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Cours magistraux

Cours 1.

Thème I.

Thème II. L’objet de la morphologie et les notions grammaticales


préliminaires. Le système des parties du discours.

1. Les unités de langue et l’objet de la morphologie

Les éléments qui constituent le système de la langue ne sont pas homogènes. On


distingue les éléments de langue suivants:
phonème – morphème – mot et groupe de mots – proposition simple – phrase
complexe
Le phonème est la plus plus petite unité de langue. Le phonème ne possède pas de
signification, mais il sert à distinguer le sens des mots. P.e.: dans les mots rien [rj
] – bien [bj ], pomme [p m] – paume [pom] les phonèmes [r] – [b], [ ] – [o]
n’expriment aucune signification, mais ils distinguent les couples de mots. Le
phonème est l’objet de l’étude de la phonologie.
Le morphème est la plus petite unité de langue significative. Il est constitué de
phonèmes. D’après le sens on distingue 3 espèces de morphèmes:
1) lexicaux ou radicaux (march-, parl-, lent-) aptes à exprimer une signification
lexicale: 2) dérivationnels (-ment, -ette, -eur) servant à former des mots nouveaux;
3) grammaticaux (-ait, -a) qui s’agglutinent aux morphèmes lexicaux et constituent
avec ces derniers les formes différentes d’un même mot sans changer son sens
lexical (il chanta, il chantait, il chanterait). Les morphèmes lexicaux et
dérivationnels sont l’objet de l’étude de la lexicologie et servent à la formation des
mots. La grammaire (la morphologie) étudie les morphèmes grammaticaux. Le
morphème grammatical est caractérisé par l’unité de la forme et du sens. Un
morphème peut avoir ses variantes. P.e., le morphème de la 3 ième personne du
singulier du passé simple: -a, -ut, -it. Les morphèmes en français ont un caractère
linéaire et font partie du mot.
Le mot est une unité de langue minimale caractérisée par 1) la mobilité
positionnelle, 2) la séparabilité, 3) la substitution. Le mot est la plus petite unité de
langue apte à fonctionner au niveau syntaxique.
Le groupe de mots libre est une unité constituée au moins de 2 mots indépendants
ayant chacun une fonction syntaxique dans la proposition et dont l’un est
subordonné à l’autre: lire un livre, une volonté d’acier.
La proposition simple est une unité communicative grammaticalement organisée.
La phrase complexe représente une unité formée de deux ou de plusieurs
propositions simples liées entre elles par un rapport syntaxique et sémantique.

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Les unités de langue qui sont l’objet de la grammaire sont: le morphème
grammatical, la forme du mot, le groupe de mots libre, la proposition simple, la
phrase complexe.
Les unités sont fonctionnellement liées entre elles ce qui implique leur
indépendance, elles s’organisent dans un système grammatical fermé.
Le système grammatical peut être présenté comme constitué de deux niveaux: un
niveau (système) morphologique et un niveau (système) syntaxique. Dans la
différenciation de la morphologie et de la syntaxe un rôle important revient à
l’opposition des formes par les valeurs morphologiques et les valeurs syntaxiques.
Les formes morphologiques se distinguent des formes syntaxiques en ce qu’elles
peuvent avoir une valeur grammaticale hors de la proposition.
En revanche, les valeurs syntaxiques ne se manifestent que dans la proposition.
Cela signifie que les mots acquièrent des valeurs syntaxiques quand ils deviennent
éléments d’une structure syntaxique. C’est pourquoi les mots différent par leurs
valeurs morphologiques peuvent être identiques par leurs valeurs syntaxiques.
La morphologie étudie les classes de mots d’ après leurs indices grammaticaux, les
formes grammaticales de mots, d’après leur structure et de leurs corrélation entre
elles.

2. Les notions grammaticales essentielles

Toute science se sert des notions qui l’aident à décrire l’objet ou le procès qu’elle
étudie. Les notions morphologiques essentielles sont la forme grammaticale, la
valeur grammaticale et la catégorie grammaticale. Les notions de forme
grammaticale aussi bien que la catégorie grammaticale ne sont pas concevables
sans la présence de la notion de valeur grammaticale.
La forme et la valeur constituent une unite dialectique.

La forme grammaticale (morphologique)


La forme morphologique de mot représente l’union d’un indice formel une valeur
grammaticale et d’un élément lexical portent le sens lexical du mot. P. e. dans le
mot le journal le radical exprime le sens lexical, la flexion -al (morphème) et
l’article le (mot outil) désignent le sens grammatical: ils indiquent que le mot est
du masculine singulier. Des éléments comme l’article, le suffixe –al qui ont le sens
grammatical portent le nom de marques grammaticales (formelles).
Le mot existe dans la langue sous différentes formes. P.e. le mot parler peut avoir
les formes suivantes: (je) parle, (nous) parlons, avoir parlé, etc. Ce ne sont pas des
mots différents, mais de différentes formes du même mot qu’on appelle les formes
morphologiques. Ayant le même sens lexical, elles se distinguent par les marques
et les valeurs grammaticales.
La forme morphologique peut être synthétique et analytique.
La forme synthétique se caractérise par l’union de l’élément lexical et de l’indice
grammatical dans le même mot: (je) pal-ai, (tu) parl-as; (un) journ-al – (des)
journ-aux.

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Certaines formes synthétiques sont dépourvues d’indice grammatical (les formes à
marque formelle zéro). Puisque ces formes entrent en relation avec les formes qui
sont marquées par l’indice grammatical, l’absence d’une marque formelle est aussi
caractéristique que sa présence. P.e. dans l’opposition lever - se lever la forme
marquée est se lever. On reconnaît lever pour une forme morphologique corrélative
à l’absence de l’élément grammatical se. Dans l’opposition des mots ukrainiens
місяць – місяці l’absence/la presence de i indique la forme du singulier et celle du
pluriel.
La forme analytique est caractérisée par la séparabilité de l’élément grammatical et
de l’élément lexical: (nous) avons parlé.
Les grammairiens ont révélé les traits distinctifs de la forme analytique
morphologique. La forme analytique est constituée au moins de deux éléments
dont l’un est grammatilisé, l’autre porte le sens lexical. C’est, p.e. le cas de la
forme verbale composée du verbe auxiliaire avoir ou être + participe passé: (avoir
chanté, (il) a chanté, (il) avait chanté, etc.).
La forme analytique caractérisée par l’inséparabilité de ses composants a la valeur
unique d’ordre idiomatique. Sa valeur grammaticale se distingue sensiblement de
la valeur de chacun de ses constituants pris séparément. Si on remplace l’auxiliaire
par un autre verbe à la même forme temporelle la valeur de la construction devient
tout à fait autre: il a vieilli – il semble vieilli. Il est parti – Il vous croit parti – Il
reste parti.
Les formes analytiques sont caractérisées encore par deux traits suivants: la
présupposition, fondée sur la régularité de la formation et l’englobement de tous
les mots d’une partie du discours.
La combinaison article + substantif elle aussi a toutes les caractéristiques d’une
forme analytique. Elle est constituée d’un élément grammatical (l’article) et d’un
élément lexical (le substantif). Les constructions de ce type se distinguent par la
régularité de la formation et embrassent toute la classe des substantifs. Aucun des
constituants ne peut entrer indépendamment du second constituant en rapports
syntaxiques avec un terme de la proposition: une belle femme; le livre de mon
père. A la différence de la forme analytique verbale cette forme n’a pas
d’analogues synthétiques. Cela s’explique par la nature différente des composants
servant d’indices grammaticaux: le verbe auxiliaire et l’article. Les verbes être et
avoir de la construction sont des mots pleins ayant chacun son sens lexical. Ils sont
désémantisés seulement en qualité de composants de la forme analytique. L’article
n’a pa besoin d’être désémantisé: il est un élément grammatical d’après sa nature.
La fonction permanente de l’article est de server d’indice grammatical du
substantif. Cette difference entre les verbes auxiliaries et l’article explique
pourquoi la forme analytique verbale, pour entrer comme telle dans le paradigme
verbal, a besoin d’un support sur les formes synthétiques et pourquoi la
combinaison article + substantive n’en a pas besoin (Basmanova, 1977, 13).

