Vous êtes sur la page 1sur 12

M.

KOUAME YAO EMMANUEL


Cours en ligne 2018-2019

UFR LLC/ DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE LICENCE 1

COURS DE LINGUISTIQUE GENERALE


LIG 6301-2 LINGUISTIQUE GENERALE

I. INTRODUCTION
Dans le cadre du cours sur les théories et courants linguistiques, nous avons défini
la Linguistique : la linguistique c’est l’étude scientifique du langage humain.
Nous précisons bien langage humain car il y a d’autres types de langages : le
langage des ordinateurs ou le langage des abeilles, par exemple, qui sont l’objet
d’autres Sciences.
L’étude linguistique se fait sur deux axes :

1. La linguistique cherche à déterminer les éléments communs à tous les


langues du monde. C'est-à-dire les propriétés générales du langage que l’on
retrouve d’une langue à une autre. La linguistique vue sous cet angle est appelé
linguistique générale, linguistique théorique ou linguistique universelle. Par
exemple on trouvera dans une étude de linguistique que toutes les langues ont
des voyelles et des consonnes ou qu’elles ont toutes la structure syllabique CV
(Consonne-Voyelle), ou que dans nombre de langues une voyelle contigüe
(collée ou proche) à une consonne nasale se nasalise.
V (voyelle) V C (consonne)
[-nasale] → [+nasale] / [+nasale]
Ex : en baoulé, la voyelle [i] placée devant [n] ou [m] devient in. On a : ni
« mère », mi « moi »
2. Dans un deuxième volet, la linguistique va s’intéresser à la description
scientifique et systématique d’une langue particulière. Ainsi nous aurons dans
cette optique la linguistique française, la linguistique dioula etc..Vue sous cet
angle la linguistique est appelée Linguistique particulière.

Linguistique Générale Page 1


CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Par étude scientifique nous retiendrons toute étude qui respecte un certain
nombre de principe ; à savoir :
-L’ observation ou la description
-L’émission d’hypothèses à partir de la description
-La formation de règles à partir des hypothèses émises
Par exemple, un Linguiste analysant le dioula d’Odienné peut faire la description
suivante :
Le mot [ko] signifie « dire ». Il varie segmentalement.[k] devient g s’il précédé du
pronom N « moi »
I ko (tu dis)
A ko (il dit)
N go (je dis)
Le mot [ku] signifie « tête ». Nous avons le phénomène similaire ici :
I ku( ta tête)
A ku (sa tête)
N gu (ma tête)
La linguistique n’admet pas de jugement de valeur. Elle est descriptive par
opposition à la grammaire traditionnelle qui est prescriptive et normative.

II. VOIES ET BRANCHES DE LA LINGUISTIQUE


La linguistique générale et la linguistique particulière sont toutes deux composées
de différentes parties.
Ainsi nous avons :

A. LA SYNTAXE

La syntaxe étudie la manière dont les mots se combinent pour former des énoncés.
Elle étudie dans la langue, les règles et les combinaisons permissives et non
permissives. Par exemple les phrases :

Le chat boit du lait

Le lait boit le chat (inacceptable (cf (B) ci-dessous) )

Le chien mange la souris

La souris mange le chat (inacceptable (cf (B) ci-dessous) )

Les inspecteurs discutent de la dévaluation (S→SN+SV)

B. LA SEMANTIQUE
Linguistique Générale Page 2
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Elle se charge d’étudier le sens des mots, la manière dont les sens se combinent
pour donner le sens d’unités plus grandes telles que la phrase, le paragraphe. Elle
expose les règles générales qui affectent l’interprétation du sens des énoncés.

C. LA MORPHOLOGIE

C’est la partie de la linguistique qui décrit la façon dot on peut former les mots
complexes à partir d’éléments simples appelés monèmes (ou lexèmes)=unité
morphologique irréductible (radical).Exemple : chant

La morphologie s’occupe de la forme des mots, des règles qui régissent la structure
interne des mots, des règles de combinaison entre les éléments constitutifs d’un
mot.

D. LA PHONETIQUE
Elle a pour objet de décrire de façon aussi précise et systématique (exhaustive) les
sons que comportent les langues humaines. Pour une définition plus scientifique,
disons que la phonétique est l’étude des propriétés physiques et acoustiques des
sons de la parole humaine.
-Propriétés physiques : les divers organes qui concourent à la production du son
-Propriétés acoustiques : les paramètres qui entrent en jeu dans la production des
sons :la hauteur, l’intensité, la durée et le timbre.

