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ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ
LETTRES ET LETTRES ET LANGUE
MOHAMED BOUDIAF DE
LANGUES FRANÇAISE
M’SILA
Semestre: 1
Matière: Morphosyntaxe M1
Objectifs de l’enseignement :
-Construire un énoncé grammaticalement correct suivant les structures appropriées.
-Dégager les formes des mots, flexions régulières et irrégulières, variantes irrégulières de
certains noms et verbes.
-Maitriser l’agencement des marques syntaxiques autour du nom (déterminant, etc.), du verbe
(pronoms, etc.), de l’adjectif, de l’adverbe, et enfin de l’organisation des mots et groupes de
mots dans un énoncé ou une phrase.
Mode d’évaluation :
Examen final (50%) et contrôle continu (50%) (TD+ Travail personnel)
Morphosyntaxe
1-Introduction
2-Aspects de la morphosyntaxe
2-1-La morphosyntaxe lexicale
2-1-1- La composition
2-1-2-Groupes composés et groupes syntaxiques
2-2-La morphosyntaxe flexionnelle
2-2-1-Changements catégoriels
2-2-2-Flexions nominales, adjectivales et verbales
2-3-La morphosyntaxe contextuelle
2-3-1-Le groupe nominal
2-3-2- Le groupe verbal
2-3-2-1-Variation de temps
2-3-2-2-Variation de personne
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2-3-2-3-Variation modale
2-4-La morphosyntaxe positionnelle
3-Conclusion
4-Sources bibliographiques
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1-Introduction
La morphologie étudie la formation interne des mots dans une langue. Son unité de base est le
phonème ou le morphème (selon les écoles). Quant à la syntaxe, elle vient du grec suntaxis,
signifiant « ordre », « arrangement ». Ainsi la syntaxe étudiera l’organisation des unités dans
un énoncé.
Ces deux domaines permettent d’expliquer comment la structure d’une phrase dans une
langue permet au locuteur de cette langue de comprendre le sens de cette phrase.
À cet égard, on pourra donc donner une définition à la morphosyntaxe : la morphosyntaxe est
l’ensemble des règles des utilisations des structures et des contrastes grammaticaux dans le
but d’exprimer des relations sémantiques plus ou moins complexes entre objets, personnes et
événements. La morphosyntaxe porte donc sur l’ensemble des structures qui permettent de
construire grammaticalement un énoncé, et elle porte aussi sur les formes des mots, flexions
régulières et irrégulières, variantes irrégulières de certains noms et verbes, l’agencement des
marques syntaxiques autour du nom (déterminants, etc.), du verbe (pronoms, etc.), de
l’adjectif, de l’adverbe, et enfin de l’organisation des mots et groupes de mots dans un énoncé
ou une phrase.
De ce fait, tous les niveaux d’organisation langagière, dans la langue française, sont touchés
de manière importante par la morphosyntaxe. On distinguera quatre niveaux de
morphosyntaxe : lexical (racine des mots), flexionnel (terminaison des mots), contextuel
(marqueurs syntaxiques ayant un caractère obligatoire et dont l’emplacement est strictement
déterminé) et positionnel (organisation des mots ou groupes de mots présentant une certaine
flexibilité).
Comme ce terme de morphosyntaxe est assez récent (1960), sa signification peut paraître
obscure pour le non-linguiste, en dépit du fait qu’il recouvre un ensemble de caractères que
l’on retrouve dans toutes les langues. Les termes plus souvent connus des non-spécialistes
sont ceux de lexique, l’ensemble des mots qui compose une langue, et de syntaxe, l’ensemble
des relations entre les éléments qui composent le lexique. Ces deux objets, lexique et syntaxe
(auxquels on peut ajouter au moins la phonétique, la phonologie, la sémantique et la
pragmatique) est fondamentale pour parler et comprendre une langue. Pourquoi alors
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introduire la notion de morphosyntaxe, qui semble recouvrir celle de syntaxe ? Simplement
les mots eux-mêmes peuvent se modifier, avec une portée sémantique et une portée
syntaxique. Par exemple, le mot « regard » peut se modifier pour devenir « regarder,
regarderons, regards, regardant, etc. ». Le processus interne au lexique, appelé morphologie,
concerne la modification du sens des mots, mais aussi leurs caractéristiques syntaxiques,
c’est-à-dire la nature de relations qu’ils entretiennent avec les autres mots. C’est pourquoi
l’étude de la syntaxe ne peut se réduire à l’agencement des mots et comprend des éléments de
morphologie.