La catégorie grammaticale (morphologique)


Dans la grammaire il existe une interpretation plus large et une interpretation plus
étroite de la catégorie grammaticale (morphologique): aux catégories d’ordre
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supérieur on rapporte les parties du discours, aux catégories d’ordre inférieur sont
rapportées celles du temps, du mode, de l’aspect, du genre, du nombre etc. La
notion catégorie grammaticale est appliquée aussi aux phénomènes de syntaxe (la
catégorie de la subordination, la catégorie de la prédicativité, etc.).
La grammaire distingue deux espèces de catégories grammaticales: 1)
modificatoires qui sont constituées par les formes de mots (p.e. la catégorie du
nombre: la (une) table – les (des) tables; la catégorie du temps: il chante (il
chanta, il chantait) 2) classificatoires qui sont représentées par l’opposition de
mots différents (p.e. la catégorie du genre: cahier (m) – revue (f)).
Les catégories morphologiques (classificatoires et modificatoires) sont des
catégories purement grammaticales: elles embrassent tous les mots de la même
classe.
Les catégories qui ne s’étendent qu’à une partie des mots d’une partie du discours
sont d’ordre lexico-grammatical. P.e. le dégré de comparaison des adjectifs ne
s’étend qu’aux adjectifs qualificatifs, ce ne sont que les verbes transitifs directs qui
se soumettent à la tournure passive. Des unités de ce type sont des combinaisons
syntaxiques.
La catégorie grammaticale (morphologique) est constituée au moins de deux
formes; s’il n’y a qu’une forme, il n’y a pas de catégorie grammaticale. Les formes
constituant la catégorie grammaticale sont appelées formes catégorielles.
Un des problèmes liés à la notion de la catégorie grammaticale est celui de la
quantité des constituants d’une catégorie grammaticale. Certains savants insistent
sur des catégories binaires (Shteling, 1959, p. 56), d’autres admettent l’opposition
de trois et plus de trois formes catégorielles. Le français est caractérisé surtout par
les catégories binaires (le genre: féminin/masculin; la corrélation de temps: formes
simples/formes composées; le nombre: forme du singulier/forme du pluriel; la
voix: forme réfléchie/forme non-réfléchie, etc.).
Le système grammatical représente un ensemble formé d’éléments grammaticaux
caractérisés par leur indépendance. La structure grammaticale est conçue comme
une organisation à l’intérieur du système. Elle comprend une construction
(formation) des unités grammaticales, leur potentiel fonctionnel et les rapports
entre elles.

La paradigmatique et la syntagmatique
Dans la grammaire on distingue le plan syntagmatique et le plan paradigmatique
liés entre eux. Les relations syntagmatiques sont conçues comme la succession
linéaire des unités de langue hétérogènes, mais se rapportant au même niveau, p.e.
verbes, substantifs, adjectifs, adverbes. Les relations paradigmatiques sont révélées
d’après la ressemblance, la différence et les rapports associatifs des unités de
langue relativement homogènes: p.e. les rapports entre les formes morphologiques
du verbe. La paradigmatique grammaticale inclut l’inventaire des unités
grammaticales, leurs relations et leur position dans le système grammatical. Les
rapports syntagmatiques se forment sur la chaîne parlée linéaire. Sur le plan
syntagmatique les éléments de langue peuvent se succéder, puisqu’ils sont
hétérogènes, mais ils ne peuvent pas se substituer. La paradigmatique unit les
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éléments selon la possibilité de leurs substitutions sur le plan syntagmatique,
horizontal. Parfois on associe la notion de paradigme à une catégorie
grammaticale, ce qui semble inconcevable vu la définition de la catégorie
grammaticale (morphologique). Le paradigme peut inclure plusieurs catégories
formées à la base des relations (oppositions) différentes des formes du même
paradigme (p.e. le paradigme de la conjugaison du verbe inclut les catégories
grammaticales de la personne, du mode, du temps, de l’aspect, de la voix).

La valeur et les significations de la forme


Conformément à la différenciation de la langue et du discours, de la
paradigmatique et de la syntagmatique, on distingue les valeurs des unités
grammaticales formant un système paradigmatique de catégories grammaticales et
les significations qui se manifestent nombreuses sur le plan syntagmatique du
discours.
A la recherche de la valeur catégorielle paradigmatique d’une forme grammaticale,
on tient compte de sa position dans le paradigme et de son fonctionnement sur le
plan syntagmatique. Sur le plan paradigmatique on établit la corrélation de la
forme avec d’autres formes liées entre elles par relations de ressemblance et de
divergence. Sur le plan syntagmatique on étudie ses combinaisons avec les autres
mots de la chaîne parlée.

Le signifiant et le signifié
Dans la langue il y a cette régularité connue: chaque signifiant a son signifié,
l’identité formelle témoigne de l’identité du contenu. Mais en même temps certains
cas de l’asymétrie du signe grammatical se manifestent dans l’homonymie
grammaticale (la coïncidence de la forme et la divergence de la valeur: l’article le,
la, les et les pronoms le, la, les), la polysémie (une forme à plusieurs valeurs:
comme en qualité de conjonction à significations différentes), le pléonasme
grammatical (la valeur de la première personne verbale du pluriel est rendue à la
fois par deux moyens: le pronom nous et la flexion –ons), la présence des
variantes de la même marque formelle (la troisième personne du passé simple est
exprimée par les flexions –a, -it, -ut). Dans le dégagement des catégories
morphologiques l’asymétrie grammaticale est prise en considération.

Le caractère hétérogène des catégories morphologiques


Les catégories morphologiques sont hétérogènes par leur extension. Il y a celles
qui embrassent tout le système d’une partie du discours, c’est-à-dire toutes les
formes, il y a des catégories qui ne s’étendent pas à toutes les formes. P.e. la
catégorie de la corrélation de temps (opposition: formes simples/formes
composées) embrasse tout le système verbal: les formes personnelles et les formes
non-personnelles, la catégorie du mode ne s’étend qu’aux formes personnelles.

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Thème III. Le substantif

Thème IV. Le pronom

Thème V. L’adjectif

Cours 1.

Thème VI. Le nom de nombre

Le nom de nombre est une classe de mots qui désigne une notion de nombre précis,
de quantité. On distingue les numéraux cardinaux (un, deux, cinq, cent etc.), les
numéraux ordinaux (troisième, sixième).

Les grammairiens ne sont pas du même avis quant à la nature de ce groupe de


mots:
1) tous les numéraux (cardinaux et ordinaux) sont rapportés aux adjectifs
(Grevisse)
2) tous les numéraux (cardinaux et ordinaux) sont dégagés comme une partie du
discours autonome (Référovskaia, Vassiliéva)
3) les cardinaux sont considérés comme une partie du discours à part, les ordinaux
sont rapportés aux adjectifs (Bogomolova)

Seuls les noms de nombre cardinaux constituent une partie du discours autonome.
Les ordinaux ont les traits des adjectifs de relation du point de vue de la forme et
de la syntaxe (C’est le premier pas, le deuxième tour). Les numéraux cardinaux ont
leur spécifité qui permet de les dégager comme une classe de mots à part. Du point
de vue de la forme ils sont invariables, sauf un petit nombre de cas (un, une). Du
point de vue de la fonction syntaxique ils cumulent les particularités de plusieurs
parties du discours, mais en totalité ils ne ressemblent à aucune d’elles. Comme les
noms ils peuvent servir de sujet, de complément, d’attribut (Quatre et un font cinq;
On est cinq aujourd’hui); comme les adjectives ils se combinent avec l’article et
les déterminatifs (mes deux amis; les deux amis; le dix janvier); ils peuvent
remplacer les déterminatifs (deux grands garçons); comme les adverbes ils
peuvent introduire un nom (deux de mes élèves).

