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Introduction
Plan
Le titre:
La méditation philosophique
L’enjeu profond du poème est cette réflexion sur le temps qui passe. En fait, il
s’agit davantage d’une « méditation », comme l’indique le titre du recueil. Ce
thème du temps qui passe est un thème classique : c’est le tempus fugit antique.
La première strophe nous donne d’emblée le vrai sujet du poème : « Ainsi,
toujours poussés vers de nouveaux rivages, / Dans la nuit éternelle emportés
sans retour, / Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges / Jeter l’ancre un
seul jour ? ». Il en ressort un cri, devenu célèbre : « Ô temps ! suspends ton
vol ».
L’élégie
C’est le lyrisme
Texte
J'aperçois tout à coup deux yeux qui Le père était debout, et plus loin, contre un
flamboyaient, arbre,
Et je vois au-delà quatre formes légères Sa louve reposait comme celle de marbre
Qui dansaient sous la lune au milieu des Qu'adorait les romains, et dont les flancs
bruyères, velus
Comme font chaque jour, à grand bruit Couvaient les demi-dieux Rémus et
sous nos yeux, Romulus.
Quand le maître revient, les lévriers Le Loup vient et s'assied, les deux jambes
joyeux. dressées
Leur forme était semblable et semblable la Par leurs ongles crochus dans le sable
danse ; enfoncées.
Mais les enfants du loup se jouaient en Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
silence, Sa retraite coupée et tous ses chemins
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant pris ;
qu'à demi, Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Se couche dans ses murs l'homme, leur Du chien le plus hardi la gorge pantelante
ennemi. Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient De pouvoir leur apprendre à bien souffrir
sa chair la faim,
Et nos couteaux aigus qui, comme des A ne jamais entrer dans le pacte des villes
tenailles, Que l'homme ait fait avec les animaux
Se croisaient en plongeant dans ses larges serviles
entrailles, Qui chassent devant lui, pour avoir le
Jusqu'au dernier moment où le chien coucher,
étranglé, Les premiers possesseurs du bois et du
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a rocher.
roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous III
regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom
la garde, d'Hommes,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son Que j'ai honte de nous, débiles que nous
sang ; sommes !
Nos fusils l'entouraient en sinistre Comment on doit quitter la vie et tous
croissant. ses maux,
Il nous regarde encore, ensuite il se C'est vous qui le savez, sublimes
recouche, animaux !
Tout en léchant le sang répandu sur sa A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on
bouche, laisse
Et, sans daigner savoir comment il a péri, Seul le silence est grand ; tout le reste est
Refermant ses grands yeux, meurt sans faiblesse.
jeter un cri. - Ah ! je t'ai bien compris, sauvage
voyageur,
II Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au
cœur !
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme
poudre, arrive,
Me prenant à penser, et n'ai pu me A force de rester studieuse et pensive,
résoudre Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord
trois, monté.
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le Gémir, pleurer, prier est également lâche.
crois, Fais énergiquement ta longue et lourde
Sans ses deux louveteaux la belle et tâche
sombre veuve Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande
épreuve ; Puis après, comme moi, souffre et meurs
Mais son devoir était de les sauver, afin sans parler. "
Au tout début du poème, le loup se comporte paisiblement, il est même
assis contre un arbre : “Le père était debout, et plus loin, contre un arbre”. Cela
ne correspond pas à l’image traditionnelle du loup. Après, sentant la menace
arriver, il décide de se sacrifier en allant attaquer le chien qu’il juge le plus
dangereux. Ainsi il domine sa peur pour établir une stratégie de combat. Alors
que les chasseurs lui tirent dessus, le loup, qui tient la gorge du chien dans sa
gueule, avant de le lâcher, ne témoigne aucune souffrance et meurt en silence.
Le symbolisme de l’héroïsme du loup (le romantisme)
Le loup représente le personnage romantique qui est prêt à donner sa
vie pour sauver plus faible et vulnérable que lui: “Mais son devoir était de les
sauver”. Dans ce texte, le narrateur veut persuader le lecteur, en utilisant
notamment le registre pathétique et une ponctuation expressive : “Malgré nos
coups de feu qui traversaient sa chair, Et nos couteaux aigus qui, comme des
tenailles, Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles”.
Un récit philosophique
Le narrateur assiste à la battue malgré lui, il ne s’implique pas dans
l’action et se dissocie peu à peu du groupe des chasseurs. La transition entre
récit et morale a eu lieu entre la deuxième et la troisième partie: “J'ai reposé
mon front sur mon fusil sans poudre, Me prenant à penser, et n'ai pu me
résoudre. A poursuivre sa Louve et ses fils”.
Dans la deuxième partie du poème, la morale est implicite : “De pouvoir
leur apprendre à bien souffrir la faim, A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles”.
La morale devient clairement explicite dans la troisième partie du poème
puisqu’il adresse des reproches aux hommes : “Que j'ai honte de nous, débiles
que nous sommes !”.
Les procédés épiques qui traduisent la violence du combat
Le combat est décrit avec le registre épique : “deux yeux qui
flamboyaient”, “gueule brûlante”. Il y a aussi le champ lexical de la violence :
“n'a pas desserré ses mâchoires de fer”, “ coups de feu qui traversaient sa chair”,
“nos couteaux aigus qui, comme des tenailles, se croisaient en plongeant dans
ses larges entrailles”, “tout baigné dans son sang”.
LE POÈTE
Partout où, le long des chemins,
J'ai posé mon front dans mes mains,
Et sangloté comme une femme ;
Partout où j'ai, comme un mouton,
Qui laisse sa laine au buisson,
Senti se dénuder mon âme ;
Partout où j'ai voulu dormir,
Partout où j'ai voulu mourir,
Partout où j'ai touché la terre,
Sur ma route est venu s'asseoir
Un malheureux vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.
Dans la Nuit d'août, le poète est empli de joie. Mais la muse s'en
inquiète : est-il bercé des illusions de la guérison ? Mais le poète se fait sourd
à ses mises en garde :
Dans la Nuit d'octobre, le poète se croit guéri. Mais lorsqu'il évoque ses
souvenirs, il en vient à maudire celle qui l'a fait souffrir. Alors, la muse le
console : grâce à cette expérience, il est plus à même d'apprécier l'existence.
Le poète, en même temps que le jour qui se lève, choisit de renaître: