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Efficience et Qualité de

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l’Enseignement Supérieur

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17/05/2010

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BEN HAMIDA ZRELLI Nadia

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17 mai 2010 [EFFICIENCE ET QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR]

Efficience et Qualité de l’Enseignement Supérieur

BEN HAMIDA ZRELLI Nadia*

Université Tunis El Manar

Faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis

Mai 2010

Résumé

La principale mission des systèmes d’enseignement supérieur est la formation d’une main
d’œuvre hautement qualifiée. Durant ces dernières décennies, ces systèmes sont passés d’un
élitisme à une massification suite à la démocratisation de l’accès à la formation supérieure.
Combiné à une forte contrainte budgétaire, les universités sont obligées d’opérer avec plus
d’efficience affectant vraisemblablement la qualité du service offert. Dans ce travail on se
propose de construire des indicateurs d’efficience et de qualité moyennant la technique
d’estimation non-paramétrique DEA et de démontrer l’existence d’un dilemme efficience-
qualité dans les systèmes d’enseignement supérieur.
Mots clefs : Enseignement Supérieur, Efficience, Qualité, Data Envelopment Analyses

Abstract:

The principal mission of the higher education systems is the training of a highly qualified
workforce. During last decades, these systems passed from elitism to massification given the
democratization of the access to higher education. Considering the strong budgetary
constraint, institutions of higher education are obliged to operate with more efficiency
affecting the quality of the offered service. In this work, we propose the construction of
efficiency and quality indicators to demonstrate the existence of a quality-efficiency dilemma
in the higher education systems.
Keywords: higher education, efficiency, quality, Data Envelopment Analyses

Code JEL : A2, C8, D2, H4, I2

 Doctorante en sciences économiques de la FSEG de Tunis et ancienne enseignante contractuelle de l’ESSEC Tunis

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Introduction

Le système d’enseignement supérieur participe considérablement à la croissance


économique et au développement d’un pays. La Banque Mondiale définit sa principale
mission comme étant la formation des cadres, des chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens
capables d’utiliser leurs plus-values au développement, à l’adaptation et à la diffusion des
innovations.

Les deux dernières décennies se caractérisent par une démocratisation de l’accès à


l’enseignement supérieur. Deux principales raisons expliquent ce phénomène. D’une part les
besoins du marché de travail en termes de main d’œuvre hautement qualifiée et, d’autres part,
une forte demande des études supérieure animé par l’espoir de trouver un bon emploi à la fin
de la formation et donc une meilleure situation socio-économique. Etant données ces
circonstances les établissements d’enseignement supérieur se voit contraint de relaxer les
critères d’admissions aux formations du supérieures.

Face à cette démocratisation les pouvoirs publics trouvent de plus en plus de difficultés
pour garantir les ressources financières nécessaires ce qui oblige les institutions
d’enseignement supérieur d’opérer avec plus d’efficience. Ainsi, dans un cadre mondial de
restriction budgétaire combiné à un phénomène de massification de l’enseignement supérieur,
les planificateurs confrontent la nécessité de maintenir la qualité du service offert.

Ce qui nous suscite à poser la problématique suivante : Est-ce que le passage d’un
enseignement supérieur élitiste à un enseignement supérieur de masse avec l’obligation
d’opérer avec efficience pourrait affecter la qualité de la formation offerte ?
Cet article se propose de répondre à cette question à travers l’exposition, dans une
première section, une approche théorique de l’efficience et de la qualité de l’enseignement
supérieur. La seconde section fait l’objet d’une présentation de la méthode d’estimation des
deux indicateurs de qualité et d’efficience. La troisième section est un exposé des modèles
estimés, ainsi que les résultats obtenus et leurs interprétations.

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Efficience et qualité de l’enseignement supérieur : approche


théorique

La conjoncture actuelle de massification des systèmes d’enseignement supérieur


explique l’abondance des travaux portant sur le thème d’efficience alors que le concept même
de la qualité reste évasif et difficilement cerné.

Efficience interne des systèmes d’enseignement supérieur

Selon Lewis (1989) et Schwartz (1987) « l’allocation de nouvelles ressources ou de


ressources supplémentaires semble dépendre de plus en plus des résultats obtenus ». Cette
exigence de résultats en fonction des ressources mobilisées s’inscrit dans une perspective
d’évaluation de l’efficience. Lê Than Khôi (1967) avance que « la productivité totale des
facteurs ou l’ensemble des ressources utilisées permettent de déterminer le degré d’efficience
d’une économie ou de ses diverses branches ». L’efficience se base alors sur le rapport entre
les effets observés et les ressources mobilisées. Elle exprime « le rapport entre ce qui est
réalisé et les moyens mis en œuvre » Legendre (1993).

L’efficience interne quantitative met l’accent sur la nature quantitative des résultats du
système éducatif exprimé en fonction des ressources mobilisées. Cet indicateur est
généralement évalué à travers le rapport entre le nombre de diplômés et les dépenses en
personnel ou bien par le rapport entre le nombre d’inscriptions et la masse salariale du corps
enseignant.

Dans une optique de minimisation des coûts, l’étude de l’efficience interne


quantitative permet de déterminer le nombre d’enseignants, la quantité de matériels ou le
volume de ressources nécessaires pour réaliser un niveau d’output donné.

Afin d’expliciter la notion d’efficience il nous faut recourir aux outils d’analyse
microéconomiques. La notion d’efficience se base sur le rapport entre les outputs (sortie) ou
effets observés et les inputs (entrées) définies exclusivement en fonctions des ressources
financières mobilisées.

On distingue trois types d’efficience interne : l’efficience allocative, l’efficience technique


et l’efficience à l’échelle.

Koopmans (1951) définit l’efficience technique comme étant « le vecteur d’inputs ou


d’outputs où il est impossible d’accroître n’importe quel output (ou une diminution d’inputs)

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sans une réduction simultanée d’un autre output (ou une augmentation d’inputs) ». D’un
point de vue microéconomique, une entreprise alloue de manière efficiente ses ressources si,
d’une part, elle atteint le plein emploi et, d’une autre part, si les taux de substitution technique
entre les différents inputs sont les mêmes pour les différents outputs produits.

L’exemple suivant (graphique N°1) nous permet d’expliquer le concept d’efficience


technique dans le cadre de l’enseignement supérieur. Supposons que quatre universités
utilisent deux inputs, le nombre d’enseignants par étudiant (X) et le nombre d’ordinateurs
disponibles (Y), pour produire un seul output, le nombre de diplômés.

A K L

A’
g
J Isoquant

Isocoût
0 Y

Graphique N°1 : Diagramme d’efficience allocative dans le cadre de l’enseignement


supérieur

La première étape dans la détermination de l’efficience est l’identification d’un niveau


standard à partir duquel l’estimation est dérivée. Ceci consiste à identifier les institutions qui
minimisent l’utilisation des inputs pour réaliser un niveau d’output donné. Cet ensemble
d’institutions forme une enveloppe ou une frontière à partir de laquelle toute déviation est
considérée comme une inefficience.

Les points le long de l’enveloppe représentent les combinaisons équivalentes des


processus de production qui minimisent les coûts pour un niveau de production donné.
L’institution placée au point K utilise des quantités plus importantes des deux inputs que les
institutions placées aux points A ou J. Son degré d’inefficience est mesuré par les quantités
d’inputs qu’elle devrait renoncer à utiliser pour se placer sur l’enveloppe.

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Pour réaliser une efficience allocative il faut ajouter aux conditions de l’efficience
technique l’égalité entre le taux marginal de substitution TMS des deux inputs et leur rapport
de prix. La mesure de l’efficience allocative n’est possible qu’avec la considération de la
droite d’isocoût. La droite d’isocoût décrit le degré de substitution des inputs sur le marché à
travers leurs prix relatifs. Elle s’interprète comme la combinaison d’inputs réalisable sous une
contrainte budgétaire donnée.

