choix reste rare, parfois empreinte d'une simple motivation de satisfaction
à bon compte de sa bonne conscience par l'achat occasionnel d'un produit
plus écologique, et l'arbitrage éventuel en faveur d'un tel produit ne se fait
que toutes conditions (de prix, de qualité perçue, d'efficacité) étant égales
par ailleurs.
"Ce qui serait bien, c'est que les produits qui respectent l'environnement
soient économiquement avantageux" (Danemark)
"Je n'irais pas jusqu'à faire un détour jusqu'à un autre magasin dont on
me dirait qu'il vend des produits plus écologiques" (Danemark)
"C'est bien mais c'est toujours l'usager qui doit faire des efforts, et on ne
lui rembourse rien" (France)
On observe en outre, dans les pays les plus sensibilisés, et où les labels
écologiques se sont le plus développés, une certaine impression de
confusion qui nuit à leur efficacité.
"Il y a tellement de logos écologiques qu'on s'y perd" (Autriche)
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2.2.5 Facteurs éthiques ou sociaux
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CHAPITRE III :
ANALYSE DES FACTEURS DE CHOIX
DE PRODUITS ET SERVICES SPECIFIQUES
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* A la suite de la partie initiale des discussions sur les critères de choix généraux de
produits et services, rapportée dans le précédent chapitre, on explorait plus
précisément les facteurs de décision et les processus d'information des
consommateurs pour sept catégories de produits et services :
- la viande fraîche
- les fruits ou les légumes en conserve
- les produits alimentaires diététiques - y compris compléments vitaminés ou
autres
- les produits électroniques grand public, tels que télévision, vidéo, hi-fi, etc.
- les services de téléphonie - abonnements et communication de téléphonie
mobile ou classique
- les cartes bancaires de crédit, de paiement, ou de retrait d'espèces
- les réparations automobiles
Ces catégories étaient choisies pour représenter une diversité aussi grande que
possible de cas de figure susceptibles d'actions au niveau communautaire.
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III.1 LA VIANDE FRAICHE
Parmi les produits alimentaires, c'est sans doute celui qui est le plus associé à
l'idée de risque pour la santé du consommateur, du fait d'abord de son caractère
particulièrement périssable.
* C'est un produit dont le choix est très impliquant, et pour lequel les demandes
de réassurance s'expriment avant tout sur le plan de la sécurité alimentaire,
selon trois dimensions principales :
a) la fraîcheur, critère évoqué dans tous les pays et dans tous les groupes, en
termes sensiblement identiques de l'un à l'autre.
Les signes par lesquels on apprécie la fraîcheur d'une viande peuvent être :
+ son aspect
C'est pratiquement le seul élément d'appréciation disponible lorsqu'on
achète la viande chez un boucher détaillant (dans un des deux
groupes britanniques, certains participants y ajoutent l'odeur).
Cet élément, en partie subjectif et incomplet, est en fait complété par
le degré de confiance qu'on accorde à un boucher qu'on dit connaître,
et à qui on s'en remet en quelque sorte pour ne pas vous tromper sur
la marchandise.
L'aspect est également un élément d'appréciation lorsqu'on achète
une viande dans un supermarché, mais avec davantage de réserves et
de défiances
* car il n'est pas aussi facilement visible lorsqu'il s'agit d'une
viande préemballée
* car on soupçonne parfois les supermarchés de régler l'éclairage
des rayons de viande pour la faire apparaître sous le jour le
plus appétissant
* et, bien entendu, car il manque la relation personnalisée de
confiance.
+ la date de péremption
Cet élément ne vaut que pour les viandes préemballées achetées en
supermarché (la confiance en une personne, le boucher, le rend
inutile dans le cas d'achat chez un détaillant spécialiste).
Il n'est pas mis en cause, dans son principe, en tant que facteur de
réassurance a priori suffisant pour le consommateur, mais il est
l'objet de doutes et de suspicions assez fréquents dans la pratique.
Dans plusieurs pays (et particulièrement nettement dans les deux
pays scandinaves, Danemark et Suède), les interviewés évoquent la
pratique, nullement exceptionnelle selon eux, de ré-emballage et de
ré-étiquetage de viandes un peu défraîchies dans les supermarchés -
ou d'utilisation de celles-ci pour confectionner des produits ou plats à
base de viande présentés comme frais le jour où ils sont élaborés.
"Je n'achèterais jamais de viande chez Brugsen, car je ne sais pas
combien de fois elle y a été ré-emballée. Chez le boucher, je ne peux
pas être sure non plus (de la fraîcheur), mais au moins je peux la
voir sur place" (Danemark)
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b) le respect des conditions d'hygiène
C'est également un sujet sur lequel règnent des inquiétudes au moins
latentes chez les consommateurs, et cela aussi bien dans des pays du Sud
que du Nord de l'Europe : si le strict respect des conditions d'hygiène est
partout une exigence de base, on voit s'exprimer plus fortement une
suspicion à cet égard aussi bien en Belgique, en Italie, et en Grèce que dans
les pays scandinaves précités.
En l'occurrence c'est ici l'ensemble de la filière de production et de
distribution de la viande qui est visée, et non seulement le point de vente de
détail.
"Surveiller les conditions d'hygiène dans les abattoirs" (Belgique)
c) l'origine du produit
C'est là un élément dont la perception de l'importance a été à
l'évidence activée par la maladie de la "vache folle britannique", qui
est évoquée d'emblée et spontanément dans plusieurs groupes et dans des
pays très différents (Allemagne, Luxembourg, Italie, Portugal, Grèce,
notamment)
Au delà, et plus généralement, un thème largement abordé est celui des
méthodes d'élevage :
- opposition formelle affirmée à l'utilisation d'hormones dans l'élevage
animal (en Allemagne, en Belgique, en France, en Italie)
- refus de viande d'animaux "bourrés d'antibiotiques" (en Suède, au
Danemark, en Italie, notamment)
- inquiétudes relatives à la mise en oeuvre du génie génétique à un
stade ou à un autre de la filière de l'élevage (évoquées au Danemark,
en Allemagne, en Belgique en Italie)
- doutes sur le caractère naturel ou écologique de l'élevage dont sont
issues des viandes marquées d'un label "vert" ou sur la signification
réelle de tels labels (en Autriche, en Belgique)
Dans deux pays, l'Allemagne et l'Autriche, on voit s'y ajouter des
préoccupations relatives aux conditions de transport des animaux - dans
lesquelles les considérations éthiques invoquées (opposition aux transports
à longue distance d'animaux vivants) se mêlent sans doute à des soucis plus
personnels de qualité du produit.
En outre, on décèle dans plusieurs pays (Autriche, Allemagne sans doute,
Danemark, Suède, Finlande) l'expression d'un nationalisme alimentaire,
au nom de la conviction qu'ont les citoyens de ces pays d'être protégés par
des réglementations nationales plus strictes - et qui incite à la défiance
envers des viandes importées.
En prenant en compte l'ensemble des facteurs ressortissant du concept
d'origine du produit, les inquiétudes des consommateurs ont une
intensité et une actualité variables d'un pays à l'autre.
Elles sont clairement particulièrement fortes dans les pays scandinaves,
dans les pays germaniques, mais aussi en Belgique et en Italie.
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Qu'il s'agisse de fraîcheur, de respect des conditions d'hygiène ou d'origine des
produits, on voit s'exprimer souvent un doute sur le respect des dispositions
réglementaires et, plus encore, sur les contrôles effectués - et cela d'ailleurs y
compris dans des pays où les citoyens expriment de manière générale leur
confiance dans leurs autorités nationales en matière de protection du
consommateur :
"J'ai des doutes sur le fait qu'on arrive à contrôler toute la viande importée"
(Suède)
"Ces labels, qui est derrière, quels contrôles sont faits ?" (Belgique)
"Je suis sceptique avec toutes les magouilles qu'on entend à droite et à gauche"
(France)
"On peut craindre que des animaux infectés par la maladie de la vache folle ne
soient commercialisés en Italie"(Italie)
"Les garanties sont limitées , parce que la corruption est partout" (Portugal)
* Le prix n'est guère évoqué dans les discours des interviewés à ce stade ; il est
cependant évident qu'il joue un rôle de facteur d'élimination ou d'arbitrage entre
différents morceaux ou différents points de vente.
