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THEME : LES TONALITES LITTERAIRES

SOMMAIRE

INRODUCTION

I- DEFINITION

II- LES REGISTRES QUI VISENT A PERSUADER LE LECTEUR

A- DES REGISTRES PONCTUELS

B- DEUX REGISTRES MAJEURS

C- DES REGISTRES POUR IMAGINER

III- AUTRES REGISTRES VISANT A PERSUADER LE LECTEUR

A- CONVAINCRE PAR LE RIRE

B- DES REGISTRES QUI ORIENTENT LA PENSEE

C- DES REGISTRES QUI AMPLIFIENT

CONCLUSION

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THEME : LES TONALITES LITTERAIRES

INTRODUCTION

Tout texte bien écrit est susceptible de créer chez son lecteur une émotion
esthétique. Mais certains textes provoquent aussi une autre forme d’émotion : ils
agissent sur l’humeur du lecteur pour la rendre plus gaie, plus triste, plus
nostalgique…Ces textes ont ce qu’on appelle un registre littéraire ou une
tonalité (ton). C’est-à-dire une impression particulière que produit un texte sur
la sensibilité du lecteur (tristesse, frayeur, compassion, peur, étonnement, joie,
colère, douleur…)

Plusieurs tonalités littéraires peuvent être perçues dans un texte. Mais il


convient de prendre en compte la tonalité la plus marquante. Et aucune tonalité
littéraire n’est liée exclusivement à un genre littéraire.

I- QU’EST-CE QU’UN REGISTRE ?


On appelle registre littéraire (ou « tonalité », « ton ») l’ensemble des caractéristiques d’un
texte qui provoquent des effets particuliers (émotionnels ou intellectuels) sur le lecteur ou le
spectateur.
Dans un même texte, on peut trouver plusieurs registres et aucun registre littéraire n’est lié
exclusivement à un genre littéraire.
Il ne faut pas confondre :

 Registre littéraire et registres de langue


 Registre littéraire et genres littéraires

II- LES REGISTRES QUI VISENT A PERSUADER LE LECTEUR

A- DES REGISTRES PONCTUELS

1- Le registre pathétique
Le registre pathétique fait ressentir de la compassion au lecteur. Pour cela, le texte fait
souvent appel à :
 Des phrases exclamatives
 Des questions rhétoriques
 Des verbes de sentiments
 Un lexique connoté
 Des métaphores et des comparaisons poignantes
Le texte peut faire parler un personnage sur ce qu'il ressent ou susciter la pitié par une
implication implicite du locuteur ou du narrateur.
L'aïeule cependant l'approchait du foyer
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.

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Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides


Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !

Elle pencha la tête et lui tira ses bas,


Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre !
Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Victor Hugo
"Souvenir de la nuit du 4"
1853
Dans cet extrait, le registre pathétique s'exprime par la bouche de la grand-mère. Phrases
exclamatives, questions rhétoriques et comparaisons soulignent toute la douleur et
l'incompréhension de la vieille femme.

2- Le registre tragique
Le registre tragique désigne une situation sans issue dans laquelle le personnage prend
conscience de son impuissance face au destin en marche.
Celui-ci l'exprime par :
 Un registre de langue soutenu
 Des phrases interrogatives et des phrases exclamatives qui expriment sa détresse
 Des champs lexicaux comme celui de la fatalité et de la liberté
 Des métaphores et des comparaisons en lien avec ces champs lexicaux
PHEDRE − [...] Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.
Vaine précautions ! Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J'ai revu l'ennemi que j'avais éloigné :
Ma blessure trop vive a aussitôt saigné,
Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.
J'ai conçu pour mon crime une juste terreur ;
J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur.
Jean Racine
Phèdre
1677

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INTERPRETATION

Dans cette tirade, Phèdre montre toute l'étendue de son impuissance au moyen d'un champ
lexical de l'aliénation et de phrases exclamatives.

B- DEUX REGISTRES MAJEURS

1- Le registre lyrique

Le registre lyrique exprime l'intériorité du narrateur, d'un locuteur ou d'un personnage.


Pour exprimer ce qu'il ressent, ce dernier peut employer :
 La première personne du singulier
 Des verbes de sentiments
 Des champs lexicaux en lien avec des sentiments (haine, colère, douleur, amour, etc.)
 Des phrases exclamatives
 Des questions rhétoriques
 Des figures de style par amplification (hyperbole, anaphore, gradation, etc.)

