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Réalisé par: Anwar DKHISSI

Année universitaire: 2020-2021


1- Les caractéristiques du langage
humain.
 La communication n’est pas le propre de l’homme, aussi les animaux
passent-ils des messages.

 L’homme n’utilise pas seulement la langue pour communiquer, mais


il emploie également des gestes, de différents signes: expressions
faciales, tirer la langue, faire la moue…

 Les animaux n’ont ni langue ni langage, ils ont seulement des


systèmes de communication qui expriment leurs besoins instinctifs:
La nourriture, la reproduction …
Langage, langue et parole.
 Le langage est la prédisposition naturelle de l’homme d’un appareil
phonatoire et des facultés de pouvoir communiquer à d’autres
hommes ses pensées, ses sentiments, ses désirs ou ses ordres … au
moyen d’une langue.

 La langue est un fait social partagé à une communauté qui parle


cette langue. Elle englobe ce que nous connaissons et ce que nous ne
connaissons pas.
SUITE
 La parole se définit par les manières de parler propres à un
individu: les accents, le choix des mots, des constructions peu
fréquentes…etc. La parole désigne les utilisations diverses que
chacun fait des mots et des constructions que lui offre la langue dans
des actes particuliers. Il s’agit donc de l’utilisation personnelle de la
langue.
Suite
 Remarque: La parole est une actualisation de la langue dans la
mesure où la langue est une unité abstraite alors que la parole est la
concrétisation de cette unité. Les signes et les règles linguistiques
existent parce qu’ils s’actualisent au moyen de la parole.
La différence entre le langage humain et
les autres systèmes de communication
 Le langage humain est bidirectionnel (possibilité d’échange=
dialogue).

 Le langage humain se caractérise par sa capacité de


déplacement: on peut parler dans le passé, le présent ou le futur,
des hypothèses, de l’impossibilité …

 Il a une capacité métalinguistique: expliquer ou parler de la


langue au moyen de la langue.
SUITE
 Le langage humain est doublement articulé: Avec peu de
mots on peut avoir une infinité des phrases (c’est la première
articulation) et avec peu de sons ou lettres on produit une infinité de
mots (La deuxième articulation). Cette propriété est très importante
car elle permet ce qu’on appelle l’économie de la langue ET c’est ce
qui explique LA PUISSANCE DE LA LANGUE comme
MECANISME DE COMMUNICATION.

 Le langage permet de traduire les autres systèmes de communication.


Linguistique et grammaire.
Propriétés de la grammaire traditionnelle.
 Elle porte sur la langue écrite: la grammaire traditionnelle
décrit une langue standard qui trouve ses références et ses exemples
dans la littérature des auteurs classiques mais pas la langue parlée.

 Elle est prescriptive: La grammaire traditionnelle donne un


ensemble de règles dont la fonction est prescriptive (ne dites pas
mais dites)
suite
 Elle est normative: La grammaire normative établit une
liste d’obligations pour énoncer des règles (les normes) validées
institutionnellement par l’Académie française dont la littérature
constitue la source. Ces règles ne sont pas générales mais toujours
accompagnées des listes d’exceptions.
Les caractéristiques des règles de
la grammaire traditionnelle.
 Le parallélisme logico-grammatical: LA PLUPART des
explications de la grammaire traditionnelle sont basées sur l’idée
d’une correspondance ou d’un parallélisme entre la forme et le sens.

 Exemple: l’emploi de « mais » qui exprime l’opposition nécessite la


présence des éléments opposés, l’un à gauche mais l’autre à droite.
La phrase « mais elle a trois roues, ta voiture! » est jugée
agrammaticale.
suite
 Règles non explicites: il y a dans le Bon Usage par exemple:
 Des règles générales.

 Beaucoup d’exemples.

 Une liste d’exceptions.


Qu’est-ce que la linguistique?
La linguistique est l’étude de système de règles intériorisé
par tous les locuteurs d’une communauté linguistique; elle a
pour objet la description des langues naturelles (les langues
parlées par les humains contrairement aux langues artificielles
qui sont des codes utilisés dans un domaine précis: les signes des
sourds-muets, les langages de programmation …) tant dans leur
diversité géographique.
Les propriétés de la linguistique
Elle est descriptive: là où le grammairien légifère, le linguiste
décrit; là où le grammairien invoque l’autorité, la tradition,
l’étymologie, l’habitude de la langue, le linguiste en reste à
l’observation des faits au fonctionnement du système qu’il a sous les
yeux car l’une des préoccupations des linguistes est de comprendre le
fonctionnement de la langue. Ainsi les linguistes distinguent-ils un
énoncé:
 Grammatical: qui respecte les règles de la grammaire d’une langue.
 Agrammatical: qui viole les règles de la grammaire d’une langue.
 Acceptable: qui est ou pourrait être compris sans nécessairement
être grammatical. Il existe plusieurs degrés d’acceptabilité.
Suite
La primauté de l’oral sur l’écrit: elle est posée par la
linguistique pour deux raisons:
 Les systèmes d’écriture connus sont fondés sur les unités de la
langue parlée (les systèmes alphabétiques reposent sur le son, les
systèmes syllabiques sur les syllabes, les systèmes idiographiques
sur les mots)
 L’écriture a un rôle second purement représentatif même si elle
conserve tout son prestige (au travers de la littérature, de
l’apprentissage de la langue à l’école, de l’orthographe). La langue,
au sens saussurien du terme, et l’écriture constituent deux
systèmes de signes distincts.
Ferdinand de Saussure: les
concepts fondamentaux de la
linguistique structurale
Matière/objet de la linguistique
 La matière de la linguistique se définit par l’ensemble des
domaines où la langue se manifeste. Autrement dit, elle regroupe
toutes les pratiques et les manifestations de la langue; toutes les
formes d’expression insaisissables dans leur totalité.