Mais, il faut souligner que la frontière entre lexique et syntaxe est le plus souvent liée à
l’histoire de l’écriture des langues. C’est la plupart du temps autour de la notion de mot écrit
que s’est définie la notion de mot, notion qui définit à son tour lexique et syntaxe. Or, cette
notion de mot est souvent très difficile à justifier et à formaliser du point de vue linguistique.
Une approche naïve des choses qui donnerait à penser que la réalité s’impose, et les objets se
présenteraient eux-mêmes en toute clarté. Ainsi se pose la question de décrire les mots
d’une langue : par exemple, combien de mots faut-il distinguer de mots dans le groupe
pommes de terre ? Faut-il y voir trois mots ? C’est l’utilisation du concept de morphosyntaxe
permet de s’affranchir de ce clivage entre lexique et syntaxe.
2-Aspects de la morphosyntaxe
Elle concerne la formation des mots et la création de nouvelles unités lexicales par différents
procédés combinatoires dont les plus importants sont la composition et la dérivation. La
composition réunit deux morphèmes libres ou lexèmes comme grand-mère et bébé
éprouvette, la dérivation concerne un morphème libre et un morphème lié comme nuageux. Il
existe aussi d’autres procédés comme la conversion (actif-activer), l’inversion ou la
dérivation régressive (chanter-chant), le télescopage (français+anglais-franglais), la
troncation ou réduction (professeur-prof), l’acronyme propre à la siglaison (l’OTAN).
Pour la formation des groupes de mots et des phrases, l’on fait appel aux morphèmes
grammaticaux. Ceux-ci se rapportent aux trois classes de mots : le nom, le verbe et
l’adjectif. Le nom peut être précédé d’un article ou d’un autre morphème déterminant, et suivi
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de morphème de pluralité ; le verbe peut être accompagné d’un auxiliaire ou être lui-même
porteur d’un morphème de temps ; l’adjectif peut être caractérisé par la présence de
morphème de comparaison.
Le terme morphème a été introduit pour pouvoir parler de façon globale des éléments
porteurs de sens. Il est un mot simple ou un affixe. Le mot simple peut fonctionner comme un
morphème indépendant (morphème libre), l’affixe est donc un morphème dépendant (lié).
2-1-1- La composition
Il existe, pour la structure interne des composés, de combinaisons différentes dont voici
quelques exemples :
Il semble donc que dans le groupe des composés nominaux, l’on rencontre toutes sortes de
relations sémantiques entre les composants. Parmi les plus courantes se dégagent la relation
de provenance et celle de la fonction, comme le montrent les exemples suivants :
On voit que dans les exemples « c » et « d », la préposition « à » indique que le nom composé
renseigne sur la fonction du fer et non sur sa provenance. Mais, le mot dans son processus de
composition, ne garde pas nécessairement sa signification originale : celle-ci peut soit
s’étendre, soit se réduire. Autrement dit, tout ceci procède des principes de généralisation et
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de spécialisation. Nombreux sont les noms composés dont la signification et l’emploi sont
liés à un domaine spécifique de l’expérience : le pot-pourri et le pot aux roses n’ont plus
nécessairement quelque chose avoir avec le pot de fleurs. Il n’y a pas de signification
originale, pour les mots cités précédemment, tout comme aussi un faire-part, qui n’annonce
pas n’importe quelle nouvelle, ou un non-lieu, qui ne puisse être prononcé que par un juge, et
on ne parle pas également de plus-value qu’en économie.
