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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
I- Introduction ...................................................................................................................... 47
II- Les emplois de la phrase injonctive .................................................................................. 47
III- Injonctive ou impérative .............................................................................................. 48
IV- Injonctive ou exclamative ........................................................................................... 49
EXERCICE D’APPLICATION.............................................................................................................. 50
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Liste des abréviations utilisées
P = phrase
M = mot
Prop = proposition
I = indépendante
D = dépendante
V = verbe
Psv = phrase simple verbale
Re = Relative
Conj = conjonctive
Cir = circonstancielle
PN = Phrase nominale
PV = Phrase verbale
PAv = Phrase averbale
PSm = Phrase simple minimale
PSe = Phrase simple étendue
GPe = Groupe prépositionnel étendu
O.C = Ordre canonique
Aff =Affirmative
Nég =Négative
Act =Active
Pas =Passive
Emp =Emphatique
Pers =Personnelle
Imp =Impersonnelle
Morpho =Morphologique
Symp =Symétrique
Pron = Pronominale
Fact =Factitif
Inac =Inachevé
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LA PHRASE SIMPLE :
TYPES ET FORMES
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
PREMIERE PARTIE
PHRASES OU PROPOSITIONS
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE PREMIER
NOTIONS DE PHRASE ET DE PROPOSITION
I- INTRODUCTION
CORPUS
- Larguez les amarres ! Hissez les voiles ! En avant toute !
- Ne remuez pas comme ça, a dit papa, vous allez tous nous flanquer à
l’eau !
- Oh oui ! a dis maman, soyez prudent, M. Lanterneau. Et puis elle a ri
un petit coup, elle m’a serré la main très fort et elle ‘a dit de ne pas
avoir peur mon chéri…
- La mer va être calme ? a demandé papa au patron du bateau. Pas de
grain à l’horizon ?
M.Lanterneau s’est mis à rigoler.
- Vous, il a dit à papa, vous avez peur d’avoir le mal de mer !
- Le mal de mer ? a répondu papa. Vous voulez plaisanter. J’ai le pied
marin, moi. Je vous parie que vous aurez le mal de mer avant moi,
Lanterneau !
Jean Jacques SEMPRE et René GOSCINNY
Dans ce corpus nous relevons différentes ponctuations : le point (.), la
virgule (,), le point d’exclamation (!), le point d’interrogation (?) et les
trois points de suspension (…). Ces différentes ponctuations nous
renseignent sur le type des phrases.
II- LA PHRASE
En grammaire on distingue deux unités fondamentales de
description : le mot et la phrase. Ces deux unités relèvent de l’écriture.
Dans le corpus ci-dessus, nous remarquons des suites de mots délimités
par une ponctuation De ce fait la phrase peut être considérée comme un
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assemblage ou une suite de mots mis en ordre qui répondent à des
règles de construction.
- *J’ai main le pied
Est une suite de mots certes mais est-ce qu’elle est pour autant une
phrase bien formée en français ?
Cette suite de mots se présente en désordre ce qui la rend Le mur
regarde la télévision agrammaticale.
- *Elle me la main très fort.
Cette phrase est incompréhensible. Un élément lui manque. C’est le
verbe. Elle aussi est agrammaticale.
- .
Cette phrase est grammaticalement correcte car tous ses constituants
entretiennent entre eux des relations qui respectent les règles de
construction et par conséquent d’ordre. Cette phrase est grammaticale
mais asémantique c’est-à-dire n’a pas de sens à moins que la stylistique
n’intervienne et peut alors récupérer ce type de phrase.
De tout cela on peut déduire que :
- Graphiquement une phrase commence par une majuscule et se
termine par une ponctuation forte,
- Une phrase peut ne pas contenir de verbe,
- Pas de nuage à l’horizon ?
- Quelle belle journée !
Ce sont des phrases sans verbes qu’on appelle phrases nominales
puisqu’elles se réduisent à un groupe nominal, mais généralement une
phrase contient un verbe et est appelée phrase verbale. Ainsi, on peut
définir la phrase comme
« Les phrases sont des suites de mots ordonnés d’une certaine
manière, qui entretiennent entre eux certaines relations, c’est-à-dire
qui répondent à certaines règles de grammaire et qui ont un certain
sens. »
GRAMMAIRE MODERNE DU FRANÇAIS, P 104
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
A RETENIR
m1 m2 m3 m4
P= phrase
m= mot
III- LA PROPOSITION
CORPUS
1- Le chat a soif.
2- Le chat miaule, il mange, il boit et il s’endort.
3- Le chat miaule pendant que le chien joue avec le ballon.
4- Le chat a soif donc il boit.
- Toutes ces productions commencent par une majuscule et se
terminent par un point.
- Elles respectent toutes un ordre donné.
- Elles ont toutes un sens.
- Elles comportent toutes un verbe.
Ce sont des productions qui répondent à la bonne formation d’une phrase en
français.
La phrase N°1 contient un seul verbe mais les phrases N°2, 3 et 4 en
contiennent plusieurs. La phrase N°1 présente ce qu’on appelle une
PROPOSITION alors que les phrases N° 2, 3 et 4 présentent une suite de
propositions. La proposition peut alors être définie comme « une phrase simple
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
verbale qui contient obligatoirement un verbe conjugué » et est
« indépendante dans son sens et sa structure grammaticale. »
Elle est de deux types :
A- Propositions indépendantes :
1- propositions indépendantes seules. Elles correspondent en ce sens à
une phrase simple verbale. (1)
2- propositions juxtaposées. Elles sont de deux types :
a- Juxtaposées séparées uniquement par une virgule (,), un point-virgule (;)
ou deux points (:). C’est le cas de la phrase N°2.
b- Juxtaposées mais séparées l’une de l’autre par une conjonction de
coordination (et, car, mais, ou, donc, …).
Traitées isolément ces deux types sont des phrases indépendantes dans leurs
sens et leurs structures grammaticales.
B- Propositions dépendantes :
Elles sont dépendantes l’une de l’autre grammaticalement et sémantiquement.
C’est principalement le cas des subordonnées. Elles comportent au moins deux
verbes dont l’un est conjugué. Il s’agit de :
1- Les propositions subordonnées relatives :
- Le chat qui a soif boit.
2- Les propositions subordonnées conjonctives introduites par QUE :
- Je veux que Pierre vienne à l’heure.
3- Les propositions subordonnées infinitives :
- J’entends le chat miauler.
4- Les propositions interrogatives indirectes :
- Je me demande s’il va venir.
5- Les propositions subordonnées circonstancielles :
- Le chat mange parce qu’il a faim.
- Nous sortirons lorsqu’il fera beau.
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A RETENIR
Prop
I D
1V + 1V
P Composée P Complexe
Prop = proposition
I = indépendante
D = dépendante
V = verbe
Psv = phrase simple verbale
Re = Relative
Conj = conjonctive
Cir = circonstancielle
EXERCICES D’APPLICATION
EXERCICE N°1
Distinguez les phrases simples des phrases complexes. Soulignez les
propositions minimales.
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1- A la tombée du jour, sous l’averse, la surface du lac, tremblante, devint
fluorescente.
2- A la croisée des chemins, Igor rencontra un géant qui le toisa avec
sévérité.
3- Ce grand poisson dont j’ai oublié le nom exact fait partie des squales.
4- Apprécié pour ses ailerons vendus à prix d’or, le requin-marteau a été
interdit de pêche.
5- La sardine est un poisson bien plus apprécié que le merlan.
6- Huit jours après ces événements, par un splendide après-midi d’hiver, le
capitaine fumait un cigare rue Druot, en méditant sur l’inconstance des
femmes et l’inanité des biens de ce monde.
REPONSE
TABLEAU
N° de la Phrase Phrase simple Phrase complexe
1 X
2 X
3 X
4 X
5 X
6 X
EXERCICE N°2
Distinguez les phrases simples des phrases complexes des phrases
composées. Soulignez les propositions.
a- Ce jour-là, pensa-t-il encore, Lautier nous avait fait un cours sur la
proposition infinitive chez Gide.
b- Nous nous retrouvions, par petits groupes, ou tous ensemble, au Flore,
dans de modestes restaurants du quartier, et souvent chez les Leiris.
c- Assise sur la moquette, deux cents carnets de chèques de papier, je
commence à remonter le temps.
d- Je n’ai pas été trompée par mon mari, je me suis trompée sur lui.
e- L’hôpital, ce jour-là, lui donna, pour mourir dans le calme, une chambre à
soi.
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f- Les mères ritales me regardaient passer, les yeux écarquillés par
l’admiration et un vague effroi.
g- Une taille plutôt petite que grande, et trop forte pour être svelte, des
traits irréguliers et trop prononcés, un teint peu agréable, les plus beaux
yeux du monde, de très beaux bras, des mains un peu trop grandes, mais
d’une éclatante blancheur, une gorge superbe, des mouvements trop
rapides et des attitudes trop masculines, un son de voix très doux et qui
dans l’émotion se brisait d’une manière singulièrement touchante,
formaient un ensemble qui frappait défavorablement au premier coup
d’œil, mais, qui, lorsque Mme Malbée parlait et s’animait, devenait
d’une séduction irrésistible.
h- Dans la salle à manger meublée d’un poêle en faïence, de chaises
cannées à pieds tors, d’un buffet en vieux chêne, fabriqué à Paris, rue du
Faubourg Saint-Antoine, et contenant, derrière les vitres de ses service
de porcelaine blanche, liséré d’or, dont on ne se servait du reste jamais ;
sous une photographie de Monsieur Thiers, mal éclairée par une
suspension qui rabattait la clarté sur la nappe, Maître Le Ponsart et M.