 L’objet de la linguistique est le sous ensemble des manifestations


du langage que le linguiste construit en adoptant tel ou tel point de
vu. C’est la langue perçue du point de vue d’un linguiste. C’est-à-
dire là où il y a le regard du linguiste, on parle de l’objet de la
linguistique.
La langue est un système
 La langue, pour Saussure, est un tout organisé (un système), à
l’intérieur duquel chaque signe linguistique est défini par les
relations qu’il entretient avec tous les autres. La langue est donc un
ensemble homogène d’éléments, dont chacun est déterminé,
négativement ou différentiellement, par l’ensemble des rapports
qu’il entretient avec les autres éléments.

 Remarque: Force est de signaler que cette conception


Saussurienne de la langue se veut une critique de la conception
ancienne où la langue était prise pour une nomenclature dont les
éléments sont séparés les uns des autres.
Linguistique interne/externe
 La linguistique interne: est la linguistique qui ne relève que de la
langue (morphologie, syntaxe, sémantique…); elle sert à expliquer
la langue par la langue.

 La linguistique externe: est la linguistique de la parole avec des


faits qui lui sont extérieurs(historiques, politiques, sociaux); tout ce
n’est pas immédiatement lié à la langue. Elle sert à expliquer langue
par des faits qui lui sont extérieurs.
Synchronie/ diachronie
 Le point de vue synchronique s’intéresse à saisir la langue telle
qu’elle se présente à un moment donné pour toute la communauté
linguistique, c’est-à-dire un état de langue dans une période donnée
(époque A, B..). Là, il faut se garder de considérer l’étude
synchronique comme étant l’étude contemporaine de la langue car
ce n’est pas toujours le cas.

 Le point de vue diachronique est une étude de la manière dont


l’ensemble du système s’est transformé entre les époques A et B,
passant d’un état à un autre. Il s’intéresse, pour un fait isolé ou une
série de faits, au passage d’une époque à l’autre.
Signe, signifiant, signifié
 Le signe, le signifiant et le signifié sont une nomenclature inventée

par F. de Saussure, le fondateur du mouvement structuraliste.

 Le signifiant est une image acoustique (une suite de sons articulés

pour désigner quelque chose)

 Le signifié est le concept (représentation mentale qui correspond au

signifiant)
suite
 Le signe linguistique est la combinaison entre le signifiant et le

signifié. Si le signifié et le signifiant représentent deux facettes


d’une pièce de monnaie, c’est toute cette pièce, avec ses deux
facettes, que signifie le signe linguistique.
Les caractéristiques
du signe linguistique
L’arbitraire du signe linguistique
Selon F. de Saussure, le lien qui unit le signifiant au signifié est
arbitraire, autrement dit, il n’est pas naturel. Par exemple, il n’y a pas
de relation réelle entre le concept de « lune » et les phonèmes / l / - / y /
- / n / qui forment son signifiant. En d’autres termes, le lien qui unit le
signifiant au signifié est conventionnel.
La linéarité du signifiant
Le signifiant, qui se constitue d’une suite de phonèmes placés
les uns après les autres, se déroule sur la chaîne du temps. Ainsi, les
signes se succèdent et forment la chaine parlée, cette structure linéaire
est alors analysable.
L’immutabilité du signe

Le signifiant, associé à un concept donné, s’impose à la


communauté linguistique. Il n’est pas libre, il est imposé.
La mutabilité du signe
Les signes linguistiques peuvent cependant être modifiés par le
temps, par l’évolution linguistique avec modification du signifiant, du
signifié ou de leur rapport.

En bref: Le signe linguistique est mutable du point de vue


diachronique mais immutable du point de vue synchronique.
Valeur et signification
La valeur d’un signe linguistique est l’ensemble des attributs qu’il tire
de ses relations avec les autres membres du système ou sous-système.

La signification: est le résultat de l’association arbitraire d’un signifiant


et d’un signifié.
Attention!
 Cette cohésion (signifiant et signifié) ne saurait exister sans une
pression externe, issue de l’ensemble des autres membres du système,
d’où émane la valeur.

