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Prophète ﷺ
Karim Gallouze
17 mars 2018
Table des matières
PREFACE v
INTRODUCTION vii
2 L’objectif souhaité 7
2.1 Le Prophète ﷺet la Récitation du Coran ? . . . . . . . . 7
2.2 Le Prophète ﷺet l’apprentissage du Coran . . . . . . . 11
2.3 Le prophète ﷺet la pratique du Coran ? . . . . . . . . . 20
2.4 Le Prophète ﷺet l’enseignement du Coran ? . . . . . . . 24
i
3.1 Le concept des buts et des moyens . . . . . . . . . . . . 36
3.2 La négligence dans les actes obligatoires et la rigueur
dans les actes recommandés . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.3 Le concept de préservation du Coran . . . . . . . . . . . 40
3.4 Le concept de la « rapidité » et de la « consolidation » . 41
3.5 Le concept de « quantité » et de « qualité » . . . . . . . 43
3.6 La notion d’« habitude » et d’« adoration » . . . . . . . 44
3.7 Le concept du « cœur » et de la « raison » . . . . . . . . 46
3.8 La notion de « récompense » et de « bénédiction » (ses
effets dans ta vie quotidienne) . . . . . . . . . . . . . . . 47
ii
5.4 Le du choix du nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.5 Méthodologie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.6 Vivre le Coran dans un futur proche : . . . . . . . . . . . 66
iii
Le Messager d’ Allah ﷺa dit : ”Il n’y a pas une fois où des gens se
réunissent dans l’une des maisons d’Allah pour réciter le Livre d’Allah
et pour l’étudier entre eux sans que la sérénité ne descende sur eux,
que la miséricorde ne les couvre, que les anges ne les entourent de leurs
ailes et qu’Allah ne les mentionne devant ceux qui sont auprès de Lui.”
(Rapporté par Muslim).
iv
PREFACE
v
l’enseignement du Coran à l’époque du prophète ﷺ.
— La comparaison.
— Les effets du suivi ou non de la méthodologie Prophétique.
— Proposition de solutions : Vivre le Coran.
Je demande à Allah le Très Haut d’accepter ce travail et de le rendre
utile à notre communauté. Je Lui demande également de rétribuer de la
meilleure des manières tous ceux qui ont participé, de près ou de loin,
à la réalisation de cet ouvrage.
A Allah appartient le succès.
vi
INTRODUCTION
﴾
٩٠ ْٱلل ّه ُ ۗ فَبِهُد َٰىهُم ُ ٱق ْتَدِه
َ ن هَد َى َ ِ ﴿ ُأو۟ل َٰٓئ
َ ك ٱل َ ّذ ِي
C’est pour cela qu’il me tient à cœur de commencer ce livre par les
phrases que les Messagers ont utilisées en s’adressant à leur peuple.
Je commence donc par cette phrase magnifique :
[Vous me semblez être dans une bonne situation] (Hud v.84)
﴾ٍ﴿إن ِ ّي أَ ر َاكُم بِ خـَيْر
ِ
Le Prophète Chou’ayb (que la paix soit sur lui) s’est adressé à son
peuple par cette magnifique phrase alors que son peuple était mécréant.
Que dire de vous qui êtes Musulmans et qui prenez à cœur le Livre
d’Allah. Vous me semblez être dans une bonne situation car si vous
lisez ce Livre c’est que le Coran vous intéresse et que vous êtes sûrement
proches de celui-ci.
Je vous dis ensuite :
[J’ai peur pour vous] (Hud v.84)
﴾﴿وإني أخاف عليكم
J’ai peur pour nous, les Musulmans, car je vois que nous n’avons pas
vii
pris conscience de l’importance du Coran. Je nous vois nous éloigner du
Coran, ne l’ouvrir que rarement (en général que pendant le mois de
Ramadan) voire jamais.
J’observe également que ceux parmi nous qui ont une relation avec
le Coran se contentent du minimum c’est à dire sa lecture et sa récita-
tion. Je vois que la plupart d’entre nous ne le comprennent pas et par
conséquent ne le mettent pas en pratique.
Je remarque que ceux qui l’étudient et l’apprennent parmi nous ne
s’épanouissent pas dans l’étude du Coran, alors que le Coran est la
meilleure chose qui soit parvenue aux Musulmans, c’est la bonne voie,
le guide, la lumière, le bonheur…
Allah le très haut nous dit (sens des versets) :
[Puis, si jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque
suit Mon guide ne s’égarera ni ne sera malheureux. Et qui-
conque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie
pleine de gêne] (Taha v.123)
ض ع َن ّ ُ ِن ا َت ّب َ َع هُد َايَ فَلَا يَض
َ َل وَل َا ي َ ْشقَى وَم َنْ أَ عْر ِ َ ﴿ف َِإ َمّا ي َأْ تِي َن ّك ُم مّ ِن ِ ّي هُدًى فَم
ٰ
﴾ن لَه ُ م َع ِيشَة ً ضَنك ًا ّ َ ذِكْر ِي ف َِإ
[Toutes les fois que Je vous enverrai un guide, ceux qui [le]
suivront n’auront rien à craindre et ne seront point affligés]
(Al Baqarah V.38)
﴾َيح ْزَنُون
َ ْف عَلَيْه ِ ْم وَل َا ه ُ ْم َ ﴿ف َِإ َمّا ي َأْ تِيَن ّك ُم مّ ِن ِ ّي هُدًى فَم َن تَبِـ َع هُد َايَ فَلَا
ٌ خو
Allah le Très Haut nous promet que celui qui suit le Coran sera
préservé de l’égarement, du malheur, de la crainte et de l’affliction. J’ai
peur pour nous, car en nous éloignant du Coran nous risquons de tomber
dans l’un de ces quatre fléaux.
Je continue par ce verset :
[Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et ma réus-
site ne dépend que d’Allah. En Lui je place ma confiance,
et c’est vers Lui que je reviens repentant] (Hud v.88)
viii
ِ ح م َا اسْ تَطَعْتُ ۚ وَم َا تَو ْف ِيقِي ِإ َلّا ب َِالل ّه ِ ۚ عَلَيْه ِ تَو َ َكّل ْتُ و َِإلَيْه
َ ﴿إ ْن ُأرِيد ُ ِإ َلّا ال ِْإصْ لَا
ِ
﴾ ُُأنِيب
Moussa (que la paix soit sur lui) était un Prophète, il était donc
meilleur que cet homme dont on ne connaît même pas le nom. Ceci
ne l’a pas empêché d’accepter le conseil de cet inconnu. Au contraire
Moussa (que la paix soit sur lui) n’a même pas discuté ; il est sorti de la
ville immédiatement, il ne s’est pas dit : mais qui est cette personne ?
Pourquoi ne m’a-t-il pas interpellé par une formule de politesse telle que
ix
« ô Prophète Moussa… » ?
Partez du principe que vous êtes Moussa, vous êtes tous meilleurs
que moi, mais cela ne vous empêche pas d’accepter mon conseil.
Je finirai par la parole de notre Prophète bien aimé ﷺ:
« La religion, c’est le bon conseil (an-nassiha) : (Rapporté
par Muslim)
ٌ سل ِم َ ن
ْ ُ الن ّصِ يح َة ُ﴾ رَو َاه ُ م ُ ﴿الد ِّي
Avant de commencer…
Il est important de savoir que lorsque l’on parle du Coran, on parle
de deux composantes :
1. Les « mots » du Coran : nous entendons par cela les lettres, les
mots, les versets et les sourates.
x
2. Les « sens » du Coran : nous entendons par cela la compréhen-
sion, la méditation et la mise en application de ses mots, de ses
versets et de ses sourates.