Lambois plièrent leur serviette, se désignèrent d’un coup d’œil la bonne
qui apportait le café et se turent.
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CHAPITRE DEUXIEME
STRUCTURE FONDAMENTALE DE LA PHRASE SIMPLE
I- INTRODUCTION
CORPUS
1- Elle mange un chocolat.
2- Quel gâchis !
3- Voici mes parents !
4- Stop.
5- Ne rentre pas tard.
6- Que veux-tu ?
Dans ces énoncés nous remarquons que certaines structures contiennent un
seul verbe conjugué (1), (5) et (6), d’autres pas (2), (3) et (4). Elles forment
toutes les six ce qu’on appelle une phrase simple. La phrase simple est de deux
types :
a- La phrase simple verbale est celle qui contient uniquement un verbe
conjugué et est indépendante dans son sens et sa structure
grammaticale. Elle correspond ainsi à la proposition indépendante.
b- La phrase simple non verbale appelée aussi averbale (du fait qu’elle ne
contient pas de verbe conjugué) ou nominale (du fait qu’elle peut se
réduire à un groupe nominal).
Pv = GN+GV
Qui peut se réduire à un simple GV lorsque le verbe de celle-ci est à l’impératif.
- Rentre vite.
Soient les phrases suivantes :
- Le garçon mange une pomme.
- Mange.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
La structure grammaticale correspondant à ces deux phrases est :
- Le garçon mange une pomme.
GN GV
- Mange.
GV
ATTENTION
Il ne suffit pas qu’une phrase contienne un verbe conjugué pour
qu’elle soit une phrase verbale. Elle doit en plus être organisée et construite
autour du verbe. En d’autres termes, le verbe doit être l’élément le plus
essentiel, le plus important de la phrase autour duquel s’organise tous les
autres éléments de la phrase. On parle alors de noyau ou encore de prédicat.
- J’ ai acheté une robe.
Cette phrase est considérée comme verbale parce qu’elle est construite autour
du verbe d’existence « est » d’un côté et parce que le verbe « est » est le terme
le plus essentiel de la phrase. C’est le prédicat ou le noyau.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
ATTENTION
Dans la phrase
- Voici la personne dont je t’ai parlé.
Il y a bien un verbe conjugué « ai parlé » mais la phrase est organisée autour du
GN « la personne » et non autour du GV Elle n’est point une phrase verbale
mais nominale puisque l’élément dont on parle est « la personne » c’est-à-dire
le noyau et parce que le noyau est un nom et non pas un verbe la phrase est
une phrase nominale.
ATTENTION :
Il ne suffit pas non plus de comprendre un nom pour que la
phrase soit nominale. Il faut aussi que l’élément principal soit un nom : le
noyau.
- Poser les parapluies à l’entrée.
Dans cette phrase nous relevons deux noms : « parapluies » et « entrée » mais
cela ne fait pas d’elle une phrase nominale pour autant puisque la phrase est
construite autour du verbe infinitif « poser ». Elle n’est ni verbale parce qu’elle
ne contient pas de verbe conjugué, ni nominale non plus parce qu’elle ne
contient pas de nom et sa structure ne tourne ni autour d’un nom ni d’un verbe
conjugué. Il arrive alors que certaines phrases ne sont ni verbales ni nominales.
Nous les appellerons « phrases averbales ». C’est le cas des phrases infinitives
et des interjections.
- Ne pas courir.
- Stop !
- Allo ?
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A RETENIR
P
PN PV PAv
PN = Phrase nominale
PV = Phrase verbale
PAv = Phrase averbale
EXERCICE D’APPLICATION
Distinguez les phrases verbales des phrases non verbales parmi les exemples ci-
dessous :
1. Il s’est produit un miracle.
2. Voilà u beau miracle.
3. Il n’y a plus rien à faire.
4. Que faire de toutes ces poires ?
5. Incroyable, cette histoire !
6. Au secours !
7. Prends garde à toi !
8. Au feu !
9. A la guerre comme à la guerre.
10.Est-ce vraiment une guerre ?
11.Finies les vacances !
12.A quoi bon ?
13.Pour être valable et concluante, une analyse de sang doit être
aussi bien logique que grammaticale.
14.Honte à toi !
15.Que d’eau ! Que d’eau !
16.Que d’acquis avions-nous !
17.Il y a cette femme à l’autre bout de la salle.
18.Inconnu au bataillon !
19.Comment vivre ?
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
20.Demain, à la première heure.
21.Les femmes à la maison !
22.A quoi bon travailler ?
23.Silence dans les rangs !
24.La famille, l’école, l’université, mais aussi les mouvements de
jeunesse, les formations continues, les fédérations sportives,
autant d’institutions dites éducatives.
REPONSE
N° de la phrase Phrase verbale Phrase non verbale
1 X
2 X
3 X
4 X
5 X
6 X
7 X
8 X
9 X
10 X
11 X
12 X
13 X
14 X
15 X
16 X
17 X
18 X
19 X
20 X
21 X
22 X
23 X
24 X
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE TROISIEME
LES CONSTITUANTS DE LA PHRASES SIMPLE
I- INTRODUCTION
Grammaticalement la phrase simple peut être constituée de deux
groupes le GN et le GV. Ce dernier peut se réduire un GV dont le GN sujet est
sous-entendu. C’est le cas de l’impératif :
- Viens vite !
Ou encore la phrase peut apparaitre sous forme d’un GN :
- Quelle magnifique maison !
La phrase a la forme du modèle canonique :
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Tous ces groupes constituent avec leurs déterminants des GN dont le nom est
un nom commun. Seul William est un nom propre et n’est pas précédé d’un
déterminant. Ces GN sont constitués de deux mots. Ce sont des groupes
nominaux minimaux. A ces GN on peut apporter, ajouter des précisions de telle
sorte qu’ils ne sont plus constitués uniquement d’un déterminant et d’un nom.
Ils ne sont plus des GN minimaux mais des GN enrichis qu’on appelle des
groupes nominaux étendus.
- Le pain (de seigle).
- La voiture (bleue que mon frère a achetée).
- Les clefs (que je cherche).
- Nos affaires (perdues).
- William (mon petit frère).
- (Le tableau) la Joconde est exposée à Paris.
Les mots mis entre parenthèses sont des expansions qui complètent le nom ou
lui ajoutent une nouvelle précision. Ce sont des compléments de nom.
Ces expansions peuvent être :
a- Des adjectifs
- Mon frère a acheté un magnifique bureau.
- Il a un magnifique cartable bleu.
b- Des groupes prépositionnels
- Une maison avec un toit rouge.
- Notre maison de campagne a un une grande piscine.
c- Des propositions relatives
d- La robe que j’ai achetée me va à merveille.
- Le livre qui est sur le bureau est à Marie.
d- Des expansions imbriquées
- Il aime son cartable (en cuir) (que je lui ai offert).
Ce GN (son cartable) comporte deux expansions : un GN (en cuir) et une
proposition relative ( que je lui ai offert). Ces deux expansions sont imbriquées
l’une dans ; Les deux apportent un détail supplémentaire ou précise une
information du GN minimal : son cartable. Toutes ces expansions ne sont pas
obligatoires. Elles peuvent être supprimées sans altérer la bonne formation de
la phrase :
- Il aime son cartable.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
III- EXTENTION DU GROUPE VERBAL
Au GV on peut également apporter des précisions
a- Au verbe transitif
- Il a mangé la pomme.
L’enrichissement du COD obéit aux mêmes règles d’extension du GN.
- Il a mangé la pomme rouge de mon frère qui était sur la table.
+adj + GP + Rel
Nous pouvons ainsi enrichir les différents types de compléments du verbe à
savoir le COI et l’attribut qui constituent avec le COD les constituants essentiels
de la phrase en plus bien sûr du sujet.
b- Au verbe intransitif
- Il dort paisiblement.
Généralement on peut enrichir un verbe intransitif au moyen d’adverbes
principalement de manière mais pas seulement.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
A RETENIR
PSm PSe
PE= GNe+GVe+CPe
Pm=GN+GV
Le GN correspond à la fonction SUJET,
Le GV comprenant le verbe et ses compléments. Syntaxiquement il ne joue
aucune fonction mais c’est autour de lui que s’articule les autres constituants
de la phrase. C’est pourquoi on utilise parfois le mot « prédicat » pour désigner
sa fonction syntaxique dans le GV.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- Le chien effrayait les enfants.