 La notion de la valeur peut référer également aux différences


phoniques, aux oppositions que réalise le son et qui permettent de
distinguer tel signe de tel autre.
Les rapports syntagmatiques et les
rapports paradigmatiques
Les rapports syntagmatiques
Ces rapports sont basés sur le principe de la linéarité du signe
linguistique. Ainsi, dans l’exemple [bar], les rapports syntagmatiques
entre les sons sont différents de ceux qu’ils entretiennent dans
l’exemple [bra].

Au niveau phrastique, l’ordre des mots dans une phrase représente des
rapports syntagmatiques différents de ceux qu’ils établissent dans une
autre phrase où l’ordre des mots est changé:

 La maîtresse aime les élèves.

 Les élèves aiment la maîtresse.


Les rapports paradigmatiques
 On entend par rapport paradigmatique toute relation entre les signes
linguistiques que ce soit au niveau du signifiant et du signifié; au
niveau du signifié seulement; au niveau de la formation du mot
(suffixe, préfixe…); au niveau du signifiant seul (rime) sans relation
grammaticale. Le schéma ci-après illustre bel et bien les rapports
paradigmatiques entre les signes:
Les courants linguistiques
Le structuralisme
Le structuralisme est un courant linguistique ayant pour principe la
langue est un système de signes, c’est l’étude structurale de la langue.
F. de Saussure est considéré comme étant le fondateur du structuralisme
alors qu’il n’a pas évoqué la notion de structure. Les structuralistes
tentent de définir la langue et ses constituants d’une manière formelle.
Le fonctionnalisme
L’école de Prague (le fonctionnalisme) envisage la langue
comme un système ayant pour fonction d’exprimer et de communiquer.
Elle a contribué au développement de la linguistique structurale en
créant la phonologie qui a pour objet l’étude de la fonction distinctive
des sons (phonèmes).
suite
Voici les principes du fonctionnalisme:
 Traiter le langage dans ses dimensions: sonore, morphologique, syntaxique
et sémantique.
 Les langues sont des systèmes dont les éléments entretiennent des rapports
appositifs dans un but communicationnel.
 Les langues sont à appréhender prioritairement en synchronie

 L’intuition est la référence de toute analyse.

 Étudier les différentes langues en vue d’en comparer les structures en


termes de la phonologie.
Le fonctionnalisme: Roman
Jakobson
 Jakobson décrit les fonctions de la langue selon le
modèle offert par la théorie de l’information:
Les fonctions de langue (Jakobson)
 La fonction expressive ou émotive (expression des sentiments du
locuteur): L’émetteur au cœur de cette fonction exprime ses sentiments, ses
opinions. Dans le discours, cette fonction se traduit par des exclamations,
des verbes de sentiments ou de jugement, des termes évaluatifs. « Ah !
Qu’il fait beau ! »
 La fonction conative ou impressive (fonction relative au récepteur): Elle
est centrée sur le récepteur chez qui l’émetteur veut faire naitre des
impressions ou des réactions. Cette fonction se traduit par l’emploi
des marques de la 2ème personne, d’impératif, de tournures
interrogatives, d’exclamation… « Tu as vu comme il fait beau ? »
Suite
 La fonction référentielle (le contexte): Elle fait porter le langage sur le
référent(ou contexte) sur lequel il s’agit de donner des informations :
narration, description, explication… Les phrases déclaratives et le mode
indicatif seront alors privilégiés. « Il fait beau »

 fonction phatique (le canal): La fonction phatique est utilisée pour


établir, maintenir ou interrompre le contact physique et
psychologique avec le récepteur. Elle permet aussi de vérifier le
passage physique du message. « Bonjour, ça va ? » « Allô » « Heu »
« N’est-ce pas ? »
Suite
 La fonction métalinguistique (le code lui-même devient objet du message):
Quand il faut donner des informations sur le code, ses éléments, son
fonctionnement comme édicter une règle de grammaire, cette fonction entre
en jeu (le préfixe méta- signifie « au dessus » une métalangue est donc une
langue qui permet de parler d’une autre langue. « L’expression « il fait beau »
signifie que le ciel est bleu et que le soleil brille ».

 La fonction poétique (la forme du texte devient l'essentiel du message):


L’émetteur peut avoir la volonté de soigner particulièrement l’esthétique de sa
signification. Cette fonction ne touche pas seulement la poésie, mais aussi les
proverbes, les jeux de mots, les slogans… Slogan jeu de mots d’une ancienne
marque de distributeur : « Mammouth écrase les prix. »
Le fonctionnalisme (André
Martinet)
Il a pour point central le concept de double articulation du langage. La
langue est conçue comme un instrument de communication doublement articulé,
de manifestation vocale.
 La première articulation: il s’agit des unités significatives minimales (les
monèmes). Ces unités ont à la fois une face formelle (signifiant)et une face
significative (le signifié). Elle peuvent être de longueurs variable (phrase,
syntagme).
 La deuxième articulation: il s’agit des unités non significatives (les phonèmes).
Elles n’ont pas de sens en elles-mêmes, mais contribuent à différencier des
unités qui s’opposent sémantiquement.

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