E. LA PHONOLOGIE
Elle étudie les rapports, les relations qui existent entre les sons. Elle s’intéresse aux
sons du langage du point de vue de leur fonctions dans le système de
communication linguistique (phonologie fonctionnelle).Ex : Père[pεr].Par contre
dans [orizon] et [rizon], o/ ne sont pas distinctifs. Ce sont les variantes libres d’un
même phonème.
Le remplacement de [P] par [m] donne un nouveau mot mère [mεr].[P]est distinctif
de [m].
[p] joue le rôle de distinction. Il est distinctif de [m].C’est un phonème.
La phonologie est aussi l’étude des rapports que les sons entretiennent ente eux,
dans une langue.
Elle est aussi l’étude de la distribution et de la répartition des sons dans une langue.
C’est par la distribution des sons qu’on peut savoir que [nzasa] n’est pas un mot
français.

Linguistique Générale Page 3


CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Linguistique

Linguistique Générale

Sém Synt Morhp Son

Phon Phonétique

Phonétique générale

Phon Phono Phon


Art Acoust Auditive

D’autres concepts de la linguistique :

F) LA LEXICOLOGIE (TD)
G) LA LEXICOGRAPHIE(TD)
H) LA LINGUISTIQUE DESCRIPTIVE
On s’intéresse à une langue particulière et on met l’accent sur la description de ses
éléments sans tenir compte d’une autre langue.

I) LA TYPOLOGIE LINGUISTIQUE
On tient compte de plusieurs éléments de langue à une époque donnée qu’on
étudie en voyant les ressemblances et les différences.

J) LA LINGUISTIQUE HISTORIQUE, EVOLUTIVE OU GENETIQUE.


On s’intéresse à une langue pour voir quels sont les changements qui ont affecté
cette langue.
On prend un ensemble de langues et on veut voir quelles sont des ressemblances.
On peut les comparer pour reconstruire leur histoire c'est-à-dire leur ancêtre
commun.

Linguistique Générale Page 4


CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
III. LES LANGUES AFRICAINES ET LA (TD) LINGUISTIQUE

A. LES AUTEURS QUI SE SONT INTERESSES A LA CLASSIFICATION DES LANGUES


AFRICAINES (TD)
.Maurice Delafosse
.Westermann
.Greenberg

B. L’ETAT ACTUEL DE LA LINGUISTIQUE AFRICAINE


.Beaucoup de langues ne sont pas encore dénombrées. Dans l’ensemble, en Afrique,
il existe un millier de langues.
.Les premières études ont été faites par les Missionnaires et les administrateurs
coloniaux
(A cette époque c’était la démarche comparative et historique).
.Il n’y avait pas de document écrit.
.La linguistique telle qu’on a aujourd’hui n’existait pas encore.
.L’objet de la linguistique a été redéfinie.
La primauté a été accordée à la langue orale.
Cela a permis de faire des études sur le haoussa, l’éwé etc.…
.En dépit de ces travaux, la linguistique Africaine est sous-développée.
Il y a encore une main mise européenne sur l’Afrique.
En effet le système éducatif africain n’est pas conforme aux réalités Africaines.
Il est basé sur les langues européennes.
.Sous-développement : on ne sait pas comment aborder les langues africaines c’est-
à-dire comment les décrire pour élaborer des documents.
C) CLASSEMENT GENETIQUE ET CLASSEMENT TYPOLOGIQUE.
Le classement ou la classification consiste à mettre en évidence la parenté qui existe
entre les Langues. On peut faire un classement génétique. Dans ce cas on regroupe
les langues en fonction de leur origine commune. On relève des possibilités :
-les ressemblances peuvent être du au hasard
-les ressemblances peuvent être le fait de l’emprunt à une source Commune.

Ex1 : le terme exprimant « traduire en justice »


baoulé→saman
mandingue→saman
Ces deux termes ont été empruntés de l’anglais « to summer »
Linguistique Générale Page 5
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Pour trouver les langues ressemblantes, il faut éliminer le coté hasard et le côté
emprunt.
Ex2 : école « school »
suklu en baoulé
Suku en attié
Ex3 : demon
en dida ?
en bété de Gagnoa?

S’agissant du classement typologique, on envisage les affinités d’un point de vue


structurel :
Les énoncés, les constructions nominale (la voiture de mon père).
On essaie de recenser dans chacun des systèmes les faits concordants.
C’est sur la base de ces faits qu’on va dire que telle langue et telle autre langue
proviennent du même type.

