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doc. vous sera utile


Résumé du cours de linguistique (1) Bonne chance

(Pour les étudiants de la licence en éducation ENS Meknès)


Prof/ SEHLAOUI

Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure

(1)-Arbitraire du signe

Le lien qui unit le signifiant au signifié est arbitraire ou immotivé.


Expliquez pourquoi et donnez un exemple ?

(1)- la forme sonore est indépendante du contenu sémantique.

(2)-Le fait d’avoir des signifiants différents d’une langue à l’autre


pour un même signifié confirme ce principe de l’arbitraire du signe
(d’où l’existence de langues différentes).

-Par exemple, entre le concept «chaise» et la suite de sons «chaise »,


il n’y a aucun rapport naturel. Le lien qui lie ce signifiant et ce signifié
est de nature conventionnelle.
-Saussure signale l’existence d’une échelle dans l’arbitraire.
Expliquez et donnez un exemple.

- il distingue l’arbitraire absolu de l’arbitraire relatif. Pour les


onomatopées par exemple, on parle d’un arbitraire relatif, car la
relation entre le signifié et le signifiant est motivée (ex. Les tic-tac ou
tic tac d’une horloge).

(2)-Caractère figé du signe linguistique

Le signe nous est imposé par le code social qu’est la langue et est
donc figé. Le signe linguistique échappe à notre volonté. Expliquez
pourquoi et donnez un exemple?

(1)- L’individu ne peut choisir les signes, il en hérite, dans la


stabilité. C’est ce que Saussure appelle l’immutabilité du signe.
C’est grâce à cette stabilité du système linguistique que l’on peut
apprendre les langues, les utiliser tout au cours de notre existence et
transmettre des informations à travers le temps.

(2)-Si chaque individu avait la liberté de créer de nouveaux signes


linguistiques, ou de se débarrasser de signes de la langue selon son bon
vouloir, il n’y aurait plus de fonctionnement social possible pour
la langue.

-Ex. Le nom français maison existait déjà en français il y a cent ans


et existera encore vraisemblablement dans cent ans.

(3)-Caractère linéaire du signe linguistique


-La réalisation d’un message linguistique est une suite linéaire de sons.
Au niveau du signe, les signifiants sont des patrons sonores linéaires.

-Mais cette linéarité ne s’appliquerait pas avec un système


sémiotique gestuel, puisque l’on peut produire plusieurs gestes de
façon simultanée.

(4)- Propriétés de combinatoire des signes linguistiques

-Les propriétés de combinatoire d’un signe linguistique sont les


contraintes propres à ce signe qui limitent sa capacité de se
combiner avec d’autres signes linguistiques. -Par exemple, le signe
français sommeil se caractérise aussi par de multiples propriétés de
combinatoire: c’est un nom commun, masculin et singulier et, en
conséquence, il doit normalement s’employer avec un déterminant
masculin (article, pronom possessif, etc.)

-un/le/son/… sommeil

(5)-Signe élémentaire vs complexe

(1)-Les signes élémentaires sont des signes qui ne peuvent être

analysés en terme de signes plus simples. Par exemple, la préposition


‘’avec’’ est un signe linguistique élémentaire.
(2)- les signes complexes sont analysables en terme d’autres signes.

Par exemple, refaire peut être analysé par la combinaison des deux
signes re- + faire.

(6)-Valeur

Un signe linguistique a également une valeur. Expliquez et donnez un


exemple ?

-La valeur du signe linguistique est le sens défini par ses positions
relatives par rapport aux autres signes.

-Par exemple, le contenu conceptuel associé au signe «chaise » est


constitué non seulement de son signifié, mais aussi du fait qu’il n’est
ni « siège », ni « fauteuil ».

(7)-Rapports syntagmatiques et paradigmatiques

(a)-L’axe syntagmatique est l’axe linéaire, l’axe des successions. Ce

sont des rapports que les signes entretiennent dans la chaîne parlée.

Par exemple, dans la phrase :

Les enfants aiment la maîtresse.

L’unité «les enfants» entretient une relation syntagmatique avec


l’unité « la maîtresse ».
(b)-l’axe paradigmatique : Il s’agit de rapports qui se créent entre

les signes hors de la chaîne du discours. Ces rapports paradigmatiques


donnent lieu à la formation de groupes de signes sur la base de
relations de types divers.

