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I. INTRODUCTION
La Linguistique est l’étude scientifique des langues. Elle fait partie des sciences humaines
(Histoire, Philosophie, Sociologie, Psychologie) c'est-à-dire des sciences qui s’intéressent à
l’homme. En comparaison par exemple à la Botanique qui s’intéresse aux plantes. Le but de
la linguistique en tant que science de l’homme est de décrire le fonctionnement de la langue
et les différents mécanismes impliqués dans la langue et le langage. En l’occurrence un
système de signes vocaux articulés, employés par l’homme dans la communication. Ainsi,
l’objet de la linguistique sera l’étude du langage à travers les langues naturelles, dont l’une
des caractéristiques principales est qu’elles sont parlées, c’est à dire articulées.
I.1.Histoire de la linguistique
Pendant longtemps (jusqu’au XIXè siècle environ) la linguistique a été réduite à la simple
grammaire traditionnelle, inaugurée par les grecs de l’antiquité et continuée par les romains,
les philosophes scholastiques du moyen âge et finalement les grammairiens français du XVIIè
siècle
sur lesquels ils recommandaient de s’aligner. Ils avaient comme adversaires les anomalistes,
partisans de la valeur des anomalies c'est-à-dire de l’usage, dans lesquelles ils voyaient un
signe du caractère naturel de la langue.
I.1.4.3.L’académie française
Il existerait, selon la grammaire traditionnelle, une langue « correcte » et une seule. Pour la
défendre, la protéger de la corruption et imposer son bon usage, il se fonde l’académie
française créée par RICHELIEU en 1635.
La France a été le seul pays possédant un organisme officiel chargé pratiquement d’interdire
l’évolution de la langue et proclamer la supériorité de la langue écrite. On rentre une
attitude d’esprit analogue dans les autres pays européens. En Angleterre on peut citer les
auteurs du XVIIè Siècle comme JOHNSON , GIBBON et BURKE. Leurs œuvres aboutissent à la
grammaire anglaise (English grammar) publiée en 1795 par LINDLEY MURRAY, un
commerçant américain dont l’ouvrage connut plus de deux cents éditions entre1795 et 1850
Il n’est pas besoin d’être un grand linguiste pour constater qu’il existe des ressemblances
frappantes entre certaines langues, s’agissant notamment, de leur vocabulaire qui est l’une
des parties les plus visibles du langage. En voici quelques exemples dans le tableau :
BOPP pensait, en s’appuyant sur les caractères très archaïques du Sanskrit, retrouver l’état
primitif de l’indo-européen et expliquer la genèse des formes grammaticales. Il n’a pas
atteint ce but ambitieux, mais au cours de ses tentatives, il a découvert la méthode
comparative, « tout comme CHRISTOPHE COLOMBE a découvert l’Amérique en cherchant la
route des Indes » (A.Meillet)
Notons que les difficultés rencontrées par les précurseurs du comparatisme du XIXè siècle
tournaient autour de deux points d’achoppement :
-jusqu'au XVIIè siècle on a cru fermement au mythe de la tour de Babel : l’humanité
primitive n’aurait eu qu’une langue, l’hébreu, langue de la révélation, d’où toutes les langues
seraient issues ; c’est LEIBNIZ qui émit cette idée qui avait conduit les grammairiens aux
comparaisons les plus extravagantes.
-On ne possédait pas de méthode scientifique de comparaison ; on constatait des affinités
souvent inégales mais on ne les comprenait pas.
Le terme linguiste apparait dans le dictionnaire de l’académie (en 1833) comme : « science
de la grammaire générale appliquée aux diverses langues… ». C’est l’enseignement du suisse
La théorie de cette école est la glossématique, théorie élaborée par Louis Hjelmslev. Cette
école se présente comme l’explication des intuitions profondes de Saussure. Les principales
idées retenues sont que les signes d’une langue ont rarement les équivalences sémantiques
exactes dans une autre langue. Selon le glossématicien, chaque langue doit être décrite à
travers la façon dont elle présente la signification. De plus, la glossématique considère que
ce qui constitue la valeur d’un signe est ce qui la différencie des autres.