Thème prédicat
Sémantiquement la phrase exprime une prédication (ce qu’on dit de quelque
chose). Elle consiste à attribuer des propriétés à des êtres ou à des objets. Ces
propriétés peuvent être une qualité, une action, une localisation, etc. Ce
prédicat appelle nécessairement « quelque chose ». Cela correspond souvent
au thème, c’est-à-dire ce dont on parle. On dira alors que la phrase simple est
constituée sémantiquement de thème et de prédicat.
Le thème correspond généralement dans une phrase verbale au sujet, le
prédicat au verbe :
Sujet thème
Verbe prédicat
Analysons la phrase suivante du point de vue syntaxique et sémantique :
- Le chien effrayait les enfants
SYNTAXIQUE
GN sujet GV prédicat
ANALYSE
PSm = GN + GV
SEMANTIQUE
Sujet de la P Prédicat de la P
ANALYSE
Le prédicat indique ce qu’on dit à propos du sujet. Il lui attribue des
propriétés : effrayait
Le prédicat dit quelque chose sur le sujet : le chien, c’est-à-dire
effrayait les enfants. Il dit ce que fait le sujet.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
B- Dans la phrase nominale :
Et si le prédicat de la phrase n’était pas un verbe ?
Soit le corpus suivant :
a- Excellent café !
b- Au secours !
c- Lâche bougre !
d- Un chef d’œuvre, ce film.
e- Les pieds, pas sur la table.
f- Colportage, interdit.
Ces phrases peuvent être classées selon deux critères :
Le prédicat peut être antéposé au thème comme il peut lui être postposé ou
encore l’un peut exister sans l’autre.
Prédicat Sa nature Thème
Excellent Adjectif Ce café
Au secours ! GP --------
Lâche bougre GN --------
Un chef d’œuvre GN Ce film
A RETENIR
ANALYSE SYNTAXIQUE
PV PN
GN GV N Adj
Sujet V GN
ANALYSE SEMANTIQUE
PV PN
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Thème Prédicat Thème Propos
EXERCICES D’APPLICATION
EXERCICE 1
Dans le corpus suivant distinguez le thème du prédicat :
1- Mon ami joue au tennis.
2- Cette petite fille est calme.
3- Tous les lundis, les enfants courent.
4- Ce matin, nous allons courir.
5- Dans la cour de l’école, les maîtres sont chargés de la surveillance.
REPONSE
N° de la phrase Thème Prédicat
1 Mon ami Joue
2 Cette petite fille Est calme
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
3 Les enfants Cours
4 Nous Allons courir
5 Les maîtres Sont chargés
EXERCICE 2
Voici une série de phrases nominales binaires :
1- A ma droite, le professeur X.
2- Impossible de réussir cette opération !
3- Quelle audace, ce garçon !
4- Six fois quatre, vingt-quatre.
5- Les cahiers au feu, la maîtresse au milieu.
6- Les mains en l’air !
7- Bas les pattes !
8- Les négociations dans l’impasse.
9- Ce roman, quel pavé !
10- Heureux les paysans, s’ils connaissaient leur bonheur.
QUESTION
Analysez ces phrases en distinguant le thème et le prédicat ; puis
remplacez ces phrases nominales en phrases verbales.
1) Distinguez
N° de la phrase Thème Prédicat
1 Le professeur X A ma droite
2 Cette opération Impossible de réussir
3 Ce garçon Quelle audace
4 Six fois quatre Vingt-quatre
5 Les cahiers au feu La maîtresse au milieu
6 Les mains En l’air
7 Les pâtes Bas
8 Les négociations Dans l’impasse
9 Ce roman Quel pavé
10 S’ils connaissaient leur Heureux les paysans
bonheur
2) Remplacez
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
N° Phrase Phrase verbale correspondante
1 Le professeur X se trouve à ma droite.
2 Réussir cette opération est impossible !
3 Que ce garçon est audacieux !
4 Six fois quatre font vingt-quatre.
5 Mettons les cahiers au feu et la maîtresse au milieu.
6 Mettez les mains en l’air !
7 Baissez les pattes !
8 Les négociations sont dans l’impasse.
9 Quel pavé est-ce roman !
10 Les paysans seraient sérieux, s’ils connaissaient leur bonheur.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
DEUXIEME PARTIE
MODALITES OU TYPES DE LA PHRASE SIMPLE
INTRODUCTION GENERALE
Corpus
-L’échelle a basculé…on ne peut plus l’atteindre.
Stéphane la regarda avec stupeur.
-En ce cas…en ce cas… vous êtes perdue.
-Pourquoi serions-nous perdus ? demanda-t-elle en souriant.
-Il n’y a plus de fuite possible.
-…il n’y a qu’à patienter.
-Patienter ! dit-il avec effroi…attendre une heure !
Maurice LEBLANC, « L’Ile aux trente cercueils »
Ce corpus est constitué de plusieurs phrases. Chaque phrase se
termine par une ponctuation différente. Nous en avons distingué le
point (.), le point d’interrogation (?) et le point d’exclamation ( !).
Cette ponctuation nous renseigne surtout des modalités, appelées
également types, de la phrase simple.
Il en existe quatre types. Chacun correspond à l’intention de celui qui
parle, c’est-à-dire du locuteur. C’est d’ailleurs ce qu’on appelle « actes
de parole ».
Les quatre types de phrase sont :
- La phrase déclarative appelée aussi assertive
- La phrase interrogative
- La phrase impérative ou injonctive
- La phrase exclamative .
ATTENTION :
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
A RETENIR
Modalités de la phrase simple
CHAPITRE PREMIER
LA PHRASE DECLARATIVE
I- INTRODUCTION
CORPUS
- Hier, je suis allé au cinéma avec mon père.
- Pierre a réussi brillement son examen.
- Marie aime Pierre.
- Pierre est un gentil garçon.
La phrase déclarative, appelée aussi assertive, permet d’énoncer un
fait. Elle correspond syntaxiquement au modèle de la phrase de base.
P= GN+GV
En plus d’énoncer un fait, elle permet de dire, de donner ou de raconter une
information ou une opinion. Elle se termine généralement par un point (.). Elle
se caractérise par une intonation statique à l’oral. Elle sert aussi comme
structure de base aux autres types de phrases.
- L’eau gèle à 0°.
Est une phrase simple de type déclaratif. Elle exprime une information.
- Pierre est un gentil garçon.
Est une phrase simple de type déclaratif. Elle exprime une opinion. Information
et opinion sont des valeurs sémantiques de la phrase déclarative. Elle utilise
souvent les modes indicatif et subjonctif.
- Cet hiver, je jouerai au hockey.
- Chaque fois que je vais en voyage, je mange de nouveaux mets.
- Qu’il vente ou qu’il neige, je prends un bain ce soir.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE DEUXIEME
LA PHRASE INTERROGATIVE DIRECTE
I- INTRODUCTION
CORPUS
- Etes- vous satisfait ?
- Il pleut ?
- Quand êtes-vous parti ?
- Qui a cassé le vase ?
Toutes ces phrases se terminent par un point d’interrogation (?). Ce sont des
phrases interrogatives qui ont une réponse par oui ou par non. D’autres ont
une réponse par un GN. Elles sont alors dites directes totales ou directes
partielles selon le type de réponses qu’elles interpellent.
- Oui, (je suis satisfait).
- Oui, (il pleut).
- Je suis parti ce matin.
- C’est Pierre qui a cassé le vase.
La phrase interrogative est alors une phrase qui pose une question, qui
demande une information.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- Tu pars quand demain ?
- Demain, je pars de bonne heure.
- Je ne partirai pas demain, je préfère rester encore un peu.
A - L’INTERROGATION TOTALE OU FERMEE
L’interrogation directe totale comporte quatre formes :
a- Ordre canonique : c’est-à-dire que le schéma de la phrase interrogative
peut être similaire à celui de la phrase déclarative : GN+GV.
PD Il pleut.
PI Il pleut ?
Dans ce cas on conserve la même syntaxe que celle de l’assertive avec
addition de l’intonation. L’intonation pour A. MARTINET est un fait
suprasegmental. Elle échappe à l’analyse monématique et
phonématique.
b- Le morphème est-ce que. Il signifie cela est-il vrai que ?
PI Est-ce qu’il pleut ?
L’ordre des constituants est conforme à l’ordre canonique, c’est-à-dire à
celui de la phrase déclarative. La phrase commence par « est-ce que »
qui annonce l’interrogation.
- Est-ce que vous avez fini ?
- Est-ce que tu as compris ?
L’intonation marque aussi ce type d’énoncé.
c- L’inversion simple : Cette forme d’interrogation est propre au code écrit,
contrairement aux deux formes précédentes qui sont propres à l’oral
particulièrement la première. L’inversion simple se caractérise par
l’inversion du sujet en particulier du pronom.
PD + ordre canonique Tu es venu.
PI + inversion simple du sujet Es-tu venu ?
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- Ce n’est pas vrai. N’est-ce pas vrai ?
- J’écoute. Ecouté-je ?
- Je peux. Puis-je ?
- Je travaille. Travaillé-je ?