Par exemple, dans la phrase : Pierre travaille dans l’enseignement.

-le terme « enseignement » évoque différentes unités comme «


enseigner » qui a la même racine, « apprentissage » qui a un sens
plus ou moins proche.
Résumé du cours de linguistique (2)
(Pour l es étudiants de la lice nce en éducation ENS Meknès)
Prof / SEHLA OUI

Le fonctionnalisme

Le linguiste le plus représentatif de la phonologie praguoise est


Martinet qui a développé une théorie qu’il appelle le« fonctionnalisme
». Le point central de cette théorie réside dans le concept de la double
articulation.

La double articulation

Le langage humain peut être décrit comme doublement articulé:


articulé d’abord sur les deux plans du contenu et de l’expression ;
articulé ensuite sur le plan de l’expression seulement. Expliquez et
donnez un exemple.

La première articulation du langage

(1)-La première articulation du langage est le monème qui est la plus


petite unité ayant à la fois une forme et un sens. Il s’ordonne dans le
successif et sert à former les énoncés.

Ex : Le vent souffle : 3 monèmes.


Martinet établit le découpage suivant :

(a)- Les monèmes autonomes sont Les adverbes, car ils peuvent

figurer en toutes positions :

Ex : C’est ta fête aujourd’hui.

C’est aujourd’hui ta fête.

Aujourd’hui c’est ta fête.

(b)- Les monèmes fonctionnels sont Les prépositions qui servent à

articuler sur d’autres monèmes et Les conjonctions de


subordination qui servent à articuler des énoncés sur d’autres
énoncés.

Ex : Je vais à l’école.

Ex : Je ne vais pas à l’école parce que je suis malade.

(c)- Les monèmes dépendants sont les noms, les verbes et les

adjectifs qualificatifs.

Ex : Françoise s’est cassé un ongle hier à la piscine.

Françoise : monème dépendant

Casser : monème dépendant


Ongle : monème dépendant

Hier : monème autonome A

: monème fonctionnel

Piscine : monème dépendant

Parmi les monèmes, Martinet distingue : les lexèmes et les


morphèmes.

(a)- Les lexèmes ( ou monèmes lexicaux)

Ils constituent des mots à contenu sémantique. Leur classe est


ouverte. ce sont les noms, les verbes, les adjectifs qualificatifs et les
adverbes ; mais aussi : un radical, un affixe (préfixe, suffixe).

(b)-Les morphèmes (ou monèmes grammaticaux ou grammèmes)

Ils ne véhiculent pas un contenu référentiel aussi précis que les


lexèmes : les articles, les pronoms, les adjectifs possessifs,
démonstratifs, indéfinis, Les prépositions, les conjonctions, les
désinences verbales (marques de la conjugaison)…etc.

La deuxième articulation du langage

Elle concerne le plan de l’expression. C’est Le phonème qui est la


plus petite unité de la chaîne parlée qui ait une valeur pertinente
d’opposition.
Ex. le monème (oiseau) --- signifiant (wazo), décomposable en quatre
phonèmes : w/a/z/o.
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Domaines d'étude de la linguistique

Les domaines d'analyse traditionnels de la linguistique

Ils sont aussi appelés domaines internes de la linguistique. Ces


domaines sont:

(a)- La phonétique , science très ancienne, étudie les sons des

langues dans leur réalité physiques.

-On peut étudier les sons des langues de trois points de vue différents.
Expliquez.

1. la phonétique articulatoire est la manière dont les sons sont

produits par les organes de la parole.

2. la phonétique acoustique concerne les caractéristiques des ondes

sonores qui se propagent de celui qui produit des sons (le locuteur)
au récepteur ou l’interlocuteur.

3. la phonétique auditive s’intéresse aux effets physiques sur

l’oreille humaine de ces ondes sonores.


b- la phonologie est une science qui étudie les sons du langage du

point de vue de leur fonction dans le système de communication


linguistique.

C- La sémantique étudie la codification du signifié dans le contexte

des expressions linguistiques.

- La dénotation (le rapport entre un mot et ce qu’il désigne) et la


connotation (le rapport entre un mot et son signifié suivant certaines
expériences et le contexte) sont des objets d’intérêt de la sémantique.

D-La morphologie est l'étude de la forme des mots et des groupes

de mots.

