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De leur coté, Jean-Marc Defays et Sarah Deltour estiment que la classe de langue «
constitue souvent comme un monde à part de l’école, un microcosme en décalage
avec le reste de l’institution en raison non seulement des objets langue et culture, mais
de la didactique qu’on y pratique. D’autre part, cette même classe est en rapport direct
– mentalement, culturellement ou techniquement – avec le village planétaire où se
multiplient les échanges multilingues et interculturels. Elle est donc animée par un
double mouvement : centripète au sein de l’école où elle doit préserver ses
spécificités, centrifuge au delà de l’école, là où elle doit trouver sa justification ultime.
La décoration exotique du local, la disposition libre des bancs et ses équipements
d’information et de communication sont les marques extérieures de cette situation
particulière ».2
Selon Jean-Pierre Cuq, la classe est le « lieu privilégié des interactions entre
professeur et élèves et entre élèves, la classe crée artificiellement des conditions
d’appropriation de savoirs et de savoir-faire. Elle est le lieu par excellence de toutes
les interventions pédagogiques et l’espace de la co-construction du savoir ».3
1
Gabriele Pallotti, « La classe dans une perspective écologique de l’acquisition », Acquisition et
interaction en langue étrangère [En ligne], 16 | 2002, mis en ligne le 14 décembre 2005, consulté le 30
septembre 2016. URL : http://aile.revues.org/1395
2
Jean-Marc Defays et Sarah Deltour, « Spécificités et paradoxes de l’enseignement des langues
étrangères dans le contexte scolaire : observation et formation », In, La classe de langue : Théories,
méthodes et pratiques, sous la direction de Martine Faraco, disponible sur :
http://www.lpl-aix.fr/~fulltext/2777.pdf, consulté le, 12.03.2017.
3
Jean-Pierre Cuq, Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, p42.
4
Francine Cicurel, « La classe de langue un lieu ordinaire, une interaction complexe », Acquisition et
interaction en langue étrangère [En ligne], 16 | 2002, mis en ligne le 14 décembre 2005, consulté le 30
septembre 2016. URL : http://aile.revues.org/801
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Module : Analyse des interactions en classe de langue et agir professoral
Niveau : Master II
Afin d’apporter des éléments de réponse à cette question, nous reprenons l’idée de
Gabriele Pallotti qui estime qu’ « une classe se compose de deux ou de plus de deux
individus entre lesquels s’établit une relation. Mais quel type de relation ? La relation
fondamentale qui distingue une classe de langue d’autres milieux d’acquisition est
celle que De Pietro, Matthey et Py (1989) qualifient de « contrat didactique » 5 : une
ou plusieurs personnes ont la responsabilité de rendre possibles chez d’autres
personnes des processus d’apprentissage de la L2. Les deux parties sont averties de
ce type de rapport, dans la mesure où elles l’ont défini au préalable, même de
manière plus ou moins tacite : c’est pourquoi on parle de contrat »6.
La notion de contrat didactique a été développée par Brousseau en 1978 pour servir
de base dans l’analyse des échecs électifs en mathématiques. Le chercheur la définit
comme « L’ensemble des comportements (spécifiques des connaissances enseignées)
du maître qui sont attendus de l’élève et l’ensemble des comportements de l’élève qui
sont attendus du maître » 7. Une première lecture de cette définition nous montre que
le contrat didactique préexistait déjà mais n’a pas était l’objet de recherches sérieuses
jusqu’en 1978.
Contrairement au contrat pédagogique qui s’oriente vers une dimension sociale des
relations entre enseignant et apprenant, le contrat didactique repose essentiellement
sur les attentes considérées comme réciproques et implicites de chacun des partenaires
de la relation didactique comme le souligne Brousseau dans le passage suivant :
« Dans toutes les situations didactiques, le maître tente de faire savoir à l’élève ce
qu’il veut qu’il fasse, mais ne peut pas le dire d’une manière telle que l’élève n’ait
qu’à exécuter une série d’ordres. Ce contrat fonctionne comme un système
d’obligations réciproques qui détermine ce que chaque partenaire, l’enseignant et
l’enseigné, a la responsabilité de gérer, et dont il sera d’une manière ou d’une autre,
responsable devant l’autre. » 8
5
De Pietro, J. F, Matthey, M. et Py, B., cités par, Gabriele Pallotti, op.cit.
6
Gabriele Pallotti, Ibid.
7
Brousseau, cité par, Amade-Escot, Chantal et Dugal, Jean-Paul, « La notion de contrat didactique :
de la recherche à la formation … un parcours semé d’embûches », disponible sur : http://www.ices.fr,
consulté le, 29.09.1010
8
Brousseau, cité par Faggion-Bergmann, Juliana-Cristina, « Manuel et transposition dans
l’enseignement des langues : Entre savoir à enseigner, savoirs enseignés, et savoirs appris, le manuel
comme instrument de motivation. Etude d’un exemple dans l’enseignement actuel du français langue
étrangère au Brésil », 2009, thèse de doctorat du Sciences du Langage, Université Lumière Lyon 2,
disponible sur : http://theses.univ-lyon2.fr, consulté le, 29.09.2010.
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Module : Analyse des interactions en classe de langue et agir professoral
Niveau : Master II
société, les objectifs de la leçon, les besoins et les demandes des apprenants, les choix
pédagogiques ainsi que les modalités d’évaluation. La prise en considération de ces
éléments permet une meilleure adaptation des activités selon une méthodologie qui
implique d’une manière efficace les deux protagonistes de la relation pédagogique.
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Niveau : Master II
Tous les éléments cités se manifestent dans la pratique enseignante qui est considérée
comme une activité linéaire, un ensemble d’actions observables dont l’analyse repose
sur les comportements et les conduites langagières des enseignants et des apprenants.
De ce fait, la classe peut être appréhendée selon F. Cicurel de trois manières
différentes.
Questions de méthode12
On peut considérer que l’on peut appréhender la classe de trois manières différentes :
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Niveau : Master II
Le travail de terrain envisagé, ayant pour objectif les pratiques de transmission, repose
sur deux méthodologies13 principales :
- l’observation de classe (collecte de données naturelles) ;
- entretiens et questionnaire (données provoquées)
Les résultats obtenus de ces méthodologies vont permettre au chercheur d’une part, à
mieux comprendre les modes de fonctionnement de l’interaction en classe et d’être
orienté, d’autre part, vers des objets sensiblement différents. Cette orientation ouvre la
voie à l’exploitation de tous les paramètres qui entrent en jeu dans les différents
processus de guidage assurés par l’enseignant.
13
Ibid.