Ce type de transformation interrogative, c’est-à-dire, inversion simple du
pronom sujet est réservé à la langue écrite.
d- L’inversion complexe : Cette forme est aussi propre au code écrit. Le GN
sujet conserve sa place en tête de la phrase et un pronom personnel sujet
(anaphorique) vient le rappeler après le verbe à un temps simple, après
l’auxiliaire quand il s’agit d’un temps composé.
- L’étudiant est-il venu ?
- Ton ami viendra-t-il ?
- Le temps changera-t-il demain ?
ATTENTION :
Qu’il s’agisse d’inversion simple ou complexe, le verbe est toujours séparé de
son sujet par un trait d’union (-).
34
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Dans les phrases interrogatives partielles on utilise toujours des interrogatifs de
différentes natures : des morphèmes spécifiques, des pronoms interrogatifs,
des adjectifs interrogatifs, des adverbes interrogatifs.
Forme spécifique Qu’est-ce que tu dis ?
Pronom interrogatif Qui a mangé ma tarte ?
Laquelle préfères-tu ?
Adjectif interrogatif Quel temps fera-t-il demain
Adverbe interrogatif Combien demandez-vous ?
L’interrogation partielle se distingue aussi par une intonation descendante mais
avec une légère remontée à la fin.
1- Les morphèmes interrogatifs :
a- Les pronoms : Les pronoms interrogatifs servent à poser des
questions sous formes d’interrogatives partielles. Ils peuvent être de
forme simple ou composée.
La forme simple peut être :
-Sans renforcement. Il s’agit des pronoms « qui », « que »
(atones), « quoi » (tonique). Ils peuvent être précédés ou non d’une
préposition :
Sans préposition
- Que fais-tu ?
- Qui vient chez nous demain ?
- Tu fais quoi demain ?
Avec préposition
- A qui penses-tu ?
- De qui parliez-vous ?
-Avec renforcement : Les pronoms interrogatifs peuvent être
renforcés par un morphème spécifique « est-ce que » donnant un
pronom interrogatif avec renforcement.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Qui est-ce qui viendra demain ?
La forme composée : Le pronom interrogatif peut se présenter sous
une forme composée. Partant de sa forme simple, le pronom interrogatif
35
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
« lequel » peut apparaitre sous différente formes : lesquels, laquelle,
lesquelles, auquel, auxquels, auxquelles, duquel, desquels, desquelles, ou
encore précédée d’une préposition : de laquelle, à laquelle, …Le pronom
interrogatif ne précède jamais un nom.
- Lequel préfères-tu ?
- Laquelle cherches-tu ?
b- L’adjectif interrogatif : Le morphème interrogatif « quel » est toujours
antéposé à un nom sur lequel porte la question. C’est un moyen de
poser des questions sous forme d’interrogatives partielles. Il
s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il détermine. Il
occupe alors la place d’un déterminant et fonctionne comme tel.
- Quelle robe as-tu achetée ?
- Quels médicaments tu as pris aujourd’hui ?
c- L’adverbe interrogatif : Une série de morphèmes interrogatifs qui ne
sont ni des pronoms ni des adjectifs servent à poser des questions
sous forme d’interrogative partielle et qu’on appelle « adverbes
interrogatifs ». Il s’agit des morphèmes combien, comment, où, d’où,
pourquoi, quand, …Ils nous renseignent sur le temps, la manière, la
cause, le lieu, …
- D’où viens-tu ?
- Où vas-tu ?
- Pourquoi vous avez raté votre bus ?
- Comment a-t-il su la vérité ?
2- Position des morphèmes interrogatifs : A l’écrit les morphèmes
interrogatifs ont une place fixe dans la phrase. Ils sont toujours en tête
de phrase. Leur position n’est pas distinctive : même s’ils sont en tête de
phrase cela ne veut pas dire qu’ils sont sujet. Autrement dit la position
n’apporte aucune information sur la fonction.
Sujet -Qui viendra demain ?
Objet -Que feras-tu demain ?
Objet -Qui vois-tu demain ?
« qui » et que » conservent la même place mais pas toujours la même fonction.
Les morphèmes interrogatifs ont une fonction démarcative selon DUBOIS
comme les conjonctions. La fonction démarcative est une fonction qui délimite
les propositions.
36
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
3- Les marques dans les interrogatives directes :
a- Genre et nombre : forme simple
- La forme [k] peut se réaliser que, qui, quoi selon la fonction ou
selon le référent. Elle ne donne aucune information ni sur le genre, ni
sur le nombre, ni à l’oral ni à l’écrit. La même forme peut référer à un
nom masculin singulier féminin pluriel, …
- L’adjectif interrogatif « quel » : les marques du genre et du nombre
n’existent sur « quel » que dans le code écrit. A l’oral la marque du
pluriel n’apparait que dans le cas de la liaison.
- Quels amis attendez-vous
Z
37
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
alors que dans l’interrogative totale le morphème interrogatif peut être
supprimé.
- Il vient ?
- Vient-il ? Interrogative totale
- Est-ce qu’il vient ?
ATTENTION :
Si on ajoute le morphème « est-ce que » l’inversion n’est plus possible.
- Quand est-ce que les étudiants viendront ?
- *Quand est-ce les étudiants viendront-ils ?
b- Fonctions des pronoms interrogatifs :
Sujet : Le pronom interrogatif peut être le sujet du verbe de
l’interrogative partielle. Il peut être réalisé sans renforcement.
- Qui est venu ? C’est Pierre qui est venu.
- Lequel te plait-il ? Le pantalon rouge me plait bien.
Le sujet peut être un substantif déterminé par un adjectif interrogatif.
- Quel écrivain a obtenu le prix Nobel en 1986 ?
- Quel est l’écrivain qui a obtenu le prix Nobel en 1986 ?
- Qui est l’écrivain qui a obtenu le prix Nobel en 1986 ?
Dans les trois dernières phrases nous constatons que :
- l‘inversion du sujet est impossible
38
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- *A obtenu quel écrivain le prix Nobel en 1986 ?
-le pronom interrogatif peut être réalisé avec renforcement.
- Qui est-ce qui est venu ? Qui [+animé]
- Qu’est-ce qui t’étonne ? Que [-animé]
Quand le sujet est [+animé] on a qui. Quand le sujet est [-animé] on a que qui
s’élide au contact de la voyelle de est.
- Objet direct : Le morphème employé est (i) quand le référent est (-
animé], (e) quand le référent est [–animé].
- Qui vois-tu demain ? COD [+animé]
- Que fais-tu demain ? COD [-animé]
- Que regarde-t-il ?
- Qui regarde-t-il ?
- Il regarde quoi ?
Cette dernière phrase relève du code oral et quoi se substitue à que.
ATTENTION :
Le pronom interrogatif peut être réalisé avec renforcement.
- Qu’est-ce que Pierre attend ?
En revanche dans la phrase où il y a inversion du sujet :
- Qui interroge le maître ?
Il y a une certaine ambigüité car le référent du pronom interrogatif peut être le
sujet ou l’objet. Autrement dit qui peut être sujet ou objet. Pour lever cette
ambigüité nous avons recourt à l’inversion complexe.
- Qui le maître interroge-t-il ?
Pour poser une question sur le COD on utilise également l’adjectif interrogatif
lequel ou l’adjectif interrogatif quel.
- Lequel avez-vous rencontré ? COD [+animé]
- Lequel voulez-vous acheté ? COD [-animé]
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
ATTENTION :
Lequel ne change pas de forme que le référent est +/- animé. Toutefois il
s’accorde en genre et en nombre avec le référent du COD.
- Laquelle tu veux ? Je veux la robe rouge est féminin singulier.
ATTENTION
- Quelle histoire as-tu lue dernièrement ? Histoire est féminin
singulier :
L’adjectif interrogatif quel (qui a la propriété d’un déterminant) prend les
mêmes marques du genre et du nombre que le nom qu’il précède et qu’il
détermine.
- Complément de verbe : La question peut être posée sans -
renforcement si le sujet est un pronom. Nous avons automatiquement
l’inversion simple dans le code écrit.
- De quoi rêve-t-il ?
- A quoi pense-t-il ?
Si le sujet est un substantif nous avons deux possibilités : inversion simple ou
inversion complexe.
- De quoi parlent les journaux ? Inversion simple
- De quoi les journaux parlent-ils ? Inversion complexe
- Chez qui Marie travaille-t-elle ? Inversion complexe
ATTENTION :
Dans certains cas le renforcement est possible avec le pronom interrogatif
quoi.
- De quoi est-ce qu’il rêve ?
-attribut du sujet : L’interrogation peut être marquée par :
- L’inversion simple
- Qui est-il ? --> QUI a le trait [+animé]
La question peut être aussi posée après recourt à l’adjectif interrogatif « quel »
- Quel est votre nom ?
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Ou à l’adjectif déterminatif « quel »
- Quelle sorte d’homme est-ce ?
Dans la langue parlée il n’y a pas d’inversion.
- C’est qui ? [+animé]
- C’est quoi ? [-animé]
-Le renforcement : L’interrogation portant sur
l’attribut peut se caractériser par le renforcement.
- Qu’est-ce qu’il est ?
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
- Qu’est-ce tes amis deviennent ?