-La morphologie comprend notamment l'étude du nombre, du genre,


des déclinaisons, des conjugaisons, etc., aussi bien que l'étude des
procédés de formation des mots.

-Processus de formation des mots

Il existe deux types de processus de formation des mots : l’affixation


et la composition.

(1)-L’affixation consiste à combiner une racine qui est un

morphème lexical et différents affixes.


-Ex. Le mot « inacceptables » est formé par l’affixation avec une
racine « accept » et des affixes « in », « able » et « s ». Il existe deux
types d’affixation: la flexion et la dérivation.

(a)-La flexion est un processus de variation de formes d’un mot. Les


affixes de flexion sont destinés à marquer les différents traits
grammaticaux exigés par la catégorie de la racine (marques de
genre, de nombre, de personne, etc.).

- Par exemple, la lettre « s » marque, souvent, à l’écrit, la pluralité


en français: chaise : chaises

(b)-La dérivation étudie les règles de formation lexicale à partir, par


exemple, de préfixes et de suffixes : Casser : cassable et incassable.

(2)-La composition est le processus qui combine plusieurs unités

susceptibles d’être employées seules, comme « machine à écrire », «


chaise longue » ou « fibre optique ».

E)-La syntaxe est l'étude des rapports qui existent entre les

groupes de mots constituant la phrase ou les relations entre les


phrases dans le discours.
F)-La Grammaire est l'étude des structures morphologiques

(formes) [morphologie] et syntaxiques (fonctions) [syntaxe] d'une


langue.

a)-La grammaire descriptive enregistre un état de langue donné.

b)-La grammaire normative donne les règles permettant de ne pas

s'écarter d'un état de langue dit "correct", ou "bon usage".

c)-La grammaire historique étudie l'histoire, l'évolution d'une

langue et le passage d'un état de langue à un autre.

d)-La grammaire comparée compare des langues apparentées.


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Domaines non traditionnels de la linguistique

a- La psycholinguistique ou la psychologie du langage est l'étude

des processus cognitifs qui permettent aux humains d'apprendre,


d'utiliser et de comprendre une langue

Les sciences cognitives est l’étude de différents domaines tels que :

la perception, l’intelligence, le langage, le raisonnement ou même la


conscience.

b- La sociolinguistique est l’étude des relations entre les

phénomènes linguistiques et sociaux.

-L'étude sociolinguistique d'une variété peut prendre en

considération un large éventail de composants sociaux, suivant la


problématique traitée. Expliquez et donnez des exemples.

-Les composants sociaux plus courants sont l'âge, le sexe, la classe

sociale ou encore l'ethnie. Cela dit, on peut constater l'existence de


nombreux sociolectes d’une même langue, par exemple :
Le langage enfantin

Le langage des jeunes

Le langage des séniors

-La sociolinguistique recouvre un ensemble de propositions et de


recherches, diverses manières d’appréhender les relations entre
linguistique et société.

1-L'ethnolinguistique est l’étude de la langue en tant qu'expression

d'une culture et en relation avec la situation de communication.

2-La géographie linguistique est l’étude dans l’espace des faits

linguistiques de tous ordres.

3-La dialectologie est une discipline qui a pour tâche de décrire

comparativement dialectes dans lesquels une langue se diversifie


dans l'espace et d'établir leurs limites.

C-La linguistique informatique est l’application des méthodes de

l’intelligence artificielle pour traiter les questions linguistiques. En


d’autres termes, c’est un domaine interdisciplinaire dans lequel
interviennent des linguistes, des spécialistes en informatique, des
spécialistes en logique, etc.
d- La neurolinguistique est l’étude de l’aphasie, c’est-à-dire, la

carence linguistique occasionnée par des formes spécifiques de


lésion cérébrale. Elle possède une nature interdisciplinaire, avec des
apports de la linguistique, de la neurobiologie et de la linguistique
informatique.

e- L'aménagement linguistique : il concerne le processus de décision

sur la langue qui peut se prendre à plusieurs niveaux de


l’organisation sociale : État, entreprise, organisation, groupe, etc.