L’inefficience allocative est mesurée par la distance qui sépare l’isoquant de l’isocoût

A, A . La considération de l’isocoût rend l’institution placée au point A inefficiente car elle
'

opère au dessus de cette droite. Pour atteindre le niveau efficient de part ses allocations, elle
doit se déplacer le long de l’isoquant jusqu’à atteindre la tangente avec l’isocoût (le point g).
Ainsi elle produit le même niveau d’output en minimisant les coûts et réalise à la fois
l’efficience technique et l’efficience allocative, condition nécessaire à la réalisation de
l’efficience économique.

L’étude de l’efficience à l’échelle permet de déterminer la taille optimale d’une institution


dont toute déviation est considérée comme source d’inefficience. Selon la théorie économique
à long terme les firmes en situation de concurrence pure et parfaite continuent à ajuster leurs
tailles jusqu’à atteindre un niveau qui coïncide aux rendements d’échelle constants.

Dans le cadre de l’enseignement supérieur, une institution atteint sa taille optimale


lorsqu’elle opère en rendements d’échelle constants : tout dédoublement du niveau d’inputs
utilisés conduit à une augmentation proportionnelle de l’output. En d’autres termes, dans un
cadre de rendements d’échelle constants il n’y a pas de gaspillage. On suppose par exemple
qu’un enseignant est capable d’assurer un cours pour 100 étudiants alors que concrètement le
nombre d’élèves assistant au cours est de 70. Le coût moyen par étudiant est donc trop élevé.
Par contre si le nombre de présents à ce cours augmente, le coût va diminuer car l’institution
n’a pas à recruter un enseignant de plus pour garantir le cours et le nombre de diplômés
augmente.

Le caractère multi-output des systèmes d’enseignement supérieur nous oblige à


considérer l’économie de gamme. Il s’agit d’une réduction des coûts obtenue par la
production conjointe de plusieurs outputs plutôt que de les produire séparément. En effet il est
plus économique d’offrir un même service à deux étudiants A et B simultanément que de
mettre en place un tel service une fois à la disposition de A et une autre fois au service de B.
Dans ces économies de gamme rentrent en ligne de compte un grand nombre de facteurs le

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plus essentiel est la présence de facteurs de production communs au niveau du système de


production. Koshal et Koshal (1999) démontre l’existence de ces économies de gamme en
étudiant plus de 300 institutions d’enseignement supérieur des Etats-Unis.

La qualité dans l’enseignement supérieur

L’intérêt porté à la qualité de l’enseignement supérieur s’explique par les


phénomènes suivants :

 Une tendance générale d’amélioration de la qualité des services publics.


 Une massification de l’enseignement supérieur.
 Une concurrence par rapport aux ressources financières.
 Un éventuel dilemme efficience-qualité.
Dans Lomas (2002) on rapporte que Ritzer a introduit le terme de Mcdonalisation pour
mettre en relief la perte de « prestige » des institutions d’enseignement supérieur due à leurs
massifications. En effet les institutions d’enseignement supérieur ne sont pas aussi différentes
des institutions offrants d’autres services. Le consommateur s’attend aux mêmes standards et
qualité de l’enseignement supérieur que ceux auxquels il s’attend lorsqu’il achète un
Hamburger ou en effectuant une transaction bancaire.

Cet argument est un instrument de mise en garde par rapport à la Mcdonalisation de


l’enseignement supérieur et met donc en relief l’importance de l’amélioration de la qualité qui
devrait être une priorité parmi les objectifs de la politique éducative.

Suite à ce regain d’intérêt une polémique par rapport à la définition même de la qualité
dans l’enseignement supérieur est apparue. En effet jusqu’à maintenant il n’existe pas de
définition communément admise pour ce concept. Selon Ball (1985) « définir la qualité de
l’enseignement supérieur est l’une des plus difficiles taches à faire ». Pirsing (1974) avance
que « le concept est évasif » et qu’il n’existe donc pas de critères ou de standards qui nous
permettent de mesurer la qualité.

Selon le rapport final de la commission sur la qualité de l’enseignement supérieur


présenté à la conférence mondiale sur l’enseignement supérieur UNESCO (1998), la qualité
est un concept complexe, dynamique, a facettes multiples, et qui s’appuie sur des données
historiques souvent définies par ce qui fait défaut plutôt que par son contenu. Le rapport
présente aussi la qualité de l’enseignement supérieur comme le reflet de conceptions socio-
économiques, culturelles et politiques au niveau régional, national et mondial.

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Martin. M et Stella. A (2007) présentent deux raisons qui expliquent les difficultés
rencontrées lorsqu’il s’agit de définir la qualité dans l’enseignement supérieur.

D’une part il n’existe aucun consensus sur les objectifs précis de l’enseignement
supérieur même si l’on peu en citer quelques-uns comme la production d’une main d’œuvre
qualifiée, la formation de futurs chercheurs, l’instauration de moyens de gestion efficaces de
la profession enseignante et l’amélioration des conditions de vie.

D’autre part, l’enseignement supérieur, comme tout autre type d’enseignement, est un
processus complexe et multidimensionnel, fondé sur les rapports qui existent entre et parmi
les enseignants et les étudiants. L’interaction entre les ressources et les rendements ainsi que
les vrais déterminants des résultats est difficile à cerner.

Avec un enseignement supérieur favorisant l’intégration et une population estudiantine


hétérogène, il y a une diversification croissante de la demande adressée aux établissements et
de la demande d’offres de cours. Ainsi, ce qui peut paraître une bonne définition de la qualité
pour un certain type de cours ou d’établissement peut s’avérer tout à fait inapproprié pour
d’autres.

Une revue de la littérature permet de distinguer plusieurs définitions attribuées à la


qualité de l’enseignement supérieur :

La qualité est considérée en tant en tant qu’exception si les objectifs établis par
l’institution sont parfaitement atteints. Or la garantie de la réalisation de ces objectifs n’est
possible qu’avec une politique d’admission extrêmement sélective. La meilleure qualité des
inputs garantit la réalisation de résultats d’exception.

Cette approche n’offre pas un outil ou une référence de mesure de la qualité et ne


permet pas de cerner avec exactitude la définition même de la qualité dans l’enseignement
supérieur. La qualité n’est présentée dans ce cadre que comme un objectif inévitable et
irréfutable.

L’approche de la qualité en tant que perfection démocratise l’enseignement supérieur


par rapport à l’approche exception. La qualité est assurée tant que l’objectif fixé par le
système est atteint. Ce concept est surtout utilisé dans le secteur industriel lors de la
production de biens standard et de meilleure qualité.

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Mais est ce que ce concept est applicable dans le secteur de l’enseignement supérieur ?
En d’autres termes est ce que la garantie d’un output parfait signifie produire des diplômés
identiques et de meilleure qualité ?

La qualité en tant qu’adéquation aux objectifs fixés est représentée à travers la


réalisation et l’évaluation des objectifs fixés. Cette approche se base sur l’hypothèse que la
qualité et les objectifs soient bien définis et se concentre sur la satisfaction des besoins des
principaux consommateurs du service de l’enseignement supérieur à savoir les étudiants.
Selon Scott (1996) l’institut annonce ce qu’elle compte faire, réalise ce qu’elle a promit et le
prouve aux tiers partis. Greene (1994) affirme aussi qu’un individu ou une organisation qui
réalise ses objectifs signifie que le programme ou l’organisation est de bonne qualité.

La qualité pourrait aussi être définie comme étant une transformation. Le principal
consommateur du service de l’enseignement supérieur est l’étudiant dont la formation est
supposée améliorer son comportement, son aptitude à la réalisation de ses objectifs. Si la vie
professionnelle d’un diplômé est une réussite au moyen du savoir acquis durant sa formation
universitaire alors l’enseignement qu’il a reçu est de bonne qualité. Dans ce carde l’étudiant
est le centre de tous le processus : une meilleure université signifie des objectifs mieux
atteints en termes de qualifications, de savoir et d’attitudes acquis par l’étudiant capable
désormais de vivre dans un société de savoir. L’accent est alors mis sur les changements subis
par l’étudiant durant sa formation (Westerheijden 1998).