- Qu’est-ce que deviennent tes amis ?
Quand il y a un sujet lexical (substantif) l’inversion est possible même avec
renforcement.
- Qu’est-ce que tes amis deviennent ? Ordre canonique
- Qu’est-ce que deviennent tes amis ? Inversion
Ici l’inversion met en relief le sujet Qu’en est-il des phrases sans sujet ?
- Que faire ?
Le verbe de la phrase est à l’infinitif. Ce qui explique l’absence du sujet. Cette
structure est fréquente dans la littérature où il y a effacement du verbe de
modalité et du sujet. Cette phrase signifie
- Que dois-je faire ?
5- Interrogation avec adverbe : Des adverbes interrogatifs sont employés
pour poser des questions dans les interrogatives partielles : pourquoi,
comment, quand, où, … Le sujet peut être un pronom ou un substantif. Si
le sujet est un pronom, il y a inversion simple dans le code écrit.
- Pourquoi vient-il ?
- Comment viendra-t-il ?
- Où va-t-il ?
- Quand arrivera-t-il ?
Dans le code oral on peut se passer de l’inversion.
- Pourquoi il vient ?
41
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Ou bien on recourt au renforcement
- Quand est-ce qu’il arrive ?
Si le sujet est un substantif, il y a deux possibilités quand le verbe est intransitif
- Où sont les étudiants ? Inversion simple
- Où les étudiants sont-ils Inversion complexe
- Quand le chauffeur conduit-il ?
Cependant, l’adverbe « pourquoi » n’accepte que l’inversion complexe
- Pourquoi Pierre vient-il ?
- *Pourquoi vient Pierre ?
Quand le verbe est transitif, l’inversion sujet lexical est impossible car le sujet
se trouvera juxtaposé au complément. Pour que la phrase soit grammaticale il
faut séparer le sujet de l’objet.
- Où Paul étudie l’anglais ?
- *Où étudie Paul l’anglais ?
Par conséquent si le COD est effacé l’inversion simple est maintenue.
- Où étudie Paul ?
A RETENIR
Phrase Interrogative
EXERCICE D’APPLICATION
1- En utilisant deux morphèmes interrogatifs différents, donnez les
interrogatives correspondant aux phrases suivantes ?
2- Classez ces interrogatives ?
3- Classez les morphèmes interrogatifs
42
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
1. Il a découvert ces ossements dans la carrière.
2. Tu as de bonnes notes.
3. Tu t'appelles Pierre.
4. Je peux avoir un café et deux brioches.
5. Le chasseur se déplaçait en train.
6. C'est sa tenue qui vous fait rire.
7. Elle presse le pas.
8. Je peux vous tutoyer.
9. Ce fils de paysan aime la terre.
10. Ils ont des projets pour les prochaines vacances.
REPONSES
A FAIRE EN PRESENTIEL
43
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE TROISIEME
LA PHRASE INJONCTIVE OU IMPERATIVE
I- INTRODUCTION
CORPUS
- Interdiction de tourner.
- Stop !
- Défense d’entrer.
- Silence, on tourne.
- Courage !
- Ecoute bien cette leçon.
- Arrête de jouer au ballon dans la rue !
Ces phrases se terminent soit par un point (.) soit par un point
d’exclamation (!). Certaines ne comprennent pas de verbes, d’autres ne
comptent qu’un seul élément. Toutes ces expriment une intention du locuteur.
C’est ce qu’on appelle la phrase injonctive. Elle sert à donner des ordres : (1),
(2) et (7), un souhait : (4), un conseil (6), une interdiction : (1) et (3). Elle peut
servir aussi pour passer une invitation, formuler une interdiction, donner une
prescription médicale ou simplement faire une demande. Ce sont les valeurs
sémantiques de la phrase injonctive.
44
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
d- Après un futur mis en apposition
- Tu attendras là, jusqu’à mon retour !
e- Après un impératif
- Mireille, écoute mes conseils ! --> ordre
- Ne t’expose pas trop au soleil. --> conseil
I- TEMPS DE LA PHRASE INJONCTIVE :
Le verbe de la phrase injonctive est souvent conjugué
a- À l’impératif
- Ne tourne pas là !
Mais il peut apparaitre aussi :
b- A l’infinitif
- Interdiction de tourner.
- Tenir la porte.
c- Au présent de l’indicatif
- Je t’interdis de tourner.
d- Au futur de l’indicatif
- Tu ne tourneras pas là.
e- Ou être simplement réduite à une interjection
- Stop !
ATTENTION
1- Une phrase de type interrogatif peut quelque fois la valeur d’une phrase
injonctive, mais seulement d’une vue formelle et syntaxique. Il s’agit
toujours d’une phrase de type interrogatif.
- Voulez-vous vous taire ?
2- Une phrase de type déclaratif peut aussi avoir la valeur d’une injonction
indirecte.
- Je souhaite qu’il s’en aille.
- Vas-t-en.
45
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
ATTENTION
Le verbe de la phrase impérative est toujours à l’impératif.
- Rentre vite !
- Allons au cinéma !
Ainsi les phrases suivantes :
- Tenez la porte.
- Ne courez pas dans le hall !
- Arrête de fumer.
Sont des injonctives et des impératives puisque leurs verbes sont à ‘impératif.
En revanche les phrases suivantes :
- Tenir la porte.
- Interdiction de courir dans le hall !
- Je te demande d’arrêter de fumer.
Sont uniquement des phrases injonctives puisque leurs verbes ne sont pas à
l’impératif.
46
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
ATTENTION
Avec la dernière réforme de 2008 la phrase exclamative n’est plus
considérée comme un type mais comme une forme. Ainsi une phrase de
forme exclamative peut être de plusieurs types : déclaratif, interrogatif
ou impératif.
- Que cette fleur est belle ! Type déclaratif
- Mange ta soupe ! Type impératif
- Peux-tu arrêter de faire du bruit ?! Type interrogatif
La phrase exclamative se construit la phrase interrogative mais s’en distingue
par l’intonation.
- Comment a-t-il pu faire ça !
A RETENIR
EXERCICE D’APPLICATION
47
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
10- Cette pluie est bien triste !
11- Mimie, fais tes devoirs !
12- Je tiens à ce que tu viennes sans chat ni chien.
13- Quelles belles danseuses !
14- Comme tu marches vite !
15- Ne viens pas à la maison ce soir !
REPONSES
1)
2) En présentiel
48
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
TROISIEME PARTIE
LES FORMES DE LA PHRASE SIMPLE
49
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE INTRODUCTIF
50
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Elle s’oppose à la forme passive.
Dans la phrase de forme passive
- Les champignons sont élevés par les fourmis du genre Atta.
Le sujet (les fourmis) ne fait plus l’action comme dans la phrase active, il la
subit et devient complément d’agent (par les fourmis).
Le complément direct de la phrase active (les champignons), quant à lui,
devient sujet de la phrase à la voix passive (les champignons) et c’est avec lui
que s’accorde le verbe.
4- Forme personnelle VS Forme impersonnelle : Contrairement aux formes
précédentes, ces deux formes ne s’opposent pas.
Une phrase est dite impersonnelle lorsqu’elle comprend un verbe impersonnel,
c’est-à-dire un verbe qui ne se conjugue qu’à la troisième personne du
singulier. Ce type de verbes constitue la majorité des verbes défectifs. On en
distingue les verbes essentiellement impersonnels. Ils expriment généralement
un fait naturel : pleuvoir, neiger, venter, tonner, bruiner, grêler, etc.,
- Qu’il pleuve ou qu’il neige j’irai au cinéma.
Et les verbes occasionnellement impersonnels, qui eux, se conjuguent à toutes
les personnes mais peuvent avoir un sens impersonnel.
- Il arrive de drôles d’aventures à ce garçon.
- Il semble qu’il fera beau à Bordeaux.
A RETENIR
Aff : Affirmative
51
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Nég : Négative
Act : Active
Pas : Passive
Emp : Emphatique
Pers : Personnelle
Imp : Impersonnelle
52
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE PREMIER
LA PHRASE NEGATIVE
I- INTRODUCTION
Pour transformer une phrase affirmative en phrase négative on encadre
le verbe par un adverbe ne négation. La négation est l’application à la
phrase minimale de l’adverbe ne…pas.
- Il dit la vérité. Phrase affirmative
- Il ne dit jamais la vérité. Phrase négative
- Ce n’est pas intéressant. Phrase négative
L’adverbe négatif comporte obligatoirement les deux mots ne et pas ou bien
une des variantes de pas couplée avec ne
- Je ne veux pas. Ne…pas
- Je ne veux plus. Ne…plus
- Je ne veux jamais. Ne…jamais
- Je ne veux guère. Ne…guère
- Je ne veux ni boire ni mangé. Ne…ni…ni
Et d’autres encore : que, personne, rien, nul, …Le « ne » est antéposé au verbe
à la forme simple et pas est postposé. Si le verbe est à la forme composée ne et
pas sont placés de part et d’autre de l’auxiliaire.
- Je ne l’ai pas vu.
- Il ne s’est pas souvenu de cette histoire.
- Il X s’est pas souvenu de cette histoire.