Thème VII. Le verbe


Les généralités

Le verbe est une classe de mots (partie du discours) dont la valeur générale du
procès est réalisée dans les catégories grammaticales propres au verbe.
La plupart des verbes servent à désigner une action (écrire, courir, parler), un
changement d’état (grossir, brunir, changer), un état (dormir, se reposer, souffrir)

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et les verbes qui n’expriment ni procès, ni état, mais les rapports (avoir, savoir,
consister, se composer, aimer).

La notion générale et abstraite du procès peut être reconnue pour la caractéristique


générale du verbe comme partie du discours. Chaque événement exprimé par un
verbe est représenté comme un procès de la réalité objective.

Le procès (ou l’état) peut être désigné aussi par le substantif (le départ, la lecture,
l ‘amour). Mais le substantif désigne l’événement comme l’objet. Par exemple, la
notion du verbe arriver est conçue comme un procès tandis que le substantif
l’arrivée est conçu comme un objet, comme un événement dans son sens le plus
large. A la différence du substantif le verbe représente l’action comme un
processus se déroulant dans le temps.

Les catégories grammaticales caractérisant le verbe sont:


Le mode, le temps, l’aspect, la personne, la voix.
La fonction syntaxique du verbe est celle du prédicat.

Les catégories grammaticales dégagées dans le système verbal ne sont pas


homogènes du point de vue de leur extention grammaticale. On distingue les
catégories grammaticales essentiellement verbales et les catégories prédicatives.

Les catégories verbales proprement dites sont celles qui embrassent toutes les
formes verbales (personnelles et non-personnelles).
Les catégories grammaticales prédicatives ne sont propres qu’aux formes
personnelles.
En français aux catégories essentiellement verbales se rapportent la corrélation de
temps (les formes composées/les formes simples) et la voix (les verbes
pronominaux/les verbes non-pronominaux).
Les catégories prédicatives – la personne, le mode, le temps – sont liées à la
prédicativité syntaxique. Le rapport au temps, à la personne grammaticale, à la
réalité (la modalité) caractérise toute prédicativité. Autrement dit, le temps, le
mode, la personne tout en étant des catégories morphologiques servent de formes
de la réalisation de la prédicativité syntaxique. La catégorie grammaticale de
l’aspect en français (l’imparfait/le passé simple) se renferme aussi dans les formes
personnelles prédicatives et n’existe qu’à l’indicatif du plan passé.

Les catégories grammaticales prédicatives

1. La catégorie de la personne

1. 1. La sémantique et les formes d’expression


La personne linguistique est propre non seulement au verbe, mais elle caractérise
aussi les pronoms et les adjectifs pronominaux (moi, toi, mon livre, ton livre).

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La catégorie grammaticale de la personne exprime le rapport entre l’énonciation et
les participants à l’acte de la parole.
La personne grammaticale est un trait distinctif et fondamantal du verbe. Le trait
spécifique du verbe qui le distingue des autres classes de mots est la conjugaison.
Les formes de la conjugaison sont liées directement à la personne, elles sont
classées d’après leur référence à la personne;
Il existe 2 types de moyens grammaticaux pour exprimer la personne verbale:
- moyens flectifs
- moyens analytiques
Dans les langues dites flectives (comme le latin) la personne est marquée par la
terminaisons du verbe: amo, amas, amat.
Dans les langues dites analytiques (comme le français) la personne est
essentiellement marquée par les pronoms personnels conjoints: j’aime, tu aimes, il
aime. Dans certais cas la personne est désignée par é moyens à la fois (nous
aimons, j’aimai, tu aimas, il aima) ou exclusivement par les terminaisons
(impératif: marchez, marchons).
La personne verbale marque deux rapports: la participation et la non-participation à
l’acte de la parole. Deux personnes participent toujours à l’acte de la parole: la
personne qui parle (=le locuteur) et la personne à qui la parole est adressée (=
l’allocuteur). Si le sujet de la proposition coïncide avec le locuteur on a la première
personne du singulier ou du pluriel. Si le sujet de la proposition est identique à
l’allocuteur, on a la deuxième personne du singulier ou du pluriel. La troisième
personne marque la personne ou l’objet dont on parle. La troisième personne est
définie d’une manière négative par relation à la première et à la deuxième
personne: la troisième personne est ce qui n’est pas la première et la deuxième
personne. La troisième personne marque la non-participation à l’acte de la parole.

L’opposition entre la troisième personne et les deux autres personnes ets très nette.
C’est par le manque d’unicité que la troisième personne s’oppose à la première et à
la deuxième personne. Le trait particulier de la première et de la deuxième
personne est leur unicité spécifique: le sujet parlant (le locuteur) et l’interlocuteur
(l’allocutaire) sont chaque fois uniques. La troisième personne peut représenter une
infinité de sujets ou qucun. Cette particularité est propre à toutes les langues
(Benveniste, Isachenko).

Une autre distinction entre la troisième et les deux premières personnes consiste en
ce que la première et la deuxième personne sont inversibles: le je peut devenir un
tu et vice versa; une relation de ce genre n’est pas possible entre l’une de ces deux
personnes et la troisième (Benveniste).

La participation et la non-participation à l’acte de la parole amènent une double


corrélation au sein de la catégorie de la personne, celle de la subjectivité et celle de
la personnalité. Sa corrélation de subjectivité est constituée par la première et la
deuxième personne. La première personne (moi) est située dans sa personnalité
subjective. La deuxième personne (toi) est non-subjective en face de la première
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personne qui est subjective. La corrélation de personnalité oppose les deux
premières personnes à la troisième personne qui est la forme de la non-personne.
La personne proprement dite n’est propre qu’à deux premières personnes. L² forme
de la troisième personne ne renvoie pas à une personne parce qu’elle se réfère à un
objet placé hors de l’allocution (Benveniste, Tesnière). C’est pourquoi la catégorie
de la personne est appelée par certains grammairiens «la catégorie de la personne –
non-personne» (категорiя особи – не особи).

1. 2. Le nombre dans la catégorie de la personne

La catégorie de la personne tout en exprimant la participation et la non-


participation à la parole marque le nombre. Autrement dit, les formes personnelles
cumulent les valeurs de la personne et du nombre.

Comme on l’a dit (voir le chapitre sur les pronoms personnels) la valeur des
formes du pluriel de la personne a sa spécifité. Le pluriel des personnes verbales
n’est pas du tout un equivalent du pluriel nominal (discontinuité nominale):
nous marchons – nous ce n’est pas plusieurs moi, c’est moi plus une ou plusieurs
personnes non locutives; vous marchez – vous ce n’est pas plusiers toi, c’est toi
plus une ou plusieurs autres personnes qui peuvent ne pas être allocutives.

La forme de la deuxième personne du pluriel désigne l’interlocuteur (l’allocutaire)


plus une ou plusieurs autres personnes.