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III.2 LES FRUITS OU LES LEGUMES EN CONSERVE
* Contrairement à la viande fraîche, les fruits et les légumes en conserve sont des
produits peu impliquants. Nombre d'interviewés déclarent d'ailleurs n'en
acheter et n'en consommer que peu fréquemment (ces assertions devant
naturellement être prises avec les réserves d'usage lorsqu'il s'agit de produits peu
valorisés).
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En résumé, et comme le disent de manière caractéristique des interviewés
espagnols, les indications "sont peu lues, mais leur présence a un effet
rassurant" - car elles sont sans doute synonymes de l'existence de
contrôles sur les producteurs.
* Quant à la qualité des produits, l'étiquetage n'est pas une source fondamentale
permettant de s'y repérer : tout au plus trouve-t'on, dans les groupes réunis
pour cette étude, quelques interviewés (en l'occurrence britanniques) qui
déclarent rechercher avec attention les informations contenues sur la
composition (proportion d'eau par rapport au produit lui-même).
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III.3 LES PRODUITS ALIMENTAIRES DIETETIQUES
* Ces produits, dont tous ne sont naturellement pas consommateurs (de manière
générale, les hommes moins que les femmes) et par lesquels tous ne se sentent
donc pas concernés, apparaissent à ceux qui les utilisent comme beaucoup
plus impliquants que la moyenne des produits alimentaires qu'ils
consomment par ailleurs.
Ces produits ont un statut ambigu, à la limite entre l'alimentation et les produits
pharmaceutiques d'automédication.
* Pour cette raison, et aussi parce que celles ou ceux qui s'y intéressent sont sans
doute particulièrement sensibilisés à ces questions, les consommateurs sont
attentifs aux indications figurant sur les emballages et/ou sur les notices, sur
deux plans principalement :
a) celui des fonctions du produit et des effets annoncés
Des avis différents sont exprimés sur l'existence et l'abondance des
informations fournies, mais ils se rejoignent souvent dans une certaine
défiance, ou au moins dans des attitudes réservées quant à la réalité
des effets annoncés.
"Ils promettent beaucoup, mais l'information n'est pas bien précise"
(Finlande)
Il y a beaucoup d'informations sur les produits, mais difficiles à
comprendre, il est donc difficile "d'être sur qu'ils sont aussi bons pour la
santé que ce qu'on en attend" (Autriche)
"C'est un domaine de spécialistes, il faut s'y connaître - même s'il y a
beaucoup d'informations" (Royaume Uni")
Quelques uns évoquent en outre les effets secondaires possibles de ces
produits, ou la nécessité d'informations précises sur leur posologie.
b) celui des ingrédients et composants
Par rapport aux produits alimentaires classiques, les ingrédients et
composants, y compris les additifs, sont ici l'objet de vigilance.
Ces informations figurent sur les emballages, mais là encore, c'est moins
leur existence que leur clarté pour des non-spécialistes qui est en cause.
Quelques interviewés soulignent la nécessité, à ce propos également,
d'indications posologiques claires (exemple d'un ingrédient a priori banal,
comme les édulcorants en substitution du sucre, qui peuvent s'avérer
dangereux à la longue si l'absorption en est trop forte ou trop régulière).
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- voire en n'achetant de tels produits que sur prescription médicale - cas
évoqué notamment au Portugal et en Grèce.
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III.4 LES PRODUITS ELECTRONIQUES GRAND PUBLIC TELS QUE
TELEVISION, VIDEO, HI-FI
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"Je voulais un téléviseur de 26 pouces. J'ai demandé le conseil du
vendeur, il a suggéré 2 ou 3 marques, et j'ai choisi Sony parce que je
pense que c'est de bonne qualité, et le prix était raisonnable" (Grèce)
Bien entendu, on sait ou on soupçonne que ceux-ci ne sont pas
nécessairement neutres dans les opinions qu'ils expriment, puisque leur rôle
est par nature d'inciter à l'achat, et leur intérêt de vendre des produits de
plus forte marge pour le magasin. Cependant, (en dehors peut être de la
Suède et du Danemark, où la défiance semble plus grande), leurs avis
représentent une des sources d'information que les consommateurs
prennent sérieusement en compte, et à laquelle ils attachent une valeur ; on
peut d'ailleurs solliciter et recouper les conseils de deux points de vente ou
de deux vendeurs différents.
Les points de vente sont également le lieu où on peut comparer assez
facilement les prix d'appareils de différentes marques : par la présence
de nombreuses marques au sein du même rayon, par la visite de, ou l'appel
à, plusieurs magasins.
Ils sont enfin le lieu où s'informer sur les conditions de garantie et le
service après-vente, qui est généralement assuré par leur canal.
Curieusement, d'ailleurs cet élément du choix n'est pas toujours
spontanément évoqué par les interviewés - soit parce qu'il n'y a pas de
craintes majeures aujourd'hui sur la fiabilité et la durabilité de ces
équipements, soit peut-être parce qu'on associe le service après-vente au
distributeur plus qu'au fabricant.
c) informations disponibles auprès des associations de consommateurs
ou publiées dans la presse (celle, spécialisée, de ces associations ou des
médias plus généralistes)
Cette source est souvent évoquée par les consommateurs interviewés, dans
les pays les plus divers, comme une source naturelle et familière pour ce
type de produit : publication régulière de panoramas comparatifs de l'offre,
de résultats de tests, etc.
"Les associations de consommateurs comme la revue Consumentbond"
(Pays Bas)
Sauf rare exception, l'objectivité de cette source n'est pas mise en doute, et
sa crédibilité est grande, pour fournir soit des éléments utiles de pré-
repérage au milieu de l'ensemble de l'offre existante (on va alors orienter
ses investigations dans les magasins sur une gamme resserrée de modèles),
soit des éléments de balisage et d'évaluation de la crédibilité des propos des
vendeurs.
d) informations obtenues par le bouche à oreille auprès d'amis ou de
relations qui vient compléter la panoplie des sources.
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- à l'insuffisante clarté des informations pour un non spécialiste - surtout
pour les plus "techniques" des matériels (antenne parabolique, par exemple,
plutôt que téléviseur)
- à leur non entière comparabilité
- aux clauses éventuelles d'exclusion de la garantie et des "coûts cachés" de
service après-vente
- à l'absence générale de clarté et à la mauvaise qualité des traductions des
notices techniques et modes d'emploi : c'est là la critique la plus vive,
même si son point d'application se situe après, plutôt qu'avant l'acte
d'achat.
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III.5 LES SERVICES DE TELEPHONIE - ABONNEMENTS ET
COMMUNICATIONS DE TELEPHONIE MOBILE OU FIXE
* Les situations objectives de choix varient pour ce service d'un pays européen à
l'autre, à la fois selon que les services de téléphonie classique sont déjà ou non
ouverts à la concurrence, et selon le taux de pénétration du téléphone mobile,
très différent d'un pays à un autre.
Les interviewés étaient donc directement concernés à des degrés divers, les
constats qui suivent provenant d'abord de ceux d'entre eux qui sont aujourd'hui le
plus exposés.
a) On constate d'abord la perception générale d'une surabondance
d'actions publicitaires et promotionnelles dès lors qu'il existe plusieurs
opérateurs, même récents, sur le marché.
"On est noyé sous la prolifération des offres" (Espagne)
b) L'information d'abord recherchée concerne avant tout les aspects
tarifaires
Dans ce domaine, en dépit ou du fait de la surabondance des offres, règne
la plus grande confusion.
Les seules sources d'information sont :
+ les opérateurs eux-mêmes, mais qui sont à l'origine de la confusion
constatée
+ les distributeurs, qui leur sont directement liés : donc non neutres
et, en outre, pas toujours jugés compétents.
+ rarement évoqués, pour ce service, les organismes de
consommateurs (dont on a le sentiment qu'ils ne peuvent pas suivre
l'évolution permanente de l'offre).
"On est soumis à un tel matraquage. Toutes les 4 semaines, ça
change. Le marché est totalement opaque. Ce qu'on a lu dans
"Stiftung Warentest" il y a 2 mois est dépassé" (Allemagne)
"Les offres promotionnelles diffèrent, la comparaison est quasi
impossible, on ne peut pas savoir ce que ça va vous coûter à la fin"
(Belgique)
"Les prix des abonnements changent tout le temps. Pour en profiter,
faut se tenir au courant tout le temps. Il y a trop de promos, on se
sait plus où on en est" (France)
+ le bouche à oreille, la recherche de renseignements ou de conseils
de la part d'amis ou de relations jouent ici aussi, mais leur
ampleur et leur efficacité sont limitées par la jeunesse et la
volatilité du marché, et la faible expérience qu'en ont la plupart
des consommateurs.
