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S1

Albert Camus

La Chute (1956), Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 1962, p. 1475-1476.

Puis-je, monsieur, vous proposer mes services, sans risquer d'être importun? Je
crains que vous ne sachiez vous faire entendre de l'estimable gorille qui préside aux
destinées de cet établissement. Il ne parle, en effet, que le hollandais. A moins que vous ne
m'autorisiez à plaider votre cause, il ne devinera pas que vous désirez du genièvre. Voilà,
j'ose espérer qu'il m'a compris; (déictique) ce hochement de tête doit signifier qu'il se
rend à mes arguments. Il y va en effet, il se hâte, avec une sage lenteur. Vous avez de la
chance, il n'a pas grogné. Quand il refuse de servir, un grognement lui suffit: personne
n'insiste. Être roi de ses humeurs, c'est le privilège des grands animaux. Mais je me retire,
monsieur, heureux de vous avoir obligé. Je vous remercie et j'accepterais si j'étais sûr de
ne pas jouer les fâcheux. Vous êtes trop bon. J'installerai donc (Déictique) mon verre
auprès du (Déictique) vôtre.

Vous avez raison, son mutisme est assourdissant. (Anaphore) C'est le silence des
forêts primitives [...]. Je m'étonne parfois de l'obstination que met notre taciturne ami à
bouder les langues civilisées. Son métier consiste à recevoir des marins de toutes les
nationalités dans ce bar d'Amsterdam qu'il a appelé d'ailleurs, on ne sait pourquoi,
Mexico-City. Avec de tels devoirs, on peut craindre, ne pensez-vous pas, que son ignorance
soit inconfortable? Imaginez l'homme de Cro-Magnon pensionnaire à la tour de Babel! Il y
souffrirait de dépaysement, au moins. Mais non, (Déictique) celui-là ne sent pas son exil, il
va son chemin, rien ne l'entame. Une des rares phrases que j'aie entendues de sa bouche
proclamait que (Cataphorique) c'était à prendre ou à laisser. Que fallait-il prendre ou
laisser? Sans doute, (Déictique) notre ami lui-même. Je vous (Cataphore) l'avouerai, je
suis attiré par ces créatures tout d'une pièce. Quand on a beaucoup médité sur l'homme,
par métier ou par vocation, il arrive qu'on éprouve de la nostalgie pour les primates.

Heureux de vous avoir obligé= bucuros ca v-am ajutat

Pronoms personnels: substituts du nom ou d’un groupe nominal

Paul/Le jeune homme a mal a la tete. Il a trop bu.

Ce face cel care spune despre sine “Je”..?


Se ideintifica pe sine in calitate de locutor=> Je nu e un inlocuitor, substitute, dar un identificator

JE, TU - ne sont pas des pronoms i.e. susbtituts du nom, mais des indicateurs (indicateur du sujet
locuteur-JE) et de l’allocutoire ou de l’auditeur (TU). On appelle egalement ces signes des signes
indexicaux ou déictiques

DEICTIQUES (du gr deiktikos « indiquer, montrer, orienter l’attention vers l’un ou l’autre des
parametres constitutifs de la Situations de Communication). Les dectiques ne possedent pas un
sens descriptif, mais davantage un sens procedural : ils invoquent une procedure, que l’interprete
du signe est tenu de respecter. Plus precisement, le snes d ;un deictique, c’est une instruction a
chercher, dans la Situation de Communication, les participants (JE ou TU), le lieu et le moment de
l’activite de parole.

Parametres de la Situation de Communication:

Qui parle? (JE)

Avec qui? (TU)

Ou? (ICI)

Quand? (MAINTENANT)

Exe: Je te retroverais demain ici. – demain - ziua de dupa ziua vorbirii

Emile Benveniste: “Est ego qui dit ego.”

JE- celui qui parle, au moment meme ou il parle, et ou il s’auto-institue lui-meme en tant que sujet
locuteur, par lle fait de dire, a propos de lui-meme, “je”

TU- celui à qui JE parle

ICI- le lieu de l’activite de parole

MAINTENANT- le moment (le present) de l’activite de parole

Deictiques: elements du systeme de la langue dont la definition implique une illusion à l’actvité de
parole
Emile Benveniste: le paradigme des pronoms personnels n’est pas du tout homogene. Toutes les
forms qui appaaissent dns les limites de ce paradigm ne fonctionnent pas comme des substituts
nominaux.

Je-Tu-> Il/Elle

Personnes->non-personnes

1. L’opposition personne vs non-personne fait partie de ce que Benveniste appelle la


correlation de personnalité.

Les personne constituient les deux poles de la dayade interlocutive, qui instancient les deucx
roles discursifs, respectivement, celui de sujet (Je) et de sujet auditeur (Tu).

La non personne: une personne dechue; choisifiee, qui a perdu son statut de protagonist de
l’activite enonciative (qui n’est donc ni Je, ni Tu). La non personne, c’est ce don’t Je et Tu parlent,
c’est l’objet du discours des protagonists de l’enonciation. La non personne; on ne parle pas
avec, on en parle.

Nous, Vous: personnes amplifies, prolongements du Je et du Tu

2. La correlation de subjectivite oppose le Je au Tu. Le Je s’auto-institue lui-meme. Le role


discursive de locuteur est le resultat d’un geste performatif, d’un faire proper au locuteur; le
locuteur s’empare du systeme de la langue et manifeste sa position de locuteur(de soirce de
l’enonciation) par le fait de dire a propos de lui-meme, “je”-> dire Je, c’est faire(=se donner
l’identite discursive de sujet locuteur)
Benveniste: “Est Ego, qui dirt ego.”

Le Tu par contre, n’a pas ce pouvoir dd’auto-institution: le Tu n’est rien d’autre qu’un effet,
une consequence de l’enonciation du Je.

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