1. 3. La forme impersonnelle

La particularité du pronom il de la forme impersonnelle consiste en ce qu’il ne


représente aucun objet et ne renvoie à rien.
Il se distingue de il personnel par les traits spécifiques:
1) il est impossible de le commuter (замiнити) avec certain nom (il pleut/ Pierre
pleut: qui pleut?);
2) il est impossible de lui faire prendre la forme indépendante lui (Il neige – Lui
neige, cf: Il chante – lui chante);
3) il est impossible de le faire varier en genre et en nombre

Les verbes employés à la forme impersonnelle sont de nature différente ce qui


influence la structure impersonnelle. D’une part ce sont des verbes (ou des
locutions verbales) qui sont impersonnels par leur nature, c’est-à-dire absolument
dépourvus de la notion de personne verbale. C’est le cas avant tout des verbes qui
marquent les phénomènes de la nature: il pleut, il neige, les verbes falloir (il faut)
et avoir (il y a).
D’autre part, il y a des verbes qui s’emploient à la forme personnelle aussi bien
qu’à la forme impersonnelle.
A la forme impersonnelle ils sont suivis d’un complément construit directement:

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Trois voyageurs sont arrivés – Il est arrivé trois voyageurs. Une pluie fine et
monotone tombait depuis hier – Depuis hier il tombait une pluie fine et monotone.
Au sens figuré quelques verbes impersonnels dits «météorologiques» peuvent être
aussi suivis d ‘un complément:
Il pleut de grosses pierres dans son jardin (A.France)
Cet emploi double donne aux grammairiens le droit de parler de la forme
impersonnelle comme d’une forme grammaticale verbale autonome.
D’une façon générale les verbes intransitifs et même certains verbes transitifs (y
compris à la forme pronominale) sont soumis à la forme impersonnelle.
La forme impersonnelle est surtout typique pour les verbes venir, arriver, rester,
tomber, passer, manquer, se faire, dire, s’écouler, sentir et d’autres:
Il est bon de parler et meilleur de se taire ( La Fontaine)  

1.4. Quelques remarques sur l’emploi des formes personnelles et de la forme


impersonnelle
Il existe une différence entre l’emploi des formes personnelles dans les styles
différents de la langue écrite et orale. E. Benveniste et d’autres grammairiens
(Benveniste, Dubois) distinguent deux plans d’énonciation: le discours et le récit
historique.
Le récit historique est défini comme une énonciation qui exclut toute intervention
du locuteur dans le récit. D’habitude le récit présente des faits appartenant au
passé. Le discours dans sa plus large extension, est une énonciation qui suppose un
locuteur et un allocutaire (auditeur). Le discours représente des formes assez
variées: dialogues, correspondances, d’autres genres où le locuteur s’adresse à qn.
L’emploi des personnes est lié à celui des formes temporelles verbales. Dans le
discours on emploie librement les trois personnes; dans le récit historique on a
recours surtout aux formes de la troisième personne (= la non-personne).
Le temps du récit est le passé simple, celui du discours est le passé composé.
Puisque le récit historique est caractérisé par l’emploi de la troisième personne et
par celui du passé simple, on peut lire dans les grammaires normatives que le passé
simple est employé surtout à la troisième personne.
Il existe certaines distinctions sémantiques et syntaxiques entre les formes
personnelles et la forme impersonnelle ce qui ne permet de considérer leur
réversibilité comme une opération mécanique.
Il y a des facteurs qui exercent une influence directe sur le choix des structures
avec la forme personnelle ou impersonnelle.
Par exemple, s’il s’agit d’un être animé c’est la forme personnelle qui est préférée.
D’autre part, la construction impersonnelle devient préférable pour les verbes qui
s’auxilient avec être et particulièrement favorisée lorsque le verbe est à un temps
composé:
Il est arrivé des voyageurs.
L’emploi de l’une des deux constructions dépend en grande mesure du degré de la
détermination du substantif employé auprès du verbe.

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Par exemple, d’après A. Eskénazi, il est venu les personnes que vous attendiez est
moins probable que les personnes que vous attendiez sont venues, tandis que il est
venu des gens a plus de chances d’existence que des gens sont venus (Eskénazi).

Cours 2

Le verbe
2. La catégorie du mode
2.1. Le mode et la modalité

Le problème du mode est très étroitement lié à une notion plus large, celle de la
modalité.
La modalité est caractérisée comme le rapport de l’énonciation à la réalité du point
de vue du sujet parlant. Comme le rapport à la réalité est exprimé dans chaque
énonciation, la modalité fait partie intégrante de chaque proposition. Elle sert
d’indice de la prédicativité.
La modalité peut être exprimée par des moyens grammaticaux et lexicaux, aussi
bien que par l’intonation.
Les moyens grammaticaux reviennent d’habitude aux formes verbales.
Les moyens lexicaux sont représentés par la plupart des cas par le sens lexical des
verbes et des adverbes. Dans leur majorité ce sont les verbes et les adverbes
modaux. Les sens modaux sont multiples:
réalité, irréalité, éventualité, doute, désir, hypothèse, commandement, prière,
résignation, conseil, incertitude, affirmation etc.
La modalité peut être exprimée par des formes verbales, c’est-à-dire
morphologiquement.
La modalité exprimée par des formes verbales morphologiques s’appelle mode.
Le mode est une catégorie grammaticale dans le système verbale qui sert à
exprimer le rapport de l’action à la réalité objective du point de vue du locuteur (le
sujet parlant) ou du protagoniste (le sujet de l’action).
La quantité de modes en français varie d’un auteur à l’autre.
Certains grammairiens distinguent six modes:
infinitif, participe, indicatif, conditionnel, subjonctif, impératif (Van Daele);
D’autres en comptent cinq:
Indicatif, subjonctif, impératif, infinitif, participe (Wagner, Pichon);
Il y a ceux qui ne reconnaissent aucun mode au français moderne (Stepanov,
Guillaume);
La grammaire traditionnelle distingue quatre mode:
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Impératif, subjonctif, indicatif, conditionnel (Grevisse, Bogomolova).
La plupart des grammairiens contemporains distinguent deux ou trois modes:
indicatif/subjonctif, indicatif/subjonctif/impératif. Dans ce cas le conditionnel est
considéré comme une forme temporelle de l’indicatif (futur hypothétique)
(Damourette et Pichon).
Conclusion: la catégorie du mode n’est liée qu’aux formes personnelles. Hors des
formes personnelles il n’y a pas de catégorie du mode.

2.2. L’impératif
On peut mettre en doute l’autonomie de l’impératif français:
l’impératif emprunte ses formes à l’indicatif ou au subjonctif.
Les grammairiens qui considèrent l’impératif comme une forme du mode citent
deux verbes qui ont des formes particulières à l’impératif distinctes de l’indicatif,
aussi bien que du subjonctif: vouloir et savoir
vouloir
indicatif subjonctif impératif

2ième pers. sing. veux veuilles veuille(s)


1ière pers. plur. voulons voulions -
2ième pers. plur. voulez vouliez veuillez

savoir

2ième pers. sing. sais saches sache(s)


1ière pers. plur. savons sachions sachons
2ième pers. plur. savez sachiez sachez

La deuxième raison qui permet aux grammairiens de dégager l’impératif comme


une forme indépendante du mode est l’absence des pronoms conjoints sujets.
Il y a plus de raisons de considérer l’impératif non pas comme un mode, mais
comme une construction syntaxique d’un type à part. Les arguments sont les
suivants:
- à côté des formes de l’impératif du verbe vouloir veuille(s), veuillez il en existe
d’autres: veux, voulons, voulez qui coïncident avec l’indicatif (Ne m’en voulez
pas!). L’impératif veuille (2ième pers. sing.) coïncide avec le subjonctif.
- le seul verbe qui puisse servir de preuve décisive de l’indépendance de l’impératif
est le verbe savoir. Mais dans ce cas encore K.Togeby propose une autre
interprétation possible: la différence entre sachions et sachons, entre sachiez et
sachez pourrait être de nature graphique, introduite par des grammairiens visant à
distinguer les deux formes pour des raisons sémantiques;
- le sens de l’appel à l’action qui est attribué à l’impératif peut être exprimé aussi
par l’infinitif (Partir! Attendre cinq minutes!), par le future simple (Tu tâcheras
d’être poli), par le conditionnel (Elle commande au conditionnel: «Toussaint, tu
devrais changer de chaussettes» (Bazin), par le substantif (Feu!), par le subjonctif

12
dans les propositions indépendantes (Qu’il parte!), par l’interjection (Baste!), par
la proposition sans verbe (Et maintenant à la plage!)
- l’absence de pronoms conjoints sujets ne peut pas non plus servir de marque
formelle de l’impératif. Les pronoms manquent aussi à l’indicatif si le sujet est
exprimé par d’autres parties du discours (Désirer ne veut pas dire réaliser) ou si la
forme verbale indique assez nettement la personne et le nombre (Croyez pas que
pourrions descendre);
- la postposition des pronoms personnels conjoints d’objet ne peut être prise non
plus pour une marque formelle de l’impératif, sinon il faudrais inclure les pronoms
d’objet conjoints dans la conjugaison verbale;
- le sens de l’impératif (=l’appel à l’action) a sa spécifité en comparaison avec
celui des autres formes du mode. L’impératif sert à désigner les intentions
émotionnelles et volitives du sujet parlant, c’est pourquoi l’impératif n’existe pas
sans intonation. Par sa nature l’impératif se trouve à la périphérie du système
verbal et se rapproche des interjections.
Du point de vue fonctionnel l’impératif n’exprime pas le procès proprement dit,
mais l’appel à l’action, l’ordre, l’interdiction, la volonté ce qui n’est pas identique
à l’action même.
Il faut considérer l’impératif comme une construction syntaxique d’un type à part.
Puisque l’appel à l’action peut être exprimé non seulement par l’impératif, mais
aussi par d’autres moyens (l’infinitif, le futur simple, le conditionnel, le substantif,
l’interjection) il y a plus de raisons de parler des propositions impératives que du
mode impératif.

