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1-Introduction

Ce cours introduit à la phonologie. Il est dédié, pour partie à

l'acquisition des notions de base (phonème versus segment ; théorie des

oppositions distinctives versus théories de traits), pour autre partie à

l'acquisition de méthodes de description.


Bibliographie

-Troubetzkoy, N. S. [en traduction française] (1949) : Principes de phonologie,


Paris : Klincksieck
-Chomsky, N. & M. Halle [dans la trad. française partielle] (1972) : Principes
de phonologie générative, Paris : Le Seuil
-Connaissance suffisante de la phonétique pour les besoins d'un cours de
phonologie, à savoir :

- en phonétique articulatoire : les fonctions de production des sons du


langage et leurs corrélats acoustiques ; être à l'aise avec les symboles et
le système classificatoire de l'API
2- phonétique et phonologie
-La communication orale implique un locuteur, un message et un auditeur.
-A l'aide de l'appareil respiratoire, du larynx et des cavités supra-glottiques,
l’émetteur produit des ondes sonores qui sont captées par le récepteur à
l'aide des appareils auditif et perceptif.

-on distingue les trois grandes branches de la phonétique : la phonétique


articulatoire ou physiologique, la phonétique acoustique ou objective et la
phonétique perceptive ou subjective.

- Le son, unité de substance, peut donc être envisagé de ces trois points de
vue. Il est l'objet de la phonétique, qui est la base phonique du langage.
La phonologie quant à elle procède à l'étude et au classement des faits

phoniques relatifs à une langue, en établissant partout une hiérarchie

fonctionnelle, fondée sur le rôle ou la valeur de chaque élément dans la

langue à l'étude. La notation phonologique ne retient généralement des faits

phoniques que ce qui remplit une fonction distinctive dans la langue étudiée.
ces deux disciplines s’intéressent au matériau de base mais les méthodes
d’analyse et les intérêts se distinguent : La phonologie s’est imposée
depuis plus d’un siècle comme un maillon indispensable pour l’étude
des systèmes linguistiques.
La phonologie fonctionnelle a constitué une approche et un courant de
pensée dominant depuis les premières décennies du 20e siècle. Le
fonctionnalisme est né des travaux du Cercle de Prague avec les
recherches développées par les chefs de file tels que Mathesius,
Troubetzkoy, Jakobson, etc., qui se sont largement inspirés du
structuralisme de F. de Saussure. Ce courant de pensée s’est par ailleurs
développé de façon originale en France avec les travaux d’A. Martinet
qui inaugura une approche fondatrice de l’enquête en phonologie.
Résumé :
Phonologie : C’est la branche des sciences du langage qui étudie les sons du point de vue fonctionnel,

c’est à dire en tant qu’ils fonctionnent dans une langue, s’opposant et contrastant ainsi avec d’autres

sons. Les sons sont considérés en tant que faisant partie d’une structure. La phonologie étudie

comment sont agencés les sons d’une langue pour former des énoncés. Ce système de sons produit

des significations. La phonologie est propre à une langue donnée. Alors que la phonétique étudie les

propriétés physiques (articulatoires, acoustiques,…) des sons. Elle s’intéresse aux sons eux-mêmes,

indépendamment de leur fonctionnement les uns avec les autres. Les sons sont considérés en tant

qu’unités physiologiques. La phonétique fixe une transcription graphique des phonèmes. L’alphabet

phonétique international (API) est un outil universel qui permet de transcrire les phonèmes de

toutes les langues.


2.1 La syllabe :
Exemple :
- Mot :
- Marcher :
- Girafe :
C’est une unité naturelle, car elle correspond en français à un mouvement
articulatoire de l’appareil phonique : mâchoire supérieure, mâchoire
inférieure, lèvres, langue, voile du palais, résonateurs. La production
d’une syllabe est la résultante d’un mouvement articulatoire spécifique.
C’est un groupe de sons prononcé en une seule émission de voix. En
français, la syllabe comporte obligatoirement une voyelle, et, le plus
souvent, une ou plusieurs consonnes. Les consonnes ne peuvent constituer
seules des syllabes, car elles sonnent avec une voyelle (d’où leur nom) ; les
voyelles le peuvent.
2.2 Attaque // rime

• La syllabe peut être divisée en unités plus petites : l’attaque et la rime.