Dans cette dernière phrase si l’omission de « ne » est facultative à l’oral, elle ne
l’est pas à l’écrit. Le « ne » est obligatoire pour la bonne formation de la phrase
écrite.
ATTENTION
Si l’adverbe de négation ne…pas est disjoint, il peut être conjoint (ne pas)
quand il est antéposé à un verbe à l’infinitif ;
- Ne pas porter secours à une personne en danger est sanctionné par la
justice.
- On veillera à na pas arriver en retard.
53
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ?
II- OMISSION DE L’ADVERBE PAS
La transformation négative comporte obligatoirement l’adverbe :
Ne…pas mais l’adverbe pas peut être supprimé dans certains cas ou avec
l’emploi de quelques verbes :
a- Avec les verbes : cesser, oser, pouvoir, savoir.
- Il ne cesse de nous le répéter.
- Je ne puis l’affirmer.
- Je ne peux l’affirmer.
- Il ne pouvait s’empêcher de rire.
- Je ne saurais comment vous remercier.
Cependant l’effacement n’est pas obligatoire. Il relève plutôt du niveau
soutenu du locuteur. A l’oral le pas est généralement maintenu.
b- Après les locutions : non que, non pas que, ce n’est pas que.
- Ce n’est pas qu’il ne soit compréhensif.
- Non qu’il n’ait bien réussi.
- Ce n’ai pas que je ne veuille le faire.
c- Après le pronom interrogatif que /qui ou le groupe nominal interrogatif
quel + N
- Qui ne court après la fortune ?
- Qui ne rêve de voyage ?
- Quel homme ne se sent-il solidaire des hommes qui souffrent ?
d- Dans une subordonnée commençant par depuis que quand le verbe est à
une forme composée.
- Il s’est passé beaucoup de temps depuis qu’elle ne l’a vu. Soutenu
- Il s’est passé beaucoup de temps depuis qu’elle ne l’a pas vu. Courant
e- Dans les subordonnées commençant par si.
- Tu m’as promis de t’appréhender si je ne m’abuse.
- Tu l’as déjà vu si je ne me trompe.
f- Après l’expression prendre garde.
- Prenez garde qu’on ne vous voie !
g- Après un superlatif.
- Il a plus de talent qu’on n’imaginait.
On peut paraphraser cette phrase de la façon suivante :
- On n’imaginait qu’il avait plus de talent.
54
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
ATTENTION
1- Non peut alterner avec pas. Dans certaines constructions nominales qui
expriment la négation l’adverbe non peut remplacer l’adverbe pas.
Cependant le pas est plus fréquent.
- L’erreur es due au conducteur non au piéton.
- J’ai vu Paul mais non Pierre.
- Je marche non sans crainte.
- Montaigne est moraliste non philosophe.
- Montaigne est moraliste pas philosophe.
- La famille respectait sa solitude, le démon pas.
- La famille respectait sa solitude, pas le démon.
- La famille respectait sa solitude, non le démon.
2- L’adverbe de négation peut constituer à lui seul une phrase. Dans ce cas
l’adverbe non ou une de ses variantes peut se substituer à un verbe ou
une phrase négative.
- Etes-vous convaincu ?
- Non.
- Es-tu satisfait ?
- Pas du tout.
- Peux-tu le faire en moins de temps.
- Pourquoi pas.
55
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
qui est précédé de que. C’est ce qu’on appelle la négation restrictive ou
exclusive ou encore partielle.
- Il n’y a que lui qui le sache.
- Vous n’avez qu’à suivre cette rue.
- Il n’y a que lui pour avoir des idées pareilles.
- Je ne mange que du poisson.
ATTENTION
La négation restrictive peut être niée. Elle est appelée dans ce cas négation
anti-exclusive.
- Il n’y a pas que lui qui le sache.
- Ce n’est pas qu’un écrivain, c’est un philosophe.
La négation explétive : Ne peut ne pas avoir de valeur négative, c’est-à-dire
qu’il peut s’opposer à ne …pas. Dans ce cas il s’agit de négation explétive.
Cette dernière est possible dans des subordonnées où l’emploi des
subjonctifs est recommandé pour des raisons grammaticales. On la trouve :
1- Après un verbe d’appréhension.
- Je crains qu’il ne vienne.
Cette phrase est synonyme de
- Je crains qu’il vienne.
Ces deux phrases s’opposent à :
- Je crains qu’il ne vienne pas.
- J’ai peur qu’il ne lui soit arrivé un malheur.
- J’ai peur qu’il lui soit arrivé un malheur.
- Je redoute qu’elle soit partie.
- Je redoute qu’elle ne soir partie.
2- Après un verbe exprimant un empêchement ou un effort préventif.
- Il évite qu’on le voie.
- Il évite qu’on ne le voie.
- La pluie empêche qu’on se promène.
- La pluie empêche qu’on ne se promène.
3- Après un verbe exprimant un doute, une négation. Le verbe principal
doit être négatif ou interrogatif.
- Je ne doute pas qu’il soit sincère.
56
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- Je ne doute pas qu’il ne soit sincère.
- Niera-t-on qu’il ait raison ?
- Niera-t-on qu’il n’ait raison ?
- *Je doute qu’il ne soit sincère phrase agrammaticale
- Je doute qu’il ne soit pas sincère.
ATTENTION :
La dernière phrase est grammaticale mais elle n’est pas une négative explétive.
4- Après les expressions verbales : il s’en faut, peu s’en faut que.
- Il s’en faut de beaucoup qu’il ne soit convaincu.
- Il s’en fallut peu qu’il ne trouvât la mort dans in terrible accident.
5- Après les locutions conjonctives : à moins que, avant que, sans que.
- A moins qu’il ne parte.
- Dépêchez-vous de terminer votre travail avant qu’il ne soit trop tard.
- Il ne peut bouger sans qu’il ne se fasse mal.
6- La négation implicite : La négation est dite implicite lorsque « ne »
ne s’oppose pas à ne…pas. Elle est surtout possible dans des
subordonnées exprimant la comparaison.
- Il se porte moins bien que je ne pensais.
La négation est implicite dans cette phrase car elle est synonyme de
- Il ne pensait pas qu’il se portât moins bien.
- Il a plus de talent que je n’imaginais.
ATTENTION
1- Le déterminant négatif nul s’accorde en genre et en nombre avec le nom
qu’il détermine.
57
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- Je ne vais nulle part.
2- Les pronoms de négation sont utilisés conjointement avec l’adverbe ne,
mais sans l’adverbe pas.
- Je n’en ai choisi aucun.
ATTENTION
Le pronom de négation aucun a les mêmes traits du genre et du nombre que
son référent.
- As-tu choisi un pantalon ?
- Je n’en ai choisi aucun.
- As-tu choisi une robe ?
- Je n’en ai choisi aucune.
3- Le pronom personne
- Personne n’a parlé.
- Je n’ai entendu personne.
Le pronom personne sert à exprimer une négation toujours au singulier. Il peut
être sujet, complément direct ou indirect.
- Je n’ai parlé à personne.
Sujet d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire être, le participe passé est toujours
au masculin singulier.
- Personne n’est venu.
- Personne n’est parfait.
4- Le pronom nul : Sujet il est invariable. Il est toujours masculin singulier.
- Nul n’est censé ignorer la loi.
- A l’impossible nul n’est tenu.
Pronom indéfini, nul garde sa forme neutre, c’est-à-dire il n’apparait jamais
dans une forme plurielle. Le plus souvent, il est représentant référentiel. Il
désigne ainsi des personnes neutres.
5- Le pronom aucun : le pronom indéfini aucun s’accorde uniquement au
féminin singulier : aucune. C’est un représentant textuel. C’est le
contexte qui détermine s’il va être dans une forme masculine ou
féminine.
- Nous ne sommes d’accord sur aucun des sujets abordés.
- Je n’ai lu aucune des histoires proposées.
58
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Le pronom « aucun » a pour antécédent un sujet et « aucune » a pour
antécédent une histoire.
6- Le pronom rien : Lui aussi a un emploi neutre, c’est-à-dire qu’il est
toujours au masculin singulier quelle que soit sa position et sa fonction
dans la phrase. Il a ainsi un représentant référent neutre.
- Je ne possède rien qui ait de la valeur. COD
- Rien n’est plus précieux que la vie. Sujet
- Crois-tu pouvoir réussir sans rien faire. Complément de
préposition
A RETENIR
La phrase négative
Totale Partielle
EXERCICE D’APPLICATION
EXERCICE 1
Tournez à la forme négative les phrases déclaratives suivantes.
1. Vous faites du bricolage.
2. Émilie fait des activités sociales.
3. Ils vont faire du tennis.
4. Nous faisons de la bicyclette.
5. Elle a un chat noir.
6. Nous faisons du magasinage.
7. Tu es une violoniste.
8. Elles aiment le lait.
REPONSES
1. Vous ne faites pas de bricolage.
2. Émilie ne fait pas d’activités sociales.