1. La lecture du Coran,
2. L’écoute du Coran,
3. La psalmodie du Coran (tajwid),
4. La mémorisation du Coran,
5. L’enseignement de la lecture du Coran.
1. La compréhension du Coran,
2. La méditation du Coran,
3. La mise en pratique du Coran,
4. L’enseignement des sens du Coran.
xi
2. Quelles sont les conditions d’acceptation
d’un acte d’adoration ?
Ces conditions sont au nombre de deux :
— L’exclusivité (la sincérité). L’adoration doit être accompli ex-
clusivement pour Allah le Très Haut.
— La conformité. Elle doit être conforme à la tradition de notre
Prophète ﷺcar Il nous dit ﷺ:
« Quiconque ajoute à notre Religion quelque chose qui
n’en fait pas partie, verra son ajout rejeté ». (Rapporté
par Al Bukhari et Mouslim).
«» من عمل عملا ليس عليه أمرنا فهو رد
[Et vers toi, Nous avons fait descendre le Coran, pour que
tu expliques clairement aux gens ce qu’on a fait descendre
pour eux et afin qu’ils réfléchissent]. (An Nahl verset 44).
«َل ِإلَيْه ِ ْم و َلَع َل ّه ُ ْم يَتَف َ َك ّر ُون ِ ك الذِّك ْر َ لِتُبَيِّنَ ل ِ َلن ّا
َ ِّ س م َا نُز َ ْ »و َأَ نزَل ْنَا ِإلَي
xii
.َ ح ََت ّى الْخ ِرَاءَة،ٍل شَيْء
ّ َ ُ ق َ ْد ع َل ّمَك ُ ْم نَب ُِي ّك ُ ْم ك:ُ ل لَه
َ ق ِي: ل
َ قَا،ع َنْ سَل ْمَانَ رضي ال ه عنه
،َي ب ِاليم َِين
َ ج
ِ ْ أو َ أَ ْن نَسْتَن،ٍل الْقِبْلَة َلِغ َائ ِطٍ أَ ْو بَوْل
َ ِ لَق َ ْد نَهَان َا أَ ْن نَسْتَقْب. ْ أَ ج َل: ل
َ فَق َا،َقَال
ٍ ي ب ِرَج
رواه مسلم.ٍِيع أَ ْو بِع َ ْظم َ ج ّ َ َ ي ب ِأَ ق
ِ ْ أَ ْو أَ ْن نَسْتَن.ٍل م ِنْ ثَلاث ََة ِ أَ ْحج َار َ ج
ِ ْ أَ ْو أَ ْن نسْتَن
xiii
Chapitre 1
Si tu lis ce livre, une chose est sûre c’est que comme moi, tu aimes
le Coran et qu’Il t’intéresse.
Peut-être que tu n’as jamais étudié ou appris le Coran et que tu as
l’intention de commencer, mais que malheureusement tu ne sais pas
par où (apprendre à lire l’arabe, apprendre le Coran en phonétique, le
comprendre en français, avec qui l’apprendre…)
Tu as peut-être déjà étudié et appris des Sourates mais tu as arrêté
pour diverses raisons :
— Manque de temps
— Manque de motivation
— Pas de cours à proximité de la maison
— Manque d’épanouissement dans ton apprentissage
— Méthodologie du professeur non adaptée…
Il se peut également que tu aies mémorisé une grande partie du
1
Coran, même tout le Coran.
Tu es même peut-être enseignant, et tu enseignes le Coran à des
enfants ou adultes.
Dans tous les cas, je partage avec toi mon expérience personnelle de
plus de 16 ans dans l’apprentissage du Coran, elle rappellera surement
des souvenirs à certains et fera gagner du temps à d’autres.
Ma première rencontre avec le Coran eut lieu très tôt. Je m’en sou-
viens comme si c’était hier. Un de mes amis me l’avait fait écouter dans
son lecteur mp3 (c’était la Sourate Ar-Rahman). Malgré le fait que je ne
comprenais pas l’arabe, j’ai trouvé que c’était très beau, et cela m’avait
beaucoup touché. Peu de temps après, pendant le mois de Ramadan,
je suis allé prier la prière nocturne à la mosquée (salat At-Taraweh), et
là, en entendant l’imam réciter le Coran, j’ai ressenti un réel sentiment
d’amour envers les Paroles d’Allah.
A partir de ce moment, j’ai pris la ferme décision d’avoir une rela-
tion avec le Coran, de l’ouvrir au quotidien et non plus que pendant le
mois de Ramadan. Cette relation était basée uniquement sur sa lecture.
Malgré son irrégularitée, ma lecture du Coran m’a permis de franchir
un premier cap, celui d’avoir une proximité avec le Coran.
Comme toi et la plupart des jeunes Musulmans de France, j’ai com-
mencé par à lire la traduction des sens du Coran en français. Par la
suite, j’ai lu le Coran en phonétique puis en arabe.
Cherchant à améliorer ma relation avec le Coran, je me suis dirigé
ensuite vers sa mémorisation. Je m’étais fixé (ou l’on m’avait fixé en
réalité) comme but ultime de mémoriser le Coran entièrement, pensant
qu’une fois l’avoir mémorisé, j’allais atteindre le niveau de piété des
Compagnons (qu’Allah les agrée). Je pensais que mémoriser le Coran
entièrement m’aiderai à améliorer mon comportement, mes paroles, mes
2
adorations…
Malgré plusieurs essais (différents pays, différentes mosquées, diffé-
rents instituts, différents professeurs, différentes méthodes…) je n’ai pas
atteint mon but, et pire que cela, je ne m’épanouissais pas (ou rare-
ment) dans mon apprentissage qui était centré essentiellement sur la
psalmodie du Coran et sa mémorisation. Je ne comprenais pas ce que
je mémorisais.
Trop occupé par la révision et la mémorisation, je n’avais pas de
temps à consacrer à la compréhension du Coran ni à sa méditation et
encore moins à son application et cela me posait un réel problème.
Cherchant encore une fois à évoluer dans ma relation avec le Coran,
je me suis inscrit à des cours de mémorisation du Coran avec explica-
tion de ses sens (tafsir). Dans ce programme, je mémorisais des sourates
du Coran, puis on m’en expliquait en quelques mots le sens . Cette
explication faisait donc suite à la mémorisation et se limitaient à une
transmission d’informations qui n’impliquaient pas forcément une mé-
ditation ni une mise en pratique.
Faisant un jour le point sur mon évolution, j’ai remarqué que malgré
mon avancement dans la mémorisation, je ne voyais pas les « effets du
Coran » sur moi. Je ne m’améliorais que très peu dans mon compor-
tement et mes paroles. Je n’arrivais pas à me débarrasser de certains
péchés.
Quelle en était la cause ?
Moi ? Pas assez « bon » ou « pur » pour apprendre le Coran et pour
qu’il ait un impact sur moi ?
Impossible, ce Coran a changé des gens qui étaient plus « mauvais »
que moi.
Le Coran ? Avait-il perdu son pouvoir de changer et purifier les gens ?
Impossible.
La méthodologie ? La méthodologie que j’utilisais était-elle la bonne ?
3
Après réflexion, le problème se trouvait là.
Malgré la non-réalisation de mon but ultime (la mémorisation com-
plète du Livre d’Allah), j’ai occupé le poste de professeur de Coran,
dans ces cours où on enseigne aux enfants les mots du Coran sans en
expliquer le sens, produisant ainsi des « clés USB humaines ».
Peu de temps après j’ai ressentis les mêmes sentiments dans mon
enseignement (pas épanoui et peu de progrès) et je ne voyais pas non
plus de changement de comportement chez mes élèves.
Et là, ce fut le déclic, je me suis posé certaines questions impor-
tantes :
• Que veut Allah le Très Haut de moi dans mon étude du Coran ?
• Quel est le but de la Révélation du Coran ?