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La confusion est renforcée par l'existence dans les contrats, de clauses
non visibles au premier abord, qui ont des incidences importantes sur
les coûts.
"Ils ont fait de la publicité sur une réduction du prix des appels, mais sans
spécifier clairement que cela ne s'appliquait qu'aux appels faits sur leur
propre réseau" (Portugal)
c) Secondairement, on cherche à se renseigner sur les caractéristiques
précises du service, sa couverture, ses zones d'exclusion - mais ce n'est
parfois qu'après coup qu'on se rend compte de limites de service qui
n'avaient pas été clairement annoncées par le vendeur.
"J'ai acheté un téléphone mobile chez un électricien que je connaissais. Il
ne nous a pas donné assez d'information, mais on a acheté quand même,
le package avec le téléphone et l'abonnement. On est allé dans la Foret
Noire, le téléphone ne marchait pas, on est allé dans un magasin, où on
nous a dit "on ne peut pas vous aider, il ne marche pas". Puis je suis
retourné chez le fournisseur, il appelé le provider, mais il ne savait même
pas que ça ne marchait pas là-bas. Apparemment c'est un problème du au
fait que c'était un abonnement gratuit, qui ne marchait qu'à l'intérieur du
pays, mais ça n'avait pas été dit" (Luxembourg)
On pourrait multiplier les exemples de consommateurs, dans les différents
pays, décrivant la "jungle" de l'offre de téléphonie (mobile), et
d'information non fournie, ou seulement "dans les clauses en petits
caractères" quant à l'étendue réelle du service.
Dans quelques pays cependant, les consommateurs interrogés paraissent
être raisonnablement satisfaits de la clarté des offres et de la possibilité
d'obtenir des informations (tarifaires ou autres) suffisamment claires et
comparables. C'est le cas notamment de la Finlande (vraisemblablement
parce qu'il s'agit là d'un marché plus mur, où le taux d'équipement est déjà
élevé, le client plus "éduqué", et peut-être, l'offre plus rationalisée une fois
terminée la période initiale de lancement.)
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+ On peut passer outre, avec le sentiment que, même si on n'est pas en
mesure de choisir la meilleure offre en pleine connaissance de cause, celle à
laquelle on souscrit, qui présente toujours ou presque un caractère
promotionnel, est sans doute de toute manière avantageuse.
"On doit y gagner d'une manière ou d'une autre quand on appelle certains
numéros" (Espagne)
* En résumé : les doléances sont réelles, mais la situation est dans l'état actuel
des choses tolérée ; il est vraisemblable cependant que cela évoluera à
mesure que le marché sortira de l'étape actuelle de première jeunesse.
36
37
III.6 LES CARTES BANCAIRES DE CREDIT, DE PAIEMENT, OU DE
RETRAIT D'ESPECES
* Un constat toutefois assez général est que, dans la très grande majorité des
cas, on ne choisit pas une carte bancaire, mais une banque, la carte
découlant essentiellement du choix de celle-ci.
En outre, le choix (ou l'abandon) d'une banque n'est évidemment pas aussi libre
et aussi aisé que le changement d'une marque de produit de consommation
courante, ou le remplacement d'un appareil électroménager d'une marque par un
produit d'une autre : parce que la relation à la banque est une relation
contractuelle multiforme et envisagée à l'origine comme devant être de longue
durée (d'autant qu'il y a souvent en cause des engagements contractuels multi-
annuels en cours, emprunts, placements, etc.) ; et aussi, sans doute, parce qu'elle
demeure en partie une relation de dépendance du consommateur par rapport à
une institution puissante, à la fois protectrice et potentiellement menaçante (elle
peut "couper les crédits")
* De fait, rares sont, dans l'échantillon, les cas de choix réels, où les
consommateurs ont effectué une démarche approfondie de recherche
d'information.
"La carte vous est attribuée par la banque, on ne la choisit pas" (Allemagne -
Carte de débit)
"Je ne suis pas bon pour faire des comparaisons. Je prends la carte qui vient
avec la banque" (Suède - Carte de paiement)
"Vous avez le choix de la banque, mais pas vraiment de la carte" (Portugal -
Carte de paiement)
* Ceux des consommateurs interrogés qui ont eu une démarche de choix actif
(même si c'était au sein d'une gamme de cartes distribuées par la même banque),
ou qui ont au moins pris la peine de s'informer plus en détail sur le service
qui leur était proposé paraissent avoir prêté une particulière attention aux
aspects suivants :
- dans quelques cas, les dates d'enregistrement des débits (immédiats ou
différés)
- la diffusion de la carte, le nombre de commerçants qui l'acceptent (il s'agit
là en fait d'une vérification par acquit de conscience plus qu'un élément
d'arbitrage réel entre les "grandes" cartes de paiement, peu nombreuses et
ayant à cet égard des couvertures comparables)
- les possibilités d'effectuer des paiements à l'étranger (cela jouant en réalité
davantage dans le choix d'un "niveau" de carte, quelle que soit la marque,
plutôt que dans le choix d'une marque ou d'une autre)
38
- parfois les services associés à la détention de la carte, notamment
d'assurance
- très rarement (pour de véritables cartes de crédit) les limites de crédit
autorisé.
* L'information donnée par les banques lorsqu'on les interroge sur ces
aspects est jugée par eux, dans l'ensemble, claire et satisfaisante - mais il
faut faire soi-même la démarche active de demande d'information.
* Plus globalement, la discussion sur les cartes bancaires en appelle une sur les
services bancaires en général, pour lesquels les préoccupations et les
interrogations des consommateurs sont nettement plus actives.
39
"C'est une véritable épreuve de changer de banque" (Royaume Uni)
40
41
III.7 LES SERVICES DE REPARATION AUTOMOBILE
* Les services des réparation (et d'entretien) automobile sont l'objet d'une
défiance forte et généralisée partout en Europe - seul les Espagnols interrogés
paraissant moins critiques (ce dernier constat recoupant en l'occurrence les
observations d'études précédentes menées pour des constructeurs automobiles).
La raison principale en est que, plus que dans la plupart des domaines, le
consommateur est totalement démuni d'éléments d'appréciation sur la
réalité et la qualité du service fourni, faute d'être un spécialiste ou d'avoir
un minimum de connaissances techniques.
42
b) de comparer les prix en s'adressant à plusieurs établissements, en
demandant plusieurs devis (par visite physique ou par téléphone) : type de
conduite rare, qui ne prémunit que partiellement contre la non transparence
et les abus redoutés, mais qu'on voit revendiquée notamment par des
Finlandais et des Néerlandais.
c) de chercher des réassurances auprès d'organismes de consommateurs,
ou d'automobilistes, ou dans la presse spécialisée.
Ce comportement est évoqué par un plus grand nombre de consommateurs
interrogés notamment en Allemagne, en Autriche, au Danemark, au
Luxembourg, et en France - mais rares sont ceux qui y voient une forte
garantie, comme cet interviewé français isolé au sein de son groupe
"Cette année, dans Auto Plus, ils ont comparé 4000 ou 5000 garages dans
toute la région Ile de France. Si vous n'arrivez pas à trouver votre
bonheur, c'est que vraiment, vous ne cherchez pas. Ils vous donnent le
garage qui va bien, en même temps ils assurent un suivi. Comme Madame
qui cherchait une garantie, justement vous téléphonez à Auto Plus en leur
disant que ce garage vous a arnaqué, dans les deux jours qui suivent,
Auto Plus fait la démarche auprès du garage avec un avocat" (France)
d) surtout, de s'en remettre à des impressions, appuyées sur le bouche à
oreille et les conseils d'amis, pour accorder à un garagiste une
confiance qu'il faut bien accorder à quelqu'un.