IV) CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA LINGUISTIQUE

A. LANGAGE ET LANGUE
Le langage est la capacité qu’a tout être humain de communiquer au moyen d’un
système de signes vocaux et articulés.
Quant à la langue, elle est la manifestation de la faculté de langage (de
communiquer) au niveau d’une communauté.
Le langage en tant que faculté ne présente pas d’organe qui lui soit propre. Mais
si on prend les facultés :
.la marche, les jambes existent pour cela
.la vue, les yeux existent pour cela
C'est-à-dire que pour le langage on n’a pas d’organe de ce genre. Les organes
utilisés pour la parole sont les organes que les animaux ont. Mais chez ces
derniers, on n’a pas pu découvrir une langue qui leur est propre.
B. LANGUE ET PAROLE
Nous savons que la manifestation du langage dans le cadre d’une communauté
est la langue. En ce concerne la parole, c’st l’utilisation concrète qu’un individu
fait de la langue.
Ex : la langue française /la parole de Rita
La langue permet la communication au niveau d’une communauté alors que la
parole est un fait individuel.

C. LANGUE ECRITE ET LANGUE ORALE


Langue écrite : est équivalente à la langue littéraire. C’est la représentation
graphique (écrite) d’une langue qui est parlée.
Linguistique Générale Page 6
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Langue orale : langue familière ou populaire
Dans les écoles, on constate que l’accent est mis sur l’aspect écrit de la langue.
C’est ce qui fait l’objet d’un enseignement théorique.
Pour l’enseignement des langues étrangères, on privilégie l’aspect oral qui est
basé sur l’écrit. Cela donne l’impression que l’écrit ne suffit pas pour savoir parler,
expliquer ou décrire une langue.
Entre l’écrit et l’oral, il y a structurellement un certain nombre de différences :
graphique, morphologique, syntaxique.

1) Au niveau de la représentation graphique


Un phonème représenté par un groupe de deux lettres ou plus.
Ex1 : pour « eau » il y a un seul son[o] pour trois lettres.
Ex2 : quel (kèl), la première consonne comporte deux lettres.
Ex3: te, un seul son [t] pour deux lettres.
Ex4 : A n’est pas prononcé dans Aout
Fils, le [l] n’est pas prononcé
Dans les enfants, la lettre S n’est pas prononcée.
Les enfants viennent, le (ent) n’est pas prononcé.

2) Au niveau morphologique
Joli : à l’oral on ne sait pas si on a affaire au féminin ou au masculin .Mais à l’écrit
on peut le savoir.
Si on s’intéresse au verbe du premier groupe tel que “chanter “, à la troisième
personne, à l’oral il y aura ambigüité :
Il chante
Il danse
3) Au niveau syntaxique
A l’écrit, il y aura un certain nombre de normes auxquelles on se conforme.
On a l’ordre : sujet –verbe-objet. Mais on peut omettre des éléments et faire des
gestes. A l’écrit on n’a pas cette liberté.
En conclusion, le système oral et le système écrit sont deux systèmes de
représentation de la langue. Le premier tient à la liberté et le second obéit à la
norme.
D. LE SIGNE LINGUISTIQUE
1. Définition du signe
Généralement, on entend par signe tout fait apparent qui renseigne sur la
présence ou l’absence d’un autre fait non apparent.
Ex : la fièvre est la signification d’une température élevée.
La fumée est le signe de l’existence d’un feu
Un ciel nuageux est le signe d’une pluie imminente
Il y a une distinction en fonction de l’origine des signes :
Linguistique Générale Page 7
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Les signes naturels sont appelés des indices
Un signal : c’est un signe produit par l’homme pour communiquer (exemple des
feux de signalisation)
Les signes produits par l’homme pour représenter le réel sont appelés icônes. Ex :
le signe du décès
(Cordon qu’on attache à la tête)
Les symboles : lorsque l’élément qui est représenté (A) et l’élément qui sert à
représenter (B) ont des ressemblances (rapport analogue)

2. La nature du signe linguistique


Le signe linguistique est la résultante de trois facteurs :
-Le premier facteur (ou première caractéristique) est le SIGNIFIANT : la chaîne
sonore, ce qu’elle évoque dans l’esprit. C’est la suite de sons lorsque quelqu’un
prononce par exemple voiture. Si on se situe dans le cadre de l’écrit, cette suite va
être la suite des lettres utilisées pour écrire ce mot.
-Le deuxième facteur est le SIGNIFIE : ce que le signifiant évoque dans l’esprit ; le
signifié est conceptuel.
-Le troisième facteur est le REFERENT : c’est l’élément qui existe dans la réalité.
C’est par exemple voiture qui existe indépendamment de la langue.

