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Chapitre 

4. Classification des sols

Les classifications des sols ont pour objet tout d’abord de comparer les sols entre eux.

Dans une zone géographique limitée (par exemple, sur un chantier de terrassement donné), il s’agit d’attribuer
des noms qui permettent de préciser les échanges entre partenaires. Le sol « x » ayant des propriétés et un
comportement que l’on peut décrire et qui sont relativement homogènes.

Par la suite, les classifications permettent également en comparant des sols d’origines géographiques et
géologiques différentes, d’arriver à des prévisions réalistes et d’utiliser les expériences acquises.

A ce stade, les premières classifications sont basées sur les caractéristiques d’identification des sols. Pour l’une
d’entre elles, une 2ème partie de classification sera exposée dans le chapitre 5 (compactage), cette deuxième
partie prendra en compte des paramètres d’état.

Quelques éléments sont donnés également dans ce chapitre sur les observations en place et leur utilisation
dans la description et la qualification des sols.

4.1. Classifications élémentaires

Nous avons déjà signalé dans le chapitre 2 des exemples de noms attribués à des fractions granulométriques
(paragraphe 2.2). Si une fraction granulométrique est prépondérante, le sol pourra porter le nom
correspondant accompagné d’un adjectif décrivant la deuxième fraction distinguée, soit par exemple sable fin
argileux, ou argile graveleuse...

De même au paragraphe 2.5 (tableau 2.7), on a présenté les qualificatifs de plasticité définis à partir de l’indice
de plasticité.

En revenant à la granulométrie, on utilise quelquefois des diagrammes triangulaires tels que celui de la figure
4.1 dans lequel on distingue 3 pôles :

 sable : éléments supérieurs à 0,05 mm`


 silt : éléments compris entre 0,05 et 0,005 mm

 argile : éléments inférieurs à 0,005 mm

Il faut noter que les coupures choisies ici ne sont pas celles définies au chapitre 2, ce qui souligne bien leur
caractère arbitraire. En fait, les valeurs affectées aux pôles doivent être choisies en fonction des circonstances
locales.

Un autre exemple de diagramme triangulaire (fig. 4.2) a été utilisé par le groupe de travail «  Sols indurés -
roches tendres » pour définir la zone correspondant à ces géomatériaux SIRT. Il s’agit d’une approche
combinée minéralogie et porosité.

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On trouve 3 pôles : n la porosité (forte pour les sols), les deux autres pôles dépendent de la minéralogie, le
pôle A correspond à la teneur volumique en minéraux sensibles (argile, silts, gypse...) et le pôle Q aux autres
minéraux ; la somme n + A + Q = 1. Les SIRT se caractérisent par une porosité assez faible mais une teneur
en minéraux sensibles supérieure à 50 %. Les craies composées de minéraux autres (calcite) se situent à part
car leur nature SIRT correspond à une microstructure particulière.

4.2. Classification LPC modifiée

Cette classification adoptée par les laboratoires des Ponts et Chaussées a été adaptée à partir de la
classification américaine U.S.C.S. (Unified Soil Classification System). Les modifications initiales tiennent aux
valeurs légèrement différentes d’ouverture de tamis, donc de classes granulométriques.
Elle est tout d’abord basée sur 2 critères : la granulométrie (passant à 80 µm) et la présence visible de
matières organiques.
Trois grandes familles de sols sont mises en évidence (fig. 4.3) :
 les sols organiques
 les sols fins

 les sols grossiers (grenus)

A partir de ce premier tri, on va progresser pour chaque famille en prenant en compte les critères spécifiques.
Pour les sols fins (fig. 4.4), la classification prend en compte les valeurs des limites d’Atterberg en positionnant
le point dans le diagramme de plasticité de Casagrande (wl.Ip) (fig. 4.5) avec 2 critères :

 la coupure à wL = 50
 la position par rapport à la ligne A du diagramme dont l’équation est : Ip = 0,73 (wL – 20).

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Ceci aboutit à quatre classes de sols :

 Lp limon peu plastique ;


 Lt limon très plastique ;

 Ap argile peu plastique ;

 At argile très plastique.

Pour les sols grossiers (fig. 4.6), la classification fait intervenir tout d’abord la quantité q 1 d’éléments supérieurs
à 80 µm et supérieurs à 2 mm, ce qui différencie les sables et les graviers.

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On fait ensuite de nouveau intervenir le passant à 80 µm en appelant q 2, la quantité d’éléments inférieurs à 80
µm avec 3 coupures :
 q2 < 5 % : sols « propres » ;
 5 % < q2 < 12 % : double appellation ;

 12 % < q2 < 50 % : sols limoneux ou argileux.