"On demande à un copain s'il connaît un bon garage" (Finlande)
"Un petit garagiste est plus sur, c'est de ça qu'il vit" (Royaume Uni)
"Un garagiste du coin, ça fait longtemps qu'on se connaît" (Espagne)
43
CHAPITRE IV :
UTILISATION ET CREDIBILITE
DES SOURCES D'INFORMATION
44
On amenait les personnes interrogées à s'exprimer sur les informations sur les
produits et services émanant :
- des producteurs
- des distributeurs
- des sources extérieures telles que journaux et revues spécialisées,
associations de consommateurs
- des autorités publiques
45
"Vous êtes complètement entre leurs mains" (Royaume Uni)
46
47
IV.2 LES DISTRIBUTEURS
* Comme les producteurs, ils sont logiquement biaisés dans l'information qu'ils
communiquent sur les produits et services, puisqu'ils ont un intérêt économique à
vendre, ou à vendre tel produit plutôt que tel autre. Dans le principe - sauf s'il y
avait distorsion exagérée dans la présentation des produits, cela "fait partie du
jeu" dans une économie de concurrence.
48
49
IV.3 LES SOURCES EXTERIEURES : LES JOURNAUX ET REVUES
SPECIALISEES, LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS, ETC.
Cette presse et ces associations jouent également un rôle utile en "levant des
lièvres" et en exposant des pratiques condamnables de certains producteurs
ou distributeurs.
Ces associations peuvent en outre (bien que cela soit moins évoqué dans les
discussions) fournir ou faciliter des voies de recours contre un fournisseur
indélicat.
Les organisations de consommateurs sont citées dans tous les pays objets de
l'étude et jugées crédibles.
"Taenk et Råd og Resultater. C'est de la très bonne information"
(Danemark)
"Ils sont neutres" (Finlande)
"'C'est grâce à eux que des produits défectueux sont retirés du marché,
comme la Classe A de Mercedes" (Italie)
"Ils font des comparaisons, des tests, ils sont bien informés sur les
nouveaux produits qui sortent et ils fournissent toutes sortes de
renseignements que vous pouvez souhaiter; vous en lisez deux ou trois, et
ça vous permet de faire un bon choix" (Grèce)
Ces sources ont cependant leurs limites ; la principale est qu'elles font porter
leurs investigations tour à tour sur des domaines de produits différents, et que
l'information à laquelle on a accès à un moment donné peut se trouver au moins
partiellement caduque.
50
51
IV.4 LES AUTORITES PUBLIQUES
Leur action est identifiée et reconnue dans tous les pays dans deux
domaines :
- celui de la législation, de la réglementation, ou de la certification (dont
le résultat est principalement les indications légales d'étiquetage,
l'obligation ou l'interdiction de certains clauses contractuelles, etc.)
- celui du contrôle de l'application des dispositions édictées - dont on a
vu précédemment les doutes qu'il suscite parfois dans certains pays, mais
qui n'est nullement mis en cause dans son principe.
Pour ceux, assez rares, qui se représentent de manière plus précise ou plus
concrète l'information disponible auprès des autorités, celle-ci apparaît
généralement comme lointaine, détenue par des services souvent mal identifiés,
et demandant pour être obtenue que le consommateur prenne l'initiative de la
rechercher.
"Il faut aller la chercher, ça n'arrive pas directement dans votre boite à
lettres!"(Suède)
"Il doit y avoir un jour d'ouverture par semaine où on peut les appeler, ou
quelques heures limitées par jour" (Finlande)
"Ils font des lois, mais pas d'information (Pays Bas)
"Il y a des règlements, des agréments, mais je vois pas de campagnes
d'information, ou de publication de résultats d'inspection ... (Portugal).
52
53
IV.5 BILAN SUR LES INFORMATIONS ACCESSIBLES AU
CONSOMMATEUR
* Dans leur très grande majorité, les consommateurs interrogés soulignent qu'il n'y
a pas en général manque d'informations ; beaucoup plus souvent, on a au
contraire le sentiment d'une surabondance, d'un trop plein, au milieu duquel on a
les plus grandes peines à se repérer.
* L'étude ne permet guère, sur ce point comme sur les autres, de mettre en
évidence des différences très significatives entre les participants des deux
groupes interrogés dans chaque pays, qui sont assez proches les uns des autres
dans leurs discours et leurs réactions.
On peut toutefois noter une tendance dans les groupes aux niveaux
d'instruction relativement plus élevés à être à la fois plus exigeant dans les
critères de choix et plus actif dans la recherche d'informations (tendance
observée particulièrement en Italie, au Portugal, en Grèce, ainsi qu'en Finlande).
54
CHAPITRE V :
ATTENTES A L'EGARD DES AUTORITES
PUBLIQUES
55
56
V.1 ATTENTES GENERALES A L'EGARD DES AUTORITES PUBLIQUES
Elles concernent :
- le domaine de la réglementation, où il s'agit de poursuivre l'action qui
est traditionnellement menée, en la renforçant dans les domaines (de
service notamment) où elle comporte des "trous".
Il s'y ajoute parfois (dans les pays où on pouvait observer un
"nationalisme" d'achat, notamment pour les produits alimentaires), le
souhait de renforcement des limitations à l'entrée de marchandises
importées qui ne seraient pas au niveau des standards nationaux.
- celui du contrôle de l'application, où un renforcement est clairement
souhaité et plus particulièrement dans deux groupes de pays :
+ ceux où l'Etat est soupçonné de laxisme ou d'efficacité insuffisante (à
l'égard des producteurs nationaux aussi bien qu'à l'égard des produits
importés) - pays du Sud de l'Europe
+ ceux où, au contraire, on s'insurge contre la libre entrée des produits
importés qui ne sont pas aux standards nationaux - pays situés dans
le Nord de l'Europe.
- celui de la publicité sur les contrôles effectués et leurs résultats -
information rarement communiquée qui constituerait une réassurance
importante.
- celui du recours contre un fournisseur indélicat, pour faciliter les
démarches du public qui s'en estime victime.
Sauf dans de rares cas (en Suède notamment), les consommateurs savent
mal ou ne savent pas auprès de quels services de l'Administration se
renseigner sur leurs droits, sur les démarches et procédures à suivre.
57
58
V.2 ATTENTES A L'EGARD DES AUTORITES PUBLIQUES POUR DES
PRODUITS ET SERVICES SPECIFIQUES.
Les explorations menées sur les attentes à l'égard des autorités publiques pour les
sept catégories de produits et services examinées plus haut (pour ce qui était des
critères de choix et de la recherche d'information) permettent d'aller au delà de
l'expression de ces attitudes générales.
59
+ sur le respect sans tricherie des dates de péremption indiquées
sur les produits préemballés.
"Il faut veiller à ce que les autorités fassent réellement
respecter ces règles" (Irlande)
"Les contrôles doivent commencer chez les agriculteurs ... ce
qu'on leur donne à manger ... contrôler les médicaments qu'on
donne aux animaux malades ... " (Luxembourg)
"Qu'il y ait des inspections systématiques, avec un panneau
chez le boucher qui indique la date du dernier contrôle"
(Grèce)
"Il y a des contrôles-surprises, dans les supermarchés et les
restaurants, mais j'ai des doutes qu'ils arrivent à contrôler
toute la viande d'importation" (Suède)
Cette demande est accompagnée d'une requête de publicité des
contrôles effectués et des sanctions infligées.
"Que les autorités soient plus strictes, et qu'elles le montrent. On
n'entend jamais rien sur (les contrôles de) l'hygiène dans les
supermarchés" (Danemark)
"Qu'on fasse connaître les noms des bouchers qui n'ont pas satisfait
aux contrôles" (Grèce)
* Les attentes sont plus floues pour ce qui concerne la qualité des
produits - notion dont on a vu précédemment qu'elle était largement
subjective, en dehors des aspects directement liés à la protection de la santé
publique.
Quelques unes s'expriment toutefois à propos des logos ou labels de
qualité, dont la signification et la valeur diminuent à mesure qu'ils se
multiplient : la demande concerne alors une clarification et une
simplification.
"Il y a tellement de logos qu'on nage en pleine confusion" (Autriche)
* Enfin, elles portent très rarement sur le renforcement et le respect des
critères éthiques - seuls certains Allemands et Autrichiens évoquent ce
thème, ainsi qu'on l'a vu précédemment.
60
b) attentes plus actives de protection contre des traitements ou
manipulations "non naturels"
Celles ci s'expriment plus spontanément chez les interviewés de
plusieurs pays, dont l'Allemagne, l'Autriche, le Luxembourg, la
France ou l'Italie - notamment en ce qui concerne les produits
génétiquement modifiées.