Quant à l’l’interprétation des composés adjectivaux, elle est généralement plus transparente
par le fait que l’adjectif dénote une relation : l’un des composants spécifie l’autre. Dans
l’exemple (a) (adjectif et nom), c’est le nom, qui détermine le domaine ou le champ auquel le
premier composant s’applique. Dans l’exemple (c) (deux adjectifs), c’est le deuxième
adjectif, qui ajoute une nuance à la qualité désigné par le premier. Cependant, dans l’exemple
(d) adjectif et verbe, le verbe précise le degré de la qualité en question et signifie donc
« très ».
b-Il portait une magnifique chemise vert foncé (foncé qualifie vert et non chemise)
c-Les deux filles sourdes-muettes fréquentent des écoles spécialisées (deux adjectifs)
d- J’ai vu dans la rue un homme ivre mort. Il est tout à fait possible d’être ivre sans boire une
goutte d’alcool : suite à une infection bien spécifique, un système « d’auto-brasserie » peut
ainsi se mettre en place dans l’estomac, permettant de fermenter les sucres d’amidon en
éthanol.
Parfois l’adjectif entre dans la composition d’un nom complexe dont on ne peut plus le
désolidariser.
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qu’un groupe syntaxique, c’est le groupe composé. Le composé répond aux caractéristiques
suivantes : la non-prédictivité, comme dans un voyage présidentiel, ce voyage n’est pas
présidentiel. L’absence de modification adverbial comme dans un fait-divers : * un fait très
divers, ou la coordination adjectivale, comme dans l’exemple *une étoile brillante et filante.
Cependant, il faut se rendre compte de la gradation dans la lexicalisation des groupes de
mots, appelé le degré de figement. Ainsi, certains groupes de mots répondent à un ou
plusieurs critères-mais non à tous-, comme une cuisine électrique (cette cuisine est
électrique)-( ?) une cuisine est très électrique). Par contre une cuisine roulante répond à tous
ces critères et constitue dès lors un groupe figé. A l’inverse, une cuisine moderne ne répond à
aucun critère et fait donc figure de groupe syntaxique.
On peut citer encore d’autres critères structuralistes pour différencier les lexèmes et les mots
composés (syntagmes lexicalisés) des groupes syntaxiques (syntagmes libres).
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2-2-La morphosyntaxe flexionnelle
Les variations flexionnelles en français ont trois grands types d’usages : changements de
catégorie d’un mot (ou modification sémantique du mot), genre et nombre des noms,
formes verbales (temps et personne). Elle comprend ainsi les variations de formes du
substantif et de l’adjectif, et la flexion verbale. Cependant, il faut distinguer entre ce qui est un
fait de morphosyntaxe, puisqu’il s’agit d’un accord, entraîné par sa dépendance vis-à-vis du
substantif, et de ce qui concerne ce dernier. Il ne va de même pour le substantif : son genre
est déterminé dans le lexique. Il ne faut pas confondre donc le genre, qui est une catégorie
linguistique, c’est-à-dire concerne les mots, et le sexe, qui est une catégorie
extralinguistique et donc concerne les référents, c’est-à-dire les fragments de la réalité
auxquels renvoient les mots. Dans ces référents, on peut distinguer des objets inanimés (un
meuble, une sensation, une notion), ces objets, étant soit concrets, soit abstrais, et des êtres
animés, humains (un homme, un enfant) ou non humains (un chat, un chien).
2-2-1-Changements catégoriels
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veuf / veuve intolérable
chanteur /chanteuse illisible
infirmier / infirmière lavage-laverie-lavement
lavette-lavable
Flexions verbales
Temps / personne
Il Je Nous
Parlera parlerais parlions
Comme il est montré dans le tableau, pour la flexion, objet de la morphologie, l’ajout d'un
affixe qui ne crée pas un nouveau lexème, c’est-à-dire , il y a un changement au niveau
grammatical, genre, nombre, personne, etc., sans altération du sémantisme du cœur lexical
comme dans le cas de la lexicologie, qui crée un nouveau lexème apportant un changement
au niveau sémantique.
Pour le cas de dérivation (lexicologie), les suffixes de dérivation, en plus d'altérer le
sémantisme de la racine lexicale, ont une influence sur la catégorie grammaticale :
suffixes de dérivation
racine nominaux adjectivaux adverbiaux
-i- -cal- -ement
am- -ant
-our- -eu(x)- -sement
Mais, les processus de dérivation et de flexion, selon le modèle génératif applicatif, sont
expliqués en liaison étroite avec les structures syntaxiques : la génération des mots et la
génération des propositions sont traitées comme les deux parties d’un processus génératif
unique. Ce modèle semble tenir d’un certain degré de formalisation des processus de
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dérivation et de flexion. C’est-à-dire à quel point, ce modèle tient compte des caractères
fondamentaux de ces processus.
