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THEORIES LINGUISTIQUES 2022-2023

SEMESTRE 5 PR : A/ BARA
LA GRAMMAIRE FONCTIONNELLE

A.Martinet et le fonctionnalisme
 Nouvelle recherche sous l’influence de Saussure
 Dans le sillage de Troubetzkoy.
 Dans le prolongement de l’école de Prague

Marqué par le structuralisme européen et plus particulièrement


par le Cercle linguistique de Prague et les recherches en
phonologie, Martinet cherche d’abord à définir la langue d’un point
de vue général.
« La langue est un instrument de communication qui permet la
transmission d’une expérience » (. Martinet, 1960 : 22)
Cette primauté accordée à la fonction de communication est
fondée sur l’observation des faits.
La fonction de la langue, en tant qu’instrument de communication,
ne se limite pas à une simple interaction verbale ; elle implique une
interaction sociale.
« L’emploi du langage par un sujet A pouvant aboutir à une
modification du comportement d’un sujet B…, le locuteur peut
trouver dans le comportement de l’auditeur, l’assurance que la
communication a été réalisée » (Martinet, 1985 : 19). Cette
fonction a donc pour corollaire une incidence éventuelle sur le
comportement de l’allocutaire.
« La langue est doublement articulée et de manifestation vocale ».

La langue est donc définie non seulement à partir de sa fonction,


mais aussi d’après sa structure, puisqu’elle est doublement articulée
en phonèmes et en monèmes, ainsi que par son mode premier de
réalisation, à savoir son caractère vocal.
Cette caractérisation permet ainsi de différencier la langue des
autres systèmes de communication, notamment de la
communication animale, et d’en préciser la spécificité.
La grammaire fonctionnelle se concentre sur la description des
choix que la langue laisse au locuteur. Martinet situe ces choix à

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deux niveaux : c’est ce que l’on appelle la théorie de la double
articulation.
La première articulation concerne des choix qui ont une valeur
significative. Le choix s’opère entre différentes unités pourvues de
sens. Ces unités significatives élémentaires sont appelées
monèmes. Ainsi, les monèmes verbaux ai et ais s’opposent dans
les formes je montrai et je montrais. Le premier exprime les valeurs
du passé simple ; le second, les valeurs de l’imparfait.
La seconde articulation concerne les choix qui ont une valeur
distinctive. Le choix s’opère entre des unités non pourvues de sens,
dont la fonction est de permettre la distinction des monèmes. Ces
unités distinctives élémentaires sont les phonèmes.
Les phonèmes1 /p/ et /b/ n’ont pas de signification propre.
Cependant, ils permettent de distinguer des monèmes comme pain
et bain
Les sons sont traditionnellement représentés entre crochets et les
phonèmes entre barres obliques.
Que veut dire le fonctionnalisme en linguistique ?

Le fonctionnalisme en linguistique, né des travaux du Danois Louis


Hjelmslev et du Français André Martinet, prône une grammaire
fondée sur la reconnaissance de « fonctions ».
La notion de « fonction » généralise la classification habituelle entre
sujet et objet : la grammaire fonctionnaliste reconnaît dans les
éléments du discours trois types (ou niveaux) de fonction :
1. Fonction sémantique (agent / patient / récepteur / etc.), qui
décrit le rôle des unités dans la situation ou l'action exprimée
2. Fonction syntaxique (sujet / objet), qui définit les différents
points de vue dans la présentation d'une expression linguistique ;
3. Fonction pragmatique (thème principal et thème secondaire,
contexte, orientation), qui définit le contenu informatif des unités,
déterminée par le contexte des interactions entre mots.

Ce courant dégage une procédure pour analyser la phonologie, puis


la généralise aux autres niveaux (morphologie, lexicologie,
syntaxe.)
Les unités n’ont de valeur linguistique que par rapport à leurs
possibilités d’opposition ou de combinaison.

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peut être défini comme la plus petite unité discrète qui permet d’isoler des éléments de la chaîne parlée.

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Le Cercle de Copenhague et la glossématique

Dans le prolongement de F. de Saussure, le Danois Louis Trolle


Hjelmslev (1899-1965) forge une théorie linguistique, nommée
glossématique, dont le projet est de constituer une « algèbre
immanente des langues». Cette démarche se veut résolument
théorique et formaliste.

Hjelmslev propose une linguistique qui ne tienne compte que des


règles propres au fonctionnement interne d’une langue. Autrement
dit, il ambitionne de faire une linguistique détachée de tout ce qui
ne serait pas proprement linguistique, une linguistique
immanente. Une linguistique immanente se dit d'une étude du
langage qui ne fait pas intervenir des phénomènes et des
explications extralinguistiques (psychologiques, historiques, etc.)

Le signe selon Hjelmslev

Hjelmslev définit la langue comme un système de signe. Le signe


est une fonction dont les deux termes sont :
Le contenu et l’expression.

« La langue est une forme est non une substance ». Par forme,
il entend le réseau de relations entre « les pièces du jeu d’échecs ».
En se basant sur la phrase de Saussure Hiemslev a fondé sa
théorie.