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;


J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labbé
Sonnets
1555
Le registre lyrique se manifeste dans ce sonnet par l'emploi de la première personne du
singulier, par le développement d'un champ lexical des sensations et par la présence
d'hyperboles comme "trop molle et trop dure".

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2- Le registre épique

Le registre épique suscite l'admiration du lecteur. Pour créer cette dernière, le texte peut
employer :
 Des verbes d'action en grande quantité
 Des figures de style par amplification ou par opposition
 Un lexique connoté de manière méliorative, en particulier en lien avec le domaine guerrier

C'est le duel effrayant de deux spectres d'airain,


Deux fantômes auxquels le démon prête une âme,
Deux masques dont les trous laissent voir de la flamme.
Ils luttent, noirs, muets, furieux, acharnés.
Les bateliers pensifs qui les ont amenés,
Ont raison d'avoir peur et de fuir dans la plaine,
Et d'oser, de bien loin, les épier à peine,
Car de ces deux enfants, qu'on regarde en tremblant,
L'un s'appelle Olivier et l'autre a nom Roland.
Et, depuis qu'ils sont là, sombres, ardents, farouches,
Un mot n'est pas encor sorti de ces deux bouches.
Victor Hugo
"Le mariage de Roland"
1859
Ce passage relève du registre épique par l'emploi d'un vocabulaire guerrier ("duel", "luttent",
"farouches") et de termes connotés comme "furieux" et "acharnés". Par ailleurs, les
métaphores des spectres et les énumérations rendent la scène quasi surnaturelle : ces deux
combattants ne sont plus des hommes ordinaires mais des demi-dieux.

C- DES REGISTRES POUR IMAGINER

1- Le registre merveilleux

Le registre merveilleux met en scène un cadre spatio-temporel surnaturel et coupé de la réalité


du lecteur. Pour cela, le texte met en œuvre :
 Un champ lexical du surnaturel
 Des figures par analogie comme la métaphore ou la comparaison
 Un lexique connoté
 De nombreux superlatifs

La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le
Royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, lorsque l'accident arriva à la Princesse ;
mais elle en fut avertie en un instant par un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues
(c'était des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d'une seule enjambée).
La Fée partit aussitôt, et on la vit au bout d'une heure arriver dans un chariot tout de feu,
traîné par des dragons.

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Charles Perrault
"La Belle au bois dormant"
1697
Dans cet extrait, le registre merveilleux se manifeste par l'emploi d'un champ lexical du
surnaturel ("nain", "dragon").

2- Le registre fantastique

Le registre fantastique crée une atmosphère angoissante dans laquelle le lecteur doute de la
véracité de phénomènes d'ordre surnaturel. Pour créer, cette atmosphère, le texte fait appel
notamment à :
 Un cadre spatio-temporel inquiétant
 Un champ lexical de la peur
 Un champ lexical du surnaturel
 Un lexique de l'étrangeté
 Des modalisateurs qui expriment souvent le doute
 Des métaphores et des comparaisons
Une terreur insurmontable s'empara de moi, mes cheveux se hérissèrent sur mon front, mes
dents s'entre-choquèrent à se briser, une sueur froide inonda tout mon corps.
La pendule sonna onze heures. Le vibrement du dernier coup retentit longtemps, et, lorsqu'il
fut éteint tout à fait…
Oh ! non, je n'ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait, et l'on me prendrait pour
un fou.
Théophile Gautier
"La Cafetière"
1880
Le registre fantastique se manifeste dans cet extrait par le champ lexical de la peur et par la
présence de modalisateurs.