Si q2 < 5 %, on regarde la valeur des coefficients Cu et Cc ; si q2 > 12 %, on regarde la position dans le
diagramme de plasticité de Casagrande (fig. 4.5), ce qui permet d’associer un adjectif.

Ceci définit 8 classes principales :

 Gb grave propre bien graduée ;


 Gm grave propre mal graduée ;

 Gl grave limoneuse ;

 Ga grave argileuse ;

 Sb sable propre bien gradué ;

 Sm sable propre mal gradué ;

 Sl sable limoneux ;

 Sa sable argileux.

Ces classes sont complétées par des sols en double appellation pour q 2 compris entre 5 et 12 %.

Pour les sols organiques, on détermine la teneur en matières organiques C MO qui détermine 3 classes :

 3 % < CMO < 10 % : sols faiblement organiques (fo) ;


 10 < CMO < 30 % : sols moyennement organique (mo) ;

 CMO < 30 % : sols très organique (to).

Pour les sols fo, on complète le nom par le nom du sol fin correspondant vu plus haut.
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Pour les sols mo ou to, on effectue le test de Von Post.

4.3. Les matériaux fins vus dans la classification britannique

La figure 4-7 donne le diagramme de plasticité de Casagrande avec les classes correspondantes. Par rapport à
la classification LPC, on détaille essentiellement les niveaux de plasticité par les valeurs de la limite de liquidité.
On a fait figurer dans le diagramme une ligne supplémentaire, la ligne d’équation Ip = 0,9 (wL – 8) ; en
principe, les sols naturels sont au-dessous de cette ligne.

Fig 4.7 : Diagramme de plasticité et classification BSCS (British Soil Classification System)

4.4. Classification des sols pour les terrassements routiers

Cette classification permet de classer tout sol ou toute roche, voire des matériaux particuliers.

Le but essentiel de cette classification est d’aboutir à la définition de classes ayant des comportements proches
vis à vis des problèmes de mise en œuvre tant en remblai qu’en couche de forme ; les aspects liés aux
conditions d’extraction ne sont pas pris en compte.

Elle se présente en deux temps :

 tout d’abord une définition de classes basées sur les paramètres de nature que nous présenterons dans
ce chapitre ;
 ensuite une définition de sous classe prenant en compte les paramètres d’état et de comportement
mécanique que nous illustrerons dans le chapitre 5.

La figure 4-8 donne une vue générale de l’ensemble de la classification.

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Pour les sols, les paramètres de nature sont la granularité et l’argilosité.

La granularité intervient tout d’abord par le Dmax avec un seuil à 50 mm, puis le tamisat à 80 µm (seuils à 12
et 35 %) et le tamisat à 2 mm (seuil à 70 %).

L’argilosité est définie en priorité par l’indice de plasticité Ip, ou d’une manière alternative par la valeur de bleu
VBS mesurée à la « tâche ». Les seuils figurent sur la figure 4.8.

Pour les matériaux rocheux, les classes principales sont définies en fonction de la nature pétrographique
(roches sédimentaires d’une part et roches magmatiques ou métamorphiques d’autre part).

Enfin, pour les matériaux particuliers, les classes correspondent à la nature, mais le critère principal a trait au
non-impact sur l’environnement : les familles vont des matériaux organiques aux sous-produits industriels.

4.5. éléments de description sur le terrain

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Burland (1987) a proposé de retenir un certain nombre d’items pour la description des sols sur le terrain dont la
liste figure ci-dessous :

 humidité apparente ;
 couleur ;

 consistance ;

 structure ;

 types de sol ;

 origine géologique ;

 piézométrie (difficilement accessible)

4.5.1. C-Couleur

C’est un élément évidemment visible et il est couramment utilisé pour reconnaître des formations sur le terrain.
La couleur est liée à la nature, mais peut être également un indicateur d’un état d’altération ou d’un état
d’oxydation (par exemple du fer).

La couleur peut être appréciée en masse ; il est peut être également important de regarder la couleur des joints
ou des fissures, qui peut être notablement différente de la masse.

Pour éviter une appréciation personnelle (subjective), il est recommandé d’utiliser une charte (un code) de
couleurs : on peut citer le code Munsell.

4.5.2. H-Humidité apparente

On peut utiliser des qualificatifs en 5 classes : sec, légèrement humide, humide, très humide, détrempé.