"On a besoin de standards pour les produits alimentaires, pour être
surs que les produits ne sont pas transgéniques ou modifiés par
irradiation" (Allemagne)
"On n'est pas suffisamment informés. A partir du moment où on
trafique le naturel ... Et on n'a pas de recul. Ca finira par nous
retomber dessus" (France)
"Qu'il y ait une indication de l'utilisation d'engrais ou d'herbicides"
(Italie)
61
5.2.3 Les produits alimentaires diététiques - y compris compléments
vitaminés ou autres
* Ces produits suscitent beaucoup plus que les produits alimentaires
"classiques", des interrogations et des incertitudes qui se traduisent par des
demandes générales à l'égard des autorités publiques :
a) de contrôle préalable de la non nocivité des produits, dans le
même esprit que les autorisations de mise sur le marché des produits
pharmaceutiques (idée formulée notamment par des interviewés
suédois, danois, finlandais, belges, français ou italiens).
"Il y a besoin d'une institution qui contrôle ces produits avant qu'ils
n'arrivent sur le marché" (Belgique)
"Des contrôles sur la sécurité de ces produits" (Italie)
b) d'obligation d'information claire, sur les étiquettes ou les
notices, sur les composants et ingrédients (souhait formulé par les
interviewés de nombreux pays) ou sur la posologie.
"Des explications compréhensibles pour les consommateurs
ordinaires, non spécialistes (...) Chaque fabricant utilise ses propres
termes" (Luxembourg)
"Uns standardisation de la présentation des composants"
(Autriche).
c) de lutte contre les promesses fallacieuses quant aux effets
bénéfiques de ces produits.
"Ces "health foods" sont-ils vraiment plus "healthy" que les autres
?" (Royaume Uni)
"Ils promettent un peu tout et n'importe quoi, sans indiquer
clairement ce qu'il y a dedans" (Finlande)
* Dans quelques pays, ces inquiétudes et ces demandes n'apparaissent
pas :
- soit que, comme en Allemagne, on s'estime bien protégé par la
garantie fournie par l'estampille "du Därfst", ayant une signification
quasi officielle.
- soit que, comme au Portugal ou en Grèce, on considère que ce sont
de toute manière des produits réservés à la vente en pharmacie, et sur
prescription.
Mais ces observations renforcent a contrario, la légitimité et la
nécessité d'une action publique
5.2.4 Les produits électroniques grand public, tels que télévision, vidéo, hi-
fi
* Dans ce domaine, les demandes d'action des pouvoirs publics sont très
limitées - non pas parce qu'il n'y a pas de besoin de réassurance notamment
en matière de sécurité, mais parce que ces réassurances sont considérées
comme déjà largement données par les dispositions réglementaires en
vigueur.
"Il y a tout ce qui faut, l'Etat fait son boulot" (Royaume Uni)
62
Seuls quelques interviewés en Suède ou en Finlande s'interrogent, mais
sans grande inquiétude, sur le remplacement des normes et des exigences
de sécurité nationales par des dispositions communautaires (moins strictes
?) au moment de l'adhésion ; et quelques autres, en Italie ou au Portugal,
insistent sur le maintien de l'importance de normes et de contrôles stricts.
* Les attentes qui s'expriment parfois portent plutôt sur les
composantes de service que sur le produit lui-même
"Qu'on ait des notices utilisables par le commun des mortels, pour
brancher un magnétoscope par exemple" (Royaume Uni)
"Une loi sur les garanties, pour étendre systématiquement la garantie à 2
ans" (Allemagne)
"Obliger les fabricants à assurer le service après vente des appareils
pendant un nombre minimum d'années après l'achat" (Belgique)
63
5.2.6 Les cartes bancaires de crédit, de paiement, ou de retrait d'espèces
* Ainsi qu'il a été suggéré précédemment, les insatisfactions des
consommateurs portent moins sur les cartes elles-mêmes que sur les
services bancaires en général, dont elles ne constituent qu'un aspect, en
quelque sorte intégré dans ces services : insuffisance de transparence,
absence d'informations comparatives sauf à mener sa propre "étude
de marché à l'achat" en prenant soi-même l'initiative de contacter les
différents organismes bancaires.
C'est sur ces plans que les consommateurs interrogés, mais à des degrés
divers toutefois, pourraient attendre des conséquences heureuses d'une
action des pouvoirs publics.
- non pas sur le contrôle de la légalité des offres commerciales des
banques, celui-ci n'étant guère mis en doute pour une profession
"aussi étroitement réglementée"
- mais sur l'obligation souhaitable d'une information et d'un
"affichage" plus clairs des conditions contractuelles et tarifaires
* Ce souhait semble s'exprimer notamment davantage dans les pays du
Sud que du Nord de l'Europe, où, grosso modo, on considère que la
concurrence joue et qu'elle est globalement bénéfique pour le
consommateur.
"Les banques sont suffisamment contrôlées, il n'y a pas vraiment besoin
d'investigations supplémentaires" (Royaume Uni)
Tout au plus voit-on parfois s'y exprimer l'idée de voies de recours en cas
de conflits ("ombudsman" des banques évoqué en Suède)
Les demandes d'action des pouvoirs publics se manifestent plus dans les
pays latins et méditerranéens ainsi qu'en Belgique et au Luxembourg :
- en matière de transparence en général
"Qu'on interdise les clauses en petits caractères dans les contrats
bancaires" (Grèce)
- et spécifiquement dans le but de protéger les consommateurs les
plus fragiles
"Pour les jeunes, il y a des campagnes massives des banques vers
les jeunes" (Belgique)
"Ils devraient faire des lois avant que les gens s'endettent et soient
malheureux" (France)
64
"Une obligation d'afficher les tarifs des vidanges, des révisions ..."
(Belgique)
"Que les garages informent sur les prix des réparations et des
pièces" (Portugal)
b) sur l'imposition de normes minimales et l'exercice d'un contrôle
sur la réalité et le sérieux des réparations effectuées.
+ standards minimaux de qualité, que les interviewés ont
cependant souvent peine à imaginer précisément - quelques
participants (des groupes luxembourgeois et portugais) mettant
même en avant l'idée d'un encadrement a priori par
l'instauration d'un "brevet" d'accès à la profession ou au moins
d'exigences minimales de qualification de la main d'oeuvre.
+ contrôles a posteriori
"Qu'il y ait des contrôles pour vérifier que les tarifs sont
correctement appliqués" (Belgique)
"Des inspections régulières sur la qualité des réparations (...)
par les constructeurs de voitures ou par les pouvoirs publics"
(Grèce)
c) sur les possibilités de recours
"Là par contre, ils pourraient y aller (...) qu'on puisse s'adresser à
quelqu'un en cas de contestation" (France)
* Dans ce domaine, les consommateurs interrogés paraissent assez
largement ignorants des dispositions obligatoires déjà existantes - ou,
en tous cas, douter qu'elles soient sérieusement appliquées.
Un certain scepticisme se fait jour en même temps sur la possibilité
pratique de mettre en place un système qui donnerait toutes les
réassurances désirées.
"Mais est-ce que la loi serait réellement appliquée, ou alors à quel prix ?"
(Italie)
65
66
V.3 BILAN DES ATTENTES A L'EGARD DES AUTORITES PUBLIQUES
67
Une forme d'action indirecte peut en outre, sans doute, consister en le
renforcement du soutien aux organismes qui réalisent et publient des
analyses de marchés et des tests comparatifs.
e) En matière de qualité, l'opportunité d'une action des pouvoirs publics
rencontre clairement des limites, du fait notamment du caractère
complexe et multiforme de cette notion, dont les consommateurs ont du
mal à percevoir commet elle pourrait être "codifiée".
L'analyse des propos des interviewés permet cependant d'avancer trois
hypothèses de pistes à poursuivre :
- celle, en quelque sorte, de "l'authentification" du sérieux des labels
existants émanant des professionnels, dont on ne sait pas clairement
quelle valeur on peut leur accorder.
- celle du contrôle du respect des procédures établies pour les
décerner - à l'instar des contrôles effectués, par exemple, sur
l'observation des injonctions réglementaires en matière de
composition et de sécurité des produits.
- celle de la clarification de systèmes de labels hétérogènes dont la
multiplication renforce la confusion - piste qui pourrait concerner
tout particulièrement les autorités communautaires dans un marché
unique où la circulation des marchandises s'accélère.
f) Le domaine du recours en cas de litige est l'objet d'attentes très fortes,
quel que soit le domaine de produit
Sur ce plan, les organismes publics auxquels on peut s'adresser sont dans la
plupart des pays extrêmement nébuleux.