• Comment Jibril (qu’Allah lui accorde le salut) a-t-il enseigné le
Coran au Prophète ? ﷺ
• Quelle méthodologie le Prophète ﷺa-t-il suivi dans son appren-
tissage du Coran (avec Jibril) et dans son enseignement (avec les
Compagnons) ?
• Comment les Compagnons apprenaient-ils et enseignaient-ils le
Coran ?
• Le but final du Coran est-il d’être mémorisé, compris ou mis en
pratique ?
• Le but final du Coran est-il d’être mémorisé, même si on ne le
comprend pas ?
• Quel sera le statut auprès d’Allah le Très Haut de celui qui mé-
morise le Coran mais ne le comprend pas et ne l’applique pas ?
• Pourquoi notre communauté est dans un état aussi déplorable
alors que le nombre de huffadh (gens qui mémorisent le Coran)
ne fait qu’augmenter.
• Comment faire pour que nos enfants et nos jeunes aiment le
Coran et son apprentissage ?
• Comment faire pour que les Musulmans francophones puissent
comprendre, méditer sur le Coran et l’appliquer ?
La seule solution pour répondre à ces questions était de revenir à la
Sunna et d’étudier la méthodologie Prophétique dans l’étude et l’ensei-
4
gnement du Coran.
Après plusieurs recherches (lectures, formations, discussions…) et des
rencontres exceptionnelles, j’ai collecté beaucoup d’informations que je
souhaite partager avec vous.
Tout ce travail de recherches a donné naissance au projet « Vivre
le Coran » qui a pour but de raviver la méthodologie Prophétique dans
l’étude et l’enseignement du Coran pour optimiser au maximum notre
apprentissage.
5
d’exégèse (tafsir), qu’Allah le très haut les récompense, pour que l’ap-
prenant puisse comprendre ce qu’il mémorise.
En général, cette explication fait suite à la mémorisation. On de-
mande à l’élève d’apprendre les versets sans comprendre, puis on les lui
explique. De plus ces cours se limitent à une transmission d’informations
qui n’impliquent pas forcément une méditation ni une mise en pratique.
Lorsque nous observons nos enfants, nous nous apercevons que pour
la majorité, aller en cours de Coran est plus une corvée qu’un plaisir.
Aller aux cours de sport est pour eux bien plus propfitable.
Cet état des lieux à pour but de savoir si ce que l’on vit et ce que
l’on fait en matière de Coran est en accord avec la tradition de notre
Prophète ﷺ.
Pour le savoir, il nous faut maintenant connaître l’objectif souhaité,
quelle relation le Prophète ﷺavait-il avec le Coran et tant que lecteur,
apprenant et enseignant ?
6
Chapitre 2
L’objectif souhaité
7
Elle nous dit également :
« Sa récitation était prolongée »
« »كانت قراءته مدا: قالت أيضا
8
évoquait Allah, exalté soit-Il. Quand il récitait un verset
dans lequel il y avait une requête adressée à Allah, exalté
soit-Il, il la Lui adressait et quand il récitait un verset dans
lequel il y avait la demande de la protection d’Allah, exalté
soit-Il, Il la lui demandait » (Rapporté par Muslim).
»يقرأ مترسلا إذا مر بآية فيها تسبيح سبح وإذا مر: عن حذيفة رضي ال ه عنه
بسؤال سأل وإذا مر بتعوذ تعوذ ثم ركع فجعل يقول سبحان ربي العظيم فكان
ركوعه نحوا من قيامه ثم قال سمع ال ه لمن حمده ثم قام طو يلا قريبا مما ركع ثم سجد
.«فقال سبحان ربي الأعلى فكان سجوده قريبا من قيامه
9
— Que sa récitation était lente et calme, dans la prière ou en dehors
de la prière comme l’a précisé l’imam An Nawawi (qu’Allah lui
fasse miséricorde).
— Il récitait en prolongeant les mots.
— Il répétait les versets lorsqu’il priait seul.
— Sa récitation n’était pas seulement des mots prononcés par la
langue, mais c’était une récitation du cœur et de l’esprit car il
comprenait et méditait ce qu’il récitait.
Réciter le Coran d’une belle voix, lentement, répéter ses versets…
tout cela est plus propice à la compréhension et à la méditation de ses
versets. Il avait compris ﷺque l’imam qui récite le Coran est le premier
prédicateur car il transmet les versets du Coran aux gens et il n’y a pas
de meilleur rappel que les versets du Coran.
On voit bien que notre Prophète ﷺvivait la récitation du Coran. Il
comprenait et méditait ce qu’il récitait car quand il récitait un verset
qui comportait des évocations, il évoquait Allah, exalté soit-Il. Quand il
récitait un verset contenant une requête adressée à Allah, exalté soit-Il,
il la Lui adressait et quand il récitait un verset demandant la protection
d’Allah, exalté soit-Il, il la demandait.
Prends une minute pour réfléchir à ta récitation actuelle, et compare
la à celle de notre bien aimé ﷺ.
Puis imagine-toi réciter le Coran comme le faisait notre Prophète ﷺ.
Imagine-toi réciter le Coran d’une belle voix, lentement, calmement.
Imagine-toi réciter le Coran le jour du jugement dernier et monter
dans les degrés du paradis.
Le Prophète ﷺnous dit :
« Le jour du jugement dernier, on dira au lecteur assidu du
Coran : « Lis et monte dans les degrés du paradis. Récite
clairement le Coran comme tu le faisais dans le bas-monde.
Ta place au paradis te sera fixée au dernier verset que tu
lira ». (Rapporté par Abu Daoud et Tirmidhi).
10
Imagine-toi comprendre et méditer ce que tu récites. Quelle bonne
sensation !
Réciter le Coran comme le Prophète ﷺdoit être notre objectif et
ceci est facile avec l’aide d’Allah le très Haut, car lui-même nous dit :
[En effet Nous avons rendu le Coran facile, alors, y a-t-il
quelqu’un pour réfléchir]. (al Qamar v.17).
﴾﴿ولقد يسرنا القرآن للذكر فهل من مدكر
11
Allah le très haut aurait pu transmettre son livre directement à son
prophète ﷺ, mais Il a voulu prendre un intermédiaire, il y a dans cela
certaines sagesses, parmi elles :
— Nous montrer l’importance, pour celui qui apprend le Coran,
d’avoir un enseignant. Cet enseignant a pour rôle d’enseigner les
« mots » et les « sens » du Coran. Il doit également diriger
l’apprenant dans son apprentissage.
— Nous montrer le comportement que l’élève en Coran doit adopter
dans son apprentissage. Nous savons également que ces cours se
sont déroulés sur une période de 23 années. Pendant toute cette
période Jibril « qu’Allah lui accorde le salut » enseignait le Coran
au Prophète ﷺ. Mais au fait, pourquoi Allah le très haut ne l’a-
t-il pas révélé en une seule fois ? En procédant de cette manière,
Allah le très haut a eu la volonté de :
— Raffermir le cœur du Prophète ﷺ.
— Le soutenir dans sa prédication.
— Simplifier l’étude du Coran (compréhension, méditation, mise en
pratique) et son enseignement.
— Transmettre la Législation de façon graduelle.
— Répondre à l’évolution de la communauté musulmane.
— Nous montrer que la science s’acquiert petit à petit, pendant
toute une vie…
Mais au fait, t’es-tu déjà demandé quel type d’enseignement dispen-
sait Jibril (qu’Allah lui accorde le salut) ? Cet enseignement concernait-il
les « mots » du Coran (la récitation et la mémorisation) ou ses « sens »
(son explication « Tafsir », sa méditation et sa mise en application) ?