La qualité est aussi considérée comme un standard. Les standards aident à rationaliser la
définition de la qualité et la rendre plus objective. Or ils sont difficilement établis lorsque les
circonstances sont en continuel changement. Dans ce cadre les pays européens suggèrent un
niveau minimum de qualité au dessous du quel l’institution qui offre la formation supérieure
ne devrait pas exister.

Ce standard ou niveau minimum est fixé à travers une définition générale du savoir
attendu, qualifications et attitudes des étudiants. Mais d’un autre coté, il est supposé que les
institutions d’enseignement supérieur doivent dépasser ce niveau minimum de qualité requise,
et considérer par conséquent les objectifs pour ainsi améliorer la qualité en les atteignant
(Westerheijden 1998).

Si la qualité est considérée en tant qu’amélioration son développement est la principale


mission de corps académique. Ce concept relie la liberté académique et l’autonomie de
l’université à la garantie d’une formation de qualité. Dans un cadre plus général Deming

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(1986) définit une organisation de qualité en tant qu’organisation qui crée un cadre de
constante amélioration.

Le rapport qualité- prix égalise la qualité à une certaine valeur monétaire ou à un


prix. L’expression « Une qualité pour un prix raisonnable » signifie la meilleure qualité pour
un bas prix. Or ceci est contraire aux lois du marché en concurrence pure et parfaite selon
lequel « vous avez pour ce que vous avez payé ». Cette approche relève de la
responsabilisation dans l’assurance de la qualité. En finançant les universités, l’Etat les
considère comme responsables de la qualité. Face à une exigence plus persistante d’un niveau
efficience –coût plus élevé et une meilleure qualité, les universités deviennent en compétition
pour le financement et l’attraction des étudiants de qualité. Selon Harvey et Greene (1993)
« cette approche a une incidence sur la dépendance de la qualité de sa valeur monétaire
spécialement sous la vague efficience ».

La qualité de l’enseignement supérieur concerne donc aussi bien la formation offerte que
les processus de formation et tous ses participants notamment les étudiants et le corps
enseignants. Diverses procédures appliquées surtout par les pays développés sont appliqués
pour la garantie de la meilleure qualité possible. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la
gestion de la qualité.

Mesure Efficience et qualité de l’enseignement supérieur : la


Data Envelopment Analyses

La méthode d’estimation DEA est déterministe et non paramétrique. Elle contourne le


problème d’une forme fonctionnelle sous jacente liant les différentes variables et détermine
une frontière empirique à partir des données observées.

Les fondements mathématiques de la méthode DEA reviennent à Farrell (1957) et


Debreu (1951). Le principal objectif de leurs travaux est de spécifier une programmation
linéaire capable de capter empiriquement les aspects économiques du phénomène de
production.

En effet la principale idée de Farrell (1957) est de considérer dans une analyse
empirique plusieurs inputs dans le processus de production d’un unique output. Cette
analyse a aboutit à une programmation linéaire capable d’estimer empiriquement des
mesures relatives d’efficience d’un ensemble d’entreprises.

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Une des mesures de la productivité est le ratio output/input. L’inconvénient de cette


mesure est le passage d’un cadre de couple (output, input) unique à une multitude d’outputs
et d’inputs. La pondération de chaque input et output est nécessaire pour attribuer une
mesure composite à chaque variable.

Lorsque ces pondérations sont inconnues, les économistes utilisent des hypothèses
pour performer leurs analyses empiriques ; ils optent, par exemple, pour une fonction de
production type Cobb-Douglas ou Leontief et imposent des pondérations sous jacentes à la
théorie économique adoptée.

Charnes, Cooper et Rohdes (1978) ont établi une recherche sur l’éducation des enfants
défavorisés des USA en 1970. Non satisfaits des résultats trouvés, les auteurs ont développé
un modèle basé sur les travaux de Farrell (1957) : le modèle DEA est né selon la forme
CCR (Cooper, Seiford et Tones 2000).

Les hypothèses de base du modèle CCR sont la convexité et les rendements d’échelle
constants.

Le modèle CCR est le suivant :


s

 r yr0
Modèle1 Maximiser h0  r 1
m

v x
i 1
i i0

Sous contraintes :
s

 r yrj
r 1
m
1 j=1………..n
v x
i 1
i ij

r   r =1…………s
vi   i=1…………m
Avec h : l’efficience relative, y les outputs et x les inputs

Le modèle comporte n DMU (decision making unit) utilisant m inputs pour produire r
outputs.

L’objectif de ce programme d’optimisation est de déterminer les pondérations u et v qui


permettent de maximiser l’efficience relative.

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Les contraintes de ce programme sont définies par des pondérations qui imposent une
efficience relative appartenant au vecteur 0,1 . Il faut noter que le modèle n’impose pas de
pondération, ce sont les données qui déterminent l’ensemble des pondérations optimales
qui maximisent le coefficient h. Plus le coefficient h est proche de 1, plus la DMU est
efficiente et vice versa.

Ce modèle possède plusieurs inconvénients. D’une part la possibilité d’une infinité de


solutions : si u et v sont des solutions optimales alors pour un   0 , (  u) et (  v) sont
aussi des solutions optimales. D’une autre part, lors du processus de maximisation, la
fonction objective est considérée comme une entité ce qui empêche la mise en relief
l’importance relative propre à chaque output et à chaque input.

Pour contourner ce problème et établir à chaque rapport son importance, il suffit de


considérer, par exemple, le dénominateur comme constant et de maximiser le numérateur ;
ceci aboutit alors à un programme de maximisation de l’output. Par contre si le numérateur
est constant, on a un problème de minimisation des inputs. Cette procédure permet alors
d’avoir une solution unique et convertir le modèle en un problème d’optimisation linéaire
primal :

s
Modèle 2 Maximiser  y
r i
r r0

m
Sous contraintes v x
i 1
i i0 1

s m

 r yrj   vi xij  0
r 1 i 1

 r 
vi  
j=1………….n
r=1…………..s
i=1…………..m
Dans ce modèle il y a (n+m+s+1) contraintes avec n>m+s.

L’objectif de ce modèle est la maximisation d’un output pondéré par rapport à un input
aussi pondéré. Il faut noter que le niveau de l’output ne dépasse pas celui de l’input pour
chaque entité étudiée (objet de la seconde contrainte).

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Le modèle DEA orienté vers les inputs

Le précédent modèle est un programme linéaire primal. L’ajout de variables duales


nous permet d’avoir un programme de minimisation dual :
s
Modèle 3 Maximiser 
r i
r yr 0 variables duales

m
Sous contraintes v xi 1
i i0 1 θ

s m

 r yrj   vi xij  0
r 1 i 1
λj

 r  Sr
vi   Si
Dans ce modèle le nombre de contraintes est réduit à (m+s) contraintes.

L’introduction des variables duales nous permet de formuler le modèle suivant :

m s
Modèle 4 Minimiser     Si    S r
i 1 r 1

n
Sous contraintes y ro   y rj  j  S r  0
j 1

n
xio   xij  j  S i  0
j 1


j 1
j 0

Sr  0
Si  0
i=1……m
r=1……..s
j=1……..n

Les variables duales 1........n ont la même interprétation que les multiplicateurs

lagrangiens et sont compris entre 0 et 1. Plus la valeur de  est proche de 1, plus la DMU
n’est relativement efficiente par rapport aux autres DMU.

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n
Pour réaliser le niveau d’output yro le plus proche de  yrj j , la DMU doit utiliser un
j 1

n
minimum d’input équivalent à  xrj j . Ceci implique que  * est la plus faible proportion
j 1

d’input utilisée par la DMU dans le processus de production : c’est donc un score
d’efficience. Si  = 0.6 alors 40% des ressources sont gaspillées.

