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Cours de lexicologie française_Dpt Sciences du langage_FLLA_ULTGO_Année universitaire 2020-2021

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Lexique/ Lexicologie

- Dans le langage courant, il désigne certains types de livres :


 ouvrages contenant la liste de termes employés par un auteur, une science,
une technique ;
 dictionnaires bilingues se contenant de mettre en parallèle les mots de
chacune des deux langues pour en donner la traduction (Marcellesi).
- Du point de vue de la science linguistique, le lexique s’oppose au vocabulaire et
désigne l’ensemble des mots qui, à un moment donné, sont à la disposition du
locuteur et qu’il peut, à l’occasion, employer et comprendre : ils constituent son
lexique individuel, qui fait partie du lexique général ou global d’une langue
donnée.

Le lexique général est constitué par un nombre indéterminé de mots extérieurs au


lexique individuel que le locuteur n’a pas encore rencontrés dans l’usage quotidien
de sa langue et dont on peut théoriquement faire l’inventaire.

La lexicologie est l’étude scientifique du lexique d’une langue.

Le vocabulaire est l’ensemble des mots effectivement employés par un locuteur


dans un acte de parole précis et qui naturellement appartiennent à son lexique
individuel. Ainsi on peut dénombrer et inventorier les mots qu’un élève a employés
dans l’exercice de rédaction ou d’élocution. Ce qui donne une idée /image de la
richesse de son lexique.

Vocabulaire et lexique sont donc en rapport d’inclusion : le vocabulaire est une


partie du lexique individuel lui-même inclus dans le lexique global/ général.

De cette situation ressort deux conséquences :

 L’enseignement n’appréhende pas la totalité du lexique de l’élève ;


 L’élève n’utilise jamais dans l’actede parole la totalité de son lexique.

Mais l’on doit poser que la richesse (quantitative ou qualitative) du vocabulaire est
fonction de la richesse du lexique. D’où :

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 Pour enrichir le lexique de l’élève, il faut lui fournir un nombre de mots aussi
diversifiés que possible et lui demander un emploi judicieux de tous les mots
acquis par lui ;
 Pour sélectionner dans le lexique, faire s’accroître celui-ci et se préciser le
vocabulaire.

B/ Lexique et Grammaire

Simple problème en apparence depuis qu’il existe des ouvrages dits de « grammaire »
et des ouvrages de « lexique » : le lexique serait l’ensemble des mots d’une langue et
de leurs définitions que les lexicographes ont recueillis et précisés : la grammaire,
l’ensemble des règles de combinaison des mots entre eux, que le locuteur doit
respecter pour que l’énoncé soit intelligible. D’une part le sens, d’autre part les
relations. Les mots tels que et, de, que, qui indiquent des relations sont appelés
« grammaticaux » ou «mots vides » : sans savoir de sens par eux-mêmes, ils expriment
des relations existant entre les autres mots de la phrase ; les mots (ayant pour fonction)
se référant à et dénommant l’expérience extralinguistique sont dits « lexicaux »ou
« mots pleins ».

Mais une telle distinction est loin de résister à l’analyse. Par ex :

 Le cas de l’article : une de ses fonctionsen français est de situer le nom dans un
de ses deux genres : le masculin et le féminin. (le concierge/la concierge) ;un
autre est de marquer la catégorie du nombre, singulier/pluriel (le garçon / les
garçons). Pour indiquer les mêmes catégories, on aurait pu employer l’article
un/une/des. Et pourtant aucun locuteur du français ne dira que les phrases « j’ai
lu le livre » et « j’ai lu un livre »ont le même sens. Les articles le et un
marquent comme l’autre le singulier. Mais comme ils sont les seuls éléments
différents dans les deux phrases et que celles-ci n’ont pas le même sens, il faut
bien convenir que ces deux mots « grammaticaux » ne sont pas vides et qu’en
plus des informations grammaticales ils apportent à l’énoncé des informations
« lexicales ». on glisse ainsi du domine de la grammaire vers celui du lexique.

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 le cas de certaines désinences grammaticales, le suffixe – ment, qui ne connaît


aucune autonomie dans la phrase, dérive pourtant d’un mot « plein » latin,
« mente ». or aucun locuteur français utilisant les adverbes fortement
tristement, ne dira que le suffixe adverbial – ment est le mot plein qui s’est
grammaticalisé.
 le cas de la préfixation : les préfixes st – ils des éléments grammaticaux ou des
éléments lexicaux ? A voir les manuels de grammaire, ce st des éléments
grammaticaux et à voir les dictionnaires, ce st des éléments lexicaux.

L’élément télé se comporte comme un préfixe dans des mots comme téléphone,
télescope, mais renvoie à télévision dans des mots comme téléspectateur,
téléconférence et peut même changer de sens en même temps qu’il change de classe en
devenant substantif dans un énoncé comme je regarde la télé.

Il apparaît que pour caractériser le lexique et la grammaire, il faut écarterla distinction


« mot vide » / « mot plein ». Mais il ne s’ensuit pas qu’il faille mettre les éléments
lexicaux et les éléments grammaticaux sur le même plan : ils ne contribuent pas tous
de la même manière au sens : dans le groupe nominal une table, le 2è mot, un nom,
désigne un élément du contexte extra – linguistique ; le 1er mot, un article, exprime
une particularité, une modalité de l’élément désigné par le mot table.

L’élément lexical serait donc celui qui dans la langue, peut se rapporter, en la
dénommant, à l’expérience des hommes tandis que l’élément grammatical, celui qui
détermine les mots de cette évocation. C’est l’élément lexical qui porte l’essentiel du
sens, de telle sorte que le locuteur peut éventuellement faire l’économie du
grammatical (voir même l’apprentissage de L1 par l’enfant et le débutant dans
l’apprentissage d’une L2)

Un autre exemple : nous constatons que les trois types de suites de mots :

- les enfants jouent dans la cour,


- les poissons nagent dans la rivière,
- les oiseaux chantent dans la forêt,

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constituent trois phrases différentes bien qu’ils aient en commun les mots les, dans, la,
qui forment comme un modèle qu’on peut représenter comme suit les /…/ /…/dans
la/…/. Les pointillés remplacent des mots qui sont marqués et déterminés par les mots
inchangés du modèle : derrière les, le mot sera au pluriel et appartiendra à la classe des
noms : derrière dans la, le mot sera au féminin singulier de la classe des noms aussi.
Après l’insertion d’un verbe, comme mot de relation, le modèle prend la forme
définitive :

- les + nom pluriel + verbe + dans la + nom féminin singulier

À partir de ce modèle, il est possible de construire une infinité de phrases différentes


car innombrables sont les noms et les verbes. Les éléments lexicaux sont en nombre
illimité et sont dits appartenir à une série ouverte. Les éléments grammaticaux sont en
nombre limité ou fini et appartiennent ainsi à une série fermée : le lexique d’une
langue se modifie sans cesse : selon les besoins de la communication, des éléments
lexicaux disparaissent de l’usage, d’autres naissent (ex ; recherche sur le changement
du vocabulaire du transport en France) ; la grammaire d’une langue se modifie
beaucoup lentement (ex : connaissez – vous des cas de changements grammaticaux
dans une langue ?)

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