Les savants ont deux avis à propos de cette question. Certains affirment
que cet enseignement concernait exclusivement la récitation et la mé-
morisation du Coran, alors que pour d’autres, cet enseignement portait
sur sa récitation, sa mémorisation, sa compréhension sa méditation et
sa mise en pratique.
Détaillons ces deux avis :
Le premier avis, qui est celui de la majorité des savants, dit que
cet enseignement concernait exclusivement la récitation et la mémorisa-
12
tion du Coran. Pour eux, Jibril (qu’Allah lui accorde le salut) enseignait
exclusivement les « mots » du Coran au Prophète ﷺ, qu’Il ﷺs’empres-
sait de mémoriser. Pour justifier leur avis, ils se basent sur les versets
suivants, Allah le Très Haut dit au prophète ( ﷺdans le sens des ver-
sets) :
[Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation - Son ras-
semblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire)
Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. - Quand
donc Nous le récitons, suis sa récitation - A Nous, ensuite
incombera son explication ». (Sourate al Qiyamah v.16 à 19)
ّ ن عَلَي ْنَا جَم ْع َه ُ و َقُر ْآنَه ُ ـ ف َِإذ َا ق َرأْ َ ن َاه ُ فَا َت ّبِـعْ قُر ْآنَه ُ ـ ث َُم
ّ َ ل بِه ِ ـ ِإ
َ َ ك لِتَعْج
َ َ ك بِه ِ لِسَان
ْ ّ ِ»ل َا تُح َر
ّ َ ِإ
(١٦/١٩ ن عَلَي ْنَا بَيَانَه ُ« )القيامة
Qui pourrait mieux nous expliquer ces versets qu’Abdallah Ibn ‘Ab-
bâs (qu’Allah l’agrée), le cousin paternel du Prophète ﷺ: D’après Sa’id
ibn Jubayr (qu’Allah l’agrée), ‘Abdallah ibn ‘Abbâs (qu’Allah l’agrée)
a dit à propos du verset :
[Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation] : « Le
Messager d’Allah ﷺcherchait à apaiser la souffrance que lui
causait la Révélation ; pour ce faire il lui arrivait de remuer
les lèvres. ».
13
[C’est à Allah le Très Haut qu’incombe de rassembler le
Coran dans ta poitrine pour te faciliter sa récitation].
Puis il dit à propos du verset : [Quand donc Nous le récitons,
suis sa récitation].
Il dit :
« C’est-à-dire : Ensuite c’est à nous de te le faire réciter.
Après ces versets, Le Messager d’Allah ﷺ, lorsque Jibril ve-
nait le trouver, écoutait la récitation de celui-ci. Et une fois
l’archange parti, le Prophète récitait le Coran exactement
de la même manière que lui ». (Al bukhary)
14
pas la langue pour hâter sa récitation - Son rassemble-
ment (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire)
Nous incombe] qui a pour sens, Nous te le faisons lire et
tu ne l’oublieras pas ».
ك
َ ْ ل أَ ن يُقْض َى ِإلَي ِ ك الْح َُقّ ۗ وَل َا تَعْج َلْ ب ِالْقُر ْآ
ِ ْ ن م ِن قَب ُ ِ الل ّه ُ ال ْمَل
َ ﴿فَتَع َالَى
ٰ
ِّ ّو َحْ ي ُه ُ ۖ و َق ُل َر
﴾ب زِ ْدنِي ع ِل ْمًا
l’imam ibn Jarir At Tabari dit à propos du verset suivant
[Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation] « Les sa-
vants ont donné trois interprétations du sens « suis sa réci-
tation »
1. Écoute en silence,
2. Suis les règles qu’il contient,
3. Mets-le en pratique.
Il conclut son explication en disant que pour lui, l’avis le plus juste
est d’interpréter le verset « suis sa récitation » par « suis les règles qu’il
contient et mets-le en pratique ». Ceci est également la parole de Ibn
‘Abbas, Ad Dahhak et Mujahid (qu’Allah les agrée).
15
Il dit à propos du verset (A Nous, ensuite incombera son explica-
tion) :
[A nous de t’expliquer ce qui est licite, illicite, ses obliga-
tions, ses interdictions et ses règles détaillées ». (Tafsir At
Tabari).
16
a interdit au Prophète ﷺde réciter avec Jibril (qu’Allah
lui accorde le salut) par le verset [et quand Nous l’aurons
lu, suis-en bien la lecture] et Il lui a interdit de poser des
questions sur le sens des versets par le verset : [A Nous,
ensuite incombera son explication].
17
« Qu’est-ce qui empêche que l’étude du Coran entre Jibril
(qu’Allah lui accorde le salut) et le Prophète ﷺait été une
étude du « sens » et des « mots » ? Pourquoi se limiter dans
cette étude à un suivi des mots et à leur mémorisation ? Sans
oublier qu’Allah le très haut, s’est chargé du rassemblement
de ses mots dans le cœur du Prophète, il n’oubliera ni ses
mots, ni sa récitation.
De plus, les rencontres entre le Prophète ﷺet Jibril (qu’Al-
lah lui accorde le salut) étaient régulières, et le Prophète ﷺ
les transformait en action. L’exemple se trouve dans ce ha-
dith, par l’augmentation de Sa générosité ﷺet de Ses dé-
penses. Il n’y a aucun doute que ceci est un effet de l’étude
du sens et non pas un effet de l’étude des mots du Coran ». 2
18
En réponse à la question « qu’est-ce que Jibril (qu’Allah lui accorde le
salut) enseignait au Prophète » ﷺnous pouvons dire :
Nous sommes sûrs que l’enseignement de Jibril (qu’Allah lui accorde
le salut) concernait les « mots » du Coran, et il est fort probable qu’Il
lui ai enseigné également son « sens ».
La récitation occupe donc une place très importante car Allah le
Très Haut a désigné le meilleur ange pour l’enseigner au meilleur des
Prophètes ﷺ, mais nous voyons que son sens est encore plus important,
car selon les savants qui soutiennent le deuxième avis, l’étude du sens
faisait partie intégrante de l’enseignement de Jibril (qu’Allah lui accorde
le salut) et selon les savants du premier avis, c’est Allah le très haut lui-
même qui s’est chargé de son enseignement au Prophète ﷺ. Ceci marque
bien l’importance qu’Allah le très haut porte au sens du Coran.
Le prophète ﷺapprenait donc les « mots » du Coran ainsi que son
« sens ».
Prends un instant pour méditer sur ton apprentissage actuel du Co-
ran. Apprends-tu le Coran ? Si la réponse est positive, compare ton
apprentissage à celui de notre bien aimé ﷺ. Puis imagine-toi apprendre
le Coran comme le faisait notre Prophète ﷺ. Imagine-toi apprendre le
sens du Coran, comprendre le message qu’Allah le très Haut t’adresse.
Imagine toi comprendre la description de l’enfer, la description du pa-
radis… Ceci doit être l’objectif de notre apprentissage, et n’oublie pas
que ceci n’est pas difficile avec l’aide d’Allah, car lui-même nous dit :
[En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la médita-
tion. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir ?] (Al Qamar 17)
.
Allah est plus savant.
19
2.3 Le prophète ﷺet la pratique du Co-
ran ?