Pour bien expliquer le modèle dans le cadre de l’enseignement supérieur, le recours à


un exemple est nécessaire (graphique N°2). On considère quatre institutions
d’enseignement supérieur E, F, U et R qui utilisent deux inputs, la masse salariale des
enseignants X1 et les dépenses en capital X2 pour produire un output le nombre de diplômés
X1 X
Y. Les coûts unitaires des inputs sont et 2
Y Y

Y1
X
L L’

R
U
E
R’’

R’

F
X2
0
Y

Graphique N°2 : Diagramme d’efficience orienté vers les inputs

Les DMU E et F ont des coûts unitaires plus faibles que les DMU R et U, elles sont
donc plus efficientes. Il existe alors une frontière qui enveloppe les DMU E et F et tout
autre DMU ayant le même niveau d’efficience.

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La DMU R utilise une quantité plus importante des deux inputs, elle est donc
relativement inefficiente par rapport aux DMU D et F. Pour se situer sur la même
enveloppe que E et F, l’institution R doit se déplacer au point R’. Pour améliorer le niveau
OR'
d’efficience de R il faut d’abord calculer le ratio et ensuite déterminer les
OR
pondérations qui minimisent ce rapport.

L’introduction de l’hypothèse des rendements d’échelle variables par Banker, Charnes


et Cooper (1984) modifie l’échelle de l’efficience.

Pour introduire l’hypothèse des rendements d’échelle variables il suffit de remplacer


n n
dans le modèle   j  0 par   j  1 .
j 1 j 1

Graphiquement l’hypothèse des rendements d’échelle variables déplace l’enveloppe de


L à L’. Ainsi dans le cadre de rendements d’échelle variables, la DMU devient plus
efficiente étant donné que désormais elle est comparée à des DMU de même taille.

La différence entre les niveaux d’efficience du passage du cadre REC à REV est
l’efficience à l’échelle.

Supposons qu’une DMU réalise un niveau d’efficience de 90% avec des REC et de
95% avec des REV ; l’efficience à l’échelle est de (90/95)*100=94.74%. On peut alors
conclure que 5.3% de l’inefficience de la DMU est du à sa taille.

Le modèle DEA orienté vers les outputs

L’objectif du modèle dans ce cadre est de maximiser le niveau de production sous la


contrainte des ressources disponibles. On suppose directement que les rendements d’échelle
sont variables.

r m
Modèle 5 Maximiser k    S i    S i
i 1 i 1

n
Sous contraintes :  k y rk    j y rj  S r  0
j 1

n
xik    j xij  Si  0
j 1


j 1
j 1

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Plus  tend vers l’unité, plus la DMU est efficiente.

Considérons les DMU A, B, et C qui produisent deux outputs Y1 et Y2 en utilisant un


seul input X (Graphique N° 3)

Les DMU A et C sont placés sur la frontière de production, elles sont donc efficientes.
La DMU B est relativement inefficiente par rapport à A et C, elle doit se placer sur
l’enveloppe c'est-à-dire au point B’

Y1
X
A

B’

B
C

Y2
0 X

Graphique N° 3: Diagramme d’efficience cas de maximisation des outputs

Calcul d’un indicateur d’efficience interne et de qualité des


systèmes d’enseignement supérieur
L’application du modèle DEA permet la construction d’indicateurs d’efficience interne et
de qualité du secteur de l’enseignement supérieur. Ainsi ce paragraphe présente d’abord les
modèles estimés, les résultats obtenus et leurs interprétations.

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Présentation des modèles

Modèle d’efficience interne

Comme tout secteur public majoritairement financé par des fonds publics,
l’enseignement supérieur est soumis à de fortes contraintes budgétaires. Dans ce cadre le
modèle DEA appliqué est orienté vers les inputs. . Cette optique nous permet de mesurer la
réduction possible des inputs utilisés pour produire le même niveau d’output. Aussi les
indicateurs d’efficience obtenus permettent de détecter les plus efficients systèmes
d’enseignement supérieur, de déceler les sources de gaspillage des ressources financières
ainsi que les degrés d’efficience à l’échelle.

La procédure d’estimation se base sur des données agrégées au niveau national. Le


choix des données est conditionné par leur disponibilité. Il est aussi établit de manière à
éviter deux principaux problèmes : un problème d’agrégation et les différences
institutionnelles des secteurs de l’enseignement supérieur d’un pays à l’autre. En effet la
procédure d’agrégation nécessite des hypothèses spécifiques pour que la mesure
d’efficience obtenue au niveau agrégé d’un pays reflète exactement l’efficience moyenne
de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur.

Le modèle estimé est le suivant.

Inputs Outputs

Dépenses ordinaires or Les diplômés de la CITE 5A et 6


dépenses de R&D
Les diplômés de la CITE 5B

Effectif non-diplômé

Tableau1 : Présentation du modèle d’estimation de l’efficience interne

Dans le calcul de l’indicateur d’efficience ont ne considère que les dépenses ordinaires
étant donnée que, par définition, elles représentent les dépenses au titre de biens et services
consommés durant l’année en cours et comprennent la rémunération , les pensions et les
avantages sociaux du personnel, les services contractuels ou acquis, les autres ressources
dont les livres et autres matériels pédagogiques, les services. Il fait aussi noter qu’on ne
tienne compte que de l’activité enseignement des systèmes d’enseignement supérieur, on a

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donc retranché la part de l’enseignement supérieur dans les dépenses internes de recherche
et développement des dépenses ordinaires des systèmes d’enseignement supérieur.

Les outputs représentent les diplômés deux types de formation offerts par les systèmes
d’enseignement supérieur et par la population estudiantine non-diplômée. La formation
CITE5A offre des programmes fondés sur un enseignement largement théorique et axés sur
l’acquisition de compétences suffisantes pour accéder à des programmes de recherche de
haut niveau et à des professions exigeant de grandes qualifications. La formation CITE6
est réservée aux programmes du supérieur qui conduisent à l’obtention d’un diplôme de
recherche de haut niveau. Les programmes sont consacrés à des études approfondies et à
des travaux de recherche originaux. La formation CITE5B définit des programmes ayant
des contenus généralement plus pratiques et techniques ainsi qu’une finalité professionnelle
plus précise qu’au niveau 5A (Banque Mondiale). La population estudiantine non-diplômée
est aussi considérée comme output étant donné qu’à chaque année un étudiant doit réussir
ses examens pour passer à l’année suivante durant laquelle il est considéré comme un input.

On suppose que les indicateurs d’efficience sont placés sur une courbe convexe. On
choisit un modèle DEA radial orienté vers les inputs étant donné qu’il permet non
seulement de déterminer la réduction possible des inputs tout en produisant la même
quantité d’output mais aussi, à travers les variables d’écart, les économies encore
réalisables une fois que la réduction préconisée par le score soit effectuée. La distinction
des cadres de rendement d’échelle constant (REC) et des rendements d’échelle variable
(REV) nous permet de déterminer l’efficience à l’échelle.

Les indicateurs obtenus sont compris en 1 et 100 (en pourcentage) : plus le score est
proche de 100 plus la DMU étudiée est efficiente. Ces indicateurs indiquent la part des
ressources financières que le système d’enseignement supérieur devrait réduire pour se
placer sur la frontière d’efficience tout en produisant le même niveau d’output.

Modèle de la qualité dans l’enseignement supérieur

On propose de calculer un indicateur composite de la qualité de l’enseignement


supérieur avec la technique d’estimation non-paramétrique DEA.

Il existe plusieurs applications du modèle DEA dans la construction des indicateurs


composites. Hashimoto et Ishikawa (1993), Hashimoto et Kodama (1997), Zhu (2001) et

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Murias et al (2006) utilisent les indicateurs composites DEA pour étudier le bien-être
économique. Mahlberg et Obersteiner (2001) et Despotis (2005) ont recalculé l’indice de
développement humain en utilisant la DEA.