2.3. Le subjonctif
La nature grammaticale du subjonctif est un problème litigieux de la grammaire
française.
La première question qui se pose: y a-t-il des formes spéciales qui ne sont propres
qu’au subjonctif?
Selon certains grammairiens (Doppagne), le français ne dispose plus de formes
originales strictement réservées à ce mode: l’imparfait et le plus-que-parfait du
subjonctif ont disparu de la langue. Aussi A.Doppagne appelle le subjonctif «mode
malade»: il n’y a que neuf verbes irréguliers (avoir, être, aller, faire, falloir,
pouvoir, savoir, valoir, vouloir) qui ont une forme spéciale du subjonctif. L’auteur
conclut que c’est vraiment très peu de choses; quant à l’élément que qui
accompagne le subjonctif il fait partie du contexte et non du verbe. 
Ces raisonnements sont discutables. Il y a des raisons qui permettent de contester
les arguments de Doppagne:
- la forme particulière de subjonctif de 9 verbes irréguliers qui sont les plus
employés témoigne du fait que le subjonctif garde ses positions dans la langue. Il y
a des corrélatifs qui ne gouvernent que le subjonctif (les verbes de volonté et de
sentiment, les conjonctions sans que, à condition que et d’autres – la
subordination acritique).
- le passé de subjonctif – une forme vivante – est formé à l’aide des verbes avoir et
être qui tous les deux ont uine forme particulière au présent du subjonctif;
13
- l’élément que accompagne toujours le subjonctif. Le subjonctif ne se rencontre
dans le français moderne qu’avec que, employé seul ou, comme élémént d’une
conjonction composée.
Ainsi, il y a toutes les raisons d’affirmer que le substantif reste en français une
forme vivante.
La deuxième question concernant le subjonctif c’est sa valeur grammaticale.
Il y a deux groupes principaux des théories du subjonctif. D’après le premier
groupe, le subjonctif est une forme modale. Selon l’autre, le subjonctif n’a aucune
modalité.
Les représentants du premier point de vue partent le plus souvent de l’entourage
contextuel, dans ce cas la modalité de toute l’énonciation est attribuée au
subjonctif.
Les théories d’amodalité du subjonctif sont fondées dans leur majorité sur des
critères structuraux et syntaxiques.
Le subjonctif se manifeste comme une forme verbale de subordination
fonctionnelle.
Les facteurs qui permettent de considérer le subjonctif comme une forme verbale
de subordination fonctionnelle sont nombreux:
- le subjonctif est employé surtout dans les propositions subordonnées où il réalise
sa fonction primaire, celle de subordination. Le subjonctif dans les propositions
indépendantes remplit sa fonction secondaire, celle de l’impératif;
- l’emploi du subjonctif est régi par des structures bien déterminées à la
systématisation desquelles sont consacrés plusieurs ouvrages (Nordhal, Boyssen)
- le subjonctif produit un certain effet de sens: il sert à interpréter l’action à travers
la modalité de la structure régissante;
- le fait que le subjonctif sert de forme de subordination a amené la disparition de
la concordance des temps du système du subjonctif qui remplit aussi la fonction de
subordination. Le remplacement de l’imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif
par le présent et le passé du subjonctif est la conséquence de ce que la fonction
primaire du subjonctif est celle de la subordination grammaticale.
Lorsqu’on emploie l’imparfait du subjonctif, la subordination est exprimée
simultanément par le subjonctif même et par la concordance des temps. La langue
tend à économiser ses moyens. Le subjonctif étant une forme spéciale de
subordination d’une proposition à l’autre suffit, la concordance des temps dans le
système du subjonctif (c’est-à-dire l’emploi de l’imparfait du subjonctif et
conformément du plus-que-parfait du subjonctif) est superflue, ce qui donne le
remplacement de l’imparfait du subjonctif par le présent du subjonctif et du plus-
que-parfait du subjonctif par le passé du subjonctif.
- si l’on met la conjonction que à la tête de la phrase subordonnée, c’est toujours le
subjonctif qui s’impose indépendamment du verbe régissant: C’est certain qu’il
venu. – Qu’il soit venu c’est certain.
- il est à noter que si le sujet parlant emploie un indicatif là où l’on n’emploie que
le subjonctif, l’énonciation ne change pas de sens et l’indicatif est considéré
comme une faute de grammaire (Schogt)

14
- dans la langue parlée il y a une tendance à remplacer le subjonctif par l’indicatif
(ou le suppositif) dans le cas où le lien de subordination s’affaiblit. Ce phénomène
a lieu dans les propositions de concession introduites par bien que, quoique,
malgré que: Je ne suis trop mal logé, bien qu’une douche serait la bienvenue, vu le
métier salissant que j’exerce (L’Humanité dimanche)
-l’alternance subjonctif/indicatif dans la subordonnée après les mêmes corrélatifs
sert de pierre de touche dans la définition de la signification du subjonctif. Etant
donné que la modalité des phrases avec un subjonctif n’est pas la même qu’avec un
suppositif et un indicatif certains savants attribuent au subjonctif une valeur
modale particulière. Par exemple: Il dit qu’elle vienne et Il dit qu’elle vient. (Вiн
каже, щоб вона прийшла i Вiн каже, що вона прийшла). La pensée qu’elle
vienne me rassure et La pensée qu’elle viendra me rassure. (Думка, що вона
може прийти, мене заспокоює i Думка, що вона прийде, мене заспокоює).
Dans la phrase Il dit qu’elle vienne le subjonctif n’exprime par lui-même la
modalité, il sert à discerner le sens volitif du verbe dire (dire=ordonner). Dans la
phrase avec l’indicatif dire signifie affirmer, constater.

2.4. L’indicatif et le suppositif


La corrélation indicatif (formes sans –r)/suppositif (formes en –r) constitue le
deuxième niveau de la catégorie du mode. Contrairement au subjonctif, l’indicatif
et le suppositif expriment le rapport à la réalité par eux-mêmes, directement. La
corrélation indicatif/suppositif est de préférence celle qui porte un caractère
réflectoire. Dans cette corrélation c’est le suppositif qui sert de forme marquée: la
masse phonique est plus grande, son emploi est moins fréquent.
L’indicatif sert à énoncer des faits qui sont affirmés comme réels. C’est sa fonction
primaire. Les nuances modales qui apparaissent à l’indicatif dans certaines
conditions du contexte sont propres non pas à l’indicatif comme mode, mais à
certaines formes temporelles de l’indicatif.