C'est sans doute un des points où une action d'information massive du
public apparaîtrait comme la plus justifiée.
68
CHAPITRE VI :
ATTITUDES ET ATTENTES A L'EGARD
DE L'ACTION COMMUNAUTAIRE
69
70
VI.1 PERCEPTION ACTUELLE DE L'ACTION COMMUNAUTAIRE
Cela ne veut pas dire, cependant, que cette connaissance soit complète
et approfondie, l'Union Européenne y conservant pour beaucoup un
caractère abstrait et lointain
"L'Europe, ça existe tous les jours. Ca y est. Mais effectivement, on n'est
pas assez informé de son action. Mais nous aurions du l'être, parce que
nous avons voté" (France)
"On entend des choses ça et là, mais pas assez pour se faire une idée
claire (...) Pour beaucoup, c'est encore à venir" (Espagne)
* Elle est en revanche particulièrement peu connue dans ses modalités dans
des pays du "Nord" de l'Europe marqués par un fort euroscepticisme :
Suède, Danemark, Royaume Uni notamment - où on évoque en revanche, pour
les critiquer, la "bureaucratie communautaire", ou des mesures d'harmonisation
"aberrantes"
"Ces réglementations sur la taille des fraises ou la forme des concombres. Ce
n'est pas pour ce genre de choses qu'on est entré dans l'Union Européenne"
(Suède)
"Ces règlements sur l'importation de bananes droites plutôt que courbes, à quoi
ça sert ?" (Royaume Uni)
71
Ce type de critique n'est pas absent dans les autres pays, mais il n'y monopolise
pas les perceptions de l'action, connue ou supposée, de l'Union Européenne.
72
73
VI.2 PREDISPOSITION A VOIR L'UNION EUROPEENNE JOUER UN
ROLE DANS LA PROTECTION ET L'INFORMATION DES
CONSOMMATEURS
74
Les réserves existent, et elles sont fortes, en ce qui concerne des mesures
d'harmonisation touchant à des produits alimentaires de spécialité : nature
du blé utilisable pour les pâtes alimentaires, règles concernant les produits
d'appellation contrôlée (ainsi que les mesures de limitation par quotas de
productions agricoles italiennes).
- en France : un consensus s'y dégage quant à l'utilité d'une politique
commune - nécessité "d'évidence" sur un plan général si l'on veut
réellement construire l'Europe de demain.
"C'est son travail, son rôle de communauté européenne"
Les interventions attendues se situent surtout dans les domaines de la
protection de la santé (alimentaire, mais aussi au travail) et de la sécurité.
"Il faudrait qu'ils puissent directement retirer de la vente un produit s'ils
le souhaitent, sans passer par un intermédiaire. Avoir une emprise plus
importante"
Comme dans les autres pays du Sud de l'Europe, on refuse toutefois une
harmonisation trop massive qui conduirait à une standardisation des
produits alimentaires de tradition symboliques des identités nationales
(dont les fromages sont l'archétype).
"Ils nous empêchent de faire notre fromage tranquilles"
En outre, sur un plan pratique, on s'interroge sur les modalités de
l'articulation des domaines d'intervention respectifs de l'Union Européenne
et des services étatiques de répression plus proches du terrain.
Les attentes relatives à l'information sur les actions communautaires sont
remarquablement fortes (utilisation des grands médias, communication de
proximité par des relais locaux ...)
- au Luxembourg : pays où la majorité des produits vendus sont importés ;
le consommateur, habitué à être exposé à des offres d'origines diverses et
présentées sous des formes diverses, parait particulièrement soucieux
d'harmonisation (y compris par la réduction, par exemple, du nombre de
labels)
"Tout ce qui est vendu dans la Communauté doit être réglementé par la
Communauté"
"Créer les mêmes labels pour tous les pays, il y en a trop"
Comme dans les pays traités ci-dessus, les réserves s'expriment surtout en
ce qui concerne les produits alimentaires traditionnels, et les spécificités
nationales ou régionales.
En outre, certains souhaiteraient voir imposer des qualifications
professionnelles minimales aux entreprises ou aux artisans étrangers
effectuant des travaux au Luxembourg, à la fois dans un souci de
protection du consommateur et de protection contre une concurrence
jugée inégale des entreprises luxembourgeoises astreintes à un examen
d'accès à la profession
75
- en Irlande : pays où on a conscience aujourd'hui non seulement de
l'origine communautaire d'une grande partie de la législation dans le
domaine concerné, mais aussi de l'impact positif et concret sur le pays de la
Politique de Cohésion.
Le niveau communautaire y apparaît comme le niveau logique de prise de
décision, dans le prolongement et comme accompagnement des mesures
économiques relatives au marché unique - y compris en matière de fiscalité
et de rapprochement des niveaux de prix (même si la contrepartie de
l'instauration de règles communautaires plus exigeantes a été, aux yeux des
interviewés, l'augmentation de certains prix sur le marché irlandais, et des
difficultés pour de petites entreprises locales).
"C'est l'Union Européenne qui a la responsabilité des nouvelles
réglementations et des nouvelles normes"
L'exception à cette faveur générale à l'action communautaire concerne
précisément les produits ou services de petites entreprises au rayon d'action
purement local (dans des produits agro-alimentaires notamment), n'ayant
pas d'impact au niveau du marché européen.
- en Allemagne : pays où existent des défiances vis à vis de la lourdeur
bureaucratique et du coût de fonctionnement des institutions
communautaires, et où on a du mal à imaginer des initiatives utiles en
matière d'information pure, il existe en revanche un assez large consensus
pour reconnaître la légitimité et l'utilité d'actions au niveau communautaire
pour interdire l'entrée de produits dangereux, pour homogénéiser les
législations avec un plus de protection pour le consommateur, pour
renforcer les déclarations obligatoires des composants des produits.
"On a besoin de standards, que ce soit en matière de produits
alimentaires, que ce soit pour être surs que les produits ne sont pas
transgéniques ou traités par irradiation"
(Mais) "Si on demande à la Communauté de fonctionner comme une
super administration , ça va créer une nouvelle fonction qui risque de
nous coûter cher, et de ne pas nous rapporter grand chose"
Les autorités nationales et communautaires n'y sont pas perçues comme
concurrentes dans ce domaine ; et la Communauté y jouit même d'un
préjugé favorable d'institution neutre et peut-être moins sensible à la
pression des lobbies économiques.
76
On y insiste également sur la nécessité de protection contre des tentations
d'harmonisation abusive des produits du terroir et de l'artisanat.
"Il faudrait une Commission de sauvegarde du terroir, qui contrôle et
approuve certains produits artisanaux"
Pour l'essentiel, les réserves tiennent à un scepticisme assez répandu sur les
modalités pratiques envisageables des actions européennes et de
l'articulation de celles-ci avec les interventions nationales ou régionales,
dans un pays où les niveaux de décision sont déjà nombreux et où une
clarification des rôles respectifs de chacun est déjà nécessaire.
- en Finlande : on comprend la logique d'un processus d'harmonisation et
on y adhère de façon générale, dans les domaines qui touchent à la santé et
à la sécurité, mais aussi à la praticité pour le consommateur
(incompréhension, par exemple, face à la non-standardisation des prises de
courant électrique).
Cependant, la perception de l'Union Européenne y est défavorablement
affectée par des mesures de détail jugées inutiles ou ridicules (là aussi, la
forme des concombres ou des tomates). Même si celles-ci ne relèvent pas
de la responsabilité de la Direction Générale chargée de la politique du
consommateur, elles contribuent à un certaine défiance, et conduisent à
souhaiter que l'Union Européenne cantonne son action à édifier des règles
générales, en laissant chaque pays une marge d'initiative pour déterminer
"ce qui est le mieux pour lui".
"Ils devraient s'en tenir aux grandes lignes. Mais c'est aussi aux autorités
nationales de vérifier que ces grandes lignes sont respectées."
- en Grèce : dans ce pays, un phénomène spécifique est une divergence nette
entre les deux groupes de consommateurs interrogés
Les premiers (ceux dont le niveau d'instruction est plus élevé) rejoignent la
majorité des interviewés des autres pays du Sud de l'Europe pour voir dans
l'Union Européenne un modèle et un exemple précurseur à suivre pour la
Grèce : confiance plus grande que celle qu'on accorde à l'Etat national pour
initier et faire aboutir des processus, et pour faire en sorte que les contrôles
sont réellement appliqués.