On présente dans cette approche une variante du modèle DEA soit le modèle radial
sans inputs (Lovell et Pastor (1999)). Selon Koopmans (1951) et Lovell et Pastor (1995) cette
approche est traditionnellement interprétée comme un « helmsman » et elle est supposée
capable de diriger tous les indicateurs partiels vers leurs valeurs maximales.

A l’instar de Murias, Miguel et Rodriguez (2008) on présente les différents indicateurs


partiels susceptibles d’expliquer la qualité de l’enseignement supérieur :

Taux d'encadrement

Espérance de vie scolaire CITE


enseignement
5 et 6

Pourcentage de diplômés par


rapport à l'effectif total
qualité

mobilité internationale des Taux de mobilité vers


étudiants l’étranger

La qualité du service enseignement offert par les systèmes d’enseignement supérieur est
quantifiée par l’indicateur composite à travers la combinaison des indicateurs partiels
suivants :

 Le taux d’encadrement garantit une meilleure compréhension des enseignements


fournis. Le taux d’encadrement est défini comme étant l’inverse du ratio nombre
d’étudiants par enseignant. Ce ratio est le rapport entre les effectifs d’étudiants d’un
niveau d’enseignement donné, exprimés en équivalents temps plein et le nombre
d’enseignants au même niveau et dans le même type d’établissement également en
équivalents temps plein.

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 L’espérance de vie scolaire (EVS) CITE 5 et 6 est la somme des taux spécifiques de
scolarisation aux différents âges pour des niveaux précis. Afin de pallier au manque de
données fiables par tranche d’âge relativement à l’enseignement supérieur, le taux brut
de scolarisation dans l’enseignement supérieur est multiplié par 5 et utilisé comme
indicateur approximatif des taux spécifiques de scolarisation aux différents âges. Cet
indicateur évalue la durée moyenne des études et non pas le nombre d'années scolaires
achevées. Il peut également être défini comme le nombre moyen d'années qu'un
étudiant passera vraiment dans le système d’enseignement supérieur en tenant compte
des taux de redoublement et d'abandon. Cet indicateur possède deux caractéristiques
importantes. Premièrement, il permet de comparer la taille de la population étudiante
par niveau d'éducation en utilisant une échelle commune, soit le nombre d'années
scolaires. Cela permet d'établir des comparaisons entre des pays dont les programmes
ont une durée différente et/ou différentes combinaisons de niveaux d'éducation (c'est-
à-dire primaire, secondaire et supérieure). Deuxièmement, cet indicateur permet de
comparer divers types de programmes postsecondaires n'ayant pas une durée similaire
(recueil de données mondiales sur l'éducation 2004)
 La mobilité internationale des étudiants permet d’introduire deux dimensions de la
qualité. En effet, le nombre d’étudiants étrangers accueillis dans un pays donné peut
représenter l’attractivité et la qualité de la formation offerte au niveau international
alors que le nombre d’étudiant nationaux et sortant reflète l’internationalisation de la
formation offerte (un indicateur similaire le « overseas students » est utilisée dans
Sarrico et al (1997)). Malheureusement faute de données nous n’allons utiliser dans
cette étude que le taux de mobilité vers l’étranger soit le nombre d’étudiants d’un pays
donné inscrits à l’étranger exprimé en pourcentage du nombre total d’étudiants de
l’enseignement supérieur du pays d’origine.
 Pourcentage de diplômés par rapport à l’effectif total permet de considérer la capacité
dus système à produire les diplômés. En désagrégeant le nombre de diplômés par
catégories de CITE nous pourrions étudier sa corrélation avec l’espérance de vie
scolaire.

Il est important qu’aucune de ces dimensions n’expliquent pas à elle seule la qualité et
aussi qu’elles ne participent pas de façon identique à la construction de d’indicateur
composite pour éviter l’hypothèse qu’elles aient toutes la même importance. Le respect de ces

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conditions revient à imposer des restrictions au niveau des pondérations dans l’application du
DEA.

On considère les restrictions suivantes inspirées du modèle de Murias, Miguel et


Rodriguez (2008) :

 Restriction A : chaque indicateur partiel doit participer dans la construction de


l’indicateur composite de la qualité.
 Restriction B : La contribution de l’enseignement doit être plus importante que
celle des autres indicateurs partiels.
 Restriction C : les contributions individuelles des indicateurs partiels de
l’enseignement ne doivent pas dépasser les 60% de la contribution totales des
indicateurs dans la construction de l’indicateur composite de la qualité.

Les indicateurs partiels sont représentés dans le tableau suivant :

Dimension Indicateur

Enseignement Taux d’encadrement 𝑌1

Pourcentage de diplômés 𝑌2

Poursuite des études Esperance de vie scolaire CITE 5 et 6 𝑌3

Mobilité internationale des étudiants Taux de mobilité vers l’étranger 𝑌4

Tableau N°2 : Indicateurs partiels de la qualité dans l’enseignement supérieur

Pour dégager l’indicateur composite de la qualité il faudrait considérer un modèle


DEA orienté vers les outputs et un seul input soit une dummy égale à l’unité pour toutes les
DMU étudiées. L’objectif est de maximiser l’indice composite étant donnée la contrainte des
indicateurs partiels disponibles.

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Le modèle DEA est donc le suivant :

Min 𝑖 𝑣𝑖 𝑋𝑖0 = 𝐼𝐶0

Sous contraintes : 𝑖 𝑢𝑟 𝑌𝑟0 = 1

𝑖 𝑣𝑖 𝑋𝑖0 − 𝑖 𝑢𝑟 𝑌𝑟0 ≥ 0 ∀ 𝑗 = 1 … … 𝑁 Avec N le nombre de DMU étudiées

𝑣𝑖 ≥ 𝛼 ∀ 𝑖 = 1 … … 𝑝

𝑢𝑟 ≥ 𝛼 ∀ 𝑟 = 1 … … 𝑞
𝑢 𝑟 𝑌𝑟𝑗
𝑉𝑟𝑗 = 𝑞 Représente la contribution de chaque indicateur partiel dans la
𝑟=1 𝑢 𝑟 𝑌𝑟𝑗

construction de l’indicateur composite de la qualité.

L’introduction des restrictions sont intégrées à travers les inégalités suivantes :

Restriction A : 𝑉𝑟𝑗 ≥ 0.0001 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑢𝑟 ≥ 0.0001

Restriction B : 𝑉1 + 𝑉3 ≥ 𝑉2 + 𝑉4

Restriction C : 𝑉1 + 𝑉3 ≤ 0.6(𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3 + 𝑉4 )

Présentation des résultats

Cette étude représente une tentative de mesure des indicateurs d’efficience et de qualité
des systèmes d’enseignement supérieur d’un ensemble de pays de l’OCDE et de la Tunisie.

Cet échantillon se compose de 13 pays : la Tunisie, la République Tchèque, la


Belgique, la Finlande, la France, la Grèce, l’Irlande, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal,
l’Espagne, la suisse et le Royaume-Uni.

Les données représentent une moyenne de la période 2000-2004. Les bases de


données utilisées sont l’Edstat (Banque mondiale), le Recueil mondial sur l'éducation
(UNESCO) et la publication Regard sur l’éducation de l’OCDE.