20
— Plutôt oui, ô Seigneur ! Allah demandera :
— De ce que tu savais, qu’as-tu mis en pratique ? » (Rap-
porté par at Tirmidi et authentifié par la Cheikh al Albany)
ُ الل ّه َ تَبَارَك َ و َتَع َالَى ِإذ َا ك َانَ يَوْم
َ ن ّ َ َ »أ: الل ّه ِ ﷺ َ ل ُ ح َ َ ّدثَنِي رَسُو: ل َ عن أَ بي ه ُر َي ْرَة َ قَا
ل تعلم ُ ل ُأ َمّة ٍ جاثية ٌ ف َأَ َ ّو
ٌ ُ ل م َنْ ي َ ْدع ُو بِه ِ رَج ّ ُ ُ ل ِإلَى ال ْع ِبَادِ لِي َ ْقضِيَ بَيْنَه ُ ْم وَك ُ ِالْق ِيَامَة ِ يَنْز
ُ الل ّه
َ ل ُ ل فَيَق ُو ٌ ُ الل ّه ِ وَرَج
ِ ل كَث ِير ُ ال ْمَا َ ل ِ ل يُقتل فِي سَب ِي
ٌ ُ العلم و علمه جَم َ َع الْقُر ْآنَ وَرَج
21
sincère, courageux… en permanence et il était tout cela sans efforts sup-
plémentaires ﷺ. Le Prophète ﷺétait la démonstration pratique du
Coran. Allah le très haut nous confirme les propos d’Aicha (qu’Allah
l’agrée), Il nous dit en s’adressant au Prophète ( ﷺsens du verset) :
[Et tu es certes, d’un caractère éminent] (la plume v.4)
(٤ )القلم.﴾﴿وإنك لعلى خلق عظيم
Tout cela pour nous enseigner que le but final du Coran est d’être
mis en pratique. Nos prédécesseurs (salafs), qu’Allah les agrée, l’avaient
bien compris :
Abu Ad Darda, qu’Allah l’agrée, a dit :
« Je crains de mon seigneur le jour du jugement qu’Il m’ap-
pelle et qu’Il me dise : « ô ‘Omayr ». Je répondrai : me voici
3. (sourate al Waqi’a verset 96)
4. (al A’la verset 1)
22
ô Seigneur ; il me dira : “ De ce que tu savais, qu’as-tu mis
en pratique ?”
23
2.4 Le Prophète ﷺet l’enseignement du
Coran ?
24
Abdallah ibn Mas’oud (qu’Allah l’agrée) nous dit :
« Lorsque l’un d’entre nous apprenait dix versets, il n’allait
pas plus loin sans en connaître leur sens et les mettre en
pratique ».
كان الرجل منا إذا تعلم عشر آيات: قال سيدنا عبد ال ه بن مسعود رضي ال ه عنه
.لا يجاوزهن حتى يعرف معانيهن والعمل بهن
25
dans son livre ”al Muwattah” qu’Abdallah Ibn ‘Omar, qu’Allah l’agrée,
a appris la sourate al Baqarah en 8 ans.
Ceci n’est pas dû à une mauvaise capacité de mémorisation, loin
de là, mais ceci est dû à leur attachement aux sens et à la mise en
application des versets.
‘Abdallah Ibn Mas’oud, qu’Allah l’agrée, dit à un homme :
26
‘Abdallah ibn Abbas, qu’Allah l’agrée, qui est né après le début de
la Révélation et qui a vécu ses dix premières années avec le Prophète ﷺ,
nous informe qu’il n’avait mémorisé qu’une petite partie du Coran, le
mufassal.
Si le but du Prophète ﷺétait que les enfants mémorisent absolu-
ment le Coran, ‘Abdullah ibn Abbas, qu’Allah l’agrée, l’aurait mémorisé
entièrement du vivant du Prophète ﷺ. Ceci nous prouve que l’objectif
du Prophète n’était pas que les gens mémorisent le Coran, mais son but
était qu’ils le mémorisent avec compréhension et mise en pratique.
Pour comprendre les paroles suivantes d’Abdillah ibn ‘Omar et de
Jundub ibn ‘Abdallah (qu’Allah les agrée), qui étaient également enfants
et adolescents à l’époque du Prophète ﷺ, nous devons expliquer deux
termes :
— La foi (al iman) citée dans ces hadiths signifie « le sens » du
Coran (compréhension, méditation et mise en pratique)
— Le Coran (al quran) cité dans ces hadiths signifie « les mots »
du Coran (lecture, règles de récitation et mémorisation).
‘Abdullâh ibn Omar, qu’Allah l’agrée, a dit :
« Nous avons vécu une partie de notre vie, où l’un d’entre
nous recevait [= apprenait] la foi avant d’apprendre le Co-
ran. Une sourate était révélée à Muhammad ; ﷺnous ap-
prenions alors ce qui y était (décrété) licite et ce qui y était
(décrété) illicite, ainsi que là où il convenait de s’arrêter [la
fin des phrases], comme vous, vous apprenez aujourd’hui le
Coran.
Et nous avons vu aujourd’hui des hommes qui apprennent
le Coran avant la foi. Il récite le Coran du début à la fin, et
ne sait pas ce qu’il ordonne, ni ce qu’il interdit, ni là où il
convient de s’arrêter » (Al-Itqân) Al Bayhaqî.
ْ لَق َ ْد عِشْنَا بُرْه َة ً م ِن: ل َ ْ بقول عَبْد َ ال ه ِ ب: وعن عبد ال ه بن عمر
ُ يَق ُو،َ ن ع ُم َر
27
َ ث َُم ّ لَق َ ْد ر َأَ ي ْتُ ال ْيَوْم َ رِج َال ًا يُؤ ْتَى أَ حَد ُهُم ُ الْقُر ْآن،َ كَمَا تَع ََل ّم ُونَ أَ ن ْتُم ُ ال ْيَوْم َ الْقُر ْآن،مِنْهَا
ِ وَل َا ي َ ْدرِي م َا أَ مْرُه ُوَل َا ز َا،ِ فَيَقْر َُأ م َا بَيْنَ فَاتِ حَتِه ِ ِإلَى خ َاتِمَتِه،ِل ال ِْإ يمَان
وَل َا،ُ جرُه َ ْ قَب
ِ ْ م َا يَن ْبَغ ِي أَ ْن يَق َِف عِنْدَه ُ مِن ْه ُ و َيَن ْث ُرُه ُ نَثْر َ ال َد ّق
ل و كل حرف منه ينادي أنا رسول
.ال ه إليك لتعمل بي و تتعظ بمواعظي
Jundub ibn ‘Abdillah (qu’Allah l’agrée) nous raconte son expérience :
« Nous étions, jeunes hommes, auprès du Prophète ﷺ. Nous
apprîmes la foi avant d’apprendre le Coran. Puis nous ap-
prîmes le Coran, ce qui fit augmenter notre foi » (rapporté
par Ibn Mâja, 61).
كنا مع رسول ال ه ونحن غلمان )ما: فعن جندب بن عبد ال ه رضي ال ه عنه قال
سنوات( فتعلمنا الايمان قبل القرآن ثم تعلمنا القرآن فازددنا٥) دون البلوغ( أزاور
.به الايمان وأنتم اليوم تعلمون القرآن قبل الايمان
28
« Son intérêt pour l’explication du « sens » du Coran était
plus important que son intérêt pour l’apprentissage de ses
« mots » et ceci est la méthodologie à suivre. En effet, le
« sens » du Coran est le but de sa Révélation alors que ses
« mots » ne sont qu’un moyen qui nous aide à atteindre cet
objectif » 6
29
« Ceux qui nous enseignaient le Coran tels que Uthman
Ibn ‘Affân et ‘Abdullah Ibn Mas’ûd et d’autres, nous ont
rapporté que lorsqu’ils apprenaient du Prophète (paix et
salut sur lui) dix versets, ils ne les dépassaient pas avant
d’avoir appris ce qu’ils contenaient de savoir et d’actes. Ils
dirent ensuite : nous apprîmes le savoir et la mise en pratique
en même temps ».
Il dit également :
« Certes l’un d’entre vous dit : « J’ai récité tout le Coran
sans en oublier une seule lettre ». C’est un menteur, il n’a
rien récité. Par Allah, on ne voit pas les effets du Coran
dans son comportement ni ses actes. Ceux-là ne sont pas
des récitateurs, ni des savants ni des sages. Quand est-ce
que les savants ont dit une chose pareille » ?