En climat tempéré, ce qualificatif est souvent omis car le niveau de la nappe est proche de la surface et les sols
sont saturés. Cependant, il est important, en particulier lorsqu’on effectue une tranchée, de décrire ce
paramètre et si possible les conditions de drainage aux parois du puits. Il faut toujours noter que l’observation
a lieu à un moment donné et que ce paramètre est susceptible de variations au cours des saisons.

Les conditions d’humidité sont très importantes car elles conditionnent les propriétés mécaniques des sols. Une
forte diminution de teneur en eau dans un sol argileux entraîne un retrait. A l’inverse, une augmentation de
teneur en eau peut dans le même type de sol donner des gonflements ou, dans le cas de sols sablo-silteux ou
de remblais peu compacts, entraîner un effondrement (collapse).

4.5.3. O-Origine

L’origine, le mode de formation, l’histoire géologique ancienne ou plus récente peuvent avoir une grande
importance dans la compréhension du comportement des sols.

L’évaluation précise de tout ce volet nécessite de bonnes connaissances géologiques ; la consultation de la


carte géologique et sa lecture « intelligente » peuvent et doivent apporter des informations.

On peut distinguer d’une manière très simplifiée :

 les dépôts d’origine anthropique,


 les dépôts naturels.

Pour la première famille, on trouve deux grandes catégories :

 les formations sans logique et sans ordre (remplissage de ballastières, fortifications, anciennes
caves...) ;
 les remblais construits à des fins précises dans lesquels le matériau a été choisi, mis en oeuvre avec
soin et qui présente en général des caractéristiques mécaniques assez constantes d’un point à un autre.

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Pour la deuxième famille, on peut séparer :

 les formations superficielles (pas toujours représentées sur les cartes géologiques)  : éboulis, lœss,
formations alluviales, tranche d’altération : ces matériaux ont en général des propriétés qui varient très
rapidement d’un point à un autre et les extrapolations sont difficiles. La répartition dans la topographie
est différente pour ces formations.
 les formations du substratum (celles qui figurent sur les cartes géologiques) sont en général plus
continues et leurs propriétés sont assez constantes dans une zone géographique relativement étendue
(échelle du génie civil).

Ce classement sommaire a pour but, entre autres, de focaliser sur les densités de reconnaissance à mettre en
oeuvre pour avoir une précision comparable (extrapolation ou interpolation entre points de reconnaissance).

4.5.4. Consistance-Compacité

Ceci rejoint les paramètres comparatifs d’état de sol que l’on a décrit précédemment. Il s’agit ici de
pouvoir attribuer sur le terrain des qualificatifs raisonnables, tant pour les sols argileux que pour les sols
sableux, en utilisant des outils simples.

Cu (kPa)

Très mou Se déforme largement lorsqu’on l’écrase entre les doigts < 20

Mou Se déforme facilement avec une légère pression des doigts 20 - 40

Ferme Se déforme avec une forte pression des doigts 40 - 75

Raide Ne se déforme pas par une pression des doigts, difficile à 75 - 150
piocher

Très raide Très dur et difficile à piocher > 150

Tableua 4.1 : Consistance des sols argileux

S.P.T.

Très lâche Très facile à creuser avec une bêche <4

Lâche Assez facile à creuser avec une bêche 4 - 10

Moyennement Difficile à creuser avec une bêche 10 - 30


compact

Compact Très difficile à pénétrer avec une bêche ; nécessite une pioche pour le 30 - 50
creusement.

Très compact Difficile à piocher > 50

Tableau 4.2 – Compacité des sols granulaires

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Il peut être intéressant de regarder l’influence d’un remaniement sur la consistance (cas des argiles sensibles
par exemple). Certains sables carbonatés peuvent lors d’un remaniement changer d’état et se transformer en
boue.

4.5.5. Structure

Ici, on se préoccupe de la présence ou de l’absence de discontinuités dans la masse de sol et non de


l’arrangement des grains.

Cette structure de la masse de sol peut jouer un rôle important, voire majeur dans le comportement du sol en
termes de résistance ou de perméabilité. On regardera les points suivants : litage, fracture, fabrique,
cisaillement. Il convient de décrire ces discontinuités en fonction de l’usage que l’on veut faire du sol et des
problèmes posés : excavation, barrages, talus, fondations, car leur orientation vis à vis de sollicitations
ultérieures est fondamentale. Par exemple, ces discontinuités peuvent entraîner un changement important en
termes de transfert d’eau ou de pression interstitielle.

Litage : On décrira les litages visibles en notant l’espacement et l’épaisseur des discontinuités, ainsi que leur
tenue (fissilité ou non fissilité).