Rupture avec la tradition : Glosséamtique

On lui doit la théorie du métalangage

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Louis Trolle Hjelmslev, linguiste danois (Copenhague 1899-
Copenhague 1965) et fondateur du Cercle linguistique de
Copenhague (1931), il se situe dans la lignée de l'enseignement de
F. de Saussure : il envisage l'étude de la langue comme celle
d'une structure, d'un système qu'il s'agit de décrire en lui-
même et pour lui-même (principe d'immanence). Sa théorie, la
glossématique, est une tentative de formalisation des structures
linguistiques, ainsi qu'un approfondissement de certains concepts
saussuriens (expression/contenu, forme/substance).

La glossématique a été créée par Louis Hjemslev, d’après le grec,


« glossa », pour désigner la théorie qui se donne la langue comme
but en soi et non comme moyen. Elle préconise une connaissance
immanente du langage ; la langue est considérée comme une
structure fermée sur elle-même ; elle veut déterminer ce qui est
commun à toutes les langues humaines quelles qu’elles soient et
ce qui fait qu’à travers diverses fluctuations une langue reste
identique à elle-même. Fondée sur le principe d’empirisme, la
description doit être sans contradictions exhaustive et la plus
simple possible. Il faut donc abandonner la méthode inductive, qui
prétend aller du particulier (les données) au général (les lois). Elle
ne peut dégager que des concepts valables pour un système
linguistique donné. La glossématique sera donc une méthode
déductive, qui procède à partir d’un nombre restreint d’axiomes
rigoureux à la détermination de classes. S’appuyant sur Saussure,
Hjemslev fait de la structure immanente de la langue l’unique objet
de la linguistique. La langue n’est qu’une forme et non une
substance : aucune idée, aucun objet ne préexiste à la langue ;
chaque langue pratique un découpage original de la réalité. Par
exemple le spectre des couleurs est une matière indépendante du
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réseau de signes que chaque langue instaure dans cette substance.
Quant à la forme, elle représente les propriétés combinatoires des
unités qui résultent de l’analyse des signes. Ce type ne concerne
pas seulement le contenu sémantique des langues, il a son
correspondant au niveau de l’expression, de la manifestation
sonore. On pourra ainsi parler de matière, de substance et de forme
aussi bien sur le plan du contenu que sur le plan de l’expression.
La glossématique tend ainsi à attribuer à toutes les langues,
comme caractère commun, le principe de la structure. Les langues
se différencient simplement par la manière dont s’applique ce
principe.

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Le béhaviorisme
Contrairement à la linguistique de Saussure qui est mentaliste,
Bloomfield est le tenant d’une linguistique mécaniste qui refuse
de faire intervenir le sens (le signifié comme concept chez
Saussure). Il s’est inspiré dans sa théorie de la psychologie
behavioriste, de l’anglais « behavior » (comportement), qui considère
que le comportement humain est explicable par des données
externes. S’inspirant de cette théorie, Bloomfield commence son
ouvrage « language » par l’histoire de Jack et Jill :
Jack et Jill se promènent. Jill voit des pommes ; elle éprouve une
sensation de faim ; elle fait des bruits avec sa bouche et son
pharynx. Ce bruit provoque une réaction chez Jack qui va lui
cueillir les pommes. Dans cette succession d’événements, le
linguiste distingue l’acte de parler et les autres circonstances. Vu
de cette façon, l’incident se compose de trois parties :

A. action qui précède l’acte de parler.


B. le discours.
C. Action suivant le discours.
Le langage selon Bloomfield est un comportement. Pour
l’étudier, le linguiste propose le célèbre schéma « stimulus2-
réponse » En le formulant de la manière suivante :
-Réaction sans parole : S R
-Réaction par l’intermédiaire du langage : S r s R

Les unités de la langue


Bloomfield classe les unités de la langue en constituants et formes
linguistiques.
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Le stimulus est ce qui, dans l'environnement, détermine la réponse

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Les constituants immédiats
Dans la linguistique distributionnelle, la structure de la phrase
est analysée en constituants immédiats. Elle est décomposée par
étapes successives :
1-les syntagmes ;
2-les syntagmes en mots ;
3-les mots en morphèmes.
Ex : Mon voisin lave la voiture.
SN : mon voisin (Déterminant + nom).
SV : lave la voiture (Verbe + Déterminant + nom).
Les procédures distributionalistes
Le distributionalisme élabore des techniques d’analyse et de
description, qui permettent d’aboutir à un listage de classe
distributionnelles. Les deux principales sont : la commutation et la
combinaison.
La commutation : soit la phrase
J’ai un chat très intelligent et je l’aime beaucoup.
bien bien

assez assez

La commutation est une technique selon laquelle on fait commuter,


sur un axe paradigmatique, des sons ou des suites de sons. Par
cette méthode, on obtient une nouvelle définition des parties du
discours.

NB : Tous les mots qui commutent entre eux sur le même axe, dans
la même position appartiennent à la même classe.

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