II- AUTRES REGISTRES QUI VISENT A PERSUADER LE LECTEUR

A- CONVAINCRE PAR LE RIRE

1- Le registre comique

Le registre comique suscite le rire du lecteur. Pour cela, le texte met en œuvre :
 Des répétitions
 Des figures de style par analogie (comparaisons, métaphores, etc.)
 Des figures de style par amplification (hyperboles, gradations, etc.) ou par construction
(parallélismes, hypallages, etc.)
 Un lexique connoté
 Une alternance des registres de langage soutenu et familier

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Gabriel extirpa de sa manche une pochette de soie couleur mauve et s'en tamponna le tarin.
« Qu'est-ce qui pue comme ça ? » dit une bonne femme à haute voix.
Elle pensait pas à elle en disant ça, elle était pas égoïste, elle voulait parler du parfum qui
émanait de ce meussieu.
« Ça, ptite mère, répondit Gabriel qui avait de la vitesse dans la repartie, c'est Barbouze, un
parfum de chez Fior.
– Ça devrait pas être permis d'empester le monde comme ça, continua la rombière sûre de
son bon droit.
– Si je comprends bien, ptite mère, tu crois que ton parfum naturel fait la pige à celui des
rosiers. Eh bien, tu te trompes, ptite mère, tu te trompes.
Raymond Queneau
Zazie dans le métro
1959
Le registre comique de cette scène provient de plusieurs décalages, notamment dans
l'alternance des registres de langue familier et soutenu et dans l'invention de nouveaux mots à
partir des noms de marques célèbres.

2- Le registre satirique

Le registre satirique dénonce le ridicule de ce qu'il décrit (personne, objet, concept, etc.). Pour
exprimer cette critique, le texte fait appel à :
 Un vocabulaire connoté de manière péjorative
 Des figures de style par analogie (métaphores, comparaisons, etc.)
 Des figures de style par amplification (hyperboles, gradations, etc.)
 Des antiphrases
 Un vocabulaire parfois réaliste
Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils
n’étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle
de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend
maître du plat, et fait son propre de chaque service : il ne s'attache à aucun des mets, qu'il
n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se
sert à table que de ses mains ; il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire, et en use
de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes.
La Bruyère
Caractères
1696
Cet extrait met en œuvre un registre satirique qui se manifeste dans l'emploi d'hyperboles et
de termes connotés négativement. La Bruyère fait ici la critique de l'égoïsme.

3- Le registre ironique

Le registre ironique suscite la critique de manière implicite en exprimant le contraire de ce qui


est exprimé explicitement. Pour produire cet effet, le texte utilise :

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 Des figures par amplification (hyperboles, gradations, etc.) qui manifestent un trop grand
enthousiasme pour que celui-ci soit sincère
 Des litotes qui font mine d'atténuer pour en réalité amplifier
 Des antiphrases qui expriment le contraire de l'idée contenue
A ces causes et autres, pour l’édification des fidèles et pour le bien de leurs âmes, nous leur
défendons de jamais lire aucun livre, sous peine de damnation éternelle. Et, de peur que la
tentation diabolique ne leur prenne de s'instruire, nous défendons aux pères et aux mères
d'enseigner à lire à leurs enfants. Et, pour prévenir toute contravention à notre ordonnance,
nous leur défendons expressément de penser, sous les mêmes peines; enjoignons à tous les
vrais croyants de dénoncer à notre officialité quiconque aurait prononcé quatre phrases liées
ensemble, desquelles on pourrait inférer un sens clair et net. Ordonnons que dans toutes les
conversations on ait à se servir de termes qui ne signifient rien, selon l'ancien usage de la
Sublime-Porte.
Voltaire
"De l'horrible danger de la lecture"
1755
Cet extrait relève d'un registre ironique par le trop grand enthousiasme exprimé par son
locuteur. Par ailleurs, comment interdire à quelqu'un de lire en lui soumettant un écrit ... qu'il
sera forcé de lire !

B- DES REGISTRES QUI ORIENTENT LA PENSEE

1- Le registre didactique

Le registre didactique a pour objectif d'instruire le lecteur. Pour obtenir cet effet, le texte fait
appel à :
 L'emploi du présent de vérité générale ou à celui du présent descriptif
 De nombreux connecteurs logiques qui organisent le propos
 Des définitions et des exemples
 Un lexique spécialisé, voire technique
CORDELIER, s. m. (Hist. ecclésiast.) religieux de l'ordre de S. François d'Assise, institué
vers le commencement du XIIIe siecle. Les Cordeliers sont habillés d'un gros drap gris : ils
ont un petit capuce ou chaperon, un manteau de la même étoffe, et une ceinture de corde
noüée de trois noeuds, d'où leur vient le nom de Cordeliers.
Denis Diderot
Encyclopédie
1772
Le registre didactique de cet extrait se remarque à la présence d'un vocabulaire technique
("capuce", "étoffe", etc.) et d'un présent de vérité générale.