Le calcul des indicateurs d’efficience interne et l’indicateur composite de la qualité


des systèmes d’enseignement est réalisé avec le logiciel EMS 3.1

Les différents scores d’efficience et de qualité des modèles estimés sont présentés dans
le tableau suivant :

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Pays Score d’efficience Score d’efficience Indicateur Score d’efficience Efficience à l’échelle Nature des
avec REC avec REV composite de la avec RE non- rendements
qualité croissant d’échelle

Tunisie 71.35% 100% 0.662 71.35% 71.35% RE Croissants

République Tchèque 46.69% 56.18% 0.832 46.69% 83.10% RE Croissants

Belgique 100% 100% 0.884 100% 100% RE constants

Finlande 12.33% 14.12% 0.945 12.33% 87.32% RE Croissants

France 100% 100% 0.919 100% 100% RE constants

Grèce 35.66% 39.33% 1 39.33% 90.66% RE Décroissants

Irlande 12.24% 21.82% 1 12.24% 56.095% RE Croissants

Pays-Bas 13.54% 14.28% 0.955 13.54% 94.81% RE Croissants

Norvège 7.99% 12.65% 1 7.99% 63.16% RE Croissants

Portugal 34% 37.59% 1 34% 90.44% RE Croissants

Espagne 29.44% 99.02% 0.894 99.02% 29.73% RE Décroissants

Suisse 7.4% 9.83% 1 7.4% 75.27% RE Croissants

Royaume-Uni 18.38% 100% 0.828 100% 18.38% RE Décroissants

Tableau N° 3 : Scores d’efficience interne et de qualité des systèmes d’enseignement


supérieur

Interprétation des résultats

Les treize pays étudiés présentent en moyenne un indicateur d’efficience et un indicateur


composite de qualité respectivement de l’ordre de 0.9168 et de 0.5414 avec un maximum de 1
et un minimum respectif de 0.662 et 0.0883.

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Observations Moyenne Ecart type min Max

Qualité 13 0.9168 0.099 0.662 1

efficience 13 0.5414 0.3972 0.0883 1

Tableau N°4 : caractéristiques statistiques de l’efficience et de la qualité

X<20 20<X<50 50<X<80 X>80

Finlande Grèce République Tchèque Tunisie

Pays-Bas Irlande Belgique

Norvège Portugal France

Suisse Espagne

Royaume-Uni

28.57% 21.42% 7.14% 38.46%

Tableau N°5 : Répartition des pays par scores d’efficience

Les pays avec un niveau d’efficience supérieur à 80% représentent 38.46% de


l’échantillon étudié composé de la Tunisie, la Belgique, la France, l’Espagne, et le
Royaume-Uni. Ceux avec un score d’efficience inférieur aux 20% représentent 28.57% de
l’échantillon soit la Finlande, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse.

Aux pays qui affichent les niveaux d’efficience les moins élevés correspondent les
coûts unitaires les plus élevés de l’échantillon, et vice versa, ce qui confirme la relation
inverse entre les coûts unitaires et le niveau d’efficience proposée par Bayanet et Debande
(2001). Parmi les pays étudiés La Belgique, la France, l’Espagne et la R-U présentent la
population estudiantine la plus élevée et le coût unitaire le plus faible expliquant leur
importante efficience.

Le point commun entre les pays affichant de faibles niveaux d’efficience (Finlande,
Pays-Bas, Norvège et Suisse) est un taux d’encadrement élevé (inversement pour les pays à
haut niveau d’efficience).

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En effet pour garantir un haut niveau d’encadrement le système doit soit réduire la
population estudiantine ou bien augmenter le nombre de personnels enseignants. Or dans le
cadre actuel de démocratisation de l’enseignement supérieur, le maintient d’un niveau
d’encadrement satisfaisant serait plutôt le résultat d’une augmentation du personnel
enseignant et donc de leur masse salariale. Dans ce cadre est-ce que ces pays privilégient la
qualité de l’enseignement qu’ils offrent aux économies qu’ils peuvent réaliser ?

Pays Efficience interne avec REV Taux d'encadrement

France 100,00% 6,37

Espagne 99,02% 7,37

Portugal 37,59% 9,38

Grèce 39,33% 4,44

Pays-Bas 14,28% 8,45

République Tchèque 56,18% 7,55

Belgique 100,00% 6,58

Suisse 8,83% 7,66

Irlande 21,82% 6,69

Royaume-Uni 100,00% 4,89

Tunisie 100,00% 4,99

Finlande 14,12% 6,17

Norvège 12,65% 8,25

Tableau N° 6 : Efficience interne des systèmes d’enseignement supérieur et taux


d’encadrement

Dans la cadre de ce travail on ne peut se prononcer sur la contribution du


développement de l’enseignement supérieur privé dans les d’efficience interne réalisés par
les systèmes d’enseignement supérieur. En effet la Tunisie affiche un score d’efficience de
100% (REV) avec une part des étudiants inscrit dans des institutions d’ES privé
négligeable. La France affiche la même tendance avec 15.62 % des étudiants inscrits dans

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le privé. Le Pays-Bas par contre présente un des plus faibles scores d’efficience soit
14.28% bien que 81.59% de ses étudiants poursuivent leurs études dans le privé.la
Norvège, l’Irlande la Finlande et la suisse présentent de faible pourcentage aussi bien dans
le développement du secteur privé de l’enseignement supérieur que de l’efficience.

ESP EFF REV EFF REC

0% 5,63% 55,65% 11,45% 15,62% 0% 6,00% 81,59% 13,34% 28,79% 13,25% 20,63% 100,00%

Graphique N°5 : ES privé, Efficience avec REV et REC

La comparaison des indicateurs d’efficience sous l’hypothèse de rendements d’échelle


non croissants (RENC) aux indicateurs obtenus sous l’hypothèse de REV nous permet de
déterminer la nature des rendements d’échelle. En effet, si pour un pays on obtient le même
indicateur d’efficience sous les hypothèses de REV et de RENC alors les rendements
d’échelle sont décroissants. Par contre si on obtient des indicateurs différents alors les
rendements d’échelle sont croissants. Les rendements d’échelle sont constants si le système
d’ES est placée sur la frontière d’efficience.

Selon les résultats trouvés 61.53% des pays étudiés opèrent avec des rendements
d’échelles croissants alors que 23 .07% présentent des rendements d’échelles décroissants
et 15.38% des pays se placent sur la frontière d’efficience et présentent des rendements
d’échelle constants.

Les systèmes d’enseignement supérieur de la France et de la Belgique ont atteint leur


taille optimale étant donné qu’ils présentent des rendements d’échelles constants. Par
contre la Tunisie présente des rendements d’échelle croissants alors que pour le RU et
l’Espagne les rendements d’échelles sont décroissants.

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17 mai 2010 [EFFICIENCE ET QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR]

Les indicateurs composites de la qualité de l’enseignement supérieurs estimés se


basent sur des indicateurs partiels dont les caractéristiques statistiques sont résumées
comme suit :

Indicateur partiel Nombre Moyenne Ecart-type minimum maximum


d’observations

𝒀𝟏 13 8.776 7.396 4.449 9.39

𝒀𝟐 13 22.311 10.016 13.260 48.420

𝒀𝟑 13 2.745 0.7817 1.231 4.334

𝒀𝟒 13 4.449 3.205 1.216 11.459

Tableau N° 8: caractéristiques statistiques des indicateurs partiels de la qualité de


l’enseignement supérieur

Les systèmes d’enseignement supérieur qui présentent les meilleurs indicateurs


composites de la qualité sont ceux de la Suisse, la Norvège, l’Irlande ; le Portugal et la Grèce.
Pour les autres pays de l’OCDE les indicateurs sont aussi importants sauf pour la Tunisie qui,
toutes choses égales par ailleurs, présente un indicateur composite de qualité moindre de
l’ordre de 0.662 mais qui reste néanmoins respectables.

L’ensemble des pays de l’OCDE étudiés présentent des universités parmi les 500
meilleures au monde selon le classement mondiale des universités de l’année 2004 établit par
Shanghai Jiao Tang University.