-Une politique linguistique peut consister à faire évoluer le corpus

d'une langue en adoptant un système d'écriture, en fixant


le vocabulaire par l'établissement de lexiques ou de dictionnaires,
etc

F- L'analyse de discours est une approche multidisciplinaire qui

étudie le contexte et le contenu du discours oral ou écrit. Elle


s'applique à des objets aussi variés que, par exemple le discours
politique, religieux, scientifique, artistique.

g- La lexicologie est l’étude du lexique (du vocabulaire) d’une

langue, dans ses relations avec la phonologie, la morphologie et


surtout la syntaxe, ainsi qu’avec les facteurs sociaux, culturels et
psychologiques.

-L’importance des études lexicologiques est indiscutable. Expliquez


pourquoi ?

-Car le lexique est le premier à réagir aux progrès de la vie sociale,


économique et culturelle. Par conséquent, il est naturel aussi qu’on
juge de la richesse d’une langue d’après la richesse de son
vocabulaire.

-L'application de la lexicologie se nomme la lexicographie qui est la


technique liée à l'élaboration des dictionnaires.
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La sémiologie de la communication

La discipline scientifique qui étudie les systèmes de


communication se nomme la sémiologie (du grec "semeion", qui
signifie "signe"). Comme la définition provenant de la racine
hellénique le suggère, ces systèmes de signification sont développés
autours de la notion de signe, dont nous parlerons plus bas.

C’est Ferdinand de Saussure, linguiste genevois, qui a été le


fondateur européen de la sémiologie. Selon lui, la meilleure façon
d'étudier la nature de la langue est d'étudier ses caractéristiques
communes avec les autres systèmes de signe. De plus, considérant
que la langue sert d’abord et avant tout à communiquer avec ses pairs,
il est donc logique, que, dans le but de décrire son fonctionnement,
nous fassions des rapprochements plus ou moins nombreux avec les
autres systèmes de communication développés par l’homme.
Saussure prétend également que la sémiologie devrait avoir pour
objet d'étude "la vie des signes au sein de la vie sociale". Les langues
naturelles seront donc étudiées en tant que système de communication
au même titre que les systèmes de communication des sourds-muets,
les rites symboliques, les formes de politesses, la
pantomime, la mode, les signaux visuels maritimes, les coutumes,
etc.

Les études sémiologiques sont divisées entre deux branches


distinctes de la sémiologie: l'une, la sémiologie de la signification
(Roland Barthes et ses disciples), et l'autre la sémiologie de la
communication (Louis J. Prieto, Georges Mounin, Jeanne Martinet).

Avant de continuer, une précision terminologique s’impose. Le


terme "sémiotique" a été proposé par Charles S. Peirce qui, à la même
époque où Saussure tentait de fonder la sémiologie, a tenté aux
États-Unis de proposer une théorie générale des signes. Son disciple,
Charles Morris, a adopté le même projet qu'il a nommé Sémiotics
(publié dans Signes, Langage and Behavior 1946). Ce terme est
ensuite pénétré en France pour en venir à désigner un ensemble du
domaine sémiologique (la sémiotique du code de la route par
exemple). Finalement, en 1969, un comité international qui a donné
naissance à l'Association internationale de sémiotique a proposé
d'adopter les deux appellations recouvrant toutes les acceptions des
deux termes.

Les deux types de sémiologie se distinguent par leur objectif


général: dans la sémiologie de la communication, la communication
doit être au centre de la sémiologie (la langue est fondamentalement
un instrument de communication). En comparaison, dans
la sémiologie de la signification, la sémiologie devient une partie de
la linguistique à cause du fait que les objets, les images ou les
comportements ne peuvent jamais signifier de façon autonome, sans
l'utilisation de langage.

Le schéma de la communication

La communication verbale est un échange de paroles ou d’écrits


(énoncés, ou messages), entre une personne et un ou plusieurs
interlocuteurs, sur un sujet donné, et dans une langue donnée.

Chaque échange met en jeu plusieurs facteurs : un message ou un


énoncé (ce qui est dit), un locuteur (celui qui parle ou écrit), un
interlocuteur (le destinataire du message), une situation (celle dans
laquelle se trouvent les deux partenaires de l’échange, et à laquelle
ils font référence), le langage commun utilisé (par exemple la langue
française ou la langue arabe), et enfin un moyen de transmission
(échange direct de paroles, lettres, journal, etc.).