Autrement dit, le signe est oppositionnel. Toutes les différentes relations qui permettent
d’opposer un signe par rapport à un autre sont appelés forme. C’est donc dire que le signe
n’est pas une relation en soi (pour savoir ce qu’il est, il faut l’opposer à un autre).
La substance, c’est une réalité sémantique ou phonique considéré indépendamment de
toute considération linguistique.
La forme se situe dans la langue (propre à une langue donnée) tandis que la substance se
situe en dehors de la langue.
Ce qui veut dire que pour la glossématique la linguistique n’étudie que la forme et laisse
tomber la substance. C’est qu’il voit en la forme le seul fait qui soit spécifique à une langue.
Pour lui le sens est quelque chose de commun au niveau des langues.
La langue est définie comme un système de signes dont la principale fonction est la
communication. La définition de la recherche linguistique, dans ce cas, se fonde sur l’idée
que la langue doit être analysée comme un système fonctionnel dont la finalité est la
communication. Ces linguistes qu’on appelle fonctionnalistes, vont pour caractériser une
langue, rechercher les fonctions jouées par les différents éléments de cette langue. Et les
données de la parole vont être interprétées et classées d’après leur fonction communicative.
Le nom de l’école de Prague évoque la phonologie. C’est le russe Troubetskoy qui a mis au
point la démarche de la phonologie, en recherchant les fonctions que les sons jouent dans la
langue (dans la communication).
Son ouvrage le plus important dans ce domaine est Principe de phonologie. MARTINET
ANDRE, un autre représentant de ce domaine de pensée a développé, à partir du concept
du fonctionnalisme, une analyse générale : morphologie, syntaxe, etc...Son ouvrage est
intitulé Eléments de Linguistique Générale. Pour Martinet, c’est la fonction d’une unité ou
d’une structure qui permet d’aller jusqu’à l’ultime explication du fait linguistique. Autre
auteur : Jacobson
II.3.L’école du distributionnalisme
Les premières bases de cette théorie ont été posées par l’américain LEONARD
BLOOMFIELD. Son ouvrage : Le langage. C’est une théorie générale du langage. Elle se fonde
sur une psychologie behaviouriste. Le langage est considéré comme un stimulis et réponse,
(c’est la communication qui pousse l’homme à utiliser le langage).
« Toute personne adulte parlant une langue donnée peut à tout moment être capable
d’émettre, de percevoir et de comprendre un nombre indéfini de phrases que, pour la
plupart, il n’a jamais prononcées ni même entendues auparavant.
Ce qui explique ce fait, c’est que tout être humain possède certaines aptitudes. Ces
aptitudes qu’il a acquises dans son enfance sont appelées Compétence linguistique et la
mise en pratique de cette compétence est la performance qui est l’utilisation concrète de la
langue dans les situations concrètes (de communication).
CONCLUSION
Les théories linguistiques, quoique autonomes les unes des autres, entretiennent une
relation d’enchevêtrement ou de porosité entre elles (la théorie générative d’obédience
américaine ou angloxasonne et la théorie fonctionnaliste d’obédience européenne,
s’interpénètrent ou collaborent). Elles convergent au niveau de leurs effet dans l’éclairage
des phénomènes de langue. Cela témoigne de la richesse inouïe des Sciences du Langage.
CM
1-Qu’est ce qui justifie la révolution saussurienne sur le langage ? Pourquoi dit-on que La linguistique
n’est pas une discipline connexe à une ethnologie ou à une sociologie ?
3-Citer les 4 écoles de Linguistique moderne. Quelle est l’école qui postule que le signe est
oppositionnel c’est-à-dire pour connaitre la valeur d’un signe il faut le mettre en parallèle avec un
autre ?
AUTRES QUESTIONS
1-Qu’est-ce que la philologie ? Montrez en quoi elle a été d’une importance fondamentale et
particulière dans l’histoire de la Linguistique.