59
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
3. Ils ne vont pas faire de tennis.
4. Nous ne faisons pas de bicyclette.
5. Elle n’a pas de chat noir.
6. Nous ne faisons pas de magasinage.
7. Tu n’es pas une violoniste.
8. Elles n’aiment pas le lait.
EXERCICE 2
Répondez aux questions par la négation
1. Portes-tu des robes ?
2. Est-ce que vous allez sortir ?
3. Tu as encore de la gomme ?
4. Vas-tu toujours au théâtre ?
5. Êtes-vous déjà allés à Boston ?
6. As-tu déjà fait du camping ?
7. As-tu vu quelque chose ?
8. Quelque chose te dérange ?
9. As-tu parlé à quelqu’un ?
10.Quelqu’un peut m’aider ?
11.Vas-tu souvent à Québec ?
12.Sortez-vous quelquefois le dimanche ?
13.Vous levez-vous toujours tard ?
14.Parles-tu anglais de temps en temps ?
15.Voyez-vous parfois vos anciens voisins ?
REPONSES
1. Non, je ne porte pas de robes.
2. Non, nous n’allons pas sortir.
3. Non, je n’ai plus de gomme.
4. Non, je ne vais plus au théâtre.
5. Non, nous ne sommes jamais allés à Boston.
6. Non, je n’ai pas encore fait de camping.
7. Non, je n’ai rien vu.
8. Non, rien ne me dérange.
9. Non, je n’ai parlé à personne.
10.Non, personne ne peut t’aider.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
11.Non, je ne vais jamais à Québec.
12.Non, nous ne sortons jamais le dimanche.
13.Non, nous ne nous levons jamais tard.
14.Non, je ne parle jamais anglais.
15.Non, nous ne voyons jamais nos anciens voisins.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE DEUXIEME
LA PHRASE PASSIVE
I- INTRODUCTION
Dans la phrase dite passive le sujet subit l’action exprimée par
le verbe. Le complément d’objet direct, quant à lui, monte entête de phrase
pour occuper la position et la fonction de sujet.
La voiture écrase le chien.
GN1 GN2
GN2 GN1
Le passif est construit à partir de la phrase à la voix active dans laquelle il y a
permutation des places et des rôles du sujet et du complément. Le sujet actif
devient complément d’agent et le COD actif devient sujet du passif. Le verbe
passif s’accorde alors avec ce COD antéposé. Se pose alors le problème de
l’accord. Dans la voix passive on insère l’auxiliaire être qui entraîne un participe
du verbe. Enfin, il y a adjonction du démarcatif par ou de.
ATTENTION
Seuls les verbes transitifs directs peuvent être mis au passif. Et encore.
- Cet homme a perdu sa clé.
Le verbe « a perdu » est bien un verbe transitif direct. Cependant, il n’accepte
pas la tournure passive en gardant le complément d’agent.
- *La clé a été perdue par cet homme
Est une phrase agrammaticale. Même avec le verbe transitif direct la
transformation passive n’est pas toujours possible. La phrase redevient
grammaticale sans complément d’agent.
- La clé a été perdue.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
ATTENTION
Tout GN qui suit le verbe n’est pas forcément un COD
- Le boulanger travaille la nuit.
- *La nuit est travaillée par le boulanger
Est une phrase agrammaticale du fait que le GN « la nuit » n’est pas un COD
mais plutôt un complément circonstanciel de temps (C.C.T) même s’il n’y a pas
de préposition et le verbe travailler est un verbe intransitif.
ATTENTION
Lorsque les deux GN sont nominaux le démarcatif par est aussi possible
mais il est préférable d’employer de.
- La voiture a écrasé le chien.
- *Le chien a été écrasé de la voiture
La phrase est agrammaticale parce que nous avons un GN [+animé] et le
deuxième [-animé]. Pour que la phrase redevienne grammaticale il faut
remplacer « de » par « par »
- Le chien a été écrasé par la voiture.
ATTENTION
Exception faite dans la phrase
- Le ciel est couvet de nuages.
Dans laquelle même avec deux GN [-animé] nous avons utilisé le démarcatif
« de ».
63
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
2- Généralement, on utilise la préposition de pour la description. Les
verbes de description sont : accompagné de, bordé de, composé de,
connu de, couvert de, décoré de, équipé de, entouré de, fait de, garni de,
précédé de, rempli de, suivi de, …
- Le sujet précède le verbe.
- Le verbe est précédé de sujet.
- Les fleurs ornent le vase.
- Le vase est orné de fleurs.
3- Les verbes de sentiments : Les verbes qui expriment des
sentiments sont eux aussi sui du démarcatif de : admiré de, adoré de,
apprécié de, détesté de, fatigué de, haï de, lassé de, respecté de, …
- Mon mari est admiré de tous.
- Les parents sont respectés de leurs enfants.
I- Nature des GN et transformation passive : Pour mettre en relief
(thématisé) un GN, on peut recourir à la transformation passive.
D’autres facteurs peuvent marqués l’apparition du passif, la classe
des GN1 et GN2 peut soit entraîner, soit bloquer la transformation
passive.
1- + animé, +animé : Quand les deux GN sont +animés on garde en
général l’actif.
- La vedette salue le public.
Si on opère une transformation passive, on aura :
- Le public est salué par la vedette.
D’autres facteurs peuvent entraîner le retournement passif : la référence à un
GN précédent dans le texte.
- Le nouveau premier ministre sera reçu aujourd’hui par la reine.
Dans cette phrase nous avons maintenu le GN « le nouveau premier ministre »
parce qu’il renvoie à un syntagme précédent : M. BORIS et cette phrase est
enchaînée à une phrase précédente. Le passif permet de rapprocher les deux
syntagmes, alors que la phrase active pourrait établir une distanciation entre
les deux syntagmes.
2- -animé, -animé : Quand les deux GN sont inanimés c’est la structure
active qui est privilégiée. Cependant la transformation passive est
possible pour d’autres raisons :
La thématisation :
64
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- La pâte est mélangée par la machine.
Le système référentiel : La transformation passive est possible
pour relier le GN2 à un syntagme précédent.
- La guerre a provoqué u traumatisme profond. Ce sentiment a été
accentué par la politique du gouvernement.
Dans cet exemple la deuxième phrase est passive pour relier le syntagme « ce
sentiment » au syntagme « un traumatisme profond ». C’est le système
référentiel.
3- +animé, -animé : Dans la transformation passive on préfère l’ordre
[+animé, [-animé].
- Cet événement a affecté Jean.
- Jean a été affecté par cet événement.
- Tout la monde aime le football.
- Le football est aimé par tout le monde
- Les spectateurs apprécient ce film.
- Ce film est apprécié par les spectateurs.
Dans cet exemple l’ordre est [-animé], [+animé] et la transformation passive
s’explique par le système référentiel souligné par le démonstratif « ce ». Ce
syntagme renvoie à un syntagme précédent.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
Si l’objet est au singulier et le sujet est au pluriel, il y a tendance à opérer une
transformation passive. Cela est possible même si le sujet est formé de deux
GN coordonnés.
- Jean et Paul ont battu Marie.
- Marie a été battue par Jean et Paul.
P=GN1+v+GN2 P=GN2+V+Dem+GN1
- Le soleil jaunit les feuilles.
- Les feuilles jaunissent au soleil.
L’objet devient sujet alors que le sujet devient complément d’agent et il est
précédé d’un démarcatif : à, de, par, au. C’est d’ailleurs par la présence de ce
démarcatif qu’on reconnait la tournure passive des verbes symétriques. Le
verbe ne change pas de modifications morphologiques sauf celles de l’accord.
2- Le passif inachevé
- Pierre sèche le linge.
Donne lieu à :
- *Le linge sèche par Pierre
Cette deuxième phrase est agrammaticale car si le GN1 est [+animé], la
transformation passive est impossible. Là aussi le complément d’agent peut
être effacé et pour rendre notre phrase grammaticale on efface le complément
d’agent et le démarcatif ; ce qui donne lieu à une phrase passive inachevée.
- Marie continue le travail.
- *Le travail continue Marie
- Le travail continue.
66
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
De même que dans :
- On brûle la maison.
- La maison brûle.
- Je cuis le mets.
- Le mets cuit.
Dans la phrase passive inachevée GN1 et GN2 interchangent leur place sans
que le GN1 soit introduit par un démarcatif. Le complément est sous-entendu.
La phrase passive inachevée est fréquente et est moins couteuse. Le GN sujet
de la phrase active correspondant à une phrase passive inachevée est égal à
zéro.
- On l’a contrarié. Phrase active
- Il a été contrarié. Phrase passive inachevé
Plusieurs raisons peuvent expliquer la transformation passive inachevée. Son
utilisation dans le discours peut-être le résultat d’une intention particulière.
- - On a voté une loi. Phrase active
- Une loi a été votée. Phrase passive inachevée
Dans cet exemple le complément d’agent est sous-entendu parce qu’il est
connu ou on veut le masquer.
3- Le passif des verbes pronominaux :
Certains verbes pronominaux sont dits passifs parce qu’ils correspondent à une
structure active : GN1+V+GN2.
- On achète les livres en ville.
- Les livres s’achètent en ville.
- Un éclat de rire accompagne la réponse.