Fracture : Ceci correspond à des joints ou des fissures ouverts ou fermés : on regardera l’orientation,
l’espacement. La forme de la discontinuité (rugueuse, plane, indentée) sera notée ainsi que des traces
d’altération ou de circulation de fluides.

« Fabrique » : L’altération ou le transport peuvent créer des arrangements particuliers : par exemple matériau
« sain » enrobé d’une matrice plus altérée.

Cisaillement : Il s’agit en principe de témoins de déplacement dans la masse de sol avec éventuellement des
surfaces polies, des zones « mélangées », des discontinuités entre bancs...

Autres aspects : On pourra aussi essayer de voir si le sol présente des alternances de nature se présentant
sous forme de couches, ou sous forme de lentilles...

4.5.6. Type de sol

Ce qui apparaît en premier sur le terrain, c’est la taille des grains constituant le sol (voir granularité).
L’appréciation des pourcentages granulométriques à l’oeil est toujours délicate. Bien entendu le rôle de la taille
des grains est fondamental mais la plupart des sols sont constitués de grains de différentes tailles. Les
éléments ci dessous peuvent servir de guide :

 grains grossiers : visibles à l’œil nu


 grains fins : non visibles à l’œil nu

Pour les grains grossiers, on peut observer la forme des grains, leur aspect (poli, rugueux...), leur nature.

Pour les grains fins, on pourra séparer les silts des argiles par un test de secousse : un sol silteux abandonne
son eau assez facilement et devient poudreux, un sol argileux colle aux doigts et se dessèche lentement.

La présence de matières organiques se révèle souvent à la couleur et à l’odeur.

Le tableau 4.3 propose une classification des sols d’après les observations en place.

Type de sol Taille (mm) Description visuelle

Bloc > 60 Visible à l’œil nu

Grossier 20 Forme des grains : angulaire, arrondi, plat allongé


Moyen 6 Aspect : rugueux à poli

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Gravier Fin 2

Grossier 0,6 .Classement Bien gradué,

Sable Moyen 0,2 Mal gradué,...

Fin 0,06 Mal gradué,...

Limon 0,002 Non visible à l’œil nu


Crissant/poudreux au toucher
Montre de la dilatance quand on l’écrase dans la main.
Se désintègre dans l’eau rapidement.

Argile   Toucher « savonneux » quand il est frotté avec de l’eau


dans la main.
Colle aux doigts et sèche lentement.
Pas de dilatance.

Sol organique Contient une quantité notable de matières organiques.

Tourbe Essentiellement des restes végétaux.


Sombre, brun ou noir.
Très faible densité.

Tableau 4.3 – Description visuelle des sols

4.5.7. Observations diverses

Il faut utiliser tous ses sens et son bon sens pour voir tout ce qui peut être important, même si cela n’est pas
dans une des catégories prévues.

4.5.8. Piézométrie

La connaissance du niveau de la nappe est le plus important des paramètres ; cette grandeur ne peut pas être
acquise à partir de l’observation d’un échantillon mais par l’installation de piézomètres. Des puits permettent,
en terrain perméable, de voir le niveau de la nappe s’il est atteint. Cependant dans un sol granulaire, atteindre
le niveau de la nappe signifie souvent l’arrêt d’une reconnaissance en puits ou tranchée.

Se rappeler que le niveau piézométrique peut changer au cours du temps (en particulier des saisons).

4.5.9. Conclusion

L’utilisation de ces quelques indications peut permettre d’améliorer la description des sols rencontrés lors d’une
reconnaissance (forages, puits, tranchées, affleurements) et surtout « ne coûte pas cher et peut rapporter
gros » !

4.6. Classification de chantier

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Cette classification qui aboutit à une dénomination des sols semblable à celle de la classification LPC, nécessite
une certaine expérience car elle est basée sur les observations visuelles. Elle précise le tableau 4.3.

On sépare toujours les trois grandes familles :

 sols grenus ;
 sols fins ;

 sols organiques. 

Les familles sols grenus/sols fins sont séparées en fonction du pourcentage de passant à 80 µm.

4.6.1. Sols grenus

L’appréciation des pourcentages des différentes classes granulométriques est difficile, les éléments supérieurs à
0,08 mm, sont à la limite de ce que l’on voit à l’œil nu ou que l’on sent au toucher.

Les critères pris en compte sont les suivants :

 granulométrie ;
 répartition de cette granulométrie ;

 présence et nature des éléments fins.

Le résultat est présenté dans le tableau 4.4.