-La classe grammaticale de mots se comporte de manière déterminée à l'égard des autres
classes dans les structures syntaxiques. Les traits différentiels d'une classe donnée
sont déterminés par la forme que prend une structure syntaxique dans son ensemble
lorsqu'on y introduit un élément de cette classe. C'est une des idées centrales du modèle
applicatif que de définir les traits différentiels des classes de mots à partir de leurs positions
syntaxiques.
-Il existe un lien inverse entre les processus de génération des mots (dérivation et
flexion) et les processus de génération des structures syntaxiques (syntagmes et
propositions). C’est une sorte de régularisation réciproque dans la mesure où les classes de
mots possèdent les propriétés fonctionnelles nécessaires à la génération des structures
syntaxiques, et les structures syntaxiques sont engendrées sur la base des propriétés
fonctionnelles des mots. Ainsi, Toute modification au niveau de la flexion s'accompagne
automatiquement d'une modification correspondante au niveau syntaxique.
- Les diverses conversions subies par les mots liés en structures syntaxiques provoquent
la transformation des structures qu'ils forment en d'autres structures syntaxiques.
Ainsi, la modification des propriétés fonctionnelles des mots en fonction de leur
passage dans telle ou telle classe reflète l'essence même du processus morphosyntaxique. On
devrait don se rendre compte de l'aspect grammatical des processus de dérivation et de
flexion.
Les mots engendrés dans le générateur de mots sont des modèles des parties du discours.
Les mots du premier degré de dérivation du générateur s'interprètent comme des parties du
discours non dérivées, formées de manière à remplir leur fonction syntaxique fondamentale.
Ce modèle applicatif se voit être élargi de génération des mots et des structures syntaxiques.
Dans ce sens, on appelle forme fondamentale d'une partie du discours, la forme qui peut
fonctionner dans la position syntaxique fondamentale de cette partie du discours. Par
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exemple, la forme personnelle du verbe, spécialisée dans la fonction de prédicat, est la
forme fondamentale du verbe. La forme du substantif, pouvant occuper la position du
sujet, est dite forme fondamentale du substantif. On appelle forme transposée d'une partie
du discours quelconque, une forme de cette partie du discours capable de fonctionner
dans une position, considérée comme la position syntaxique fondamentale d'une autre
partie du discours. Par exemple, un substantif au génitif, fonctionnant dans la position
fondamentale de l'adjectif, est considéré comme une forme transposée du substantif.
2-3-Morphosyntaxe contextuelle
Pour la presque totalité des noms, l’indication de genre est étroitement liée à la présence du
déterminant. La morphosyntaxe contextuelle, dans sa grande partie, s'intéresse aux
mécanismes qui permettent de construire les groupes nominaux. Et il est à signaler aussi que
les prépositions sont incluses dans les groupes nominaux.
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La morphosyntaxe contextuelle peut concerner le groupe verbal. A ce propos, presque toutes
les formes utilisées à l'oral ne se différencient qu'avec les pronoms personnels (je, tu, il, elle,
ils elles, on); toutes, elles utilisent la même forme du verbe à l'oral, à l'exception du pluriel
pour les verbes irréguliers).
Les variations de temps correspondent à une référence externe à l’action désignée par le
verbe, en fonction d’un référentiel temporel. Les temps du verbe permettent de situer l’action
dans le passé, le futur, le présent, par rapport au temps présent, c’est-à-dire le tempus ou le
temps verbal rapporté au moment de la parole. Les événements peuvent avoir lieu soit dans un
espace temporel incluant le moment de la parole (le présent), soit dans l’antériorité (passé) ou
dans la postériorité (futur) du moment de la parole (présent). Aux événements situés dans le
présent ou dans le passé, nous attribuons d’ordinaire le statut de réalité ; Aux événements
situés dans le futur ; le statut de potentialité (une réalité qui doit encore se réaliser). La
distinction entre réalité et potentialité est reflétée par la forme même des temps verbaux. Pour
former le présent (travaille) et le passé (travaillait, travailla, a travaillé), nous ajoutons un
affixe au radical du verbe (travaill-). Par contre, pour former, le futur (parlera), nous
conservons le verbe à l’infinitif (travailler). Et pour mettre encore en lien morphosyntaxe et
sémantisme, le temps du verbe n’indique pas par lui-même s’il s’agit d’un événement unique
ou d’un événement qui a lieu régulièrement.
b. Amine travaillait huit heures par jour. (Un jour particulier ou toujours ?)