2- Le registre polémique

Le registre polémique cherche à indigner le lecteur afin de le faire réagir. Pour cela, il emploie
:

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 Un lexique connoté, de manière méliorative ou péjorative (parfois les deux)


 Des figures par amplification
 Des figures par opposition
 Des figures par construction
 Des phrases exclamatives et des questions rhétoriques
 La présence d'une deuxième personne du singulier ou du pluriel, qui signifie une
interpellation du lecteur

Ce pays est à toi ! et pourquoi ? Parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un
jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres :
Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-
ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton vaisseau est
rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté le vol de toute une
contrée ? Tu n'es pas un esclave : tu souffrirais la mort plutôt que de l'être, et tu veux nous
asservir ? Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ?
Denis Diderot
Supplément au voyage de Bougainville
1772
Dans cet extrait, le registre polémique se reconnaît à la présence d'une deuxième personne du
singulier et à la quantité de questions rhétoriques.

C- DES REGISTRES QUI AMPLIFIENT

1- Le registre oratoire

Le registre oratoire cherche à signifier le caractère officiel et majestueux d'un discours


argumentatif.
On reconnaît le registre oratoire à :
 La présence de phrases longues nommées périodes
 Le registre de langue soutenu
 Des figures de style en quantité et de toutes sortes (par analogie, par amplification, par
opposition, etc.)
 Des connecteurs logiques
 Des interpellations de l'auditoire

Messieurs les jurés,


L'horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la
parole. Messieurs, je n'ai point l'honneur d'appartenir à votre classe, vous voyez en moi un
paysan qui s'est révolté contre la bassesse de sa fortune.
Je ne vous demande aucune grâce, continua Julien en affermissant sa voix.
Je ne me fais point illusion, la mort m'attend : elle sera juste. J'ai pu attenter aux jours de la
femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages. Mme de Rênal avait été pour
moi comme une mère. Mon crime est atroce, et il fut prémédité. J'ai donc mérité la mort,
messieurs les jurés. Quand je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s'arrêter à
ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette

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classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure, et en quelque sorte opprimés par la
pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l'audace de se mêler à ce
que l'orgueil des gens riches appelle la société.
Stendhal
Le Rouge et le Noir
1830
Dans ce discours prononcé à la fin de son procès, Julien Sorel met en œuvre le registre
oratoire. En effet, ce discours se distingue par la longueur des phrases et les nombreuses
adresses à son public.

2- Le registre épidictique

Un discours au registre épidictique tend à faire l'éloge ou le blâme de ce qu'il évoque


(personne, situation, objet, etc.). Pour cela, il met en place :
 Un lexique connoté de manière péjorative ou méliorative
 Des figures par analogie
 Des figures par amplification
 Des champs lexicaux et des verbes appréciatifs

Donc c'est fait. Dût rugir de honte le canon,


Te voilà, nain immonde, accroupi sur ce nom !
Cette gloire est ton trou, ta bauge, ta demeure !
Toi qui n'as jamais pris la fortune qu’à l'heure,
Te voilà presque assis sur ce hautain sommet !
Sur le chapeau d'Essling tu plantes ton plumet ;
Tu mets, petit Poucet, ces bottes de sept lieues ;
Tu prends Napoléon dans les régions bleues ;
Tu fais travailler l'oncle, et, perroquet ravi,
Grimper à ton perchoir l'aigle de Mondovi !
Victor Hugo
Les Châtiments
1853
Dans ce début de poème, Victor Hugo établit le blâme de l'empereur Napoléon III. On
reconnaît le registre épidictique aux termes connotés de manière péjorative et aux métaphores
dépréciatives.

CONCLUSION

Retenons-en définitif que les tonalités littéraires sont des caractéristiques d’un texte qui
provoquent des effets particuliers (émotionnels ou intellectuels) sur le lecteur ou le spectateur.
Tout texte bien écrit est susceptible de créer chez son lecteur une émotion esthétique. Mais
certains textes provoquent aussi une autre forme d’émotion : ils agissent sur l’humeur du
lecteur pour la rendre plus gaie, plus triste, plus nostalgique.

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