3. Arbitraire du signe linguistique


-La linéarité du signe : lorsqu’on utilise un signe, ce que le locuteur perçoit, c’est
une succession de sons (message ou chaine parlée)
-Le signe linguistique est discret : quand on a un signe, c’est ce signe uniquement
et pas un autre. C'est-à-dire la présence d’un signe s’oppose à son absence. Ex :
un son b ne peut pas être +ou-b.
-Le signe est muable : le signe peut être muté (changement au niveau
sémantique par exemple). Le terme bureau qui signifie meuble de travail s’est
étendu à deuxième bureau (maitresse).
Le verbe traire qui signifie tirer en vieux français s’est rétrécit (est réduit) dans le
sens de tirer le lait.
-Enfin le signe linguistique est intangible. Cette intangibilité explique le fait que
les individus ne peuvent pas se lever et transformer la langue à leur guise.
Autrement dit, la langue évolue de son propre dynamisme

E. LA DOUBLE ARTICULATION DU LANGAGE


Articulation ici n’est pas à prendre au sens physique du terme, comme articuler
un son [p]. Le langage est doublement articulé car si on prend un message on
distingue des unités appelées signes. Les signes à leur tour sont constitués par des
phonèmes.
Soit la phrase : je viens de la ville
Linguistique Générale Page 8
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
Dans cette phrase on peut distinguer les unités significatives. Ville en est une.
Cette unité significative qui est ville peut être décomposée en unités plus petites.
Ex : ville (unité significative)
V, i et l sont des unités non significatives. Elles n’ont pas de sens. Ce sont des
phonèmes. Comme nous le verront ci-dessous, ils ont un rôle distinctif (ils
permettent de distinguer les mots).

1) Les unités de première articulation


Les unités de première articulation sont celles qui participent à la forme et au
sens c'est-à-dire des unités qui présentent un signifiant et un signifié
indissociable. On les appelle monèmes. Les monèmes permettent de distinguer
les énoncés.

2) Les unités de deuxième articulation


Elles se situent sur le plan du signifiant uniquement. Elles sont utilisées pour
former les monèmes. On les appelle phonèmes. Ces phonèmes relèvent de
l’analyse de la forme vocale du monème. Les phonèmes n’ont pas de sens mais ce
sont eux qui contribuent à distinguer les monèmes entre eux. Ils ont un rôle
distinctif :
Vil pil mil
Ainsi les phonèmes sont appelés unités distinctives et les monèmes unités
significatives.

V. LES DIFFERENTS USAGES DE LA LANGUE


1- Dialectes : ce sont les langues qui ne sont pas utilisées dans
l’administration ou à l’école (dans l’enseignement).

2- Sociolectes : lorsque les catégories socioprofessionnelles éprouvent la


nécessité de créer une langue sécrète. Il faut être de la corporation pour
bien comprendre. C’est le jargon.
Ex : jargon médical, jargon militaire

3- L’argot : c’est un parler utilisé par les individus en marge de la société, de


sorte à communiquer entre eux sans que les autres catégories de
personnes ne puissent les comprendre.

TD : Qu’est-ce qu’un patois ?


Qu’est-ce qu’une langue véhiculaire ?
Qu’est qu’un pidgin ?

4- Langue vernaculaire : langue maternelle, rurale ou régionale.


Linguistique Générale Page 9
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
5- Langue référentiaire : c’est la langue culturelle ou intellectuelle. C’est la langue
nationale ou internationale (langue standard).

6- Langue sacramentaire ou mythique : langue spirituelle, langue idéale ou


sacrée.
Ex : l’arabe, l’hébreu

VI.LES FONCTIONS DE LA COMMUNICATION


La communication c’est un échange entre un élément A (personne) et un élément
B (personne)
La théorie de la communication a été élaborée par des ingénieurs qui se
préoccupaient de bâtir des réseaux de télécommunication (téléphone,
télégraphie, télévision) ayant un rendement maximal. Ce domaine a intéressé les
linguistes. Les notions de fonction de communication ont été mises en évidence
par ROMAN JAKOBSON, l’un des maîtres de la linguistique. Dans son essai
« Linguistique et phonétique », in Essai de Linguistique Générale (1963), il a défini
les fonctions et les six facteurs de la communication.

A/ LES SIX FACTEURS DE LA COMMUNICATION


Ils apparaissent dans le schéma suivant :

Référent
Message
E Emetteur
ERécepteur
Canal
Code
1) L’émetteur ou destinateur : c’est le locuteur qui émet un message. Il peut y
avoir plusieurs émetteurs, par exemple dans une conversation. Si la personne
parle, elle est locutrice, si l’individu écrit, il est scripteur. S’il raconte en parlant
ou en écrivant, il est narrateur.