L’attaque est la consonne ou le groupe de consonnes initial de la syllabe ;
la rime est constituée par l’ensemble des phonèmes qui suivent.

• Chaque syllabe n'est pas identique aux autres, mais toutes n'ont qu'une
façon générale d'être construite : un début, et une suite.

• Ce début de la syllabe s'appelle l'attaque, suivie de la rime.


• L'attaque peut être simplement constituée d'une consonne :

• Exemple : (le /p/ de /pal/), ou de deux (les /pl/ de /pli/).

• Quand une attaque est constituée de deux consonnes, on l'appelle branchante.

• Parfois, l'attaque et la rime (/p/ + /a/ => /pa/) sont suivies d'une coda (le /l/

de /pal/).
2.3 Le phonème

En phonologie, un phonème est la plus petite unité discrète ou

distinctive, non dotée de sens, que l’on puisse isoler par segmentation

de la chaîne parlée. C’est une entité abstraite qui peut correspondre à

plusieurs sons ; il est en effet susceptible d’être prononcé de façon

différente selon les locuteurs ou son environnement au sein du mot.


Exemples : (sac/lac, solidaire/solitaire). «bac»// «bague» : [bak] [bag]

donc /k /g/. Ce son peut alors être considéré comme un phonème.

►L’identification des phonèmes d’une langue se fait en construisant des

paires minimales, c’est à dire des paires de mots de sens différents et

qui ne diffèrent dans leur forme sonore que par un seul son
►La liste des phonèmes d’une langue est une liste fermée qui diffère
d’une langue à l’autre (En français, il existe 36 phonèmes).

Le phonème est la plus petite unité qui engendre l’opposition de sens,


tout en étant elle-même dépourvue de sens dans la plupart des cas.
2.4 Allophone
• Considérons par exemple les trois mots "cou", "cas" et "qui" dont les transcriptions
phonologiques sont / ku /, / ka / et / ki/ :

• Ils commencent tous par la même consonne / k/. Pourtant, une analyse acoustique mettrait en
évidence trois sons différents, [ k1 ], [ k2 ] et [ k3 ], le son [ k1 ] correspondant à une
réalisation dorso-vélaire de / k /, le son [ k3 ] à une réalisation dorso palatale et [ k2 ] à une
articulation moyenne située entre les deux précédentes . Les sons [k1], [k2] et [k3] sont les
variantes allophoniques (ou allophones) d'une entité fonctionnelle distinctive unique : le
phonème / k /.

• En d'autres termes, les sons sont les réalisations phonétiques concrètes des unités
phonologiques abstraites que sont les phonèmes.
2.5 Le principe d’opposition

• Certains sons peuvent être confondus, d’autres ne doivent pas l’être.

• Exemple : si on confond [l] et [ʁ] on ne peut plus distinguer les deux mots [laʁ] et

[ʁaʁ] :

• On dit que la différence de signification entre [laʁ] et [ʁaʁ] illustre l’opposition /l/ /ʁ/ est

nécessaire au bon fonctionnement de la langue française.

• [l] et [ʁ] deux phonèmes en opposition distinctive.


• Donc, on dit de deux mots qu’ils forment une paire minimale lorsque leur prononciation ne se distingue que
d’un seul phonème « mange » et range ».

• « Main » et « ment » constitue une paire minimale : le changement de voyelle phonétique produit un
changement de sens. L’existence de cette paire minimale prouve qu’en français que les deux voyelles sont
des valeurs oppositives fonctionnelles.

• De même pour les mots « pin » et « bain » : ces deux mots aux sens distincts attestent de l’opposition

fonctionnelle de « p » et « b »: le trait distinctif qui les oppose est le voisement. En effet, [ p ] est une
occlusive bilabiale sourde alors que [ b ] est une occlusive bilabiale sonore

• Les paires minimales sont donc l’outil de base du linguiste qui traite de manière sonore d’une langue.
La paire [laʁ], [ʁaʁ] est appelée paire minimale du fait qu’une seule

unité les différencie.

le terme paire minimale désigne deux éléments en opposition du point


de vue phonologique. Selon l'une des définitions, les éléments en
opposition sont des mots dont le sens est différencié par un seul
phonème.

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