Le schéma de la communication de Jakobson

Ce schéma plus complet permet d'identifier un plus grand


nombre d'intervenants et de facteurs intervenant dans une
interaction. Tous les facteurs identifiés dans ce schéma ont un rôle à
jouer dans le cadre d’une interaction et ils influencent tous, à leur
façon, le message qui est transmis.
•DESTINATEUR ~ DESTINATAIRE: correspondent

respectivement à l'émetteur et au récepteur. Dans le cas d'une


interaction normale, la communication est bidirectionnelle lorsque
deux personnes interagissent de façon courante. Dans les cas où la
communication est institutionnalisée (implique une institution
comme une administration publique, une télévision, une université,
etc.), la communication est unidirectionnelle; une seule personne
produit de la parole alors que l'autre écoute. Une hiérarchie plus ou
moins rigide s'impose lors de ces interactions, comme c'est le cas
dans la salle de classe, où le professeur enseigne et où vous écoutez.

• MESSAGE: le matériel transmis par l'interlocuteur,

l'information transmise. Ce message varie énormément dans sa


durée, sa forme et son contenu. Dans les interactions individualisées,
le message est généralement adapté à l'interlocuteur. Dans des
communications institutionnalisées, le message est plutôt rigide et
standard.

• le CONTACT (canal): canal physique et psychologique qui relie

le destinateur et le destinataire. La nature du canal conditionne


aussi le message. Un canal direct (locuteurs en face à face) implique
une réponse directe dans le même médium, qui est l'air ambiant
dans ce cas.
Le canal peut être modifié pour vaincre en particulier l'effet du
temps: l'écriture sur du papier (livres, journaux, magazines, etc.),
bandes magnétiques, disques, support magnétique utilisant même le
courrier électronique, etc.

• RÉFÉRENT: la situation à laquelle renvoie le message, ce dont il

est question (le contexte). Il réfère aux informations communes aux


deux locuteurs sur la situation au moment de la communication. Ces
informations sont sous-entendues et elles n'ont pas besoin d'être
répétées à chaque fois que l'on débute une interaction.

• le CODE: "un code est un ensemble conventionnel de signes, soit

sonores ou écrits, soit linguistiques ou non linguistiques (visuels ou


autre), communs en totalité ou en partie au destinateur et au
destinataire." (Leclerc 1989:24) Code doit être compris par les deux
locuteurs pour permettre la transmission du message. Dans certains
cas, le message peut mettre en œuvre plusieurs codes en même
temps (langue orale, les gestes, l'habillement, etc.). Dans ces cas,
redondance, complémentarité ou contraste peuvent être mis en jeu.
Résumé du cours de linguistique (6)
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Prof/ SEHLAOUI

Les fonctions du langage et les types d’énoncé

A chacun des facteurs de la communication, correspond un rôle, ou


une fonction particulière du langage (en caractères plus petits dans
le tableau ci-dessous):

1. La fonction expressive lorsque le locuteur exprime ses

sensations, ses impressions, ses émotions, il met en jeu la fonction


expressive du langage.

a)- Lorsque l’énoncé a pour rôle essentiel d’exprimer des réactions


affectives du locuteur (douleur, inquiétude, colère, indignation, ou
au contraire, joie, surprise, plaisir, admiration, enthousiasme, etc.),
on dit que c’est un énoncé expressif. Le langage expressif se
caractérise par les interjections, l’intonation haute, les phrases
exclamatives, les accents d’intensité marqués, les mots à valeur
superlative, les phrases sans verbe:

Chic ! C’est merveilleux ! Quel garçon extraordinaire !

Oh la la ! Oh, ce que j’ai mal ! Aïe, aïe, aïe ! Quelle misère!


b)- Dans un texte qui donne successivement la parole à plusieurs
personnages, en discours direct (roman, théâtre, reportage) le même
mot je désigne des locuteurs différents. Le contexte permet de les
identifier.

c)- La fonction expressive se manifeste notamment dans la


conversation, l’autobiographie, les récits de souvenirs, les lettres, la
poésie lyrique (sentimentale), la confidence, la promesse, l’apologie,
etc.

2. La fonction impressive du langage lorsque le locuteur cherche à

faire pression sur son interlocuteur, à obtenir quelque chose de lui, à


l’influencer, il met en jeu la fonction impressive.

a)- Celle-ci se caractérise par la fréquence de la 2e personne, les


appels, l’impératif et le subjonctif, les interjections, les formules de
prière ou de suggestion, les interrogations, éloge, réprimandes,
incitations publicitaires...