RU France PB Espagne Suisse Belgique Finlande Norvège Irlande Grèce Portugal RT

42 22 12 9 8 7 5 4 3 2 1 1

Tableau N°9 : Nombre d’universités des pays étudiés dans le classement du

Shanghai Jiao Tang University en 2004

Les résultats trouvés présentent certaines divergences qui suscitent une explication plus
détaillée. En effet, certains systèmes d’enseignement supérieur sont parvenus à atteindre
l’efficience tout en préservant la qualité de l’enseignement, tel que le Belgique, l’Espagne et
la France, alors que d’autres présentent d’importants niveaux de qualité au dépend de leurs
efficiences ce qui est notamment le cas le plus dominant de l’échantillon avec 61.53% des
pays (graphique N°6)

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1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0

Royaume-Uni
Portugal
Norvège

Finlande

Espagne
Pays-Bas

Grèce

République tchèque
Irlande

France
Suisse

Tunisie

Belgique
qualité

efficience

Graphique N°6 : Comparaison de l’efficience er de la qualité des systèmes


d’enseignement supérieur

Pour expliquer la qualité de l’enseignement dans le supérieur relativement à chaque pays


il est impératif de recourir aux caractéristiques propres à chaque système du supérieur.

La correspondance entre l’indicateur composite de la qualité et le score d’efficience nous


permet de distinguer deux groupes. Le premier ensemble correspond aux pays qui présentent
les meilleures niveaux de qualité au dépend de l’efficience. Cet ensemble comprend la Suisse,
l’Irlande, la Grèce, la Norvège, la Finlande, le Portugal, la République Tchèque et le Pays-
Bas.

Les traits communs aux systèmes d’enseignement supérieur de ces pays expliquent
vraisemblablement la qualité qu’ils affichent. En effet chacun de ses pays appliquent un
numerus clausus comme politique d’admission. La Suisse applique un examen d’admission
dit de maturité réussi par seulement 19% de la population en classe d’âge. En Irlande la
sélection est effectuée via le « national Entrance Examination » à travers le quel se distinguent
les plus méritants qui bénéficient des 60% des attribues. La Grèce applique une restriction à
l’entrée dans tous les départements de l’enseignement supérieur où l’admission dépend des
résultats académiques et des préférences de l’étudiant. La Finlande applique divers examen
d’admission ainsi que des restrictions d’entrée dans toutes les disciplines et le Portugal à
recours à un test de capacité.

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Les systèmes d’enseignement supérieur relatif à ce groupe de pays présentent aussi de


forts taux d’encadrement soit au minimum 7 enseignants pour cent étudiants garantissant ainsi
une meilleure communication et compréhension des enseignements.

On remarque aussi une forte correspondance entre l’espérance de vie scolaire et le type
de formation dominant. En effet la Suisse par exemple se distingue par la dominance de
l’enseignement supérieur non-universitaire et une espérance de vie scolaire CITE 5A et 6 de
deux ans. Le Norvège présente par contre l’une des plus importantes espérances de vie de
l’ordre de 3ans et demi avec une proportion de la population estudiantine inscrites et de
diplômés dans les formations type CITE 5A et 6 respectivement de 95.05% et de 47.41%.

A travers cette concordance entre espérance de vie scolaire et le niveau de formation


dominant on pourrait vraisemblablement avancer que le système d’enseignement supérieur en
question se caractérise par de faibles niveau de redoublement et d’abondant.

Parmi ce groupe la Grèce et la République Tchèque se distinguent par une plus


importante efficience. En effet la Grèce n’applique aucune restriction à l’entrée et présente un
faible niveau d’encadrement avec 4 enseignants pour cent étudiants. La qualité y est donc
principalement expliquée par une importante espérance de vie scolaire de 3ans et 5 mois pour
une population estudiantine et un pourcentage de diplômés respectifs de 67.23% et de 53%
dans la formation type CITE5A et 6.

La République Tchèque affiche une espérance de vie de prés de deux ans alors que
l’enseignement universitaire domine avec une proportion de 89% de la population
estudiantine. En outre elle présente un taux d’encadrement relativement faible par rapport au
reste des pays de l’OCDE qui n’est que de 5 enseignants pour cent étudiants. Ceci est
principalement expliqué par une population estudiantine qui a littéralement doublé entre la
période 1997et 2006 pour atteindre prés de 300000 étudiants. Le système d’enseignement
supérieur de la République Tchèque est alors contraint d’appliquer une sélection à l’entrée à
travers des politiques d’admissions qui combinent des examens oraux er écrits pour ne
satisfaire que 60% des demandes d’inscriptions. D’un autre coté le taux de diplômés n’a
augmenté que de 6% pour la CITE 5A et 6 et une stagnation pour la CITEB durant la période
2000-2004. Ces caractéristiques nous permettent de conclure que le système d’enseignement
supérieur se distingue par un fort taux de redoublement et d’abandon. On peut ainsi avancer
que, toutes choses égales par ailleurs, la sélection à l’entrée permet à la République Tchèque
de maintenir la qualité de la formation supérieure malgré les circonstances de massification
qu’elle subit et par conséquent de l’obligation d’efficience.

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La quatrième caractéristique commune à se groupe est une forte mobilité vers


l’étrangers reflétant la capacité des étudiants nationaux à poursuivre leurs études à l’étranger
d’où l’internationalisation de la formation offerte.

Taux de mobilité vers étrangers

Royaume-Uni 1,21

Espagne 1,47

République Tchèque 2,18

Pays-Bas 2,27

France 2,66

Belgique 2,91

Portugal 2,97

Finlande 3,30

Suisse 5,07

Tunisie 5,29

Norvège 7,47

Irlande 9,52

Grèce 11,45

Tableau N°10 : La moyenne des taux de mobilité vers l’étranger des étudiants de
L’ES pour la période 2000-2004

La dernière caractéristique est relative à l’accord d’une autonomie financière et


académique aux institutions d’enseignement supérieur. Une telle initiative des autorités de
tutelle incombe aussi la soumission est organismes de contrôle et d’évaluation de la qualité.
Durant l’année universitaire 2001-2002, l’organe d’accréditation et d’assurance qualité des
hautes écoles fut crée en Suisse et l’agence nationale de l’assurance qualité en Norvège.

Le second groupe de pays ont pu opérer avec plus d’efficience affichant une moindre
qualité relativement au premier groupe de pays. Ce groupe ne compte que 15% de
l’échantillon comptant le RU, la France, la Belgique, l’Espagne et la Tunisie.

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Cet ensemble de pays se distinguent par l’absence d’un système de sélection à l’entrée.
En effet le numerus clausus n’est appliqué que pour l’accès aux grandes écoles ou bien des
filières bien spécifiques telles que la médecine ou les études d’ingénierie. La France, par
exemple présente un système d’enseignement supérieur binaire composé d’une part de
grandes écoles qui adopte une politique d’admission sélective et, d’autre part, les universités
qui accueillent la masse sans aucune sélection.

En absence de sélection à l’entrée le phénomène de massification se développe


obligeant les instituions d’enseignement supérieur à opérer avec plus d’efficience affectant
négativement la qualité de l’enseignement.

Le taux d’encadrement est l’un des principaux déterminants de cette qualité. La


majorité des pays de ce groupe présentent des taux d’encadrement inférieur à la moyenne de
l’échantillon sauf pour l’Espagne (5 enseignants pour cent étudiants en Tunisie et au RU et de
6 en France et en Belgique). Ces taux d’encadrement s’expliquent principalement par une
augmentation du nombre d’enseignant disproportionnelle à la croissance exponentielle de la
population estudiantine. En effet, pour le cas de la Tunisie, l’effectif étudiant a augmenté de
180044 étudiants en 2000 à 291842 étudiants en 2004 alors que le nombre d’enseignants
durant cette même période n’a augmenté que de 5330 enseignants. Par contre la Belgique et
l’Espagne présentent une relative stagnation de la population estudiantine alors que le nombre
d’enseignants a augmenté respectivement de 2846 et de 33708 enseignants durant la période
2000-2004.