30
Ce qui est sous-entendu c’est sa mise en pratique. Allah le très haut
dit :
[Lorsque nous lisons le Coran, suis sa récitation] (sourate al
Qiyamah verset 18) :
كذ َبَ لعَمْر ُال ه، قرأت القرآنَ ما أسقطْتُ منه حرفًا: وإن أحدكم يقول: قال الحسن البصري
! لقد أسقط كله وال ه وال ه ما يرى في خ ُلقه و لا عمله و ما هؤلاء القراء ولا العلماء ولا الحكماء
َ ْ ﴿ ِإ َن ّا سَنُلْقِي عَلَي: ومتى كانت القراء تقول مثل هذا؟ ! إن ال ه سبحانه وتعالى يقول
ك قَوْل ًا ثَق ِيل ًا
﴾ ُ ﴿ ف َِإذ َا ق َرأْ َ ن َاه ُ فَا َت ّبِـعْ قُر ْآنَه: وقال عز وجل،ل به
َ [؛ يريد جل ثناؤه العم٥ : ﴾ ]المزمل
وما، ولقد توف ِ ّي رسول ال ه صلى ال ه عليه وسلم، وحرّ ِم حرام َه، حلِّلْ حلاله: [؛ أي١٨ : ]القيامة
ومتابعة،ْظ القرآن من أصحابه رضوان ال ه تعالى عليهم إلا النفر ُ القليل؛ استعظام ًا له
َ استكمَل َ حف
. والعمل بمحكمه ومتشابهه،أنفسهم بحفظ تأو يله
31
compréhension de son sens et sa mise en pratique. Si cela
n’est pas l’objectif de celui qui le mémorise, il ne fait pas
partie des gens de science ni des gens du savoir, même s’il a
mémorisé tout le Coran ou une grande partie. Apprendre ce
qu’il comprend du Coran est mieux que de réciter ce qu’il
ne comprend pas ».
فإن لم، و المطلوب من القرآن هو فهم معانيه و العمل به: قال ابن تيمية رحمه ال ه
تكن هذه هم ّة حافظه لم يكن من أهل العلم و الدين و ان كان قد حفظ القرآن
فتعلمه لما يفهمه من معاني القرآن أفضل من تلاوة.أو بعضه و هو لم يفهم معانيه
.ما لا يُفهم معانيه
32
2. Le Prophète ﷺcommençait par enseigner le sens du Coran, puis
il enseignait ses mots. « Nous apprîmes la foi (sens) avant d’ap-
prendre le Coran (mots), puis nous apprîmes le Coran (mots), ce
qui fit augmenter notre foi ».
3. Lorsque le prophète ﷺenseignait « sens » du Coran, Il ﷺen-
seignait le savoir et la mise en pratique en même temps. Son
enseignement ne se limitait pas à une simple transmission d’in-
formations, mais celui-ci impliquait une méditation et une mise
en pratique. « Nous avons appris le savoir et la mise en pratique
en même temps ».
Cette méthodologie est résumée dans le verset suivant, Allah le très
Haut dit (sens du verset) :
[Notre Seigneur ! Envoie l’un des leurs comme messager parmi
eux, pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et
la Sagesse, et les purifier. Car c’est Toi certes le Puissant, le
Sage]. (Al Baqarah 129)
33
Ô mon frère enseignant, ô ma sœur enseignante, prends une minute
pour réfléchir à ton enseignement actuel, et compare le à celui de notre
bien aimé ﷺet de ses Compagnons (qu’Allah les agrée).
Ton enseignement est-il conforme à l’enseignement du Prophète ? ﷺ
Tes élèves profitent-ils du Coran comme il est demandé ?
Prends conscience que par ton enseignement, tes élèves doivent évo-
luer, progresser et s’améliorer.
Puis imagine-toi le jour du jugement dernier, être élevé au rang des
prophètes grâce à ton enseignement.
Imagine-toi recevoir régulièrement des montagnes de bonnes actions
après ta mort. Tu te demanderas d’où viennent-elles ? On te répondra
qu’elles sont seulement les fruits de ton enseignement.
Transmettre les « sens » du Coran, ceci doit être notre objectif et
n’oublie pas que ceci est facile avec l’aide d’Allah, car lui-même nous
dit :
[En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la médita-
tion. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir ?] (Al Qamar 17)
.
Après la lecture de ce chapitre, nous allons essayer d’établir une
comparaison entre l’enseignement et l’appritissage actuels du Coran et
l’enseignement et l’apprentissage du Coran au temps du prophète ﷺet
des compagnons qu’Allah les agrée.
Suivons-nous la sunna du Prophète ﷺen ce qui concerne l’enseigne-
ment du Coran ? Sommes-nous sur les traces des Compagnons en ce qui
concerne l’apprentissage du Coran ?
Nous allons essayer de répondre à cette question dans le chapitre
suivant en comparant notre situation avec ce qui se passait du temps
du prophète ﷺet des compagnons qu’Allah les agrée.
34
Chapitre 3
Comparaison entre
l’enseignement et
l’apprentissage du Coran
actuels et l’enseignement et
l’apprentissage du Coran au
temps du Prophète ﷺet des
Compagnons (qu’Allah les
agrée)
35
Nous cherchons par ce travail à nous élever en passant d’une récita-
tion passive du Coran à sa mise en pratique.
Nous n’appelons pas au délaissement de la lecture du Coran mais
nous appelons à le lire avec le cœur.
Nous n’appelons pas au délaissement de l’écoute du Coran mais nous
appelons à l’écouter avec notre cœur.
Nous n’appelons pas au délaissement de la mémorisation du Coran,
au contraire, nous appelons à sa mémorisation et à la préservation de
sa compréhension et de sa mise en pratique.
Nous n’appelons pas au délaissement de l’enseignement du Coran
mais nous appelons à l’enseignement de ses mots et de ses sens.
36
Ibn Al Qayyim (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit à propos du Pro-
phète ﷺ:
« Son intérêt pour la transmission du sens du Coran était
plus important que son intérêt pour la simple récitation de
ses mots et telle est la méthodologie à suivre. En effet, la
transmission du sens du Coran est le but de sa Révélation
alors que ses mots ne sont qu’un moyen qui nous aide à
atteindre ce but ». 1
37
un moyen alors que leur application est un but. De plus, il est beaucoup
plus simple de mémoriser une chose que l’on comprend et applique.
38
lui enseignons simplement les prières surérogatoires sans lui parler des
cinq prières quotidiennes obligatoires.
L’exemple de la prière nocturne du mois de Ramadan (salat At Ta-
raweh) est très parlant également ; nous voyons des Musulmans ne pas
rater une unité de prière de salat « At Taraweh », qui est une prière
surérogatoire, à la mosquée malgré son heure tardive, mais ils ne prient
aucune prière obligatoire à la mosquée et il se peut même qu’ils ne les
prient pas à l’heure, voire qu’ils ne prient pas du tout.
Par ailleurs, dans les fondements du fiqh il y a une règle très impor-
tante qu’il faut citer maintenant :
« Toute obligation est facilitée ».
Cette règle concerne toute les obligations, ayant un rapport ou non avec
le Coran. La compréhension, méditation et mise en pratique sont des
obligations ; elles sont facilitées car elles rentrent dans la généralité de
cette règle et elles rentrent dans la particularité de la Parole d’Allah le
Très Haut (sens des versets) :
[En effet Nous avons rendu le Coran facile, alors, y a-t-il
quelqu’un pour réfléchir ». (al Qamar v.17).