"Moi, je veux qu'on suive une politique commune, parce que je serai sur
que ces contrôles seront effectués régulièrement et comme il faut"
Les seconds (d'un niveau d'éducation moindre), s'insurgent au contraire
vivement contre les mesures communautaires de toutes natures qui
entraînent une standardisation forcée au détriment, à leurs yeux, des
productions traditionnelles grecques - tout en affichant une fierté nationale
et en affirmant fortement "que la Grèce n'a besoin de personne pour
décider de ses propres affaires".
"Les Grecs connaissent le marché grec mieux que n'importe qui"
Les deux se rejoignent cependant pour considérer que l'adhésion à l'Union
Européenne est une réalité dont on doit accepter les conséquences, de bon
ou de moins bon gré - mais aussi pour insister sur la protection nécessaire
des produits traditionnels et des habitudes nationales ou locales.
"C'est la tradition de manger du Kokoretsi à Pâques. Comment peut-on
forcer les Grecs à abandonner leurs traditions ?"
77
* Les réactions des interviewés traduisent des attitudes ambivalentes :
- aux Pays-Bas : dans ce pays, on observe un consensus de principe sur le
caractère souhaitable de mesures harmonisées de protection du
consommateur, mais assorti de craintes et de réserves sérieuses dans la
pratique.
Comme dans les pays scandinaves, les citoyens y ont le sentiment que leurs
propres standards nationaux sont particulièrement élevés et en tirent fierté :
la crainte est forte d'harmonisation par le bas, vers un niveau européen
moyen inférieur au niveau national existant ; il n'y a guère de perception
d'une valeur ajoutée communautaire en l'état actuel des choses ; celle-ci
reste à établir
"Qu'on se base sur les pays à standards élevés comme les Pays Bas, la
Suède ou la Norvège"
- en Autriche : l'adhésion de principe à des mesures harmonisées y est assez
générale (sauf chez quelques interviewés idéologiquement partisans
exacerbés de la libre entreprise et de la libre concurrence sans contrôle
public). On y voit l'outil d'un relèvement des standards et des niveaux de
protection des pays les moins avancés dans ce domaine, relèvement
favorable aux consommateurs autrichiens quand ils consomment des
produits importés.
"Des normes européennes uniformes qui veuillent dire un plus haut niveau
de qualité"
En même temps, règne la crainte assez nette d'une harmonisation par le
bas, qui résulte en une faveur générale à des règles européennes
communes, à condition qu'elles soient assorties du maintien de règles
nationales garantissant une meilleure protection.
On observe également chez les interviewés autrichiens une attente
particulière de standardisation de l'étiquetage, ainsi qu'une attente réelle
d'information sur les politiques et les instances communautaires de
protection du consommateur.
"L'essentiel devrait être écrit sous une forme standardisée sur les
emballages. Et en allemand"
78
- Le Danemark : pays où règne avant tout la crainte que toute
harmonisation se fasse par le bas par rapport à un niveau danois ou
scandinave jugé incomparablement plus élevé.
Chez les interviewés les plus virulents, ou peut presque parler d'une
attitude hautaine et quelque peu méprisante à l'égard d'autres pays "qui
n'ont pas les mêmes valeurs que nous", à l'égard d'une Union Européenne "
qui devrait cesser ses pressions sur les pays scandinaves pour les amener à
abaisser leurs demandes de protection de l'environnement" et qui est taxée
en même temps de bureaucratisme et d'écoute des intérêts des puissances
économiques plus que des citoyens et des consommateurs.
Auprès de la cible étudiée, il est clair que seule l'affirmation d'une volonté
délibérée d'harmonisation par le haut pourrait conduire à des attitudes
moins bloquées.
"Ce sont les standards les plus élevés dans l'Union Européenne qui
doivent être appliqués"
- La Suède : pays où les attitudes sont très proches de celles des Danois,
avec la certitude ancrée d'être l'exemple à suivre pour inspirer un niveau
élevé de politique communautaire de protection du consommateur, et en
même temps le sentiment générateur de frustration que la Suède "passe son
temps à demander à l'Union Européenne l'autorisation de continuer à faire
ce qu'elle fait" tout en étant "la seule à lui obéir".
Là aussi, dans les couches socio-démographiques étudiées tout au moins,
on est dans une situation de blocage où l'idée même d'une politique
commune dans ce domaine est rejetée.
"Qu'ils se concentrent sur des choses essentielles comme la politique de
l'emploi et l'environnement plutôt que de faire des règlements détaillés ou
des guides d'information du consommateur".
79
80
VI.3 MODALITES ENVISAGEES DE L'ACTION COMMUNAUTAIRE
* Comme pour l'action des Etats nationaux, c'est essentiellement aux domaines
de la réglementation et du contrôle qu'on pense :
- harmonisation des aspects réglementaires considérée comme logique et
bienvenue dans tous les pays favorables au principe général d'une action
communautaire
- dans un domaine voisin, souhait de voir le champ communautaire s'étendre
à l'harmonisation des labels de qualité (préoccupation particulièrement
forte par exemple des Luxembourgeois)
- résistance aux pressions de pays tiers dans les négociations
commerciales internationales : peu des interviewés ont véritablement
conscience de questions telles que les hormones de croissance et les
cultures transgéniques, mais chez ceux-là, c'est bien le niveau
communautaire qui parait le mieux adapté et le plus efficace.
- contrôle de conformité des importations extra-communautaires (action
à laquelle souscrivent même les citoyens des Etats généralement les plus
réticents)
- contrôles s'étendant à l'intérieur même d'un Etat membre, en
complément ou en substitution partielle d'une administration nationale
soupçonnée de défaillances ou de lacunes : hypothèse évoquée
ouvertement par plusieurs interviewés italiens, et présente en filigrane dans
les propos de certains Espagnols et Portugais, mais rejetée dans d'autres
pays.
81
Pour partie, elle est donc à prendre avec la prudence et les réserves qui
s'imposent, mais elle n'est cependant pas à négliger dans le cas concret qui
nous occupe, et cela pour deux raisons principales :
- les développements qui précèdent ont montré que, même si la
perception d'actions directes d'information des pouvoirs publics est
floue, et si les sujets communautaires apparaissent encore à beaucoup
comme lointains, il y a une véritable attente d'information et de
clarification à leur égard ; et des messages, même sous forme écrite
classique, émanant de l'Union Européenne, seraient sans doute plus
susceptibles que d'autres d'être vus comme nouveaux, et
d'attirer l'attention
- en même temps, qu'ils évoquent l'exemple de brochures ou autres
documents écrits, des interviewés pensent aussi à leur diffusion dans
des lieux ou par des canaux de proximité pertinents car ayant une
relation avec la vie quotidienne et ou l'objet même de l'information
diffusée : mairies, écoles pour la sensibilisation des jeunes, ou encore
magasins dans lesquels sont vendus les produits dont ces documents
traiteraient.
- l'utilisation plus active des grands médias en premier lieu la télévision,
mais aussi la radio, avec des émissions courtes, concrètes, vivantes
(évoqués en Allemagne, en Suède, au Luxembourg, en France, en Italie, au
Portugal, en Grèce...)
Là aussi, il pourrait s'agir de simples suggestions-stéréotypes, le poids de
ces médias étant tel que, comme des études précédentes l'ont montré, les
citoyens-consommateurs tendent à les citer de manière quelque peu
automatique et sans grande réflexion.
En l'occurrence toutefois, la nature et le ton des propos des interviewés
laissent entendre que de telles émissions seraient véritablement aptes à
susciter un fort intérêt, - si elles parviennent, bien sur, à être à la fois
informatives, et illustratives, en évitant toute présentation de type
institutionnel.
- la mise en service de sites Internet : seule une petite minorité
d'interviewés "avancés" cite ce moyen, mais dans divers pays (Allemagne,
Finlande, Royaume Uni, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, France,
Portugal)
Derrière cette suggestion, il y a à la fois les idées de convivialité et
d'interactivité, de sélectivité de la recherche d'information, outre le fait que
les messages de l'Union Européenne s'inscriraient davantage dans la
modernité.