- J’aimerais que tu prêtes grande attention à ce que je vais te dire.

- -Allez ! Circulez!

- - Il faut que tu nous dise tout !

b)- Lorsque l’énoncé a pour rôle essentiel d’attirer l’attention de


l’interlocuteur, ou, mieux encore, de déclencher chez lui une
réaction, un comportement donné, de l’inciter à agir d’une certaine
manière, on dit que c’est un énoncé impressif.

Le langage impressif utilise les interjections, les apostrophes,


l’impératif, les formules d’appel ou d’indignation, le langage figuré, etc.

- Hep! Taxi!

- Garçon, l’addition, s’il vous plaît!

- Attention, ne bougeons plus!

- Félicitations, mon cher ami!

3- Ce dont on parle (le sujet, ou le thème, ou la situation, ou le

référent) La fonction référentielle du langage

a)- Lorsque celui qui parle fait référence à une autre personne que lui-
même ou son interlocuteur, ou lorsqu’il fait référence à un objet, il
emploie un nom ou un groupe nominal, ou un pronom : il, elle,
ceci, cela, etc.

- J’ai eu des nouvelles d’Ibrahim. Il travaille maintenant dans une


banque.

- J’ai porté mon téléviseur chez le réparateur, car il est abîmé.


b)- De nombreux types d’énoncés sont prononcés ou écrits le plus
souvent à la 3e personne : les articles d’information, essais, ouvrages
techniques, reportages, histoire, conte, nouvelle, roman, etc.

c)- Ces énoncés, qui servent à raconter des événements ou à décrire


des aspects du monde, sont des énoncés référentiels.

4- La fonction métalinguistique du langage : Il arrive que

l’échange porte sur la langue elle-même, par exemple pour poser


une question ou donner une précision sur le sens d’un mot,
demander ou donner une définition. Il met alors en jeu la fonction
métalinguistique ou de métalangue. C’est l’emploi du langage pour
parler du langage lui-même. Le type d’énoncé le plus caractéristique
à cet égard est l’article de dictionnaire.

5- La fonction de contact ou phatique : avant de communiquer, on

utilise des procédés pour créer le contact; pendant l’échange, on


essaie d’entretenir l’attention de l’interlocuteur. C’est la fonction de
contact.

Pensons aussi, de ce point de vue, aux formules de politesse


(Bonjour), aux propos sur le temps qu’il fait ou sur la santé (Comment
ça va?), aux expressions qui servent à remplir les silences (Dis, dites,
hein, tenez, tu sais, bon, alors) ou à relever l’attention (N’est-ce pas ?
si vous voulez, tenez).
6- La fonction poétique : enfin, le message peut viser au style,

c’est-à-dire à un effet de beauté, de recherche artistique : emploi des


vers en poésie, des mots rares, des comparaisons et des métaphores,
des phrases rythmées en prose, des tournures raffinées, des sonorités
et des cadences, etc.

Il existe autant de styles différents que de grands écrivains; chaque


écrivain se reconnaît par une écriture absolument unique. Mais chez
tous s’exerce la fonction poétique.

Attention !

Il existe des communications à sens unique, ou au moins des


échanges différés, dans lesquels l’interlocuteur ne peut pas
répondre immédiatement (par exemple : la presse, la radio, la
télévision).

Chaque échange met en jeu plusieurs fonctions du langage. Le


langage peut d’autre part exprimer d’autres fonctions que celles qui
viennent d’être analysées. La fonction expressive, par
exemple, pourrait se diviser en fonction affective (sentiments,
sensations), et en fonction idéologique (idées, convictions).

Critique du schéma
Tous les modèles théoriques sont sujets à la critique. La principale
faiblesse de ce schéma est que les fonctions proposées existent
rarement à l'état pur. Les messages font souvent appel à plusieurs
fonctions de façon simultanée. La fonction d'un message serait donc
celle qui domine et non seulement celle qui est ou celles qui sont
présentes.

Deuxièmement, les fonctions du langage sont totalement laissées de


côté, comme celles référant aux rapports sociaux établis à l'aide du
langage. Les choix sociaux et même politiques effectués à la fois de
façon consciente et même inconsciente par les individus ne sont pas
analysés par le fameux schéma de Jakobson.

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