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fiche de Mme C.

Réalini  professeur de lettres au lycée Descartes - 78 180   tous droits réservés 

LA NOUVELLE

1°) Les caractéristiques de la nouvelle


a ) définition
Le mot "nouvelle" est apparu en France en 1462 (hé oui !) pour définir un genre littéraire
nouveau. Il vient de l'italien "novella" = conte, petit récit imaginaire.
Cependant, la nouvelle est un récit complet mais court (qui peut aller de 2-3 page à une
quinzaine de pages environ), qui se distingue du roman par sa brièveté, et du conte par son contenu
(la nouvelle présente des faits réels ou supposés tels ; donc pas de "merveilleux").
C'est donc un récit complet mais bref, de construction dramatique très marquée
(rapide montée du suspense, et dénouement assez rapide lui aussi).
b ) contenu
La nouvelle fonctionne comme un mini-roman, avec beaucoup moins de personnages
et de péripéties. Tout est concentré sur l’essentiel ; l’intrigue est resserrée. L'art de la
nouvelle réside très souvent dans son rythme rapide (pas de temps mort), et dans sa
chute, qui doit être rapide et plus ou moins imprévisible, surprenante.

2°) les procédés de la nouvelle


a ) l'énonciation :
Comme le roman, la nouvelle peut varier les points de vue énonciatifs : nouvelle à la 3 ème
personne (si narrateur-témoin, ou narrateur effacé), ou bien nouvelle à la 1 ère personne
(fréquent si narrateur-personnage), cela dépend. Le point de vue (ou la focalisation) peut
aussi varier au sein même du récit.
b ) la concentration :
La nouvelle est construite sur un triple resserrement :
- dans le temps (elle s'étale sur un ou quelques jours, guère plus)
- dans l'espace (il y a peu de changements de lieux)
- dans l'action (elle étudie un personnage vu à un moment–clé de sa vie ; c'est un récit
qui va faire basculer sa vie, ou aura des conséquences importantes). On a souvent
l'impression que la nouvelle est le récit d'une crise.
c ) la surprise, l'inattendu :
La fin de la nouvelle, dite aussi "chute", est un moment important, qui doit dérouter,
surprendre quelque peu le lecteur (donc, fin pas trop prévisible) ou bien lui apporter des
éléments qui vont lui permettre de comprendre ce qui était resté assez vague (cf. « Ce jour-
là » de Vercors), ou encore donner un éclairage totalement nouveau et différent à tout ce
qui précédait (cf. « Iceberg » de Fred Kassak, « Quand Angèle fut seule » de Pascal Mérigeau, ou
« Pauvre petit garçon » de Dino Buzzati. Ces 3 nouvelles figurent dans un excellent recueil,
Bonnes nouvelles, éditions Bertrand-Lacoste. Lisez-le ! ).
fiche de Mme C. Réalini  professeur de lettres au lycée Descartes - 78 180   tous droits réservés 

3°) la nouvelle réaliste


a) sa dénomination
La nouvelle, à l’époque du courant réaliste, au XIXème siècle, s’appelle indifféremment
"récit" ou "conte", et encore rarement "nouvelle". Ainsi Maupassant utilise-t-il les 3
appellations sans y mettre de réelle nuance, sans qu’il y ait de différence notable. Les
Contes de la bécasse par exemple contiennent pêle-mêle des récits réaliste et des
nouvelles fantastiques…
Par la suite, le terme "nouvelle" va désigner un court récit, le plus souvent de type
réaliste, alors que "conte" se rattachera au genre du conte de fée, et au domaine du
"merveilleux".
b ) ses caractéristiques
Le récit réaliste (nouvelle ou roman) cherche à donner une image de la vie réelle ; il
évoque donc une époque et une société précises, souvent contemporaines de l'auteur.
Le milieu social est lui aussi clairement défini (par exemple les paysans normands
chez Maupassant ; la vie urbaine et le milieu ouvrier chez Zola ; la vie provinciale chez
Balzac…).
- l'action est vraisemblable, très proche de la réalité quotidienne. Souvent les intrigues
pourraient être des faits-divers.
- les personnages sont ordinaires, très représentatifs de leur époque.
- le récit montre les rapports sociaux, ou l'influence d'un milieu, d'une morale, des
mœurs, ou des préjugés, sur un individu, qui en est souvent victime. (cf. « Boitelle » de
Maupassant par exemple…)
c ) les objectifs de l'auteur
Pour découvrir les enjeux d'un récit réaliste, il faut se poser les questions suivantes :
 quelle image de la vie et des hommes l'auteur a-t-il voulu donner ?
 dans quel milieu se passe le récit ? Qu'est-ce qui contrarie le héros ?
 quelles réactions et quels sentiments l'auteur a-t-il cherché à susciter chez le lecteur ?

4°) les différents types de nouvelles


Il est bien difficile de faire une "typologie" des nouvelles, et de leur donner des
"étiquettes", tant le genre est varié ! A part la nouvelle réaliste (qui présente des faits
supposés réels, ou tout à fait vraisemblables), on peut trouver aussi ;
- des nouvelles policières (autour d'une intrigue de type policier) ;
- des nouvelles fantastiques (récit où l'intrusion, dans le monde réel, d'un élément
inexplicable, d'origine surnaturelle, vient créer l'angoisse, voire l'épouvante) ;
- des nouvelles de science-fiction (où le futur, les robots et les progrès de la technologie
dépaysent le lecteur)…
- et d'autres... !  Avec ou sans étiquette, l'essentiel est que la nouvelle vous plaise, que
sa "chute" vous surprenne, que sa lecture soit source de plaisir...

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