﴾﴿ولقد يسرنا القرآن للذكر فهل من مدكر
39
3.3 Le concept de préservation du Coran
40
.عنهما وعن معانيهما والعمل بما علموا بموجبهما
Il dit également :
« Ce qui est demandé, en ce qui concerne le Coran, c’est la
compréhension de son sens et sa mise en pratique. Si cela
n’est pas l’objectif de celui qui le mémorise, il ne fait pas
partie des gens de science ni des gens du savoir, même s’il a
mémorisé tout le Coran ou une grande partie. Apprendre ce
qu’il comprend du Coran est mieux que de réciter ce qu’il
ne comprend pas ».
ومما ابتدعه الناس في القرآن الاقتصار على حفظ حروفه دون: قال الطرطوشي
فدخل في عموم: ﴾التفقه فيه وقال تعليقا على قوله تعالى ﴿مثل الذين حملوا التوراة
.هذا من يحفظ القرآن من أهل ملتنا ثم لا يفهمه و لا يعمل بما فيه
41
sur celui de la consolidation. Il est connu que « l’empressement n’est
pas compatible avec une bonne éducation ».
Comme cité plus haut, ‘Omar ibn al Khattab (qu’Allah l’agrée), a
appris la sourate al Baqarah en 12 ans et son fils ‘Abdullah (qu’Allah
l’agrée), en 8 ans. Abdullah ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée), a mis plu-
sieurs années pour apprendre « al mufassal ». Cet apprentissage lent,
n’est pas dû à un problème de mémorisation, mais il est plutôt dû à un
souci de compréhension et de mise en pratique des versets.
Abdullah ibn ‘Omar (qu’Allah l’agrée), rapporte que son père lui a
demandé un jour :
« Combien de sourates as-tu mémorisé ? Il répondit :
— Dix sourates. Il posa la même question à son frère ‘Obay-
dallah (qu’Allah l’agrée). Son frère répondit :
— Une sourate. Puis Abdullah (qu’Allah l’agrée) dit :
— Notre père ne nous a pas blâmés, il nous a simplement
dit :
— Si vous voulez apprendre quelque chose du Coran, com-
mencez par le mufassal car il est plus simple ».
كم معك من القرآن؟ قلت عشر سور فقال: سألني عمر: عن عبد ال ه بن عمر قال
فلم يأمرنا ولم: قال عبد ال ه. سورة: كم معك من القرآن؟ قال: لعبيد ال ه بن عمر
.« »فإن كنتم متعل ِّمين منه بشيء فعليكم بهذا المفصل فإنه أيسر: ينهنا غير أنه قال
42
3.5 Le concept de « quantité » et de « qua-
lité »
43
qu’au contraire, plusieurs sourates non comprises, non méditées et non
appliquées peuvent témoigner contre nous le jour du jugement dernier.
En effet le Prophète ﷺnous a dit :
« Le Coran est une preuve pour ou contre toi ».
44
De nos jours, nous négligeons beaucoup l’adoration, surtout l’ado-
ration du cœur pour laisser la place à un rituel gestuel.
Beaucoup d’entre nous prient mais en réalité ne prient pas ; ils prient
avec leur corps mais leur cœur est absent ; il n’y a aucune concentration
ni méditation ni recueillement ni humilité.
D’autres jeûnent mais en réalité ne jeûnent pas ; ils se privent de
nourriture et de boisson mais ne s’interdisent pas les péchés.
Notre Prophète ﷺdit :
« Il est possible qu’un jeûneur ne récolte de son jeûne que
la faim et la soif et il est possible que quelqu’un qui prie la
nuit ne récolte de sa prière que la fatigue ». 2
» رب صائم ليس له من صيامه إلا الجوع: قال رسول ال ه صلى ال ه عليه وسلم
.« ورب قائم ليس له من قيامه إلا السهر والتعب، والعطش
Certains lisent le Coran mais en réalité ils ne le lisent pas, ils lisent
ses mots sans le comprendre, ni le méditer, ni le mettre en pratique.
Il a été rapporté à Aïcha (qu’Allah l’agrée) que des gens récitaient
le Coran (dans sa globalité) une fois ou deux fois dans la même nuit.
Elle a dit :
« Ils ont récité sans réciter ».
2. (Rapporté par Ibn Khouzeima et al Hakim et jugé Sahih (authentifié) par le
Cheikh Albani )
45
Puis elle dit :
« Je priais la nuit avec le Prophète ; ﷺil récitait les sourates
al Baqarah, al ‘Imran et an Nissa, et il ne récitait pas un
verset mentionnant la crainte d’Allah sans demander protec-
tion à Allah ; il ne récitait pas un verset mentionnant une
bonne nouvelle sans invoquer Allah et la désirer ». 3
46
Dans l’apprentissage du Coran, la raison a pour rôle de recevoir les
informations, de les trier et de les envoyer au cœur.
Le cœur quant à lui comprend l’information, la médite et envoie les
consignes aux autres membres du corps (les soldats). Si le cœur n’est pas
interpellé ni concerné, il n’accomplira pas son rôle et donc il ne donnera
pas les bonnes instructions aux autres membres du corps.
Le Prophète ﷺnous dit :
”En vérité, il y a dans le corps humain un morceau de chair
qui, s’il est sain, permet au corps tout entier de prospérer
et qui, en mauvais état, le corrompt en entier. Ce morceau
de chair n’est autre que le cœur”. (Rapporté par al Bukhari
et Muslim).
47
Mais il ne faut surtout pas oublier la notion « de bénédiction » du
Coran. Le Prophète ﷺnous dit à titre d’exemple :
« Celui qui récite le matin le verset du trône sera préservé
des djinns jusqu’au soir et celui qui le récite le soir sera pré-
servé d’eux jusqu’au lendemain » (Rapporté par al Hakim
et authentifié par al Albani).
48
on se rapprochera de la méthodologie Prophétique, plus la récompense
sera grande inchaAllah.
49
Chapitre 4
50
4.1 Les bénéfices du suivi de cette métho-
dologie.
51
(Al Baqarah v.38)
)البقرة.َْيح ْزَنُون
َ ْف عَلَيْه ِ ْم وَل َا ه ُ ْم َ ْف َِإ َمّا ي َأْ تِيَن ّك ُم مّ ِن ِ ّي هُدًى فَم َن تَبِـ َع هُد َايَ فَلَا
ٌ خو
.(٣٨
52
4.2 Les conséquences négatives du
non-respect de cette méthodologie
53
ل الْقَو ْ ِم
ُ َ ْس م َث
َ ل أَ سْ ف َار ًا ۚ بِئ ِ َ الت ّوْر َاة َ ث َُم ّ ل َ ْم يَحْم ِلُوه َا كَمَث
ُ ِ ل ا ْلحِمَارِ يَحْم َ ن حُم ِّلُوا
َ ل ال َ ّذ ِي
ُ َ ْم َث
Les savants sont tous d’accord pour dire que par ce verset, Allah le
Très Haut interpelle les Musulmans quant à leur relation avec le Coran.
Les Musulmans qui se consacrent aux « mots » du Coran et délaissent
leur « sens » sont concernés par cette description.
Al Qurtoby (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :
« Dans ce verset Allah le Très Haut met en garde celui
qui mémorise le Coran. Il lui dit qu’il faut qu’il connaisse
également son sens et qu’il l’applique pour ne pas faire partie
des gens blâmés dans ce verset ».
54
4.2.2 La comparaison avec les gens incultes (illet-
trés du Coran)
55
ni ne réfléchissent sur son sens et ne posent pas de questions sur sa
compréhension. Ils sont donc comparables aux incultes ».
Dans ce verset Allah le très haut compare les gens qui ne connaissent
rien du Livre, excepté sa récitation, à des incultes (illettrés du Livre).
Un homme peut avoir mémorisé le Coran entièrement mais pour Allah le
Très Haut, c’est comme s’il était inculte Subhanallah. Chaque personne
se doit de comprendre, méditer et appliquer le sens du Coran, afin que
le Coran témoigne pour lui et non contre lui.