Cours 3
3. La catégorie du temps
3.1. Le temps physique et son interprétation dans la grammaire
Le temps physique existant dans le monde matériel trouve son expression dans tout
verbe. Le procès verbal est conçu comme situé sur l’axe temporel. La notion
temporelle fait partie intégrante du verbe. Le verbe comme une partie du discours
temporelle exprime le temps morphologiquement. C’est-à-dire les formes verbales
peuvent exprimer la localisation de l’action par rapport au moment de la parole. La
catégorie grammaticale du temps est définie comme le rapport de l’action verbale
au moment de la parole.
Dans notre vie quotidienne le temps objectif est conçu comme le présent, le futur,
le passé. Les formes verbales peuvent être utilisées pour désigner des actions se
rapportant au passé, au présent et au futur. Mais ce n’est pas par cela qu’est
déterminée la valeur temporelle des formes morphologiques. La valeur temporelle
des formes verbales est déterminée à partir du système même du verbe, à partir des
relations des formes verbales et non pas du temps à priori.
15
Les relations modales et temporelles exprimées par le verbe sont interdépendantes.
Il y a cette régularité qui est universel linguistique: les distinctions temporelles sont
exprimées plus nettement par les formes du mode qui énoncent des faits réels
(affirmés ou niés).
La catégorie grammaticale du temps (=le rapport de l’action au moment de la
parole) est réalisée différemment à l’indicatif, au suppositif et au subjonctif.

3.2. La catégorie du temps au subjonctif


Le subjonctif possède un système temporel assez développé.Il y a 4 formes: 2
formes simples (qu’il chante, qu’il chantât) et 2 formes composées (qu’il ait
chanté, qu’il eût chanté).
L’opinion des linguistes sur la valeur des temps du subjonctif est loin d’être
unanime. Selon G.Guillaume, les formes du subjonctif sont amorphes du point de
vue du temps, elles ne peuvent localiser l’action dans le temps. Le subjonctif est
considéré comme un mode intemporel où il n’y a que la différence de l’aspect.
(Guillaume). Selon d’autres chercheurs les formes du subjonctif reflètent le temps
des formes de l’indicatif de la proposition principale (Brunot et Bruneau).
Certains savants estiment que le subjonctif a un système temporel semblable à
celui de l’indicatif: chaque forme temporelle du subjonctif a sa valeur particulière
et le principe de l’emploi des temps du subjonctif est pareil à celui de l’indicatif
(Clédat, Pitskova).
Ces opinions contradictoires sont dues avant tout au changement qui a lieu dans le
système du subjonctif. Dans la langue contemporaine 2 formes – l’imparfait du
subjonctif et le plus-que-parfait du subjonctif – sont en train de disparaître. Dans le
discours elles sont remplacées par le présent du subjonctif et le passé du subjonctif.
L’imparfait du subjonctif et le plus-que-parfait du subjonctif, comme le passé
simple et le passé antérieur, sont des temps du récit historique (énoncé d’énoncé).
Ainsi, dans le récit on a le subjonctif à 4 formes, dans le discours on a le subjonctif
à 2 formes.
Dans le récit historique l’emploi le plus fréquent est le suivant: l’imparfait du
subjonctif – forme du plan passé – sert à désigner la simultanéité – postériorité par
rapport à un moment du passé, exprimé par le verbe de la principale, le présent du
subjonctif – forme du plan présent – futur – sert à exprimer la simultanéité –
postériorité par rapport à un moment présent ou futur désigné par le verbe de la
principale.
Dans le discours où il n’y a que 2 formes du subjonctif (le présent et le passé) le
présent du subjonctif sert à désigher le rapport de l’action non seulement à un
moment présent – futur mais aussi à un moment passé. (Il voudra qu’elle parte; Il
veut qu’elle parte; Il voulait qu’elle parte).
Le remplacement de l’imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif par le présent
et le passé du subjonctif entraîne la disparition de la catégorie du temps du
subjonctif. Le système temporel du subjonctif devient plus simple, pareil au
système de l’infinitif.

3. 3. La catégorie du temps au suppositif


16
Le suppositif comme le subjonctif a 4 formes: le futur, le parfait, l’imparfait, le
plus-que-parfait (il chantera, il aura chanté, il chanterait, il aurait chanté).
La différenciation temporelle des formes du suppositif n’est si nettement présentée
par rapport au moment de la parole qu’elle l’est au mode indicatif ce qui s’explique
par le fait qu’au mode indicatif ce qui s’explique par le fait qu’au mode suppositif
la valeur modale des formes prévaut sur leur valeur temporelle. Mais cela
n’empêche pas les formes du suppositif de s’employer en combinaison avec les
temps de l’indicatif et du subjonctif pour désigner des actions futures probables,
supposées (depuis le futur probable jusqu’à la supposition irréalisable).

3. 4. La catégorie du temps à l’indicatif

L’indicatif a 6 formes: 3 formes simples (il chante, il chantait, il chanta) et 3


formes composées (il a chanté, il avait chanté, il eut chanté). La catégorie du temps
est représentée par l’opposition des formes flectives (le passé simple et l’imparfait)
à la forme à flexion zéro (le présent). Le passé simple et l’imparfait servent de
formes marquées.
Comme on l’a remarqué, les grammairiens distinguent 2 plans: celui du récit
historique (énoncé d’énoncé) et celui du discours (Benveniste, Dubois). Le passé
simple est un des temps du récit où s’emploient aussi l’imparfait, le plus-que-
parfait, le passé antérieur. L’imparfait et le plus-que-parfait sont aussi des temps du
discours. A la différence de l’imparfait et du plus-que-parfait, le passé simple et le
passé antérieur sont des temps du récit historique par excellence qui ne sont plus
d’usage dans le discours.
Pour donner plus de vivacité au récit le présent peut être employé pour désigner
des actions objectivement passées qui sont présentées comme se déroulant devant
les yeux du narrateur. C’est le présent historique ou le présent de narration.
Lme français dispose de 2 formes verbales prémorphologiques qui servent à
localiser l’action par rapport au moment de la parole ou par rapport à un moment
passé. Ce sont le futur immédiat dans le passé. Ces 4 formes se rattachent à
l’indicatif.

4. La catégorie de l’aspect

4.1. L’aspect grammatical et les modes d’action en français


Le verbe est caractérisé non seulement par la temporalité et la modalité, mais aussi
par l’aspectualité. La notion de l’aspectualité est introduite parallèment à la notion
de la temporalité et à celle de la modalité. L’aspectualité est une notion
généralisante qui inclut toutes les manifestations des relations aspectuelles qui
existent dans une langue concrète et tous les moyens linguistiques qui les
expriment. L’aspectualité embrasse 2 notions:
la catégorie grammaticale de l’aspect et les modes d’actions. Ces notions diffèrent
sur le plan des moyens d’expression aussi bien que sur le plan du contenu.