- la mise en place de centres d'information qui répondent aux questions
des consommateurs, avec un "numéro vert" ou une "hot line", ou d'un
"ombudsman" des consommateurs (évoquée en Autriche, en Suède, en
Irlande, en France, en Italie, en Grèce) - ou encore de systèmes
d'information s'appuyant sur les relais de proximité telles que les
mairies (France)
De tels services auraient pour fonction de répondre à des questions
d'information générale, mais aussi de renseignement spécifique sur les
droits du consommateur et d'aiguillage vers des voies de recours en cas de
problème ou de litige avec un fournisseur.
82
- l'organisation de campagnes d'éducation des consommateurs, et
notamment des jeunes (évoquées notamment en Belgique, en Espagne).
83
CHAPITRE VII :
SYNTHESE DES RESULTATS
84
1- Invités à s'exprimer d'abord de façon générale sur leurs critères de choix de
produits et services, les consommateurs européens interrogés évoquent
logiquement en tout premier lieu la qualité et le prix - facteurs entre lesquels se
font des arbitrages qui diffèrent d'un type de produit ou de service à un autre,
d'une personne à une autre, ou d'une circonstance d'achat à une autre.
3- Le critère de sécurité revêt une importance toute particulière pour certains types
de produits et services (en premier lieu les matériels électriques, l'automobile, les
produits ménagers contenant des substances chimiques, les produits destinés aux
enfants ...)
La source de protection du consommateur en la matière est essentiellement les
pouvoirs publics, dont l'action de réglementation, d'informations obligatoires et
de contrôle est généralement perçue positivement, comme fournissant les
réassurances de base nécessaires. On attend d'eux qu'ils fassent progresser et
évoluer les dispositions qu'ils arrêtent, notamment face au développement de
nouveaux produits.
Dans un domaine toutefois, celui des prestations de service d'entretien ou de
réparation (automobile, bâtiment), où la vérification du respect des injonctions
réglementaires est particulièrement difficile pour le consommateur non expert,
cette action est perçue comme largement insuffisante.
85
En outre, beaucoup de consommateurs s'accordent sur la difficulté qu'il y a à
comprendre l'information qui est fournie en ce qui concerne les indications de
contenu des produits.
5- Le critère de protection de l'environnement n'est encore que peu actif dans les
décisions de choix des Européens interviewés, sauf chez une partie - mais une
partie seulement - des populations nordiques et germaniques.
Si la prise de conscience de l'importance des problèmes d'environnement s'est
indéniablement développée, sa traduction en actes concrets de choix reste rare.
6- Quant aux facteurs éthiques ou sociaux, ils interviennent très rarement dans la
pratique, les consommateurs se retranchant fréquemment derrière des attitudes
défensives ou fatalistes (absence d'information, impossibilité de vérifier ce qu'il en
est, responsabilité de l'Etat d'interdire et non des consommateurs, dilemme quant
aux conséquences d'un boycott pour les travailleurs concernés...)
Au stade actuel, il y a tout au plus disposition à des boycotts occasionnels à
l'occasion de campagnes de presse mettant en évidence des abus.
86
- dans le domaine des services bancaires (au delà des cartes de paiement, de
crédit, ou de débit) les consommateurs ont des préoccupations et des
interrogations actives ; l'information peut être obtenue, mais elle demande
une démarche volontaire et astreignante.
Les pouvoirs publics sont l'objet de demandes pour amener les organismes
bancaires à davantage de transparence.
- les services de réparation automobile sont un domaine par excellence que
les consommateurs considèrent comme presque totalement opaque, où la
crainte de tromperie est quasi-permanente, et où ils en appellent très
fortement aux pouvoirs publics pour réglementer plus strictement,
contrôler sévèrement, et offrir des voies de recours en cas de litige.
8- Les attentes à l'égard des pouvoirs publics sont donc réelles et fortes,
quoiqu'inégales et très différentes d'un type de produit ou de service à l'autre.
Elles concernent :
- le domaine de la réglementation, où il s'agit de poursuivre l'action en la
renforçant dans des domaines où elle est perçue comme comportant des
"trous" (produits sensibles, services pour lesquels le consommateur est
désarmé).
- celui du contrôle de l'application, où un renforcement est clairement
souhaité.
C'est particulièrement vrai à la fois dans des pays du Sud de l'Europe, où
l'Etat est soupçonné de laxisme et d'inefficacité, et du Nord de l'Europe où
on s'insurge contre la libre entrée des productions (du Sud) jugées
inférieures, avec la certitude ancrée de la supériorité de ses propres
standards nationaux.
- celui de la publicité des contrôles effectués et de leurs résultats
- celui du recours contre des fournisseurs indélicats
87
10- En revanche, les pouvoirs publics sont peu perçus, et peu imaginés, comme
émetteurs d'informations à destination des consommateurs - en dehors de
campagnes d'information d'intérêt général ou d'actions de mise en garde de la
population contre un produit dangereux, susceptible de constituer un fléau
majeur.
L'information disponible auprès des autorités apparaît lointaine, détenue par des
services souvent mal identifiés et peu ouverts à l'extérieur, et demandant pour
être obtenue que le consommateur prenne l'initiative de la rechercher.
Il n'y a d'ailleurs pas de demande générale d'ajout par les autorités publiques
d'information à une information déjà existante et souvent surabondante.
L'utilité de leur intervention serait davantage reconnue pour remédier à la
difficulté à identifier les sources pertinentes et à dégager celles des informations
qui vous seraient utiles, et pour favoriser le développement d'informations
comparatives.
Dans ce domaine, ce sont les associations de consommateurs, et leur presse, qui
sont aujourd'hui perçues comme étant en première ligne, quoiqu'inégalement
selon les types de produits et services.
88
Comme pour l'action des Etats nationaux, c'est essentiellement dans les domaines
de réglementation et du contrôle qu'on imagine l'intervention communautaire,
tout particulièrement en ce qui concerne :
- l'harmonisation des aspects réglementaires, pouvant s'étendre aux labels de
qualité
- la résistance aux pressions de pays tiers dans les négociations
internationales
- le contrôle de conformité des importations extra-communautaires.
Ces deux derniers points suscitent même une assez large adhésion des citoyens
des pays les plus réticents.
Il s'y ajoute :
- une demande de contrôle de conformité des importations intra-
communautaires, surtout de la part des citoyens de pays du Nord de
l'Europe
- une demande extrêmement forte de respect des traditions alimentaires
nationales et régionales et de protection des produits du terroir, dans tous
les pays du Sud de l'Europe, France incluse, ainsi qu'en Belgique, au
Luxembourg et dans une moindre mesure en Irlande et en Allemagne.
12- La difficulté est plus grande à imaginer d'emblée une action d'information au
niveau communautaire, encore qu'il se dégage dans une deuxième étape des
suggestions :
- de lettres d'information ou de brochures rédigées en langage simple et
diffusées par des canaux de proximité.
- d'utilisation plus active des grands médias (télévision et radio notamment),
avec des émissions informatives et illustratives, évitant toute présentation
de type institutionnel
- de mise en service de sites Internet (évoquée par une minorité avancée,
mais sans doute symptomatique)
- de centres d'informations avec "numéro vert" ou "hot line", ou d'un
"ombudsman" des consommateurs
- d'organisation de campagnes d'éducation des consommateurs, et
notamment des jeunes.
89
ANNEXES
COMPOSITION SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES
GROUPES
GUIDE D'ANIMATION DES REUNIONS
90
91
COMPOSITION SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES GROUPES
B D D E F FI G IR I L NL A P S UK EUR
K N R L
Sexe
Femmes 9 10 9 8 9 8 10 10 8 10 6 9 10 9 7 132
Hommes 6 6 9 8 10 8 7 5 8 5 9 8 8 7 8 112
Age
25-34 ans 4 6 4 6 7 6 5 4 4 4 3 6 6 5 3 73
35-44 ans 5 5 7 5 8 5 6 5 8 6 9 6 7 5 4 91
45-55 ans 6 5 7 5 4 5 6 6 4 5 3 5 5 6 8 80
Catégorie socioprofessionnelle
Ouvriers 2 5 6 4 3 4 4 4 2 3 4 4 2 5 3 55
Agents de maîtrise 1 - 1 1 4 1 2 1 2 - 2 2 1 3 1 22
Employés 6 5 7 5 9 6 6 5 7 7 5 6 7 4 5 90
Professions intermédiaires / 6 5 4 4 3 4 5 3 4 5 4 5 8 4 5 69
cadres moyens - 1 - 2 - 1 - 2 1 - - - - - 1 8
Non actifs
92