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Professeur : M.BOUSFIHA
Département de langue et littérature françaises
Faculté des lettres et des sciences humaines Ain Chok
CASABLACA / MAROC
Prolégomènes de la linguistique
Conflit de définitions.
➢ « 1, jusqu’au XIXe siècle de nos jours dans le langage courant. Ensemble des
règles à suivre pour parler et écrire correctement une langue.
➢ 2, étude systématique des éléments constitutifs d’une langue, sons, formes, mots,
procédés. »
Donc, si nous nous arrêtons pour lire les deux définitions on voit que la
première acception renvoie à la notion de « règles à suivre » la deuxième change
complètement la perspective et donc prône une étude systématique qui demeure
descriptive et explicative et non prescriptive.
Tous utilisent une sémantique et une syntaxe (qu’on considère comme des universaux
du langage) ils donnent un sens aux signes qu’ils utilisent, et ils les articulent entre eux.
Indépendamment de ces définitions techniques, et qu’on peut utiliser dans des
contextes bien précis, les philosophes ont souvent été tentés de donner une signification
plus large au mot Langage. ils lui ont par exemple donné le sens de « faculté de
produire un langage », « faculté d’expression ». De plus on a attribué au langage,
outre la fonction de communiquer, celle d’exprimer les pensées de celui qui l’utilise
En effet, la question du langage animal a beaucoup fasciné dans l’histoire, et continue
d’être beaucoup débattue. Au XVIIe siècle René Descartes disait que, du fait que les
animaux ne parvenaient pas à assembler des mots différents de manière à
témoigner d’une pensée, le langage était le propre de l’homme. Aujourd’hui nous
connaissons mieux les langages animaux. Nous savons, par exemple, que les abeilles
sont capables de transmettre des informations à leurs congénères concernant la situation
géographique des fleurs. Du point de vue de la communication, par conséquent, elles
possèdent indiscutablement un langage.
Le langage est d’abord une performance qui met en œuvre certains organes
du corps. Ce fait a clairement une origine animale. Il s’agit aussi d’une faculté qui, dans
certain de ses aspects, est peut-être propre à l’homme, mais qui a des fondements
biologiques. La neurolinguistique montre que cette faculté dépend de la mise en activité
de certaines zones du cerveau, tout comme le autres facultés, la faculté motrice, par
exemple,. Cette faculté s’acquiert, elle peut aussi subir des pathologies
Cette analyse faite, n pourra s’interroger sur ce qui fait la spécificité du langage
humain, par rapport au langage animal, d’une part, et par rapport aux langages
artificiels, d’autre part. On pourra noter par exemple, que le langage humain articule des
unités successive, qu’il s’agisse de phonèmes, de mots, de aussi noter que certains de
ces unités renvoient à de contenus descriptibles en dehors du code qui le véhicule (au
moyen d’un autre code, d’une autre langue, par exemple.
Dans les systèmes de communication animale, pour autant qu’on les connaisse, il
semble que, chaque fois qu’il y a message, l’unité la plus petite de ce message soit le
message tout entier, dans sa globalité, chaque message s’opposant aux autres. A
l’inverse, la communication verbale humaine est langage dans la mesure où elle utilise
des unités articulées entre elles : Phonèmes et morphèmes
On peut dire tout d’abord que la linguistique étudie tout ce qui a trait au langage ; on
peut dire également, qu’elle étudie les langues. Chez le linguiste suisse Saussure,
apparait le concept de « langue ». Ce concept prend sens au sein de l’opposition
langue/parole. Sous son influence, la linguistique structurale se définira comme objet
l’étude de la langue (au singulier).
« La langue » en linguistique
Il y a différents emplois du terme en linguistique, dans son sens courant, la langue est
un langage commun à un groupe social, à une communauté linguistique. C’est le
moyen de mise en œuvre du langage, cette faculté d’expression et de communication
verbale entre les hommes. La distinction langue/langage semble une particularité
française. Dans la linguistique anglo-saxonne, un seul mot, language, recouvre les deux
notions.
La linguistique s’intéresse surtout aux langues naturelles. On définit celle-ci comme des
systèmes de signes vocaux doublement articulés – unités distinctives, les phonèmes, et
unités significatives, les morphèmes ; cela afin de les opposer à d’autres systèmes de
communications humains (comme la musique) ou animaux (le langage des abeilles).
Pour que l’on puisse parole de science, il faut pouvoir délimiter un objet d’étude.
✓ En tant qu’objet d’étude du linguiste, la langue doit être « un tout en soi », elle
est « un principe de classification » : elle doit constituer u système qui permette
de mieux comprendre et de mieux organiser les phénomènes liés à la parole, qui
constituent en fait la matière de la linguistique. La tâche du linguiste consistera
donc à élaborer un modèle qi rende compte du système général de la langue.
Saussure et le structuralisme
Ferdinand de Saussure (1957-1913) représente l’aube de la linguistique contemporaine
européenne. C’est en effet au début du XX siècle que la linguistique sera exercée en
elle-même (avec le temps, à un moment de son histoire) et pour elle-même (objet et
outil d’approche de la linguistique).
Saussure va poser les jalons de la linguistique en faisant une rupture épistémologique
radicale. Le livre Cours de linguistique générale post-mortem, publié en 1916 par ses
disciples fut le fruit de ses cours dispensés à l’université de Genève.
Les fondements de l’apport saussurien se résument dans les trois distinctions, appelées
Dichotomies, qu’il a mises en évidence
* le code : la langue a un caractère impératif, codé : si je veux dire arbre, pour faire
comprendre ce que je désigne, je ne peux changer de nom.
Arbitraire ? la première définition du terme « arbitraire » dans le Lexis nous dit qu’il
renvoie à ce « qui dépend de la seule volonté humaine » c’est-à-dire qu’il n’existe
aucun rapport naturel entre le signifié (le concept) et le signifiant ( l’image
acoustique), en d’autres termes entre le sens et sa réalisation visuelle et acoustique (
le signe). Cet arbitraire du signe explique que, pour désigner un même concept, il soit
possible d’utiliser différentes réalisations graphiques et phoniques, telles que Chat en
français [ꭍa], 猫.[neko] e n japonais, kucing [ kutꭍiὴ] en malais et cetera. Je me
permettrai d’expliquer davantage pour dire que que l’image acoustique (le signifiant)
Linéaire ? il se déroule dans le temps, deux unités se présentent toujours l’une après
l’autre, donnant ainsi vie à la chaine parlée.
Correspondant à un mot est indépendante de son contenu sémantique (le signifié).
Cependant signifié et signifiant sont intimement liés par une convention qui assure
l’intercompréhension des sujets parlants. Une fois que le signe est établi dans un
groupe, l’individu ne peut en rien le changer.
❖ Synchronie/diachronie
L’étude de la langue peut se faire de deux manières : soit elle envisage la langue dans
son évolution, comme l’ont fait jusque-là la grammaire et la phonétique historique – la
perspective est diachronique ; soit elle envisage l’état du système de la langue à un
moment donné de son histoire, comme si on étudiait une coupe géologique – la
perspective synchronique. Saussure affirme la primauté de la perspective synchronique ,
ce qui a mis fin à la prédominance des études historiques.