2) Le récepteur ou destinataire : reçoit le message émis.


Evidemment, il peut y avoir plusieurs récepteurs (qui reçoivent un message verbal
ou non).

3) Le message : est constitué par un ensemble de signes linguistiques c'est-à-dire


un énoncé.

4) Le canal ou medium : (ex mass media) est le moyen physique utilisé pour la
communication. Par exemple les ondes sonores de la parole.
Linguistique Générale Page 10
CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
5) Le code : est constitué par un ensemble de signes, par exemple la langue
française pour deux locuteurs francophones.

6) Le référent ou contexte : est fait des éléments de l’environnement de


l’émetteur et du récepteur et de ceux qu’actualise le message. Dans le premier
cas on parle de référent situationnel : ce sont les personnes et les objets présents
au moment de la communication. Dans le second cas on parle de référent
textuel : c’est le réel absent actualisé par le message.

B/ LES SIX FONCTIONS DE LA COMMUNICATION


1- La fonction expressive ou émotive : elle est centrée sur l’émetteur ; elle
domine le poème lyrique, la littérature fictionnelle, la confession, la musique
chantée ou dansée. La fonction expressive concerne les pronoms de la première
personne : « je » ou « nous »

2- La fonction centrée sur le récepteur est la fonction conative : elle est dite aussi
vocative ou impérative. Cette fonction domine la pièce de théâtre, la chronique,
l’éditorial, le sermon, le discours politique, l’annonce publicitaire. Il peut y avoir
comme impact chez le récepteur : le conseil, l’ordre, la menace, .Les pronoms de
la deuxième personne « tu » ou « vous » sont concernés.

3- La fonction centrée sur le référent est dite dénotative, référentielle ou


cognitive : cette fonction (cognitive) domine l’épopée, l’information
journalistique, les nouvelles. Les pronoms de la troisième personne sont
concernées « il » et « ils »

4- La fonction centrée sur le message est dite poétique ou connotative : le


message en tant que tel. Cette fonction est dominée par la répétition. On a
l’exemple de la poésie, des slogans politiques et publicitaires.

5- La fonction centrée sur le code est appelée fonction métalinguistique:


encodage pour le destinateur ou émetteur et décodage pour le récepteur ou
destinataire. Explication, précision. Elle domine la science et un jeu comme les
mots croisés.

6- La fonction centrée sur le canal est la fonction phatique. C’est le trajet, la voie
de circulation du message par des moyens sonores ou visuels, ou invisibles : c’est
l’instrument de contact. Ex des formes de salutations, les interjections. C’est la
première fonction acquise par les enfants.

Linguistique Générale Page 11


CCours du Professeur KOUAME Emmanuel
C/ DIFFERENTS TYPES DE COMMUNICATION :

1. La communication verbale : exemple de l’audio-visuel ou des mass medias


2. La communication non verbale : le silence
On dit que cette communication est une thérapie
3. La communication scripturale : écrite (par exemple l’administration a son
code). Le code militaire est un code secret.
4. La communication par le son : exemple du tam-tam parleur (qui a un code).
5. Enfin, la communication gestuelle : exemple des sourds-muets, un agent de
sécurité réglant la circulation.

EXERCICES : LIG 7601-2 LINGUISTIQUE GENERALE

CM

1-Montrez la différenciation entre les notions de Linguistique historique, évolutive ou génétique de la


typologie Linguistique.

2-Quels sont les deux (2) pôles de la communication ? Dire ce qui les singularise.

3-La Linguistique générale et la Linguistique théorique ou universelle sont –elles des entités
différentes ?

4-Donnez trois (3) branches ou plans fondamentaux de la description Linguistique. Quel est celui qui
rend compte de la forme et de la formation des mots ?

AUTRES QUESTIONS

1- Qu’est-ce qui distingue l’écrit de l’oral ? Sur quel aspect se base-t-on lorsque l’on veut enseigner une
langue étrangère ? Pourquoi ?

2- Donnez deux (2) raisons capitales qui sous-tendent le sous-développement de la Linguistique


Africaine.

3- Définir les facteurs du signe Linguistique. Quels sont les quatre (4) caractères qui expliquent ou
sous-entendent l’arbitrarité (arbitraire) du signe Linguistique ?

Linguistique Générale Page 12


CCours du Professeur KOUAME Emmanuel

Vous aimerez peut-être aussi