- La réponse s’accompagne d’un éclat de rire.
- La pratique de la voile hâle le teint.
- Le teint se hâle par la pratique de la voile.
Il y a permutation de GN1 et GN2 ; le verbe prend les marques de GN2 au
passif. D’autre part on ajoute le pronom réfléchi, c’est-à-dire la particule
préverbale : me, te, se, nous, vous, se. Ce type de transformation est plus
fréquent sous la forme inachevée.
- L’enfant ferme la porte.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- *La porte se ferme par l’enfant
- La porte se ferme.
- Les livres se vendent cher.
- Ce produit se paie au comptant.
4- Le passif factitif : J. Dubois appelle la phrase factitive une
transformation inverse : faire + infinitif
- Il rougit de confusion.
- La confusion le fait rougir.
Comme dans la passive morphologique, il se produit une permutation des deux
GN.
GN1 V GN2 GN2 V GN1
La forme factitive peut se présenter comme :
Se faire (conjugué) + verbe (à l’infinitif)
Cette forme pronominale est équivalente au passif.
Phrase active On entend un bruit.
Se faire + verbe Un bruit se fait entendre.
Phrase passive inachevée Un bruit est entendu.
ATTENTION
On appelle aspect c’est-à-dire une différence fondamentale qui distingue le
passif avec « être » + participe passé qu’on appelle le passif morphologique et
la forme pronominale. Dans ce cas le verbe pronominal passif exprime un
procès en cours de déroulement (aspect non accompli ou inachevé) alors que la
forme passive exprime l’aspect accompli (achevé). Dans
- La porte est fermée.
Ici l’action est achevée ou état qui résulte d’une action achevée. Alors
que dans
- La porte se ferme.
L’action est en cours ; Toutefois le verbe peut avoir un caractère accompli
(perfectif). Le passif ne se distingue pas de la forme active.
- Je suis observée.
- On m’observe.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
5- Le passif impersonnel : Avec certains verbes la structure
impersonnelle passive est possible. Dans ce cas le sujet de la phrase
active est connu du lecteur ou de l’auditeur ou c’est une institution
juridique ou autre…
- Il a été décidé ce qui suit…
- Il a été dit que…
Ou encore le GN sujet de la phrase active peut être simplement inconnu.
A RETENIR
Le passif
Morpho : Morphologique
Symp : Symétrique
Pron : Pronominale
Fact : Factitif
Inac : Inachevé
Imp : Impersonnel
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
EXERCICE D’APPLICATION
Donnez les temps passifs correspondant aux temps actifs dans les phrases
suivantes.
1- Ma sœur cueille des fleurs.
2- Ma sœur a cueilli des fleurs.
3- Ma sœur avait cueilli des fleurs.
4- Ma sœur cueillera des fleurs.
5- Ma sœur cueillait des fleurs.
REPONSE
1- Les fleurs sont cueillies par ma sœur.
2- Les fleurs ont été cueillies par ma sœur.
3- Les fleurs avaient été cueillies par ma sœur.
4- Les fleurs seront cueillies par ma sœur.
5- Les fleurs étaient cueillies par ma sœur.
70
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
CHAPITRE TROISIEME
LA PHRASE EMPHATIQUE
I- INTRODUCTION
Une phrase emphatique est une phrase dont un syntagme porte
l’emphase. Morphologiquement l’emphase est réalisée par l’accent et
par une pause à l’oral ou une virgule à l’écrit. Sur le plan sémantique le
syntagme sur lequel porte l’emphase devient sans changement de
rapports grammaticaux un syntagme mis en évidence (topicalisé) c’est-à-
dire un syntagme portant un accent d’emphase.
- Pierre lit le journal. Phrase déclarative neutre
- Pierre, lui lit le livre. Phrase emphatique
- Le livre, Pierre le lit. Phrase emphatique
ATTENTION
Si le GN sur lequel va porter l’emphase est un pronom, nous aurons une
forme tonique du pronom quelle que soit la fonction du référent.
- Tu viendras demain.
- Toi, tu viendras demain.
- Tu lui remettras ceci.
- A lui, tu remettras ceci.
- Il a raison.
- Lui, il a raison.
- Je ne le pense pas.
- Moi, je ne le pense pas.
Tableau des pronoms toniques du français
72
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
3- L’emphase portant sur le GNp du verbe :
- Elle rêve de voyage.
- De voyage, elle en rêve.
- Nous pensons aux vacances.
- Aux vacances, nous y pensons.
- Il pense à son père.
- A son père, il pense à lui.
- Elle est contente de ses enfants.
- De ses enfants, elle est contente d’eux.
- Il a confiance en ses amis.
- En ses amis, il a confiance en eux.
Lorsque l’emphase porte sur le complément prépositionnel du verbe la forme
du pronom de reprise dépend de la forme de la préposition (à, de, par) et du
trait lexical (+animé, -animé).
ATTENTION
a- Si le référent du GNp est +animé, la reprise se fait au moyen d’un des
pronoms tonics : moi, toi, lui, …
- Il m’a pardonné ?
- A moi, il a pardonné.
b- Il ne faut pas confondre un GNp de verbe et un GNp de phrase. Ce
dernier ne peut donner lieu à un détachement et ne peut être repris
par un pronom.
- J’irai les vacances prochaines à Marrakech.
Si nous avons à mettre en évidence le syntagme « à Marrakech », c’est-à-dire le
complément de phrase, nous aurons :
- *A Marrakech, j’y irai les vacances prochaines
Qui est une phrase agrammaticale car l’emphase a porté sur le GNp de phrase
et non de verbe.
c- Le GNp détaché apparait toujours précédé d’une préposition
d- L’emphase peut être multiple. Dans ce cas, l’emphase porte sur plus
d’un syntagme.
- Je lui ai donné de l’argent.
- Moi, je lui ai donné de l’argent, à lui.
- Moi, je lui en ai donné, de l’argent.
73
Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- A lui, je lui en ai donné, de l’argent.
ATTENTION
a- Tous les verbes ne sont pas soumis à cette double emphase.
Généralement ce sont les verbes doublement transitifs qui en font
l’objet.
b- Il ne faut pas confondre emphase et déplacement d’insistance
stylistique.
- A Paris, elle séjourne quatre ans. Insistance stylistique
- A Paris, elle y séjourne quatre ans. Détachement emphatique
- *Elle séjourne Phrase agrammaticale
- A cinq heures, il prend le chemin du retour. Insistance stylistique
c- Si dans l’emphase par segmentation la pronominalisation caractérise le
GNs su ou le GNo ou encore le GNp du verbe, le GNp de phrase, lui n’a
pas cette latitude.
- Je devais m’y trouver en ce moment, dans la vallée.
Le pronom Y ne peut pas référer dans cette phrase au circonstant en ce
moment, mais plutôt au GNp du verbe dans la vallée.
- *Je devais me trouver
4- L’emphase portant sur le syntagme adjectival
- Il est heureux.
- Heureux, il l’est.
- Il l’est, heureux.
La pronominalisation ou la reprise se fait toujours par le pronom « le » quel
qu’ils soient le genre et le nombre du référent.
- Elle est contente de sa situation.
féninin-singulier
Contente de sa situation, elle l’est.
- Ils sont fiers de leurs enfants ?
- Fiers de leurs enfants, ils le sont.
Masculin-pluriel
B- L’emphase par encadrement :
Les formes avec le présentatif « c’est » comportent une phrase
relative ? Ce type de construction est aussi emphatique.
- Pierre est allé au cinéma.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
- C’est Pierre qui est allé au cinéma.
Dans cette phrase l’élément emphatisé est Pierre. Ce type de phrases
emphatiques présuppose quelque chose, c’est-à-dire qu’elles comportent une
présupposition : « quelqu’un est allé au cinéma ».
ATTENTION
a- La forme [k] donne [ki] si elle est sujet.
- Ce livre te plait.
- C’est ce livre qui te plait.
- J’ai préparé le diner.
- C’est moi qui ai préparé le dîner.
b- La forme [k] donne [ke] si elle est objet.
- J’ai vu Pierre.
- C’est Pierre que j’ai vu.
- J’ai lu ce roman.
- C’est ce roman que j’ai lu.
c- La forme [k] donne aussi [k] si le syntagme portant l’emphase est GNp de
verbe.
- Je pense à lui.
- C’est à lui que je pense.
- Il habite dans cette maison.
- C’est dans cette maison qu’il habite.
d- La forme [k] se réalise également [k] lorsqu’elle porte sur le GNp de
phrase.
- Le boulanger cuit le pain la nuit.
- C’est la nuit que le boulanger cuit le pain.
- Nous partirons à midi.
- C’est à midi que nous partirons.
- Les vacances commenceront dans deux mois.
- C’est dans deux mois que commenceront les vacances.
ATTENTION
L’emphase par encadrement peut se faire aussi au moyen d’autres pronoms
relatifs.
- C’est le garçon dont je t’ai parlé.
- C’est le garçon duquel je t’ai parlé.
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »
A RETENIR
Transformation emphatique
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Pr. Jamila AYAOU, « La phrase simple : modalités et formes »