17
L’aspect grammatical est fondé sur l’opposition morphologique des formes
(catégorie modificatoire) ou sur l’opposition des classes différentes des verbes
(catégorie classificatoire).
Certains savants ne reconnaissent pas l’existence de la catégorie de l’aspect au
français (Damourette et Pichon, Meillet, Tesnière). Les grammairiens qui
reconnaissent l’aspect grammatical au verbe français ne sont pas du même avis sur
sa présentation morphologique. On propose les corrélations suivantes: formes
simples/formes composées (Benveniste, Martin, Klum); imparfait/passé simple
(Martin, Pitskova); passé simple, futur simple/présent/imparfait, futur
hypothétique (Togeby); présent, imparfait/toutes les autres formes personnelles
(Klum).
A la différence de l’aspect grammatical, l’existence des modes d’action en français
est reconnue par tous les linguistes. Mais les grammairiens ne sont pas du même
avis quant aux moyens d’expression des modes d’action. Selon le premier point de
vue, les modes d’action sont définis commes des différenciations sémantiques
entre les verbes.
On révèle les moyens suivants: 1) le lexème du verbe (лексично характеризованi
способи дієслівної дії). Par exemple: distribuer (le mode d’action distributif),
forcer (le mode d’action intensif), murmurer (le mode d’action atténuatif); 2) les
affixes et la forme verbale (морфологiчно характеризованi способи дiєслiвної
дії). Par exemple: les suffixes –oter, -iller: picoter, sautiller (le mode d’action
atténuatif saccadé), les préfixes entre-, sous-, é-, en-(em-), re-, sur-: soulever,
entrouvrir (le mode d’action atténuatif), s’échauffer (le mode d’action évolutif),
ramasser, surcharger (le mode d’action intensif); 3) la combinaison des indices
lexicaux et syntaxiques (лексико-синтаксично характеризовані способи дії). Par
exemple, le verbe + l’adverbe ou son équivalent: crier fort (le mode d’action
intensif), se taire un peu (le mode d’action atténuatif ou délimitatif), regarder
successivement (le mode d’action distributif), des constructions infinitives: se
mettre, se prendre + l’infinitif: se mettre à pleurer (le mode d’action évolutif); le
verbe éclater, partir + un nom ou un groupe nominal introduit par une préposition:
éclater en sanglots, éclater de rire, partir de plus belle (le mode d’action évolutif)
etc.
Les modes d’action sont nombreux: momentané, inchoatif, terminatif, résultatif,
duratif, évolutif, progressif, ingressif, imminent, itératif, fréquentatif, multiplicatif,
distributif, intensif, atténuatif, délimitatif et autres.
Dans l’étude des problèmes de l’aspectualité une grande importance revient à la
répartition des verbes en 2 groupes: perfectifs (terminatifs) et imperfectifs (cursifs)
(on emploie aussi d’autres termes: limitatifs/alimitatifs, verbes à terme fixe/verbes
sans terme fixe, verbes déterminés/verbes indéterminés).
Les verbes perfectifs sont ceux dont le lexème indique que le procès atteint son
terme et il ne reste aucune partie à accomplir: sortir, trouver, terminer, tomber etc.
Le lexème des verbes imperfectifs insiste sur le déroulement même du procès
verbal sans indiquer son terme: respecter, regarder, méditer, marcher, nager.
Si on pouvait répartir tous les verbes en 2 groupes (perfectifs et imperfectifs) et si
les verbes gardaient dans tout contexte leur sens perfectif ou imperfectif, on
18
pourrait parler de la catégorie de l’aspect qui se présenterait comme catégorie
classificatoire.
Le perfectif/l’imperfectif est la valeur la plus abstraite de celles des modes
d’action.
Dans l’aspectologie on discute non seulement le problème des indices
grammaticaux de la catégorie de l’aspect, mais aussi le contenu de cette catégorie.
On propose les valeurs suivantes: l’accompli/l’inaccompli; le duratif/le non-
duratif; la durée déterminée/la durée indéterminée; la globalité(totalité)/le
processus.
Il est à noter que les valeurs citées sont rapportées par certains grammairiens à
celles des modes d’action.
Ainsi la solution du problème de l’aspect grammatical du verbe français pose 2
questions fondamentales: 1) laquelle des corrélations verbales peut être reconnue
pour la catégorie grammaticale de l’aspect et 2) quel est le contenu de cette
catégorie.
L’étude des formes grammaticales basée sur un principe à la fois formel et
fonctionel permet de dégager en tant que catégorie grammaticale de l’aspect la
corrélation imparfait/passé simple. La structure des catégories verbales
prédicatives se présente comme une organisation hiérarchique dans laquelle la
catégorie de l’aspect (imparfait/passé simple) est inférieure à celles du mode et du
temps.

L’aspect grammatical se caractérise comme le rapport du locuteur au procès.

4. 2. La corrélation: passé simple/imparfait

Deux formes qui sont identiques quant au temps et au mode peuvent être opposées
du point de vue de l’aspect (Schogt).
Le passé simple et l’imparfait occupent la même place dans le passé de l’indicatif,
les deux formes servent à désigner le rapport interrompu avec le moment de la
parole.
Les grammairiens qui insistent sur une différence d’aspect entre l’imparfait et le
passé simple définissent différemment leur valeur d’aspect, pour la caractéristique
du passé simple et de l’imparfait sont introduits le duratif/le non-duratif (Klum),
l’accompli/le non-accompli (Burger), la globalité de l’action/le processus de
l’action (Razmunsen, Martin).
La distinction d’aspect entre l’imparfait et le passé simple non seulement ne
s’estompe pas, mais au contraire se manifeste d’une façon très nette. En comparant
deux phrases Six mois plus tard il se remariait (Maupassant) et Six mois plus tard
il se remaria il n’est pas difficile de voir que l’imparfait (se remariait) et le passé
simple (se remaria) expriment des actions identiques par leur caractère, leur
contenu: le remariage s’est effectivement réalisé six mois plus tard. C’est-à-dire les
deux formes se réfèrent à la même action du monde extérieur. Mais elles
interprètent le même fait différemment. Le passé simple représente l’action dans
toute son étendue sans atténuer son déroulement. L’imparfait comme sur un cadre
19
ralenti de cinéma insiste sur le processus même de l’action. Avec l’imparfait le
locuteur attire notre attention sur le déroulement même du procès. Pour garder ce
sens on traduirait en ukrainien l’imparfait stylistique par le présent imperfectif: Six
mois plus tard il se remariait (Через пiвроку вiн одружується). Il s’en suit que la
catégorie de l’aspect est la catégorie d’un caractère interprétationnel.

4.3. Les formes du suppositif et l’aspect


Certains grammairiens rapportant les formes en –r au futur de l’indicatif, estiment
qu’elles auraient la même différenciation d’aspect que celle qui existe entre le
passé simple et l’imparfait: le perfectif, la globalité (le futur simple) et
l’imperfectif, le processus de l’action (le futur hypothétique).
Bien qu’en discours le futur simple corresponde à certains emplois du passé
simple, la ressemblance de l’aspect entre le futur simple et passé simple semble
irrecevable en langue et la corrélation il chantera/il chanterait n’est pas du même
ordre que la corrélation il chanta/il chantait. Les raisons en sont les suivantes:
1. L’identité des finales du passé simple et du futur simple s’applique seulement au
singulier et aux verbes de la première conjugaison.
2. Sur le plan de la langue l’opposition fondamentale est basée non pas sur les
flexifs du passé simple et du futur simple, du futur hypothétique et de l’imparfait,
mais sur l’indice –r.
3. La différence entre il chantera et il chanterait est de l’ordre temporel, bien que
faiblement exprimée. On peut parler de la différence d’aspect si les formes sont
identiques du point de vue du mode et du temps.
4. Il n’y a pas non plus de correspondances discursifs – le futur simple peut être le
pendant de n’importe quelle série sans –r: il chanta, il chantait, il chante.

Conclusion
En français les catégories grammaticales prédicatives, qui ne s’étendent qu’aux
formes personnelles du verbe, sont:
personne, mode, temps, aspect.
1.
1.1. La catégorie grammaticale de la personne du verbe marque le rapport entre
l’énonciation et les participants à l’acte de la parole.
1.2. Quand le sujet de la proposition coïncide avec le locuteur on a la première
personne. Lorsque c’est l’allocutaire qui se présente comme le sujet de la
proposition, on a la deuxième personne. La troisième personne marque l’objet
animé ou animé dont on parle.
1.3. La forme personnelle du verbe en français contemporain est assurée par les
pronoms personnels conjoints (qui servent de mots outils) auxquels s’ajoutent aux
deux premières personnes du pluriel les éléments flectifs.
1.4. La catégorie de la personne verbale est représentée par la corrélation
hiérarchique de trois personnes:

Personne Non-personne
Participation à l’acte de la parole non-participation à l’acte de la parole
20
Je chante (nous chantons) il, elle chante
Tu chantes (vous chantez) (ils, elles chantent)

subjectivité non-subjectivité

je chante tu chantes
(nous chantons) (vous chantez)