Le mot « Ommyyoun » peut être traduit par « incultes » et « illet-
trés ». Nous comprenons de ce verset qu’Allah le Très Haut ne blâme
pas l’illettré à proprement dit car le Prophète ﷺl’était lui-même mais
nous comprenons qu’il existe deux catégories d’illettrés :
— L’illettré traditionnel : c’est la personne qui ne sait ni lire ni
écrire,
— L’illettré « en matière du Coran » qui est celui qui ne comprend
pas le Coran même s’il l’a mémorisé entièrement.
Etre illettré « en matière du Coran » est plus dangereux qu’être
illettré au sens traditionnel du terme car l’illettré en matière du Coran
n’est pas à l’abri de l’égarement, de l’affliction, de la crainte et de la
tristesse, alors que nous avons plusieurs exemples de personnes qui ne
savaient ni lire ni écrire et qui ont réussi leur vie, le Prophète ﷺen est
le meilleur exemple puisqu’il a révolutionné le monde entier et que cette
révolution va jusqu’à nos jours.
56
des gens qui traitent de mensonges Nos signes. Eh bien, ra-
conte le récit. Peut-être réfléchiront ils] ! (Al A’raf verset
175, 176)
ن
َ ن ال ْغ َاوِي ّ َ خ مِنْهَا ف َأَ ت ْب َع َه ُ ال
َ ِ شيْطَانُ فَك َانَ م َ َ ل عَلَيْه ِ ْم نَب َأَ ال َ ّذ ِي آتَي ْنَاه ُ آي َاتنَِا فَانس َل
ُ ْ »و َات
Les exégètes tel que ibn Jarir at Tabari (qu’Allah lui fasse miséri-
corde), le Cheikh as Sa’di (qu’Allah lui fasse miséricorde ) et d’autres,
interprètent « et qui s’en écarta » par « qui délaissa son application ».
Le Prophète ﷺblâma également les gens qui récitent le Coran sans
le comprendre ni l’appliquer.
Premièrement, Il a ﷺinterdit de réciter le Coran dans sa globalité
en moins de trois jours. Il dit ﷺà ‘Abdallah ibn Amr (qu’Allah l’agrée) :
« Ne récite pas le Coran entièrement en moins de trois jours
car celui qui le récite en moins de trois jours ne le comprend
pas ». (Rapporté par Ahmed et authentifié par le Cheikh al
Albany).
57
celle de la plante aromatique (basilic) : son odeur est bonne
et son goût est amer. L’image de l’hypocrite qui ne récite
pas le Coran est celle de la coloquinte : elle n’a pas d’odeur
et son goût est amer » (Rapporté par al Bukhari)
58
4.2.4 L’exemple des « Khawarijs »
59
passent par leur langue ; mais ils n’atteignent pas la gorge
et encore moins le cœur ».
60
Parmi ces fausses idées :
1. Lire le Coran sans le comprendre n’est pas grave ;
2. La lecture rapide sans compréhension est plus méritoire que la
lecture lente avec compréhension ;
3. Apprendre l’arabe c’est dur ;
4. Comprendre le Coran c’est dur ;
5. Pratiquer le Coran c’est dur ;
6. Je n’ai pas la capacité spirituelle pour le comprendre et l’appli-
quer ;
7. Je dois d’abord finir la mémorisation du Coran avant d’essayer
de le comprendre…
Il nous faut changer notre relation avec le Coran sous peine d’être
concerné par la Parole d’Allah le Très Haut (sens des versets) :
[Dis : « Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont
les plus grands perdants, en œuvres ? Ceux dont l’effort,
dans la vie présente, s’est égaré, alors qu’ils s’imaginent faire
le bien] (al Kahf v.103 et 104)
سعْيُه ُ ْم فِي الْحيََاة ِ ال ُد ّن ْيَا و َه ُ ْم َّ ض
َ ل َ ال َ ّذ ِي
َ ن ١٠٣ ن أَ عْمَال ًا
َ قُلْ ه َلْ نُنَب ِّئُك ُم ب ِالْأَ خْ سَر ِي
( )الـ هف
١٠٤ صنْع ًا ُ يحْسَب ُونَ أَ َ ّنه ُ ْم
ُ َيحْسِن ُون َ
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Chapitre 5
62
5.2 Buts secondaires :
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[Allah veut pour vous la facilité ; Il ne veut pas la difficulté
pour vous] (Al Baqarah 185)
(١٨٥ )البقرة.﴾ ﴿يريد ال ه بكم اليسر ولا يريد بكم العسر: قال ال ه تعالى
J’ai choisi le nom « Vivre le Coran » car c’est la sensation que j’ai
ressentie en appliquant la méthodologie du Prophète ﷺquant à l’étude
du Coran.
En effet, après avoir suivi plusieurs formations sur ce sujet, je me
suis mis à « vivre le Coran » (comprendre, méditer, appliquer) et non
plus simplement le lire.
De plus, en analysant le Coran et la Sunna, nous nous apercevons
que le Prophète ﷺet les Compagnons (qu’Allah les agrée) vivaient le
Coran.
Nous voulons par ce projet que le Musulman se dote du caractère
Coranique, que ce caractère soit indissociable de lui et qu’il s’en dote
sans effort ; et ceci n’est possible que s’il vit le Coran.
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Slogan : « Vivre le Coran : comprendre et méditer pour mieux prati-
quer »
5.5 Méthodologie :
Pratique : une fois ces concepts bien compris, la deuxième étape est
de revenir à la méthodologie du Prophète ﷺdans sa relation avec le
Coran et de donner des conseils pour aider les Musulmans à retrouver
une bonne relation avec le Coran, pour qu’ils puissent le comprendre, le
méditer, le mettre en pratique et le transmettre.
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de lui par la Révélation du Coran (compréhension, application, trans-
mission).
Son comportement, ses paroles et sa compréhension de l’islam s’en
verront automatiquement améliorés.
Par cette méthode, le Musulman francophone augmentera également
son vocabulaire Coranique car beaucoup de mots du Coran seront étu-
diés dans l’analyse des versets du Coran.
De plus, exploité comme il se doit, le Coran va nous faire profiter
de tous ces bienfaits et de toutes ses bénédictions dans ce bas monde et
dans l’au-delà inchaAllah. En appliquant cette méthode, tu atteindras
InchaAllah le degré des « adeptes du Coran » (ahlu al Quran).
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— L’étude du hizb Al A’la,
— L’étude du hizb ‘Amma,
— L’étude de sourate Al Mulk selon une méthodologie précise.
— L’étude de la citadelle du Musulman (explication des invocations
pour mieux les comprendre),
— L’étude des 40 hadiths de l’imam An Nawawi (qu’Allah lui fasse
miséricorde) selon une méthodologie particulière.
Je rappelle que l’étude du Coran ne signifie pas seulement l’expli-
cation (tafsir) mais bien la compréhension, la méditation et la mise en
pratique des versets, invocations et hadiths inchaAllah.
Je compte sur Allah le Très Haut pour me faciliter ce travail et le
rendre bénéfique à la communauté.
Je vous demande également des invocations pour qu’Allah me per-
mette de mener ce travail à bien, car il répond à un manque réel au sein
de notre communauté.
Je demande à Allah le Très Haut d’accepter ce travail, de le bénir
et de le rendre profitable à un grand nombre de mes frères et sœurs.
Je lui demande de récompenser de la meilleure manière tous ceux
qui ont participé de près ou de loin à la création de cet ouvrage.
Allah est le plus savant, et à Lui appartient le succès, toutes les
louanges Lui reviennent et que Ses louanges soient pour son Prophète ﷺ.
Abdel Karim, Vivre le Coran.
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