On remarque aussi que L’espérance de vie scolaire ne correspond pas aux types de
formations dominants dans leurs systèmes d’enseignement supérieur respectifs. En effet
l’Espagne présente une espérance de vie de 3ans alors que 90% de la population estudiantine
poursuit des formations universitaires CITE 5A et 6 ce qui laisse conclure à de fort taux
d’abondant et de redoublement. Pour la Tunisie l’espérance de vie scolaire pour l’ensemble
des CITE 5A et 6 n’est que d’une année et deux mois sachant que 70% des diplômés ont une
formation CITE5B et qu’en moyenne 83% des effectifs sont inscrits dans les formations
CITE5A et 6. La Belgique, contrairement aux précédents pays, présente une participation
accrue à la formation CITE5B avec une espérance de vie de trois ans ce qui prétend à de
faibles niveau de redoublement et d’abondant.

La mobilité internationale des étudiants de ce groupe de pays est des plus faibles sauf
pour la Tunisie dont 5% de la population estudiantine poursuit ses études à l’étranger contre
1.2% pour le Royaume-Uni et 1.47% pour l’Espagne.

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Pour l’ensemble des pays il nous faut noter que, dans le cadre de la mobilité
internationale des étudiants, nous n’avions pas pu utiliser la proportion des étudiants étranger
accueillis faute de disponibilité de données sachant qu’elle représente l’attractivité et la
qualité de la formation offerte au niveau international. La contribution du développement du
secteur privé de l’enseignement supérieur n’a pas aussi été clarifiée étant donné qu’on n’a pas
pu mettre en relief une concordance claire entre cet aspect de l’enseignement supérieur et sa
qualité.

Néanmoins il est claires d’après le rapport entre les indicateur composites de qualité et
les caractéristiques des différents systèmes d’enseignement supérieur que l’adoption d’un
numérus clausus entant que politique d’admission permet à l’institution d’enseignement
supérieur de gérer sa masse et ainsi garantir ainsi un taux d’encadrement plus élevé. La
conséquence directe en est amélioration de la qualité de la formation offerte reflétée par une
baisse du taux de redoublement et d’abondant et donc l’amélioration de l’espérance de vie
scolaires dans l’enseignement supérieur.

Cette proposition sous entend un dilemme entre l’efficience et la qualité. En effet est
ce que la quantité tue la qualité dans le cadre d’une massification de l’enseignement
supérieur ?

Le test non paramétrique de Spearman et de Kendall permettent d’étudier la nature la


corrélation entre la qualité et l’efficience pour l’ensemble des pays étudiés :

Test de corrélation non paramétrique repose sur les hypothèses suivantes :

 Sous H0 : les indicateurs d’efficience et de qualité sont indépendants

 Sous H1 : les indicateurs d’efficience et de qualité sont dépendants.

Les résultats obtenus sont résumés comme suit :

Test non-paramétrique Nombre d’observations coefficient probabilité

Test de Spearman 13 Rho= -0.7143 Prob> |t|=0.0061

Test de Kendall 13 Tau= -0.5128 Prob> |z|=0.0173

Tableau N° 11 : Tests non-paramétriques de Kendall et de Pearson

Aussi bien le test de Spearman que celui de Kendall montrent que la qualité et
l’efficience sont effectivement inversement liées. La probabilité d’une indépendance entre les

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deux indicateurs est très faible. On peut ainsi conclure que, toutes choses égale par ailleurs,
dans le cadre des systèmes d’enseignement supérieur la quantité engendre l’efficience et tue
par conséquent la qualité.

Conclusion

L’évaluation interne des systèmes d’enseignement supérieurs est une pratique de plus
en plus courante. En effet, la rareté des ressources financières ainsi que la démocratisation de
l’accès à la formation universitaire obligent l’évaluation de l’efficience interne des systèmes
d’enseignement supérieur.

Dans ce travail nous avons essayé de calculer un indicateur d’efficience moyennant


l’approche non-paramétrique Data Envelopment Analyses pour un ensemble de treize pays
(Pays de l’OCDE et la Tunisie). Les résultats d’analyse de l’efficience interne des systèmes
d’ES ne nous permettent pas de se prononcer sur la contribution du développement de l’aspect
privé des systèmes d’enseignement supérieur. Par contre elle nous permet de remarquer que
les pays qui affichent de faibles scores d’efficiences présentent, toutes choses égales par
ailleurs, d’importants coûts unitaires, des variables d’écart relatif à la capacité d’accueil aussi
élevé ainsi que d’importants taux d’encadrement. Ainsi peut-on avancer que ces systèmes
d’ES privilégient la qualité de la formation qu’elles offrent à leurs efficiences ?

Pour analyser ce potentiel dilemme efficience-qualité il nous faut calculer des


indicateurs composites de la qualité de l’enseignement supérieur propre à cet échantillon de
pays. L’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur est une entreprise délicate.
Chaque système d’enseignement supérieur présente ses propres caractéristiques
susceptibles d’expliquer la qualité de la formation qu’il offre. Nous avons donc essayé de
présenter une tentative de mesure d’un concept aussi évasif que la qualité de
l’enseignement supérieur. Pour ce faire nous avons eu recours à une variante du modèle
DEA pour construire un indicateur composite de la qualité. Les résultats obtenus montrent
que les pays qui affichent la meilleure qualité présentent de forts taux d’encadrement ainsi
qu’une concordance entre l’espérance de vie scolaire et le type de formation qui domine en
terme de participation et de diplômés entre les études universitaires (CITE 5A et 6) et les
formations professionnalisées (CITE5B). Le troisième déterminant qui affecte la qualité de
la formation offerte est l’efficience. En effet certains pays optent pour la quantité ce qui tue
la qualité. La non application d’un numerus clausus a pour conséquence directe une

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massification de l’enseignement supérieur. En la conjuguant à de fortes restrictions


budgétaires, ces systèmes sont obligés de produire le plus en dépensant le moins. Ce qui
implique automatiquement un faible niveau d’encadrement et un effet d’encombrement
affectant négativement la qualité de l’enseignement d’où une augmentation des taux de
redoublement et d’abondant. Cette proposition se confirme par l’importance des indicateurs
synthétiques de la qualité obtenus par les pays qui appliquent une politique d’admission
restrictive. Ce dilemme efficience-qualité est confirmé économétriquement par les tests non
paramétriques de Spearman et de Kendall.

En comparant la situation de la Tunisie par rapport aux reste des pays de l’OCDE ont
remarque qu’elle présente, toutes choses égales par ailleurs, un fort niveau d’efficience mais
un moindre niveau de la qualité qui reste néanmoins respectable. Le système d’enseignement
supérieur présent, en effet, le plus faible niveau d’encadrement. Il nous faut noter que le
dilemme efficience-qualité pour le cas de la Tunisie ne pourrait être confirmé étant donnée on
n’a pas considéré la rémunération des salaires des enseignants car elle ne compte pas parmi
les dépenses de fonctionnement or dépenses ne recherche de développement. Par contre pour
les pays de l’OCDE le dilemme entre efficience et qualité est effectivement confirmée.

Afin de préserver la qualité de l’enseignement supérieur tous les pays composant notre
échantillon ont mis en place une réforme du système d’enseignement supérieur dans le cadre
du processus de Bologne. Parmi les réformes proposées par cet engagement est la promotion
d’une coopération européenne pour l’assurance de la qualité. Malheureusement on ne peut
considérer les effets d’une telle réforme étant donné que l’adoption de la nouvelle structure
LMD s’effectue progressivement. Pour la Tunisie les premiers diplômés dans le cadre de la
structure LMD est prévue pour l’année universitaire 2009-2010.

L’évaluation de la qualité est une entreprise délicate mais nécessaire. Le diplômé de


l’enseignement supérieur représente une main d’œuvre supposé de haute qualité. La
conjoncture actuelle pourrait elle modifier la perception du marché de travail par rapport à la
qualité des compétences acquises par les diplômés de l’enseignement supérieur ?

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