Ceci illustre une fois de plus que le caractère des caractères linguistiques est vague du fait de
la complexité de la réalité qui y reste également largement sous-spécifiée. Les
positionnements dans le temps peuvent donc être relatifs, un événement passé ou futur peut en
précéder ou en suivre un autre, comme on verra dans la variation d'aspect.
2-3-2-3-Variation d'aspect : cette variation a un rapport avec le procès décrit par le verbe.
Le procès peut être statique ou dynamique. Statique lorsque l'action est terminée, elle
constitue en quelque sorte une action finie (aspect perfectif), comme l’illustrent les exemples
suivants :
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a. Amine a acheté une nouvelle maison.
Dans les exemples ci-dessus, l’événement est situé dans l’antériorité du moment de la parole
(a), et dans l’antériorité d’un autre événement (b, c). Dans le premier cas, l’évènement trouve
son expression dans un temps parfait ; dans le deuxième cas, dans un plus-que-parfait.
Par le passé composé (a), l’achat est vu à partir du moment de la parole et y est relié.
L’imparfait, quant à lui, le situe également dans l’antériorité du moment de la parole, mais
sans l’y relier, de façon « neutre ». L’achat est vu dans son déroulement. Le plus-que-parfait
situe l’événement passé dans l’antériorité d’un autre événement passé. L’achat vient avant la
retraite. Parallèle connexion peut aussi se faire entre deux événements situés dans
l’antériorité du moment de la parole : dans (c), l’événement de la réalité future qui est le
mariage sert de point de repère pour le fait antérieur au mariage d’acheter une nouvelle
maison.
Dans (a), on centre l’attention sur la progression de l’événement. Par contre, dans la forme
non marquée du présent fait entrer l’événement entier dans le champ de vision.
Le français possède un grand nombre de pronoms dits personnels ou démonstratifs (ça, cela,
ceci) dont l’usage au côté du verbe est obligatoire, à l’exception des cas d’impératifs ou de
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phrases affirmatives comportant un sujet lexical. C’est ce caractère obligatoire (du sujet) et
leur usage limité en dehors du verbe (réservé aux pronoms démonstratifs) qui situent ces
pronoms dans la morphosyntaxe contextuelle.
Les pronoms sujet permettent d’indiquer la personne (je, tu, il), le nombre (il, ils) et le genre
(il, elle). On est un pronom personnel indéfini. Enfin, il existe des pronoms personnels autre
que sujet : objet (le, la, les), objet indirect (lui, elle, leur, leurs). Ces autres pronoms (ainsi que
les pronoms réflexifs) ont des positions obligatoires strictes, phénomène typique de la
morphosyntaxe contextuelle. On accepte par exemple, pour l’ordre correcte des clitiques, il ne
le sait pas, mais non * il le ne sait pas, il ne lui en donne pas, mais non* il n’en lui donne pas,
comme l’illustre le schéma suivant :
Je(ne) (me)
2-3-2-3-Variation modale : Les variations modales ne doivent pas être confondues avec les
modes (indicatif, subjonctif, impératif), la strate extérieure de la fonction communicative. Car,
en énonçant une phrase, nous posons un acte, appelé un acte de langage correspondant à une
fonction communicative repérée à partir de la phrase énoncé. Nous pouvons soit vouloir
affirmer quelque chose (donner une information ou la demander si nous n’en disposons pas),
soit demander ou ordonner que quelqu’un fasse quelque chose, soit en fin poser un acte
rituel comme saluer ou célébrer un mariage. Ces fonctions communicatives de base
correspondent aux trois modes, du moins partiellement : les modes déclaratif, interrogatif et
impératif. Toutefois, ces trois types d’acte de langage sont loin de montrer la correspondance
entre le mode de la phrase et sa fonction communicative. Il existe, pour des raisons de
politesse en outre de ces fonctions prototypiques, une taxinomie de cinq types proposée par le
philosophe John Searle : les actes assertifs, directifs, commissifs, expressifs et déclaratifs. qui
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seront par la suite, regroupés en actes de langage informatifs, obligatifs (directifs et
commissifs), et constitutifs (expressifs et déclaratifs)
Conséquemment à ce qui a été précédemment, on peut dire que la langue a été donnée à
l'homme pour dire la vérité. Pour la variation modale, par exemple, elle exprime une valeur de
vérité logique aux verbes (entre nécessité, possibilité, impossibilité et contingence).il s’agit de
l’attitude du locuteur par rapport à l’événement. Deux attitudes sont possibles : soit le
locuteur assume la véracité de ce qui est dit, soit il considère l’événement comme événement
potentiel ou possible.