1.5. La troisième personne contrairement aux deux premières est marquée par les
indices formels du genre (il, elle) ce qui est expliqué par le fait que la troisième
personne est susceptible de renvoyer à un être animé aussi bien qu’à un objet.
1.6. La troisième personne a un emploi impersonnel, dans lequel la notion de
personne est exclue complètement.
1.7. Les formes personnellles cumulent les valeurs de la personne et celles du
nombre: le singulier et le pluriel. Dans la catégorie de la personne verbale, à la
différence du pluriel nominal, le pluriel ne représente pas la multiplication (moi +
moi + moi) mais l’amplification (nous=moi + toi, moi + vous, moi + lui, moi +
eux; vous=toi + lui).
1.8. La catégorie de la personne porte un caractère réflectoire.
Les catégories du mode, du temps, de l’aspect se construisent hierarchiquement, à
la base est le rapport à la réalité (le mode).
2.
2.1. La catégorie grammaticale du mode sert à exprimer le rapport de l’action à la
réalité objective du point de vue du locuteur ou du protagoniste.
2.2. La catégorie du mode en français est caractérisée par la hiérarchie de deux
corrélations:

subjonctif/non-subjonctif
indicatif suppositif
2.3. Dans la corrélation subjonctif/non-subjonctif (=indicatif + suppositif) c’est le
subjonctif qui sert de forme marquée (sa masse phonique est plus grande, il est
moins fréquent que toutes les autres formes personnelles). Dans la corrélation
indicatif/suppositif la forme marquée est le suppositif (sa masse phonique est plus
grande, son emploi est intensif).
2.4. La fonction primaire du subjonctif est celle de subordination grammaticale à la
structure qui le gouverne. Le subjonctif sert à exprimer le rapport à la réalité non
pas par lui-même, mais indirectement.
L’indicatif et le suppositif réalisent leur rapport à la réalité par eux-mêmes,
directement. L’idicatif énonce un fait réel qui est affirmé ou nié. Le suppositif
traduit un fait potentiellement supposé.
2.5. Le subjonctif est de préférence une forme d’interprétation. L’indicatif et le
suppositif portent un caractère réflectoire.
2.6. L’impératif n’est pas un mode: il n’a ni contenu spécifique, ni forme spéciale.
L’impératif est une construction syntaxique d’un type à part.
21
3.
3.1. La catégorie grammaticale du temps c’est le rapport de l’action exprimée par
les formes personnelles au moment de la parole.
3.2. La valeur temporelle des formes est définie à partir du système même du verbe
et non pas du temps à priori. Elle se manifeste différemment ) chacun des modes:
le subjonctif, le suppositif, l’indicatif.
3.3. La catégorie du temps à l’indicatif est marquée par l’opposition des formes à
flexions (le passé simple et l’imparfait) à la forme à flexion zéro (le présent). Le
passé simple et l’imparfait servent de formes marquées. Le présent – forme non-
marquée – désigne le rapport non-interrompu au moment de l’énonciation. Le
passé simple est un temps du récit, l’imparfait est employé dans le récit que dans le
discours.
3.4. L’emploi des temps du subjonctif est différent dans le discours et dans le récit.
Dans le récit la catégorie du temps au subjonctif est formée par la corrélation de
l’imparfait et du présent. L’imparfait du subjonctif est une forme du récit. Dans le
récit le présent du subjonctif marque une action se rapportant au présent-futur.
Dans le discours le présent du subjonctif remplace l’imparfait du subjonctif. Le
présent du subjonctif désigne alors la simultanéité – postériorité à n’importe quel
moment du futur, présent, passé marqué par le verbe de la principale.
3.5. La catégorie du temps au suppositif est formée par la corrélation du futur (il
chantera) et de l’imparfait dusuppositif (il chanterait). La forme marquée est il
chanterait. A la différence de l’indicatif et du subjonctif dans le récit, les formes
en –r ne sont pas si nettement opposées par rapport au moment de la parole: il
chantera énonce un fait rapporté au futur, il chanterait au présent-futur, les deux
formes peuvent désigner le futur dans le passé (le discours indirect). Cela
s’explique par le fait que la valeur modale des formes en –r prévaut sur la valeur
temporelle.
3.6. Le futur est désigné par le présent, le périphrase verbale aller + infinitif et par
le futur du suppositif. Chaque forme a sa spécifité. Par la forme du présent
désignant un futur l’avenir est attiré dans le cadre du présent. Le futur immédiat
marque une action future dont le locuteur est toujours sûr comme si le présent était
inclu dans l’avenir. Le futur du suppositif présente un fait futur dans sa probabilité.
3.7. La catégorie du temps porte un caractère de préférence réflectoire.
4.
4.1. La catégorie grammaticale de l’aspect est définie comme le rapport du sujet
parlant au procès. Elle se manifeste par une représentation différente de l’action.
4.2. La catégorie de l’aspect est représentée par l’opposition passé
simple/imparfait. Par le passé simple le locuteur envisage le procès dans toute son
étendue, c-est-à-dire de son début jusqu’à sa fin (la vision de l’action est non-
sécante). L’imparfait indique le processus même de l’action (la vision de l’action
est sécante), par l’imparfait le locuteur envisage le procès en son déroulement.
4.3. La catégorie de l’aspect n’embrasse pas tout le système verbal, elle n’existe
que sur le plan du passé à l’indicatif. Dans le système des catégories prédicatives
organisées selon la hiérarchie elle se trouve au niveau inférieur après le mode et le
temps.
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- les formes passé simple/imparfait constituant la catégorie de l’aspect sont en
même temps des formes temporelles, c’est-à-dire que les mêmes morphèmes –ais,
-a, -it, -ut sont susceptibles de désigner la valeur de temps et celle de l’aspect. Ce
phénomène ne contredit pas la notion de catégorie grammaticale (morphologique):
l’imparfait et le passé simple par opposition à l’autre ils constituent la catégorie de
l’aspect.
4.4. La catégorie de l’aspect se rapporte aux catégories du type de préférence
interprétationnel.

Les catégories grammaticales essetiellement verbales


1. La catégorie de la corrélation de temps
1.1. La structure de la forme composée du verbe

Les temps composés du verbe français sont formés à l’aide de l’auxiliaire avoir et
être et du participe passé. Ils ont tous les traits d’une forme morphologique
analytique:
1) la grammaticalisation d’un des éléments (avoir, être);
2) l’inséparabilité grammaticale des constituants formellement séparés;
3) l’englobement de tout le système lexical d’une partie du discours (tout verbe est
soumis à la forme analytique);
4) présupposition fondée sur la régularité de la formation;
5) l’idiomatisme;
6) l’incapacité d’un des composants d’entrer indépendamment du second
composant en rapport syntaxique avec d’autres mots;
7) l’intégration au paradigme des formes synthétiques.

1.2. La valeur des formes composées


Tous les temps composés sont réunis par les mêmes marques formelles: l’auxiliaire
(avoir et être) et le participe passé. A chaque forme composée correspond une
forme simple.
L’opposition formes composées/formes simples qui est bien nette dans le système
du verbe français représente une catégorie grammaticale qui est reconnue pour telle
par la majorité des linguistes, mais le contenu de cette catégorie est discuté. Selon
les uns, c’est la catégorie de l’aspect, selon les autres, c’est une catégorie qui est
distincte de celle du temps et de celle de l’aspect: corrélation de temps (Pitskova,
Stepanov), temporaineté (Damourette et Pichon), stage (Reid), phase (Fourquet).
Puisque la valeur des temps composés n’est pas toujours révélée dans le cadre
d’une phrase isolée, il faut avoir recours à l’analyse du texte, sur le fond duquel
certaines formes composées manifestent plus nettement leurs propriétés.
Chaque forme composée caractérisée par la valeur du parfait a ses particularités
dues au temps du verbe auxiliaire.

Les formes composées de l’indicatif


Le passé composé (le présent parfait). Le passé composé tient dans le système des
temps composés une place particulière. Sur le plan paradigmatique c’est une forme
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composée du présent (l’auxiliaire est au présent) (J.Damourette et E.Pichon
l’appellent l’antérieur pur), L.Tesnière – le présent antérieur). Mais sur le plan
syntagmatique il est est employé parallèlement avec l’imparfait et le passé simple
(dans la presse, par exemple)

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