Tableau 4.4

Procédure d’identification sur chantier Symboles Désignation


géotechnique
Eléments > 60 mm exclus ; poids des fractions estimés (U.S.C.S.)
LPC

Plus de la Plus de la Tous les diamètres de grain sont Grave propre


Gb
moitié des moitié des représentés, aucun ne prédomine bien graduée
éléments éléments >
sont > 0,08 0,08 mm Sans fines Une dimension de grains ou un
Grave propre
mm ont un ensemble de dimensions de grains Gm
mal graduée
SOLS diamètre > 2 prédominent
GRENUS mm
Les éléments fins n’ont pas de Grave
GL
GRAVES cohésion limoneuse
Avec fines
Les éléments fins sont cohérents GA Grave argileuse

Plus de la Tous les diamètres de grains sont Sable propre


Sb
moitié des représentés, aucun ne prédomine bien gradué
éléments > Sans fines
0,08 mm Une dimension de grains ou un
Sable propre
ont un ensemble de dimensions de grains Sm
mal gradué
diamètre < 2 prédominent
mm
Les éléments fins n’ont pas de
SL Sable limoneux
SABLES cohésion
Avec fines
Les éléments fins sont cohérents SA Sable argileux

4.6.2. Sols fins

Il est évidemment très difficile d’apprécier la limite de liquidité.

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Au delà, on fait intervenir 3 critères :

1. la sensibilité aux secousses : dilatance ;


2. la ténacité/consistance au voisinage de la limite de plasticité ;

3. la résistance à l’état sec.

Le résultat est donné dans le tableau 4.5.

1. Dilatance

Il faut pouvoir fabriquer, éventuellement par ajout d’eau, une petite boule de sol de quelques cm de diamètre
dans le creux de la main.

Ensuite, on tape avec l’autre main sur celle qui tient la boule et on regarde l’aspect extérieur de cette boule. On
distinguera trois cas possibles :

 surface rapidement brillante (l’eau sort facilement) : Il s’agit d’un sable très fin ;
 surface lentement brillante (l’eau sort lentement) : Il s’agit d’un limon ;

 surface restant mate (l’eau sort difficilement) : Il s’agit d’une argile ;

En clair, on teste l’affinité de l’eau et des grains constituant le sol.

2.  Ténacité - consistance

On se concentre sur les éléments les plus fins (en éliminant les éléments supérieurs à 0,4 mm), comme dans
les essais d’Atterberg). A partir de là, on fabrique un petit rouleau de 3 mm de diamètre dont on va apprécier le
comportement. Si le matériau s’émiette facilement et que l’on a du mal à reconstituer le rouleau, cela
correspond à un matériau sablo-limoneux. Au contraire, il s’agit plutôt d’un matériau argileux.

3.  Résistance à l’état sec

Sur un échantillon préalablement séché, on apprécie la résistance en l’émiettant ou en l’écrasant entre ses
doigts. Les sables fins ou les sols limoneux présentent respectivement une résistance très faible ou faible ;
à l’inverse les sols argileux montrent une résistance élevée.

Procédure d’identification sur chantier (poids des


fractions estimées)

Détermination de la plasticité sur Symboles (U.S.C.S. Désignation géotechniqu


chantier ) L.P.C. e
 
Agitatio Consistanc Résistanc
n e e à sec

La moitié Limite de Rapide à


Nulle Nulle Lp Limons peu plastiques
des liquidité lente
éléments < 50 %
ou Nulle à Moyenne
Moyenne Ap Argiles peu plastiques
davantag lente à grande
e sont <
Lente Faible Faible à Op Limons et argiles
0,08 mm
moyenne organiques peu
plastiques

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Lente à Faible à Faible à
Lt Limons très plastiques
nulle moyenne moyenne
Limite
Grande à
de
Nulle Grande très At Argiles très plastiques
liquidit grande
SOLS FINS é > 50
– ARGILE % Nulle à Limons et argiles
et LIMON Faible à Moyenne
très Ot organiques très
moyenne à grande
lente plastiques

Les matières Reconnaissance à l’odeur ;


Tourbes et autres sols
organiques couleur sombre, texture fibreuse, T
très organiques
prédominent faible densité humide

Tableau 4.5 : Classification rapide des sols fins

4.6.3. Sols organiques ou tourbes

La présence de matières organiques révélée par la couleur et l’odeur permet de classer les sols correspondants.

4.7. Conclusion

On dispose donc d’un certain nombre d’outils basés soit sur les essais de laboratoire, soit l’observation. Il
convient de les utiliser car ils permettent souvent d’augmenter l’efficacité de l’ingénieur en présence de
problèmes pratiques.

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