Ministère de l’Éducation et de la Science d'Ukraine

Université nationale Ivan Franko de Lviv

Département de la philologie française et espagnole

Exposé sur le thème:

«LA SYMÉTRIE DU SIGNE GRAMMATICAL»

présenté par Véronique Koultchak

étudiante en 4-ième année, groupe inf-41

LVIV - 2023
 Introduction
Pour commencer, il est à mentionner que dans le vaste champ de la
linguistique, le concept de symétrie dans le signe grammatical est un sujet qui a
suscité de nombreuses discussions et analyses. Ce thème, à la fois complexe et
intriguant, interpelle sur la manière dont la structure des langues reflète un ordre
et une harmonie, pouvant être envisagés à travers le prisme de la symétrie. Pour
explorer cette idée, il convient de s'appuyer sur la théorie du signe linguistique
de Ferdinand de Saussure, qui a posé les fondements de la linguistique
moderne. Cet exposé vise à détailler le concept de symétrie en grammaire, en
s'appuyant sur des exemples concrets et en examinant les diverses perspectives
qui en découlent.
1. La symétrie en linguistique
La symétrie, en général, est une disposition régulière et proportionnelle
des parties d'un tout par rapport à un axe ou un plan. En linguistique, elle se
manifeste par l'agencement des signes grammaticaux qui, de manière
bilatérale ou radiale, peuvent se correspondre et s'équilibrer dans la
construction du langage.
2. Exemples de symétrie du signe grammatical
Dans plusieurs langues, nous pouvons observer une symétrie dans la
conjugaison des verbes, la correspondance sujet-verbe-objet, ou dans l'accord en
genre et en nombre entre le nom et l'adjectif. Par exemple, la symétrie peut être
vue dans les conjugaisons régulières où chaque personne grammaticale
correspond à une forme verbale spécifique.
3. Implications de la symétrie pour l’apprentissage
Il est à souligner que la symétrie dans les signes grammaticaux peut
faciliter l'apprentissage des langues en fournissant un modèle cohérent et
prévisible. Les apprenants peuvent s’appuyer sur cette symétrie pour mieux
mémoriser les règles grammaticales et les exceptions.
4. La symétrie et l'asymétrie : dynamique linguistique
 Il est également crucial de noter que la symétrie est souvent
contrebalancée par l'asymétrie dans les langues, offrant une richesse et une
flexibilité au langage. Par exemple, l'irrégularité de certains verbes ou la
variabilité des accords en genre et en nombre sont des formes d'asymétrie qui
ajoutent de la complexité à la langue.

FONDEMENTS THEORIQUES DE LA SYMETRIE DANS LE

SIGNE GRAMMATICAL
A) Ferdinand de Saussure et le signe linguistique
Ferdinand de Saussure, avec son ouvrage posthume "Cours de
linguistique générale" (1916), a posé les fondements de la linguistique
structurale. Il définit le signe linguistique comme l'association d'un concept (le
signifié) et d'une image acoustique (le signifiant). Cette relation est arbitraire et
linéaire, mais est-ce qu'elle est symétrique?
B) Roman Jakobson et la structure binaire du langage
Roman Jakobson, un linguiste slave, a approfondi la théorie de Saussure
en introduisant la notion de binarité dans la structure du langage. Il a postulé
que les éléments du langage s'organisent en paires de contraires (binaires) et que
la communication linguistique peut être analysée en termes de choix entre ces
contraires. Cette idée introduit une forme de symétrie dans la structuration du
langage.
Le signe grammatical et sa symétrie

1. La dualité signifiant-signifié revisité

En revisitant la dualité signifiant-signifié, des chercheurs comme Émile
Benveniste ont proposé que la symétrie dans la grammaire ne concerne pas
seulement la forme des mots mais aussi leur fonction. Ainsi, la relation entre un
sujet grammatical et son verbe peut être perçue comme symétrique: l'un ne peut
exister sans l'autre dans la structure d'une phrase.
 2. La symétrie dans la morphologie
Les travaux en morphologie, notamment ceux de Mark Aronoff, ont
démontré une symétrie dans les paradigmes morphologiques. Cela signifie que
les affixes utilisés pour conjuguer un verbe, par exemple, tendent à suivre des
motifs symétriques qui reflètent la régularité et la prédictibilité de la langue.
3. Contestations et critiques
Malgré la séduction de la symétrie, des linguistes comme Noam
Chomsky dans ses développements sur la grammaire générative ont montré que
la langue peut aussi être asymétrique, surtout quand il s'agit de structures
syntaxiques complexes. Chomsky souligne que la capacité de la langue à
générer une infinité de phrases à partir d'un nombre fini de règles implique une
asymétrie inhérente.

Conclusion
En définitive, la symétrie du signe grammatical est une notion qui permet
de décrypter la structuration des langues et de mieux comprendre leur
fonctionnement interne. Elle offre un cadre pour analyser les régularités et
prévisibilités qui caractérisent les systèmes grammaticaux. Cependant, cette
symétrie coexiste avec l'asymétrie, ce qui contribue à la diversité et à la
richesse des langages humains. Reconnaître et apprécier cette dualité peut non
seulement enrichir notre approche de la linguistique, mais aussi affiner notre
perception de la langue comme reflet de la pensée humaine. L'étude de la
symétrie du signe grammatical est donc une fenêtre sur l'ordre et la complexité
inhérents aux langues, et elle continue de défier et d'inspirer linguistes et
apprenants du monde entier.
La liste des sources consultées:
1. Émile Benveniste « Problèmes de linguistique générale ». Source
d’accès:
https://edisciplinas.usp.br/pluginfile.php/3711724/mod_resource/cont
ent/1/PLG.pdf
2. Ferdinand de Saussure « Cours de linguistique générale ». Source
d’accès:
https://monoskop.org/images/f/f1/Saussure_Ferdinand_de_Cours_de_l
inguistique_generale_Edition_critique_1997.pdf
3. Noam Chomsky « Syntactic structures ». Source d’accès:
https://tallinzen.net/media/readings/chomsky_syntactic_structures.pdf
4. Roman Jakobson « Essais de linguistique générale ». Source
d’accès: https://www.perlego.com/fr/book/3577207/essais-de-
linguistique-gnrale-de-roman-jakobson-les-fiches-de-lecture-
duniversalis-pdf