Les choses qui ont réellement (eu) lieu désignent la situation qui va de soi, elle ne reçoit pas
de marque spéciale. Ce genre de situation est qualifié de non marqué, attendu par défaut. Or,
il nous arrive aussi de parler de situations qui n’ont pas encore eu lieu, et qui sont susceptibles
d’avoir lieu à un autre moment ou à un autre endroit, bien que nous, nous ayons aucune
certitude. Ce genre de situation marquée est envisagé comme étant une modalité.
Pour exprimer la potentialité ‘un événement, le français dispose –tout comme bon nombre de
langues- d’une série d’auxiliaires modaux , comme par exemple, pouvoir, devoir, vouloir,
avoir à. Chacun marque une nuance un peu différente dans l’attitude du locuteur : pouvoir,
par exemple, indique un de gré de potentialité relativement léger, tandis que devoir, un degré
de potentialité relativement élevé comme l’illustrent les exemples suivants :
D’après les exemples ci-dessus, la variation modale montre que le locuteur en (a) et (b) peut
dire ce qu’il veut qui se passe en donnant l’autorisation ou en imposant une obligation, à la
différence des exemples (c) et (d) où le locuteur peut exprimer ce qui, selon lui, est
probablement le cas. Ainsi, cette variation modale nous permet de recenser deux modalités. la
première attitude (a,b) –qui se rapporte au monde des notions éthiques (droits, devoirs,
admissibilité, etc.- relève de la modalité déontique (la déontologie). La deuxième attitude
(c,d), qui a trait au savoir, relève de la modalité épistémique. Cette modalité exprime la
position du locuteur vis-à-vis ce qui est logiquement possible (c) ou nécessaire (d).
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2-4-La morphosyntaxe positionnelle
Elle s'intéresse à la position de l'objet et le sujet du verbe qui, en fonction de leur position,
apporte un sens nouveau et différent. Le sujet ou l’objet du verbe dépend de la position des
groupes nominaux par rapport au groupe verbal. L’agencement donc des mots dans des
phrases montre qu’il y a des verbes conjugués autour desquels les autres éléments du discours
sont disposés avec un souci de cohérence et de logique. Les éléments de l’énoncé doivent
ainsi être disposés correctement les uns par rapport aux autres. Mais il semble difficile à
cerner la limite entre morphosyntaxe et composition des énoncés entre eux, mais on peut,
même en si en partie, faire référence à la morphosyntaxe, en mettant l’accent sur la rection du
verbe, car « le verbe est considéré comme le « centre organisateur » d’une séries d’éléments
qui l’accompagnent. La construction verbale se définit à partir des relations de dépendance
qu’entretient le verbe avec les éléments qui gravitent autour de lui ». (Elisabetta Bonvino,
2005).
Pour toutes les langues les linguistes peuvent déterminer l’ordre d’apparition le plus
significatif de l’actant (sujet), du patient (objet) et de l’action (désignée par un verbe). Dans
la langue française l’ordre fondamental est S. V. O, comme l’illustrent les énoncés suivants :
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Il existe des énoncés qui contiennent les mêmes mots mais, la signification varie en fonction
de l’emplacement de ces éléments (objets) :
Dans les deux phrases il est dit que Farid met une clôture en couleur. Mais, dans la phrase (a),
nous savons qu’elle était verte, alors que dans (b), nous n’en connaissons pas la nouvelle
couleur.
3-Conclusion
4-Références
NICOLE Delbecque, comprendre comment fonctionne le langage, éd. de boeck.duculot,
Paris, 2006
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